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 Demeure Hyuuga : Akogare

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Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptySam 24 Déc - 18:29

Rappel du premier message :

L'endroit où habite Akogare est une grande demeure où vit l'ensemble de sa famille proche. Elle est assez traditionnelle, est preque aussi ancestrale que le Clan Hyuuga lui même.
Beaucoup de chambres, chacunes manies de shoji, et une cuisine compose le gros des pièces.
Hormis la demeure proprement dites, c'est à dire les pièces qui la composent, une grande cours occupe la partie centrale. Elle sert principalement aux entraînement familliaux, mais elle est également utilisée lors des moment de repos, du fait de son calme et de son cadre enchanteur. La cours ouvre sur la porte principale d'entrée.

C'est par cette même entrée qu'Akogare se traîne aujourd'hui. Appuyé contre la cloison, il titubait vers la cours. Son Père était assis sur le parapet en bois, un service de thé prêt de lui.
Levant un sourcil en voyant son fils, il se leva et s'approcha de lui. Il donna à Akogare un bras sauveur, sur lequel le jeune Hyuuga s'appuya avec tout ce qui lui restait de forces.

Un sourire éclaira néanmoins le visage de Kibishisa
[le père] alors que celui-ci conduisait Akogare dans sa chambre, en voyant à quel point son fils travaillait dur pour son apprentissage. Il le déposa sur son futon, puis s'en alla en prenant soin de fermer la porte.
[Kibishisa]*Bonne nuit, Akogare*

Alors qu'il rejoignait sa place où l'attendait le service à thé, son sourire ne l'avait pas quitté.
Il était fier des progrès de son fils. Il était fier de son fils.


Dernière édition par le Lun 13 Aoû - 17:47, édité 1 fois

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Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyDim 5 Mar - 2:38

[Se passe la veille de l'entraînement avec Auroe]
[Information : Situations Adulte à l'intérieur.]

[San]"Ako…"

Un murmure rauque.
Ils étaient sur le lit, vaguement enroulés dans des draps blancs et défaits. Akogare était au-dessus de San, ses lèvres contre son cou, déclenchant de légères plaintes, délicieusement informulées. Ses doigts effleuraient le corps de l’adolescente, toujours protégé de sa chemise pourpre.
Il releva la tête, la dévorant des yeux, un sourire aux lèvres. Un sourire presque avide, presque gourmand.
Elle gémit au contact de sa bouche, ses douces lèvres s’ouvrant et se refermant contre les siennes, tandis qu’il la dominait, la poussant en arrière, l’enfonçant plus encore dans le matelas.

Le Hyuuga sentait son corps s’enflammer, suivant l’accélération de ses pulsations cardiaques, excitant son esprit, commandant ses gestes, ses caresses, ses baisers. Les mains de la jeune fille étaient dans le dos d’Akogare, sa tête inclinée en arrière, profitant de ce moment privilégié, intime et délicieux. Il embrassait la ligne de sa mâchoire, lui chatouillant la gorge, mais à nouveau il se recula très légèrement, juste suffisamment pour croiser ses yeux ambrés.
San avait du mal à calmer sa respiration, ainsi qu’à cacher le sourire radieux qui illuminait ses traits. Sa main contre le cou de son ami, elle attendait, lui rendant son regard. Les doigts du garçon remontèrent lentement le long du corps sinueux de l’adolescente, caressant sa jambe, passant sur son ventre agité, s’arrêtant sur sa poitrine gonflée de désir.
Sous ses doigts, il pouvait sentir sa respiration s’accélérer, il pouvait sentir les battements de son cœur contre sa paume.

Lentement, il approcha ses lèvres de celles de son amie, les goûtant à peine, les effleurant simplement, humant l’odeur ensoleillée de sa peau, mélangée à celle plus âcre de sa sueur, avant de s’y engager plus clairement.
Du bout des doigts, il décrivait de lents cercles autour de son téton dressé, calqués sur les mouvements tendres de sa langue. Elle soupira, ses yeux se fermant à nouveau. Ses lèvres quittèrent celles de San. Sa tête tourbillonnait, comme prit de vertiges.
Une légère, très légère, rougeur s’installa sur les joues de San, ajoutant encore à son charme si féminin, si touchant.
Probablement que lui aussi rougissait, mais trop occupé à percevoir les tourments intérieurs, le Hyuuga négligeait les manifestations extérieures.
D’un simple geste maladroit, presque tremblant, il entreprit de défaire minutieusement les boutons de la chemise de l’adolescente. Son ventre se dévoila lentement, toujours animé d’un souffle haletant et saccadé. Elle regardait progresser la main, un timide sourire se frayant un chemin pour se poser sur ses lèvres closes.
Après avoir ôté le dernier bouton, il laissa sa main sur son torse, hésitant à retirer les plis de l’ennuyeux vêtement. Avec lenteur, Akogare en poussa un pan du plat de la main, progressant sur la peau nue et satinée de la jeune fille. De nouveau, ses doigts s’arrêtèrent au contact du sein de la jeune fille.
Il sentait son cœur battre violemment, stimulé par le désir, la passion, l’excitation.
Le Hyuuga se rapprocha, les lèvres de San lui frôlant le cou, sa langue lui caressant la gorge. San le laissa se poser sur elle, le laissa descendre une main curieuse vers le haut de ses jambes, juste heureuse.


[Akogare]"Tu es magnifique."

Une voix étouffée, avait-il réellement prononcé ces paroles ? Elle n’aurait su le dire, mais en sourit. L’adolescente trouva une nouvelle fois les lèvres d’Akogare, fébriles et riantes. Sensuelles, et amoureuses.
Un regard.
De l’ambre blanche. Un magnétisme innocent.
Et tellement pur.


______________________________________________

Akogare tressaillit, et se remit pratiquement debout d’un même mouvement, haletant. De la sueur gouttait dans son dos, sur son visage, et sur son torse. Les vêtements moites, il se passa une main dans les cheveux, faisant perler plusieurs gouttes de transpiration. Le souffle court, il se tourna vers la gauche, et manqua sursauter. San était à ses côtés, le fixant prudemment. Au vu de ses yeux parfaitement clairs, cela devait faire un moment qu’elle était éveillée.

Les vestiges de son rêve lui hantant encore l’esprit, il entreprit de s’appuyer contre le mur et de calmer sa respiration irrégulière, une main lui essuya le visage, épongeant un peu de l’huimidité qui y était collée.


[San]"Akogare ?"

Un murmure rauque...

Il releva la tête. Un sourire ? Impossible. Ses yeux avaient du mal à quitter la poitrine de l’adolescente qui s’agitait tandis qu’elle s’approchait de lui.
Elle était agenouillée à quelques centimètres, caressant des doigts le visage trempé du Hyuuga.
Ses jambes nues. Sa poitrine galbée. Son visage soucieux. Ne pouvant plus supporter ces adorables visions, il détourna légèrement les yeux.
Ce contact, sur sa joue. Si doux, si attentionné. Si pur.


[San]"Encore un cauchemar ?"

Il secoua simplement la tête, après un moment de réflexion. Non, ce n’était même pas un cauchemar. Bien au contraire.
Akogare était effrayé. C’était ridicule, mais il était certain que San avait connaissance de son rêve, et qu’aucune des manifestations physiques restantes ne lui échappait.


[Akogare]"Pas un cauchemar, non."

L’adolescente haussa les sourcils, mais aucun ajout ne vint compléter la déclaration du Hyuuga. Finalement, un profond soupir quitta la bouche d’Akogare.

[San]"Ca va aller ?"

Nouveau hochement de tête. San s’éloigna alors, ne souhaitant pas le gêner. D’un mouvement, il la stoppa. Elle tourna un regard intrigué et surpris. Akogare sourit faiblement, sa voix hésitante, comme si il ne savait pas lui-même ce qu’il voulait exactement.
Et c’était la vérité.


[Akogare]"Restes.. S’il te plaît. Avec moi."

Les yeux de l’adolescente s’agrandirent. Mais elle accepta d’un sourire, et attendit qu’Akogare se couche pour poser sa tête contre son épaule. Il dut fermer les yeux pour ne plus penser à la cuisse froide de la jeune fille installée sur ses jambes, ne plus penser à son bras qu’y lui enserrait le torse, à son entêtant et délicieux parfum, ou encore à sa poitrine qui se soulevait contre son flanc.

[Akogare]"Tu ne dormais pas ?"

La question avait quitté ses lèvres sans même qu’il ne la pense avant. San fit jouer ses ongles contre le buste d’Akogare, avant de murmurer.

[San]"Non... Une certaine personne m’a empêché de dormir."

Elle rit faiblement, ce qui l’empêcha probablement de sentir le corps du garçon se tendre.

[Akogare]"Ah, euh... Désolé. Je.. J’ai dit quelque chose ?"

[San]"Tu ne parles pas beaucoup dans tes rêves. Mais tu t’agites, et tu gémis parfois. Enfin, il me semble."

Akogare se passa la langue sur les lèvres. Il appréhendait encore plus le sommeil que lors de ses cauchemars. Comment avait-il pu faire un tel rêve ? Sans doute que le corps de San serré contre le sien des heures durant n’y est pas étranger.
Troublant, et troublé.
La jeune fille lui déposa un délicat baiser sur la mâchoire.


[San]"Bonne nuit, Ako."

Un murmure rauque...


Dernière édition par le Dim 5 Mar - 23:23, édité 2 fois
Jiraiya
Mort
Jiraiya


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyDim 5 Mar - 3:16

[ Akogare: +6XP RP - Coquinou va. ^^ ]
Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Bla   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptySam 5 Aoû - 1:41

[Après A l'Intérieur d'Une Larme, et quelques autres RP.]

Je suis trempé, je pue, et j’ai mal partout.

C’est avec cette phrase en tête que je rentre chez San. Au moins, mon apprentissage de la punition divine avance bien ce qui vaut bien quelques problèmes d’ordre esthétique. Seulement cette philosophie simpliste n’est pas du goût de tout le monde.


[San]"Tu sors."

[Akogare]"Hein ?"

J’ai encore la main posée sur la poignée de sa chambre. San est assise sur son lit, une pièce de tissu dans la main. Elle me dévisage, les yeux légèrement plissés et je réprime un frisson. C’est le regard qu’elle prend quand elle s’apprête à être carrément chiante.

[San]"T’es dégueulasse, tu sors. Tu rentres de plus en plus tard et de plus en plus sale. Alors tu dégages."

[Akogare]"Je suis crevé, tu vas pas me casser les couilles ?"

Elle a un sourire mauvais.

[San]"Et bien si, je vais te les casser. Il y a une douche à côté, tu en prends trois quatre et tu pourras peut-être rentrer."

Commence à me gonfler la donzelle. Chacune de ses phrases s’imprime dans mon cerveau fatigué, se colle à lui et le presse. J’ai même les jambes qui tremblent d’épuisement.

[Akogare]"Je peux pas dormir un peu avant ?"

[San]"Non. Tu empestes vraiment tu sais ? Sors vite, t’es proche de l’armoire ça va tout infecter."

[Akogare]"Fais chier."

J’ai même pas la force de claquer la porte. De toute façon si je le fais je la casse, et je passerais toute une journée à faire le con avec un pinceau sous le regard noir de ma tendre et douce. Je vacille vers la douche et m’enferme dedans. Je regarde la baignoire se remplir, me pinçant de temps à autre pour rester éveillé.
Je me déshabille bravement, manquant rester bloqué sous la veste, puis m’immerge dans l’eau tiède.

Déjà hier, San était à la limite du glaçon quand je suis rentré. Avant-hier aussi, en fait. Elle me regarde, soupire, et de mauvaise grâce m’autorise à dormir. C’est moi qui exagère, ou elle qui est chiante ?
De toute façon ça revient au même. Il n’y a que quand elle est dehors que je peux dormir tranquille, même si parfois elle me réveille avec une élégance toute relative.


[Tenshi]"Imagine que tu sois dans le lit."

C’est pas dur.

[Tenshi]"Et puis San entre avec des habits tout déchirés."

C’est pas grave.

[Tenshi]"Elle est crasseuse, elle saigne un peu partout, elle sent la transpiration, elle ne dit pas bonjour, elle ne prend pas de nouvelles, elle ne veut que se coucher sur tes draps propres que tu as nettoyé la veille. Tu dis quoi ?"



[Tenshi]"Et si en plus tu es de mauvaise humeur, ça n’arrange rien."

[Akogare]"Elle est de mauvaise humeur ?"

[Tenshi]"Et bien, oui."

[Akogare]"Euh… Ca rentre dans ce qu’elle appelle les trucs de filles ou pas du tout ?"

[Tenshi]"Huhu, demande lui."

Je me tais et reste dans ma baignoire. Tenshi ne part pas.

[Tenshi]"Akogare, tu lui en demandes trop."

Je la regarde. Je voulais juste dormir.

[Tenshi]"Essaye de lui parler. Mais, n’oublie pas qu’elle a ses limites comme tout le monde. Les « trucs de filles » ont bon dos, mais ne t’appuie pas trop dessus, tu vas tomber sinon."

J’essaye de comprendre. Je sais pas si c’est mon cerveau qui fonctionne au ralenti, moi qui ne veux pas comprendre, ou elle qui s’explique mal.

[Tenshi]"Et bien, fais attention à ton attitude. Elle supporte le fait que tu sois ninja et que tu doives apprendre à faire abstraction de tes sentiments. Et c’est déjà bien. Enfin, parlez-en. Ne refais pas les mêmes erreurs que par le passé."

Je hoche la tête, et après un sourire Tenshi s’en va, me laissant seul, seul avec des bulles.

En même temps, je m’entraîne. J’ai perdu presque un an, c’est comme pour un sportif de haut niveau : ça fait mal. Alors oui, je m’entraîne beaucoup et oui, je rentre en mauvais état et pas forcément d’une humeur festive. Je sais plus trop, mais Tenshi a raison
La dernière fois, j’étais exactement dans la même situation, et les conséquences ont été graves pour nous deux.
Je crois que j’ai un problème pour calibrer mes efforts. Je suis peut-être, euh, excessivement lunatique ? Soit j’en fais trop, soit pas assez. Pour la première fois, je comprends pourquoi les ninja préfère ne pas tomber amoureux. Ce sont deux vies difficilement conciliables, ou alors la notice ne m’a pas été livrée avec San.

Je me reposerais trop sur San ? C’est comme tout, quand on ne le vit pas, on ne peut pas savoir avec précision. Bon déjà, j’habite chez elle. Elle est d’accord, bien sûr et si j’étais vraiment de mauvaise foi et de mauvais esprit, je dirais que c’est elle qui m’a demandé. Mais c’est surtout moi qui en avait besoin.
Prenons cela comme base. Je vis chez elle. Il y a donc un don ici de la part de San. Et en échange… et bien… euh… je lui…


[Mashiro]"… Roule des patins sur le lit."

Maigre échange.

[Mashiro]"Elle est vraiment amoureuse, et elle est vraiment patiente. Elle sait que tu es beaucoup plus jeune. Tu diras ce que tu veux, mais deux ans, c’est énorme pendant l’adolescence. Les mentalités évoluent vite. Mais, ces temps-ci, tu as trop tiré sur la corde. Alors prend tes petites mains, et refait les nœuds."

Je lève le regard vers Mashiro.

[Mashiro]"En amour, il vaut mieux ne rien considérer comme acquis mon grand. Tu dois rester attractif. Et, même si elle t’aime, cela peut changer. C’est triste, mais c’est comme ça. Alors, fais attention."

Je trouve rien à dire. Pour le coup, j’ai vraiment pris une douche.

[Mashiro]"Tenshi aussi t’aime beaucoup, alors elle te préviens. Mais nous, on ne peut pas agir. Tu sais, San n’est pas moins accessible en ce moment qu’avant. C’est juste une impression. Alors, essaye de ne pas la faire culpabiliser de t’avoir foutu à la porte, parce que moi je te le dis : si tu étais rentré comme ça et que nous avions une relation, c’est à coup de sandales que je t’aurais viré."

Il sourit et s’en va.

Et bien. On peut dire ce que l’on veut, mais nos erreurs passées nous aident dans le présent. Par exemple, si je n’avais pas pris une boule de chakra dans la tempe et que je n’étais pas tombé dans le coma, Tenshi ne m’aurait jamais prévenu aujourd’hui.
Mais en même temps, c’était sans doute à moi de m’en apercevoir.

Je sais pas. Sans doute, oui.

Je me lève et me rhabille. Je me regarde un long moment dans la glace. Ma fatigue s’est un peu évaporée je dois dire, je prends donc le temps de me faire beau. C’est comme dans une pièce de théâtre. L’artiste vient de louper sa scène précédente, il s’est mangé sur une réplique, mais il se refait beau et y retourne. Ouais, mais il flippe quand même.

Je vole un peu de parfum à Nanki, il ne va pas me gonfler pour trois gouttes. Je devrais peut-être m’en acheter un. J’y penserai un de ces jours. Je me coiffe soigneusement, comme si je m’apprêtais à parader. Enfin, je me dépêche quand même, sinon elle va croire que j’ai fini par me noyer.

Je suis devant la porte et je crois que c’est l’une des premières fois que j’ai une boule au ventre en l’ouvrant. San est toujours assise sur le lit, mais dirigée vers la fenêtre. Elle ne se tourne pas vers moi. Je referme la porte et reste les bras ballants devant.

Elle s’en fout carrément que je sois là.


[Tenshi]"Tu vas quand même pas t’arrêter devant ça ? Si tu devais attendre qu’elle te mange dans la main pour te bouger, tu ferais jamais rien."

C’est pas tout à fait faux, je m’avance donc lentement, timidement même. Je me passe une main dans les cheveux, dégageant quelques gouttes oubliées. Je regardes moi aussi par la fenêtre, puis revient sur San. Je me demande si elle n’a pas pleuré. Elle a peut-être les yeux vaguement gonflés et rouges, et sa façon de serrer sa couverture n’est pas anodine.
Bien, bien, on se rassure, et on y va.

Quand je suis stressé, je pense à l’après. Je me dis que ce qu’un mauvais moment à passer, qui ne se déroulera de toute manière pas de la façon que j’ai prévu. Quelques secondes, minutes au pire, dans plusieurs années de vie. C’est peu.
Cette méthode m’aide à relativiser. Après tout, c’est San. Ce n’est pas un colosse à la mine patibulaire. On est amoureux, même si notre relation n’est pas la ligne rosée que j’aurais imaginé. Et puis, j’ai le droit d’être un peu con, non ?


[Akogare]"Salut."

J’ai évité par miracle le "Euh…" introductif. Ma voix n’est pas bien vaillante, je l’avoue. Elle tremble, et même sur un mot à deux syllabes on sent que j’ai peur.
Et merde. J’ai peur de San aussi. Comme quoi, tout arrive. En fait, ce n’est pas tellement San qui m’effraye. Mais plutôt notre relation.
Elle m’accorde un regard, peut-être surprise plus qu’elle ne l’aurait voulu de mon ton hésitant. Je tente un maigre sourire, elle incline insensiblement la tête et ses yeux se plissent.

Une lumière s’allume, l’alarme retentit : elle va passer à l’attaque.

Et comme la meilleure défense reste l’attaque en elle-même, je la devance.


[Akogare]"Je suis vraiment désolé."

J’ai horreur de m’excuser. Non pas que je trouve que cela m’abaisse, ou que je juge les filles indignes de recevoir des excuses, loin de moi pareilles idées. Mais je n’ai jamais vu quelqu’un de sérieux s’excuser. Je veux dire quelqu’un qui en jette. Ils ne s’excusent jamais, et on leur pardonne tout. En même temps, les gens qui en jettent sont souvent dans la télé.
Elle me regarde avec des yeux légèrement différents, un peu comme si elle tentait de savoir le pourcentage d’honnêteté dans mes mots.
Je lui demande silencieusement si je peux m’asseoir, elle hoche faiblement la tête. Je sens son regard sur moi, pourtant je n’ai pas le courage de le rencontrer. Quand il devient trop insistant, je lève les yeux.


[Akogare]"J’aurais pas dû faire ça."

J’essaye d’économiser mes mots, d’en dire le moins possible. Que je déteste cette situation où on a le nez dedans et où l’on est obligé de constater les faits. Pourtant, son silence indique soit qu’elle est très surprise, soit que c’est insuffisant, soit les deux.

[Akogare]"J’aurais dû me laver, me faire beau, rentrer, te dire bonjour, t’embrasser, te demander si ça va, si tu n’as besoin de rien, puis te demander si je peux utiliser ton lit."

Je pourrais frapper quelqu’un pendant plusieurs heures d’affilée, mais dire une telle phrase c’est une fois par mois. Si un jour on m’avait dit que parler pouvait être aussi dur, je crois que j’en aurais rit. Mais là, j’étais juste vaguement nauséeux et angoissé comme si j’étais sur la potence.
Elle me dévisage. Puis hoche la tête plusieurs fois. Elle n’a pas envie de parler, ça se voit. Je lui souris, pour lui signaler que ce n’est rien. Je me lève, et sors sans un mot.

Je m’adosse au mur, respire un grand coup. J’ai le visage en feu, le ventre au supplice et mes jambes manquent se dérober à chacun de mes pas. Je descends au salon, et m’assoit sur une chaise.
Ni Tenshi ni Mashiro ne viennent, tout simplement parce qu’ils ne souhaitent pas juger mon acte. Oui, je suis parti. Mais, à moi non plus on ne peut pas trop en demander. Je veux bien faire des efforts, mais là on touchait l’insoutenable. C’est comme si j’avais le ventre ouvert, et que mon médecin me mettait du sel dessus. Je bois un verre d’eau, reste assis. Je pense à San, dans sa chambre, aussi seule que moi, ou peut-être un peu moins.
J’ai mal à la tête, mon corps me dit qu’il en a ras-le-bol de moi et qu’il a besoin de repos. Et mon esprit lui, silence radio.


Dernière édition par Akogare Hyuuga le Lun 26 Jan - 18:54, édité 2 fois
Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptySam 5 Aoû - 1:46

Je prends le temps de calmer tout ce beau monde, je me lève et remonte silencieusement les escaliers. Je ferme les yeux un bref instant, et je sens mon esprit s’assoupir. Je frappe doucement à la porte, et c’est un silence affirmatif qui me répond. J’entre, fais l’effort de sourire. San est étendue sur le lit. Elle se tourne vers moi, et soupire en me voyant. Elle retombe sur le matelas.

Une voix dans ma tête me dit de dégager. C’est évident, elle ne veut pas me voir aujourd’hui et elle veut que j’aille faire un tour dehors, ou ailleurs. Mais, je crois qu’une autre me dit qu’on ne doit pas toujours faire plaisir à l’autre et qu’il faut savoir insister. C’est ainsi que je m’avance vers le lit. Je m’assois sur le bord avec précaution, comme si je rentrais dans une rivière enflammée. Je suis assis au niveau du dos de San. Ses bras sont croisés et sa tête repose à l’intérieur.
Je n’ai jamais vu quelqu’un me demander de sortir aussi bruyamment sans parler.
Je pose une main prudente sur son dos, elle ne dit rien, ne soupire pas plus. On reste ainsi pendant plusieurs minutes je crois. A ne rien dire, à ne rien faire, juste à penser à l’autre qui est là, à attendre quelque chose.


[Akogare]"Je ne sais pas comment m’y prendre, San."

Un nouveau moment silencieux s’écoule. Elle s’est sans doute endormie.

[San]"Je crois…"

Elle se tourne vers moi. Nos yeux se rencontrent. Au son de sa voix, je sens mon cœur se serrer un peu plus. Elle a le visage parfaitement sérieux. Je retire lentement ma main de son dos.

[San]"Je crois que tu es trop jeune."

Je n’aurais peut-être pas dû remonter.

[San]"Trop jeune pour tomber amoureux. Tu m’aimes, je le vois, mais tu es incapable de concilier ça et ta vie. Je suis comme un bagage encombrant dont tu ne saurais pas quoi faire. Alors, pose le contre un arbre, et continue ta route."

J’ai la tête qui tourne. La fatigue n’est pas la seule responsable. Elle ne rit pas. Ce n’est pas une phrase lancée pour me taquiner. C’est ce qu’elle pense réellement. Les battements de mon cœur accélèrent, je déglutis avec peine.

[Akogare]"C’est ce que tu crois ?"

Elle hoche la tête. Pendant moins d’une seconde, un éclair d’indécision a brillé au fond de ses yeux.

[San]"Je crois que je suis plus nocive qu’autre chose."

Je me lève. Je souris en la regardant. Un sourire froid, sans joie.

[Akogare]"Finalement, tu es comme tout le monde. Tu prends les décisions à ma place. Je pensais que l’on devait être deux pour décider ça."

Elle secoue la tête.

[San]"Tu es encore un enfant, Ako. Je dois prendre les décisions que tu ne prendras jamais."

[Akogare]"Un enfant ?"

Je hoche la tête. Je croise ses yeux une dernière fois. Ils ont toujours cette teinte ambrée que j’aime tant, cet éclat intelligent qui les illumine. Pourtant, aujourd’hui j’y lis une détermination farouche.

[San]"Je ne dis pas ça de gaieté de cœur, Ako. C’est un choix que j’ai réfléchi depuis bien des jours. J’attendais de voir une réaction de ta part, mais il n’y avait rien. Rien du tout. Je suis vraiment désolée, mais je ne peux pas plus."

Elle secoue la tête plusieurs fois. J’ai le regard posé à terre, je sens d’odieuses larmes. Un monde s’écroule, il se dérobe sous mes pieds. Et moi, je chute, et personne ne vient me chercher cette fois-ci.

[San]"Sors, je t’en prie. J’ai vraiment mal."

Je ne dis rien de plus. Il n’y a plus rien à ajouter. Je sors, je tombe dans le couloir. Je rampe et me redresse. Je n’ai plus rien à faire ici. Je réfléchirai plus tard. Je ne veux plus rien voir pour le moment, plus rien.

Je chute dans l’escalier. La sortie est proche.


Dernière édition par le Lun 14 Aoû - 14:19, édité 4 fois
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptySam 12 Aoû - 16:42

[Raunen]"Akogare."

Je gémis, m’agite au sol.

[Raunen]"Akogare."

Je connais cette voix. J’ouvre lentement les yeux. Raunen est agenouillé, face à moi. Il me sourit, et se recule lentement. Je m’essuie les yeux, hagard.

[Akogare]"San ? Pourquoi je suis ici ?"

Raunen se tourne à moitié vers moi et hausse les épaules.

[Raunen]"[color=purple]Tu viens quand tu te sens en danger. Tu étais dans l’escalier, tu montais retrouver San une seconde fois. Et puis, tu t’es endormi. Tu as fermé les yeux, et tu t’es endormi très simplement. Tu as chuté, mais tu ne t’es pas réveillé. Et tu as rêvé.
"

Raunen secoue la tête.

[Raunen]"Je suis désolé de ce que tu as vu. Mais, vaincre tes rêves n’est pas facile, ils sont épais et insaisissable comme le brouillard. Enfin, tu as fini par t’éveiller."

Je me gratte la tête. Mais je m’interroge. Les paroles de San étaient-elles tellement improbable, étaient-elles réellement du domaine du rêve ?

[Raunen]"Pour le savoir, il faut que tu montes."

[Akogare]"Je dois le faire ?"

Raunen se tourne et sourit. Il saisit son épée pourfendeuse de rêve et s’en va. Il lâche cependant par-dessus son épaule.

[Raunen]"Pour le savoir, il faut que tu montes."

Puis, je reviens dans mon corps. Je cligne plusieurs fois des yeux, m’habituant petit à petit au monde qui m’entoure. Je suis sur le dos, et devant moi se dresse l’escalier. Je ris tellement que j’en ai mal aux côtes. Mes omoplates ont absorbés le choc et l’un d’eux est douloureux, mais je ris. Ce n’était qu’un rêve. Les rêves ne sont jamais qu’une autre réalité, un futur possible qui concrétise nos peurs présentes. Je me remet à genoux, secoue la tête.
Ce petit somme improvisé a dissipé une partie de ma fatigue.

Je remonte l’escalier, une main posée sur la rambarde en bois poli. Je m’arrête à nouveau devant la porte de la chambre, prenant le temps de respirer.
Je l’ouvre.

San est à la fenêtre, le corps tourné vers l’intérieur mais la tête vers le village. Elle a les mains sur son genou, droite avec une petite touche mélancolique dans son maintien. Je reste un moment sans rien faire, les doigts encore au contact de la porte. Avec lenteur je m’éloigne et m’approche de San. Elle tourne la tête vers moi et nous restons ainsi, sondant en silence l’autre. Je sens son pied effleurer doucement mon genou au rythme de son balancement.


[San]"Je croyais que tu préférerai le canapé."

Sa voix me rassure, je souris sans parvenir à m’en empêcher. Je pose une main hésitante sur la fenêtre, juste à côté d’elle. Elle ne me quitte pas des yeux.

[Akogare]"J’irai peut-être après."

Elle incline la tête sur le côté pour se dégager d’un rayon de soleil.

[San]"Après ?"

C’est à mon tour de regarder dehors. L’après-midi s’achève doucement, le soleil est déjà partiellement invisible, illuminant une dernière fois les demeures environnantes.

[Akogare]"Après t’avoir dit que je ferai de mon mieux pour…"

Pour quoi exactement ?

[Akogare]"Pour... Euh…"

J’ai plus les mots. Je me tourne vers San que l’ombre d’un sourire éclaire.

[Akogare]"Enfin, pour pas refaire comme aujourd’hui, ni comme hier, ni comme avant-hier."

Je ne sais pas si un mot existe pour décrire. Bon, j’aurais pu dire que je ferai de mon mieux pour ne pas faire le con. C’est ça le mot ?

San s’appuie plus confortablement contre la fenêtre. Je sens toujours son pied contre mon genou, mais je ne lui dis pas que si elle appuie trop, je risque de me manger.
A coup sûr elle appuie.


[San]"On a sauté les étapes précédentes, mais je t’autorise à utiliser le lit. On parlera plus tard."

Elle saute à terre, sa jambe frôle la mienne mais elle s’éloigne vers la porte.

[Akogare]"Tu m’en veux tellement ?"

San fait coulisser le mur, en profite pour me jeter un coup d’œil.

[San]"Non, j’ai juste faim."

Sur ce, elle ferme la porte et j’entends ses pas dans l’escalier. Je m’allonge sur le lit, me colle contre le mur. Il ne faut pas longtemps pour que les brumes du sommeil dissimulent la chambre.

San est assise sur le lit. Je comprends que je n’ai pas dormi longtemps en avisant que le soleil n’a toujours pas disparu. Elle mange tranquillement, une main posée en arrière, près de ma jambe. Puis elle se laisse aller doucement en arrière, sa tête rencontrant mon torse qui se contracte par habitude. Elle sourit et se tourne vers moi.


[San]"Tu devais pas dormir toi ?"

Je lui retourne simplement son sourire mais ne ferme pas les yeux. Elle retourne à son occupation première. Je risque une main dans ses cheveux. Le temps passe et nous restons tous les deux, sur le lit et sans parler.
Que dire, à part une mièvrerie sucrée, un je t’aime sincère mais usé ? Parfois, il fait bon d’être jeune.


[Akogare]"Tu m’as manqué."

[San]"Je suis partie cinq minutes."

J’avoue, c’est de bonne guerre. Elle me sourit néanmoins, signifiant, je le suppose, qu’elle a comprit. Elle se redresse, s’étire et se dirige vers la porte.

[San]"Je vais me laver, si il reste du savon."

Petit clin d’œil, la porte se referme.
J’entends l’eau couler, dans la salle à côté. Mais je ne parviens pas à m’endormir, assez ironiquement. Je place mes mains derrière ma tête, et j’attends dans un somme tout relatif. La porte glisse et San apparaît, ses cheveux ruisselant sur ses vêtements. Elle jette sur une chaise un amas de tissu, avant de s’asseoir sur le lit. Elle est de dos, les coudes sur les genoux et la tête entre ses paumes. Je regarde la lumière de l’ampoule jouer avec elle. San se redresse, regarde par-dessus son épaule en me lâchant un sourire.


[San]"Décidemment…"

[Akogare]"Je ne dormais pas."

Ses jambes rejoignent le lit, elle s’allonge à côté, contemplant à son tour le plafond. Un jour, je le repeindrais. En… rouge ? Mmh, non. Bleu ? Ouch, c’est laid, on est pas dans un hôtel miteux au bord de l’eau, même si je n’ai jamais fréquenté pareil endroit c’est comme cela que je me le représente. Vert ? Après, j’aurais la médaille du mauvais goût, et j’aurais même mon ticket pour dormir dehors ou passer trois jours à décaper et repeindre. Non, une couleur plus douce, mais moins banale que le blanc, moins monotone. Pas rose, parce que bon, même sans idées préconçues et machistes, ce n’est pas terrible.

[Akogare]"Tu voudrais le plafond jaune ?"

[San]"Jaune ?"

J’ai un sens de l’à-propos très médiocre, je l’avoue sans grande honte.

[San]"Pourquoi pas ? C’est vrai que blanc cassé, c’est un peu laid."

[Akogare]"Et écaillé."

Nous continuons notre romantique contemplation en silence. Finalement San s’écrit :

[San]"Jaune ? La couleur de la trahison ?"

Je souris.

[Akogare]"Tu sais, je ne suis pas un bon coup, personne ne se bat pour moi. Pour être précis, je ne suis pas encore un bon coup."

[San]"Du moment que tu restes modeste, tout va bien."

[Akogare]"N’est-ce pas ? Non, je vais m’améliorer et je deviendrais un bon coup pour toi."

[San]"En refaisant le plafond ?"

[Akogare]"Par exemple, oui."

[San]"Et les murs ?"

[Akogare]"Ca, faudra négocier."

[San]"Si tu ne le fais pas, tu dors dehors."

[Akogare]"C’est négocié."

Elle sourit. Nous retombons de nouveau dans le silence. Elle ouvre la bouche, mais se ravise.

[San]"Tu sais, je rigole."

[Akogare]"J’avais bon espoir que ce soit le cas."

[San]"Ce que je veux dire, c’est que c’est autant ta chambre que la mienne."

Je me tourne vers elle. Attention, attention, il va falloir peser ses mots avec l’attention – et la tension, elle est bonne celle là, non ? Non ? – d’un banquier. Vous savez, quand il va vous baiser en beauté, mais avec de jolis mots, comme ça, ça glisse mieux. Je ne compte rien faire glisser du tout, comprenez bien ! Je ne suis pas sournois et avare, moi, ni intéressé. Que voulez vous, on ne peut posséder tous les défauts, faut bien en laisser aux autres.

[Akogare]"Je m’en souviendrai."

[San]"Et tu rentreras tout beau ?"

[Akogare]"Je ferai ce que je peux. Et, sans fausse modestie, je peux beaucoup."

On se tait, puis j’ajoute sur une impulsion.

[Akogare]"C’est la première chose que l’on échange."

[San]"On a déjà échangé notre salive et nos miasmes.."

[Akogare]"Tu es si poétique."

Konoha s’endort lentement, la rue est paisible dehors. Il n’y a qu’un enfant qui pleure, et sa mère qui crie. Conclusion : la rue n’est pas paisible.

[Akkogare]"Tu sais, si je fais des trucs comme aujourd’hui, dis le moi."

[San]"Tu y pensera tout seul."

[Akogare]"C’est vrai que je suis malin."

Je ne pense pas que cela vous intéresse, mais l’enfant s’est tût. La mère est arrivée à un compromis, c'est-à-dire arrêter de lui taper dessus en hurlant, pour finalement laisser couler. Un drame de plus qui trouve son épilogue heureux.

[Akogare]"Je suis tombé dans l’escalier."

[San]"C’était toi le gros bruit ?"

[Akogare]"Je suppose. J’ai rêvé que tu me demandais de partir."

[San]"Je l’ai vraiment fait."

[Akogare]"Non. De partir. Vraiment."

San se tait. Elle se tourne vers moi, une mèche glissant sur son front. Elle sourit et fait mine de hausser les épaules.

[San]"Si dès que tu me gonflais je te virais, tu serais partit avant de rentrer."

Elle ne me quitte pas du regard. Finalement, elle soupire et se rapproche de moi, posant sa main sur mon torse et son front contre le mien.

[San]"Tu es vraiment très jeune."

[Akogare]"Tu disais exactement ça."

[San]"Même dans tes rêves je suis clairvoyante, dingue, non ?"

Je sens ses lèvres se presser contre ma joue.

[San]"Ce n’est pas forcément un défaut."

Elle reste contre moi, en silence. Je ferme les yeux. Je ne sais plus exactement quand je me suis endormi. Mais San a débuté une longue explication sur ce qui faisait une partie de mon charme, qui était lié d'une étroite façon à tous mes abominables défauts, mais je me suis endormi entre temps. Comme une masse, d'un coup. Avec comme fond sonore la voix douce de San. Cela faisait longtemps que l'on avait pas dormi en échangeant quelque chose.
Pardon ? Qu'est-ce que j'échange ? Et bien... La chaleur de mon corps. Paf, dans ta tronche, persifleur !
Il n'empêche que je suis sûr qu'elle me réveillera en me secouant l'épaule et en me faisant - sans le vouloir, je te le promets Ako ! - tomber du lit.
Je suis jeune, mais pas encore trop con hein.

Enfin, pas tout le temps du moins.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 1 Sep - 16:19

Péniblement, j'ouvre les yeux. Je ne l'aurais pas fait si San - enfin, j'ose espérer que c'est elle - n'avait pas sa main glaciale sur mon pauvre torse mal protégé par une couverture traîtresse.
Je cherche à stabiliser ma vue, découvre une San rayonnante. Je crois que j'essaye de dire quelque chose, afin de lui demander avec grâce et éloquence des explications quant à son geste que je pourrais facilement prendre comme une agression physique et sans pitié. Mais, un marmonnement inaudible s'échappe. Marmonnement qui, comble de l'exaspération, déclenche le rire de San.


[Akogare] - S'tu veux ?

Elle incline sa tête sans me répondre, semblant attendre que l'illumination me vienne, toute droit descendue du ciel. Je cherche à assembler mes pensées. Devant mon efficacité toute matinale, San m'aiguille.

[San] - Quel jour on est ?

On n’est pas jeudi, c'est la seule chose dont je suis sûr. Le jeudi, c'est la journée que je sacrifie à faire des courses, vous savez, cette journée sempiternelle où l'on s'arrête devant chaque boutique, avec une adolescente pendue au bras qui fantasme devant des vêtements - trop grands pour elle, mais on ne le dit pas - qu'elle - et moi - ne pourra jamais acheter.

[Akogare] - Lundi ?

[San] - Mardi, mais on s'en fout.

[Akogare] - Faudrait savoir ma grande.

Ses épaules s'affaissent avec une sorte de retenue polie, comme pour ne pas m'enfoncer davantage.
Je sens comme une sorte de... picotement, dans ma tête. Il y a bien quelque chose dont je devais me rappeler aujourd'hui. J'y pensais même hier avec insistance, mais les brumes matinales me retiennent toujours prisonniers.


[Akogare] - Oh...

[San] - Oui ! C'est ton anniversaire ! Bon anniversaire !

Elle me saute - et je pèse mes mots - dans les bras, me renversant au passage. Ma tête heurte non sans violence le mur, je grogne mais elle s'en fout, trop occupée à chercher et mon cou, et mes lèvres. Je la laisse faire, ou pour être tout à fait honnête, je suis incapable de faire autrement. Et puis, il y a situation plus mauvaise, non ? Un réveil certes brutal, mais qui a ses bons côtés.

San me contemple avec ce sourire victorieux, assise sur mon torse, à jouer avec mes cheveux.


[San] - Qu'est-ce qu'on va faire ? Hein ?

[Akogare] - On va faire la fête, se saouler un coup, et s'oublier dans les buissons.

[San] - Génial ! Nous allons oublier tout romantisme et faire l'amour dans les champs !

[Akogare] - Le romantisme tue l'amour, c'est bien connu.

San s'écarte, toujours souriante. Elle est habillée et impatiente, pour ne pas dire fébrile. Je descends les escaliers en me passant une main dans les cheveux. Je me prépare à manger, indifférent au grand frère qui dort - bruyamment - sur le canapé. Ne croyez pas que San a des parents indignes, qui obligent leur pauvre enfant à dormir sur un canapé rouge. Non, non, c'est juste que Nanki est soit pas en état pour négocier des escaliers, soit trop flemmard.
Mais aujourd'hui, c'est simplement qu'il a une conquête - pas vilaine, soit dit en passant - qui repose contre lui.


[Akogare] - Vantard.

Nanki est quelqu'un de prudent. Il ne s'aventure jamais à montrer sa chambre pour une relation qui pourrait être sérieuse. La pauvre fille risquerait d'en être tellement choquée que ça lui couperait ses effets. Ce qui est bien ennuyeux pour le propriétaire.

Je mange rapidement, me grattant nonchalamment le ventre. Bizarrement, personne dans la famille ne semble inquiet de ma présence. Au contraire, ils sont inquiets quand je ne suis pas là. Ils m'aiment, je crois. C'est drôle. Je ne pensais pas me mettre en ménage à quatorze ans, et je ne le pense toujours pas. A fortiori avec les parents de la demoiselle dans la maison.
Mais cela n'a jamais été un souci. Enfin, parfois, oui. Par exemple pendant les engueulades familiales, ou je n'ai pas ma place. Heureusement, je n'en ai jamais été l'un des déclencheurs, je suis simplement spectateur.

Après, je ne sais pas comment cela évoluera. Peut-être qu'avant d'atteindre les vingt ans, nous nous installerons à part, moi et San. Si nous sommes toujours ensemble, ce qui n'est pas aussi certain qu'il n'y paraissait aux premiers jours. N'allez pas croire que cela se passe mal entre nous, bien au contraire. Mais ne dit-on pas que qui veut aller loin ménage sa monture ? Et moi, je veux aller loin.
Je préfère viser trop haut, être certain de ce que je vaux.

Je range, vais la vaisselle dans les grandes lignes. J'entends un bruissement de couverture à côté. Manquerait plus que la nana débarque, à moitié défringuée. Ce serait une situation certes profitable, mais sans doute gênante. Pour elle.
Mais en vrai gentleman, je fais plus de bruit que je ne le devrais pour être certain que l'on sache que je suis là. Quand je sors, ils sont toujours enlacés, aussi je remonte en vitesse vers le lieu le plus apaisant de cette maison, la salle de bain.

Je remplis la baignoire et me plonge dedans. San vient un peu plus tard, s'asseyant contre un meuble.


[San] - Nanki est en bas ?

[Akogare] - Oui.

[San] - Seul ?

Je lui souris.

[Akogare] - Pas vraiment.

Elle hoche la tête. Elle n'est pas chiante comme soeur, j'ai vu pire. Elle tire sur un cordon de sa jupe, rêveuse.

[San] - Combien de temps qu'on est ensemble ?

[Akogare] - Question de traître ça.

Elle me sourit, pendant que je tente de trouver la réponse. Finalement, je hausse les épaules.

[Akogare] - Plus d'un an. Deux même.

[San] - Ce doit être ça.

Deux ans ? Je n'en suis pas persuadé, ça semble énorme quand même. C'est le deuxième anniversaire que je fête avec elle. On n'en a fêté qu'un pour elle. Pourquoi ? Je sais plus. Enfin, pas grave, de toute façon une date n'est qu'une date.

Je sors, m'enroulant dans une serviette chaude. Une fois habillé, nous sortons, prenant garde à n'éveiller personne. Il faut dire qu'il est très tôt. Les rues sont, sans être parfaitement vides, peu fréquentées. Quelques regards, des sourires et hochements de tête en guise de salut, nous marchons en silence.
Nous arrivons au Parc. Les lieux sont vides, nous nous asseyons sur un banc, nous jetant quelques regards à la dérobée. Je souris.


[Akogare] - Il y a un an, ma vie s'arrêtait ici.

[San] - C'est vrai...

Cet endroit à encore l'odeur de mon sang pour moi. Il paraît que l'affaire a été étouffée rapidement, tellement bien que même un certain nombre de gradés ne furent pas mis au courant. Et puis, avec le Hokage qui n'est pas là et le désordre hiérarchique qui règne, inutile d'espèrer quoique ce soit.
Au final, cela valait mieux pour tous. Déjà bien trop de monde sont au courant sans l'être. Qu'ils ne comptent pas sur moi pour leur en dire davantage. Je songe vaguement à Kitana, qui était tellement intéressée. Je m'en fous. Je m'en fous vraiment. Je ne suis pas une expérience médicale, je ne suis pas un miraculé.
C'est mon expérience, et je ne la partage avec personne. Elle est à moi et à San, à personne d'autre. Médecin, gradés, intellectuels, peu importe. Je ne dirais rien, je le sais. Que dire de toutes façons ? On risquerait surtout de me juger inapte.

Ce serait tentant. Qu'Akogare Hyuuga, le futur de toute une famille, soit définitivement écarté de la vie de shinobi, jugé inapte par ses pairs.


[Akogare] - Et la tienne aussi.

Elle sourit sans répondre.

[San] – Je ne crois pas avoir perdu quelque chose.

Je ne sais pas quoi dire, je préfère me taire. Elle posa sa tête contre mon épaule, nous contemplons les arbres silencieusement plantés devant nous. Quelqu’un disait qu’aimer ce n’était pas se regarder l’un l’autre, mais regarder dans la même direction. J’aime bien cette phrase, elle sonne vrai. C’est le propre des citations je suppose, que de sonner vrai.
Je cherche la main de San, je joue avec la bague qui lui enserre l’index. Un simple anneau en faux argent, sertie d’une tout aussi fausse pierre, le genre de babiole qu’affectionnent les adolescentes.

Je ne peux m’empêcher de penser au futur. San aussi. On y pense chacun de notre côté, sans oser s’avouer nos conclusions. Pourtant un jour, nous serons face à elles. On pourra leur cracher dessus ou les maudire, elles seront là, et c’est d’un œil suffisant qu’elles nous dévisageront, nous, qui avons tenté de leur échapper.
Je redoute ce jour.

Parce qu’un jour, je mourrais. Tôt, très tôt. J’atteindrais les vingt ans, peut-être, avec un peu d’adresse. La trentaine ? Je ne me vois pas à trente ans. Je suis conditionné pour ne me voir qu’adolescent, un éternel enfant dans un sombre jardin de chardons roses. Et je me piquerai. Et je tomberai. C’est fatal, ce jour doit arriver. Personne ne sera là pour m’aider, quand ça arrivera.
J’ai toujours été seul face à la mort.

Non. Non, c’est faux. San était là à chaque fois. Oui, elle était là. Elle me tirait vers le haut, me sermonnait gentiment quant à ma velléité de mourir.

Mais, je sais qu’un jour je ne pourrais plus l’entendre. Déjà trois fois que j’échappe à la mort, c’est plus que beaucoup n’oseraient l’espérer. Je suis doué, je suis né pour vaincre. Je ne suis pas un blé que le vent vient faucher, je ne suis pas un chêne que l’on déracine. Toutefois, la mort plantera un jour ses griffes dans ma chair et elle me fera payer ma chance passée.

J’éloigne ses pensées. Ses pensées qui doivent tourmenter San aussi, parfois, la nuit quand elle me regarde dormir. Pour ne pas la déranger, je fais semblant. Je fais semblant pour ne pas voir ses larmes.


[San] – On marche ?

Je sursaute.

[Akogare] – Oui… Oui, bien sûr.

Je me lève, peut-être trop précipitamment, peut-être d’une manière trop appuyée. San me sourit, de ce sourire rassurant que je n’ai vu que chez elle et chez Tenshi. Nous avançons, cette fois c’est elle qui trouve ma main. Le vent est encore endormi.

[San] – Tu pensais à quoi ?

[Akogare] – A mon avenir.

[San] – Et tu l’envisage comment ?

Le romantisme tue l’amour.

[Akogare] – Je le vois rouge.

[San] – C’est une bonne couleur.

Je souris, intimement persuadé qu’elle savait parfaitement où je voulais en venir.

[Akogare] – Et toi ? Tu pensais à quoi ?

[San] – A rien.


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Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptySam 2 Sep - 0:19

Nous passâmes la journée ensemble. J’oubliais pendant l’espace de vingt-quatre heures toute une vie. Nous avons parlé. Beaucoup.
Il fait nuit. Il doit être un peu plus de deux heures du matin, je ne sais pas trop. On a quitté un bar confortable. L’âge n’est pas une notion importante, d’autant que je n’ai pas une carrure d’enfant de onze ans, sans fausse modestie.
C’est amusant, ma vie tourne différemment, je le vois, et pire, je le sens. Par exemple, je viens de passer une journée tout à fait plate pour un shinobi de base, dirons nous, et pourtant nettement plus intéressante et enrichissante que les autres. Je crois que je suis arrivé à un certain équilibre, plutôt solide de ce que nous avons pu voir. Un mélange entre vie professionnelle et sentimentale. Je suis assez fier de moi, ou de nous, pour être exact.

Nous sommes dans une rue large. A la lumière des quelques réverbères, nous avançons. San me parle d’une fille, dans le bar, tout à l’heure. Il paraîtrait – et je vous assure, croyez moi bien, que je n’ai rien vu – qu’elle avait une minijupe à la limite de la bienséance.


[Akogare] – Tu en as aussi.

J’avoue, la phrase m’a échappé. Mais elle dira ce qu’elle veut, elle en a aussi. Elle me dévisage, les sourcils haussés et la bouche entrouverte, coupée dans son élan.

[San] – Oui, mais elles me vont, à moi.

[Akogare] – C’est pas faux.

[San] – J’ai galérée pour ton cadeau.

Mon cerveau, le fourbe, fait la liaison entre les jupes et mon cadeau. Je suppose que mon regard m’a trahi, puisqu’elle poursuivit tout de suite.

[San] – C’est à la maison.

Je ne saurais pas dire si je suis soulagé, ou carrément plus angoissé. On dira que je suis dans un état intermédiaire. San se tortille légèrement – mais avec insistance – les doigts et le pli de sa robe. Je crois que je chute lentement dans l’angoisse.

[Akogare] – Ah oui ?

[San] – Euh... Enfin, tu verras. J’ai pas eu l’idée seule, en fait, et euh… je te ferai un cadeau plus… enfin, tu vois ?

Je secoue mécaniquement la tête, mon esprit s’arrêtant sur cette maison qui se rapproche, pointée du doigt par la lumière blafarde de la lune et celle, plus agressives, de la ville.

Nous sommes devant la porte. Pas de bruits filtrés, le silence et la pénombre. San est en face de moi, son regard sans aucun doute un peu fuyant. Puis un sourire mal assuré se fige sur ses lèvres avant qu’elle ne trouve la force de lever les yeux vers moi.


[San] – Il ne reste plus qu’à ouvrir la porte, alors.

[Akogare] – Je flippe.

[San] – Faut bien.

Elle pose sa main sur la poignée. Son sourire se fait plus fort, alors que je cherche fébrilement des bribes de souvenirs qui pourraient m’indiquer la voie. Mais rien ne vient. Elle ouvre la porte, me fait signe d’entrer. Je m’exécute, non sans lui avoir lancé regard en biais auparavant. Elle me répond d’un clin d’œil complice.

Je rentre. La pièce est plongée dans les ombres, mais je suis plus sensible que les gens normaux. Après tout, je suis ninja. Il y a des gens dans cette salle, et je me surprends à penser qu’un coup de Byakugan et je saurais tout. Pourtant, ni moi ni Tenshi n’avons envie de faire quoique ce soit.

Je marche donc tranquillement, sur quelques mètres. San pose sa main sur ma taille, sa tête se pose sur mon épaule. Je ressens plus que je ne vois son sourire.


[San] – Bon anniversaire, Ako.

[Akogare] – C’est dans les films qu’ils font ça.

[San] – Oui.

Ses lèvres effleurent ma joue, les lumières s’allument de concert, m’aveuglant plus qu’autre chose.

[???] – Bon anniversaire, Ako !

Le pire fut la note finale de mon nom, qui se poursuivit longtemps, mais en vérité, sur l’instant je n’y pensais pas. J’ouvre les yeux, un sourire est apparu sur mon visage tandis que je découvre les personnes, pour la plupart debout, qui me font face. Nanki, sa copine matinale, les parents de San. Haraguoi, aussi. Son fils. Mon père. Ma mère. Des cousins, cousines. Mashiro. Dans l’ombre, Tael. Je la reconnais immédiatement. Son maintien, son manteau, son bras que je devine absent. Le visage nu, elle me sourit, la tête très légèrement inclinée. Pourquoi, pourquoi ne porte t-elle pas son masque ? Pourquoi est-elle là, à mon anniversaire ? Pourquoi suis-je heureux de la voir, sans davantage d’explications ?
Des sourires, des yeux rieurs, heureux.

Je reste figé, la bouche entrouverte. Je la referme doucement, j’ai les yeux qui piquent. Ils s’approchent, certains, Nanki. Il me touche le bras, je lui souris bêtement, ce sourire que seule la surprise nous prête. San reste avec moi, me force gentiment à avancer. J’observe ces gens, ces gens que je connais et que j’ai appris à apprécier. A aimer ? Oui, aussi. Sans doute.


[Akogare] – Et bien… merci…

Je souris largement. Certains, en pareilles conditions, arrivent à faire de l’humour. J’en suis bien incapable, aucun trait d’esprit, aucune plaisanterie sucrée ne vient. Mais, personne ne s’en formalise, loin de là.

[Nanki] – On a lambiner trois plombes ! Je veux même pas savoir où tu étais avec ma soeur.

[Mère de San] – Nanki…

En quelques secondes, je suis plongé dans cette ambiance si caractéristique qu’est celle de la famille. Mes parents sont un peu à droite, je m’approche d’eux. Combien de temps que je n’ai plus vu leur visage ? Je ne sais plus avec précision, c’est comme un beau tableau qui aurait sombré dans l’eau, avant d’être repêché par un marin aviné. Les couleurs se mélangent, les teintes changent, le tableau acquiert une beauté nouvelle, comme une mue miraculeuse et inespérée.

San fait mine de rejoindre le débat posé par sa mère.


[Akogare] – Euh, salut.

Kibishisa m’observe un moment de bas en haut, prenant – j’en suis certain – une quantité de notes mentales. Enfin il s’approche et me serre contre lui. Je souris à ma mère que j’aperçois au dessus de l’épaule de mon père, ce qui me fait réellement prendre conscience que j’ai grandi.

[Kibishisa] – Ako…

Je ne pensais pas que sentir la larme de mon père contre ma joue me blesserait autant. Je ne suis d’ailleurs pas certain que le terme de blessure soit approprié, mais c’est ainsi que je le sentais. Comme une lame qui descend lentement, sinueuse, s’appropriant les courbes de mon visage pour mourir sur ma joue. Une lame qui n’aurait d’autre but que de fendre une armure rouillée.
Il me lâche, me regarde de nouveau.


[Kibishisa] – Tu as pris des forces, c’est bien. C’est bien.

Il me sourit, ma mère vient. Je suis plus grand qu’elle, désormais. C’est amusant. Amusant, et un peu triste je suppose. Après tout, d’un certain point de vue purement métaphorique, je domine à présent une partie de mon existence. Mon adolescence se soustrait à l’emprise de l’enfance, je deviens autre, pour devenir moi, au final.
Je l’embrasse. Nous formons un cocon du passé, perdu dans une salle qui retient sa respiration. Je suis heureux qu’ils soient là, je suis heureux de pouvoir de nouveau les voir, leur sourire. Cela me manquait.


[Mère] – On a hésité à venir.

[Akogare] – Je suis content que vous soyez là.

L’expérience m’a apprit que pour être certain qu’une personne sache quelque chose, il fallait le lui dire.
Nous parlons peu. Je leur indique de ne pas revenir sur le passé, sans toutefois le formuler ainsi.

Nous revenons vers San. J’apprends qu’ils avaient préparé cela depuis longtemps, plusieurs semaines. Visiblement, cela ne fut pas évident. Mais, Haraguoi s’est occupé de beaucoup de choses. Je le regarde parler avec le père de San, souriant, puis je regarde cette dernière, en face de moi. Je me demande quelles ont été leurs relations à tous les deux. Après tout, c’est Haraguoi qui a failli la tuer, il y a un an. Je secoue la tête, Mashiro se poste entre nous.

[Mashiro] – Une année de vice de plus, mon petit Ako.

J’ouvre la bouche mais ne dis rien. Mis à part San, je suis le seul à pouvoir le voir.

[Mashiro] – Quatorze ans ? Mmh… Nous travaillerons ton style général cette année mon grand, il serait malséant que quelqu’un de ton acabit présente aussi bien qu’un pêcheur tombé à l’eau.

[Mère de San] – Le gâteau maintenant !

[San] – Les gâteaux, en fait…

Je me retrouve assis sur le canapé, Nanki place sa sœur à côté de moi avant de se saisir – l’infâme ! – d’un appareil photo.

[Nanki] – Comme ils sont mignons !

Je cligne plusieurs fois des yeux, avant d’être agressé par une nouvelle volée.

[San] – Nanki, tu fais chier !

Heureusement pour nous, l’amie intime de Nanki vient nous soulager de ce dernier. La mère de San revient, épaulée d’un de mes cousins – je crois que c’est un cousin – avec pas moins de quatre gâteaux. Elle les pose devant nous, m’équipe d’un couteau tout en s’attelant à la tâche.

[San] – Le mien a brûlé.

[Akogare] – Oh, tu l’as jeté ?

[San] – Non, tu es en train de le couper, là.

J’aurais dit du chocolat, mais en effet, vu de près on ne peut plus se tromper. Je lui souris et, hypocrite, murmure.

[Akogare] – Il est vachement réussi.

Nous mangeons, tout le monde parle. Je ne cesse de tout observer, c’est tellement étrange. Je n’aurais pas cru une telle situation possible, et pourtant, je ne rêve pas. Mon père et bien en train de parler avec la mère de San, Haraguoi est bien en pleine discussion avec Jineryo, Nanki et sa copine, et Mashiro converse bien avec Tael. Tael. Son regard croise le mien, elle m’adresse un sourire avec peut-être, je n’en suis pas sûr, un clin d’œil. Je lui souris à mon tour, curieux malgré moi.

Le plus étrange, c’est que tout le monde à l’air de se connaître. Personne ne s’encombre de titre ou de noblesse. Je repère mes cousins, je me demande si ils sont venus de leur propre chef. Certains sont très jeunes, pas plus de dix ans, d’autres sont plus âgés, pouvant aller jusqu’à la vingtaine pour l’une d’elle.

Je profite de cette ambiance. Je parle à certains d’eux, discute avec Haraguoi et Jineryo. Il n’y a plus de rivalité, entre nous, d’ailleurs je ne saurais pas dire si il n’y en a jamais eu.

Puis vint l’heure des cadeaux.

J’étais, et je crois pouvoir le dire sans honte, très proche des larmes. Ce n’est pas tant la teneur des cadeaux, ou le fait de m’offrir quelque chose qui me touchait, non, c’était plus intime et par conséquent, plus profond.
Par exemple, les parents de San m’offrirent une clef de la maison. C’était la portée symbolique du geste qui me saisissait plus que d’avoir une pièce d’acier entre les doigts. Je les remerciais d’un signe de tête, ému par leur sourire sincère.
Le cadeau de San me surprend, lui aussi. C’est une bague, un anneau en argent, avec une fine ligne en or au milieu.
Elle me demande environ quatre fois, en l’espace d’une vingtaine de secondes, comment je la trouve. Force est de constater qu’elle me va parfaitement.

Même Haraguoi avait un cadeau, c’est dire. Mashiro se contenta de me dire que cette année, il sauvera mon apparence des limbes de la médiocrité. Puis, lentement, l’anniversaire s’essouffla et la fatigue ressurgit. Les parents de San nous quittèrent, puis les miens.


[Kibishisa] – Au revoir, Ako. On te reverra ?

[Akogare] – Il y a des chances. Je passerai sans doute, de temps en temps.

Mon père sourit, sa main quitte mon épaule. Il sort, après avoir souhaité la bonne nuit à San et le reste des personnes.
Ma mère m’embrasse, me murmurant quelques mots à l’oreille. Je souris, lui lançant un regard amusé. Elle embrasse également San, qui est à ma droite.

C’est bien qu’ils aient été là. Ils tiennent une place importante dans ma vie, malgré tout. Les cousins leur emboîtent le pas. Mine de rien, je suis assez fier de connaître leur nom à tous. Les plus vieux – et vieilles – me dévisagent avec une sorte de curiosité aimante, c’est amusant cela aussi. Ils partent, je les regarde s’éloigner. Haraguoi et Jineryo les suivent. Je crois que c’était la première fois que je voyais le jeune adolescent sourire.

Je me retourne en fermant la porte. San me regarde, une lueur étrange dans les yeux.


[Akogare] – Quoi ?

[San] – Rien, ça m’a fait bizarre de te voir avec ta famille. Ca m’a fait… plaisir, en fait.

[Akogare] – Plaisir ?

Elle sourit, mal assurée.

[San] – Je t’expliquerai plus tard.

Tael s'entretient avec Nanki. Elle est tranquillement assise sur la table, élégante dans son maintien, reine parmi les enfants. Mashiro me sourit.

[Mashiro] – Nous nous reverrons, mon petit Ako. Bientôt, je suppose, mais rien ne presse. Passe une bonne nuit. Toi aussi, San.

Il lui fait un clin d’œil avant de s’éclipser. Je n’ai pas eu le temps de parler à Tael, depuis le début de la soirée. Elle s’est tenue avec une certaine maîtrise loin de moi, sans que cela se voie. Juste assez pour que je ne l’interpelle pas, en vérité.
Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptySam 2 Sep - 12:14

Elle se tourne vers moi, me sourit avec un naturel désarmant. Je n’arrive pas à me faire une idée précise sur le lien que nous avons. Je me rends compte que j’ai des relations ambiguës avec la gente féminine.

[Nanki] – Bon, on va aller se coucher nous.

Sa main descend se loger à la taille de sa belle. Il se tourne vers Tael.

[Nanki] – Ravi de vous avoir rencontré en tout cas !

Elle sourit, son murmure est caressant, ce sont les premiers mots que je l’entends prononcer.

[Tael] – Plaisir partagé, Nanki. Bonne nous à vous deux.

Il sourit largement, avec peut-être cet orgueil propre au mâle qui expose, sous couvert d’inconscience, celle qui lui fera aimer la lune.
Son regard rencontre le notre et il déclare en se levant :


[Nanki] – Et vous, pas de cochonneries sous le toit familial hein, j’vous ai à l’œil !

[Future victime pas innocente pour un sou] – Bonne nuit !

[Akogare] – Bonne nuit…

Nous sommes seuls avec Tael. Je la regarde, curieux et étrangement grisé de cette proximité. Du pouvoir que j’ai à cet instant, je peux lui parler, elle ne fera rien pour se défiler. J’ai beaucoup de choses à lui demander, je le sais, mais là, là je n’ai plus rien. Sous ses yeux noirs, sous son sourire singulièrement espiègle, je n’ai plus rien.

[Tael] – Belle soirée, non ?

[Akogare] – Oui, c’est vrai.

Elle sourit, attendant que je lui pose la question qui me brûle les lèvres. Elle l’attend avec peut-être un mélange malsain de plaisir et d’appréhension.

[Akogare] – Je ne pensais pas vous trouver là.

Elle n’a pas quitté son manteau. Je ne l’imagine pas sans. Je me doute que ce n’est pas pour cacher son bras manquant. Tael possède une beauté rare, puissante et naturelle. Même estropiée, elle brille. Elle est impressionnante, vraiment.

[Tael] – Je t’en prie, tutoie moi. Pour te répondre, je ne pensais pas non plus venir. Mashiro m’a, avec subtilité, soumit l’idée. Et, au dernier moment, j’ai décidé de rejoindre le petit attroupement des personnes qui t’aiment.

Devant mon silence, San poursuit.

[San] – Vous pouvez voir Mashiro ?

Le sourire de Tael s’élargit davantage, découvrant une rangée de petites dents parfaites.

[Tael] – Ce que j’apprécie le plus chez les adolescents, c’est qu’ils sont persuadés d’être les seuls possesseurs de choses pourtant éternelles. Je trouve ça extrêmement touchant.

Mashiro est une antiquité ? Mais, alors que je m’apprête à le demander, une autre question passe devant, sans prévenir.

[Akogare] – Ton masque ?

[Tael] – Chez moi. Il n’a plus... la même importance que par le passé. Je n’ai plus à me cacher quoique ce soit. Je te raconterai un jour, si tu veux.

Elle sourit, toujours cette aura de mystère, ce charme ténébreux. Je hoche la tête lentement.

[Tael] – Mais je vais y aller, moi aussi.

[Akogare] – Attends. Qui es tu, pour moi ?

Une étincelle s’allume dans ses beaux yeux. Elle hausse avec une nonchalance élégante les épaules, et murmure.

[Tael] – La vraie question serait plutôt : qui es-tu pour moi ?

Sans plus d’explication, elle me tourne le dos. Sa main effleure le visage de San, s’arrête sur le bijou qui lui enserre le cou, ce bijou trahi par un décolleté trop plongeant. Elle le tient un bref instant dans entre ses doigts et murmure :

[Tael] – Très bel objet.

San sourit, sans trop savoir quoi dire.

[Tael] – Oh, avant que je n’oublie, ton cadeau.

Elle retire sa main, la plongeant dans son manteau. Elle n’a pas à chercher longtemps, elle sort un petit paquet. Tael me sourit, et je le prends.

[Tael] – Toi non plus, tu n’as plus rien à cacher, Akogare. Bonne nuit à vous deux, et à bientôt, peut-être.

Elle s’en va sans se retourner, les plis de son manteau claquent une dernière fois avec un étrange sourire.

[San] – On monte ?

Je secoue la tête et regarde autour de moi. Mes yeux s’arrêtent sur San. Je lui souris, et l’embrasse, poussé par une impulsion soudaine, irrépressible.
Elle hausse les sourcils, mais répond à mon baiser.


[Akogare] – Oui, on monte…

Un sourire étire lentement ses lèvres, sa tête inclinée comme pour deviner ce que je cache. Nous montons, prenant garde à ne pas faire de bruit, plus par habitude que par courtoisie nocturne.

San allume la lumière en s’étirant. Sans davantage de considération pour ma pudeur toute relative, elle ôte sa robe avant de s’engouffrer dans la salle de bain.


[San] – Il est quelle heure ?

[Akogare] – Bientôt cinq.

Elle ressort un peu plus tard, une serviette autour des cheveux et enveloppée dans un épais peignoir. Elle s’assoit à mes côtés, sur le rebord du lit. Ses lèvres cherchent les miennes. Je les recueille avec cette délectation engourdie de l’amoureux fatigué et heureux. Les baisers à cette heure ont un goût particulier, comme si nos sens étaient exacerbés par l’heure tardive. Comme si c’était la première fois que l’on embrassait, maladroit et desséché. Un nouveau sourire, elle a les yeux clos, quelques marques de son maquillage demeurent sur ses cils.

[San] – Tu as envie de dormir ? Moi non.

J’aime bien cette façon qu’elle a de demander quelque chose, tout en te donnant les pistes d’une réponse. Je hausse les épaules et lâche, en m’allongeant :

[Akogare] – Pas vraiment en fait. Viens.

Elle se loge contre moi et je résiste à l’invitation de son peignoir, qui désigne non sans malice les prémices d’une poitrine.

[San] – Tu ne l’ouvres pas ?

[Akogare] – Pardon ?

Ton peignoir ? Tu veux que j’ouvre ton peignoir ?

[San] – Le cadeau de la femme qui voit Mashiro.

[Akogare] – Oh…

Je souris et cherche le paquet. Je le pose sur mon ventre en redressant légèrement la tête.

[Akogare] – Je me demande ce que ce sera.

[San] – C’est qui, cette femme ?

Je lui jette un œil.

[Akogare] – Elle s’appelle Tael. Je… ne sais pas trop qui elle est.

Je déchire le papier-cadeau soigneusement confectionné. Un petit boîtier en bois ouvragé apparaît, et ma main hésite au moment de l’ouvrir. San me dévisage, sans me presser. Ses doits se contentent de se poser sous la boîte, sur mon ventre.

C’est une ficelle vermeille, pas très épaisse mais suffisamment pour servir de collier. Je la lève avec lenteur. Un scintillement me caresse le visage. Je poursuis mon geste, je sens San qui se redresse sur un coude.
La chaîne retient une pierre précieuse aux éclats qui virent du bleu au violet. Elle a une forme saisissante : comme une dague, en plus petit. Une sorte de triangle arrondi. Je ne suis pas sûr que l’on puisse s’en servir comme étant une arme, même si elle semble tranchante. L’objet est sincèrement beau, une beauté antique. Je ne sais pas ce qu’elle représente pour Tael, je ne sais pas pourquoi elle m’en fait don à moi, il n’y a aucun petit mot, dans la boîte. Il n’y a que cette dague de cristal, ce joyau d’azur éclatant.
Tael répond à mes questions en m’en proposant d’autres. Nous jouons à un bien étrange jeu, elle est moi. En y pensant, je pourrais la rapprocher à Tenshi. Elles m’intriguent. Physiquement, oui, c’est vrai, mais mentalement aussi.

San pose sa main sur la mienne, elle caresse la dague avec douceur. Sa peau rencontre la mienne, nos doigts unis autour d’un joyau mystérieux et inconnu, mais que j’aime. Il possède une vie, on le sent rien qu’en posant nos yeux dessus.

San me l’accroche autour du cou, souriante. Elle ne quitte pas l’objet, captivée.

Je ne me sens pas différent avec cette pièce autour de mon cou. Mais elle me rassure, je crois. Sentir cette fraîcheur douce sur mon torse, sentir les doigts chauds de San qui la surligne, cela m’apaise sans que j’en aie besoin.

Quelques secondes s’écoulent, avant que nous ne reprenions notre discussion. Nous abordâmes des sujets aussi divers que Tael, Nanki, les jupes étroites et les peignoirs souriants.


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Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyDim 15 Oct - 23:54

[Avertissement : séquence sexuelle explicite.]

[San] – Qu’est-ce qu’y a ?

Cela faisait une petite minute que je la dévisageais en silence. Nous sommes en plein été. J’avais oublié à quel point j’aimais cette saison. Le printemps est trop timide, trop doucereux. Il est jeune, un peu fourbe, cruel comme un enfant. Une enfant, plutôt. Le printemps est féminin, pour moi. Une vraie gamine, adorable et ignorante.
L’été est différent. Il est martial. Dur, mais sans haine. Il y fait chaud, et puis, c’est la saison des jupes, ceci dit, bien sûr, sans la moindre arrière-pensée.

J’ai passé les derniers mois à régler ma vie comme je l’entendais. Je ne m’entraîne que pour garder une forme olympienne. J’ai arrêté de me questionner au sujet de la dague de Tael. J’ai essayé de retrouver cette dernière, en vain. Mashiro m’a dit qu’elle était partie, qu’elle ne reviendrait peut-être pas. Il était inquiet je crois. Je me suis interrogé sur l’utilité de la dague, mais je crois que son pouvoir est uniquement symbolique. Il ne me pousse pas de grandes ailes quand je la caresse, et jamais aucun halo bleuté ne m’entoure quand je la presse contre moi.
L’objet reste naturellement beau. Je ne suis pas certain qu’il soit en cristal véritablement. San l’a déjà fait tomber sans qu’il ne se brise. Pas même une fissure, ou le plus léger défaut. Il reste bleu, avec ses reflets étranges, particulièrement quand le soleil le traverse.


[San] – Eh...

Elle me pousse doucement avec son poing.

[Akogare] – C’est un défi ?

Elle écarquille les yeux, surprise. Sa bouche s’ouvre, et reste ainsi sans qu’aucune parole ne daigne sortir. Je la pousse alors tout aussi doucement, en la regardant dans les yeux.
Un début de sourire se forme sur ses lèvres, avant qu’elle n’amorce un geste vers moi afin de, je le suppose, me mettre à mal. Nous sommes sur le lit quand le duel commença.

Bien sûr, j’affirmais une fois de plus ma pleine dominance de mâle.

San me regardait, sa tête reposant sur le matelas. Je suis à cheval sur elle, serein, regardant autour de moi. Elle s’agite faiblement, en riant. Ses yeux ambrés sont presque fermés. Elle est belle. Je souris. C’est étrange. Je la regarde, je l’aime, c’est vrai, mais je sais que je pourrais admettre l’idée de la perdre. Je ne parle pas de sa mort, mais de la perdre. De perdre non pas son estime, son respect, mais son amour.

Je veux dire, longtemps, jusqu’à ces derniers jours, San était un appui, une poutre qui m’empêchait de tomber. Je m’en suis aperçu sans aide extérieure, tout seul, alors qu’elle dormait contre moi. C’était terrible. Et je préfère la perdre que de l’utiliser. Si je ne la respecte pas, c’est inutile.
Cela ne veut pas dire que je compte la laisser partir.

Maintenir une relation est plus épuisant que je ne le pensais. Pourtant, c’est plaisant. Flatteur aussi, quelque part, même si mon ego reste en dehors de notre relation, le plus souvent du moins.


[San] – Tu as pris du poids, tu sais ?

[Akogare] – C’est simplement par solidarité.

J’aime quand elle est outrée. Sa bouche prend un pli qui me donne immanquablement envie de l’embrasser.
Elle porte les doigts à sa poitrine, effleurant son collier. Je rencontre ses lèvres.

Je me recule, toujours sur elle. Je soulève son haut rouge avec soin, jusqu’à découvrir son nombril. J’appuie doucement dessus, avant d’y déposer un baiser. Je respire calmement, mes mains découvrant ce corps désirable. Nous aimons ces moments tranquilles que l’on passe tous les deux. Je fini t’ôter son débardeur, elle sourit, son doigt passant sur l’un de mes bras nu.

Au cours des derniers mois, nous avons réellement pris conscience du corps de l’autre. Plus que quelque chose sur lequel on dort, ou que l’on prend plaisir à toucher. Ce n’est pas fusionnel comme relation, mais complémentaire.
Amusant.

Elle retire mon propre t-shirt, avec un soin relatif. Mais j’ai toujours eu le sens des priorités, je me recoifferai plus tard. Elle est assise sur le lit, ses jambes sur le bord et ses bras autour de moi. Nous nous embrassons avec cette vive passion qui caractérise les couples jeunes.

Dernièrement, quelqu’un a dit que j’étais immature. C’était un adulte. Il m’a dit ça, parce que je croyais en ce que j’affirmai, j’y croyais tellement que je réfutais sa thèse à lui. Mais elle était fausse, sa thèse. Il se faisait l’avocat d’une situation qu’il n’avait pas connu, d’une personne qu’il n’avait qu’aperçu.
Il a dit que j’étais immature, parce que je n’ai pas dis qu’il avait raison. Il a dit ça, parce que quand il m’a demandé ce que je retenais de son sermon, je lui ai répondu que dans la vie, il fallait accepter de se faire enculer par les plus forts.

J’ai mal pris son insulte, sur le moment. Toutefois, peu de temps après, j’admettais totalement être immature. J’ai le temps de penser à ma maturité. Pour le moment, je lui préfère la passion.

Je suis dernière San, mon torse contre son dos doucement cambré. Ma main descend entre ses cuisses, elle à la tête légèrement inclinée vers mon épaule. Je goûte et respire chacun de ses gémissement, joyeusement excité. Je lui embrasse le cou, caresse sa poitrine dénudée, la serre délicatement tout en insistant plus fermement avec mes doigts.

Souvent, je me suis dis que ma vie était étrangement distendue. Elle était, de mon point de vue, irrégulière. C’est faux. Elle n’a pas à être droite, ma vie n’est pas un poteau planté dans un désert triste. C’est plus un bateau balancé au gré des vagues et des vents. Pourtant, il y a toujours un capitaine à la barre, et ce capitaine là n’est pas près de lâcher l’affaire. Bien sûr, il y a des hauts et des bas, bien sûr je n’ai pas toujours la pêche, l’énergie nécessaire à faire ce que je voudrais. Mais je profite des instants où je suis en haut, et je repense à ce moment quand je suis en bas.

Les lèvres de San reposent mon épaule, toute volonté ou force semble les avoir momentanément quitté. Elle ne bouge pas beaucoup, sa respiration est sensiblement plus lourde qu’auparavant. San a du mal à se mouvoir, elle se dégage en douceur avant de se tourner vers moi, un beau sourire s’affichant à mesure que son regard remonte vers mon visage. Je le lui rends, contemple mon pantalon qui repose désormais au pied du lit.

J’étais allé à une sorte de librairie, où l’on vendait une tonne de livres. Je n’ai jamais été un féru de la littérature. Je déambulais dans les rayons, observant les couvertures des ouvrages. Certains étaient très vieux, tellement que je me refusais à les prendre, de peur de les voir s’effeuiller sous mes doigts. Puis je suis tombé sur deux affiches côte à côte qui m’ont marqué. L’une représentait une jeune femme, bien faite de sa personne, aux bras d’une entité mécanique, partageant avec elle un baiser passionné. Il y avait quelque chose de touchant, de gentiment désespéré dans ce geste. Ils n’étaient pas du même monde et pourtant ne pouvait refreiner leurs impulsions.
L’autre était plus lumineux, plus éclatant. C’était encore un couple. La femme semblait furieuse, on ne voyait qu’une partie de son visage mais son œil seul dénonçait la colère qui l’animait. Ses bras reposaient le long de son corps, ses poings étaient fermement serrés. L’homme la tenait, un sourire aux lèvres. On sentait qu’il profitait de son pouvoir, qu’il savait que la fille l’aimait. Mais on ne savait pas si lui l’aimait en retour. C’était deux visages différents de l’amour, différents, mais semblable. L’homme était soit une entité mécanique qui n’est peut-être pas animé des mêmes sentiments que nous, l’autre un homme souriant, qui paraissait détestablement calculateur et froid.
Quand j’ai vu les deux couples ensembles, je me suis dis que le robot avait quelque chose de plus humain, et c’était cette étrange passion qui créait cet effet.

Nous goûtons avec un plaisir complice notre nudité. Le corps de San est tiède, doux. Mes doigts remontent le long de sa taille, s’arrête au niveau de l’aisselle. J’approche mes lèvres de son sein palpitant, battant et narguant ma bouche trop avide. Elle soupire, je sens ses jambes se détendrent sous moi, s’écarter très légèrement pour épouser mon propre corps. Elle m’appelle, me réclame avec ce langage silencieux, strictement corporel, terriblement insistant. Et je joue avec elle, sachant très bien quelle était ma limite pour ce duel-ci.

Elle est très brève.

Nous faisons l’amour, l’ardeur et l'empressement prenant rapidement le pas sur le seul soin. Nous bougeons beaucoup, sans nous en rendre réellement compte, entrecoupant l’acte de nombreux baisers, le ponctuant de caresses délicieusement rassurantes. Nous soupirons, haletants, heureux.

San se renfonce contre mon épaule, je lui embrasse le front, elle sourit, fatiguée. Son bras entoure mon torse, elle murmure à mon oreille, nous rions doucement, reprenant lentement le plein contrôle de nos pensées.
La tête de San se pose sur ma poitrine, je respire le parfum qui se dégage de ses cheveux, mes paupières se ferment peu à peu. Une jambe se faufile entre les miennes, je pose mes doigts sur la taille refroidie et encore un peu moite de San, avant de me laisser aller au sommeil à mon tour.


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Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyMar 24 Oct - 20:07

[RP qui se passe deux saisons après sa promotion.]

La pluie est agressive. Agaçante. Quelques gouttes légères tombent avec une régularité morose, imbibant sournoisement les habits des passants. Il n’y a pas le moindre éclat solaire, du moins, c’est ce que je vois. C’est tout le charme du printemps, je suppose. Cet aspect lunatique.

Il y a trois semaines, je fêtais ma quinzième année, et il y a quatre mois, San entrait dans sa dix-septième. J’ai abandonné l’espoir – et l’envie – de la rattraper. Peu de choses ont changé depuis ma promotion, même si épier du coin de l’œil les yeux brillant des jeunes postulants est jouissif.

Je quitte la fenêtre et le spectacle ennuyeux qu’elle propose. Je me replace devant la glace, contemplant avec soin chaque parcelle de mes vêtements. Mashiro a décidé d’éveiller mon bon goût vestimentaire. C’était à la base une entreprise loufoque, et je me gaussais de ses essais infructueux. Finalement, je me suis laissé prendre au jeu, et j’ai depuis utilisé une partie de ma paye à transformer ma garde-robe. Des vestes aux chemises, en passant par les chaussures et même les écharpes, rien n’échappe à ma nouvelle façon de me vêtir.

Et puis, on est mieux comme cela qu’avec un sac sur les épaules.

San quant à elle… Et bien, soyons fin, et disons qu’elle met un art tout à fait délicat à rehausser ses formes croissantes. Notamment en se départant des pièces superflues qui viendraient occulter son ventre, ou, plus criminel encore, ses jambes.

Aujourd’hui, on sort. C’est devenu presque habituel que de visiter l’ensemble des établissements de Konoha, à même de nous proposer un cadre de divertissement intéressant. Il y a deux jours, un gradé m’a fait de bien belles remontrances, me décriant les vices de l’alcool, et ma consommation de ce dernier. Même si je suis tenté de voir l’effet que procure la totale emprise de l’alcool sur mon esprit, je ne suis pas prêt d’y céder. Après tout, je suis connu pour être – parfois – modéré. Et j’accorde à ma vie une bien trop grande importance pour laisser à mon corps seul le soin d’y prendre garde.

Je sors de la chambre et descends l’escalier, préférant attendre San dans le hall. Nanki est devant la télé, son amie endormie contre lui. Il se tourne vers moi, en agitant faiblement le bras. Avec légèreté, je m’assieds sur le bord du canapé, à ses côtés.


[Nanki] – Ca craint, elle s’est endormie trop tôt.

Je hausse les épaules, tout en m’installant plus à mon aise.

[Akogare] – T’es trop lent, c’est tout.

Il grogna faiblement.

[Akogare] – Au pire, réveille la, elle te pardonnera bien les pulsions sexuelles que tu nourris à son égard.

[Nanki] – Mmh, ouais. Alors barrez vous vite les jeunes.

Nanki n’a jamais qu’un an de plus que sa sœur, ou peut-être deux, mais j’en doute. Je lui souris, me lève et retourne attendre San. Je pourrais, et j’en meurs d’envie, faire mon emmerdeur, lui rappeler l’heure et frapper la porte de la salle de bain à grand renfort de cris gutturaux. Mais, par honnêteté, je m’en abstiens. Car force est de constater que je ne suis guère plus rapide qu’elle pour devenir beau comme un dieu. Si, si, comme un dieu. En plus, et sans déconner, les cheveux bleus et les yeux blancs, ça permet de créer de sacrées assortis et dégradés.

La porte d’en haut coulisse et San descend quelques instants plus tard. Une robe longue car aussi coquette qu’elle soit, elle est frileuse, d’un rouge qui tire sur le pourpre. Une ligne noire traverse au hasard le corps élégamment prisonnier du tissu, coupant de temps à autre un motif blanc récurrent. Toutefois, je sais que c’est sa coiffure qui lui a demandé tant de temps. Elle attend, avec son sourire radieux, une remarque sur cette dernière. Vous savez, les phrases mémorisées par les amoureux transis, du genre : « De ma vie, je n’ai vu cheveux aussi bien agencés sur tête humaine, ma douce et tendre colombe ! »


[Akogare] – T’as une mèche qui dépasse. C’est d’un négligé atterrant.

Je prends mon ton pince-sans-rire que j’affectionne tant. Elle me foudroie du regard en s’arrêtant, je me demande même si elle ne va pas rater la marche. Mais elle a trop de fierté pour s’abaisser à glisser devant moi. Je lui souris enfin, l’invitant d’une main.

Elle jette un coup d’œil rapide et inquiet vers le miroir du salon.


[San] – Tu es un bien mauvais flagorneur.

Je hausse insensiblement des épaules.

[Akogare] – Je laisse la flatterie à celui qui ne te connais pas. Et puis, si je passais ma journée à te décrire les transports sanguins que me cause l’intelligence de ta personne, je suis sûr que tu te lasserai.

Elle ignore délibérément ma main, sortant dans la rue avec un masque de majesté blessée affiché. Je laisse Nanki, tout occupé à réveiller sa tendre et chère, et rejoins San. Nous marchons en parlant bas, elle rit doucement. Konoha, de nuit, est très calme. Quelques personnes nous accordent des regards, mais elles restent peu nombreuses. Nous ne savons pas exactement où nous nous dirigeons. Le village n’est pas connu pour son ambiance nocturne, mais quoiqu’on en dise, il est possible de s’amuser même dans un patelin militarisé.

Nous nous enfonçons dans les rues étroites et humides. Je tiens un parapluie afin de nous préserver des gouttes timides mais irritantes et San prend soin de ne pas abîmer ses talons. Elle désigne une enseigne rosée, et mon instinct me dit que c’est un endroit interdit aux mineurs. Non pas que j’associe le rose aux activités de la nuit, mais le nom semble tout à fait évocateur.


[Akogare] – Tu sais, San, si tu avais tellement envie de moi, on pouvait rester à la maison.

Elle me donne un coup raffiné avec son genou, se pliant pour ne pas froisser sa robe. Nous rentrons. L’avantage, quand on est bien habillé et qu’on a une carrure impressionnante – ce qui est mon cas – c’est qu’on a tendance à se méprendre sur notre âge réel. Alors, je fais le sourire de l’habitué lorsqu’une demoiselle courte vêtue vient nous accueillir.

[Demoiselle] – Bienvenu ! Désirez vous une table, le bar, ou bien nos services de…

[San] – Une table, se serait parfait.

J’aurai tout de même apprécié de connaître les services proposés. La jeune fille nous conduit à une table basse, entourée de profonds bancs en cuir. Nous nous installons, commandons à boire, en émettant le souhait muet et improbable qu’aucun produit un peu trop stimulant ne vienne s’y ajouter.

[Akogare] – Au moins, la musique est sympa et pas trop forte.

[San] – Mmh, mouais, n’écoute pas les paroles alors.

L’endroit, sans être vide, est plutôt dépeuplé. Toutefois, la salle est agencée de telle façon que l’intimité soit maximale, chose que je peux aisément comprendre.
Les minutes s’écoulent, et je pense ne pas être trop présomptueux en disant que les boissons ne sont pour rien dans l’étreinte qui nous unit, San et moi, jusqu’à ce qu’une voix annule la magie du moment.

Je dévisage la jeune fille qui nous fait face, tandis qu’elle monte sur notre table. La main de San reste sur ma jambe, mon regard passant des verres en périls à la demoiselle qui nous montre toute la volupté de ses formes encore cachées. Nous restons silencieux, même lorsqu’elle se déhanche sensuellement, n’hésitant pas à s’approcher bien témérairement de nos bouches respectives.

Je sens San choquée.

C’est bien elle qui a choisit l’endroit, pourtant.

La lumière est cruellement tamisée, m’empêchant de détailler le regard de la jeune fille. Bien sûr, il y a d’autres choses à contempler, si l’on prend en compte le fait qu’elle s’effeuille de plus en plus dangereusement.
J’ai sa jupe sur la main.

Puis, j’approche très légèrement la tête. La jeune fille sourit, s’approchant à son tour, à quatre pattes sur ma malheureuse table. Je salue néanmoins son professionnalisme, les verres ne sont pas même effleurés. Sa bouche tourmente la mienne.


[Akogare] – Same ?

La jeune fille cessa aussitôt de s’agiter, la bouche entrouverte. Elle se redresse alors, sur les genoux, les bras le long du corps.

[Same] – Euh…

Je sens une épaisse brume glacée envahir mon corps et mon esprit. San ne sait plus trop où se mettre, et pour être honnête, moins non plus. Je me passe une main sur la bouche, hésitant et indécis pour la première fois depuis quelques mois. Enfin, je déclare tout bas :

[Akogare] – San, je te présente Same. Ma petite cousine.


Dernière édition par le Lun 13 Aoû - 17:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyMer 25 Oct - 18:28

Quand on étonne quelqu’un, toute l’excitation réside dans son expression sur le moment. En ce qui concerne Same, sa bouche s’ouvrit d’elle-même, et elle n’eut pas la force de la clore. Elle eut également un délicieux geste pudique visant à cacher sa poitrine, tentative inutile car sa poitrine est trop volumineuse et son soutien-gorge se consacre vaillamment à cette tâche.
San se recula très légèrement, dévisageant la jeune Same avec des yeux nouveaux.

Nous gardons le silence un moment, chacun à ses pensées, dans un de ces moments d’intimité violée.


[Same] – Ako ?

Je hoche doucement la tête. Elle se passe une main dans les cheveux, se mordille nerveusement la lèvre inférieure. Je peux difficilement m’empêcher de la trouver sublime, avec cet éclairage si particulier et son charme qui revient à la charge. En grand seigneur, je lui tends sa jupe qu’elle saisit en grande hâte avec, peut-être, les joues plus rouges qu’auparavant. Elle ne l’enfile pas, s’interrogeant sans doute sur le moyen le plus naturel de se la passer, sans nous exposer l’ensemble de son anatomie.

[Same] – Je suis.. euh…

Désolée, je vous assure, elle allait s’excuser. Allons, ne soyons pas aigris, de jolies jambes restent de jolies jambes, peut importe celle qui les porte. Je me lève, la prend par les épaules et l’embrasse sur les deux joues, souriant comme si de rien n’était.

[Akogare] – Ca faisait longtemps !

Cette fois-ci, elle rougit. Rapidement, elle se rhabilla, pendant que nous nous passionnions pour la décoration murale.

[Same] – Euh, oui, je savais pas que… enfin…

[Akogare] – Tu veux commander quelque chose ? Installe toi.

Elle obéit, se plaçant sur un bout de banquette, à l’opposé de nous deux, croisant ses jambes et gardant ses bras contre son torse. Tout un coup, elle a perdu de sa superbe, son érotisme sensuel s’est envolé, laissant place à la jeune fille de dix-sept ans qu’elle est.

[San] – Euh, rapproche toi, on ne va pas te mordre.

Sans se décolle de moi, un sourire hésitant sur ses lèvres. Same glisse vers nous, mais garde une distance respectueuse.

J’ai toujours beaucoup apprécié Same. Depuis que je suis enfant. Elle avait ce talent communicatif, avec les petits et les adultes. Je sais que je n’allais pas voir mes parents quand je faisais des cauchemars, mais j’allais vers elle. Parfois, je venais la réveiller et dormir avec juste pour le plaisir, parce que sa présence me manquait et que j’avais besoin – sans le savoir à l’époque – de cette présence rassurante.
Même si elle était splendide toute jeune, elle a encore embelli.


[Akogare] – Tu ne veux pas boire ?

Je cherche un moyen de dédramatiser la scène. Une remarque pertinente et délicate, qui ne gênera pas horriblement ma cousine. « Tu travailles depuis longtemps ici ? » ou encore « Alors, comment vont les études ? »

Mais rien ne vient. Elle regarde fermement la table, sans répondre. San se lève, Same redresse la tête, s’attendant certainement à une remarque acerbe et glaciale. Mais elle s’en va simplement, quittant la banquette pour s’enfoncer dans le bâtiment. Je sais qu’elle est très loin d’être fâchée, ou quoique ce soit. Elle sait simplement que si elle était dans la situation de Same, elle souhaiterait parler à son cousin seul avant d’affronter quiconque.
Plus encore que les robes affolantes, elle manie la sensibilité avec art.

Same regarde San partir, elle se tourne vers moi.


[Akogare] – Tu ne veux pas t’approcher ? Ce serait plus pratique pour parler.

Elle hoche la tête deux fois, avant de s’exécuter. Elle balance ses genoux l’un contre l’autre, son regard mortifié épousant le sol. Je lui relève d’un doigt le menton, inclinant la tête très légèrement.

[Akogare] – Tu peux me regarder.

Elle sourit nerveusement, son visage se tournant dans ma direction. Elle a les yeux d’un vert très foncé, que l’on dirait presque noir. Impression augmentée par sa pupille qui est d’une proportion souvent effrayante.
Je la sens déglutir, elle est choquée. Après tout, voir son magnifique cousin après trois ans d’absence, ça fait un choc.


[Akogare] – Tu m’as beaucoup manqué, Same.

Ma main retombe sur la table.

[Same] – Toi aussi.

J’ai mal de la voir comme cela. Toute honteuse, elle qui est si vive, si énergique. Elle qui serait encore pendue à mon cou dans toute autre circonstance en train de m’embrasser le cou avec la passion du temps oublié. Mais elle reste là, son regard fuyant sur mon épaule, à se tordre la jupe avec rage.

J’ai l’impression d’avoir cristallisé un bloc de glace.

Je m’approche d’elle, elle ne bouge pas. Avec douceur, je l’enlace, entourant son corps fin du mien. Sa tête se pose contre ma poitrine, je l’embrasse délicatement. Elle lève un bras incertain avant de le plaquer contre ma taille, et de me rendre mon étreinte. Nous restons un moment comme cela, partageant un silence presque douloureux. Je me rappelle des nuits où je dormais contre elle, quand je posais comme maintenant ma joue sur son épaule, à respirer son parfum. Et toujours, elle m’embrassait le front, en me disant que j’étais bien courageux d’être venue jusqu’à dans sa chambre, au travers des couloirs sombres.

Elle frémit. Puis, je la sens sourire, et se détendre imperceptiblement.


[Same] – Tu as changé, j’avais même pas fait attention à tes yeux. D’un autre côté, j’évite de voir ceux qui viennent ici.

Je me redresse lentement, laissant mon bras autour de son cou.

[Akogare] – Oui, il s’est passé un certain nombre de choses, depuis trois ans.

Elle hoche la tête, je me dis que de son côté aussi il y a du avoir du changement. Mais je ne précipite pas les choses. C’est elle qui reprend la première la parole.

[Same] – La fille, c’est ta copine ou juste…

[Akogare] – Non, non, c’est ma copine.

De nouveau, elle acquiesce en silence, avant qu’un rire bref et léger la secoue.

[Same] – Et tu l’invites souvent dans des boîtes comme celle-ci ?

Elle n’attend pas de réponse et se tourne vers la barmaid pour commander à boire. Il n’y a pas une forte affluence, ces jours-ci, me dit-elle.
San revient plusieurs minutes plus tard, se rasseyant à mes côtés. Les deux adolescentes s’épient courtoisement, se sourient poliment, et chacune se replie derrière un écran glacé. Impressionnant, mais la glace est toujours plus facile à briser que le feu à éteindre.


[Akogare] – C’est marrant d’avoir pendues aux bras deux filles folles de moi.

Elles sont à mi-chemin entre le fait d’être outrée et celui de rire. La discussion s’engage peu de temps après, plus facilement, plus décontractée.

[Same] – Ne croyez pas que je passe mes soirées ici.

[Akogare] – Oh, mais je ne crois rien.

Après tout, elle est grande. Pas tout à fait majeure, mais assez indépendante pour savoir quoi choisir pour elle. Je trouve cela ironique après trois années : moi, je m’habille avec soin et elle, elle se déshabille avec grâce.

[San] – Tu n’habites pas chez les Hyuuga ?

Same eu une moue vaguement dégoûtée, avant de hausser les épaules.

[Same] – Si, mais, pas tous les jours. Ce n’est pas une vie aisée, pour moi.

Je regarde mon verre en silence, conscient que nous allons sur un terrain aussi glissant qu’inévitable. Les yeux de San se posent sur nous deux à tour de rôle.

[Akogare] – Il faut dire que Same n’est pas comme moi.

Je consulte Same du regard. Elle a sa main dans la mienne, un sourire léger aux lèvres.

[Akogare] – Lorsqu’un Hyuuga s’accouple avec une personne normale, tout le suspense pendant neuf mois est de savoir si l’enfant aura, ou non, les yeux blancs. Il y a ceux qui les ont, comme moi, et qui sont alors destinés à une vie guerrière.

[Same] – Et il y a ceux qui ne les ont pas. Eux sont écartés de la vie familiale, on les ignore quand on ne les méprise pas. Pourtant, il est souvent hors de question que l’on aille habiter ailleurs, ou même que l’on fasse sa vie. On est éduqué à savoir que cette vie là, on ne la mérite pas.

Quand j’étais enfant, tout le monde savait déjà que j’étais déficient. Ce n’était pas difficile à deviner, mon don était plus qu’endormi : il était comateux. Alors, quand je me suis rapproché de Same, peu étaient ceux qui le voyaient d’un mauvais œil. Deux déchets ensemble, c’est plus économique.
Same avait pourtant du talent. Pas pour se battre, bien sûr, mais elle était profondément artiste. Une excellente chanteuse et une danseuse magnifique, même lorsque la maladresse enfantine guidait ses pas. Il était impensable pour la famille qu’elle s’engage dans cette voie. Same persistait, et j’appris plus tard que l’on avait évoqué la possibilité de lui briser un membre, afin de couper court à ses velléités artistiques.


[Same] – Après ton départ, j’étais très seule. Je n’arrivais même pas à manger en même temps que les autres, je devais attendre la fin du repas pour me nourrir. A quinze ans, j’ai préféré rester dehors, pour gagner de l’argent en faisant des petits boulots pas fatigants.

Elle nous sourit.

[Same] – Et puis un soir sur deux, je venais ici. J’avais toujours rêvé de danser, et même si on applaudissait pour autre chose que mes seules performances, j’étais contente. Et je le suis toujours.

Quand on me dit que je dois être fier d’être Hyuuga, j’ai toujours envie de rire. Les gens sont trop prompts à donner leur jugement pour des choses qui échappent à leur conscience. A même pas dix ans, je savais de quoi il en retournait. Evidemment, je me cachais la vérité, je ne l’ai accepté que depuis quelques années, deux, je pense.

Les deux filles parlent entre elles. San est empathique. Same est débordante. Elles s’entendront bien, cela se voit. Leurs deux visages sont penchés vers moi, leurs yeux brillent d’un même éclat. Elles sont belles, différentes, mais belles.

Je me surprends l’envie de vouloir changer les choses. De vouloir m’interposer entre le cours des choses et un futur impalpable. Juste pour voir l’effet que cela fait. La famille Hyuuga est pourrie jusqu’à la moelle. Je ne souhaite pas mener une guerre intestine, Konoha en souffrirait de trop. Mais, Konoha est lâche. Lâche de laisser une famille agir comme elle l’entend parce qu’elle est noble et puissante. Il faut reprendre les choses en main, interrompre les événements pour profiter de jours meilleurs. On ne peut pas laisser des générations entières se gâter, simplement pour la jouissance de quelques personnes.


[Same] – …Le jour où Akogare a déboulé complètement nu dans…

[Akogare] – Tiens, tu as tâché ta jupe.

Interrompre les événements un peu de cette façon. Couper la chute funeste et fatidique en plongeant l’attention des autres sur un point sans importance.

C’est un des visages les plus masqués de la puissance.


[San] – Et après ?

Bien sûr, il a toujours des personnes avides de connaître la fin réelle, celle qui était établie.


[Akogare] – Après ? Il me semble que je lui ai dis qu’il y avait un monstre dans la salle de bain, elle m’a passé un drap et on est allé voir. Il n’y avait rien, elle est donc resté derrière la porte à attendre que je sorte.

Si j’avais laissé Same raconter, il y aurait eu un tas d’anecdotes impossibles à vérifier qui auraient mis à mal ma pleine puissance de mâle.

Same a grandit. Physiquement, il est vrai, mais aussi moralement. Elle a toujours cet œil vif, alerte, ce sourire spontané et contagieux, ces gestes de la main qui accompagnent ses mots. Elle a également la voix plus grave, moins criarde. Elle a du recul sur sa vie et sur la vie en général. Je retrouve les émotions qui m’avaient assailli, des années durant, alors que je partageais mon existence enfantine avec elle. C’est comme retrouver un pont qui avait été précédemment détruit. Un pont qui nous conduit dans un endroit que l’on apprécie grandement, dans lequel on aimerait s’endormir tranquillement.

Et tout ça, c’est Same, ma petite cousine oubliée, que je retrouve dans une boîte de strip-tease.

Nous sommes dehors. Il est un peu plus de trois heures du matin. Same me demande de ne rien dire si jamais je vois un membre de la famille. Je lui réponds que je ne vois personne. Elle sourit tristement, en murmurant que de toutes façons, tout le monde se fout de qui peut lorgner ses appas – non, elle n’a pas utilisé ce mot, mais restons sobre.

San lui dit qu’elle ne s’en fout pas, que si elle veut, elle peut passer quand elle veut chez nous. Je souris. La maison de San, sauveteuse de Hyuuga en détresse. Je sais que je reverrais Same. Elle est trop importante pour que je l’oublie. C’est à elle, après mes parents, à qui je dois ma survie première. Ma survie mentale.

San l’embrasse. Je suis fier de lui avoir – bien malgré moi – présenté l’une des personnes de ma famille qui vaut le détour. Même si elle a les yeux verts.
Je l’embrasse à mon tour, la serrant dans mes bras. Je suis plus grand qu’elle aussi, désormais. Elle soupire, heureuse, sans doute, d’avoir enfin trouvé une ancre dans ce monde.

Same disparaît après un dernier signe au détour d’une rue. Je pose ma main sur la taille de San, qui demeure silencieuse. Elle a très certainement des milliers de choses à dire, mais pour le moment elle récupère. Je lui dépose un léger baiser sur la tempe, et la conduit à la maison.


[San] – Elle a quel âge ?

[Akogare] – Comme toi, dix-sept.

San hoche la tête, alors que nous entrons dans le hall de sa maison, en silence. Les lumières sont éteintes, nous montons dans le noir. Je retire ma veste et ma chemise, accrochant les deux à un cintre, dans la penderie.

San est tournée vers moi, pensive.


[Akogare] – Quoi ?

[San] – T’as vu sa poitrine ? Non mais, sans rire, elle avait carrément ça de plus que moi !

Je vous l’avez dis. Elle a des milliers de choses à dire.
Oroken

Oroken


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyJeu 4 Jan - 20:13

[Suite de la mairie]

Il reprit son trajet en courrant. L’air était encore frais et maintenait éveillé. Oroken traversa le village pour arriver jusqu’aux domiciles des Hyuugas. Là, il parcourut quelques rues à la recherche de l’adresse inscrite sur son petit bout de papier.

Ne sachant trop comment le village était organisé, sans doute mal, il dut faire quelques tours et détours avant de trouver la bonne. Il en parcourut le quart environ avant d’arriver au portail qu’il cherchait.


*Bien, ce doit être ici.*

D’un pas sûr, il s’approcha et sonna et prit soin de ranger son coupon.

[Petit poste, mais c'est une intro]
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyJeu 4 Jan - 20:36

Le fait que quelqu'un sonne à la Demeure Hyuuga ne pouvait se classer que dans deux catégories. Les erreurs et les invitations, dans cet ordre. Ce faisant cette réflexion, Jineryo se redressa et tendit l'oreille afin de voir si personne ne se décidait à aller voir.
Comme cela n'était décidemment pas le cas, l'enfant se dirigea vers la porte d'entrée qu'il fit glisser doucement. Il s'avança dans la petite cour, le regard rivé vers celui qui patientait devant le portail.
Il s'arrêta au pied de ce dernier et dévisagea l'adolescent de bas en haut en retenant un soupir. Une erreur, donc.

A travers la grille qui le séparait de son interlocuteur, Jineryo déclara.


[Jineryo] - Vous désirez ?

Il ne précisa pas qu'il était aux portes de la Demeure Hyuuga. Après tout, les yeux blancs de l'enfant devrait le renseigner suffisamment.
Oroken

Oroken


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyJeu 4 Jan - 22:57

[Je n'ai trouvé aucune description de Jineryo ni sa façon d'être. Du coup ce sera pas très riche. Ah aussi désolé pour le sale humour que j'aurai...]

Oroken ne s'attendait pas à être accueilli par un enfant. Il aurait pensé qu'à cette heure relativement matinale, seuls les adultes et les adolescents pouvaient être réveillés. Il avait eu donc tout faux.

Il sentit le regard du jeune Hyuuga se poser sur lui et le jauger de haut en bas. Malgré le fait qu'il maîtrisait relativement bien ce qui étaient paroles et apparence, Oroken n'aimait pas se sentir ainsi épié. En réponse, il fit de même avec le gamin avant de le regarder dans le blanc des yeux.

Ce regard qu'il posa ne transmettait pas grand chose de l'étudiant, contrairement à la généralité des gens qui avaient le regard qui en disait long. Il s'était contenté de poser des yeux froids et perçants qui se dégivrèrent légèrement lorsqu'Oroken s'autorisa un petit sourire en coin. Il prit la parole en marquant cette froideur dans cette autre forme de communication.


[Oroken] Hm. Bonjour, je cherche Hyuuga Akogare.

Il n'exprima pas plus de mot. Il avait été poli, contrairement à la personne qui lui faisait face, et avait clairement énoncé ce qu'il voulait. Il n'y avait rien de plus à ajouter.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyJeu 4 Jan - 23:18

Jineryo se permit un petit sourire moqueur. Il se tourna vers l'édifice dans son dos, sombre et froid, comme tous les jours, mais peut-être davantage encore le matin. Pourtant, l'enfant aimait bien cet endroit. Certainement pas le plus épanouissant, mais il était rassurant, d'une certaine façon.

Il fixa de nouveau l'adolescent, sans faire mine d'ouvrir le portail.


[Jineryo] - Hyuuga... Akogare.

Il haussa légèrement les épaules, gardant un masque froid. Ce nom n'appartenait plus tellement à l'histoire de la famille. Il s'en était dissocié, avec efficacité, Jineryo ne pouvait le nier. Et d'ailleurs, il appréciait son cousin. Ce qu'il aimait le plus, c'était sans aucun doute la volont éde vie qu'il l'avait troublé, il y a quelques années.

[Jineryo] - Cela fait très longtemps qu'il n'habite plus ici. Et je ne suis pas certain qu'il souhaite être retrouvé par quiconque.

La voix de l'enfant s'éteint. Il savait où il habitait, car il avait fêté son anniversaire avec son cousin. Mais Akogare est devenu profondément attaché à son indépendance et à ce qui pourrait ressembler à sa liberté. Suffisamment pour ne pas apprécier qu'on donne son adresse au premier venu.

Pourtant, le jeune homme qui faisait face à Jineryo était certainement un shinobi lui aussi. Peut-être un élève, mais si c'était le cas, Akogare ne le recevrait pas chez lui. Peut-être un ami. Un ami. Probablement.


[Jineryo] - Enfin, je le laisse s'occuper de vous, il saura quoi faire. Vous voyez le parc ? Allez-y, porte sud, la maison a un toit bleu, c'est la seule.

Jineryo se retourna et repartit en direction de la demeure.

[Jineryo] - Bonne chance.
Oroken

Oroken


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyJeu 4 Jan - 23:44

*Le parc ? Il se fout de ma gueule ou quoi ? A moins que ce soit l'administration qui soit totalement chiante où attardée.*

Ne comprenant pas trop dans quoi il avait fourré le nez, Oroken regarda attentivement l'enfant partir et rentrer dans la maison. Il attendit que celui-ci soit rentré, se recula, pivota sur ses pieds et partit.

*Le parc... Quel idée d'aller s'installer dans ce coin. Pour peu qu'on cherche la tranquillité, c'est le premier choix à ne pas faire.*

Oroken décida de ne pas perdre plus de temps. Il s'était déjà trompé d'adresse, enfin, la conjoncture fit qu'il ne s'était pas rendu au bon endroit, et avait de ce fait gaspillé un temps précieux. Il recommença à courrir jusqu'à ce qu'il ait rejoint le parc.

Une fois dedans, il fit bien attention de ne pas perdre son chemin et se rendit, selon les directives qui lui avaient été fournies, à la porte sud.


*En effet, une seule avec le toit bleu... Il cherche l'ostentation où l'ordinaire?*

D'un pas tout aussi sûr que précedemment, Oroken se présenta à l'entrée et sonna.

*Si on me dit que ce n'est pas ici... Je ne m'emmerderai pas plus. J'aurai plus de chances de le croiser en pleine rue.*
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 0:03

Je perçus faiblement la sonnerie, au rez-de-chaussée. Ce ne pouvait être pour moi. Et pour cause, je n'attends personne le matin. C'est, certes, une décision arbitraire de ma part, mais je fais ce que je peux pour conserver un peu de temps libre. San gémit en se renfonçant contre moi. Je fermais les yeux de nouveau, soupirant.

J'ai horreur de me faire réveiller par la sonnerie. J'ai l'impression d'être un élève qui s'apprête à aller en cours. Et si il y a bien une chose que je ne suis pas prêt de refaire, c'est me diriger sur les bancs de l'école. San a la main glaciale. Comment elle fait ? Et surtout, pourquoi elle la pose sur mon ventre ? Elle veut que je tombe malade ?


[Akogare] - T'as les mains froides.

[San] - 'En fout.

Je souris, elle remet sa main sous sa poitrine. Je me demande si j'ai gagné au change, mais la sonnerie retentit de nouveau. San lève la tête cette fois. Elle n'a pas eu le temps - ou l'envie plutôt - de retirer son maquillage, il a légèrement coulé.

[Akogare] - Tu ouvres la porte comme ça, tu vas le faire fuir.

Elle sourit, c'était rare qu'elle ait de l'humour si tôt. D'ordinaire elle est plutôt léthargique. Je me redresse et pose les pieds sur le sol. J'en viens à regretter la main de San.

[San] - Je vais me passer de l'eau sur le visage pendant ce temps.

Elle se recoucha sur l'oreiller, une main devant les yeux. Je m'empare d'une robe de chambre noire qui traînait et m'enroule à l'intérieur. Je sors en laissant la porte ouverte et descends les escaliers. La maison est silencieuse, sans doute que les parents de San sont déjà au travail. Ils font partie de cette tranche de la population qui réussit à se lever tôt. Ah ! Il ne manquerait plus que ce soit un chieur moralisateur à la porte !

La sonnerie retentit pour la troisième fois, je marmonnais que j'arrivais. J'en profitais pour me recoiffer longtemps et fier du résultat - qui ne faisait pas le gars tout juste réveillé, j'ouvris la porte.

Je baissais les yeux sur l'adolescent en face de moi, avant de regarder si il était seul. Je ne le connais pas.


[Akogare] - Mmh, bonjour. Je peux faire quelque chose pour toi ?

Réellement, cela valait le coup de me réveiller. En haut, j'entendais l'eau couler.
Oroken

Oroken


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 0:23

[Oroken n'est pas vraiment un excité de la sonnette mais pas grave ^^. Ah et je sais pas si Ako baisse les yeux, mais Oroken fait 1m70 :p.]

*Si ça met autant de temps, je dois déranger. Mais que fout un Chuunin au lit à cette heure ci?*

Oroken dut appuyer à trois ou quatre reprises sur la sonnerie. Il n'était pas du genre impatient mais il semblait que l'on se traînait de l'autre côté. Il avait déjà traversé le village par deux fois pour arriver jusqu'à cette maison, il était hors de question, aussi égoïste que cela puisse paraître, de repartir avant d'avoir eu la réponse de cette maison là.

*Au moins c'est un Hyuuga, et lui est poli. Finalement, il devait juste être en train de finir de se préparer...*

De sa voix naturellement froide, Oroken parla à son tour. Ces yeux pâles se jetaient dans ceux du Hyuuga qui avait vérifié si plusieurs personnes attendaient.

[Oroken] Bonjour, je cherche Hyuuga Akogare.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 0:35

[Dix centimètre d'écart nécessite qu'on baisse les yeux, et Akogare aime montrer qu'il est plus grand, quand c'est le cas :p]

[Oroken] - Bonjour, je cherche Hyuuga Akogare.

Et bien. Je suis tenté de lui dire qu'il s'est trompé de porte, mais je crains qu'il n'ait déjà repéré mes yeux blancs. Ah, traître. Je soupire ostensiblement, gardant toujours l'entrée de la porte.

[Akogare] - Il y a des chances pour que ce soit moi.

Il ne manquait plus que ça. Un ninja, probablement plus jeune, qui venait me gonfler, après m'avoir en outre réveillé. Pourtant, j'étais sûr que ce serait une bonne journée, où je pourrais récupérer la soirée d'hier jusqu'à midi, puis manger somptueusement avant d'aller me promener, tranquillement, avec San si le coeur lui en disait. Mais visiblement, dès que je m'amuse à faire des prévisions, elles sont contrariées par des esprits malfaisants qui s'incarnent en ninja prétentieux. La vie est tellement mal faite.

[Akogare] - Tu lui veux quoi ?

Et oui, même en robe de chambre j'arrive à faire le fier. C'est une manière de vivre.
Oroken

Oroken


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 0:47

C'était certes un ninja plus jeune qui venait gonfler un plus gradé et qui l'avait en plus réveillé. Ca ne voulait pas dire qu'une mauvaise journée s'annonçait pour autant. La promenade ne dépendait que d'une chose, l'intéraction qui allait suivre entre les deux personnes.

L'aspirant ninja, loin d'être prétentieux, durcit son regard et le rendit plus gelé que la glace elle même. Cette couleur de pupille l'aidait d'ailleurs. Malgré le regard blanc du Hyuuga qui était un grand atout dans ce genre d'action, Oroken se piqua au jeu. Il fixait son interlocuteur et lorsqu'il parlait prenait soin de bien choisir ses mots au cas où la personne qui se trouvait en face de lui soit aussi pointilleuse sur le langage.


[Oroken] Pas grand chose pour quelqu'un de son niveau, s'il tient toujours à faire valoir ses talents de spécialiste en Taijutsu, et s'il veut avoir une expérience de plus dans le domaine de transmission des connaissances.

Quand Oroken utilisait des phrase courtes, elles étaient sèches. Lorsque la longueur se faisait plus grande, il se débrouillait souvent pour mettre cette petite intonation qui permettait que la phrase claque comme un fouet à l'oreille de la personne qui était censée l'écouter. Il avait utilisé ce stratagème à ce moment pour tenter de faire impression au Hyuuga. Qu'elle soit bonne était très bien, qu'elle ne le soit pas était plus handicapant mais peu importait, l'essentiel était de marquer l'esprit.
Akogare Hyuuga

Akogare Hyuuga


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 1:06

J'émis un grognement dédaigneux.

[Akogare] - Tu ne sais rien de son niveau, et la transmission de connaissance, il s'en tape.

Je me retournais en refermant la porte. Un instant, je demeurais debout, écoutant San qui s'activait dans la salle de bain. Bien sûr, l'Académie exigeait de moi que j'aide les étudiants. C'était comme ça. Je devais remplir les impératifs dûs à mon grade. Je déclarais tout haut, à travers la porte.

[Akogare] - Attend-là si tu veux. Je te propose pas de café. Ou rentre, comme tu préfères.

Qu'il rentre ou qu'il se barre, là n'était pas mon problème. Après tout, tant qu'à être réveillé, autant m'habiller. Si seulement il pouvait se barrer en maudissant mon nom sur tout le chemin... Allez, va t'en ! Dis toi que je suis méchant et d'une humeur approchante et déguerpis.

Mais si sa motivation était suffisante, il resterait. Et merde. Je remontais, enlaçant San pendant qu'elle se lavait le visage. Elle se tortilla mollement en riant, sa jambe se levant entre les miennes.


[San] - Arrête, je vais me mettre de l'eau partout. Je viens juste de m'habiller.

Je la lâchais finalement pour aller vers la douche.

[San] - C'était qui ?

[Akogare] - Un gosse qui veut que je l'aide.

San hocha la tête, avant se passer une serviette sur le visage. Elle secoua ses cheveux, des gouttes d'eau se dispersèrent dans la pièce.

[San] - Et il est où ?

Je haussais les épaules.

[Akogare] - Dehors. Ou chez lui si il en a eu marre.

Je sentais les yeux ronds de San dans mon dos et je me retournais.

[San] - Tu l'as laissé dehors ?

[Akogare] - Oui.

[San] - Euh... Je peux aller lui ouvrir ou c'est exclu ?

Je haussais une nouvelle fois les épaules, me déshabillant pour m'enfoncer dans l'eau chaude. Je m'étirais longuement, pendant que San descendait les escaliers.

Sans déconner, on ne parle pas sur ce ton le matin.
Oroken

Oroken


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 1:17

Oroken se prit un grand vent dans la tronche. Le claquement de la porte en était le témoin. Cependant, ce même fait indiquait qu'il avait réussi son coup. Akogare se souviendrait désormais du petit étudiant téméraire qui était venu le réveiller en lui parlant froidement et qui avait le culot de demander de l'aide.

D'ailleurs, en pensant à ce culot mêlé à la personnalité du jeune Konomura qui l'avait conduit à parler ainsi, il eut un sourire en coin accompagné d'un rictus satisfait.

Tranquillement, Oroken posa son sac et s'adossa au mur. Il effaça son sourire malicieux et se décida à attendre dehors. De toutes façons, il ne s'attendait pas à de l'hospitalité et n'en avait rien à carrer qu'on lui offre quelque chose ou non.


*C'est un shinobi, il sait ce que veut dire le mot devoir.*

L'étudiant savait qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait, il ne lâcherait, de toutes façons, pas le morceau. Au fur et à mesure des secondes qui passaient, il changeait progressivement son état d'esprit. Fini les petits jeux, fini les tentatives d'influences sur le comportement des autres. Ses pensées se regroupaient toutes vers son entraînement.
Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 1:29

Il n'y a rien de tel qu'un bain pour faire le vide, quoique je n'étais pas très rempli. Je fermais les yeux, profitant de la mousse et de l'agréable chaleur. Ce soir, je commanderai des plats à emporter. Oui, on remplira le lit de miettes, mais pas plus que d'habitude. Et puis, cela nous donnera une excuse pour changer les draps. Je mène un train de vie hallucinant. Sans cesse sur le qui-vive. Partagé entre le linge et les vivres.

San a ouvert la porte en bas.

Je sortis quelques secondes plus tard de l'eau, m'étirant une nouvelle fois. Autant, ce gamin est fier de ce qu'il a fait ? Bah. Tant mieux pour lui. La fierté est quelque chose de précieux, tant mieux si elle lui est tellement accessible.

Je me séchais et à l'aide de ma main remit les mèches humides qui me tombait sur le front.


________


San ouvrit la porte, jetant un coup d'oeil à l'extérieur pour trouver un enfant adossé au mur. Elle lui sourit et indiqua le salon du menton.

[San] - Rentre, Akogare n'est pas rapide le matin.
Oroken

Oroken


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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 1:45

Une jeune fille avait fait apparition dans l'encadrement de la porte qui s'était ouverte juste une seconde avant. Elle avait fait preuve de gentillesse et avait invité Oroken à entrer dans la maison. Ce dernier était resté adossé au mur dans un premier temps, croyant qu'il s'agissait du Hyuuga. Il se serait contenté de tourner la tête puisque de toutes façons, ils partiraient ensemble.

Dans le cas exposé, il se redressa et se tourna complètement. Il regarda San dans les yeux sans amplifier quoi que ce soit, se contentant d'être naturel à savoir impassible et le regard neutre et à tendance distant.


[Oroken] Merci, je dérange déjà, je ne vais pas en plus entrer et prendre le droit d'aller ennuyer jusqu'à l'intérieur.

Une personne normale aurait sourit pour faire passer son message avec plus de sympathie. Cependant, c'était une chose que l'étudiant était incapable de faire. Pour lui, le sourire était un léger réhaussement du coin des lèvre, utile pour montrer que l'on était en confiance ou que l'on se moquait de quelqu'un ou quelque chose.

Ayant répondu ce que répondre juste il fallait, selon lui, il se radossa calmement et se remit à attendre.
Akogare Hyuuga

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MessageSujet: Re: Demeure Hyuuga : Akogare   Demeure Hyuuga : Akogare - Page 3 EmptyVen 5 Jan - 1:56

[Oroken] - Merci, je dérange déjà, je ne vais pas en plus entrer et prendre le droit d'aller ennuyer jusqu'à l'intérieur.

San eut une légère moue des lèvres.

[San] - Si tu dérangeais tellement que ça, Akogare se serait simplement recouché. Tu sais, il n'est pas consciencieux au point d'exécuter ce qu'exige son statut.

Elle se tût un instant. Akogare n'était pas de ceux qui tremblent devant leur supérieur. Il aurait simplement hoché la tête, dit qu'il avait en effet commis une erreur, mais qu'il l'assumait elle et les conséquences qui en découlaient. Elle se demandait si au fond, Akogare n'aidait pas celui qu'il avait été, peut-être, autrefois. Un garçon seul, adossé à un mur, distant parce qu'on lui a apprit à l'être et froid parce que c'est dans l'indifférence que l'on trouve les meilleures armures.

[San] - De toutes façons, tu ne risques pas d'ennuyer d'autres personnes. Tout le monde est réveillé.

A cause de qui aussi... Mais une nouvelle fois, elle se tût. Elle trouvait cette situation amusante. Elle, habillée d'une jupe simple et d'un chemisier boutonné en vitesse, et cet adolescent qui lui rappellait tellement le Akogare d'il y a quelques années. Ainsi, sur le perron de sa porte, comme si sa maison était une sorte de phare pour les âmes malades ou troublées. Elle ne connaissait pas cet adolescent, et probablement qu'elle ne le connaîtrait pas beaucoup plus, mais elle était émue, sans toutefois le montrer, de la similitude de deux situations.

Elle demeura en silence appuyée contre la porte ouverte, les yeux dirigés vers la rue et le parc qui se profilait timidement. Pendant ce temps, Akogare s'habillait tranquillement.
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