Akogare repensait à ses professeurs. Ils lui avaient apportés ce dont il avait besoin à l'époque, c'est-à-dire de la puissance pour protéger ceux qui lui étaient proches. Et puis... et puis tout cela avait été écarté. Il était devenu son propre professeur et c'était sans doute pour cette raison, quelque part, qu'il refusait d'enseigner. C'était personnel, pour lui. Ou quelque chose qu'on a dans le sang. Ce n'était pas son cas.

[Eiko] - Ca dépend. Le plus souvent, l'académie choisie celui ou celle qui a les meilleurs résultats et vois avec lui ou elle s'il souhaite devenir Chuunin-instructeur.

Akogare hocha la tête.

[Akogare] - Et là on entend dans toute l'académie...

Il agita ses deux mains en l'air et pris une voix légèrement plus aigue.

[Akogare] - Non ! Pitié, pas moi ! Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Pourquoi moi ? Pourquoi !

Eiko lui frappa doucement la joue d'un doigt en souriant, mais son doigt s'attarda légèrement.

[Eiko] - C'est un honneur d'être choisie.

[Akogare] - Bah ! Laisse les honneurs aux morts ma belle.

Il haussa les épaules et se renfonça dans son siège. Il repassa dans sa tête les dernières paroles d'Oroken et ajouta.

[Akogare] - Tu auras du mal à trouver une quelconque justesse. Je ne l'ai pas trouvé.

Il posa sa main sur celle d'Eiko et la retira aussitôt.

[Akogare] - Je me contente de savoir de qui m'entourer. Des gens de valeurs, selon mes critères...

Eiko se redressa insensiblement, fière.

[Akogare] - ... Ou des blondes à la poitrine heureuse.

Eiko ouvrit la bouche mais ne dit rien, elle enchaîna simplement après un temps.

[Eiko] - Tu t'intéresses à l'enseignement ?

[Akogare] - Ou aux blondes à...

Cette fois-ci, elle ne le laissa pas terminer.

La conversation devenait très intéressante. Akogare ponctuait le tout d'une légère note d'humour. Il se trouvait être une personne très sympathique au final. Eiko se laissait aller à cet humour, qu'elle bridait quelques fois, et gonflait fièrement sa poitrine quand des compliments lui étaient faits.

La paire en face de l'étudiant formait un duo plutôt drôle et intéressant en même temps. Malgré que le jeune garçon ne se montre pas très réceptif à ce genre de chose habituellement, il avait perçu comme une toile de fond plutôt de bonne facture pour ces deux là.

[Akogare] Tu auras du mal à trouver une quelconque justesse. Je ne l'ai pas trouvée.

[Oroken] La finalité n'est pas forcément de la trouver. Mais de s'en approcher le plus possible...

*Et puis, il me semble que t'es encore jeune. Tu as le temps de la trouver, si elle existe quelque part.*

Une partie de la conversation passa, à peine perçue par une oreille fugitive du jeune garçon qui mettait fin à la parenthèse de son esprit. Il put juste capter la question de la Chunin et le début de phrase d'Akogare.

[Oroken] Non. C'était juste pour savoir comment c'était possible qu'on retrouve de vraies tanches à ce poste. Maintenant je sais que le recrutement est mal fait.

*Je m'avance pas mal en disant ça. Il faudra que je voye ça plus en détail. A mon avis, ce que je viens de dire doit constituer un écart disciplinaire. Ce serait con de se faire renvoyer juste pour trois paroles mal placée (et pourtant justes d'après ce qu'on me dit).*

[Oroken] Hm... C'est l'enseignement qui vous a motivée à progresser en tant que ninja?

Akogare réfléchit à ce qu'avait dit Oroken. Il n'était pas certain que le recrutement soit mal fait. Les ninja, même ceux qu'il rêvait de frapper, n'étaient pas de mauvais guerriers. Ils étaient même très bons dans leur domaine. Mais ce n'était pas des enseignants, et ce n'est pas quelque chose que l'on devient à force de persévérance. Il faut du vécu, une volonté, des choses que le seul travail ne peut combler. Proposer des postes d'instructeurs à des personnes totalement dépourvus de pédagogie était un choix du village, Akogare ne se faisait pas d'illusions.

[Oroken] - Hm... C'est l'enseignement qui vous a motivée à progresser en tant que ninja?

Eiko eut une moue presque déçue.

[Eiko] - Non. J'ai eu de très mauvais professeurs. Genre traumatisant.

[Akogare] - Trois semaines de cachot pour ces quelques mots Eiko.

Elle claqua sa langue.

[Eiko] - Je ne les ai pas nommé, moi.

Elle poursuivit à l'attention d'Oroken.

[Eiko] - J'étais sûre d'être mauvaise, alors j'essayais de leur ressembler.

[Akogare] - C'est là le problème, certain des instructeurs ont un terrible ego. Ils jalousent les élèves qui leur sont supérieurs et dédaignent ceux qui sont plus faibles. Ils sont en concurrence avec leurs propres élèves...

Akogare avait soigneusement observé ses collègues. Il aurait pu sortir un livre. Il l'aurait appelé "La critique est facile, l'art tout autant".

[Eiko] - Il y a de ça, oui. Et moi, j'ai continué parce qu'on me disait de continuer. Je suis devenue forte presque naturellement. Comme beaucoup ici.

La serveuse vint apporter consommation. Elle déposa devant Akogare son cocktail qui aussitôt l'analysa avec soin. Il passa son nez au-dessus et sourit, satisfait.

[Akogare] - C'est toi qui la fait ?

[Eri] - Ah, non... Je sers moi. C'est Akisa qui la fait.

Le Hyuuga se raidit et repoussa le verre. Eri rit.

[Eri] - Je t'assure, elle n'essaye pas de t'assassiner. Elle va venir te voir, sans doute. Elle est vraiment heureuse.

[Akogare] - Fais en sorte qu'elle soit saoule alors. Je pourrais mieux canalyser ses forces. Ou j'aurais une raison de l'assommer, ce qui revient au même.

Eri s'éloigna, Akogare dévisageait son verre sous le regard stupéfait d'Eiko.

Plus la conversation avançait, plus Oroken se retrouvait conforté dans son idée de ne pas prendre de professeur attitré. Il restait convaincu que côtoyer plusieurs instructeurs et personnalités serait plus bénéfique pour son entraînement moral et bien sûr technique.

La réplique d'Eiko surpris grandement Oroken. Existait-il vraiment des professeur aussi mauvais que ça? C'était presque inconcevable pour le jeune garçon qui dans son esprit avait l'idée d'un village qui voulait progresser en nommant des individus inaptes à l'enseignement. Il devenait d'ailleurs étonnant que certains conservent cette voie pour progresser, ils avaient toutes les chance d'être écoeuré pendant leur propre formation.

Akogare rappela par une phrase très critique, que les professeurs restaient humains. Ils pouvaient très bien avoir des sentiments où une fierté, sauf qu'ils semblaient plutôt mal placés. La serveuse arriva pour déposer les commandes à ses trois clients. Oroken en profita pour imaginer brièvement la présence de Kyuza à la table. Il sentit son esprit sourire en pensant à un Kyuza survolté qui s'embraserait à chaque remarque déplaisante sur les instructeurs, puis revint là où il était réellement avant de se tourner vers Akogare qui regardait la serveuse partir.

[Oroken] C'est un ogre cette fille? Pourquoi la redoutez vous autant?

Il plongea ses yeux dans son coktail aussi, se demandant ce qu'il pouvait y avoir dedans qui le rende si mauvais. Les colorants rendaient pourtant le mélange appétissant. L'étudiant se risqua à boir une gorgée. Il attrapa doucement son verre et le porta à sa bouche en fermant les yeux.

*...*

[Oroken] C'est pas mauvais... Je ne vois pas où est le problème avec les fruits.

[Akogare] - Un ogre ? Un ogre en minijupe et au sourire carnassier, oui.

Il se pencha vers Oroken.

[Akogare] - Elle a manqué me tuer. Deux fois.

Il hocha la tête d'un air entendu et se recula. Eiko le dévisageait, de plus en plus attérée. Akogare pointa du doigt le cocktail de l'étudiant.

[Akogare] - Moi j'étais comme toi, innocent. Je me suis dis que les jus de fruits, c'était bien. Et avec de l'alcool, pourquoi pas. Elle me souriait tout le temps, Akisa.

Il regarda le plafond, afin de se remémorer les sensations éprouvées ce jour fatidique. Il peina à réprimer un frisson.

[Akogare] - Moi, pas con, je l'ignore. Tu vois, genre je lui souris mais je la calcule pas plus. Elle faisait les cocktails au comptoir. J'en commande un, sans la regarder.

Il se tut à nouveau, et Eiko fut certaine que c'était davantage pour ménager son effet que pour réellement se souvenir de quoique ce soit. Mais elle ne l'interrompit pas, loin de là.

[Akogare] - Pour attirer mon attention, elle a mis un noyau dans mon verre. Comme ça, le noyau. Je le voyais pas à cause de l'alcool. J'ai pas fait gaffe, j'ai bu un coup sec. J'ai failli mourir.

Il but une gorgée de sa boisson. Celle-ci, bien que verte, était également transparente.

[Akogare] - Elle s'est excusée en disant que rien que pour moi, elle avait pressé des fruits frais. Merde, l'excuse, je suis sûr que c'était un vieux noyau qui traînait par terre. Elle a dû se dire : "tiens, je vais voir combien de temps il peut retenir sa respiration, des fois que je lui roule un patin un de ces jours.

Il hocha de nouveau la tête.

[Akogare] - Un dangereux spécimen. J'ai dansé sur le comptoir pour me rapprocher d'elle. Tu sais, pour l'avoir à portée de vue, toujours. A la fin, j'ai sauté à terre en lui écrasant le pied. Elle avait ses jolis talons dont elle était si fière - elle m'avait exposée ses jambes pendant tout le début de soirée.

Il sourit largement.

[Akogare] - Elle a hurlé, ça oui. J'avais pas fait exprès, ce devait être mon inconscient.

Son sourire disparut.

[Akogare] - Mais elle avait de bons réflexes. Elle m'a planté son couteau dans le flanc. J'avais pas fait attention, elle était en train de nous préparer des petits machins qui donnent faim. Le pire, c'est que j'ai même pas vu le coup. Quand elle a été certaine que, non, je n'allais pas mourir ce soir, elle s'est foutue de ma gueule toute la soirée et toutes les suivantes.

Il reprit sur une voix beaucoup plus aigue.

[Akogare] - Oh ! ben en fait, t'es tout pourri comme ninja ! Hein il est tout pourri, hein, dites ? Mignon, mais grave naze. Bouh qu'il est naze ! J'ai seize ans, et j'arrive à le tuer ! Pardon, c'est moi qui suit forte ? Noooooooon ! C'est lui qu'est tout pourri.

Akogare se raidit.

[Akogare] - Je ne l'ai pas tué. Je ne sais pas, la fatigue, tout ça. La volonté de pas tacher ma veste aussi, je suppose. Alors oui, c'est un monstre. Un monstre très bien emballé. Enfin, de ce que j'en dit. Tu pourras juger par toi-même quand elle viendra me violer, tout à l'heure.

Eiko souriait mais brusquement, elle se demanda si ce n'était pas une histoire inventée au pied levé. Ce ne serait pas la première fois. Et si Akogare ne souriait pas, c'était peut-être simplement qu'il avait amélioré ses qualités d'acteurs.

[Eiko] - Un grand gaillard comme toi, par une fillette de seize ans ?

Akogare la foudroya du regard - et même avec des yeux blancs, cela pouvait effrayer.

[Akogare] - Elle a mon âge.

Elle se tourna vers Oroken.

[Eiko] - Tu vois maintenant pourquoi il n'est pas instructeur. Il se ferait mater par la première nana aux jolies jambes ou à la poitrine un peu trop prononcée.

Akogare ne répondit pas et se contenta de hausser les épaules.

Oroken halucina en écoutant l'histoire d'Akisa et Akogare. Il se demandait s'il s'agissait d'une histoire vraie, s'il n'avait pas trop bu ce soir là. Ou alors embellissait-il une réalité bien plus terne? Ou bien encore, il inventait totalement? Non impossible, le connaissait bel et bien. Il devait y avoir quelque chose de vrai là dessous. Bref, c'était sans importance pour l'étudiant.

Plus il le côtoyait, plus Oroken se disait que le Chunin était un spécimen étrange. Il avait ses humeurs, sa fierté et ses habitudes, n'aimait pas trop qu'on les dérange et surtout avait un sens prononcé de la responsabilité qui l'empêchait de prendre toute initiative inutile, qui se verrait retournée contre lui.

Eiko souligna d'ailleurs ce trait par un peu d'humour.

[Oroken] Vous deviez être sec pour qu'une serveuse vous tienne tête... C'est tout ce que je vois comme possibilité.

Oroken posa les yeux sur son verre qu'il tripotait déjà avec ses doigts. Il l'attrapa finalement et bu une gorgée de son breuvage. Il ne disait plus rien. Il attendait simplement que la personne dont ils venaient de parler se présente à la table, ainsi, il verrait par lui même de quoi elle avait vraiment l'air.

[Akogare] - Faites les malins, c'est ça. Vous devriez plutôt vous dire : si quelqu'un d'aussi bon qu'Akogare est tombé, merde, je suis complétement foutu.

Et il le pensait réellement. Ce n'était pas tant qu'il était impossible de rester insensible à Akisa. Même, on pouvait lui sortir les répliques les plus blessantes pour la repousser, cela fgnctionnait : elle s'éloignait. Mais... Akisa est de ces personnes qui refuse la réalité tant que celle-ci ne se plie pas à la leur. Et elle avait une réalité très possessive.

[Akogare] - J'avais pas bu. J'étais en toute possession de mes moyens, et mes moyens étaient trop faibles pour elle. Pourtant j'ai croisé de sacrés monstres au cours des dernières années.

Akogare but une nouvelle gorgée. C'est à ce moment là, lorsqu'il savoura la substance non identifiée qu'il la sentit. Elle avait un parfum qu'il reconnaitrait entre quinze milles autres.

Parce que c'était le sien.

Il ne se tourna pas, tous ses sens braqués sur les talons qui claquaient joyeusement - et trop vite, beaucoup trop vite - sur le sol. Il reposa son verre. Deux bras l'entourèrent et des lèvres toutes imbibées de gloss s'écrasèrent sur sa joue.

Akisa recula à peine la tête pour chercher le regard blanc d'Akogare, toujours concentré sur son verre.

[Akisa] - Akooooooooooooooooooooooooo !

Elle pressa son visage contre son cou et le berça - ou se berça seule, cela revenait au même. Il ne voulait pas le voir et espérait secretement qu'elle disparaîtrait comme par magie. Mais il revoyait ses mèches brunes, trop sexy pour être honnêtes ou ses pomettes délicieuses, qui donnent envie de la serrer fort - et, quand on la connaît mieux, d'en profiter pour l'étouffer.

Il devinait même son décoletté hallucinant, criard et gentiment provoquant. Elle avait bien une minijupe, il sentait son genou nu rentrer dans ses côtes.

[Akisa] - Comme je suis contente ! Oh ! je pensais que tu étais très fâché, tu sais, pour la dernière fois.

Elle rit et Akogare frémit. Il ne répondait toujours pas, malgré la pression plus accentuée de la jeune fille. Elle l'embrassa de nouveau, dangereusement près de sa bouche.

[Akisa] - Tu boudes ?

Elle se tourna vers Eiko, furieuse.

[Akisa] - Il boude à cause de toi, blondinette ?

La Chuunin haussa un sourcil et essaya de se remémorer depuis quand quelqu'un avait osé l'insulter. Depuis qu'elle pouvait l'immoler en quelques secondes, sans doute. Mais le concept même de danger épargnait l'esprit d'Akisa, parce que le danger, c'était elle. En toutes circonstances. Ses grands yeux bleus se reportèrent sur Oroken.

[Akisa] - Ou c'est à cause de toi ? Ako ? Le gamin t'ennuie ? Il veut pas de glace et il t'ennuie ? Je peux l'emmener dans la cuisine et le torturer, tu vois, le bourrer de glace jusqu'à ce qu'il me supplie de l'achever.

Akogare ravala une réplique mordante qui lui brûlait la langue. Il posa sa main sur la poitrine d'Akisa - la fourbe lui interdisait toute autre prise - et la repoussa fermement.

[Akogare] - Merci Akisa. Mais j'allais très bien.

Elle ne desserra pas sa prise et rit de nouveau.

[Akisa] - Comme tu es fort ! Avec une seule main en plus ! Bon, la main, entre mes seins, mais bon, c'est toi alors je te pardonne même tes petites perversités.

Akogare fut heureux de ne plus connaître le concept de honte. il cherchait dans sa tête un moyen de la neutraliser - un moyen du genre définitif.

[Akogare] - Akisa, je suis enrhummé.

C'était nul. Vraiment nul. Genre que même à la télé ils n'osent pas ce genre d'excuse. Mais il cherchait mieux. Akisa l'embrassa.

[Akisa] - Je suis jamais malade moi ! Fais moi partager !

[Akogare] - Akisa, je suis lépreux, tu appuies trop fort sur ma peau elle va se déchirer, mes vaisseaux et mes veines vont sortir et je devrais encore me faire un garot avec mon artère. C'est gênant en public.

[Akisa] - Arrête tes bêtises, tu es beau comme un dieu ! Un vrai dieu.

Akogare releva sa tunique, Akisa gloussa.

[Akisa] - T'es un rapide toi, j'aime.

Il lui montra la brûlure qu'Eiko lui avait faite, un peu plus tôt dans la journée.

[Akogare] - Tu vois ce qu'à fait ton genou ? Hein ? Alors arrête de serrer si fort.

Akisa cria et agita ses bras en tapant des pieds par terre. Le Chuunin jubilait.

[Akisa] - Mon dieu ! Mon dieu Akogare est blessé ! Mon Ako est touché ! Je reviens tout de suite, ne bouge pas, pas de mouvements brusques surtout.

Elle partit en courant et Akogare soupira tout l'air accumulé dans ses poumons. Il but une nouvelle gorgée et regretta ne pas avoir prit un alcool fort. Eiko était médusé. Il leva les yeux sur eux deux et haussa les épaules.

[Akogare] - Eh bien voilà. Je vous présente Akisa. Oh, ça va hein, j'ai fait ce que j'ai pu. Quand elle reviendra, Eiko, tu la crames, et toi Oroken, tu lui brises une jambe. J'arrive et je la balance dehors. Ok ?

Eiko se retint de sourire et lui posa une main sur la sienne.

[Eiko] - Condoléances. Vraiment. Ce sera une belle lutte, on te regardera tomber et promis, on écrira sur ton épitaphe quelque chose d'héroïque. Genre, euh...

Elle se tourna vers Oroken.

[Eiko] - Une idée pour le futur défunt ?

Stupéfait. Oroken était stupéfait de voir une personne aussi "excentrique". Encore qu'il ne s'agissait sûrement pas du bon terme. Akisa représentait le type de personne avec qui le contact semblait relativement simple, cependant il ne le tentait pas tant que ça. Son expression ne se traduisait sur son visage que par une absence de clignement d'yeux. Le reste de ses traits ne bougeaient pas.

Il regarda Akogare et Akisa faire leur numéro, un peu comme s'il s'agissait d'un spectacle. A vrai dire c'était plus ça qu'autre chose pour l'étudiant qui considérait ce qu'il se passait comme un divertissement. Akogare affrontait la situation avec ce même caractère que d'habitude. Akisa semblait une allumeuse de première, enfin en donnait l'image devant Eiko et Oroken. Comment se pouvait-il qu'une telle personne se révèle aussi forte? Le Hyuuga l'avais poussée d'une main, après quoi il s'en était temporairement débarassée en simulant plus ou moins le fait d'avoir été blessé par la serveuse.

Il proposa une stratégie, à moitié sur la plaisanterie selon l'intuission de l'étudiant, pour éradiquer la gène occasionnée. Il y avait vraiment quelque chose d'étrange entre ces deux personnes. Une fois de plus, quelque chose d'étrange autour d'Akogare.

Eiko prit la dernière remarque de son collègue avec humour et un jeu d'acteur poignant. Avec une mine entre la tristesse et la compassion, elle prit la main du Chunin et lui débita une tirade avant de proposer à Oroken de se joindre à son délire. Ce dernier fut assez surpris. Faire de l'humour n'était pas son fort. Enfin il n'avait pas vraiment essayé non plus. Un peu malgré lui il répondit.

[Oroken] Comme un Dieu... Oui ça devrait aller, elle le suivra jusqu'au bout.

Emporté dans l'élan, il décocha son premier sourire en public. Certes la performance était médiocre, un léger levé de chaque coin de lèvre mais c'était un début.

Akogare se passa sa main libre sur le visage. Il écarta les doigts pour dévisager Oroken. Il y eut un grand bruit dans la salle annexe, suivit d'un débit de paroles aussi vif qu'inaudible.

[Akogare] - Tu penses qu'elle me suivra dans la tombe ? Je suis prêt à me sacrifier tu sais.

Akisa déboucha de derrière un rideau en trottinant, ses talons claquaient toujours en rythme sur le sol. Elle portait de très nombreuses boîtes, et autant de bandages. Elle jeta tout aux pieds d'Akogare.

[Akisa] - Ouf ! J'ai fait tomber toute une étagère, mon patron m'a dit qu'il allait finir par me virer.

Elle réfléchit un instant puis, en imitant la voix dudit patron déclara.

[Akisa] - Elle a dix doigts la greluche ou quoi ? On saisit l'objet et on le pose, on ne le lâche pas !

Elle rit joyeusement et s'agenouilla.

[Akisa] - J'ai répondu que je ne pouvais pas saisir une étagère de quinze tonnes et que mes ongles ne me permettait pas ce genre d'exercice. Tu sais ce qu'il a dit ?

[Akogare] - M'en fous.

[Akisa] - Oh désolée Ako ! Tu es blessé, j'oubliais !

[Akogare] - Laisse tomber et assieds-toi. Ouais, là, à côté de moi.

Il la regarda pour la première fois. Elle écarquilla ses beaux yeux verts d'une telle façon qu'Akogare s'attendait à chaque seconde qu'un globe s'échappe. Elle lui sauta au cou pour la deuxième fois de la soirée.

[Akisa] - Je suis pardonnée !

Le Chuunin la repoussa sur sa chaise. La table était silencieuse et la jeune fille rayonnait. Elle se tournait vers chacun avec son sourire étincelant, les deux mains posées sur le rebord. Son regard tomba sur Eiko, puis descendirent le long de son bras. Elle cessa de sourire mais ne dit rien sur le fait que son Ako tenait la main d'une blonde.

Akogare toussota.

[Akogare] - Autrement, Akisa, est-ce que tu crois en la réincarnation ?

Elle inclina la tête vers lui et papillona des yeux.

[Akisa] - Hein ?

[Akogare] - Admettons que tu meurs ce soir. C'est une supposition, ne prend pas cet air-là. Bien. Tu meurs. En quoi tu voudrais te réincarner ?

Elle haussa les sourcils, regarda à ses pieds si ses ongles vernissés connaissaient la réponse puis revint sur Akogare. Elle se serra contre lui et il sentait très nettement sa poitrine à travers son chemisier.

[Akisa] - En laine ! Comme ça je serais tout contre toi !

Akogare se tourna vers Eiko.

[Akogare] - En chèvre pour Akisa donc, très bien. Et toi Eiko ?

Sous les protestations de la jeune fille, Eiko murmura.

[Eiko] - J'en sais rien...

Akogare sourit.

[Eiko] - Euh, là, comme ça, je dirais en un artiste. Dans la musique.

Le Chuunin hocha la tête et se tourna vers Oroken. Quelques mots de la longue tirade d'Akisa lui parvenaient par intermittence, il la fit taire en passant sa main autour de sa taille.

[Akogare] - Et toi Oroken ? Plutôt humain ou plutôt chèvre ?

Il ne savait même plus pourquoi il demandait cela. C'était avant tout pour qu'Akisa oublie la main d'Eiko et cela marchait tellement bien que même la principale intéressée l'avait oubliée.

[Akogare] Tu penses qu'elle me suivra dans la tombe ? Je suis prêt à me sacrifier tu sais.

Oroken regarda le Chuunin pendant un instant sans ne rien dire. Il but une grande gorgée de son cocktail, posa le verre et revint sur ses interlocuteurs.

[Oroken] Vous etes plein de bonne volonté aujourd'hui. Après nous avoir aidé à l'entraînement, vous nous débarasseriez d'une surexcitée?

Oroken sourit légèrement à nouveau. Il commençait à prendre l'habitude et l'atmosphère était propice à la libération d'Oroken. Il regarda encore une fois Eiko et Akogare puis but une fois d eplus une gorgée de son cocktail. Il n'avait pas été plus dérangé que ça par le grand bruit dans l'arrière salle. Une gaffe collait tellement bien au personnage de la serveuse qu'il n'y avai sûrement pas de quoi s'inquiéter.

Elle revint, fidèle à elle même, avec un paquets de pansements et de quoi soigner un régiment qui revenait d'une bataille. Oroken la regarda s'exciter toute seule, en train de refaire son patron. Elle sembalit aimer donner le spectacle et il n'avait aucune envie d'y participer.

Elle sauta de nouveau au coup d'Akogare, puis s'installa à la table regardant tous les convives. Elle s'attarda sur la Chuunin etperdit son sourire. A ce moment, le Hyuuga posa une question vraiment étrange. La réponse de la serveuse en fut tout autant et fut poncutée par l'humour du jeune homme. Eiko répondit à son tour, c'était au tour d'Oroken de s'avancer usr la question.

[Akogare] Et toi Oroken ? Plutôt humain ou plutôt chèvre ?

Oroken regarda le Chuunin sans aucune expression sur le visage. Devait-il répondre sérieusement? La réincarnation n'était pas vraiment son truc, d'ailleurs il n'y avait jamais pensé.

[Oroken] Mmm... Si ça pouvait être en un deuxième moi ce serait proche du parfait... Et vous?

La réponse paraissait stupide, mais il était comme il était et ça lui convenait. De plus, en y réfléchissant plus attentivement, un lui de l'heure à laquelle il parlait aurait été meilleurs qu'un lui à l'origine... Il aurait donc moins de travail à accomplir.

Oroken regardait désormais le Chuunin attendant une réponse. Là encore plus ou moins sérieuse cependant il s'attendait au pire venant du Hyuuga.

Akogare se gratta la tempe.

[Akogare] - En arbre. Un bon gros arbre, majestueux et tout ce que tu peux imaginer comme superlatifs.

Il rit.

[Akogare] - Et tu sais pourquoi ?

Par réflexe de conteur, Akogare ne répondit pas immédiatement à sa propre question. Bien mal lui en prit, Akisa se saisit de son épaule et le secoua avec une rare énergie, tapant sur sa cuisse de son autre main et criant - d'une voix excessivement aiguë.

[Akisa] - Dis le nous Akooooooo ! Allez quoi !

Le Chuunin écarta une nouvelle fois la jeune fille et, sans rien changer dans sa voix, conclut.

[Akogare] - Parce que je vais tellement m'amuser et bouger dans cette vie-là que j'aurais bien besoin de quelques centenaires de calme.

Akisa applaudit en riant.

[Akisa] - Oh ! vantard !

Une voix derrière eux déclara.

[Client] - Mademoiselle, je prendrais un autre verre s'il vous plait.

Akisa leva une main et l'agita. Elle n'avait pas écouté.

[Akisa] - Ouais ouais j'arrive.

C'était un bar très calme, suffisamment excentré pour n'être jamais plein. Cela convenait à tout le monde. Il y avait sans doute plus de serveuses que nécessaire au vu de l'activité, et toutes étaient près du comptoir à parler. Akogare connaissait le patron, c'était un homme bien qui prenait des jeunes qui avaient besoin d'argent.

Akisa n'était même pas serveuse.

[Client] - Excusez-moi, je corrige : je prendrais un autre verre tout de suite.

Akogare leva une oreille. Akisa se tourna vers l'homme, elle en profita d'ailleurs pour poser sa main sur l'épaule du Chuunin - et celui-ci avait la furieuse impression d'être une espèce de trophée. Elle souriait largement, sa bonne humeur était difficilement amputable.

[Akisa] - Non mais je ne suis pas serveuse. Je fais les cocktails moi, c'est tout.

[Client] - Justement, je prends un cocktail.

Akogare se tourna cette fois-ci. Ses yeux rencontrèrent ceux de l'homme et celui-ci sembla se raidir en s'apercevant qu'il avait à faire à un Hyuuga. Il ne se démonta cependant pas.

[Client] - Je paye pour être ici. J'estime avoir le droit de me faire servir quand j'en ai envie.

C'était un homme courtaud, avec de petits yeux enfoncés. Presque chauve, il écartait machinalement de son front une mèche imaginaire. Akisa parue - et cela stupéfia Akogare - vaguement gênée.

[Akisa] - Oui mais je discute. Mes amies là-bas sont libres pour prendre votre...

[Client] - Je me fous de vos amies, je veux que vous vous bougiez pour aller me préparer un cocktail.

Le Hyuuga attendit l'explosion de la jeune fille. Cet homme était bien imprudent de croire qu'il pouvait empiéter sur son territoire et, visiblement, tout ce qui avait trait à Akogare était son territoire. Cependant, devant l'absence de réponse, il se tourna vers elle.

[Akisa] - Euh, très bien...

Elle commença à quitter son siège quand Akogare appuya très légèrement sa main sur son bassin.

[Akogare] - Assied-toi Akisa.

Son regard rencontra de nouveau celui de l'homme. Ce dernier éructa violemment.

[Client] - Inadmissible ! Si vous voulez vous faire des poulettes faciles, allez dans un bar spécialisé !

Les serveuses se tournèrent toutes ensembles vers eux. Akogare sourit alors qu'Eiko, au milieu de sa peur exponentielle pour son coéquipier et sa colère envers son attitude, se demandait si elle avait vraiment l'air d'une poulette facile avec son gilet vert.

[Akogare] - Elle discute. Ses amies font de même. Pourquoi l'agresser ?

Il se détourna. Le regard d'Akisa passait de l'un à l'autre vivement. L'homme se leva de sa chaise.

[Client] - Elle n'a pas à discuter. Elle travaille.

Akogare trouvait cela incroyable. Il aurait été prêt à épouser une grand-mère pour éloigner de lui l'insupportable Akisa et pourtant, là, en cet instant même, il argumentait pour qu'elle reste avec eux. Il sentait qu'Eiko lui en voudrait, peut-être à vie, et peut-être même qu'elle allait l'empêcher d'agir en utilisant ses techniques ninja. Elle était largement assez puissante pour se faire, et même pour lui mettre une dérouillée devant tout le monde.

Mais Akogare saisit quand même soigneusement son verre et envoya son contenu sur le client. Eiko n'intervint pas.

[Akogare] - Votre pestilentielle suffisance va m'étouffer. Cassez-vous.

L'homme menaça, d'une voix tremblante, le Chuunin de terribles répercussions. Mais Akogare savait que cet homme était un faible, aussi se détourna t-il.

[Client] - Je vais chercher le patron. Tu vas voir petit con.

Et il partit. Akisa se rassit.

[Akogare] - Deux fois aujourd'hui qu'on m'insulte de ça.

Eiko haussa doucement les épaules et se renfonça dans son siège.

[Eiko] - Bah...

Akisa dévisageait Akogare avec de gros yeux.

[Akogare] – Désolé si tu perds ton boulot, mais je l'ai pas vraiment fait pour toi.

Elle hésita – une demi seconde environ – puis le serra très fort dans ses bras. Il n'eut pas à cœur de la repousser.

[Akisa] – Baki, me virer ? Non, il rigole quand il dit ça. Il m'aime trop.

Elle hocha la tête d'un air entendu.

[Akogare] – Ah et c'est ma tournée d'excuse – ça n'arrive pas si souvent – aussi, je m'excuse d'être un si mauvais exemple.

Il inclina sa tête vers Oroken et rit.

[Akogare] – Remarque, tu as dû t'en apercevoir, huh.

Eiko se passa une main dans les cheveux et sourit.

La charmante discussion entre les quatre convives fut interrompue par un clien qui commandait. Akogare était encore en train de faire un peu d'humour pour perpétuer le mouvement qui s'était installé. Dès la deuxième phrase du client, Oroken sentit qu'il s'agissait d'un grand chieur qui aurait du mal à tenir sa langue.

L'étudiant s'était dit que la veste verte d'Eiko l'aurait dissuadé cependant il semblait tenace. Le jeune garçon ne pouvait prévoir comment ça allait se dérouler. Akogare restait quelqu'un d'assez imprévisible, Akisa semblait montée sur pile, mais soucieuse de son travail aussi elle ne réagit pas. Eiko se serait sûrement écartée de tout débordement, et aurait même pu jouer le rôle de modératrice, vu son application à respecter les règles.

La situation s'emballait peu à peu, le client devenait de plus en plus aggressif Akogare avait même jeté un oeil à la personne dont il s'agssait. Alors que la jeune fille s'apprêtait à préparer la commande de l'homme, Akogare la tira vers sa chaise afin qu'elle reste là où elle était et prit la parole.

En soit, l'homme n'avait pas forcément tort. Il était consomateur et pouvait exiger d'être servi, cependant, Oroken approuva la remarque du Chuunin. Le client en question semblait être un nerveu, un peu trop au goût de l'étudiant qui ne disait rien et se contentait, pour la minute, de regarder. La tension arriva jusqu'à ce que le client se lève. Akogare n'eut pour réponse que de lance rle contenu de son verre et lui avouer clairement qu'il le gonflait.

C'était sûrement le cas des autres clients, si peu nombreux soient-ils, qui s'étaient aussi arrêtés pour regarder la scène qui se terminait plus ou moins par la sortie de l'homme qui allait prévenir les hautes instances de l'établissement. Akogare s'excusa auprès d'Akisa, abordant le souci par rapport à son travail. Il proposa même de payer son coup en soulignant l'image qu'il donnait à l'étudiant.

[Oroken] Il n'y a pas forcément de mauvais exemple. Entre nous, ce type a l'air aussi con que ses pieds.

La voix froide du garçon avait toujours le dessus. Il était difficile de savoir s'il blaguait ou non car l'insulte était lancée avec un sourire en coin mais un reste d'expression proche de la pierre.

[Oroken] Et puis, s'il nous soule trop... Je lui file mon cocktail et point barre.

Il se tourna vers Akisa qui semblait avoir mal pris la remarque. Oroken chercha dans son esprit ce qui pouvait mal passer. Il lui fallut tout de même trois secondes pour comprendre.

[Oroken] Non pas qu'il soit mauvais. Mais on aura la paix.

Akisa, toujours lovée contre Akogare, sourit largement.

[Akisa] - Je fais de bons cocktail, hein ? C'est parce que j'y met tout mon cœur !

Quand elle ne tue personne avec, pensa son voisin, sans s'exprimer à voix haute. Il entendait au loin le client qui vociférait à travers les rideaux.

[Akogare] – Ouais, quoique globalement j'ai eu tort.

Il reposa son bras sur la table.

[Akogare] – Se taire et laisser les choses couler tant qu'on n'est pas directement impliqué c'est la sagesse.

Il sourit à son tour.

[Akogare] – Mais comme ce n'est pas ce que je recherche, c'est pas un problème.

Il haussa les épaules.

[Akisa] – Alors tu m'as sauvée, comme c'est beau !

Akogare grimaça.

[Akogare] – C'est une manière de voir les choses. Mais pas la mienne.

Après tout, elle avait le droit de penser ce qu'elle voulait. Quelque chose lui disait qu'elle serait dans l'incapacité d'écouter toute autre version. Un mouvement leur indiqua que le client quittait le patron du bar. Akogare et lui s'observèrent un très bref instant, puis il partit.

Baki, le propriétaire, sortit à son tour de derrière le rideau. Il se grattait le sommet du crâne, les yeux posés sur le dos la porte qui venait de se refermer. Il haussa ses larges épaules et avisa la table d'Akisa. Cette dernière laissa échapper une douce plainte. Elle posa son menton sur la table, espérant futilement que Baki ne la verrait pas.

Parfois Akogare se demandait si elle avait vraiment seize ans.

[Akisa] – Il m'a vu je crois. Il va m'engueuler, déjà que je lui ai cassé sa vieille étagère toute pourrie.

Baki s'approcha et un discret sourire étirait les lèvres du Chuunin. Savoir que quelqu'un pouvait faire peur à Akisa le rassurait sur son humanité.

[Akogare] – Salut Baki.

[Baki] – Yo Ako ! Tu as fais des bêtises ?

Il rit bruyamment.

[Baki] – Non non, il n'y a pas de problèmes t'inquiète. C'est un vieux client d'ici.

Baki s'appuya sur le dossier d'Akogare.

[Baki] – Genre qui bouge jamais. Suis pas sûr que ce que t'a fait le rende meilleur.

[Akogare] – Si je ne faisais que des choses utiles dans ma vie, je sais pas si je me serais levé ce matin.

Il adressa un discret clin d'œil à Eiko. Ils avaient effectivement passé une grande partie de la journée ensembles. Baki lui posa sa main dans les cheveux puis se tourna vers Akisa. Sa voix prit un timbre plus profond.

[Baki] – Akisa.

Elle leva les yeux mais ne quitta pas la table du menton.

[Akisa] – Oui boss ?

Baki soupira puis se détourna.

[Baki] – Non, rien. Amusez-vous bien !

Akisa se redressa, toute fière.

[Akisa] – Vous voyez hein ? J'ai bien imité sa voix tout à l'heure hein, dites ? Ha, 'suis forte !

Elle ajouta, après un nouveau soupir d'autosatisfaction.

[Akisa] – Et il est évident qu'il est totalement fan de moi. Il m'adore ! Vous devriez l'entendre me féliciter pour mes cocktails !

Akogare craint une nouvelle imitation, mais curieusement, Akisa s'en abstint.

[Baki] – Je t'ai entendu Aki...

Akisa eut un brusque éclair d'illumination et étreignit aussitôt son voisin.

[Akisa] – Oh c'est magnifique ! Aki et Ako ! C'est un signe !

[Akogare] – Signe de quoi ?

Elle essaya de l'embrasser.

[Akisa] – Signe qu'on est assorti !

Elle fronça les sourcils quand le Chuunin plaqua sa main sur sa bouche et tenta de l'éloigner de la sienne. Après un baiser sur sa paume elle détourna la tête et regarda Oroken.

[Akisa] – Dis-moi, tu m'as l'air parfaitement impartial, est-ce qu'on ne serait pas merveilleux tous les deux ? Regarde-nous bien, là, en ce moment précis et avoue qu'on serait magnifique !

Elle souriait de toutes ses dents et ses beaux yeux pétillaient. Akisa était légèrement penchée en avant, sous prétexte de vouloir échapper à la main d'Akogare, mais ce dernier savait que c'était juste un moyen d'exposer sa poitrine aux yeux de l'étudiant. Il écarta la tête et supplia du regard Eiko, mais celle-ci se contenta d'un sourire joueur – et oui, peut-être un peu moqueur aussi.

Le numéro dans le bar prit rapidement fin. Pendant quelques instant, on entendait parler à pleins poumons le client qui s'était copieusement fait arroser par Akogare. une poignée de secondes plus tard, cette même personne quittait l'arrière salle suivie de près par le patron qui semblait tout de même embarassé. La porte se referma dans un grand claquement et le propriétaire des lieux s'approcha de la table de nos personnages.

L'homme semblait aussi connaître le Hyuuga. A sa façon de parler on sentait que l'incident qui venait de se produire n'était en fait rien de grave, juste momentanément gênant. L'homme échangea quelques propos avec le Chuunin puis s'apprêtait à faire une remarque à la serveuse avant de la ravaler. Il souhaita de passer du bon temps aux convives et se retira.

*Elle passera un sale quart d'heure quand tout le monde sera parti.*

Même pas une seconde après le départ de Baki, la folle furieuse remit ses moteurs en marche. Elle gesticulait, étincelit, parlait. Beaucoup de gaspillage d'air en somme, mais ça mettait de l'ambiance dans ce petit bar tout calme. Il était marrant pour Oroken de voir comment Akisa contrastait avec le reste de l'endroit. Ses commentaires semblaient assez superflus mais il vallait mieux ça qu'un grand blanc.

Oroken se surprit à penser ce genre de chose. Il était plutôt du style à apprécier le calme. C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne parlait pas souvent et qu'il s'efforçait de faire le moins de choses inutiles possibles. Cependant ça l'avait souvent mené à de grands vide au cours de ses journées qu'il occupaient par des plaisirs simples. Ce soir là, il découvrait autre chose, non loin du très apréciable. Il lui faudrait encore quelques soirées comme ça pour savoir si ça lui convenait totalement.

[Akisa] Dis-moi, tu m'as l'air parfaitement impartial, est-ce qu'on ne serait pas merveilleux tous les deux ? Regarde-nous bien, là, en ce moment précis et avoue qu'on serait magnifique !

La jeune fille s'était penchée vers Oroken pour passer outre la main d'Akogare qui la repoussait. De fait, l'étudiant avait vue plongeante sur un décolleté que beaucoup auraient bien voulu déchirer avec leur dents. Encore loin de ces choses, le jeune Konomura regarda l'employée dans les yeux pendant une seconde avant de tourner la tête vers Akogare. Il détailla le physique des deux personnes pui opposa leurs caractères avant de reprendre d'une voix neutre.

[Oroken] Euh... Je ne m'occupe pas de ce genre de chose...

*Mais comme je sens que tu vas insister et que tu n'as pas l'air d'avoir envie de demander à l'autre fille...*

[Oroken] Je verrai cependant plus Akogare-san avec une personne comme Eiko-san...

Il allumait certainement un brasier en disant ça. Il le sentait d'ailleurs. Oroken commençait vraiment à apprécier les petites piques qu'il prenait l'habitude de lancer. Son humour était plutôt bateau et incompris sans doute, mais il se faisait rire - intérieurement certes - tout seul.

Le regard d'Akisa passa d'Oroken a Akogare, lequel riait le plus discrètement qu'il pouvait. Le jeune fille arrêta ses yeux sur lui et demanda, très aimablement et avec un grand sourire.

[Akisa] – Qui c'est ça, Eiko ?

Akogare s'arrêta de rire.

[Akisa] – Brune ?

[Akogare] – Non.

La jeune fille se passa une main dans les cheveux et se rapprocha, à la façon d'un serpent, en dandinant ses jambes sur leur siège commun. Ses genoux s'enfoncèrent dans la cuisse d'Akogare très doucement.

[Akisa] – Tiens donc ? Tu préfères les blondes ?

Ses doigts se posèrent sur le bras du Chuunin.

[Akisa] – Elle a quoi de plus que moi ?

Akogare haussa les épaules.

[Akogare] – Elle a… des lèvres très excitantes.

Le jeune homme adressa un clin d'œil à ladite Eiko.

[Akisa] – Et moi, mes lèvres, elles sont pas excitantes ?

Elle se rapprocha et susurra quelques mots à son oreille – il s'arrêta aux premières syllabes, qui promettaient beaucoup trop.

[Akogare] – Tes lèvres ? Plates et mal maquillées. Comme…

Il fut interrompu par une brusque contraction de sa cuisse dans laquelle les ongles rageurs d'Akisa venaient de se planter. Ils souriaient toujours tous les deux, quoique leur sourire se soit quelque peu figé. La voix chantante d'Akisa retentit à nouveau.

[Akisa] – Plate, hein ?

Elle appuya une nouvelle fois sa poitrine contre lui et inclina légèrement la tête.

[Akogare] – Ouais. Plates. Et mal maquillés.

Il rit et se dégagea de la prise de la jeune fille. Cette fois-ci Akisa n'essaya pas de dissumuler sa colère. Elle s'écarta, croisa les bras sous sa poitrine – qui, du coup, sembla prendre des proportions plus importantes encore – et siffla, hargneuse.

[Akisa] – Et à quoi elle ressemble alors, cette grognasse ?

Akogare sourit à Eiko.

[Akogare] – Eh bien, je ne sais pas trop quoi dire… Eiko, dis-moi, comment tu te qualifierais ?

Les deux femmes s'observèrent. Les yeux verts d'Akisa flamboyaient d'une bien inquiétante façon. Bien sûr, elle savait qui était Eiko. Une Chuunin qui, certainement, pouvait la neutraliser en quelques mouvements.

Mais cela ne l'empêcha pas de lui sauter dessus.

Eiko, surprise, parvint difficilement à se dégager. La table manqua basculer mais Akogare la retint, gardant un œil sur les deux femmes qui se battaient – ou pour être tout à fait exact, celle qui mordait et griffait et l'autre qui essayait de se dégager.

Il soupira.

[Akogare] – Ah, Oroken. C'est dur d'être l'idole des femmes, crois-moi.

[Akisa] – Depuis quand tu es avec mon Ako, hein ?

Eiko lui frappa dans l'estomac et se redressa.

[Eiko] – Je ne suis pas avec lui ! C'est…

Elle leva les yeux vers Akogare.

[Eiko] – Un bon ami.

Akisa bondit sur ses pieds et se recoiffa rapidement. Le Chuunin fut surpris de remarquer qu'elle était toujours très élégante et très jolie, malgré sa récente attitude. Elle posa sa main sur l'épaule d'Eiko, rit et murmura.

[Akisa] – Oh ! huhu… Excuse-moi alors.

Elle s'assit tout près d'Akogare, à moitié sur ses genoux.

[Akisa] – J'ai mal interprété. Désolée !

Elle rit encore et déposa un baiser sur la joue d'Akogare qui n'avait rien dit.

[Akisa] – Tu vas encore m'en vouloir, hu ? Et me dire des choses méchantes ?

Akogare se sentit, pour la première fois peut-être, vaguement gênée. Il se souvenait de quelques mots très blessants qu'il lui avait dit, il y a plusieurs semaines.

[Akogare] – Mais non. C'est pas moi que tu as frappé après tout.

Il ricana et poussa gentiment Akisa de ses genoux.

[Akogare] – Et puis, je ne dis jamais des choses méchantes.

Eiko lui glissa un regard qui signifiait beaucoup, quoiqu'il ne prit pas la peine d'y lire grand-chose.

[Akogare] – Ou… peut-être que si, parfois. Mais allez, si j'étais insupportable, vous ne seriez pas là.

Akisa enfonça sa tête dans son cou et, quand bien même certains hommes auraient été prêts à s'entailler les veines pour être à sa place, Akogare réprima l'envie de la pousser.

Il le savait. Akisa avait démarré au quart de tour et Akogare savait s'y prendre pour la faire s'emballer encore plus rapidement. La table s'animait avec beaucoup d'énergie par moments, se calmait après puis recommençait. Cette phase là annonçait un re-nouveau dans l'agitation. En moins de cinq secondes, Akisa vait posé tout pleins de question sur Eiko, sans savoir qu'elle se trouvait à côté, auxquelles Akogaré avait répondues avec une bribe d'humour.

Lorsque la "serveuse" se rendit compte que la dite Eiko était en fait la Chuunin qui partageait la table avec les trois autre, elle ne put réprimer son envie de lui sauter dessus. L'action fut assez spectaculaire et Akisa essayait d'étriper la kunoichi pendant qu'elle essyait de se sorti d'une prise plutôt impressionante.

La table commença à s'ébranler. Elle était sur le point ds basculer. Oroken avait eut le réflexe d'attraper les verres qui s'y trouvaient avant qu'une catastrophe n'arrive. Au mieux, un peu de cocktail aurait giclé sur quelqu'un, au pire, Akisa aurait été responsable d'une nouvelle casse matérielle. Si on pouvait lui éviter ça, c'était la moindre des choses à faire. Après tout, elle ne semblait pas méchante, juste montée sur batterie et impulsive.

Alors que les deux filles se chamaillaient plus ou moins, Akogare se tourna vers Oroken, lui servant une remarque bien peuy modeste mais toujours avec cette dose d'humour que l'étudiant appréciait tant malgré qu'il n'y montre aucune réaction. Ce dernier s'occupait d'ailleurs à tendre sa boisson au Chuunin.

[Akogare] Ah, Oroken. C'est dur d'être l'idole des femmes, crois-moi.

[Oroken] Je ne vous envie pas... J'imagine si ça devait m'arriver, je me cacherais vite fait.

Les deux demoielles cessèrent bientôt le remue ménage que leur lutte occasionnait. Akisa s'excusa d'avoir mal compris ce qu'on voulait lui dire, Eiko laissa passer. Akogare se sentit un peu gêné quand il entendit les propos de la serveuse. Oroken ne savait pas pourquoi et n'entrerait pas dans les détails si l'on n'en parlait pas spontanément.

[Akogare] ...Mais allez, si j'étais insupportable, vous ne seriez pas là.

Oroken regarda Eiko et Akisa avant de se réinstaller confortablement. Il pris une mine faussement pensive, peu marquée par manque d'habitude, et se tourna vers Akogare.

[Oroken] Hm.... Qui sait, on n'a peut-être que ça à faire de rester avec des insuportables. C'est peut-être juste un entraînement, histoire de rendre notre mental plus fort.

Encore une fois, ce ne fut que très léger mais perceptible. Oroken sourit un tout petit peu, comme s'il s'agissait de quelque chose d'insurmontable à faire. Il but ensuite les dernières gorgées de son cocktail rescapé.

[Akogare] – Nan…

Akogare secoua énergiquement la tête.

[Akogare] – C'est pas une question de mental.

Il désigna du menton Akisa, qui essayait toujours de se rapprocher, défiant les lois les plus élémentaires de la physique car, Akogare aurait pu le jurer, elle ne pouvait pas être plus près.

[Akogare] – Sinon avec les boulets que je me traîne, je serais déjà maître yogi sur une montagne.

Une vie à laquelle le Chuunin n'aspirait pas vraiment. Eiko le dévisageait. Elle avait terminé de se recoiffer et Akogare lui était reconnaissant de ne pas avoir fait exploser le petit mais séduisant corps d'Akisa. C'est que, le sang, ça tache. Et salement en plus. Inutile que sa seconde vie se réalise si vite, celle qui la voulait incrusté dans ses vêtements.

Le Hyuuga se sentait l'âme pleine de mansuétude l'espace d'un instant.

[Akisa] – Moi je suis sûre que malgré toutes les méchancetés que tu dis sur moi, tu m'apprécies quand même.

Akogare la contempla avec sur le visage un mélange de franche consternation et peut-être aussi, d'amusement. Elle essaya de l'embrasser avec enthousiasme et même si ses lèvres ne rencontrèrent que le bas de sa mâchoire, elle y déposa un gros baiser humide de gloss.

[Akogare] – Ca me semble évident. Si je te détestais, crois moi, tu serais, au mieux, en train de pleurer dans la cuisine et au pire en train de te noyer dans un lavabo.

Elle bondit contre lui une énième fois, un sourire radieux au visage.

[Akisa] – Ako il m'aime !

La jeune fille se tourna vers Eiko et murmura, sans se départir de son sourire.

[Akisa] – Sans rancune ?

[Eiko] – Euh, non...

Elle rajouta, plus bas.

[Eiko] – Je m'en fous un peu en fait...

[Akogare] – Oui Akisa. Bénis ta mère de t'avoir fait hériter de seins aussi désirables et de jambes aussi jolies.

Akisa redressa la tête, pensive.

[Akisa] – Les jambes, c'est p'tet ma mère, mais la poitrine c'est ma grand-mère. La jupe par contre c'est moi. Baki il dit que mes jupes sont trop courtes, alors il me laisse dans la cuisine. C'est bête, je rate les pourboires.

Akogare l'ignora parce qu'il se connaissait. Il valait mieux pas qu'il s'engage dans une conversation comme celle-ci accompagné, surtout avec une fille trop vive pour comprendre l'humour. Il se tourna vers Oroken et poursuivit, comme si de rien n'était, le début de la conversation.

[Akogare] – Regarde, par exemple, Akisa. Elle est insupportable si on la regarde de loin – et même de près. Mais ce serait négliger sa charmante énergie qui pourrait revigorer un stade entier de drogués à l'anti-dépresseur.

Il ne laissa pas le temps à Akisa de parler.

[Akogare] – Après tout, c'est bien la base d'une relation, non ? Chercher chez l'autre ce dont on a besoin – un sourire, de l'énergie, un sermon, et plus si affinités.

Oroken arriva presque à rire. Le coup du yogi était plutôt bien trouvé et dans l'esprit du garçon Akogare avait une bien belle place avec un accoutrement étrange en hermite au milieu des montagnes.

D'ailleurs, en parlant d'Akogare, l'étudiant n'aurait vraiment pas voulu être à sa place. Akisa semblait infatigable et surtout pleine de vigueur. Il se demandait comment le Chuunin avait pu la tenir aussi longtemps sans contact, lui même aurait déjà laché depuis longtemps et serait peut être couvert de trace de toute sortes de maquillages. Il fronça légèrement les sourcils en pensant à cette idée.

Peu arès, le Hyuuga complimenta la plastique de la serveuse qui enchérit par un léger historique de ses formes. Encore une heure avec elle et Oroken aurait pu, peut-être, écrire sa vie. Le pourquoi de la jupe et les gène de qui à quel endroit. Comment se passe le travail de la cuisine ainsi que la personne que j'idôlatre le plus, en l'occurrence, c'était Akogare.

Ce dernier qui revint à la discussion initiale avec au passage une petite boutade à l'égard de la sangsue.

[Oroken] Hum... Ne dites pas ça, elle va se vexer, et j'ai pas envie de sauver les verres à nouveau.
S'en suivit une petite phrase sur les relations.

[Oroken] Je ne sais pas, je n'ai pas assez d'expérience pour parler de relation. Je passe plus mon temps à trouver chez moi ce qu'il manque plutôt que chez les autres. Et quand il s'agit de fille, je pencherais aussi pour plus calme... ou en tout cas moins bruyant.

Oroken se tourna vers Akisa avec un début de sourire au coin des lèvres. Malgré le manque de pratique, on voyait bien qu'il s'agissait d'une pique sympathique. Au fond, elle était énergique voilà tout.

Akisa s'agitait de plus en plus. Quand elle ne dévisageait pas les personnes autour de la table, elle se tortillait pour regarder les autres clients ou, en mettant sa main sur l'épaule d'Akogare pour se hisser sur les genoux, ses amies serveuses.

[Oroken] - Hum... Ne dites pas ça, elle va se vexer, et j'ai pas envie de sauver les verres à nouveau.

[Akogare] - Se vexer ? Oh ! c'était un compliment. Un vrai compliment. L'énergie est si rare !

Il se tourna vers elle, alors qu'elle était en train de regarder derrière elle.

[Akogare] - Tu l'as mal pris ?

Elle se reconcentra immédiatement sur lui et essaya de l'embrasser de nouveau. Akogare prit cela pour une réponse négative.

[Oroken] - Et quand il s'agit de fille, je pencherais aussi pour plus calme... ou en tout cas moins bruyant.

[Akisa] - Un type m'a dit que j'étais trop bruyante un jour.

Il n'y avait visiblement aucune suite à ce début d'histoire, elle poursuivit son activité comme si de rien n'était. Akogare, qui luttait à présent pour éviter les attentions d'Akisa, ne put que grogner. Il l'écarta fermement et elle tint en place pendant plus d'une seconde, les mains sur ses genoux, tout sourire. Elle commença à taquiner la jambe du Chuunin avec le bout de son pied porté sur de hauts talons étonnamment sobres.

[Akogare] - Oui, même moi je pourrais pas la supporter plus d'une soirée.

Elle intensifia ses petits coups sous la table, un large sourire aux lèvres. Akogare se demanda si elle n'avait jamais de crampe. Elle devait être impressionnante quand elle était triste - si cela lui était déjà arrivé.

Il se tourna vers elle.

[Akogare] - Ne t'en fais pas, je suis sûr que tu trouveras quelqu'un de merveilleux.

[Akisa] - Toi ?

[Akogare] - Non.

[Akisa] - Ton jumeau ?

[Akogare] - Erm, non.

[Akisa] - Ton clone ?

Akogare soupira bruyamment.

[Akogare] - Non plus.

[Akisa] - Alors il m'intéresse pas.

Et elle reprit ses petits coups sous la table. Akogare se sentit momentanément épuisé, comme il s'imaginait un passage dans une machine à laver avec essorage.

Il se radossa.

[Akogare] - Ouais... moins bruyante.

[Akisa] - Il m'a dit : tu parles trop vite et trop tout court. Moi je lui ai répondu que j'avais besoin de parler. Il m'a répondu qu'il préférait quand ma bouche...

[Akogare] - Ahem. Très intéressant Akisa. On va arrêter là avant que tu ne débordes sur tes frasques amoureuses.

Akisa eut un nouveau sourire, et la façon dont elle inclina la tête t tapota sur la main d'Akogare lui déplut fortement.

[Akisa] - Tu es jaloux, désolée. Je ménagerai ta sensibilité à l'avenir.

Oroken regardait les deux zèbres s'agiter en face de lui. Enfin surtout Akisa et Akogare qui subissait les humeurs et les envie d'espionnage de la jeune fille. Il était vraiment patient. Plus d'un homme aurait déjà jeté la fille qui se dandinait, se tournait posait ses genoux n'importe où et donnait de petits coups sous la table.

De temps à autre, l'étudiant jetait un oeil dans la même direction que la servsue pour voir s'il y avait quelque chose à voir. Il en profitait aussi pour faire état des lieux à chaque moment, histoire de voir jusqu'à quelle heure c'était fréquenté, qui mangeait ou buvait quoi. C'était un jeu quelque part, et il essayait de travailler sa mémoire aussi.

Oroken n'écouta pas beaucoup parler Akogare et Akisa ,même s'il était plus ou moins à l'origine de ce qu'ils se racontaient. Akisa donnait des morceaux d'histoire entrecoupés par sa sur-activité. Ca venait petit à petit, et au moment où ca devenait intéressant, Akogara coupa la parole de la jeune fille pour qu'elle se taise.

[Oroken] Vous pourriez la laisser finir. Sinon...

Il se tourna vers Eiko, et sans laisser assez de temps à qui que ce soit de parler il enchaîna.

[Oroken] Je suis plus bavârd que vous... C'est la première fois que je vois ça.

Akogare se surprit à penser que cette fille à côté de lui avait des amies, et peut-être un amant. Comment ils faisaient ? Parce qu'il faut savoir la manipuler, la machine, pour qu'elle se tienne tranquille. Le mode d'emploi n'était hélas pas fourni avec.

Avec un frisson d'horreur il imagina tous les hommes qu'elle avait certainement traumatisé, qui peut-être depuis refusaient tout contact avec une femme, voire même avec tous représentant humain. Il passa en revue toutes les personnes qu'il n'appréciait pas et posa un oeil presque intéressé sur Akisa. Cette lueur n'échappa pas à la jeune fille, laquelle prit cela pour une demande tacite d'embrassade chaleureuse.

Ils luttèrent sur leur banquette.

[Oroken] - Je suis plus bavârd que vous... C'est la première fois que je vois ça.

Eiko détacha prudemment son regard des deux personnages. Elle rencontra celui d'Oroken et lui sourit.

[Eiko] - C'est que... Je me remets doucement de cette drôle de rencontre. Je ne voulais pas croire Akogare le jour où il m'a dit qu'une serveuse l'avait mis à terre et qu'il ne pouvait pas venir s'entraîner.

Son attention se porta sur le sunommé Akogare, qui essayait de couvrir le flot ininterrompu de parole de la jeune fille - laquelle racontait pourquoi elle avait quitté son précédent amant et d'après les quelques mots qui lui parvenaient, c'était sordide.

[Eiko] - Je croyais qu'il voulait juste prendre sa journée, voire sa semaine. Mais je m'attendais pas à... ça.

[Akisa] - Alors moi sa cousine, je lui ai dit que si elle retouchait à...

[Akogare] - Ouais ouais, parle plus fort, le type dehors il a pas entendu ce qu'elle faisait ta cousine.

[Akisa] - Ma cousine ? Mais je te l'ai dit ! Elle couchait avec Isuko et Isuko c'était...

Elle entendait qu'Akogare réponde.

[Akogare] - Euh, ton père ?

Akisa rit joyeusement.

[Akisa] - Oh, non, pas papa. Il est allité dans un hôpital. Trop de café, ça lui a troué l'estomac. Comme ça !

Elle rebondit sur ses visites à l'hôpital, et comment elle ne pouvait pas supporter l'odeur des couloirs, ou qu'elle était sûre que le cinquième étage était hanté.

Akogare finit par mettre sa main sur sa bouche. Le son lui parvenait toujours, quoique étouffé, et la jeune fille semblait ravie de pouvoir toucher de ses lèvres une parcelle de sa peau.

Elle ne s'en privait pas. Akogare se tourna vers Oroken et Eiko.

[Akogare] - Elle a dû subir un choc quand elle était gosse. Genre enfermée dans un placard, obligée de parler à des araignées.

Akisa rit de nouveau et le son qui en ressortit sembla très comique.

[Akisa] - 'on frère a 'it que j'étais adoptée. 'Ais c'est 'uste 'arce qu'il avait 'onte de moi, je 'ais pas 'ourquoi. 'Eut-être 'arce que j'étais 'ortie 'vec 'ous ses amis.

Elle s'interrompit l'espace d'une seconde.

[Akisa] - Sauf Hi'jin. 'tait 'aiment trop 'aid.

[Akogare] - Akisa pourrait faire une très bonne chanteuse.

[Akisa] - ... et... oh ! 'es un amour Ako !

[Akogare] - Parler autant sans se fatiguer dénote une implacable gestion de l'air dans ses poumons. C'est rare, vraiment.

[Akisa] - Et 'ttent qu'on s'embrasse, 'est 'are aussi !

[Akogare] - Et toi Oroken ? Non non, je ne veux rien savoir de ta capacité respiratoire. Tu comptes des folles dans ton entourage ? Je peux te prêter celle-ci si tu veux, de bon coeur !

Plus les minutes passaient et plus Oroken halucinait. Il avait même eu du mal à intégrer la réponse d'Eiko tellement Akisa était forte pour attirer l'attention sur elle. Visiblement il n'était pas le seul à être perturbé, la réplique d'Eiko l'avait clairement indiqué.

Pendant que la Chuunin échangeait ces deux mots avec l'étudiant, Akogare et Akisa se battait encore à leurs places. La fille ne démordait pas et ne lâchait pas le Chuunin qui tentait toujours de la repousser au plus loin... il semblait que le plafond des performances soit de l'ordre des cinq centimètres.

A part ça? Bah! Rien de nouveau. Akisa débitait un flot incessant de paroles, main devant la bouche ou non. Chaque minute elle chargeait plus abondamment les esprit avec des anecdotes de sa vie, avec ses relations amoureuses, avec l'hôpital, son père, les couloirs et les fantômes. Akogare le pauvre... Il était le seul à essayer d'empêcher que le bruit ne sorte encore et encore. C'était un courageux quand même, il n'avait encore demandé d'aide à personne.

Etait-ce par souci de préserver les convives? Ou plutôt parce qu'il voulait simplement y arriver seul? Oroken n'en savait rien mais il se plaisait à imaginer les deux raisons.

En tout cas, sa position inconfortable ne l'empêchait pas d'envoyer ses petites doses d'humour que chacun aimait bien et qu'Akisa ne comprenait pas forcément. Après la dernière, elle enchérit en énonçant clairement qu'elle voulait un baiser, ce qui était en soit... Impossible.

[Akogare] Et toi Oroken ? Non non, je ne veux rien savoir de ta capacité respiratoire. Tu comptes des folles dans ton entourage ? Je peux te prêter celle-ci si tu veux, de bon coeur !

Oroken regarda Akogare sans la moindre expression. Il leva ensuite les yeux sur sa droite, réfléchissant faussement avant de faire un signe négatif de la tête.

[Oroken] Je choisis mes connaissances... Ca évite les débordements farfelus. Et puisde toutes façons, je sais désormais que je peux trouver ce genre de choses chez les autres, au cas où ça me manquerait... Et puis, je n'ai pas la chance d'être une idole.

Il regarda le Chuunin avec un semblant de sourire... Un très mauvais sourire puisqu'il ne monta pas bien haut. Il jaugea ensuite la folle Akisa avant de jeter un oeil à Eiko.

[Oroken] Il faudrait penser à s'en remettre totalement...

[Akogare] – Tu as bien raison. Eh Eiko, tu te rends compte qu'il est plus sage que moi ? Tu aurais aimé avoir un coéquipier comme ça hein, plutôt que moi.

Akisa, d'après ce qu'Akogare entendait, parlait de son premier baiser ou quelque chose d'approchant. Visiblement c'était un souvenir très drôle, elle n'arrêtait pas de lui mordre le creux de la paume à force de rire, et il sentait nettement un filet de bave couler vers son poignet.

[Akisa] – 'vec Ji'udo. 'tait beau ! 'ais 'aladroit ! 'a mordu 'a 'angue et 'es lèvres. 'ai 'ême 'aignée.

[Eiko] – Euh, je sais pas si on ferait une bonne équipe. C'est que, je préfère avoir la sagesse et toi… euh… les boulets.

[Akisa] – 'ai 'er'ectionné 'a technique 'vec 'e temps.

Akogare retira sa main le temps de l'essuyer. Il attrapa un morceau de tissu, et Akisa parla beaucoup plus vite.

[Akisa] – On-allait-derrière-la-maison-et-on-se-roulait-des-patins-pendant-des-heures-même-qu'une-fois-
j'ai-crue-que-j'allais-mourir-mais-en-fait-c'est-parce-qu'il-appuyait-très-fort-sur-ma-gorge-
et-ma-poitrine-alors-j'ai-toussé-pendant…

Elle attrapa le mouchoir d'Akogare et s'essaya rapidement la bouche, puis jeta le mouchoir sur les genoux du jeune homme, lequel dévisagea l'objet avec un mélange de dégoût et d'amusement

[Akogare] – C'est vrai, ça demande du doigté.

Le thème du doigt sembla évoquer à Akisa celui du mariage, car elle embraya avec une habilité surprenante de sa presque-mort à son presque-mal de ventre après avoir mangé une moitié du gâteau des mariés. Mais, comme elle n'omit pas de le préciser, elle était beaucoup plus jeune – c'était l'année dernière.

[Eiko] – Et de l'abnégation.

Elle se tourna vers Oroken.

[Eiko] – Quand je dis à mes supérieurs qu'Ako fait des choses extraordinaires, ils ne me croient pas. Mais dis toi que peu de Chuunin pourraient lutter contre ce genre de créatures.

[Akisa] – … que j'ai dit qu'il… Des créatures ? Comme celles du grenier de ma grand-mère, c'était des petites bêtes dorées, toutes petites, à peine comme ça, mais qui mordait les mollets très fort. C'est de ça que tu parles ?

Akisa se tût pour la première fois et Eiko sursauta quand elle comprit que la redoutable machine attendait une réponse – la sienne ! C'était comme un juke-box qui attendait sa petite pièce pour repartir et Eiko savait qu'elle était condamnée à commettre cet acte coupable. Akogare se fit la réflexion que sa voisine était très mignonne comme ça, penchée vers Eiko, la bouche entrouverte et les yeux curieux, deux doigts dressés devant elle pour illustrer la petitesse des bêtes du grenier de sa grand-mère – bêtes qui ne devaient exister que dans sa tête.

[Eiko] – Oui. Celles-ci ! Précisement.

Akisa hocha la tête.

[Akisa] – Elles font mal quand elles mordent, hein ?

Eiko sourit prudemment et la jeune fille eut une soudaine illumination. Elle posa sa jambe droite sur la table, au milieu des verres et des bras.

[Akisa] – J'ai encore la marque ! Regardez… Ah, non. C'est l'autre jambe. Huhu.

Elle changea de jambe sous le regard catastrophé d'Eiko et montra, triomphante, le seul défaut apparent sur son joli mollet.

[Akisa] – Ici ! Regardez les petites dents cruelles ! C'était il y a longtemps aussi, quatre mois.

Akogare leva les yeux vers la table à côté. Un homme était perdu dans la contemplation pas si innocente que ça des jambes de sa voisine.

Akisa agita son pied et manqua faire tomber un verre – celui d'Oroken.

[Akogare] – Oui. Vilaine blessure. Pose ta jambe par terre.

Elle s'exécuta, toujours aussi souriante et comme si tout était parfaitement normal. Elle rebondit sur pourquoi elle ne mettait pas souvent de collants, que ça la faisait parfois transpirer et que bouh ! elle aimait pas ça.

[Akogare] – Moi je la trouve attachante. Je sais, c'est une pensée de faible quand on se rend compte de combien elle est nocive, mais elle m'est sympathique.

[Akisa] – Tu vas me faire rougir Ako. Et le pire, c'est avec le coton. Je peux pas en mettre sur les jambes, ça fait de petites plaques rouges. Partout partout partout. Enfin, sur les jambes quoi. Et les pieds. Ca fait parti des jambes, non ?

[Akogare] – Elle pourrait lire l'annuaire que ça serait intéressant.

[Akisa] – Papa un jour il m'a envoyé l'annuaire à la tête.

[Akogare] – Un homme plein de bon sens.

Oroken s'attardait complètement sur sur Akisa. Comment faisai-elle? Elle était halucinant, un vrai moulin à paroles. Elle gigottait vraiment et ne se lassait pas de raconter des choses dans la main d'Akogare qui de toute évidence n'écoutait même pas.

A la table on essayait de changer de sujet en lançant de temps à autre une petite vanne à l'égard d'un convive. C'était décidément le quart d'heure du Hyuuga. Mais même avec ça, Akisa trouvait le moyen de rebondir sur une autre idiotie. Oui une idiotie, c'était ainsi que qualifiait finalement Oroken qui commençait à avoir du mal à intégrer cet incessant flot d'histoire entrecoupées et hachées par un moment dans la main d'Akogare, un moment plus loin et plus audible.

Eiko se tourna vers Oroken profitant pour lancer une petite pique à l'égard de l'autre Chuunin. On en vint finalement à parler de monstre dorés ou quelque chose du genre. Enocre une histoire étrange qui laissait des marques dans l'esprit d'Oroken autant que sur les jambes d'Akisa. Jambes qu'elle n'avait pas hésité à montrer à découvert pour le plus grand plaisir de... De l'homme situé à une table voisine. Un homme au regard assez pervers soudain, sans doute s'imaginait-il des choses... C'était même sûr.

Akisa remua un peu, manquant de renverser le verre d'Oroken. Ce dernier fonça pour le rattraper. Il l'agrippa à pleine main épousant plus ou moins le mouvement de l'objet afin de garder le plus de breuvage à l'intérieur. Bilan, deux gouttes perdues sur le peu qu'il restait dedans. Il regarda brièvement Akisa et termina enfin sa boisson. Il lui aurait bien proposée mais de toute évidence avait une grande envie qu'elle s'assèche la gorge.

Akogare lui demanda de bien vouloir s'intaller correctement ce quelle fit dans l'immédiat. La jeune fille posa la question la plus stupide de la soirée, la plus stupide que l'étudiant ait pu entendre. Il ferma les yeux un instant, s'éfforçant d'effacer ces mots de sa mémoire, et les rouvrit deux secondes plus tard.

[Oroken] Ah! Ca doit être l'annuaire qui a fait ça... A moins que ce soit d'origine.

C'était parti un peu sans qu'il ne le veuille. Il l'avait dit avec un ton mitigé qui baançait entre la vraie critique et la blague. Tout ce qu'il espérait c'est qu'elle ne comprenne pas et qu'elle ne se jette pas sur lui. Il ne savait pas s'il pouvait vraiment la retenir comme le faisait le Hyuuga.

L'espace d'un instant, Akisa plissa les yeux. Akogare comprit qu'elle essayait d'imbriquer la réflexion d'Oroken à tout ce qu'elle venait de dire. Une opération très courageuse. Elle fronça les sourcils davantage alors qu'elle se rapprochait de la vérité, mais, incertaine, elle se tourna vers le Chuunin.

[Akisa] - Il parle de la morsure ?

Akogare secoua la tête sans dire un mot. C'était lâche de ne pas utiliser son évidente influence sur la jeune fille pour l'écarter d'un chemin potentiellement sanglant. Et il était probable qu'Oroken y perde plus que son souffle. Mais le Hyuuga ne pouvait s'empêcher de trouver cela follement amusant.

[Akisa] - L'annuaire... Il parle du séjour de papa à l'hôpital ?

De nouveau, Akogare secoua la tête. Elle réfléchissait furieusement et cessa du même coup de s'agiter. Akogare savait que c'était une fille intelligente. Peut-être pas habile et, visiblement peu porté vers l'anatomie -sauf la sienne -, mais intelligente.

En fait, c'était juste que quand elle ne savait pas quelque chose, elle le disait. Alors bien sûr, cela la faisait passer pour une imbécile.

[Akisa] - De quoi alors ?

[Akogare] - Il se demandait si tu étais intellectuellement bégayante de naissance, ou si c'était à cause de l'annuaire.

Elle haussa un sourcil.

[Akisa] - Il a dit que j'étais conne ? Quand ça ?

Akogare sourit.

[Akogare] - Bah, c'était une plaisanterie.

[Akisa] - Un type m'a dit que j'étais petite un jour. Je lui ai cassé un genou, il faisait ma taille.

[Akogare] - Et ceux qui te traitent de conne ? Tu leur suce le cerveau ?

Elle rit joyeusement.

[Akisa] - J'ai essayé avec ma petite soeur. Pas marché. Non, je leur casse les dents. Une par une.

[Akogare] - Oui, mais tu vas pas le faire avec lui.

[Akisa] - Oh ?

Akogare secoua la tête, toujours très calme.

[Akogare] - Non, c'est mon invité. On ne casse pas les dents de mes invités ça fait... sale quoi.

[Akisa] - Oh ! d'accord. J'attends que vous sortiez alors.

Elle prit une profonde inspiration, prête à repartir sur de nouvelles aventures, mais Akogare la coupa.

[Akogare] - Non, non. Ce n'était pas méchant, il était impressionné par ton énergie.

Elle sembla réfléchir si oui ou non, Oroken méritait un rendez-vous chez le dentiste. Finalement, elle rit.

[Akisa] - Ok, ok ! pas de problème.

[Akogare] - Et même, tu devrais te reposer un peu.

Elle le regarda, perplexe.

[Akisa] - Suis pas fatiguée.

Puis, Akogare mit une bonne seconde à faire le lien, elle ajouta.

[Akisa] - Sauf si je suis contre toi !

[Akogare] - Pas de problème.

Elle rayonna, tira la langue à Eiko et posa sa tête contre la poitrine d'Akogare avant de l'enlacer complétement. Il soupira et elle gloussa.

[Akisa] - Ouah, j'ai ton souffle en direct !

[Akogare] - J'ai...

[Akisa] - Et ça tremble quand tu parles !

Le Chuunin se passa la langue sur les lèvres, tenté malgré lui de lui appuyer quelque part sur le cou pour qu'elle s'endorme.

[Akogare] - J'ai maîtrisé la bête.

Akisa se redressa, debout et alertée.

[Akisa] - Dorée ? Laissez-la moi, je sais les chopper !

Le Hyuuga retint un soupir et ramena contre lui la jeune fille. Il murmura, à l'adresse de ses autres compagnons.

[Akogare] - J'ai réussi !

[Akisa] - Huhu, je t'entend trembler. J'adore.

Et Akogare eut une impression bizarre lorsqu'Akisa soupira. Toutefois, avant qu'il ne la démêle entièrement, la jeune fille le devança.

[Akisa] - J'ai l'impression de t'avoir fait l'amour ! La transpiration en moins remarque. Tant mieux. J'aime pas quand c'est sur les jambes, c'est comme...

Le Chuunin posa sa main sur sa taille et poursuivit.

[Akogare] - Oui, oui, comme les collants.

Elle hocha la tête, satisfaite qu'il ait écouté. Akogare fut soulagé qu'elle n'aille pas plus loin, il avait rapidement décroché quand elle faisait le comparatif entre les bas et les collants, le coton, la laine et le synthétique.

[Akogare] - Comme quoi, suffit de demander.

[Eiko] - C'est parce que c'est toi.

[Akisa] - Jalouse !

[Eiko] - ...

[Akogare] - Non non, je suis sûr que si Oroken lui avait demandé, gentiment, de lui épargner ses dents, elle aurait compris.

Akisa gloussa mais ne dit rien. Il était hautement probable qu'elle lui aurait griffé - voire pire - la langue aussi, s'il avait eut le malheur de protester. C'était une notion intéressante de la justice, ou des relations sociales, il faudrait - s'il trouvait le courage - qu'il approfondisse ces points avec elle.

[Akogare] - Combien d'occasions on rate, simplement parce qu'on ne demande pas, hein ? Dingue, non ?