Ayena SatoruAspirant de Konoha | Sujet: [Mission D] Identité Sam 16 Fév - 22:21 | |
| IL Y A UN RÊVE
Sous le soleil de la mi-matinée tout le monde était au travail. Ici l’on retournait la terre, là-bas l’on posait les parterres de trèfles. C’était un travail de longue haleine et ceux qui étaient là s’y investissaient depuis le début.
Debout à sa table posée sur deux tréteaux, Jun s’accordait souvent quelques secondes pour observer et admirer la synergie qui existait en ces lieux. Il était souvent vrai que les hommes étaient incapables de coopération pourtant le ballet qui se jouait sous ses yeux était la preuve d’une union certaine ; même si naissante.-----------------
On était venue la chercher jusque chez elle pour ce travail. Là, à cette heure précise de la journée elle représentait les autorités de Konoha. Une telle décision l’avait surprise. Sans un concours de circonstances elle ne se serait jamais retrouvée dans cette position. Il fallait dire que les patrouilles successives mobilisaient beaucoup de monde pour le faible effectif dont disposait le village. Et n’étant pas encore apte au combat, elle ne pouvait se joindre à leur rotations incessantes : des fois qu’un incident survienne.
Alors on l’avait assignée à cette carte posée sur cette table. Victime d’une grave maladie, le chef de projet avait quitté le village pour rejoindre les siens. Déjà d’un âge certains il semblait peu sûr d’y survivre même si personne n’en doutait. Ne laissant personne à sa suite pour reprendre les rênes, son retrait avait conduit le chantier du parc à être interrompu. Sous l’impulsion originelle des autorités de Konoha ces travaux ne pouvaient pas rester ainsi. Alors on avait dégotté un subalterne de derrière les fagots pour qui l’on estimait que le travail serait aisé.« Elle a vu beaucoup de pays et son sens aiguisé pour l’art ne peut-être qu’un atout. » C’était l’argumentation qui avait appuyé la candidature forcée de la jeune femme. Évidemment, écrire des livres et chanter de douces mélopées était à des lieues de correspondre. Mais la sensibilité de Jun l’avait emporté sur les réticences, à défaut d’avoir effacé les doutes. Elle avait néanmoins promis quelque chose de beau et quelque chose de sensé ; on voulait une image à Konoha, elle saurait la trouver. Et puis… dans son infortune, Jun voyait un peu de chance car la parcelle de parc à ériger n’était pas si grande.
Revenus à la carte de l’endroit ses yeux imaginaient le résultat final. Bien sûr il fallait que le premier cycle floral se soit écoulé avant d’avoir une réelle vision du travail terminé. Aussi, sa plus belle récompense ne l’aurait-elle qu’un an plus tard.« Nous n’avons plus beaucoup de choix pour les fleurs. Ce sera dur de faire quelque chose d’exceptionnel. » avait annoncé Kosaku, alors responsable des stocks et du matériel.« Alors que ce ne soit pas exceptionnel. Ce sera juste beau mais ça aura une signification. » Elle ne se leurrait pas, faire quelque chose de magnifique n’était pas du niveau d’une novice… voire moins qu’une novice et créer des décors et des paysages était une profession à part entière. Et si son intuition l’avait largement guidée elle avait besoin de temps pour se décider.« On pourrait faire un bosquet. » « En plein milieu ? Nous avons l’avantage d’une belle vue dégager, pourquoi l’obstruer ? D’autant que le vieux Emishi disait avoir créé suffisamment d’intimité dans d’autres parties du parc. » Kosaku était quelqu’un de fidèle. Depuis le temps qu’il travaillait avec Emishi, il avait appris beaucoup. Néanmoins ce quinquagénaire manquait cruellement d’assurance, c’est ce qui l’avait poussé à demander au village de trouver quelqu’un à placer à la tête du chantier plutôt que la prendre lui-même. Un homme sympa, trouvait-elle. Calme et serviable, il savait faire son travail et était quelqu’un sur qui l’on pouvait se reposer.« Je sais ce qu’il nous faut. » « Jun-san, ce doit être le coin phare de cet endroit. » « Et si tu la laissais parler, Masaki. » « L’élément central de ce jardin ne doit pas être une plante. » lança-t-elle. Les deux hommes accueillirent l’annonce avec surprise, Masaki y ajoutant même une large part de désapprobation. « Kosaku-san, vous connaissez un sculpteur, n’est-ce pas ? ». L’homme affirma d’un signe de tête tandis que l’autre tempêtait.« De la sculpture ?! C’est un jardin, pas une galerie d’art ! » « Regardez. » Son doigt pointa la zone au centre du débat. « Ici c’est la parcelle qu’il reste à aménager. Ce chemin-là conduit directement au village et de là partent deux promenades. » elle leva la tête pour vérifier ses dires directement sur le terrain.« C’est ça. » confirma Kosaku, intrigué par cette lueur qui était apparue dans le regard de la jeune femme pourtant restée grave.« Il ne faut pas que ces chemins se coupent. On va les faire se joindre selon un cercle. Et au milieu… On a la liste des fleurs qu’il nous reste ? » Kosaku lui tendit le papier qu’elle demandait. « De quelles couleurs sont-elles ? » Intarissable. Il était intarissable en ce qui concernait les fleurs. Kosaku avait rapidement prouvé à Jun qu’il en connaissait beaucoup et qu’il aimait en parler. Au début mal à l’aise elle s’était peu à peu habituée et avait fini par apprécier les histoires de l’homme. Et dans la déferlante d’informations qu’elle avait entendue Jun ne retenait que ce qui l’intéressait.« Nous allons dessiner le symbole du village au milieu du parterre de trèfles. Des pavots pour le rouge, du liseron pour le blanc, des azalées pour le jaune et de l’herbe et du trèfle pour le vert. Au centre : une flamme. » Un léger sourire apparut sur le visage de Jun puis elle leva les yeux sur les deux hommes. « Le sculpteur doit nous faire une flamme avec un tourbillon au cœur pour rappeler le village. » « Une flamme ? Pourquoi une flamme ? » « Nous vivons dans le pays du feu… Et puis elle sera la flamme de vie qui habite chacun de nous. » Peu sûrs de comprendre, les deux hommes la dévisagèrent en silence attendant une explication. « Quand on crée quelque chose, il faut que ça ait une signification… » « Et quel sens donnerais-tu à cette création ? » interrogea Kosaku.« Écoutez… je sais que nous venons tous d’endroits différents. Mais aujourd’hui, nous appartenons tous à Konoha. Il faut que l’on s’y reconnaisse et que nous en soyons fiers. » La jeune fille laissa son regard glisser au loin, là où elle voyait la stèle s’ériger. « La volonté de fonder ce village est très certainement militaire avant tout… Mais est-ce que vous vous voyez expliquer ça aux enfants ? Moi non. » Masaki fit un pas en avant pour s’approcher un peu plus. Kosaku lui fit place sans détourner son regard de la jeune fille.« Les adultes ont besoin de convictions pour vivre, les enfants de rêve. Aujourd’hui tout ceci peut paraître désuet, mais je sais que bientôt les grands mèneront les plus jeunes dans ce jardin et leur diront : tu vois cette flamme ? Chacun des villageois la porte en lui. Elle est la volonté d’avancer et de vivre que tout Konohan garde en lui. Elle est ce qui nous motive chaque jour à protéger le village et nos camarades. » Le silence s’était installé entre eux trois. Un silence léger comme un souffle mais qui pourtant persistait.« Le monde est bien assez moche et les enfants le verront tôt ou tard. Mais avant que leurs yeux ne le leur révèlent ils devront grandir. Beaucoup deviendront shinobis et ils auront besoin de savoir qu’ils partagent quelque chose avec ceux qui les accompagnent et ceux qu’ils défendent. » Ses yeux se jetèrent dans ceux de Kosku où ils trouvèrent quelque chose de réceptif à ces paroles.« Voilà ce que voudra dire cette flamme au centre de notre symbole. » « D’accord… d’accord, Jun. Je vais demander cette flamme à mon ami, en espérant qu’elle portera la passion, l’élégance, la lumière et l’espoir que tu as choisis avec ces fleurs. » Récupérant la liste, Kosaku salua la jeune fille d’un bref signe de tête avant de la laisser en compagnie du chef ouvrier.Masaki… C’était un petit homme grassouillet à la sensibilité aussi remarquable qu’une graine dans un tas de céréales. Mais il était quelqu’un de compétent et de respecté. Elle savait que la fidélité des ouvriers était toute à lui. Alors aussi beaux furent ses projets, sans l’en convaincre ils ne resteraient qu’à l’état de vague concepts, et elle lisait son scepticisme dans son regard.
Ils se regardèrent longuement.« S’il vous plait, Masaki-san… construisez le jardin. Vous verrez que vous aimerez vous-même vous y détendre. » -----------------
En une semaine seulement, la majorité du travail était accomplie. Les sols n’avaient pas encore tous leur couleur finale et tout une partie restait à faire, seulement il fallait attendre que le cœur de la décoration soit installé. Contemplant le travail déjà accompli, Jun se prenait à rêver du jardin une fois terminé.« Et bien ! On dirait presque que tu es triste ! » lança Kosaku, la faisant sursauter.« Presque. » glissa-t-elle avec un léger sourire.
« Aaaah les fleurs… » soupira-t-il. « On s’y attache vite. Et même très vite. Tu as fait du bon travail, tu sais. Tu m’as montré qu’il y a encore de belles choses auxquelles croire. J’espère que tout ce que tu as apporté à cet endroit saura toucher les gens. Et puis… il faudra compter sur des personnes pour répandre ces idéaux qui ont donné naissance à ce lieu. » Un large sourire barra son visage tandis que son pouce le désignait. « Tu pourras compter sur moi. Je raconterai à mes petits-enfants, qui était la jeune femme qui a construit tout ça. » Sans qu’elle ne dise rien, Kosaku compris ce qu’elle avait sur le cœur. Ses yeux parlaient pour elle. Il s’était amusé plusieurs fois à la taquiner sur ce sujet. Elle était trop sensible pour être une femme de guerre se plaisait-il à dire. Pourtant il avait confessé ne pas la voir autrement.
Merci beaucoup, Kosaku-san.-----------------
La main de la jeune fille déposa un bulletin signé de la main de trois personnes sur le bureau. Le secrétaire qui lui faisait face la dévisagea un instant avant de jeter un œil au papier. Il se retourna sur son siège et alla sortir un dossier qui se trouvait dans un tiroir. Puis il revint à son bureau.« Chantier du parc, c’est classé. Bonne journée ! » Sur ces brèves paroles, elle quitta le bureau. Dehors le soleil régnait en maître, comme souvent dans le pays du feu. Marchant le long des rues, Jun repensait à ces travaux qu’elle venait de mener. Les petites tâches pouvaient parfois révéler des choses intéressantes. D’un jardin, elle espérait avoir créé une identité. Les jours passaient et elle sentait qu’elle commençait à apprécier d’être là où elle se trouvait. Le mieux restait pour elle d’y trouver des cœurs et des voix pour lui faire écho, et un jour peut-être que ce modeste bout de village deviendrait un lieu de joie et d’entraide fait de personnes de tous les horizons.Etre fière d’être de Konoha et partager cet ardent brasier qui lie les âmes d’une communauté, à nouveau. Peut-être était-ce son rêve, après tout… [Voilà un sujet osé... Je comprendrai s'il dérange le staff étant donné qu'il touche à des choses qui nécessitent budget et accord des autorités et tout le tralala. Si c'est le cas, faites moi signe, je le supprimerai. J'ai déjà ma récompense rien qu'en ayant réussi à écrire ma première mission D donc bon.
J'espère que vous l'avez aimé en tout cas.] |
|
| Sujet: Re: [Mission D] Identité Mar 19 Fév - 12:05 | |
| Jun + 27 XP - Citation :
- Intervention MJ : Bonne Réputation
Le petit discours de Jun sur l'avenir de Konoha n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, et a eu son petit effet. Ceux qui en auront entendu parler auront un bon à priori sur Jun. Le système de réputation n'étant pas finalisé, les effets seront purement RP (sens toi libre d'être reconnue par quelques PNJ).
Une mission originale, qui amène le sujet en douceur avec une efficacité certaine. Toujours un plaisir de te lire ! |
|