J'aime bien les enfants. Ils voient les choses et les enregistrent, suivant toujours leurs émotions et leurs sentiments. Ces deux éléments sont hélas trop instables pour fonder une opinion viable et durable. J'ai - peut-être - été faible, lors de ma première rencontre avec Yoshikumi. Mais, c'est loin, désormais. Beaucoup de choses se sont passées pour moi depuis ce moment. Et il est probable que j'éviterais aujourd'hui les erreurs d'hier, si jamais une situation similaire se présentait à moi. Yoshikumi ne raisonnent que par la vision qu'elle se fait des choses, comme tous les enfants.
Mon regard se lève vers Kitana, puis vers Yosuke.

Au final, ce qu'ils peuvent éventuellement penser de ma puissance ne m'intéresse pas. Je ne progresse pas pour chercher la gloire, ou la reconnaissance de quiconque. Je progresse pour moi, parce que je sais que c'est ce que je veux devenir et que moi seul ait le pouvoir de modifier ce que sera mon futur. Et je suis encore assez jeune pour transformer ma vie en quelque chose qui me fait plaisir, assez jeune pour ne pas subir mon existence sans plus la vivre.

Au final, je comprends Yoshikumi. Le sort de son frère ne la touche pas, mais ce n'est pas seulement parce qu'il voulait la tuer. Elle se fout de cela, ce n'est qu'un élément qui rejoint un tout. Elle se fout de son frère, parce qu'il ne représente pas ce qu'elle aime et ce qu'elle veut devenir. Il n'a aucune place dans son existence. Pas même celle d'un gêneur, puisque je l'ai tué pour elle. Je suis certain qu'elle sent qu'il est mort, qu'elle ne cherche à me discréditer que pour se rassurer.

Ce n'est qu'une enfant, après tout.

Mais il est bien mort. J'ai recueilli son dernier soupir. Il n'a eu aucune déclaration, aucun message à me délivrer car lui, lui n'a jamais existé. Il subissait sa vie comme il a subit la mort que je lui ai infligé. C'était inéluctable et sa puissance ne rentrait pas en compte dans ce calcul.

[Yosuke] - Quel âge avait son frère ? Et qu’est-ce qu’il a fait pour être dangeureux ?

Je secoue la tête insensiblement, afin de me décharger de toutes ses pensées parasites. Cela ne me concerne plus désormais. Cela fait partie de moi, c'est tout.

[Akogare] - Plus jeune que moi, le même âge que Yoshikumi. Les gens n'ont pas besoin de faire quelque chose de particulier pour être dangereux.

Je tourne le regard vers Yosuke.

[Akogare] - Tu sais, généralement, tu le sens quand on veut ta mort. Il y a des signes qui ne trompent pas.

Je souris, dévisageant mon verre. Je n'ajouterai pas que je suis certain que son frère est mort. Je ne suis personne pour briser les illusions des gens.

[Akogare] - Bon appétit tout le monde.

Je regarde Kitana. San, à côté, tient toujours son verre posé sur ses genoux. Sans doute, je le suppose, que j'aurai dû garder tout ça de façon à ne pas plomber l'atmosphère. Ce n'est qu'une putain de pensée d'égoïste. Ils se foutent bien de savoir le temps qu'il m'a fallu pour digérer cela. Je n'aime pas garder de l'amertume en moi et puis, je pense que mes relations futures avec Kitana ne seront pas gangrénées par cet épisode.
Mais je n'ai rien contre l'égoïsme. On l'est tous, à un niveau différent. Quoique là aussi, il doit y avoir des exceptions.

[Akogare] - Je pense qu'il y a certaines personnes que l'on ne peut plus soigner, parce que leur blessure fait partie d'eux. C'est, je pense, un aspect tragique qu'il est bon de savoir, pour des shinobi et dont on doit faire l'expérience. J'aurais volontier passé mon tour, mais les choses ne se déroulent pas toujours selon mes voeux.

J'avais pris ma voix la plus douce et calme possible, contrôlant chaque onde et chaque intonation. Je ne voulais pas passer pour quelqu'un de bêtement moralisateur, ou qui essaye de justifier un geste qui n'en a pas besoin. J'assume pleinement cet acte et là aussi, le jugement des autres n'intervient pas.

Je bois une gorgée. En reposant mon verre je déclara.

[Akogare] - Et sinon, les études ?

Il n'est pas bon de s'attarder autour d'un sujet trop morbide. D'autant que je ne suis pas venu ici pour vider mon sac.

Kitana gardait le nez fixé sur son assiette. Elle avait parfaitement entendu les propos d'Akogare alors que la petite faisait comme si de rien n'était... Il fallait peut-être en parler avec elle une fois que tout serait terminé. Akogare l'avait vu rendre l'âme et pourtant Yoshikumi agissait comme si on parlait de quelqu'un d'autre, d'un animal écrasé, ou bien un évènement totalement extérieur... Comme si elle n'était pas atteinte. ** Peut-être qu'elle ne réalise pas... **

[Akogare] - Et sinon, les études ?

Kitana redressa la tête brusquement. Elle cacha la gêne qu'elle éprouvait d'un mouvement de tête rapide et enchaîna :

[Kitana] - Je ne suis pas retournée à l'Académie depuis des lustres... Il faut que je m'entraîne de nouveau. L'arrivée de Yoshikumi a bouleversé plus de choses que prévu. Je suis sûre que je ne serais même plus capable de concentrer mon chakra et de soigner une blessure même superficielle !

[Yoshikumi] - Mais si ! La semaine dernière quand je suis tombée dans le jardin, t'as fait un truc vert avec tes doigts, j'allais beaucoup mieux !

Ce que Yoshikumi ne savait pas c'était que Kitana n'osait plus utiliser ses pouvoirs pour soigner les gens de peur qu'ils ne découvrent cet étrange mystère qu'elle n'arrivait pas à percer... Un jour, il faudrait qu'elle en parle à quelqu'un, à son professeur peut-être.

[Kitana] - Akogare, toi qui est Genin, tu connais bien Ino ? c'est mon nouveau professeur, je ne l'ai vu qu'une fois...

[Désolé pour la taille du texte et le temps de réponse. Je suis en période de partiels jusqu'à la fin de la semaine prochaine.]

[Yosuke] *Je connais pas cette Ino, mais j’espère qu’elle n’a pas déteint sur Jujuko… surtout pour Kitana.* « Moi les études, pas grand chose. Quelqu’un m’a aidé plusieurs fois, une chunin qui s’appelle Tsubaki. Et le peu de progrès que j’ai fait c’est grâce à elle. Mais je suis encore loin de ce qu’on appelle un ninja. Je peux en avoir l’air tout au plus. »

Il raconta ses malheurs du moment tout en souriant, puis dit de cette façon ça paraissait sans grande importance.

[Yosuke] « En réalité il n’y a plus grand monde à l’Académie. La seule fois ou j’y ai vu d’autres étudiants c‘est parce que tout le monde avait reçu une convocation. Je n’ai revu aucun des autres étudiants depuis. Un peu embêtant pour les exercices. Sinon je suppose que tu n’as plus besoin d’aller en cours depuis longtemps toi. »

[Akogare] - Je suis Chuunin. Et je ne connais pas Ino. Mais vous ne devriez pas attendre vos professeurs, ils ne s'occupent plus des élèves personnellement. Faite comme moi, debout à cinq heures, travail jusqu'à deux heures, et au lit à neuf.

San étouffa - maladroitement en plus - un rire, mais je gardais vaillament le même visage fier et déterminé. Il est évident que cet emploi du temps n'est pas le mien. Pas tout à fait, ou plutôt, pas tous les jours. Je me tournais, l'air de rien, vers Yosuke pendant que San plongeait sur son verre.

Ouais, étouffe toi avec, que je te tape dans le dos ma grande.

[Akogare] - Plus de cours pour moi, je travaille seul. Mais il doit bien y avoir quelques étudiants à se mettre sous la dent, d'autant que les inscriptions sont ouvertes.

Je haussais les épaules.

[Akogare] - Je suppose qu'il y a des périodes mortes de temps en temps. Mais, c'est pas le sujet pour le moment, si je suis ici, c'est pour quelque chose de particulier, et vous deux vous allez en profiter. Surtout que c'est pas un truc chiant comme grimper sur un arbre ou cracher trois flammèches.

Je suis sûr que depuis le temps qu'ils sont là, ils ont dépassé ces petits exercices de débutants. Et puis, si ce n'est pas le cas, je m'amuserai tout seul, je sais avoir le plaisir égoïste lorsqu'il le faut. En désignant les occupants des autres tables, je continuais.

[Akogare] - Non en fait, je comptais m'entraîner sur toutes ses personnes. Vous savez, il y a une technique de base qui consiste à prendre l'apparence ou la voix de quelqu'un d'autre. Même si je n'ai jamais essayé et que j'ai juste quelques infos dessus, ça ne devrait pas être difficile.

J'avoue, j'ai séché les cours. Enfin, qui s'en soucie en même temps. J'ai suffisamment d'informations pour y arriver, et honnêtement, je doute qu'une technique aussi faible me pose le moindre problème. Il suffit de savoir maîtriser son chakra. Et si les Hyuuga savent faire quelque chose, c'est bien cela. C'est quand même un élément qui fait entièrement partie de nous.

Néanmoins, par mesure de prudence, j'ai préféré ne pas m'entraîner sur San. Elle est susceptible et j'aurais pu, par mégarde, accroître la taille de certaines choses, mais ce serait tout à fait fortuit. Et, bien sûr, s'apercevant de ma petite faute et malgré toutes les - bonnes - excuses que je pourrais trouver, elle ferait la tête.

Ménageons les personnes qui vivent avec nous.

Je tournais les yeux vers un homme, à quelques tables. Je plaçais mes mains de façons adéquates, l'index et le majeur en direction du plafond. Imméditament, le chakra commença à se faire sentir, bouillonant à l'intérieur de mon ventre. C'était une sensation plaisante, vraiment, mais il je m'occupais de le disperser dans l'ensemble de mon corps. Mes yeux détaillait avec une précision minutieuse les habits de l'homme, alors en pleine discussion avec son ami.

La fumée qui se dégagera de la technique ne me gêne pas. Elle est inodore, et s'évapore très rapidement. En plus, avec cela de la cuisson qui volete déjà dans les airs, ça ne détonera pas.

Une fois que j'avais emmagasiné suffisamment de renseignements sur l'homme, je relâchais la technique et, comme prévu, un nuage de fumée m'enveloppa. Et comme prévu, elle se dissipa aussitôt. Il y eu bien quelques regards surpris, mais rien de bien méchant.

D'un oeil critique, je faisais la comparaison entre mes vêtements et ceux de l'homme. Les couleurs étaient bonnes, la coupe était pratiquement la même - assis, c'est toujours délicat de s'en rendre compte exactement - et j'étais assez content de moi. Mon chakra continuait à nourrir mes nouveaux habits qui étaient nettement moins beaux, soit dit en passant.

Je me tournais vers les deux étudiants en souriant.

[Akogare] - Mmh... Ouais, il suffit de maîtriser son chakra. J'avoue, j'ai des facilités à cause de ma famille, mais essayez. Vous pouvez copier ce que vous voulez de qui vous voulez.

** Il ne connaissait pas Ino... Pourtant, avec Yoshikumi, nous l'avions rencontrée ici même... Il ne l'a peut-être pas croisée à la mairie... **

[Kitana] - Je sais que je devrais aller à son contact, mais depuis que je m'occupe de Yoshikumi, j'avoue que je ne trouve vraiment pas le temps... Je pense que je connais assez de techniques pour pouvoir me recycler à l'Hôpital de Konoha. Peut-être qu'ils embauchent...

Ses pensées vagabondaient et elle n'écoutait déjà plus Akogare qui se vantait de pouvoir se passer de cours, d'être un ninja parfait avec des règles de vie parfaites...
** Il parle vraiment beaucoup... **

[Akogare] - Non en fait, je comptais m'entraîner sur toutes ses personnes. Vous savez, il y a une technique de base qui consiste à prendre l'apparence ou la voix de quelqu'un d'autre. Même si je n'ai jamais essayé et que j'ai juste quelques infos dessus, ça ne devrait pas être difficile.

[Kitana] - Co...comment ?

Elle avait du mal entendre, il n'allait tout de même pas se cloner devant tout le monde, ou cloner une personne à sa place, ou.... oh ! Bref ! Il n'allait tout de même pas oser !

Et si ! Une fumée épaisse venait de se dégager du corps d'Akogare, et il était réapparu dans les vêtements de l'homme qu'il avait désigné quelques instants plus tôt. Yoshikumi lança un "ouah" enthousiaste. Kitana décida de lui clouer le bec :

[Kitana] - Mais tu dois avoir des problèmes de vision, regarde les motifs de sa cravate ne sont pas les mêmes que ceux de ta cravate !
Je vais essayer.

Elle ferma les yeux, et se concentra sur son chakra comme elle avait l'habitude de faire, l'index et le majeur levés comme Akogare avait fait précédemment. Elle revit en mémoire l'accoutrement du bonhomme et se fixa davantage sur sa cravate : Cravate bleu nuit, avec des losanges orange, quelle horrible combinaison... Un bruit perturba sa concentration.
Kitana ouvrit les yeux.
Yoshikumi venait de renverser sur sa petite robe rose et blanche son soda, de grosses tâches brunes s'agrandissait avec ses mouvements. ** Deux secondes, je me fais la cravate et j'arrive ! **
Elle referma les yeux et re-visualisa la cravate, elle était bleu nuit avec des losanges orange...

De la fumée s'éleva de tout son corps. Lorsqu'elle se dissipa, Kitana avait une cravate bleue nuit et des losanges bruns, couleurs de soda. Elle soupira.

[Kitana] - Excusez-moi, j'emmène Yoshikumi aux toilettes pour essayer de laver tout cela...

Elle était dépitée de s'être ainsi ridiculisée devant Akogare et San, et surtout devant Yosuke...

Akogare avait fait apparaître un nuage de fumée qui traversa la moitié de la pièce avant de disparaître. Toute la salle s’était retournée au bruit de la détonation, qui avait bien surpris Yosuke. Akogare réapparut rapidement sous une autre forme, avec une autre voix. Il montra du doigt quelqu’un assis quelques tables devant eux.

[Yosuke] * Le henge ?*

[Kitana] - Mais tu dois avoir des problèmes de vision, regarde les motifs de sa cravate ne sont pas les mêmes que ceux de ta cravate !
Je vais essayer.

[Yosuke] * Il ne connaît même pas la technique, elle est dure. *

La petite avait renversé son verre en se retournant vers la fenêtre et Kitana se dépêcha de réaliser sa technique pour l’aider. Sa technique s’en est trouvée incomplète certes, mais au moins elle ne pourra pas dire qu’elle ne savait pas ce qu’était une cravate. Elle s’éclipsa rapidement aux toilettes en compagnie de Yoshikumi. Ils n’étaient plus que trois à table, et un seul aspirant n’avait pas encore essayé la technique…

[Yosuke] « Moi non plus je ne connais pas le henge, je suis assez faible en réalité. » Pourquoi avait-il dit ça ? Akogare devait sans doute l’impressionner plus qu’il ne l’aurait espéré. « Mais… je veux bien faire un essai si vous vous ne moquez pas. » * Contrôle de chakra… heureusement que j’ai lu un petit quelque chose sur cette technique il n’y a pas longtemps. * Yosuke hésitait à effectuer le sceau. « Est-ce que… non rien. » * Ca fait mal de changer de visage ? Peut-être qu’en commençant doucement…un vêtement comme Kitana fera peut-être l’affaire.*

Il cherchait quelqu’un dans la salle a peu près de sa taille qui aurait des vêtements assez plaisant pour qu’il ait envie de les porter. Pas que ceux d’Akogare n’étaient pas de son goût mais il valait mieux prendre pour modèle une personne qui ne s’en aperçoive pas. Justement le barman passait par-là…

[Yosuke] * On malaxe le chakra, on le divise dans tous les corps puis… alors un tablier vert à carreaux, une chemise blanche, pantalon marron je crois puis… Henge ! *

De la fumée tout autour, et encore ce bruit sourd qui se repend dans la pièce. Le verdict ne pouvait être rendu que lorsque toute la fumée se serait dissipée. Du vert, du blanc et du marron.

[Yosuke] * Pas si mal. Bon il manque les carreaux mais je pense que pour les vêtements ça ira. Puis Kitana est pas là pour chipoter cette fois. Plus besoin de faire les soldes, encore un avantage ninja, garde robe complète ! *

Il était assez content du résultat, mais le patron du bar ne partageait pas sa joie.

[Patron] « Est-ce que c’est vous qui faites ce bruit depuis tout à l’heure ? »

Ce mec de deux mètres de haut fixait Yosuke des yeux, apparemment il venait de se faire griller. Pas très sympathique le bonhomme d’ailleurs, rien que la tête…

[Patron] « Parce que si c’est vous, vous risquez d’avoir des problèmes. »

[Yosuke] * Pourquoi moi… je vais quand même pas lui dire que ce n’est pas moi qui ait commencé. *

Sans savoir quoi répondre, Yosuke opta pour le mutisme complet. Peut-être qu’il saura imiter un sourd et muet grâce à sa nouvelle technique…

Alors que Kitana était partie se noyer dans les toilettes, je manipule prudemment le noeud de ma cravate. Je n'ai jamais été particulièrement amateur des cravates. Bien sûr, j'en passe une de temps à autre, une belle, tant qu'à faire, pour apporter une nuance en plus dans mon apparence. Néanmoins, le plus intéressant avec la cravate, c'est quand San la retire.

Je ne pouvais décemment pas copier celle de l'homme, qui était à losanges. Le motif en lui-même n'est pas terrible, mais les couleurs m'ont définitivement découragées. De plus, le fait qu'une nana à lunettes critique mes yeux - qui sont certainement parmi les meilleurs du village - avait de quoi me déstabiliser.

Yosuke a l'air nerveux. Me moquer ? A quand remonte la dernière fois où je me suis moqué de quelqu'un ? Deux minutes, avec Kitana. Mais cela ne compte pas. Ce n'était qu'une boutade, rien de plus. J'observe le jeune homme. Sa réalisation fut tout à fait honnête. Un bon contrôle du chakra, je présume.

[Patron] - Est-ce que c’est vous qui faites ce bruit depuis tout à l’heure ?

Je dévisage l'imposant personnage. Est-ce que c'est vous qui faite le service ?

[Patron] - Parce que si c’est vous, vous risquez d’avoir des problèmes.

Je remarque qu'il ne s'adresse qu'à Yosuke. Ni à moi - Hyuuga - ni à San - jolie fille. Il doit penser que Yosuke est le plus faible d'entre nous, et qu'il va réussir à l'écraser de son opulente verve. Et, visiblement, le jeune homme n'est pas impatient de répondre. Autant éviter que le propriétaire ne prenne trop d'assurance.

[Akogare] - Des problèmes de quels ordres ? Vous allez cracher dans notre repas ?

Un sourire étire mes lèvres. L'homme n'est pas sensible à la plaisanterie. Mon regard quitte les siens et tombe sur ceux d'une jeune femme, à la table à côté, un peu plus loin.

[Akogare] - Mmh, excusez-moi mademoiselle...

San se raidit. Elle n'est pas jalouse ou quoique ce soit, et c'est tout à son honneur. D'ailleurs, je ne le suis pas moi-même. Néanmoins, elle est toujours un peu agacée quand je m'adresse à une femme sur ce ton-là, surtout en la gratifiant d’un sourire aussi éclatant.
Mais, il faut bien que quelqu'un se sacrifie, non ?

[Akogare] - Parlez-moi sincèrement...

Je me penche légèrement vers elle, comme pour la mettre dans la confidence. Elles adorent ça. Comme si j'allais lui révéler quelque chose d'intéressant, voir même de franchement passionnant.

[Akogare] - Est-ce que nous faisons trop de bruit et sommes nous une pire compagnie que les ivrognes, là-bas ?

Elle suit mon regard, et je ne baisse pas le mien pour admirer ses jambes nues car, d'un, elles ne m'intéressent pas et de deux, ça fait très vulgaire. La preuve si il le fallait que je suis un homme poli. Elle sourit et secoue la tête, avant de se tourner vers le patron pour lui affirmer, de vive voix, que notre table était très amusante et absolument pas gênante.
Je m’adosse après l'avoir remerciée d'un sourire et hausse faiblement les épaules en direction du patron.

[Akogare] - Hey, le client est roi, non ?

Ma main se pose sur le bras de San et j'adresse un discret clin d'oeil à Yosuke. San se lève.

[San] - Je reviens.

Elle part en direction des toilettes. Peut-être va t-elle chercher une cuvette pour m'assommer ? Je reprend à l’attention de l'étudiant.

[Akogare] - Tu maîtrises bien ton chakra, c'est sympa. Ninjutsu ?

[Kitana] - Yoshi ! Tu aurais pu faire attention tout de même... Que va-t-on penser à table maintenant ?

Yoshikumi la regardait avec un air dépité. Elle prit un peu d'eau à un petit lavabo, de taille enfant, et frotta énergiquement. Kitana la regarda et sourit.

[Kitana] - Je voulais en mettre plein la vue à Akogare et à Yosuke, tu me comprends ? Et puis, je voulais surtout montrer que j'étais à la hauteur des ninjas de Konoha... Ca fait tellement longtemps que je ne me suis entraînée !

Yoshikumi tira sur sa cravate.

[Yoshikumi] - Je te trouves plutôt douée, et en plus, ta cravate est plus réussie que celle du mec à cheveux bleus !

La porte s'ouvrit, San entra. Elle se passa rapidement de l'eau sur la figure. Kitana s'approcha :

[Kitana] - Quelque chose ne va pas ?

[Yosuke] * La classe, je ne me suis pas trompé, il y a vraiment un fossé entre nous deux, mais qu’est-ce qu’il est cool. *

Tout ça sans s’énerver, sans une menace, le petit sourire au coin des lèvres. Le patron n’avait vraisemblablement pas le même état d’esprit lorsqu’il repartait, il se défoula au loin dans les cuisines.

[Akogare] - Tu maîtrises bien ton chakra, c'est sympa. Ninjutsu ?

[Yosuke] « A bon ? Euh oui c’est ça, enfin bientôt. » *Quand j’aurai le temps ! Sympa qu’il l’ait remarqué.* « Je suis arrivé à un stade où l’entraînement devient flou. Je ne sais plus vraiment comment m’y prendre. »

Il jeta un œil autour, aucun signe des filles, ils pourraient peut-être parler librement un moment. Il était chunnin mais il avait l’air bien plus abordable qu’un autre gradé dix ans plus âgés.

[Yosuke] « Et pour être franc, je ne suis pu si sûr. » Il regarda son interlocuteur, il ne lui fallût pas longtemps pour se rendre compte qu’il n’avait pas été clair. « Ce que je veux dire, c’est que je préfère traîner chez moi, lire quelques bouquins plutôt que risquer de me cramer les poumons. Chaque étape me paraît de plus en plus dure, et de plus en plus dangereuse. »

Il s’arrêta quelques instants, il venait d’avouer qu’il avait perdu sa motivation. Mais la motivation n’a jamais vraiment fait parti de sa vie, pas sous sa forme banale en tout cas.

[Yosuke] « Peut-être que tu as connu ça toi aussi ? »

De long mois s’étaient écoulés depuis son admission, et en y réfléchissant qu’avait-il fait jusque là ?

[Kitana] - Quelque chose ne va pas ?

San redressa la tête, puis saisit une serviette laissée à l'attention des consommateurs. Elle essuya soigneusement ses joues rosies par l'eau froide, avant de reposer le tissu.

[San] - Tout va bien, merci.

Elle hésita et poursuivit en souriant.

[San] - Je préférais juste laisser les deux garçons entre eux.

Un instant, elle se demanda si elle devait s'excuser pour leur premier échange. Mais elle abandonna cette idée, jugeant que ce n'était pas important. Elle dévisagea brièvement la jeune fille. Peut-être qu'un élan de compassion l'avait poussé à s'approcher, ou simplement la curiosité. San sourit, se demandant les pensées qui agitaient Kitana présentement.

[San] - Parfois, je me sens égoïste avec lui. Et son attitude me pousse de temps en temps dans mes derniers retranchements. Je suppose qu'il le sait. Mais ce n'est pas important.

San se tût, peu désireuse de s'étendre sur le sujet. Il était suffisamment complexe pour que personne d'extérieur n'intervienne, d'autant que pour la jeune fille, ce n'était réellement pas capital.



[Akogare] - Mmh, non, pas au début.

Je n'avais jamais faibli au commencement de ma formation, comme si rien n'était plus important qu'accumuler de la puissance. Ce ne fut que lorsque je m'interrgeai sur la finalité d'une telle entreprise que je modérai mes efforts, afin de me stabiliser moralement.

Aujourd'hui, c'était sensiblement le même état.

[Akogare] - Je m'entraîne presque tous les matins, puis je prends mon après-midi. Mais parfois, je ne sais plus où je vais, alors je m'arrête, je recule si je le dois, puis je reprends. Il n'y a que les imbéciles qui avançent toujours tout droit.

Et d'imbéciles, Konoha en était rempli. C'était généralement eux qui étaient le plus prompt à donner des leçons, ou à imposer leur rythme de vie. Comme si il était meilleur qu'un autre. Je secouai la tête, une vague d'amertume menaçait de ronger mon esprit. Ce n'était pas le moment. Je souris.

[Akogare] - Je suppose qu'il faut prendre le temps de s'interroger, puis ensuite repartir. Avoir l'honnêteté de savoir si l'on a besoin d'aide aussi. L'orgueil est assez terrible. Mais ne te décourage pas à cause de la difficulté, si tu n'y arrives pas directement, débloques de l'aide.

Je ne connaissais rien de Yosuke, de son tempérament ou de son état d'esprit. Peut-être était-il de ceux qui jugeaient que l'aide était une faiblesse, et que le salut viendrait de leur seule force. Mais si c'était le cas, je pensai qu'il ne m'aurait rien dit de ses doutes. Après, je ne possédai certainement pas le savoir absolu, je me contentai de lui exprimer ce que je ferai à sa place.

[Akogare] - Et puis regarde. Tu te promène Kitana et Yoshi toute la journée, moi, j'appelle ça du courage. Si tu arrives à survivre dans de telles conditions, l'entraînement devrait être vraiment enfantin, vraiment.

Kitana regarda San avec un nouveau regard, moins critique, qui jugeait moins. San devait être une jeune fille comme elle, amoureuse, probablement. Une adolescente normale, somme toute.

[San] - Parfois, je me sens égoïste avec lui. Et son attitude me pousse de temps en temps dans mes derniers retranchements. Je suppose qu'il le sait. Mais ce n'est pas important.

Savoir que l'autre sait, sans même en parler. Un simple regard vaut parfois mieux qu'une longue conversation !
** C'était elle, la fille dont me parlait Akogare... Dire que je me suis moquée d'elle... Elle est plutôt sympa finalement. **
Mais elle ne préféra rien répondre.

[Kitana] - On devrait peut-être retourner dans la salle non ? Yoshi, ta tache partira au lavage... Enfin j'espère !

[Yoshikumi] - Oui, j'espère c'était ma jupe préférée !!!

Kitana sourit. Cette petite était réellement incroyable... Elle pouvait vous faire apparaître des boules de neige destructrice, vous envoyer un ours enragé, et se plaindre que sa jupette est sale !

San passa la porte suivie de Kitana et Yoshikumi. Elles s'avancèrent en direction de la table lorsque...

[Akogare] - Et puis regarde. Tu te promènes Kitana et Yoshi toute la journée, moi, j'appelle ça du courage. Si tu arrives à survivre dans de telles conditions, l'entraînement devrait être vraiment enfantin, vraiment.

Kitana et Yoshikumi s'arrêtèrent soudain. Avec une petite lueur dans l'oeil, Kitana dit à Yoshikumi :

[Kitana] - Tu as vu ce que ce vilain dit de nous ? C'est presque scientifiquement prouvé que nous sommes adorables !! ** Dire qu'il dit ça devant Yosuke qui m'a invitée au restaurant, pfff ! ** Je parie que tu n'arriveras jamais à lui envoyer une toute petite boule de neige dans la figure...

Yoshikumi la regarda, sceptique :

[Yoshikumi] - Pourquoi une petite ?

[Kitana] - Une grosse pourrait nous faire remarquer... Sauf si tu peux être plus subtile...

[Yoshikumi] - Je sais !

Elle agita ses petits doigts fins, le bout devint bleu translucide, presque blanc... Le contenu de l'assiette d'Akogare gela instantanément. Kitana regarda la petite, émerveillée. Ah, l'imagination de la jeunesse !

Elles allèrent s'asseoir comme si de rien n'était.
Kitana fit un petit sourire à Yosuke.

[Akogare] - Et puis regarde. Tu te promènes Kitana et Yoshi toute la journée, moi, j'appelle ça du courage. Si tu arrives à survivre dans de telles conditions, l'entraînement devrait être vraiment enfantin, vraiment.

Au moment où il prononca ces mots, Kitana, Yoshikumi et l’amie d’Akogare se trouvaient derrière lui. Voulu ou pas, Kitana avait tout entendu. Comment pouvait-il réagir ? Ils jouaient un jeu, le sourire de Kitana après sa vengeance le prouvait. La meilleure réaction était sans aucun doute l’indifférence, même s’il ne put que rendre ce sourire. Ca l’amusait et ça les amusait. Peut-être étaient-ils plus attacher l’un à l’autre qu’ils ne le pensaient. Kitana nierait tout en bloque et Akogare ferait en sorte de faire tourner le raisonnement en ridicule.

[Yosuke] « A oui Kitana, on a eu la bénédiction du restaurant si on veut continuer de s’entraîner. Le propriétaire est venu nous encourager personnellement. » Un petit clin d’œil à Akogare au passage. « Alors comme Akogare est plus expérimenté que nous, on pourrait profiter qu’il est là pour peaufiner la technique. Qu’est-ce que tu en dis ? »

Autant appliquer les conseils tout de suite tant qu’il en a encore la possibilité.

[Yosuke] « Et puis… » Il se concentra, visualisa, et déclencha la technique. Après détonation et cette fumée toujours aussi envahissante, Yosuke se retrouva avec un chapeau pointu, celui de l’hokage. « Si on veut le porter un jour ce chapeau il y a du boulot héhé. »

Même si Yosuke ne visait pas aussi haut que le post d’Hokage, c’était symbolique et il espérait faire son effet.

La serveuse arriva pour débarasser la table.

[Serveuse] "Joli chapeau."

[Yosuke] "Héhé merci."

J'écartai négligemment l'assiette congelée, avisant un peu plus loin la serveuse.

[Yosuke] - Si on veut le porter un jour ce chapeau il y a du boulot héhé.

Je dévisageai la petite fille tout en me grattant le menton, puis murmurai.

[Akogare] - Hum, je te le laisse, ça me dit trop rien à moi.

Je n'y avais jamais songé, mais avoir cette responsabilité serait tout à fait vertigineux. Bien sûr, on ne donnerai pas ce poste à un adolescent, sauf cas extraordinaire, mais me concernant, je me juges encore loin d'être mentalement mûr pour ce genre d'aventures. Et puis, c'était un coup à tuer tout défi social, ça.

Je puisai dans mes souvenirs pour prendre la voix de Jujuko. Je ne m'en souvenais même pas, pour être honnête, mais il avait une intonation grave que je lui suspectai, avec le recul, d'être tout à fait artificielle est faite pour effrayer les postulants. Je sentais pour le moment mon chakra bouilloner dans ma gorge et charger mes cordes vocales.

[Akogare] - La maturité n'est pas l'affaire d'une poignée de bras-cassés.

Et reprenant ma voix j'ajoutai.

[Akogare] - Ou quelque chose comme ça.

San me dévisageait en souriant, du coin des lèvres, et je me demandai un instant si ces jeunes filles n'avaient pas jugé opportun de casser du sucre sur mon dos. Puis, haussant mentalement des épaules, je me disais que c'était bien là un plaisir que je pouvais leur laisser sans soucis.

[Akogare] - Kitana, nous sommes partis sur des bases tendues. Non, ne nie pas, c'est inutile. Alors montres nous comme tu es douée.

Je ne souris pas. Mon regard se posa un instant sur la petite - le nom m'échappait - mais se porta finalement sur Yosuke.

Un chapeau, une voix virile, et elle n'avait réussi qu'à créer une cravate et encore, elle était ratée... Il est clair qu'elle était encore loin de maîtriser la technique et de pouvoir égaler leurs prestations...

[Akogare] - Kitana, nous sommes partis sur des bases tendues. Non, ne nie pas, c'est inutile. Alors montres nous comme tu es douée.

[Kitana] - Akogare, je sens une pointe de moquerie dans cette remarque.

Akogare secoua la tête. ** Allez, tu vas pas te laisser abattre par ce p'tit mec... **
Yoshikumi la regarda avec ses grands yeux bleu glacé.

[Yoshikumi] - Moi je sais que t'es la plus forte ! Je suis sûre que tu vas y arriver !

Mais qu'allait-elle pouvoir copier ? Il fallait les impressioner. Une voix, ça c'était impressionant... Il fallait qu'elle frappe plus fort encore.

Elle concentra son esprit sur le visage de Yoshikumi, de grands yeux bleus, une petite mine frippone, des oreilles légèrement pointues, de longs cheveux clairs, presque blancs...
** De grands yeux bleus, une mine espiègle, des oreilles pointues, des cheveux très clairs... **

Elle sentait bouilloner sous chaque pore de sa peau le chakra qui changeait peu à peu l'apparence d'une petiteYoshikumi, un peu plus âgée peut-être que ce qu'elle n'était en réalité... Il y avait aussi peut-être un détail qui gênait, Kitana avait oublié que la petite ne portait pas de lunettes...

[Kitana] - Est-ce que je pourrais voir si le résultat est satisfaisant ?

San lui présenta un miroir de poche ** Malgré les lunettes et la voix, je m'en suis pas trop mal sortie... **

La jeune médecin sourit :

[Kitana] - Je crois que je m'améliore nettement !

[Yoshikumi] - Je suis pas jolie avec des lunettes !

Kitana retira ses lunettes, elle ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, mais elle répondit :

[Kitana] - Et là, c'est mieux ?

En quelques minutes seulement Kitana avait déjà fait pas mal de progrès. Yosuke soupçonnait même Akogare de se retenir, il avait déjà du comprendre comment la technique fonctionnait. Donc le Henge c’était la manipulation du physique, aussi bien la taille que les traits du visage, des vêtements mais aussi de la voix et il fallait organiser tout ces paramètres en même temps sur une personne qu’on ne connaît pas.

[Yosuke] * Il va me falloir pas mal d’entraînement. * « Si on garde le même modèle on devrait réussir une copie parfaite. »

Le modèle était vite trouvé, le propriétaire avait été tellement aimable tout à l’heure, il serait dommage de ne pas voir sa tête déformée pas mégarde lors de l’entraînement.

[Yosuke] * Un peu de sérieux, la tête déformée ca sera pour quand je saurai faire une tête normale. *

Premier essai, on se concentre sur l’apparence générale, un coup d’essai pour voir ce qui cloche. Après la transformation, San lui tend instinctivement le miroir.

[Yosuke] « Merci. »

Le menton était un peu exagéré, il n’était pas sur d’avoir la bonne taille et quelqu’un qui connaitrait le patron saurait tout de suite qu’il y a quelque chose qui cloche.

[Yosuke] « Si j’essaie de corriger quelques détails… »

Deuxième tentative, il faut rajouter quelques centimètres et changer le menton. Du coin de l’œil Yosuke regarde le patron qui ne se doute pas de rien, ferme les yeux et ajoute une nouvelle détonation de fumée dans l’air saturé du restaurant. Sans chercher à savoir si le résultat était concluant il se concentra directement sur la voix. Elle était dure et il n’aurait aucun mal en s’en souvenir. Il se concentra donc sur ses cordes vocales, un petit bruit retentît mais sans fumée.

[Yosuke] « Alors, le faire en plusieurs fois c’est possible ? »

[Serveuse] « Et voici l’addition. HA Monsieur ! Désolé je ne vous avais pas vu. »

[Yosuke] « Hein ? Mais… » Yosuke mît fin à la transformation. « Désolé. »

Je secouai la tête. Ah, les jeunes. Si Yosuke avait tenu la technique quelques secondes de plus, nous aurions probablement pu repartir sans payer. La moralité était décidemment bien sournoise. Je sentais mon chakra tempêter dans mes veines et je pouvais suivre son tracé avec un doigt si je le souhaitais. Cette technique me laissait tout de même perplexe. On pouvait l'utiliser pour tout, néanmoins, est-ce que tout n'était qu'une illusion intangible, ou bien tout à fait palpable ?

Par exemple, si je transformais mon bras en un engin musculeux de lutteur, est-ce que je frapperais plus fort ? Cela me semblait peu probable. C'était plus du bluff qu'un réel changement morphologique. Sinon, cette technique serait bien plus précieuse.

Je m'étirai.

[Akogare] - Ouais, c'est pas mal, vous vous débrouillez bien.

Je laissai mon bras tomber derrière la tête de San et me servit un verre de l'autre.

[Akogare] - Hmm, on ne va pas tarder à y aller les enfants.

Je pris un air faussement affecté.

[Akogare] – Non Kitana, te savoir peinée me fend le cœur. Dis-toi qu’on se reverra bientôt, peut-être.

Je souris et me mordit la langue pour ne pas laisser échapper une malheureuse plaisanterie qui pourrait – oh ? vraiment ? – être mal interprétée – non, honnêtement, une femme ne pas comprendre le second degré ? Est-ce possible ou bien n’est-ce qu’un mythe ?
L’expérience m’avait apprise que bien souvent, dans une situation qui ne se prête pas à l’humour, les gens ne parvenaient pas à le saisir.

Je me levai et me risquai à modifier ma voix. Je cherchai dans ma mémoire les souvenirs du petit timbre nasillard qu’il arrivait que San prenne, principalement lorsqu’elle était excédée, et qui me faisait toujours rire – ou au moins sourire.

[Akogare] – Bon, les filles, on se revoit en cours hein ?

Je glissais un coup d’œil à San et je sentais à son regard que si elle parlait, nous aurions droit à la version originale de mon imitation ; qui était correcte. Je posai discrètement une main sur la sienne et inclina la tête vers Yosuke.

[Akogare] – Il y a quelque chose que j’ai trouvé très aidant dans ma vie.

Je levai le temps d’un regard les yeux vers le patron, au bar, qui était trop occupé à discuter pour me prêter attention.

[Akogare] – C’est de me dire que la culpabilisation n’était qu’un outil que les autres utilisaient pour se sentir supérieur. A peu de choses près.

Je ne m’étais jamais réellement dit cela, pas en ces termes du moins. Mais cela traduit une idée dont je suis assez proche, mieux vaut vivre selon ce que je pensais de moi, plutôt qu’en fonction des avis que me prêtent mon entourage. Fusse-t-il de sexe féminin et qu’il réponde au doux nom de San.

Si vous voulez ajouter quelque chose, vous pouvez le faire, pas de problème

Kitana : +40 XP RP/Entraînement/Technique.
Yosuke : +36 XP RP/Entraînement/Technique.
Akogare : +34 XP RP/Technique.

[Yosuke, Kitana, Akogare, Métamorphose acquise.]

Bravo et merci à vous deux, malgré les délais astronomiques qu'a pris ce RP, vous avez tenu bon

[Suite de la forêt]



[Oroken] - Vous avez un endroit préféré ? J'ai pas l'habitude d'aller boire un coup le soir donc je ne sais pas vraiment où on peut aller.

[Akogare] - Oh ! moi je sais, ne t'en fais pas.

Et pour cause, Akogare était en train d'éplucher mentalement son répertoire d'adresse. Il avait découvert au cours de nombreux mois que Konoha recelait une importante concentration d'établissement, parmi lesquels les plus élégants se battaient avec les moins légaux.

Sachant qu'il y avait Eiko avec lui, il n'allait pas faire fermer un honnête bar - et puis, cela le poursuivrait, les serveuses plisseraient les yeux sur son passage, à la recherche des ninja qui leur causeraient des problèmes. Non, non, pas d'établissements trop extravageants, d'autant que la plupart sont fermés à cette heure.

[Akogare] - Ah ! j'ai trouvé.

Eiko fronça les sourcils mais suivit le jeune homme dans une ruelle. Une serveuse fumait contre le mur.

[Akogare] - Amako, que je suis content de te revoir !

La femme tourna la tête et sourit.

[Amako] - Tiens, Ako...

Elle dévisagea les deux personnes qui l'accompagnaient.

[Amako] - Une table pour trois ?

[Akogare] - Juste pour boire quelque chose.

[Amako] - Très bien. Akisa est là aussi.

Akogare s'immobilisa à la porte, se retourna vers Eiko et Oroken puis haussa les épaules. Amako les fit pénétrer dans le bar, plus lumineux que dans ses souvenirs. Et très classieux, avec un service irréprochable - et même, très sympathique.

[Akogare] - Même si c'est petit, c'est tellement bien agencé qu'on est jamais embêté par les voisins.

Eiko rit.

[Eiko] - Tu adores être embêté par les gens.

Akogare s'assit sous l'invitation de la serveuse.

Le groupe de trois personnes marchait dans les rues de Konoha pendant qu'Akogare cherchait un bon endroit pour que chacun se désaltère. Ils se rendirent jusqu'à un petit bar lumineux dans une ruelle, où visiblement le Hyuuga était déjà connu. Certainement était-il bon client. Oroken ne fit pas plus de reflexions sur le fait et ferma la marche depuis l'entrée dans l'établissement jusqu'à leur installation à la table.

Il regarda autour de lui. Effectivement, la salle n'était pas bien grande mais l'on se sentait bien accueilli dans ce petit bout d'édifice. Il restait à voir si les serveurs ou serveuses allaient se montrer à la hauteur.

Oroken se rappela le soir où il avait partagé son repas dans un restaurant avec un autre étudiant qu'il n'avait plus revu depuis. L'épisode de sa baguette plongeant dans le décolleté de la serveuse était la première chose qui lui revenait. Il s'était trouvé relativement stupide ce soir là, mais il avait eu la chance de tomber sur une personne fort sympathique. Une fois de plus, Oroken regarda à gauche et à droite, jaugeant la clientèle du coin.

[Oroken] Vous venez souvent ici?

L'étudiant termina son petit tour d'horizon avant de venir reposer ses yeux sur Akogare qui semblait être le seul à connaître le lieu. Il tourna ensuite la tête pour épier encore une fois.

[Oroken] Ca a l'air plutôt tranquille comme coin.

Devenait-il bavârd? Il n'avait jamais autant parlé pour ne rien dire. Ou alors, attendait-il quelque chose en posant ses affirmations dans les oreilles des autres. C'était difficile d'en juger car il n'y avait rien d'autre qui indiquait s'il espérait quelque chose.

Akogare passait ses doigts sur le bois de la table, aussi lisse que dans ses souvenirs. Il écoutait d'une oreille Oroken puis leva les yeux vers lui.

[Akogare] - Je venais souvent. J'ai eu une période où avec San on faisait tous les cafés et bars du village. C'était instructif.

Il réfléchit et ajouta.

[Akogare] - Ca doit faire un bon mois que je suis pas venu. Mais oui, c'est parce que c'était tranquille que je venais ici.

[Eiko] - Pourquoi tu n'y allais plus ?

Akogare haussa les épaules et eut un très léger mouvement du menton.

[Akogare] - Bah... on ne cherche plus de la tranquillité, c'est tout.

Eiko jugea préférable de ne pas insister, le sourire du Hyuuga ne l'y incitait en rien. Autant préserver la tranquillité tant vantée de l'endroit.

[Akogare] - Si vous vouliez danser, c'est pas le mieux. Je l'ai fait une fois, les serveuses n'ont pas osé me demander de descendre du comptoir.

[Eiko] - Tu étais saoul ?

Akogare la dévisagea comme si elle venait d'une autre planète.

[Akogare] - Pas du tout. J'avais juste envie de danser sur le comptoir, le service l'a bien pris. Je bois rarement.

Il se tourna vers Oroken.

[Akogare] - Tu m'as l'air plus joyeux que la dernière fois qu'on s'est vu. Il y a.. euh, longtemps.

Il ajouta.

[Akogare] - Quelque chose de différent ou de nouveau dans ta vie ?

Oroken écoutait attentivement. Il n'était plus sûr de savoir qui était San. Il arriva à se convaincre qu'il s'agissait de la fille qui l'avait fait entrer chez elle, le jour où il errait à la recherche d'une aide pour ses entraînements. Oui c'était elle, il avait même demandé à la remercier par l'intermédiaire du chuunin.

Le jeune garçon écoutait attentivement ce que disait le Hyuuga sur le lieu. Peut-être en ferait-il un endroit plus souvent fréquenté, il ne savait pas encore. La prochaine étape pour se décider serait de venir y manger une fois.

Attendant patiamment, Oroken chercha de quel côté se trouvait le comptoir dont parlait Akogare. Il l'imagina ensuite en train de danser. Vu la paisible ambiance qui régnait il avait dû se faire remarquer à coup sûr. C'était sans doute aussi pour ça qu'il connaissait quelques personnes du coin.

Soudain, le chuunin se tourna vers l'étudiant qui s'arrêta lui aussi.

[Akogare] Tu m'as l'air plus joyeux que la dernière fois qu'on s'est vu. Il y a.. euh, longtemps.
Quelque chose de différent ou de nouveau dans ta vie ?

Il n'y eut pas de réponse immédiate, Oroken réfléchit un peu à son comportement. Il était vrai qu'il s'était plus laissé aller, mais de là à dire qu'il était devenu joyeux... Il n'avait pas rit, peu sourit, juste demandé si chacun avait une suite de prévu dans sa soirée. Il ne lui était pas, dans un premier temps, venu à l'idée d'aller boire un verre.

[Oroken] Je ne vois pas en quoi. De plus, la dernière fois nous nous sommes arrêtés à mon entraînement.

Cette fois là où l'entraînement n'était pas physique mais morale plus qu'autre chose. C'était ce jour là qu'Oroken avait commencé à ouvrir son esprit réellement. C'était encore tout frais, mais il avait sans doute changé en partie grâce à ça.

Oui, cette rencontre avec le Chunin, celle de ce garçon albinos et surtout les premiers mots échangés avec Kohei-san. Ce jour là avait été riche en évènements. Riche en émotion pour Akane et surtout riche en leçon. D'une certaine façon, les chemins de l'homme et du shinobi basique se croisaient dans l'esprit de l'étudiant. Il y avait deux personnes, celle qu'il était et celle qu'il devait être. Les deux se retrouveraient un jour, c'était ce qu'avait dit Kohei le jour de leur rencontre.

Oroken n'avait pas quitté Akogare des yeux comme s'il y avait une suite à ce qu'il voulait dire. Comme s'il y avait des choses à ajouter de chaque côté de la table. Il tourna un peu son regard sur Eiko et demanda finalement.

[Oroken] Vous êtes Chunin aussi n'est-ce pas?

Akogare n'ajouta rien et soutint le regard d'Oroken. Il savait que quelque chose, quelque part avait changé chez lui. Ce n'était peut-être pas directement visible, aucun signe extérieur ne pouvait le laisser supposer. Mais des quelques souvenirs qui lui revenaient de sa première rencontre et de la personne qu'il avait désormais sous les yeux, il y avait une différence.

Il écarta cela et se tourna vers les serveuses. Il n'eut pas à les appeler.

[Oroken] - Vous êtes Chunin aussi n'est-ce pas ?

Eiko hocha énergiquement la tête.

[Eiko] - Oui, mais Chuunin-instructeur. J'enseigne aux étudiants et aux Genins à l'académie.

[Akogare] - Ouais, elle est plus forte que moi.

Eiko ne répondit pas, quoiqu'elle savait que c'était la vérité. Du moins, elle le pensait jusqu'à ce qu'Akogare utilise ses dons héréditaires contre elle. C'était la toute première fois qu'il la frappait avec. Et c'était impressionnant. Elle était heureuse qu'il ne s'éloigne pas de cet héritage.

La serveuse arriva et sourit largement à Akogare.

[Eri] - Salut Ako ! Akisa est en bas, elle était toute contente quand elle a su que tu étais là.

Le Hyuuga grimaça et frissonna en réponse à quelque souvenir épouvanté.

[Akogare] - Ah... Toute contente, hein ? Euh, je vais prendre ce cocktail, là, je me souviens plus le nom. Tu sais, le vert avec le citron.

[Eri] - Sans alcool, sans ça ?

[Akogare] - Ouais.

Il se retourna vers ses compagnons.

[Akogare] - Vous prendrez ? Je vous conseille pas les jus de fruits, je sais pas comment ils font mais ils sont abjects.

Eri le frappa discrètement de son carnet, avant de reprendre une pose professionnelle.

[Eiko] - Limonade. Sans glaçons.

Il était plus que clair désormais, même si ça n'était pas à confirmer, que le Hyuuga était un personnage dans ce lieu. Il était la connaissance de plusieurs serveuses, en fait de toutes celles qu'Oroken avait vu jusqu'alors. La dernière en date se trouvait encote à la table et prenait les commandes de chacun.

Oroken ne savait pas trop dans quoi il allait se lancer et ne savait pas non plus si la remarque du chunin pouvait être prise en compte. Les mains dans les deux poches, il verifia quelque chose avant de donner sa commande à la serveuse.
[Oroken] Cocktail de fruits. Avec une légère touche d'alcool. Le plus répandu ira bien.

Il se laissait aller. Il n'avait jamais vraiment bu dans sa vie, seulement gouté une fois où deux à du saké et bu une gorgée de certaines mixtures de sa grand mère. Il savait cependant qu'on pouvait trouver ce genre de boisson dans n'importe quel bar ou restaurant. C'était comme une sorte d'apéritif. Une fois sa commande passée, Oroken revint sur les deux Chunin, plus particulièrement sur Eiko.

[Oroken] N'est-ce pas ennuyant d'avoir des élèves à charge?

Il était très bavârd. C'était relativement étrange de sa part. Pourtant il ne relevait pas d'euphorie. La journée n'avait pas laissé de place à ça. Il s'était entraîné depuis le levé jusqu'à maintenant, alors qu'est-ce qui avait pu le changer comme ça? Il cherchait la réponse pendant qu'il conversait, mais n'en laissait rien voir aux autres. Cacher son doute pouvait être un bon exercice pour l'avenir.

Akogare grimaça et profita du fait que la serveuse avait les mains occupées à prendre la commande.

[Akogare] - Dommage, je commençais à t'apprécier.

Eiko hausa les épaules, souriante.

[Eiko] - Ennuyant, non. Répétitif parfois, mais pas ennuyant.

Elle réfléchit une seconde et ajouta.

[Eiko] - Après, c'est des responsabilités. On a l'avenir de l'élève en main, il peut nous prendre pour modèle. Et des fois, il vaudrait mieux pas.

La serveuse repartit. Akogare se tourna vers elle puis vers Oroken.

[Akogare] - Il y a beaucoup de prof' différents. Il y en a, je t'assure, je leur écraserai la tête si je pouvais. Parce qu'ils pourrissent tout ce qu'ils touchent, y compris leurs étudiants.

Eiko hésita, puis hocha la tête.

[Eiko] - C'est plutôt ça qui est ennuyant, en vérité. Voir des personnes inaptes à enseigner qui le font. Ce sont les élèves qui en pâtissent, puis tout le village.

[Akogare] - Ouais... Tu as un prof d'assigné ? Ou plusieurs ?

Le Hyuuga tapait doucement du doigt sur le coin de la table. En grandissant, il s'était aperçu que les gens bien attentionnés étaient rares. Que ce soit dans les grades supérieurs ou dans sa famille. Il avait composé avec, ce n'était plus un problème depuis longtemps. Mais il avait eu tout loisir d'apprécier les dégâts, irréparables pour certains, opérés par ce genre d'individus.

Oroken ne comprit pas la première remarque du Hyuuga. Etait-ce parce que ce qu'il avait commandé était à deux doigts de le tuer? Ou parce qu'il prenait de l'alcool à son âge? La réponse la plus probable n'était certainement pas la première. Akogare avait déjà montré qu'il n'était pas le genre de personne à fonctionner de la façon, à savoir juger on construire une opinion sur des faits aussi petits qu'un verre d'alcool à treize ans seulement.

Il passa outre la remarque pour s'intéresser aux réponses qui concernaient sa précédente question. Visiblement, le travail d'Eiko lui plaisait. Comme ça, elle avait l'air très à l'aise dans son travail et semblait savoir réellement de quoi elle parlait. L Hyuuga avait lui aussi son idée sur la question bien qu'Oroken le soupçonne de ne pas être instructeur.

Il se rappela ce qui motivait particulièrement Kyuza. Enfin se rappeler n'était pas le mot car c'était dans l'optique de savoir un peu ce que cherchait son camarade qu'il avait posé la question, histoire de savoir de quoi il s'agissait exactement. Il était clair qu'il fallait des épaules solides pour devenir l'un des nombreux professeurs du village.

[Akogare] Ouais... Tu as un prof d'assigné ? Ou plusieurs ?

[Oroken] Officiellement non... Il y a bien un Chunin qui semble vouloir s'approprier le titre de sensei particulier... Pourtant, ne recevoir ma formation que d'une personne ne me paraît pas une bonne idée.

Ca pourrait m'enfermer dans une optique particulière, pas forcément juste. Encore faut-il savoir où se trouve la justesse.

Oroken ne voulait pas cracher sur Kohei qui s'était plus ou moins dévoué pour former l'étudiant. Cependant, il n'avait toujours pas énoncé clairement qu'il considérait le chunin comme son sensei attitré. Encore moins comme un mentor. A cette heure là, il n'était pas près de le devenir. Connu depuis trop peu de temps et surtout, moins fréquenté que d'autres de son grade ou de son niveau.

[Oroken] J'y pense... Comment ça se passe pour devenir Chunin-Instructeur?