Histoire
La bataille était sanglante mais l’espoir subsistait. De nombreux corps jonchaient le sol mais j’étais encore debout. Je me jetai sur l’ennemi le plus proche en hurlant ma haine. Il faisait deux fois mon poids mais il s’effondra au sol sous l’effet de la surprise. Ne lui accordant aucun répit, je plongeai mon poing dans son visage. Le mien n’exprimait aucune pitié.
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Arrêtes ! T’as gagné. Ces mots étaient du miel pour mes oreilles.
Ignorant la capitulation de mon ennemi je le gratifiai d’un dernier coup, dans l’estomac.
Puis, je défiai le ciel de mon poing victorieux. J’avais remporté la bataille, encore une fois. Les morts se relevèrent. Le jeu était fini. Nous nous donnèrent rendez-vous le lendemain pour une autre escarmouche puis nous rentrâmes chez nous car la nuit tombait sur le village.
A la maison, le maigre contenu de mon assiette me fit geindre. Mon père m’accorda une taloche sur le sommet du crâne, m’arrachant du même coup un cri plaintif.
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Ils ont vidé l’entrepôt. Toutes nos ressources pour l’hiver... Se plaignit ma mère.
Cela était déjà arrivé auparavant. Mais cette fois, elle semblait abattue. Cela ne lui ressemblait pas. C’était une femme robuste que les travaux dans les champs avaient rendue résistante et vigoureuse.
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Maudits barbares. Rétorqua mon père de sa voix grave.
Si nous étions mieux armés...Je m’imaginai aussitôt au cœur de la bataille, combattant pour le village, ma famille et mes amis. Pour mon propre plaisir aussi.
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On les tuerait tous ! Criai-je de ma voix aiguë de gamine.
Un nouveau coup percuta mon crâne.
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La bataille était sanglante. Dehors, on entendait les cris des villageois qui tombaient sous le fer des barbares. Mon père était parti prêter main-forte aux autres hommes. Je voulais l’aider, mais ma mère m’en empêcha. Je restai à l’intérieur avec elle.
Soudain, la porte s’ouvrit, ma mère se précipita pour enlacer mon père. Mais ce n’était pas lui. Un barbare se tenait là, dans l’embrasure de la porte. Un sourire sadique figé sur le visage, il dégaina son sabre et l’enfonça jusqu’à la garde dans l’estomac de ma mère. Elle s’effondra au sol en un bruit sourd, inerte. Je me jetai aussitôt sur lui en hurlant et enfonçai mon couteau dans sa cuisse. Il s’effondra à son tour et j’en profitai pour lui asséner un deuxième coup, fatal, dans la poitrine. Tandis qu’il mourrait, son regard inexpressif me fixait. Pourtant, je ne pouvais m’arrêter de le frapper, inlassablement. La lame entrait et sortait de son corps en un bruit humide comme lorsque l’on marche sur un tapis de neige. J’étais une musicienne dont l’instrument était la vie de cet homme.
A nouveau, la porte s’ouvrit avec fracas. Mais je n’y prêtai aucune attention. J’étais trop fascinée par la lame déchirant les entrailles de ma victime. Mon rire inondait la pièce d'échos sinistres.
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C’est terminé. Dit un homme d’une voix haletante en me fixant d’un air surpris.
Comme je poursuivais mon œuvre sans lui prêter attention il répéta en haussant le ton :
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La bataille est terminée.Je jetai un regard farouche dans sa direction. C’était un guerrier, un étranger. Son armure luisante était tachée de sang et un sabre pendait à sa ceinture. Il venait de perdre un œil au combat.
Il me tendit la main. Je la saisis et il me mena à l'extérieur.
Le jour se levait et le soleil teintait les nuages de couleurs pastel. La bataille avait duré toute la nuit. Mais je ne remarquais rien de tout cela. Mon regard et toute mon attention était portée sur un seul homme. Il était grand, noble et vêtu des plus beaux atours. Son visage ciselé était tuméfié. Il semblait doté d’un magnétisme auquel je ne pouvais échapper, auquel je n’avais aucune envie de m’extraire.
Des soldats l’encerclaient pour sa protection. Soudainement, son regard se porta sur moi. Je me sentis défaillir. Que devais-je faire ? Je voulais qu’il me remarque. Malgré les tragiques circonstances, un large sourire se dessina sur mes lèvres. Mon visage ensanglanté s’illumina. J’étais ravie. Non, en réalité je n’avais jamais été aussi heureuse de toute ma vie.
Un homme vint à sa rencontre et il reporta toute son attention sur lui. Je les entendis faire le bilan de la bataille.
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Qui est-ce ? Balbutiai-je.
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C’est le seigneur Teiretsu. Il vient de sauver ton village des barbares. Me répondit le guerrier borgne.
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Seigneur Teiretsu. Répétai-je à voix basse comme pour sceller un pacte.
Je me jetai maladroitement à terre en signe de respect. Mon cœur battait la chamade. Il était mon sauveur. Je l’aimai. Je lui vouerais mon existence et en fis la promesse silencieuse. Je ferai tout pour qu’il porte à nouveau son regard sur moi, qu’il me remarque et qu’il m’aime...
Physique
Kin est un joli brin de fille si l’on exclu la folie qui l’incarne. Petite et menue, elle semble bâtie pour la sournoiserie. Ses indomptables cheveux bruns sont noués en une longue natte qui serpente dans son dos. Son visage au teint clair est doté d’un grand et dément regard châtain. Son petit nez retroussé n’est pas sans charme et surmonte une bouche gourmande aux lèvres ourlées.
Elle revêt le plus souvent un simple kimono couleur lavande et aime à peindre ses lèvres et ses ongles de la même teinte.
Psychologie
Malgré ce que l’on pourrait croire, c’est l’amour qui anime les faits et gestes de Kin. Elle voue un véritable culte à Jiri Teiretsu, le Daimyo de l’eau. Elle ferait tout pour le servir et n’attend que ses ordres pour laisser libre cours à ses pulsions meurtrières. Son obsession la pousse à s’oublier, elle ne vit que pour le servir. Sa fidélité est sans bornes.
Elle se montre tantôt joyeuse, sociable, souriante, égocentrique et confiante voire même drôle pour qui aime le mauvais humour. Mais elle n’en reste pas moins une psychopathe violente et dangereuse par son imprévisibilité.
Religion
Kin n’a qu’une religion et cette religion à pour dieu Jiri Teiretsu. Cependant, elle est très superstitieuse et ne manque jamais d’interpréter les signes qu’elle croit discerner un peu partout.