Shinjin Senjago
Baie des Naufragées - il y a quelques jours
Prendre le bateau. Quelle idée. La tempête avait eu raison d'eux... de la plupart en tout cas. S'en était suivi un combat sans merci sur l'épave du bateau. Escarmouches auxquelles Shinjin ne s'était pas risqué, il attendait, patiemment, son heure. La suite qu'il avait prévu.
- Dégage de là Shinjin!
On le bouscula, et il se laissa faire. Après, il prit sa décision, et parti en direction de l'île, laissant la carcasse et ses survivants. Il y avait Klaus. Oui, cet homme là allait le suivre. Depuis le début, même avant le naufrage, ce contremaître ne pouvait pas saquer Shinjin. Trop solitaire, trop cru, pas assez social, mais pas non plus une tête de turc. Le Senjago rêvait de se le faire, alors il prit le large, espérant dans son for intérieur qu'il le suivrait, et qu'il allait pouvoir le tuer. Déjà, la corde dans sa manche droite le titillait. Il partit naturellement dans la jungle, laissant ses traces bien visibles. Juste avant de finir sa boucle, il les effaça, monta dans un arbre, et attendit.
La vie était simple, répétitive, mais dictée par une seule et unique loi : celle du plus fort. Ici, cette loi s'est mue en quelque chose d'autre. La force n'était pas un critère, mais la faculté à s'adapter, oui, en était une. Depuis la catastrophe du soleil couchant, le chakra, cet étrange pouvoir qui rendait les gens forts alors qu'ils ne devaient pas l'être. Evidemment que ça n'avait pas plus...
Un craquement. Des brindilles qu'on piétinait. Klaus s'avançait, doucement, un sabre dans la main. Shinijin se laissa tomber derrière lui, et alors que le contremaître se retournait, il avait déjà la corde autour du coup, serrant, serrant, serrant... Il essaya d'attraper son assaillant, tantôt fixé dans son dos, tantôt évitant ses coups. À chaque tentative, la corde se resserrait un peu plus. Le larynx céda, et du sang apparut aux jointures de ses lèvres. Le Senjago y était presque. Le sang s'accumulait dans les vaisseaux de sa tête, le rendant plus rouge qu'il ne l'était, faisant sortir ses yeux. La tétanie, la peur, la panique, et enfin, l'évanouissement. Shinjin prit bien soin de le desserrer avant qu'il meurt.
***
Klaus rouvrit les yeux. Cette sensation de chaud dans le visage, il l'avait toujours. La chaleur, la pression. Il comprit, il était suspendu la tête en bas. En face de lui, un goret.
Shinjin - Te voilà réveiller. C'est bien. Regarde cette pièce.
Le contrmaître observa la pièce tant bien que mal. Une pièce du continent.
Shinjin - Si c'est pile, j'égorge le goret. Face, c'est toi que j'égorge. Merde, face. J'aurais cru que ça durerait plus longtemps. Tant pis.
Le marin essaya de crier autant qu'il put, mais son bâillon l'empêchait d'alerter qui que ce soit. Il sentit juste sa propre lame, aiguisée rentrer dans son cou. Sa dernière sensation fu de sentir un liquide chaud couler le long de son menton, puis l'évanouissement. Eternel, celui là.