[Akogare] : « La réponse est dans ta question. Le chakra m'aide, ce n'est pas lui qui me propulse. Je me propulse dans les airs tout à fait normalement, le chakra vient frapper suffisamment violemment le sol pour me donner de la vitesse et de la hauteur. »

*Ha ouai…il me suffis d’en relâcher pendant un moment vers le sol pendant que je saute.*

Kyuza remercia le chuunin et jeta sa cigarette dans la rivière pour se remettre au travail. Cela lui fit un peu de mal de reprendre, mais il n’avait pas le choix. Enfin si il l’avait, mais il ne voulait pas prendre la deuxième option.

Il se replaça devant son arbre et sauta à la verticale tout en expulsant du chakra. Il n’y eu pas grand effet. En réfléchissant à ce qu’il c’était passé il trouva le problème. En fait il n’avait pas rejeté le chakra au bon moment. Il l’avait expulsé après le bond. Ce qui n’était pas bon, il devait exécuter l’action en même temps, pour que son chakra percute le sol.
Kyuza refit la manœuvre jusqu'à ce qu’il arrive à voir la différence. Et elle était flagrante.
Quand il eu réussit sont saut était deux fois plus puissant.

*Wahou, la force que ça doit pouvoir procurer pendant l’attaque.*

Impatient il essaya de suite.
Le jeune homme se positionna devant le tronc, fixa sont point et sauta dessus. Le shinobi rata totalement son attaque. Il n’avait même pas atteint l’arbre, qui pourtant n’avait pas bougé.
Dégoûté, le ninja regarda le tronc et se posa une question.

*Pourquoi je n’ai pas touché ce putain de tronc ?*

La réponse lui vint comme un éclaire.

*Mais oui ! Si je répartis mal mon chakra, je ne partirais pas dans la bonne direction.*

Le shinobi resauta à plusieurs reprises tout en faisant attention à son chakra.
Un quart d’heure plus tard son second objectif avait été atteins, il arrivait sauter avec plus de force et il frappait avec plus de précision.
Il ne lui maquait plus qu’a perfectionner ses mouvements.

[Akogare] - Une fois, je me souviens, tu m'avais craché du feu dans les côtes.

Eiko redressa la tête et haussa un sourcil. Elle essayait certainement de chercher dans les méandres de sa mémoire la fois où elle avait effectivement maltraité son coéquipier. Elle se corrigea mentalement, vraiment maltraité.

[Eiko] - Ouais peut-être. C'était la fois où tes vêtements étaient en feu, non ?

Akogare plissa les yeux. Rien que de revoir cette scène le faisait frissonner. Il se souvenait encore de la difficulté qu'il avait eu, pendant plusieurs heures, à respirer et de l'impression horrible de ses poumons qui s'effritaient.

Son regard se reporta sur Eiko qui se raidit un peu.

[Akogare] - Ouais, ce jour-là.

C'était un entraînement très classique, en fin d'après-midi. Akogare voulait rentrer mais la jeune femme ne cessait de le harceler. Tellement qu'il avait dû combattre le plus sérieusement du monde, en dépit de sa fatigue et de son désir d'en finir.

Et lorsque la boule incandescente lui percuta les côtes, il avait senti sa chair roussir et c'était une sensation qu'il savait désormais détester.

Il sourit.

[Akogare] - Je crois que, malgré mes efforts, j'ai encore une dent contre toi. Lève-toi.

Il se redressa, ses yeux se perdirent un instant vers les étudiants puis il haussa les épaules.

[Eiko] - Quoi, maintenant ?

[Akogare] - Ouais.

Elle fronça les sourcils.

[Eiko] - Je refuse. Tu veux juste impressionner les enfants.

Le sourire d'Akogare s'élargit à peine.

[Akogare] - Eiko, tu n'as jamais était douée pour décrypter mes intentions. Lève-toi.

Elle demeura immobile un moment à chercher le regard fuyant d'Akogare. Malgré ses efforts, elle ne parvenait à trouver une logique aux actes du jeune homme. Quand ce dernier baissa finalement les yeux sur elle et qu'il fit les différentes émotions qui l'agitaient - en désordre, peur, surprise, colère et, peut-être aussi quelque part, un peu de peine.

Akogare cacha - maladroitement, et cela n'échappa pas à sa fine coéquipière - son embarras derrière un rire joyeux.

[Akogare] - Ha, ma grande, ne me regarde pas comme ça tu vas me faire rougir. Dis toi que j'ai envie de me dérouiller, ou de montrer des trucs aux jeunes ou simplement, te frapper, peu importe.

Elle s'exécuta puis eut un petit pli presque méprisant.

[Eiko] - Alors si c'est vraiment ce que tu veux, je vais vite terminer ça.

Akogare hocha doucement la tête et se mit en position. Il se fit la réflexion que tout autre Hyuuga que lui aurait déjà décoré sa chambre avec la tête de cette femme. Le manque de respect et, à plus forte raison encore, le mépris n'étaient que peu apprécié dans sa famille.

Mais au diable tout cela, Akogare ne souhaitait pas de traitement de faveur.

Eiko s'évanouit dans les arbres. Le jeune homme appela à lui Tenshi, ses yeux changèrent. Sa coéquipière allait attaquer.

Akogare la devança. Des branches se brisèrent contre sa poitrine et son poing s'envola contre la cuisse d'Eiko.

Il aurait eu du mal à lui dire la vérité. Le regard des étudiants ne l'intéressait pas, en revanche, le regard d'Eiko ne cessait de le perturber.

Eiko avait esquivé l'attaque avec grace, son pied s'abattit aussitôt contre l'épaule d'Akogare. Il ne prit pas la peine de parer, parfaitement conscient de la puissance relative du coup porté. Sa main se referma sur le poignet de la jeune femme avec force. Il voulait absolument l'empêcher de recourir à la moindre incantation.

Son impulsion initiale l'amena au niveau d'Eiko. Akogare sourit et enfonça son poing dans son ventre à deux reprises, elle gémit doucement mais réussit à se dégager de son étreinte. Elle tomba mollement vers le sol, les branches se brisèrent sous elle.

[Akogare] - Quoi, c'est tout ce que tu as quand je me mets à ton niveau ?

Il sauta à terre, Eiko se redressait lentement.

[Akogare] - Bip ! Mauvais réflexe. Couplet quatre, verset six du grand Baba : en situation de combat, toujours privilégier la vitesse d'exécution pour se mettre à couvert.

Le sourire d'Akogare s'élargit.

[Akogare] - A plus forte raison quand l'adversaire a l'avantage.

Il frappa de son talon l'omoplate de la jeune femme qui retomba au sol. Elle siffla et murmura quelques paroles. Akogare bondit en arrière, une seconde trop tard, des flammes explosèrent tout autour d'Eiko. Son bras droit se chargea, dangereusement incandescent. L'arbre à côté d'elle commença à s'embraser.

[Eiko] - Petit con.

Une colonne de feu s'élança contre lui, il l'esquiva en bondissant contre plusieurs arbres mais le feu semblait désireux de le suivre. Il tournoyait sur lui-même et adressait une prière pour qu'aucune branche ne coupe son ascension.

Mais sa supplique ne fut pas entendue, son dos percuta un véritable tronc qui grinça sous le choc mais refusa obstinément de ployer. Les flammes explosèrent contre son torse, Akogare tomba au sol au milieu de la cendre chaude. Il souffla et se retourna sur le dos.

[Eiko] - Couplet sept, verset un. Quand on est un petit con, on ferme sa gueule et on baisse les yeux.

Elle s'approcha d'un pas et Akogare écarta une mèche.

[Akogare] - Ah.

Il entendit de nouveau le bras d'Eiko gronder. Puis l'herbe crisser sous ses pas lents.

[Akogare] - Heureusement alors que je ne suis pas un petit con.

Il se retourna brutalement et se déplaça à la manière d'un serpent, extrêmement vite et rampant à terre. Seulement, c'était à la force de ses bras qu'il se mouvait. Sa main se ferma sur la cheville d'Eiko qui cria sous la surprise. Son bras s'éteint au moment où Akogare lui tordit le bas de la jambe pour se propulser.

Il lâcha sa prise actuelle pour se hisser, à la façon d'un trapéziste, la tête en bas. Ses jambes se refermèrent au niveau du cou d'Eiko et lui comprimèrent la carotide.

[Akogare] - Dix secondes et tu perdras connaissance ma chérie.

Eiko se débattait avec tellement de rage qu'ils tombèrent au sol, mais Akogare ne desserra pas sa prise. Il se dégagea quelques secondes avant le décompte et se remit immédiatemment sur les genoux. La jeune femme toussait et porta la main à sa gorge. Le Hyuuga se déplaça sur elle.

Il la dévisagea et se pencha lentement sur elle. Les veines autour de ses yeux disparurent.

[Akogare] - Eiko. Quand je baisse les yeux, c'est toi que je vois.

Il se leva et tendit sa main à la Chuunin. Elle hésita mais finit par poser ses doigts sur la paume ouverte de son équipier. Il la hissa sur ses jambes et d'une main ferme l'empêcha de chanceler. Eiko le regardait.

[Eiko] - C'est comme ça alors, quand tu te décides à me frapper ?

Akogare sourit.

[Akogare] - Allez, on retourne voir les jeunes. Ca va te rendre le sourire de voir de jeunes corps masculins s'agiter.

Il passa son bras autour de sa taille, et elle se retint de lui dire que lui aussi était un de ces jeune corps masculin qui s'agitait.

[Akogare] - Ah les jeunes, je vous en prie, reprenez, reprenez.

Il toussa brièvement et reprit son souffle.

[Akogare] - Un jour vous aussi vous pourrez frapper les jolies filles qui vous ennuient. Je vous jure, ça fait plaisir, surtout quand elles s'appuient contre vous parce qu'elle ne peuvent plus marcher et...

Eiko lui donna un coup de genou dans le nerf sciatique, il s'écroula dans l'herbe en étouffant un juron et la jeune femme le suivit dans sa chute. Ils soufflaient bruyamment, en quête d'un souffle que le feu avait étouffé.

[Akogare] - Tu fais chier... ma belle.

[Eiko] - Demain, tu payeras cette main baladeuse au bas de mon dos. Mais là, je suis trop crevée.

[Akogare] - Tu as à boire ?

[Eiko] - Non.

Akogare était toujous étendu sur le ventre aux côtés de la Chuunin. Il observait les étudiants.

[Akogare] - Ca m'a donné soif.

[Eiko] - Fallait y penser avant.

Il soupira. D'un bond, il se remit sur ses pieds et manqua perdre l'équilibre.

[Eiko] - Oh ? Tu vieillis ?

[Akogare] - Déconnes pas, j'ai tellement soif que j'ai des vertiges.

Il lui tendit la main et la releva. Ils retournèrent là où ils s'étaient installés un peu plus tôt, Eiko vérifiait l'une des boucles de sa tunique et Akogare jouait avec un brin d'herbe.

[Akogare] - Ils sont lents...

[Eiko] - Arrête de parler, tu te déshydrates.

Il lui jeta un regard mauvais mais n'ajouta rien. Ses yeux tombèrent sur Oroken, plus loin. Il était à par terre et le Chuunin se demanda s'il était blessé. Encore la faute à Eiko, elle lui aura envoyé une boule enflammée. Elle ne savait pas viser, il l'avait toujours dit. Il se leva et s'approcha.

[Akogare] - La blonde t'a abattu ?

Il ne fumait pas et ne portait aucune marque de brûlure, à première vue. Il s'accroupit face à lui et inclina faiblement la tête, plus soucieux qu'il ne l'aurait voulu. Il se rassura. Mine de rien, ils étaient indirectement sous sa responsabilité. Il ne faudrait pas qu'il ajoute des charges à son encontre.

[Akogare] - On dirait pas. Qu'est-ce qui a ? Un problème ?

Il tourna la tête vers Kyuza puis vers Eiko, avant de finalement s'arrêter sur Oroken.

Oroken toujours à genoux, entendit presque au loin une voix qui lui parlait. Il put néanmoins mettre un nom dessus, c'était celle du Chuunin Hyuuga. Son discours n'avait pas du être bien articulé car il avait été à peine compréhensible. Non, c'était autre chose. Certainement que l'éta seconde du jeune Konomura l'empêchait de se raccrocher au monde extérieur.

L'étudiant se redressa, positionnant son corps dans une stature proche de celle des samuraïs au repos et regarda Akogare. Son regard était resté vide pendant encore une seconde ou deux puis ce fut comme s'il revenait à la réalité. Il baissa les yeux et dit tout bas, pendant que ses mèches de cheveux retombaient devant son visage.

[Oroken] Ca va... C'était beau comme combat.

La première partie de la phrase était plus par politesse qu'autre chose. La seconde était sortie toute seule. L'étudiant inspira grandement avant de se relever. Comme pour rassurer, Oroken ajouta :

[Oroken] Inutile de s'inquiéter. Je vais bien.

Il continua de regarder Akogare. Il n'esquissa pas la moindre expression, mais l'on pouvait deviner une grande envie de sourire, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Cependant, c'était encore un peu dur pour le jeune Konomura. Au lieu de ca, il fit un petit signe de la tête et, comme empli d'une nouvelle force, fit un pas en avant vers l'arbre le plus proche.

*J'en termine avec cette technique maintenant...*

L'étudiant regarda sa cible avec plus d'insistance et plia soudain sa jambe arrière. Il poussa brièvement avec puissace et ajouta un supplément de chakra. Rapidement, il s'envola vers l'arbre sur lequel il donna un coup de pied plus efficace que tous ceux qu'il avaient pu mettre. S'arrêtant à peine, il tourna la tête vers un autre arbre et entama la même manoeuvre. Ainsi de suite jusqu'à ce qu'il considère que son entraînement prenait fin.

Les frappes qu'il imposaient se réduirent en puissance et en vitesse avec la fatigue, mais il se rendit rapidement compte que quelques jours auparavant, il n'aurait jamais tenu un tel rythme et surtout une telle efficacité aussi longtemps. C'était sans doute le meilleurs progrès qu'il avait pu faire depuis qu'il avait intégré l'académie.

Après sa série, soit après une bonne vingtaine de minutes, il arrêta tout exercice et s'approcha des restes du feu. Il jeta un oeil aux Chuunin et s'assit. Il ne dit rien pendant plusieurs seconde et s'adressa finalement à Akogare.

[Oroken] Encore une fois... Je me demande ce qui a bien pu vous décider à nous "enseigner" une technique.

Kyuza était en eaux. Il n’avait pas arrêté de s’entraîner depuis qu’il avait fait la connaissance avec Oroken. Tous les évènements s’étaient enchaînés sans que le jeune homme puisse s’en rendre compte. Il suivait le long fleuve de la vie sans se préoccuper de ce qu’il pouvait se passer.
Justement, c’est ce mode de fonctionnement qui lui permit de progresser plus vite que si il était resté tout seul. Son Taijutsu avait maintenant un niveau significatif. Il ne donnait plus des coups à tout va sans penser à quoi que soit et en faisant avec le filling. Non, depuis peu il savait parfaitement se qu’il faisait et le contrôlait.

Pendant son entraînement il sentait qu’il y avait eu du mouvement derrière lui. Qu’est-ce qu’il se passait ? Il ne le savait pas et ne s’en préoccupait pas plus que ça. Pour c’était la maîtrise de sa technique qui comptait pour le moment.
D’ailleurs ses coups étaient devenus bien. Il expulsait la bonne quantité de chakra pour se propulser là où il le souhaitait, il savait toucher à peu près ses cibles et le coup en lui-même faisait pas mal de ravage. Presque tout allait bien dans le meilleurs des mondes.

Kyuza avait les mains posées sur les genoux avec la tête et le dos pencher vers le sol. Son souffle était très rapide et très intense.
L’étudiant ce releva et regarda le ciel à travers les nuages. Puis quand il baissa la tête, il vit Oroken et le chuunin parler. Il ne les avait pas vus avant bien qu’ils étaient assez proches de lui.
En les regardant, il vit qu’ils étaient en train de parler.

*Tien ? Seraient-ils en train de parler ces deux là ? C’est étonnant…peut-être que le Hyuuga s’était décidé à donner des conseils ?*

Sa dernière question le fit rire intérieurement. Il était temps si s’était le cas, Kyuza avait finit d’apprendre la technique, du moins il pouvait difficilement faire mieux.

Le jeune homme vint s’asseoir avec les deux autres ninjas sans un mot et pu entendre la fin de la phrase.

[Oroken] : « …pu vous décider à nous "enseigner" une technique. »

*Sa j’aimerais bien le savoir…*

Eiko les rejoingnit, peu envieuse de rester à l'écart. Akogare était resté accroupi pendant que les deux autres finissaient leur entraînement. Il pourrait enfin aller se rafraîchir et cela le satisfaisait.

[Oroken] - Encore une fois... Je me demande ce qui a bien pu vous décider à nous "enseigner" une technique.

Le Hyuuga soupira.

[Akogare] - Alors écoute bien, je le répéterai pas trois fois. Vous deux...

Il désigna d'un doigt Kyuza et Oroken.

[Akogare] - Pour le moment, vous désirez devenir plus fort. Comme vous êtes très jeunes, cela vous rassure d'apprendre de nouvelles techniques parce que vous avez la sensation d'un progrès.

Il haussa les épaules.

[Akogare] - Je vous donne simplement ce que vous voulez. Quand vous vieillierais, c'est-à-dire quand vous aurez plus d'expérience et après avoir cotoyé un certain nombre de vos semblables, je pense que vous comprendrez que les techniques ne sont qu'une bribe du pouvoir.

Du menton, il montra Eiko, debout les bras croisés sous sa poitrine.

[Akogare] - Si j'ai des problèmes avec mes supérieurs, c'est simplement parce que je réfléchis et que je ne me contente pas d'accumuler du pouvoir. Mon objectif n'est plus l'accumulation mais la communication.

Il se releva.

[Akogare] - Et c'est pour ça que je ne juge pas vos efforts. Parce qu'avant de communiquer, j'ai accumulé et que c'est grâce à ça que je peux avoir une légitimité - et mettre une branlée à Eiko.

[Eiko] - Tu verras demain. Ce sera en civière que tu rentreras.

Oroken écoutait attentivement Akogare qui s'était, pour une fois, exprimé de façon claire, voire très claire. Il ne revint pas sur la question, ne mettant pas en doute le fait qu'il ait été jugé ou non pendant son entraînement. Il regarda le Hyuuga, Eiko puis Kyuza avant de venir poser ses yeux sur le ciel qu'il pouvait contempler en regardant droit devant lui.

Il ne savait pas d'où lui venait cette habitude et ce plaisir qu'il avait à s'allgonger dans l'herbe et à regarder tout en haut. Le fait était qu'il ne pouvait s'en passer et presque chaque journée il prenait le temps d'élever son regard.

Il ne dit rien pendant un moment, tournant et retournant les paroles d'Akogare dans sa tête. Il était calme, très calme. L'endroit était paisible depuis que toute activité s'était arrêtée. Ca aussi était une chose qu'il appréciait énormément. Un lieu tranquille où il pouvait perdre du temps.

Soudain il reprit la parole, à l'attention de tout le monde et de personne en même temps :

[Oroken] Qu'est-ce que ça veut dire 'enseigner'? En tout cas pour vous...

C’était la première fois depuis que Kyuza connaît Akogare, qu’il le voyait comme quelqu’un de plus proche de la nature humaine. Sa distance à leur égard l’avait éloigné de la voie d’un humain. Enfin c’est ce que pensait le jeune homme.
Son comportement l’avait déçut d’ailleurs. Il leur avait proposé d’apprendre une technique, mais en fin de compte, il ne leur avait pas servi à grand-chose.

Après ses paroles, le chuunin était quelqu’un de plus expérimenté qui donnait des conseils aux plus jeunes. Et cette action était l’image que l’étudiant se faisait d’un ninja instructeur.

La pause aillant l’air de s’attarder, le jeune homme alluma une cigarette. Ensuit Oroken prit la parole.

[Oroken] Qu'est-ce que ça veut dire 'enseigner'? En tout cas pour vous…

*Putain, c’est quoi de ces mecs qui ne font que de parler de choses complexe.*

Kyuza n’était pas le genre de personne à se prendre la tête avec des questions qui avait plusieurs réponses. Mais il n’était pas non plus simple d’esprit et savait réfléchir.
Le sujet qu’il avait lancé l’intéressait, comme ça il pourrait se faire une idée de ce qu’attendes les gens qui veulent suivre un enseignement.
Le jeune recracha un nuage de fumé et répondit le premier.

« Enseigner, s’est d’abord un contact élève prof. Si il n’y a pas cohésion entre les deux personnes, ça rendra la tâche plus difficile. Ensuite s’et pas mal de psychologie…et par conséquent chaque enseignements est différents selon les élèves.
Voilà ma vision des choses. »

Après avoir parlé, Kyuza pu prendre une bouffée de fumé.

« Mais je ne comprend pas où tu veux en venir ? »

Une fois son discours fini, Akogare se laissa tomber par terre et ferma les yeux. Une oreille, plus par habitude que par réelle volonté continuait d'écouter ceux qui l'entouraient. Il n'avait pas envie de répondre et mit une main sous sa tête.

Eiko se déplaça, elle s'assit à son tour par terre. Tout cela faisait un peu commité secret, comme si un lien unissaient ceux qui y étaient conviés. Et elle reconnaissait bien Akogare dans son désir de rester distant de tout début d'accroche. Elle l'avait observé depuis de nombreuses semaines et c'était constant, sans même qu'il s'en aperçoive - du moins, elle le présumait.

Malgré sa nature avenante et son enthousiasme parfois contagieux, le Hyuuga ne s'investissait pas dans les relations qu'ils entretenaient avec les autres. Le terme même de relation le faisait fuir, ses taquineries et les mots plus durs qui quittaient sa bouche tanguaient entre la camaraderie et le rejet.

Elle ne pouvait pas prétendre le connaître, simplement parce qu'il ne le désirait pas. Sans avoir à pousser bien loin, elle savait d'où cela venait. Akogare n'était pas encore fait pour supporter des liens avec son entourage. Il essayait et il y mettait tout son coeur, mais il devait tuer des monstres de son passé et cela lui demandait quantité d'efforts. Un jour, quand il serait plus âgé, pas beaucoup plus, il saurait gérer les autres.

[Kyuza] - Ensuite c’est pas mal de psychologie… et par conséquent chaque enseignement est différent selon les élèves.
Voilà ma vision des choses.

Eiko poursuivit sa pensée.

[Eiko] - Oui, c'est un échange entre l'élève et celui qui enseigne. La connexion se crée à ce moment-là, quand les deux sujets progressent de concert.

Elle ajouta, plus bas.

[Eiko] - Bien enseigner est très délicat, parce que la notion de pouvoir et de savoir s'efface - doit s'effacer. Et cela, ni celui qui enseigne ni l'élève ne peut être préparé à le supporter.

Akogare rouvrit les yeux et pivota légèrement la tête vers elle. Il sourit.

[Akogare] - Enseigner, c'est perdre son temps à apprendre des conneries à d'autres. Quand on est mauvais, en tout cas. Quand on est bon, c'est tirer le meilleur des gens, leur dire qu'ils sont bons et les voir le devenir. Utiliser sa force, son savoir pour pousser les autres à devenir ce qu'ils sont vraiment.

Il s'interrompit puis reprit la voix plus forte.

[Akogare] - Et pas seulement ce qu'ils veulent devenir. C'est ne pas les laisser courir derrière un fantôme, mais leur montrer où courir. Mais les gens n'aiment pas ce qu'ils sont, alors on n'enseigne jamais. On se contente de prêcher.

Il referma les yeux après un discret, très discret clin d'oeil à Eiko.

[Akogare] - L'avenir nous dira si durant notre vie, on a été prêcheur ou enseignant.

Eiko haussa intérieurement les épaules. Elle pouvait difficilement juger, même si elle avait déjà affronté des adeptes du Taijutsu. Elle s'enorgueillisait gentiment de ses nombreuses victoires, d'ailleurs. Akogare n'esquissa pas le moindre mouvement, toujours les yeux clos il se contenta de murmurer.

[Akogare] - Je sais pas comment vous vous débrouilliez avant.

Eiko attendit la suite, mais elle n'arriva pas. Akogare se leva d'un bond, sa main frappa sa tunique à plusieurs reprises là où, elle le suspectait, le jeune homme croyait avoir à faire à des taches. Il leva les yeux sur Kyuza.

[Akogare] - Globalement c'est trop lent et pas assez puissant.

Il s'interrompit, hésita sans le laisser paraître puis acheva.

[Akogare] - Mais c'est bien.

Il se tourna vers le village, plus loin.

[Akogare] - Les enfants, prenez soin de vous. Votre entraînement passe après votre vie, n'écoutez pas ceux qui veulent vous persuader du contraire, vous n'êtes pas des meubles.

[Eiko] - Ako...

[Akogare] - A partir du moment où vous raisonnerez comme un meuble, prenez du recul. Si vous vous en êtes aperçu, tout n'est pas perdu. Et cherchez quelqu'un ou quelque chose qui puisse vous tirer de là.

Il se tourna et un large sourire s'étalait sur ses lèvres.

[Akogare] - Je suis passé par là et regardez-moi...

Il se désigna de ses mains.

[Akogare] - J'ai l'air d'un meuble ?

Eiko le foudroyait du regard, il posa sa main sur son épaule et elle ne put s'empêcher de sourire.

[Akogare] - On va y aller nous, j'ai carrément soif. Eiko, c'est toi qui invites.

[Eiko] - Après tous les écarts disciplinaires que tu as fait en deux heures, tu pourrais moisir dans une cellule pendant deux mois complets. Alors ton invitation...

[Akogare] - Ouais ouais, après avoir bu on en reparle hein ? Tu sais, quand tu seras appuyée sur mon épaule à rire comme une possédée et à me faire toute sorte de propositions indécentes que, pour notre intégrité commune, je serais contraint de refuser.

Eiko marmonna quelque chose qui pouvait raisonnablement passer pour une insulte disgracieuse.

C'était clair. L'entraînement touchait à sa fin. Oroken laissa Kyuza, Akogare et Eiko parler. Il était là sans en donner l'impression. Et encore, il ne se sentait pas vraiment avec eux. La fatigue était la seule chose qui avait le dessus, autant mentalement que physiquement. Comme si il était écrit qu'elle n'avait pas de place en ce jour, elle se dissipa instantanément lorsqu'il entendit les probables dernières paroles du Chuunin en ces lieux.

[Akogare] Les enfants, prenez soin de vous. Votre entraînement passe après votre vie, n'écoutez pas ceux qui veulent vous persuader du contraire, vous n'êtes pas des meubles.

A partir du moment où vous raisonnerez comme un meuble, prenez du recul. Si vous vous en êtes aperçu, tout n'est pas perdu. Et cherchez quelqu'un ou quelque chose qui puisse vous tirer de là.

Je suis passé par là et regardez-moi...

J'ai l'air d'un meuble ?

Oroken ouvrit lentement les yeux. Il se redressa et regarda attentivement Akogare qui venait de faire sensation chez l'étudiant, encore une fois. Le jeune Konomura baissa ensuite ses yeux pâles qui se jetèrent sur l'herbe tantôt verdoyante tantôt mêlée à la terre même.

*Non, nous ne sommes pas pareil. Ou alors nous ne sommes plus pareil. Cet homme a quelque chose que je n'ai pas, ou pas encore. Quelque chose que je serai peut-être capable d'avoir ou de savoir. Je l'espère simplement... Parce qu'au fond, il n'est sûrement pas quelqu'un de désagréable.

Son comportement doit juste être guidé par un certain naturel qui revient toujours en surface. Si c'est le cas, je ne sais pas combien d'efforts il a pu fournir pour le combattre... Certainement plus d'efforts que les esprits peuvent imaginer.*

Et sans que rien ne soit contrôlé...

[Oroken] Vous allez arriver à rentrer? Vous vous êtes bien amochés...

Les yeux du jeune garçon baladaient entre les deux gradés. Il ne savait pas ce qui le poussait à dire ça, à se proposer ainsi, mais il sentait qu'il n'avait rien à perdre en se laissant aller.

[Oroken] - Vous allez arriver à rentrer ? Vous vous êtes bien amochés...

Akogare se retourna de concert avec Eiko, les yeux insensiblement plissés.

[Akogare] - Ah ?

Il jeta un coup d'oeil à Eiko et celle-ci se raidit en attendant l'inévitable remarque, mais le Hyuuga ne dit rien.

[Akogare] - Tu as raison, moi je porte Eiko et vous, vous me portez moi, on fait comme ça ?

Il sourit et se détourna de nouveau, puis ajouta.

[Akogare] - Allez venez.

Il se mit en mouvement et lâcha Eiko.

[Akogare] - Heureusement qu'on est des adultes responsables, hein ?

La jeune femme renifla.

[Eiko] - Je ne vois qu'une adulte ici.

[Akogare] - Ah ! exact. Raison de plus pour que tu me payes un verre.

Il se tourna vers les étudiants, un sourire radieux aux lèvres.

[Akogare] - Regardez moi cette mauvaise foi : elle fera tout pour ne pas me payer ce qu'elle me doit. Je ne sais pas si c'est parce qu'elle est ma supérieur ou si c'est parce que c'est une femme.

Eiko lui donna un discret coup de coude.

[Eiko] - Je te dois rien.

Akogare écarta la dispute en devenir d'un geste de la main.

Oroken regardait les deux Chuunin, se demandant par moments s'il s'appréciaient vraiment, où si leurs rencontres s'agissaient plus d'un accord commun utile à chacun de leurs entraînements. Visiblement, ils étaient d'assez bonne forme pour pouvoir se mouvoir seuls, aussi, Oroken fourra les mains dans ses poches et commença à avancer tranquillement, suivant Akogare.

Il semblait bien que la direction qu'ils avaient pris était celle du village. Qu'y aurait-il à faire au village désormais? A part une bonne douche, Oroken n'avait pas d'autre projet, et bien qu'il ne le montre pas, la compagnie des trois personne lui plaisait plutôt. Il aurait donc été dommage de se séparer immédiatement après cet entraînement, cependant, il était peu probable que les autres veuillent aller plus loin.

La soir montrait dès lors quelques signes de sa présence. En marchant, l'étudiant baladait son regard sur le groupe et l'environnement qui les entourait. Il semblait ailleurs et présent en même temps, ce dû à l'impassibilité de ses traits. En son esprit se battait deux idées. D'un côté, il était à deux doigts de proposer un prolongement. De l'autre, retrouver son petit chez lui bien vide lui semblait assez intéressant.

[Oroken] Vous avez quelque chose de prévu pour ce soir?

C'était sorti naturellement. Cependant, son naturel froid et distant rendait la question peu crédible, ainsi que l'intérêt vrai qui se cachait derrière. Oroken glissa une fois de plus sur chacun des personne du groupe.

[Oroken] Vous avez quelque chose de prévu pour ce soir?

« ...Serait-ce que tu nous invite ? »

Un petit sourire taquin s’afficha sur son visage en regardant son compagnon.

Kyuza était étonné de cette question venant d’Oroken. Il se souvint de ses débuts avec lui et cette personne n’était pas très sociable. Sa réaction provoqua chez le jeune étudiant un sentiment de bien-être. Enfin il s’ouvrait à eux et rien ne faisait plus plaisir au shinobi que de se rapprocher des autres personnes.

Cela étant dit, il n’avait pas vraiment envi de continuer. Non, lui ce qu’il voulait c’était de rentrer chez lui et de se reposer.
Il hésita un moment avant de parler. D’un côté il voulait rentrer et d’un autre il ne voulait pas refuser l’invitation venant d’Oroken.

« …Ca aurait été dans d’autres circonstances, je n’aurais pas craché sur ton invitation, ça aurait été même avec plaisir. Mais là je suis vraiment fatigué et il faut que je me repose.
Je sais pas vous mais cet entraînement m’a lessivé. »

La dernière phrase fut dite avec sourire.

Akogare cessa d'ébouriffer les cheveux d'Eiko et celle-ci arrêta de le menacer de mort. Il se tourna.

[Kyuza] - Mais là je suis vraiment fatigué et il faut que je me repose.
Je sais pas vous mais cet entraînement m’a lessivé.

[Akogare] - Oh ? Non moi je me sens bien. J'irai même jusqu'à dire que cette petite échauffourée a éveillé mes sens.

Il reporta son attention sur Oroken.

[Akogare] - Je n'ai rien de prévu, tu peux venir boire avec nous.

Il n'évoqua pas les possibles péripéties nocturnes qui pourraient l'occuper lui et San. Il serait rentrer bien à temps pour dîner.

[Eiko] - Nous ? Quel nous ?

[Akogare] - Toi, moi, le ciel pour témoin et le...

Elle plaqua sa main - curieusement fraîche, il aurait juré qu'elle allait en profiter pour le brûler au troisième degré - contre sa bouche et étouffa les derniers mots. La Chuunin pivota à son tour vers Oroken.

[Eiko] - Je n'ai rien à faire non plus de particulier. Je pesnais me doucher - à cause de l'autre abruti - mais c'est pas important.

Elle laissa tomber son bras.

[Akogare] - Bonne nuit Kyuza.

Il n'était pas peu fier de se souvenir de son nom.

[Akogare] - Tu ne pourras profiter de la largesse financière d'Eiko, dommage.

Il reprit sa route et la Chuunin, plus prudente, attendit qu'il s'éloigne un peu pour le suivre.

[Akogare] - Faites pas vos timides... C'est pas comme si j'allais vous manger.

[Oo rien à dire, c'est assez... Moche]

Le mouvement était lancé. Les autres personnes du groupe échangeaient quelques propos par rapport à la proposition d'Oroken. Visiblement, Kyuza n'avait pas encore le physique nécessaire ou alors s'était donné avec plus de passion dans son entraînement. Le jeune garçon balaya l'assemblée des yeux, laissant Akogare taquinner sa collègue.

[Oroken] Au revoir Kyuza.

Vous avez un endroit préféré? J'ai pas l'habitude d'aller boir un coup le soir donc je ne sais pas vraiment où on peut aller.

Tout en parlant, le jeune garçon se remit en marche. Malgré qu'il ne sache pas où il allait, il se dirigeait vers le centre du village, première étape du parcours, où il serait plus simple de décider de quelque chose. Il ne cherchait pas à mener la danse, simplement qu'il avait juste encore envie de bouger sans vraiment en donner l'impression d'un surexcité.

Oroken : +78 XP RP/Entraînement/Technique.
Kyuza : +65 XP RP/Entraînement/Technique.
Akogare : +57 XP RP.

Félicitations pour ce (très) long et très agréable RP

[Kyuza & Oroken : Tornade de Konoha acquise.]
[Kyuza : Apprentissage Taijutsu acquis.]