Choisir son Nindo

Ma voie principale est le genjutsu. Je n'ai pas de voie secondaire, mais profite des deux voies de soutien.

Créer son Personnage

Je m’appelle Haiko Hakanai. Je suis un homme et j’ai dix-neuf ans. Je suis devenu ce que je suis par la force des choses, malgré moi dans un sens. J'ai été recueilli dès mon plus jeune âge par le clan Shinokaze. Recueilli est un terme un peu ambigu pour le traitement que le clan m'a réservé, enrôlé serait plus juste, réduit en esclavage serait tout à fait correct. Je n'ai pas choisi donc de devenir shinobi : j'ai servi longtemps le clan Shinokaze comme petite frappe et assassin juvénile. Contrairement au clan, j'ai survécu à l'invasion du pays pas Jiri Teirestsu. Lors de la débâcle des Shinokaze, j'ai été repéré par les agents Yamakana et plus que ma pauvre carcasse en fuite, c'est mes compétences particulière, l'utilisation embryonnaire que je faisais du chakra qui fut repérée. Je n'avais été qu'un outil pour les Shinokaze, je pouvais bien changer de mains. Et puis, les Yamakana m'offrait une formation et, peut-être, un avenir grandiose dans le nouveau pays des eaux, étant donné leur position avantageuse. C'est donc sous les ordres des Yamakana que je m'entraîne à Kiri depuis quelques années.

Histoire

Haiko Hakanai n'est pas quelqu'un de sympathique. Quand il repense à son histoire, il se dit qu'elle ne l'a pas aidé à le devenir. Il ne sait pas où il est né. Quelque part dans le brouillard du pays de l'Eau, sans doute. Aussi loin qu'il se rappelle, il a vécu la tête dans le brouillard en réalité ; la tête dans le brouillard et les pieds dans le sang. Ses souvenirs commencent le jour où les Shinokaze massacrèrent son clan. Il se voit, âgé de six ou sept ans, dans une grande salle, entouré de cadavres, marchant dans des flaques poisseuses. Il voit autours de lui les riches teintures qu'on arrache des murs, le mobilier précieux qu'on déménage, les trésors qu'on pille et même les bijoux dont on dépouille les cadavres. Personne ne prête attention à lui et personne n'est impressionné par le petit sabre qu'il brandit pour éloigner les charognards qui s'acharnent sur sa famille. Une main le frappe, une autre lui arrache son arme. On se penche sur sa silhouette recroquevillée dans une marre de sang, et on demande :

— Que fait-on de lui ? Je le supprime ?
— C'est le dernier enfant des Hakanai. Il a dû recevoir un formation martiale, on l'embarque, il pourra être utile.

Ce fut le cas, il devint utile aux Shinokaze, il devint un outil des Shinokaze. Vaguement formé à l'assassinat, avec d'autres enfants, il se faufila dans les plus petits failles de sécurité des forts et des familles pour supprimer les adversaires du clan qui l'employait. La vie était dure, mal nourrit, mal logé et maltraité, on l'obligeait à se battre, parfois à mort, contre les autres enfants, pour l'entraîner et l'endurcir. Haiko ne connut aucun repos, ni aucune joie durant cette période, mais il connut un camarade, Banpei.

Un forte fraternité se développa rapidement entre les deux garçons, ils se défendaient mutuellement et dépouillaient ensemble les plus faibles quand le besoin s'en faisait sentir. Jamais un d'eux ne se retrouvait seul, et cela leur permit de survire six années dans un milieu d'une cruauté sans pareille. Et par la cruauté ils assuraient leur survie. Seul, aucun autre ne pouvait les mettre en péril, mais il savait qu'ils tiraient leur force de leur duo. Si bien qu'à chaque fois qu'il leur semblait qu'un autre se formait parmi leurs semblables, ils l'éliminaient au plus vite. Ils furent souvent punis pour ces meurtres sans motifs apparent, mais leur désir de vivre et leur paranoïa presque maladive les poussaient à sans cesse égorger toute possible concurrence.

Ainsi, ils devinrent au fil des années, les plus âgés des enfants assassins esclaves du clan Shinokaze, seuls à survivre à la fois à leurs missions et à la rivalité de leurs semblables. Mais ça ne suffisait pas, adolescents, plus vieux et par là bien plus forts qu'aucun autre des enfants, Haiko et Banpei vivaient tout de même dans la crainte fantasmée d'être un jour abattu par un des nouveaux arrivants. Pour ne plus rien risquer, ils massacrèrent tous les autres, l'espace d'une nuit. Ils tuèrent encore leurs contre-maîtres tyranniques pour ne pas être punis et avait projeté de s'enfuir ensuite pour retrouver la liberté. Seulement leur hécatombe dura jusqu'au matin, qui vit venir les guerriers du clan Shinokaze. Les deux jeunes meurtriers furent rapidement maîtrisés.

Ils s'attendaient à être exécutés sans autre forme de procès, mais c'était sans compter sur le génie pervers des Shinokaze, qui reconnut immédiatement dans les monstres qu'il avait créé une arme potentiellement terrible. Banpei et Haiko furent donc chaleureusement félicités et récompensés, leurs conditions de vie s'améliora drastiquement. Le clan Shinokaze n'était plus avare d'aucune largesse à leur égard, dans l'espoir de s'assurer leur loyauté. Haiko s'en contentait bien, mais Banpei, désormais confiant dans la force de son duo, voyait dans leur nouveau statut une opportunité de mener à bien le plan qui avait fermenté toute ses années dans son esprit malade : la vengeance. Il était lui aussi fils d'une famille importante détruite par le clan Shinokaze et désirait se venger d'eux. Il se mit à attendre avec ferveur l'occasion d'assassiner les membre de cette famille haïe.

Influencé par son aîné qui ne cessait de s'enflammer à ce sujet, Haiko se mit également en tête de reformer son clan détruit et mettre à terre les Shinokaze. Cependant, malgré tout son aveuglement d'adolescent, Banpei était conscient du risque de son entreprise et il ne voulait pas mettre en péril la vie de son camarade. C'est donc seul, qu'au bout de quelques années, il se leva, une nuit, une arme à la main.

Haiko reconnut aisément son cadavre crucifié le lendemain.

Il ne fut pas mis en cause, tous conclurent qu'étant donné les liens très forts qui unissaient les deux garçons, s'ils avaient partagés les mêmes projets, ils auraient attaqué tous deux cette nuit-là.

Mais à partir de ce jour, Haiko ne vécut plus que comme une ombre indifférente. C'était donc à ça qu'amenait la vengeance ? Une mort misérable, un mois à se faire ronger par les vers à la vue de tous ? Haiko cracha sur le rêve qu'avait instillé son ami en lui, il renonça à se venger. Il avait perdu tout le feu de la révolte et tout espoir de triompher. Il se renfrogna dans une servitude bornée aux Shinokaze, cherchant sans trouver quelqu'un pour combler le vide que laissait Banpei.

Et puis vint Jiri Teiteretsu et la guerre comme on ne l'avait jamais connu. Les Shinokazef, trop fiers, refusèrent l'autorité de l'envahisseur et combattirent donc contre le Daimyo autoproclamé, les Aisu et par la suite même le clan voisin et longtemps allié des Yamakana. Haiko regarda avec indifférence la chute des Shinokaze, combattant par habitude, survivant par réflexe.

Lors de la chute de la dernière place forte du clan, Haiko était avec les fuyards, courant dans la nuit pour leurs vies. C'était une bien vaine tentative, car les Yamakana les attendaient en embuscade sur la route et les massacrèrent presque tous. Notamment fut fait prisonnier ce jeune fauve agile qui semblait utiliser inconsciemment le chakra, ce que ne manquèrent pas de remarquer les Yamakana présentes. De plus il ne semblait porter aucune affection particulière au clan qui venait de sombrer, les Yamakana avait donc tout à gagner à l'enrôler, les possesseur du chakra était trop rare pour qu'on les massacre sans discernement. L'histoire se répétait pour Haiko, on l'épargnait à nouveau pour en faire un outil meurtrier. Tout cela l'indifférait bien, au fond, il n'avait connu d'autre vie et la formation que les Yamakana lui proposait l'intriguait tout de même au fond de lui.

Ainsi, il se mit au service de ce nouveau clan, au village de Kiri. Le pouvoir qu'il découvrait chaque jour un peu plus bouillir en lui l'emplissait peu à peu d'ambition. Il était de plus désormais convaincu de sa chance, à chaque fois dans sa vie qu'il s'était trouvé acculé, il avait été miraculeusement sauvé par le destin. Il n'en fallait pas plus pour que ses vieux rêves rejaillissent en lui comme le magma d'un volcan trop longtemps endormi : lui Haiko Hakanai était porté par les dieux et le plus grand avenir l'attendait, lui et son clan, s'il arrivait à s'en recréer un.