Oroken restait silencieux et se contentait de de dépecer calmement mais rapidement le gibier. Le shuriken n'était pas l'objet le plus approprié pour la découpe mais peu importait car il n'avait pas le choix. Après que la besogne eut été faite, il entreposa la viande prête à être embrochée sur son lit de fourrure, se redressa et alla chercher des bâtons qui serviraient à maintenir le repas en place pendant la cuisson.

Lorsqu'il revint, plus personne ne parlait. Il regarda les convives et se mit à tailler approximativement les futur brochettes. Akogare prit alors la parole.

[Akogare] Vous avez passé l’après-midi à vous entraîner tous les deux ?

Oroke releva brièvement la tête et regarda à nouveau les trois personnes qui l'accompagnaient. Puis il se replongea dans son travail se demandant s'il avait réellement à répondre quelque chose. Son état vestimentaire parlait de lui même. Remis dans le contexte, il était clair que l'étudiant était là depuis au moins le début d'après midi.

*J'dois vraiment avoir l'air d'un clochard comme ça. Plutôt craignos pour inviter des gens à manger... Voyons ce que va répondre Kyuza, je m'en inspirerai peut-être.*

Akogare dévisagea tout du long Kyuza. Lorsqu'il se tut il hocha la tête à deux reprises, un sourire aux lèvres.

[Akogare] - C'est bien que vous vous aidiez entre vous.

Il s'assit alors contre un tronc. Il n'avait aucune envie d'aider qui que ce soit, il l'avait déjà fait comprendre à Oroken il y a quelques temps, il n'y avait pas de raisons qu'il change d'avis. Il n'était pas instructeur, contrairement à Eiko pour qui la notion de "perte de temps" n'était qu'un concept abstrait.

La jeune femme cherchait à rencontrer son regard pour, il le savait, le pousser à aider le jeune homme. Il sourit intérieurement. Malgré le temps qu'ils avaient déjà passé ensembles, Eiko n'était pas encore capable de déterminer où son influence sur Akogare s'arrêtait.
A vrai dire, cette influence n'avait jamais commencée.

Comme s'il suffisait de le dévisager pour l'incliner dans une direction. Sans la regarder il lâcha :

[Akogare] - Eiko, je sais que je t'excites, mais ta façon de me regarder frise l'obscène. Surveille-toi, nous ne sommes pas seuls.

Elle secoua la tête et s'adossa à un arbre. Et il poursuivit à l'attention de Kyuza.

[Akogare] - Ah, une chose. Être sale n'est en aucun cas un indicateur d'activité. Je pourrais me rouler par terre, ça ne ferait pas de moi un guerrier. Au contraire même, ça démontre une absence de maîtrise certaine.

Il sourit doucement.

[Akogare] - Regarde moi, je suis encore sale par endroits, ça veux dire que je ne maîtrise pas encore mon art et ce pourquoi je m'entraîne.

Il ne s'étendit pas sur les raisons de sa présence ici, notamment pour ne pas informer sa compagne. Il se tourna vers Oroken qui lui tournait le dos et ajouta, en haussant légèrement le ton.

[Akogare] - Tu es devenu suffisamment bon pour enseigner aux autres ?

Il ne précisa pas que de son point de vue, lui-même n'était pas assez bon pour enseigner à quiconque. La susceptibilité des uns était parfois délicate à gérer, autant prévenir.

Oroken écoutait toujours aussi calmement la conversation. Ce point n'étant pas son fort, il se contenter de laisser cela à ceux qui l'aimaient. Comme la première fois qu'il l'avait rencontré, Kyuza se livra relativement rapidement.

Eiko était silencieuse, Akogare maintenait divers sujets dans l'air. Il avait ses habitudes, ses façons d'agir dont une qui avait marquée Oroken. Pourquoi? Il ne le savait pas, sans doute une lueur de presque admiration pour le Chuunin. Leur spécialité commune devait jouer la dedans, mais c'était plus sur un plan moral et comportemental que se livrait ce début d'estime.

Le Chuunin s'autorisa une petite blague à l'égard de sa collègue avant de lancer une ou deux remarque, notamment quant à l'état des habits de chacun. L'étudiant s'arrêta une seconde pour regarder le sien, assez poussiéreux depuis le début de la journée, depuis l'entraînement avec Kohei. C'était vrai, l'état vestimentaire était un indicateur, dans le cas où l'on connaissait l'activité, d'un niveau bas, voir très bas.

*Enfin, en même temps, s'il s'entraînait avec des Genin, il ne serait pas sale et pas bon pour autant... Enfin chacun sa vision des choses.*

[Akogare] Tu es devenu suffisamment bon pour enseigner aux autres ?

L'étudiant se releva et embrocha quelques morceaux de renard, le tout formant un repas convenable en quantité mais pourtant pauvre car uniquement constitué de viande. Il s'avança vers le feu et entreposa la nourriture. Il souffla un peu pour raviver les flammes et se retira contre un arbre lui aussi. Son air calme et son impassibilité pouvaient toujours agacer les autres, autant que le temps qu'il mettait à répondre. Mais Akogare était un vif d'esprit et il s'agissait d'employer les bonnes paroles.

[Oroken] Suffisamment bon? Non c'est vrai... C'est pour ça que je suis étudiant. Mais tout le monde n'a pas l'audace d'aller déranger les gens pour apprendre quelque chose, et vu le fonctionnement de l'académie, nous avons les théories de bases et le reste est à apprendre seul ou en groupe.

J'ai pu apercevoir des éléments de réponse... Je les ai intégré et utilisés à ma façon. Ce que j'ai pu comprendre, je peux toujours un faire profiter un autre. On est du même bord... En tout cas pour l'instant.

Après cette réponse qui lui semblait plutôt convenable, Oroken se tut un instant avant de se rendre compte qu'il oubliait quelque chose.

[Oroken] Et puis peut-être ai-je quelque chose à remarquer chez lui aussi. Si non, tant pis.

Aller expliquer à des étudiants que se taper dessus ne représentait qu'un faible pourcentage de ce qu'on attendait d'un shinobi ne disait rien à Akogare. Néanmoins, être incapable de cacher ses émotions est, dans le meilleur des cas, très handicapant et dans le pire, simplement mortel. Mais le jeune homme n'aimait mettre les gens face à leurs erreurs. Qu'ils se débrouillent seuls, il n'avait aucun lien avec eux et n'en souhaiait aucun. D'autant que dans la majorité des cas, campés comme ils l'étaient sur leurs positions stériles, ils n'écoutaient pas.

Les efforts inutiles, voilà un ennemi terrifiant.

[Akogare] - Ah, les faiblesses de la théorie devant la pratique. C'est toujours intéressant. La philosophie a tendance à s'essoufler quand l'expérience s'en mêle.

Eiko jouait avec un kunai, plus loin. Akogare se redressa à s'étira comme un félin. Son regard retomba sur la jeune femme.

[Akogare] - Tenez, un exemple amusant.

Il s'approcha d'Eiko qui, prudente, rangea son arme. Akogare sourit mais ne fit aucune remarque. Il posa sa main sur l'épaule de sa coéquipière.

[Akogare] - On aurait tendance à se dire, là, bien à l'abri au milieu des arbres, qu'on est prêt à sacrifier un innocent ou un ami pour le salut du plus grand nombre. Je pourrais vous sortir quantité d'arguments qui abondent dans ce sens, tous très justifiés.

Il leva un doigt et son sourire s'agrandit d'autant.

[Akogare] - C'est cette position qu'on vous apprend à l'école. Elle vaut ce qu'elle vaut.

Il se tourna vers Kyuza.

[Akogare] - Reconnaître ses ennemis et le meilleur moyen de ne pas perdre du temps pour progresser.

Puis vers Oroken.

[Akogare] - Tu dois les connaître tes ennemis, non ? A part les renards innocents, bien sûr.

Il sourit et lâcha l'épaule d'Eiko.

Kyuza s'était emballé. Oroken n'avait pas compris pourquoi, et avait encore moins saisi le sens du mot "ami". Ils ne se connaissaient que depuis quelques heures et l'on parlait déjà d'ami... Le jeune Konomura tourna les yeux vers l'adolscent sans dire mot, juste en regardant comment il était possible de se perdre dans un ridicule certain.

Akogare avait son avis sur la question abordée. Oroken savait pertinamment qu'il ne pouvait prétendre à un statut enseignant à l'heure qu'il était, et de toutes façons ce n'était pas son objectif contrairement à Kyuza. Le Hyuuga prit la parole, insinuant que les élèves étaient en train de remettre en question le système d'éducation de Konoha, enfin c'est ce qu'avait ressenti Oroken. Cependant, il ne comprit pas vraiment ce que voulait dire Akogare sur le sacrifice d'un ami... Il ne savait pas où il voulait en venir. Dans un sens, ça l'importait peu car sacrifier un ami risquait d'être difficile. Du point de vue d'Oroken, le seul, ou plutôt la seule amie qu'il n'avait jamais eue était une civile. Le sacrifice pouvait s'avérer être de très faible propabilité.

Le Chuunin s'adressa ensuite à Kyuza, dans un semblant d'enseignement avant de se tourner à nouveau vers Oroken, une nouvelle question au bout des lèvres.

[Akogare] Tu dois les connaître tes ennemis, non ? A part les renards innocents, bien sûr.

Une question qui frappa Oroken car il n'avait pas de réponse, pas dans l'immédiat... Aussi, il leva la tête, plongea ses yeux dans le ciel semblant y chercher l'inspiration. Le trait d'humour lui plut moyennement, comme la plupart déviations du style. Il ne montra rien, comme à son habitude et conserva ses yeux dirigés en l'air.

[Oroken] A l'heure actuelle... Ils n'ont pas d'identité particulière. Si c'est ce que vous entendez par connaître. Par contre je vous retourne la question... Vous les connaissez, vous, vos ennemis?

*Je suis curieux de savoir ce qu'il va répondre. Et ce que Kyuza a à dire là dessus. Pourvu que ce ne soit pas un roman fleuve bien soulant. Il va continuer à bouder? On dirait un gamin... Un gamin plus âgé que moi et qui fume et boit...*

Kyuza regardait la rivière coulée et pensait la même chose à chaque fois qu’il la regardait. Quelle chance.
Malgré le fait qu’il tournait le dos aux autres, le jeune homme écoutait toujours la conversation.

[Oroken] A l'heure actuelle... Ils n'ont pas d'identité particulière. Si c'est ce que vous entendez par connaître. Par contre je vous retourne la question... Vous les connaissez, vous, vos ennemis?

Le shinobi ne comprenait pas trop de quoi ils parlaient. Il s’agissait surment de quelque chose entre eux. Mais il se posa la question à lui. Q’aurait-il répondu lui ?
Il n’avait pas d’ennemis en particulier, d’ailleurs il repensa à Akogare. Ce n’était surtout pas un opposant et bien au contraire. Si il était devenu chuunin c’était surment que le village lui faisait confiance et qu’il avait fait ses preuves…pas comme lui.
Kyuza se remit en question avant que le hyuuga ne prenne la parole. Retourner sur ses pats est une chose très difficile pour le jeune homme et il devait le faire maintenant sinon il allait trouver une autre excuse pour ne par retourner en arrière.
L’étudiant se remit dans le groupe tête baissé, puis il regarda son aîné.

« … »

Les mots ne voulaient pas sortir, son inconscient faisait en sorte qu’ils ne voient le jours. Le shinobi prit alors une bouffée d’air cette fois et releva la tête avant de parler.

« Au fait…je suis désolé pour tout à l’heure…je me suis emporté. En plus je me rends compte que c’était totalement stupide.
Au moins j’aurais compris une chose aujourd’hui.
Mes ennemis à moi, ce sont les émotions. Et si un jour j’atteints mon but, il faudra que je sache enfouir mes émotions. »

D’un côté, le ninja se sentait plus léger, mais d’un autre il avait peur. Peur de subir le discourt des autres.

*De toutes façons il arrive un jour ou il faut assumer ses conneries… pauvre naze. *

Akogare hocha la tête à l'attention de Kyuza, comme pour prendre note de ses excuses, et haussa les épaules.

[Akogare] - Il en faut plus pour me vexer, ne t'en fais pas. Et je rencontre des gens bien plus énervés que toi tous les jours, il faut savoir composer avec, c'est tout.

Son regard se reporta sur Oroken, et il mit à profit quelques précieuses secondes pour faire la part entre ce qu'il pouvait révéler et ce qui, définitivement, n'appartenait qu'à lui.

[Akogare] - Mes ennemis, eh ? Ouais, j'en connais pas mal.

Il tendit son poing devant lui et redressa un doigt.

[Akogare] - L'orgueil me surveille souvent.

L'index se dressa à son tour.

[Akogare] - La connerie des gens me révulse.

Un autre doigt.

[Akogare] - Et surtout, la rigidité des autorités. J'ai toujours l'impression d'être enfermé dans un carcan et d'être épié, toujours, tout le temps. C'est épuisant, croyez-moi.

Il demeura une seconde immobile avant de puiser légèrement dans ses ressources pour se déplacer, beaucoup plus vite que normalement, dans le dos d'Eiko. Cette dernière avait prévu le mouvement et ne bougea pas d'un pouce. Akogare posa ses mains sur chacunes des épaules de la jeune femme.

[Akogare] - Mais je me rassure, parce que je suis le pire ennemi de cette demoiselle. Elle est incapable de ne serait-ce que m'effleurer.

Eiko sourit et secoua la tête en jetant un coup d'oeil à Kyuza.

[Eiko] - Il ment. Mon seul ennemi est le chocolat, et encore, c'est un ennemi si bon qu'il ne compte pas.

Akogare hocha doucement la tête dans son dos, elle le sentit sourire plus qu'elle ne le vit. Il murmura quelque chose à son oreille, elle demeura silencieuse et pas un sursaut ne vint troubler son visage. Mais il était plus que probable qu'une obscénité à peine voilée venait de quitter les lèvres d'Akogare.

Oroken avait vu bien trop étroitement. La portée des paroles d'Akogare était plus large que l'endroit ou s'était arrêté l'esprit du jeune garçon. Il regarda le Hyuuga faire son numéro. Ses exposés étaient clairs, plus que d'habitude. Sa façon de présenter était toujours originale mais il savait se faire comprendre la plupart du temps, cette fois là plus que les précédentes. C'était ce qu'avait retenu l'étudiant à cet instant de la recontre.

Le discours retomba d'un niveau dans le sérieux des propos. Oroken ne savait vraiment comment interpréter les paroles d'Eiko. Etait-elle sérieuse? Ne l'était-elle pas? Sans doute réfléchissait-il trop, simplement parce qu'il voulait tout comprendre tout le temps. Il se rendit alors compte d'une chose. Son ennemi résidait chez lui, car leurs personnalités ne faisaient qu'un.

Loin des autorités, des tierces personnes, de l'orgueil, de la vanité et des sentiments trop exprimés, l'opposant était le besoin de perfection constante, la volonté de trop saisir les choses, de les cotôyer de trop près lorsque de la légèreté s'imposait. Oroken baissa la tête légèrement, ses mèches blondes et claires lui masquait désormait les yeux et une partie du visage. Se sentait-il coupable? En avait-il après lui? Juste parce qu'il était ce qu'il était et que c'était loin de ce qu'il visait? Il se le dit et répéta tant de fois en si peu de temps.

Le jeune garçon, qui s'était adossé à un arbre et avait replié une jambe afind e poser le pied sur le tronc, quitta sa place et se dirigea tête baissée vers le feu où la viande avait déjà bien cuit. Il s'arrêta au bord du brasier et s'accroupi vers les broches, les yeux toujours vers le sol, sans dire un mot jusque là. Il retira le repas du foyer et se redressa.

[Oroken] Après tout... On ne peut pas être ce que l'on vise et il est rare que l'on en soit proche.

Sa pensée avait dépassé son esprit. Elle sétait affichée directement sur ses lèvre et avait fit vibrer ses cordes vocales. Certes les sons émis n'avaient été que très bas mais il auraient pu être perçus. Peut-être même l'avaient-ils été. Le jeune Konomura releva la tête et se tourna d'abord vers Eiko et Akogare puis tendit légèrement le bras.

[Oroken] Je propose de nouveau au cas où...

Puis sans changer de position il ajouta à l'attention de Kyuza.

[Oroken] Si tu en veux aussi, n'hésite pas.

*Il faudra que je veille à ce que mes ennemis ne prennent pas le dessus sur moi. Sinon, ce genre d'adversaire me rongera petit à petit s'il ne me fait pas faire d'action stupide qui se révèlerait fatale par la suite.*

Le fait que le chuunin ait accepté ses excuses le fit sourire. Il était contant que le message fut passé. Le jeune homme aurait très bien pu tomber sur une personne butée qui ne voulait rien entendre. Mais bon, l’étudiant savait rien qu’en le voyant que ce n’était pas un simple d’esprit. D’ailleurs il arrivait qu’il mette un certain temps avant de comprendre se qu’il disait.
Kyuza ne suivit pas beaucoup ce qu’il ce passait et n’écouta pas son aîné. Il était assit et fumait sa cigarette tout en réfléchissant. On ne pouvait pas dire qu’il réfléchissait vraiment, car en fait il laissait les idées défilées dans sa tête sans faire vraiment attention.

[Akogare] – « Mais je me rassure, parce que je suis le pire ennemi de cette demoiselle. Elle est incapable de ne serait-ce que m'effleurer. »

Le shinobi se demanda pourquoi elle lavait regardé, en plus le chocolat ne faisait pas partit des mets qu’il appréciait le plus. Mais par simple politesse il lui retourna le sourire. Rien de plus désagréable que de ne pas avoir de réponse à son sourire et c’est pour cela que Kyuza l’imita.

Lorsqu’il vit que le Hyuuga chuchota à l’oreille de son amie, le jeune homme ne se préoccupa pas de ce qu’il ce passait. Ce n’était pas son genre de fouiner là où il n’avait pas sa place.
Il se tourna donc vers son collègue d’entraînement.
Lui aussi parlait tout seul.

*Décidément…*

[Oroken] : « Si tu en veux aussi, n'hésite pas. »

Le repas qu’il s’était fait lui avait laissé un petit creux dans son estomac. Et puis il n’allait pas le laisser manger tout seule comme un…

« Je veux bien ouai. »

Il se leva et se servit.

*Ca se mange ce truc ?...*

Le ninja prit un morceau de viande et le porta à sa bouche.
Le verdict fut que ce n’était pas mauvais, la preuve il en reprit un morceau.

« Franchement, je vais te dire franco, j’ai faillit pas en manger…mais en fait c’est bon. J’te remercie mon brave. »

Akogare secoua la tête pour refuser l'invitation répétée d'Oroken. Cela ne lui disait décidemment rien. Il se contenta de se rapprocher du feu. Il ferma les yeux et s'appuya contre un arbre, les bras croisés sur sa poitrine.

[Eiko] - Moi je veux bien.

Ah, ce goût pour l'exotisme la perdra, pensa t-il. Il demeura silencieux un moment en proie à ce qu'il convenait d'appeller un douter. Douter ? Il avait essayé de supprimer ce mot de son vocabulaire. Cela ne concernait en aucun cas le repas pour qui la sentence avait déjà, heureusement, été prononcée.

Mais une idée soudaine, gênante par ce qu'elle supposait, avait éclaté dans son esprit. Et il n'avait pas réellement envie d'en parler, alors il laissait les autres manger. Il sentit un vague tiraillement contre sa jambe.

[Eiko] - Tu devrais goûter.

Elle ne perdait aucune occasion pour le toucher.

[Akogare] - Merci, mais je t'assure que je n'ai pas faim.

Elle haussa les épaules et reprit son repas. Akogare rouvrit les yeux.

[Akogare] - Hey, les enfants, je suis dans un bon jour. J'ai une proposition.

Il s'interrompit une seconde, il était toujours possible à ce stade de s'esquiver d'une pirouette habile.

[Akogare] - Je vous laisse le droit d'apprendre de moi une technique. Une unique technique, que vous choisissez en commun. Après votre festin, s'entend.

Deux accords et un refus. Finalement, la majorité des présents se laissaient tenter. Akogaré n'en était pas, tant pis pour lui, il manquerait surement quelque chose de pas dégueu. Oroken servit les convives et entama son propre repas. La cuisson était bonne, la viande appréciable et l'atmosphère agréable. Le jeune garçon s'était retiré de la proximité du feu et dégustait tranquillement pendant qu'Eiko faisait part de son opinion à Akogare en ce qui concernait la nourriture.

Celui-ci, s'étant décalé quelques secondes avant, reprit la parole depuis sa nouvelle position. Il avait au lèvres des mots qui surprirent Oroken, car ils constituaient une parole pensée imprononçable par le Hyuuga. Proposer son aide alors qu'il avait clairement montré précédemment qu'il n'aimait pas ça... Enfin, une partie des souvenirs de leur première rencontre.

Oroken arrêta de mâcher et regarda un instant le Chuunin avec un sérieux et une méfiance débordants. L'impassibilité était trahie, pour une fois. Les questions fusèrent dans sa tête. Etait-ce la pire blague qu'il l'avait entendu faire? Etait-il sérieux? Il n'en savait pas grand chose, aussi il décida de faire comme si le dialogue contenait la plus importante des choses, sans se faire d'illusions.

[Oroken] Voilà un beau don de soi. Malheureusement il faudrait déjà que je connaisse le répertoire des techniques qui me sont disponibles.

L'étudiant marqua un temps, croqua une nouvelle fois son morceau de viande et avala un petit bout après avoir brièvement mâché.

[Oroken] Quoi qu'il en soit, j'opterai pour une astuce de type Taijutsu...

Dans son discours, il était clair qu'Oroken ne pensait qu'à lui sur ce point. Il s'en foutait de connaître le niveau de Kyuza ou le nombre de techniques qu'il connaissait. L'important était de progresser, soi et uniquement soi.

Kyuza fut étonné de la même façon que le jeune Konomura. Le chuunin avait annoncé qu’il n’aimait pas trop venir en aide aux autres pour ce qui était d’apprendre des techniques.
Mais c’était pour lui une bonne nouvelle et une bonne occasion de profiter des cours d’un chuunin en pratique.

Oroken fit une bonne remarque ne ce qui concernait le répertoire ninja.
Le jeune homme ne dit rien sur le coup. Il voulait laisser la parole à son collègue.

[Oroken] Quoi qu'il en soit, j'opterai pour une astuce de type Taijutsu...

Il avait eu de la chance que son compagnon choisisse dans le type taijutsu. Il aurait été fort déçut de devoir apprendre une technique ninjutsu ou d’un autre type. Ses prédispositions ne lui permettaient pas de pouvoir s’adonner au même rythme que lui dans un autre art.
Son choix étant fait, il pu dire son avis sur la chose. Avant de prendre la parole il fuma un peux.

« Je suis à fait d’accord avec Oroken. Une technique taijutsu me conviendrais parfaitement. Par contre le petit problème c’est que je pense que je n’ai pas le même niveau que lui. Ce qui va je surment réduire le nombre de techniques disponibles. »

Kyuza n’aimait pas vraiment obstruer l’avancée des autres. Il devait donc trouver une solution. Une seule lui paraissait valable et fesable.

« Mais après si je gêne qui que ce soit, je peux très bien me retirer. Et puis comme ça j’apprendrais une autre technique grâces aux super cours théoriques de l’académie…Quand j’aurais le niveau peut-être qu’il ce passera la même scène, qui sait ? »

D’un côté, le ninja était content de lui, mais d’un autre il ne voulait pas passer au travers de cette occasion.
Pour lui il ce disait que c’était aux autres et surtout à Oroken de faire le choix.

Akogare balaya l'argumentation des étudiants d'un large mouvement du bras.

[Akogare] - On s'en fout du niveau.

Dans sa tête, il répertoriait toutes les techniques qu'il pouvait leur apprendre. Il n'était pas bien sûr que leur donner ce genre de chose les ferait réellement progresser, mais il était curieux. Non pas au sujet de leurs capacités personnelles, il n'en avait strictement rien à faire, mais il était curieux de leur réaction.

Si quelqu'un venait lui proposer d'apprendre une technique, Akogare rirait. Non pas qu'il n'acceptait pas l'apprentissage par une personne autre que lui, mais simplement il était le seul à savoir quand son emploi du temps permettait cette activité.

Après, effectivement, ils n'avaient pas le même niveau. Mais est-ce que le niveau importait vraiment ? Il n'en était pas sûr. Eiko était plus forte que lui, sur plusieurs plans, qu'ils soient de maturité ou simplement de compétence, mais elle n'était pas non plus une férue de nouvelles techniques. Néanmoins Akogare avait vu d'autres personnes se tuer à la tâche pour pouvoir cracher du feu plus chaud. Eiko lui avait soufflé ce jour-là que le feu était également beaucoup plus dangereux, mais cela revenait au même.

Bien sûr, aujourd'hui ces deux-là avaient planifiés une activité physique plus importante que les autres jours. Mais ils étaient près à prendre sur leur temps libre pour voir un Chuunin s'agiter ? Le concept dépassait totalement Akogare. Il jeta un coup d'oeil à Eiko qui se contentait de le dévisager, incertaine de sa sincérité. Il lui sourit largement.

[Akogare] - C'est une technique de base, que vous pourrez utiliser contre la plupart de vos adversaires.

Il leva les yeux sur les étudiants et posa une main sur l'épaule de sa coéquipière.

[Akogare] - Evitez de l'affronter elle, même pour vous entraîner, c'est extrêmement frustrant, elle est trop rapide.

Il songea à ce qu'il venait de dire. Un compliment ? Décidemment.

[Akogare] - Parce que toute l'astuce de cette technique, c'est votre vitesse d'exécution qui la fait. Eiko.

Elle se leva, un morceau de bois où fumait de la viande dans la main et, sans un mot, elle bondit à une dizaine de mètre. Elle continua à manger, Akogare grimaça. Elle savait qu'il allait rater son attaque.

Et Akogare est terriblement mauvais joueur. Il se tourna vers eux, de façon à ce qu'Eiko ne voit pas son visage. Derrière lui, elle fronça les sourcils mais poursuivit son repas.

[Akogare] - Les enfants, regardez bien, ça va aller très vite.

Tenshi se réveilla en lui, son Byakugan apparut. Ah, il allait enfin pouvoir lutter à arme égale avec sa charmante coéquipière. Il donna une brusque impulsion dans ses jambes et se retrouva propulsé dans les airs. Sa jambe fracassa la terre, là où Eiko se trouvait. Il réitéra la même attaque sur la nouvelle position de la jeune femme, dans les arbres. Une branche se brisa et la Chuunin protesta.

[Eiko] - Tu triches.

Pour sa troisième attaque, le pied d'Akogare se figea près de sa tête. Elle prit une nouvelle bouchée et haussa les épaules.

[Eiko] - Peuh. Ma grand-mère est aussi rapide que toi, et pourtant elle a des béquilles.

Son Byakugan se rétracta. Il se tourna vers les étudiants.

[Akogare] - Vous voyez, c'est tout bête.

Il reposa son pied à terre.

[Akogare] - Tout se passe à partir de l'impulsion que vous donnez au départ, que vous pouvez améliorer grâce à votre chakra. Vous pouvez prendre un peu d'élan pour bénéficier d'une force supérieure. Puis ensuite, vous visez.

Il tapota près de son oeil.

[Akogare] - J'ai mes avantages, vous devez avoir les vôtres. Bonne chance, vous commencez quand vous voulez, vous n'avez qu'à viser les arbres. Moi, je reste avec Eiko.

Son sourire s'élargit.

[Akogare] - J'essayerais de l'occuper, vraiment, mais voir deux hommes, même jeunes, se battre, elle risque de devenir dangereuse. Pas d'inquiétude, je me chargerai d'elle.

Il ignora son coup de poing. Dans ce domaine là au moins, il la surclassait. En prenant Eiko par le bras, il allat s'asseoir dans l'herbe.

[Eiko] - Demain, quand on s'entraînera, tu seras tellement brûlé que tu ne viendras plus avant deux semaines.

[Akogare] - Certes, mais dis moi qu'elle est la différence pour toi de venir ici, ou à l'hopitâl ? Tu ne peux te passer de moi, ne mens pas.

Et tout occupé par cette conversation trépidante, Akogare ignora royalement les étudiants.

Oroken ne disait rien. Il se contentait de suivre le Hyuuga avec ses yeux pâles. Le chuunin semblait d eplus en plus étrange et... spécial aux yeux de l'étudiant. Ses paroles, ses attitudes totalement différentes, presque paradoxales, d'un moment à l'autre excitait la curiosité du jeune garçon quelque part. Enfin, il balaya tout ça de son esprit pour écouter le moindre mot du Hyuuga.

Après une légère mise en place, Akogare se tourna vers les étudiants, se masquant vis à vis de la spécialiste en Ninjutsu. Il avertit afin d'une vigilance accrue soit portée sur la démonstration. Alors qu'Oroken s'attendait à un mouvement en première action, ce furent les yeux d'Akogare qui l'interpellèrent.

*Le Byakugan! C'est donc...*

Avant que la pensée ne se soit terminée, il fallait tout laisser de côter pour suivre l'exercice. A vrai dire, c'était assez difficile car voir les véritables yeux des Hyuuga constituaient quelque chose de fascinant pour Oroken, de plus c'était la première fois.

En face, tout allait très vite. Il fallait des yeux déjà aiguisés et un cerveau très vif pour tout enregistrer dans le détail. Le jeune Konomura fut un peu dépassé par les deux premiers mouvements mais réussit à saisir le troisième en grande partie. A la fin de la démonstration, il ne put empêchr son visage de se déformer devant la crainte qui s'installait chez lui. Ses sourcils étaient fronçés ses yeux emplis d'une lourde expression. Il en avait presque le souffle court. L'étudiant baissa les yeux et desserra le poing qui s'était crispé contre sa volonté.

*Pas une seconde... Je ne tiendrais pas une seconde contre un gars comme ça... Pas étonnant que la Chuunin soit intouchable pour nous.*

Peu à peu, le visage d'Oroken revint à son impassibilité naturelle. Il écouta attentivement les explications qui lui étaient servies. Il chercha quels avantages il pouvait trouver, des aides de poids qui lui faciliteraient grandement la tâche en combat. Il regarda ensuite Akogare et Eiko se chamailler comme des enfants avant de jeter un bref coup d'oeil à Kyuza, puis il s'écarta un peu du groupe, se positionnant face à un arbre.

*Vitesse d'exécution. J'ai travaillé ça toute la journée avec l'entraînement à l'esquive...

Bien... Comment vais-je procéder? Un, Position de base en garde classique. Deux, corps décontracté. Trois, explosion pour l'impulsion. Quatre, coup de pied sauté.

Je vais commencer par un simple coup après je me servirai d'une rotation pour frapper plus fort. Une fois que ce sera maîtrisé, je n'aurais qu'à commencer à gérer le chakra... Hmmm, j'en ai pour un moment.*

[Oroken] Bien.. c'est parti..

Eiko regardait les étudiants débuter leur séance d'exercice. Dubitative, elle tapotait son genou. Akogare la dévisageait, et mentalement, il s'amusait à décompter le moment où elle parlerait. Il lui avait donné vingt-deux secondes très présicement, avant qu'elle ne lui fasse très élégament part de ses réserves sur sa manière d'enseigner.

[Eiko] - Tu sais, ils n'arriveront à rien si tu ne les aides pas.

Akogare hocha la tête.

[Akogare] - Dix-huit. Tu es plus vive que je ne le pensais.

Elle haussa un sourcil mais il enchaîna aussitôt en haussant les épaules.

[Akogare] - Pour te répondre, je m'en fous qu'ils réussissent ou pas. S'ils n'arrivent pas à le faire, c'est qu'ils n'ont pas le niveau. Pas de drame. Et s'ils y arrivent, tant mieux pour eux.

Il les regarda faire et sourit légèrement.

[Akogare] - Je ne les oblige pas à essayer, c'est leur souhait à eux de s'agiter dans l'herbe pour réussir à sauter en l'air. Pas le mien. Moi...

Il se tourna vers Eiko qui se raidit insensiblement.

[Akogare] - Je préfére passer ma journée dans les bras d'une jolie fille.

Il lui sauta dessus quoique, par un réflexe hasardeux, elle était déjà redressée de moitié. Hasardeux mais malheureux, elle tomba à la renverse et Akogare, plus rapide, s'était déjà confortablement installée sur elle. Il lui sourit, à quelques centimètres de sa bouche.

Mais elle savait qu'il ne l'embrasserait pas, alors elle lui sourit en retour.

[Akogare] - Tu te rends déjà ? Même pas le plaisir d'une petite bataille, un sursaut de fierté ? Tu me déçois.

Il lui embrassa le front puis s'écarta.

[Akogare] - Non, vraiment. Tu as de la chance d'être un peu jolie, même si c'est de plus en plus commun, sinon nous ne serions déjà plus ensemble.

Elle s'assit dans l'herbe et fronça les sourcils, à peine.

[Eiko] - Depuis quand on est ensemble ?

[Akogare] - Depuis que tu me dévores de tes yeux lubriques et que tes doigts impatients ne cessent de guetter une faiblesse dans mes vêtements pour s'y engouffrer.

Eiko lui frappa violemment la cuisse mais, comme Akogare se plaisait à lui rappeller, elle avait la force d'un poisson rouge. Et encore, un petit.

[Akogare] - Les enfants, ça sert à rien de se concentrer de trop. Le Taijutsu est une discipline de simplets, croyez-moi, j'en vois tous les jours.

Eiko allait pour ajouter quelque chose, mais Akogare prit soin d'écraser complétement sa voix.

[Akogare] - Prenez de l'élan et sautez en visant un point fixe. Ne le quittez pas des yeux et ça devrait passer. Dans le cas contraire, recommencez. Si je m'endors, ne me réveillez pas.

Il glissa un coup d'oeil à Eiko et ajouta, suffisamment bas pour qu'elle soit la seule à entendre.

[Akogare] - Mais je ne suis pas assez inconscient pour m'endormir à côté de toi. Qui sait dans quel état je me réveillerez, hein, coquine. De...

La fin de sa phrase fut étouffée par la main d'Eiko qui s'approchait dangereusement.

Kyuza regardait son coéquipier, lorsque enfin le chuunin parla.

[Akogare] : « Les enfants, ça sert à rien de se concentrer de trop. Le Taijutsu est une discipline de simplets, croyez-moi, j'en vois tous les jours. Prenez de l'élan et sautez en visant un point fixe. Ne le quittez pas des yeux et ça devrait passer. Dans le cas contraire, recommencez. Si je m'endors, ne me réveillez pas. »

Ce que venait de dire son supérieure confirmât ce qu’il pensait.

*Y sert à rien celui-là…Du moins pas à grand-chose. Bon si j’ai bien compris, il faut que travaille ma précision.*

Il regarda Oroken, il avait l’air de faire ce qu’avait demander le Hyuuga.
Kyuza copia alors son collègue. Il se place devant un arbre et en fixa un point. Pas trop précis, il voulait faire les choses graduellement, ne pas se précipiter.
Il mit une jambe en avant qui serait la jambe d’appuie. Il donna une impulsion pour se projeter sur le tronc.
Le résultat fut qu’il avait totalement raté sont point. Cet exercice lui paraissait plus simple, mais il s’avéra qu’il était plus difficile que prévu.
Il recommença alors l’action.
Au bout d’un moment il en conclu que sa direction venait de son impulsion. Il se concentra sur cette action. La douleur commençait à se faire ressentir sur sa jambe.

*C’est bon je ne vais pas m’arrêter à chaque fois que j’ai mal. Sinon je ne suis pas près de la maîtriser cette technique.*

Malgré la douleur le shinobi continua.
A chaque saut sont pied se rapprochait du point.
Pour ce faciliter les choses il fit une marque avec un de ses churikens sur le tronc là où il visait. De cette façon il perdrait moins de concentration pour viser.
Le jeune homme était tellement concentrer qu’il avait oublié qu’il n’était pas seul. Il y avait comme une bulle autour de lui qui le coupait de ce qu’il l’entourait.

[Akogare] - Ah, Eiko. Comment tu les aiderais toi ?

Eiko grogna et enfonça son poing dans le flanc d'Akogare qui observait les deux étudiants. Il ne broncha pas à la demande - subtile - de la jeune femme.

[Eiko] - J'arrêterais déjà d'écraser celle qui peut te rendre service.

Akogare secoua la tête.

[Akogare] - Il y a un crétin, à l'académie, un prof, tu sais celui avec les lunettes là.

Eiko rougit tellement que son coéquipier sourit.

[Eiko] - Tu parles d'Hamada ? Hamada Baba ?

Akogare rit joyeusement.

[Akogare] - Ah, oui, Baba. Merde comment j'ai pu oublier un nom si drôle ?

Le visage d'Eiko passa du rouge ou blanc, elle ouvrit la bouche et les mots prononcés semblaient passer en différé.

[Eiko] - Comment oses-tu, Ako ? Tu pourrais aller en cellule pour le quart de ce que tu as dis !

[Akogare] - Si c'est Baba qui m'y met, je rirais tellement que je verrais pas le temps passer ma belle.

Elle s'apprétait à argumenter - et, très vraisemblablement, à bleuir - quand le Hyuuga la coupa.

[Akogare] - Enfin, dans tous les cas, Baba parlait du moyen de pressions pour les prisonniers. Son discours était si con que j'ai dû sortir pour éviter de m'étrangler avec mon croissant.

[Eiko] - Ako, je t'interdis de...

[Akogare] - Alors je me suis dis que j'avais dû mal comprendre, puisqu'il est censé être mon supérieur.

Il baissa les yeux sur Eiko, furieuse, qui s'agitait de plus en plus sous lui.

[Akogare] - Alors j'expérimente. Dis moi, ça marche ? Tu es prête à tout m'avouer ?

[Eiko] - Crétin !

Elle lui donna un violent coup de pied et Akogare daigna s'écarter. Elle s'assit dans l'herbe et se passa une main dans les cheveux, chacun évitant de regarder l'autre.

[Akogare] - Je t'avais dis que c'était des conneries ce qu'avais dis Baba : tu parles plus.

[Eiko] - Akogare, tu vas avoir des ennuis si tu continue. Déjà que Makoto a manqué de te mettre un avertissement...

[Akogare] - Tu vas me mettre le second ?

Les lèvres d'Eiko se pincèrent puis elle soupira.

[Eiko] - C'est pas la question. Tu risques d'avoir vraiment des ennuis. Hyuuga ou pas.

Akogare fronça les sourcils.

[Akogare] - Tu insinues quoi, là ? Que je me cache derrière mon nom ?

[Eiko] - Je sais que non. Pas les autres.

Akogare savait déjà comment il allait occuper son après-midi. S'il y avait quelques têtes à couper, il s'en chargerait.
Encore la faute à Baba.
Et peut-être qu'Eiko se doutait des intentions de son coéquipier. Mais, après tout, cela le regardait. Elle se contenterait de protéger ses arrières, notamment administrativement, elle avait quelques contacts hauts placés.

Il allait encore s'attirer des ennuis, et beaucoup plus gros que lui. Quel enfant.

[Eiko] - Pour te répondre, je ne sais pas ce que je ferais. J'ai des amis qui enseignent le Taijutsu, et leurs méthodes sont assez, euh... pas pareilles, quoi.

[Akogare] - Ouais, ils tapent sur leurs étudiants non ?

[Eiko] - Quelque chose comme ça oui.

Akogare hocha la tête, doucement. Il pourrait s'échauffer contre eux, tiens. Ah, mais il n'était pas de cette engeance-là.

[Akogare] - Un jour, ils béniront le jour où ils m'ont eu temporairement comme prof.

Oroken procédait toujours de la même façon. Il tentait de se rapprocher du Hyuuga et de sa collègue afin de jeter une oreille dans la conversation qu'ils pouvaient bien avoir. Ca semblait stupide, mais de quoi pouvaient parler deux Chuunin. Ca ne devait être qu'un sujet personnel et/ou totalement inutile. Peu importait, ca pouvait toujours être intéressant de fouiner, de fourrer sa personne là il ne fallait pas en tâchant de ne pas se faire pincer.

La concentration du jeune garçon en prenait, de fait, un coup. Lorsqu'il s'en rendit compte, il revint plus sérieusement sur son exercice. Il se concentra momentanément et d'un coup, comme lors de ses premiers travaux en tant qu'étudiant, il se fit décoller du sol, laissant à terre une marque de chakra.

*J'ai qu'à compter sur mon chakra pour travailler la distance. Un semblant d'impulsion suffit largement après ça.*

Moins d'une demi-seconde après, le pied droit du jeune Konomura s'écrasait contre l'écorce qui s'entama là aussi sous l'action du chakra. C'était une protection que s'était autorisée Oroken pour ne pas se blesser inutilement. Doucement, l'étudiant posa ensuite les deux pieds au sol. Il les regarda, tourna les yeux vers son point de départ puis vers sa cible, où un résultat satisfaisant pour le temps d'entraînement utilisé était affiché. Il baissa la tête, laissant retomber ses cheveux devant son visage et s'autorisa un petit sourire en coin.

Il redressa le tout et jeta un oeil aux Chuunin, et s'éloigna de quelques pas de l'arbre. Il s'immobilisa et regarda le sol un instant. Il tourna ensuite, de nouveau, la tête vers les deux autres personnes en insistant plus sur le Hyuuga cette fois ci.

[Oroken] On a l'air de deux cons pour vous, n'est-ce pas? Vous devez bien vous ennuyer pour décider comme ça de nous donner un conseil ou deux. Et ça doit être marrant, pathétique ou je ne sais encore quoi - par manque de connaissances - de nous voir ainsi nous acharner.

Sans attendre grand chose du Hyuuga il se tourna et revint sur ses pas. Il y avait pourtant surement beaucoup à entendre, et surtout beaucoup à apprendre sur les psychologies les plus étranges. Ne se sentant pas d'attaque pour reprendre immédiatement, il s'assit, puis s'allongea dans l'herbe, laissant ses yeux nager dans le ciel. Finalement, il attendait peut-être quelque chose.

Kyuza était toujours dans sa bulle et ne portait plus grande attention à son entourage, ni à la douleur de son pied. Le tronc commençait à s’effriter. Pas à cause de sa technique, mais plus tôt du fait que cela faisait plusieurs temps qu’il s’acharnait dessus.
Depuis qu’il avait débuté l’apprentissage sa précision avait bien augmenté. D’ailleurs on pouvait voir les traces sur l’arbre se resserrer en un point moins large.
Le jeune ninja se lança sur l’objet de la même façon qu’il en avait prit l’habitude et lorsqu’il eu l’impact, une violente douleur lui parcourut la jambe. Il s’arrêta deux secondes pour récupérer et il entendit Oroken parler.

[Oroken] : « On a l'air de deux cons pour vous, n'est-ce pas? Vous devez bien vous ennuyer pour décider comme ça de nous donner un conseil ou deux. Et ça doit être marrant, pathétique ou je ne sais encore quoi - par manque de connaissances - de nous voir ainsi nous acharner. »

Dans un sens il avait raison. Aux yeux des chuunins ils ne devaient vraiment pas avoir l’air futés.
Mais peux lui importait ce qu’ils pensaient, son but n’était pas d’avoir la classe mais belle et bien d’apprendre cette technique.

Quand son compagnon fit une pose, le shinobi ce remit au travail.
Maintenant qu’il avait la précision, il pouvait s’adonner à l’impulsion avec son chakra..
Pour se faire il le malaxa pour le faire sortir par ses pieds.

*C’est bon. Un, deux…TROIS !*

Quand il se projeta pour sauter, ses pieds restèrent accrochés au sol. Il s’aplati sur le sol et se fit saigner le nez.

« Putain ! Fait chier ! »

Au bout de quelques minutes l’hémorragie s’arrêta. Il était temps pour lui de faire une pose.
Il alla s’assoire sur un tronc et fuma une cigarette.

« Pff…enfin une pose.

Au fait Akogare-sensei, comment vous faite pour vous aider du chakra pour l’impulsion. Nan parce que moi je reste accroché au sol. »

[Eiko] - Tu vas voir, tu seras fiers d'eux quand ils auront réussis. Moi mais élèves adorent me montrer leurs progrès.

Akogare grimaça alors que la jeune femme observaient les jeunes hommes. Comme si ses élèves venaient la voir uniquement pour lui montrer leurs progrès. Ils voulaient surtout voir... ce qu'il y avait à voir chez elle. Mais, fin pédagogue, il préféra garder cette pensée pour lui-même.

[Akogare] - Ouais, ouais, je tremble d'impatience.

[Eiko] - Tu boudes ton plaisir Ako.

Il n'ajouta rien, coupé dans son élan par Oroken.

[Oroken] - On a l'air de deux cons pour vous, n'est-ce pas ? Vous devez bien vous ennuyer pour décider comme ça de nous donner un conseil ou deux. Et ça doit être marrant, pathétique ou je ne sais encore quoi - par manque de connaissances - de nous voir ainsi nous acharner.

Akogare inclina légèrement la tête sur le côté, faussement pensif. Il observa le jeune homme se coucher dans l'herbe puis il sourit.

[Akogare] - Ah, les enfants, ne présumez pas de ce que je peux penser. Je me contente de vous donner ce que vous voulez, à savoir un moyen de progresser.

Ses yeux se rétrécirent et son sourire s'élargit.

[Akogare] - J'avais cru comprendre que c'était ce que tu voulais, la dernière fois que l'on s'est vu.

Il se tourna vers Eiko qui le dévisageait et haussa insensiblement les épaules.

[Akogare] - Et du moment que vous faites ce que vous rêvez de faire, même si cela me semble la plus conne activité du monde, il est peu probable que je vous trouve pathétique.

Il fit une pause et ajouta.

[Akogare] - Et si je ris, dites vous que c'est parce que je suis d'un naturel joyeux.

[Eiko] - Et moqueur.

[Akogare] - Certes, mais j'ai la moquerie joyeuse, ça revient au même.

Eiko eut une moue dubitative. Akogare essaya de se souvenir quelle plaisanterie elle avait mal digérée. Peut-être celle, hier, sur sa façon de se maquiller avant de s'entraîner avec lui. Ou peut-être celle sur ses relations avec ses supérieurs, il y avait peut-être eut une insinuation un peu plus amère que les autres. Ou peut-être...

Mais il renonça à faire l'inventaire, à nouveau coupé par un étudiant. C'était un complot, sans aucun doute.

[Kyuza] - Au fait Akogare-sensei, comment vous faite pour vous aider du chakra pour l’impulsion. Nan parce que moi je reste accroché au sol.

[Akogare] - La réponse est dans ta question. Le chakra m'aide, ce n'est pas lui qui me propulse. Je me propulse dans les airs tout à fait normalement, le chakra vient frapper suffisamment violemment le sol pour me donner de la vitesse et de la hauteur.

Il se fit la réflexion, à peine trop tard, qu'il avait laissé passer un "sensei". Il devenait l'un d'eux. Et le sourire railleur d'Eiko n'arrangeait rien.