Un ciel sans nuages surplombait le port de Kiri, qu’une agitation sans précédent animait. Un navire, le Kon’iro, venu du continent amarrait. A son bord se trouvaient de nombreuses denrées nécessaires à la construction de certains bâtiments du village.
Plusieurs shinobi, aspirants et genin, dont Midori, avaient été engagés afin de décharger les cales du bateau jusqu’au chantier, à l’est du village. Cette tâche prendrait du temps et coûterait beaucoup d’efforts, mais Midori était plus que motivée. Elle s’était fait la promesse de servir le village de Kiri et elle ne voulait pas manquer une telle occasion de montrer aux habitants sa détermination et son dévouement.
Lorsque la jeune aspirante arriva au port, elle remarqua qu’elle était la première arrivée. Peu à peu, d’autres jeunes shinobi la rejoignirent. Certains n’étaient que des enfants, sans doute trop jeunes pour le travail qu’ils allaient accomplir. Soudain, un homme qui se trouvait sur le bateau sauta du pont et atterrit sur le quai, devant un parterre de shinobi médusé. Un sourire fier était planté sur son visage mais ce qui frappa Midori, c’était cette cicatrice qui traversait sa joue droite. Elle se demandait ce qui en avait été l’origine.

Bonjour, je suis le capitaine du Kon’iro. Je me nomme Abe. J’éspère que vous êtes en forme car une longue et pénible journée vous attends. Vous devrez porter les caisses qui se trouvent dans la cale et les amener sur les lieux du chantier. Dit-il les mains sur les hanches et sans se départir de son sourire communicatif.

Le capitaine Abe semblait sympathique aux yeux de Midori. Toutefois, l’expression de ce dernier changea du tout au tout. Son regard s’assombrit soudainement, ses sourcils se froncèrent et son sourire s’estompa. Il finit par déclarer d’une voix grave :

Celui ou celle qui apporterait un colis dont le contenu serait abîmé ou manquant, aura à faire à mon poing.

Comme pour appuyer sa menace, il leva son poing serré. Les muscles de son bras, tendus, firent s’exclamer les jeunes shinobi.

Allez-y ! Déclara-t-il.

Midori, accompagnée du groupe de shinobi, se dirigea vers la cale et s’empara d’une caisse. Elle ignorait son contenu mais au moment de la soulever, elle se rendit compte à quel point cette journée allait être longue et pénible. Non sans peine elle parvint à porter la caisse. Elle prit ensuite le chemin du chantier. Afin d’y parvenir, elle devrait traverser la ville puis continuer vers l’est. Déjà, son front se perlait de sueur. Derrière elle, les plus jeunes peinaient à soulever leurs caisses tandis que devant elle certains ne semblaient éprouver aucune difficulté malgré le poids de leur charge.
Plus Midori avançait et plus l’écart se creusait entre elle et ceux qui la suivait et ceux qu’elle suivait. Elle finit par quitter le port et s’engouffra dans les rues du village en direction du chantier. La foule ajoutait une difficulté non négligeable à cette mission. A plusieurs reprises, des anonymes la bousculèrent et elle manqua de perdre l’équilibre et de faire tomber sa charge. Mais les avertissements du capitaine résonnaient dans son esprit. Elle ne voulait pas avoir à faire à son poing.
Midori traversait un quartier essentiellement résidentiel lorsqu’elle remarqua, dans une rue adjacente, qu’un de ses collègues semblait en difficulté. Elle l’avait remarqué lorsqu’ils étaient au port. Il était un peu plus âgé qu’elle et plutôt beau garçon. Elle se dirigea vers lui, posa sa caisse avec précaution. Le jeune inconnu se retourna et dévisagea Midori qui dit :

Tu as besoin d’aide ?

Tout en disant cela, elle s’approchait de lui. Rapidement, elle remarqua qu’il n’était pas en difficulté mais fouillait le contenu de la caisse qu’il devrait livrer.

Que fais tu ? As-tu déjà oublié ce qu’a dit le capitaine Abe ? Demanda-t-elle.

J’emmerde le capitaine. Rétorqua-t-il.

Ma famille a besoin d’argent et je suis sûr que je trouverai des objets de valeur là dedans.

Midori haussa les épaules et souffla, résignée. Elle ne pouvait pas l’obliger à être intègre et n’avait pas le temps de le convaincre de sa bêtise. Elle reprit sa charge dans ses bras et reprit la route. Mais au bout de quelques minutes une idée lui traversa l’esprit. Elle utilisa sa technique de Métamorphose, prit l’apparence du capitaine Abe et rebroussa chemin jusqu’au jeune vandale. Ce dernier était intensément concentré sur son larcin et ne remarqua pas la grande ombre qui se déployait sur lui.

Je t’avais averti ! Tu vas goûter à mon poing ! Aboya Midori.

Le jeune voleur, dupé, hurla de terreur et après plusieurs suppliques reprit le travail.

Midori parvint enfin jusqu’au chantier où elle put se délester de la caisse qu’elle portait. Son dos et ses bras la faisaient déjà souffrir. Mais elle n’avait pas le temps de se plaindre. Elle reprit la route et retourna au port afin de prendre une nouvelle caisse. Soudain, elle remarqua une jeune femme qui sortait de la cale du bateau, une caisse sur le dos. Elle sauta du navire mais, au lieu de plonger et de se noyer, elle se réceptionna, les deux pieds sur l’eau puis traversa la baie en courant. Cet astuce allait faire gagner à la jeune inconnu de précieuses minutes. Midori se chargea d’une nouvelle caisse et entreprit de rattraper la jeune fille qui avait marché sur l’eau. Elle courut aussi vite qu’elle put mais finit par la perdre de vue. Elle se résigna donc à traverser la ville une nouvelle fois.
Arrivée sur le chantier, Midori reconnut la mystérieuse jeune femme et accourut jusqu’à elle. Ses longs cheveux noirs étaient attachés en une queue de cheval.

Bonjour. Je t’au vu marcher sur l’eau. Comment as-tu fait ça ? S’exclama Midori.

Son visage bien qu’imparfait, possédait un charme mystérieux.

En tant que shinobi de Kiri, tu devrais savoir ça. Répondit la jeune femme sur un ton sec.

Devant l’air déconfis de Midori elle souffla puis entama une explication plus détaillée.

Il s’agit de la technique Art de marcher sur l’eau. En concentrant mon Chakra dans mes pieds, je parviens à marcher sur l’eau.

Elle ajouta :

Grâce à cette technique, j’ai put gagner beaucoup de temps et d’énergie. C’est la cinquième caisse que j’amène ici.

A peine la jeune femme avait-elle terminé sa phrase qu’elle reprit la route sans prêter attention à Midori.

Cette dernière ne pouvait pas en croire ses oreilles. Elle n’avait apporté qu’une seule caisse. Elle avait décidément encore de nombreuses choses à apprendre. Sans se décourager, elle poursuivit ses efforts car telle était sa mission.

Midori venait de déposer une sixième caisse alors que le soleil se couchait. Elle était épuisée et de violentes crampes saisissaient son bras gauche. Tant bien que mal elle se dirigea vers le port où le groupe de shinobi recrutés faisait de nouveau face au capitaine Abe. Lorsqu’elle parvint jusqu’à eux, Midori chercha du regard la jeune femme qui marchait sur l’eau. Elle ne semblait pas aussi épuisée que Midori.

Merci à tous pour votre aide. Vous avez bravement accompli votre mission et il est temps pour moi de reprendre le large.

Et il monta à bord de son bateau d’où il fit des signes d’adieu au groupe de shinobi. Mais chacun partait déjà de son côté. Midori les imita et rentra chez elle où l’attendait un bon dîner et un lit moelleux.

Le lendemain matin, Midori se leva de bonne heure mais de mauvaise humeur. De fulgurantes courbatures tiraillaient l’ensemble de son corps. Il lui semblait qu’elle se souviendrait longtemps de la mission qu’elle venait d’accomplir. Mais un autre souvenir la monopolisait. Elle désirait plus que tout apprendre à marcher sur l’eau à la manière de mystérieuse jeune femme. La meilleure façon d’y parvenir était la pratique, elle décida de retourner au port afin de s’y exercer.
Une fois sur les lieux, elle s’approcha du bord des quais. Sous ses pieds, de petites vaguelettes s’écrasaient contre les pilotis. Midori n’avait pas peur de l’eau et pouvait nager mais l’idée de se noyer lui traversa l’esprit. Elle secoua la tête afin de chasser ses pensées négatives. Ses cheveux suivirent son mouvement. Une mèche blanche lui barrait le visage.
Après un instant de concentration, elle parvint à sentir son Chakra. Il circulait dans son corps tel le sang dans ses veines. Il lui fallait à présent le malaxer et en contenir suffisamment dans ses pieds. Ainsi, elle serait capable d’adhérer à la surface aqueuse qui lui faisait face.
Après avoir réunit tout son courage et sa concentration, Midori s’élança. Un bref instant, il lui sembla sentir son pied adhérer à la surface de l’eau. Malheureusement elle sombra tel un rocher. L’eau était froide, salée et trouble. Tant bien que mal, elle ouvrit les yeux et lorsqu’elle perçut la lumière, nagea jusqu’à la surface. Elle put prendre une grande inspiration avant de nager jusqu’au bout du quai. Une fois sur la terre ferme, elle s’empressa de refaire un essai. Il fut son deuxième échec. Ces essais se multipliaient et Midori progressait. Elle sentait de plus en plus ses pieds adhérer à la surface de l’eau. Mais la fatigue qu’elle ressentait l’empêchait de s’améliorer à la vitesse qu’elle le voulait. Ce fut pour cette raison qu’elle rentra chez elle, trempée jusqu’aux os.

Plusieurs jours de travail intense et acharné plus tard, Midori sentait qu’elle approchait du but. Lors de son dernier essai, ses pieds avaient adhérés à la surface de l’eau pendant quelques secondes avant qu’elle ne perde l’équilibre et s’enfonce dans les profondeurs des eaux du port. Inlassablement, elle remonta à la surface afin de retenter l’expérience. Elle réunit tout ses espoirs et toute sa concentration et s’élança. Ses pieds atterrirent sur l’eau. Une fois son équilibre trouvé, elle continua d’insuffler la même quantité de Chakra vers ses voûtes plantaires. Elle leva lentement un de ses pieds et le mit devant l’autre. En procédant par étapes, comme le lui avait appris son oncle Hajime, elle parvint à ne pas se départir de sa concentration. Ce but atteint, elle poursuivit ses efforts jusqu’à être à l’aise en marchant sur l’eau. Mais, une nouvelle fois, la fatigue s’empara d’elle. Elle marcha donc sur l’eau jusqu’aux bords du quai et franchit le promontoire. Sur la terre ferme, Midori s’effondra sur le sol. Ses yeux se fermèrent tandis qu’un large sourire se dessinait sur ses fines lèvres. Son corps entier la faisait souffrir mais elle avait l’impression d’avoir franchit une étape. Elle avait dorénavant hâte de connaître la prochaine.

Spoiler:

Midori : +27 exp // +25 ryos

Technique validée
- Au passage, c'est pas un peu paradoxal d'appeller une gamine aux cheveux blancs Midori, qui veut dire vert? Ça m'interpelle ^^' -