|
|
| | Sujet: Le chemin de Kumokagure Jeu 17 Fév - 4:41 | |
| ► CHAPITRE 1 : Sur l'aile du vent... ◄ - Partie 2 -
Les bois commençait à s’éclaircir au fur et à mesure que Kitsuke descendait de la montagne. Les arbres hauts ne laissaient filtrer que quelques rayons de soleil, préservant la fraîcheur du sous-bois tout en garantissant une luminosité plus que suffisante pour s’orienter. Cette forêt qui s’étendait sur les versants de la montagne, Kitsuke n’en était jamais ressorti depuis son arrivé au Dojo du maître Kaoru Kusanagi. Il ne se souvenait plus de là où il vivait enfant, avant le massacre de sa famille, mais lui était revenu des bribes éparses de son périple à travers les terres de Kumo, en quête d’un abri. Le jeune orphelin, délirant de fièvre, gravement blessé, avait traversé ces mêmes bois. Les brumes de sont esprits l’avait mené au travers de ces valons boisés, délires hallucinatoires de son esprit consumé. Meurtri à l’extrême, Kitsuke avait lutté contre l’inconscience qui l’assaillait, chaque chute le poussant à puiser dans ses dernières forces pour se relever. Fermer les yeux pouvait s’avérer dangereux, voire mortel. Que n’aurait-il pas donner pour se laisser happer par les ténèbres…se laisser bercer par cette torpeur qui envahissait ses membres et son âme… Non. Il devait vivre. Coûte que coûte. Pour sa famille. La rage, la colère, voilà la force qui brûlait en lui, délivrant ses muscles de leur langueur, faisant avancé son corps, un pas après l’autre. Et soudainement, il tomba sur le petit dojo perdu au cœur de la montagne. Son hébétude ne lui permit pas de réaliser son exploit. Il tomba, inerte, devant les portes, s’abandonnant à l’obscurité qu’il avait jusque là repoussée.
Douze ans plus tard, Kitsuke Raîto arpentait ces mêmes vallons dont la bordure marquerait une frontière avec le monde qu’il avait fui, jadis. Son pas était léger à travers les arbres, il semblait glisser, comme un esprit, au cœur de l’étendue sylvestre. Les années passées à arpenter la forêt l’avait rendu sûr de son pas, comme si son environnement lui était naturel, comme si le vent parcourait le versant, sans même se faire sentir… Son maître avait évoquait une peur du monde… Quelle idée saugrenue… Ce n’était pas la peur qui envahissait son cœur, seulement une haine profonde envers un monde qui lui avait tout pris ; sa famille, son enfance… Alors qu’il errait entre les arbres, silencieux, les souvenirs revenait à sa mémoire, son enfance au dojo, la maîtrise du sabre, l’enseignement de son maître…
La lumière déclinait vite sur les haut-versants, et la densité de la flore rendait la progression presque impossible. Poussant un peu plus, Kitsuke tomba sur une petite clairière qui abritait le passage d’un petit ruisseau.
La lune brillait haut dans le ciel, ronde, blanche, magnifique… Kitsuke se dirigea vers le petit affluent. L’eau glacé descendait des Hauts, issues des dernières fontes. Au bord de l’eau, un majestueux saule pleureur avait poussé et ses branches souples allaient effleurer la surface du ruisseau. Le jeune homme se dénuda, posant son dogi, son hakama et ses sous-vêtements en une pile impeccable, au pied de l’arbre, sur laquelle il posa ses précieux kodachis. La halo lunaire baignait sa peau de ses rayons, faisant ressortir l’albâtre de sa peau. Sous la lumière spectrale, il paraissait tel le marbre, une statue digne des plus grands maîtres sculpteurs. Kitsuke défit ses cheveux de l’étreinte qui les maintenaient attachés haut sur son crâne et se laissa aller à la morsure glaciale de l’eau sur sa chair. Il ne frémit ni ne gémit à ce contact, habitué qu’il était aux bains glacés des Hauts. C’était un exercice régulier auquel l’avait soumis son maître, Kaoru kusanagi, dans sa jeunesse. Faire abstraction de son corps, dominer la matière par la force spirituelle, tel était l’enseignement profond de ces bains glacés. Kitsuke frictionna son corps sculptural de l’eau du ruisseau. Immergé jusqu’à la taille, il fit ainsi disparaître les traces de ses trois jours de voyages passés. Une fois sa toilette achevée, il laissa son corps nu sécher sous la petite brise qui agitait la nuit de son souffle. Une fois sec, le sabreur enfila ses vêtements et s’adossa au tronc du saule qui lui offrait l’abri de sa ramure. Il laissa alors son esprit s’envoler vers la pâleur de l’immensité astrale, bercé par les bruits nocturnes, la danse des branches au-dessus de sa tête, agitées par le vent, et le hurlement lointain d’un loup solitaire.
Dernière édition par Kitsuke Raïto le Mar 12 Avr - 20:52, édité 1 fois |
| |
| Sujet: Re: Le chemin de Kumokagure Jeu 17 Fév - 4:47 | |
| Cela faisait maintenant près d’une semaine que Kitsuke marchait à travers Kumo en direction du village shinobi. Lointaines étaient les montagnes qui avaient accueilli le jeune homme, lointain le dojo où il avait résidé. Il prenait conscience au fur et à mesure de sa progression à quelle point tout cela lui manquait. S’il n’en avait rien laissé paraître, le dernier des Raïto souffrait de cet exil, les adieux de son maître Kaoru Kusanagi, cette mère de substitution qui l’avait recueilli.
Le ciel était gris au-dessus de sa tête et la tiédeur de l’automne avait été soufflée par le froid de l’hiver. Si le temps s’avérait clément, il atteindrait le village avant les premières neiges. Kitsuke progressa rapidement tout au long de l’après-midi, soucieux de parcourir la plus grande distance possible au cas où son étoile faillirait à ses muettes prières. Piochant dans ses rations, il ne marqua aucune pause, mangeant en chemin et s’abreuvant dans le lit de la rivière qu’il suivait. Alors qu’il s’apprêtait à établir son campement pour la nuit, les nuages décidèrent de pleurer les flocons qu’ils retenaient depuis l’aube. Kitsuke maudit sa chance. Il s’avérait dangereux de dormir à la belle étoile par un temps pareil…si l’hypothermie le prenait pendant son sommeil, il pouvait bien ne jamais se réveiller. Ramassant son baluchon, le jeune homme se remit en route. Une longue nuit l’attendait…
Les premières lueurs de l’aurore déchiraient la nuit quand Kitsuke vit le village se découpait dans le lointain. Trempé jusqu’aux os sous les nuées cotonneuses qui s’étaient déversées toute la nuit, le sabreur ne souhaitait trouver que la douce chaleur d’un abri et le réconfort d’un feu.
Soudain, Kitsuke marqua l’arrêt. Une présence, non deux. Ses sens ne les avaient pas perçues jusqu’alors, mais son instinct, lui, le mettait en garde. Deux shinobis de Kumo apparurent devant lui, surgis de nulle part. Ils portaient tous deux le même uniforme, un pantalon noir en tissu et un gilet kaki aux multiples poches. Les mains du jeune homme volèrent dans son dos, saisissants la garde de ses kodachis. Les lames n’avaient glissé de moitié de leurs fourreaux qu’un kunai venait s’appuyer sur sa gorge. En une fraction de seconde l’un deux était dans dos, son bras armés passé autour de son cou.
[Shinobi de Kumo] - Du calme petit. Pour ton bien, calme toi.
Conciliant, Kitsuke remit ses sabres au fourreau mais demeurait tendu, prêt à agir à tout moment. Le second shinobi, celui qui lui faisait face, s’avança.
[Shinobi de Kumo] – Cela fait plusieurs jours que nous t’observons. A ta façon de te déplacer, tu ne sembles pas être un shinobi. Qui es-tu ? Que veux-tu ?
Les yeux du jeunes bougèrent de façon imperceptible de droite à gauche. Il évaluait ses chances de fuite lorsque la pression de la lame sur sa gorge s’accentua.
[Shinobi de Kumo] – N’y penses pas…
Ainsi donc, tel était la force des ninjas. Il était dominé, vaincu.
[Kitsuke] – Kitsuke Raïto. Je viens des montagnes, à l’est. Je suis à la recherche d’un abri et d’un repas chaud.
[Shinobi de Kumo] – Il va falloir être plus convaincant, mon bonhomme. A ce jeu, tu risques de gagner ta place en cellule et un interrogatoire autrement plus musclé.
A quoi bon chercher à mentir. La vérité lui éviterait sûrement bien des problèmes.
[Kitsuke] – Je suis le jeune élève du Maître Kaoru Kusanagi, descendante de Aoi Kusanagi. Je suis venu continuer ma formation en suivant les enseignements du monde ninja, en parallèle au bushido.
[Shinobi de Kumo] – C’est donc toi le fils adoptif de la belle Kaoru !!
La surprise devait se lire sur le visage du voyageur car les deux kuméens éclatèrent de rire.
[Shinobi de Kumo] – Le vieil Izaki fait de nombreuses étapes au village, rapportant tout les ragots des quatre coins du pays. Sois le bienvenu, jeune Kitsuke Raïto. Nous allons t’accompagner jusqu’aux portes avant de reprendre notre surveillance.
Le sabreur se détendit, rassuré qu’il était de ne pas devoir se battre contre ces adversaires qu’il n’aurait pu défaire. Il s’inclina devant eux avant de leur emboîter le pas jusqu’aux portes de kumogakure. Arrivé sous la grande arche que formait l’entrée du village, les deux shinobis abandonnèrent Kitsuke, lui recommandant de se présenter au Concile dans la matinée afin qu’il décline son identité et lui fasse part de sa volonté à intégrer l’académie. Ils le saluèrent une dernière fois puis disparurent, aussi vite qu’ils avaient intercepté le jeune kuméen. Seul, il se mit à remonté la large allée qui l’emmenait au cœur ce la cité.
|
| |
| Sujet: Re: Le chemin de Kumokagure Jeu 17 Fév - 10:23 | |
| Kitsuke Raïto (level 2) De très belles descriptions qui donne envie de visualiser le paysage de ses propres yeux. Dommage que la scène avec les ninja passent si vite. Bienvenue au village. |
| |
| Sujet: Re: Le chemin de Kumokagure | |
| |
| |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|