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 [Post commun] - Arrivée à Yukigakure

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Kuroko Hokufû
Aspirant de Konoha
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Kuroko Hokufû


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MessageSujet: [Post commun] - Arrivée à Yukigakure   [Post commun] - Arrivée à Yukigakure EmptyDim 3 Juin - 18:40

- Examen -
"Sur la route de Yuki"

Aiko - ... et puis tu as pensé à prendre d'autres paires de chaussettes bien chaudes? C'est froid Yuki. Et puis ne te sépare pas de ton groupe. Il paraît que s'il y a des tempêtes de neige, les gens se perdent rapidement. Ah oui, il faut aussi...

Depuis hier soir, mais mère était devenue ingérable. Rien d'étonnant à cela, je leur avais annoncé la vieille qu'aujourd'hui j'étais convoqué à un examen à Yuki, et comme à chaque fois qu'elle n'est pas à un endroit pour contrôler que tout s'y passe bien, elle s'était mise à imaginer tous les scenarii possibles. Tempête de neige, attaque soudaine d'ours, avalanche, chute mal réceptionnée, et j'étais encore étonné qu'elle n'avait pas imaginé le scénario "je me fais botter le cul par tous les concurrents". Après tout, l'examen auquel j'avais été convoqué, c'était l'examen Chuunin. Autant dire que nous n'allions certainement pas rester assit dans de belles salles chauffées à remplir des questionnaires. J'imaginais plus ça comme un trek, une épreuve de survie ou peut-être un combat entre les participants. Autant dire qu'avec mes capacités combatives, je ne serais certainement pas à la hauteur. Après tout, je fais plus souvent parti des gens qui reçoivent des coups que de ceux qui en donnent.

Je me serais peut-être plus préparé si Yoko, devenue la titulaire à l'académie, m'avait prévenue plutôt de ma participation à l'examen. Cette après-midi-là, j'étais venu comme tous les autres après-midi pour mes cours, et elle m'avait lancés l'information en pleine poire.

***


Yoko - Salut Aki-chou!

Akito - Tu continues avec ce surnom? Je pourrais me plaindre à la direction tu sais.

Yoko - Mais tu ne vas pas le faire jeune imprudent. Simplement parce qu'aujourd'hui je t'annonce la plus grande nouvelle de ta vie! Je t'ai inscrit à l'examen Chuunin qui aura lieu Lundi.

Grande nouvelle, Yoko n'a toujours pas appris à s'organiser en dehors d'un bloc opératoire, généralement on demande d’abord à l'étudiant s'il se sent prêt. J'aurais bien aimé pouvoir me préparer à cet examen, apprendre de supers techniques de survie, avoir un peu plus de pratique en termes de combat. De l'expérience en sommes, ce que devrait avoir un Chuunin normalement formé. Au moins je partais avec un petit avantage, je connaissais plus ou moins bien mes concurrents et camarades d'académie. D'entre nous, je savais j'étais le seul à savoir réellement guérir des plaies et survivre en milieu hostile. Je n'allais certainement pas être éjecté tout de suite si on nous imposait de devoir survivre en groupe, j'allais être indispensable.

Yoko - Bon alors, je te lis rapidement les conditions d'examens. Blabla... Examen intervillage... Alors ça a lieu à Yuki, le point de rendez-vous va être la porte du village... Ah! Tu vas devoir te débrouiller pour prendre le matériel que tu penses être utile.

Akito - Intervillage, hein? Pleins d'inconnus pleins de supers techniques qui vont pleinement pouvoir me botter le cul... Tu avais dit que l'examen était lundi. Lundi vingt-trois je suppose?

Yoko - Non non! Lundi prochain! Un vrai Chuunin, ça doit savoir s'organiser rapidement mônsieur Hokufû! J'en ai parlé avec Sasaku, tu as congé jusque-là, faits la fierté de tes professeurs!

***


Elle avait dit ça le torse bombée, fière comme elle était. La personne la moins organisée de mon entourage me demandait d'apprendre à m'organiser, je croyais rêver. C'était d'autant plus déstabilisant que je pensais que l'examen Chuunin était une épreuve interne au village, et qu'elle serait donc effectuée sur place par des genins Konohéens. En sommes, je ne serais donc probablement pas le seul Eisei-nin, et si nous sommes autant de participants par village qu'il y en a à Konoha, j'allais certainement avoir du mal à me faire rendre indispensable aux uns et aux autres. Il faudrait donc que j'essaye de ne pas me faire éliminer trop vite en me reposant uniquement sur mes capacités... C'était perdu d'avance, je n'avais absolument pas la carrure d'un Chuunin. Mais je voulais au moins faire bonne figure.

Ne me laissant que deux jours pour me préparer à tout ce qui aurait pu m'arriver à Yuki, j'ai préféré annuler tous les entrainements matinaux avec mon père. J'avais du acheter de quoi soigner quelques blessures mineures qui auraient pu survenir, que ces blessures soient les miennes ou celles d'autres. J'avais aussi passé quelques heures à la bibliothèque pour essayer de glaner quelques informations sur Yukigakure no sato. Les livres de la bibliothèques qui m'étaient autorisés n'étaient pas très complet sur le sujet. J'avais simplement appris que le village se trouvait au nord de Sawa no kuni, qu'il y faisait froid et qu'on ne serait pas très loin des frontières du pays de la foudre. En sommes, juste le stricte nécessaire pour tracer un itinéraire jusqu'au lieu de rendez-vous. D'après les instructions fournies par le comité d'examen - instruction que j'ai relues par peur que Yoko était oublié des pans entiers d'informations - indiquaient que je devrais arriver sur le lieu d'examen seul, et que les éventuels accompagnants ne devraient pas aller plus loin que la frontière de Sawa, ou celle de Kumo pour les Kuméens.

Désormais, je n'avais plus rien d'autre à faire que d'attendre Sasaku - à qui j'avais demandé de m'accompagner jusqu'à Sawa - avant de prendre la route pour l'examen. Pour l'occasion, j'avais choisis soigneusement mon habillement ainsi que mon équipement. Mon premier réflexe avait été de me vêtir chaudement. Aussi, j'avais troqué mes affaires d'été pour des vêtement plus longs et moins ample. Je portais sur le haut du corps un t-shirt relativement serré, maintenant la chaleur mais ne gênant pas mes mouvements. Par dessus j'avais mis un autre t-shirt, à manches longues celui-ci, et relativement épais. J'avais besoin d'avoir chaud, mais j'avais peur de trop gêner mes mouvements, j'ai donc conclus un portant un pull à manche courte - drôle d’idée de coupe d'ailleurs - qui semblait tiré d'une manière synthétique. Bourré de poches, et possédant une capuche qui maintiendrait mes oreilles aux chaud, il était clairement pensé pour ce genre d'escapade au pays des bonhommes de neige. Le pull n'était pas très épais, mais il donnait extrêmement chaud, si bien que j'ai décidé de ne le porter qu'à partir de notre entrée à Sawa, où il cacherait ma tenue de combat.

En bas, j'avais décidé de porter un collant épais qui me tiendrait chaud même mon pantalon serait endommagé. Ça n'était pas très esthétique, voire clairement humiliant, mais au moins je me mettais à l'abri de certains problèmes que je pouvais rencontrer. Le pantalon en lui même était plus ample et doublé d'une espère de laine. Le vendeur du magasin l'avait vanté comme "le meilleur pantalon dont un alpiniste puisse rêver, résistant, chaud et n'entravant pas les mouvements". J'étais sceptique, mais emballé. Nous verrons bien si la publicité était mensongère ou non. à ma ceinture était accroché une sacoche où j'avais rangé les quelques équipements que j'avais pensé indispensable : un minimum d'objet de soin indispensable comme des bandages, quelques antidotes en cas d'empoisonnement ainsi qu'une pierre à feu. Je ne maîtrisais pas le Katon, et si je devais faire un feu - ce qui me semblait peut probable si je tenais à la vie - j'avais intérêt à prendre un certain nécessaire. J'avais hésité à prendre des pilules de régénération, mais le prix exorbitant de ces dernières m'a laisser penser que je pourrais tout aussi bien récupérer de mes blessures avec mon chakra, et mon chakra avec du temps. De toute manière, je n'étais pas taillé - ou pas encore - pour le combat, aussi il était inutile que je daigne encombré d'équipement de combat. Mon frère paraissait étonné que je choisisse de laisser mon Katana à la maison, mais après discutions avec Yuujin, il semblait évident que je n'étais pas prêt à l'utiliser dans un combat, et que je risquais de porter un poids inutile si je le prenais.

Enfin, j'avais au pied une paire de chaussette épaisse qui laissait passer la transpiration - miracle de la technologie - ainsi qu'une paire de bottes de cuir doublées en laine. Elles n'étaient pas très pratiques pour se déplacer rapidement, mais leurs semelles anti-dérapantes et leurs solidités les rendraient probablement très adapté aux conditions de cet examen. En plus de tout cet attirail, j'avais des gants qui montaient jusqu'au milieu de mes avant-bras, et qui laissaient pouces, index et majeur à l'air libre. Ils étaient de la même matière fine et chaude que le pull, et ne gênaient ainsi presque pas les mouvements. J'avais aussi décidé de mettre une longue cape blanche et chaude dans mon paquetage pour mon arrivée à Yukikagure. D'une part c'était pratique pour se dissimuler, et en plus ça me faisait une couche supplémentaire de chaleur si mon attirail n'était pas suffisant. Il fallait mieux être prudent en terre inconnues.

Aiko - Tiens, je crois que ton professeur est là.

Perdu dans mes pensées, j'avais oublié de surveiller les chemins qui menaient à la porte principale de Konoha. Néanmoins même en cherchant du regard, je ne voyais pas la grande silhouette de Sasaku. Ce type fait pourtant partis des gens qu'on repère de loin - de très loin même - à cause de leurs corpulence. Deux mètres de pur muscle, ça passe rarement inaperçu.

Aiko - J'aime beaucoup cette petite madame, je sais qu'elle feras du bon travail avec toi! Je suis rassurée.

Petite madame?

Yoko - Aki-ch... Akito! Elle avait fait l'effort de prononcer mon nom complet. Probablement pour parraitre plus sérieuse face à de vrais adultes. Je suis contente de te voir prêt à partir de si bon matin. Une longue route nous attend. Ne nous attardons pas.

Akito - Très bien. J'ai détourner mon regard de la jeune Juunin pour le poser tour à tour sur chaqu'un des membres de ma famille ici présent. Maman, pas trop d’inquiétudes; Papa, j'vais essayer d'appliquer ce que t'as essayé de m'apprendre... Kagure...

Kagure - Déchire tout!

S'il y en avait bien un qui arrivait à m'arracher un sourire alors que les jours prochains seraient probablement durs, c'était mon frère.

Akito - Pas d'autre choix que de gagner, c'est ça?

Kagure - Évidemment!

Après une dernière accolade, Yoko et moi avons pris la route. Le plan de route prévoyait de marcher toute la journée jusqu'à atteindre la frontière avec Sawa. Le lendemain nous bivouaquerons jusqu'à la frontière avec le pays de la neige. Nous aurions largement pu atteindre le point de rendez-vous plutôt, mais j'avais jugé plus malin de faire deux demi-journées de marche avant d'atteindre le lieu de rendez-vous plutôt que d'arriver à Yuki déjà arasé par la marche. Si une marche dans le pays du feu était généralement agréable, les marches sur les chemins enneigés tels que ceux du pays du nord étaient généralement très fatigantes. Je l'avais appris à mes dépends quelques mois plutôt lors de notre mission avec Shinjin, Kabashi et Ceto. Les dictons populaires sont généralement bourrés de vérités, et je ne comptais pas aller vite si cela m'épuisait avant d'arriver à destination.

La première journée de marche fut relativement calme. Les routes, sans être complètement désertes, n'étaient pas trop fréquentées et le temps relativement doux nous permirent de traverser le pays du feu sans efforts imprévus. La langue de Yoko étant relativement bien pendue, elle a passée la traversée tantôt à chanter, tantôt à vouloir discuter avec moi. Nos sujets de discutions en dehors de l'académie étaient souvent les mêmes : les potins de l'académie, bien qu'il ne m’intéresse absolument pas, le paysage, ma formation, ma famille, etc. À bien y réfléchir, j'avais l'impression qu'on parlait bien plus souvent de ma vie que de la sienne. Pour être honnête, je ne m'en plaignais pas, c'est toujours agréable d'avoir l'impression que quelqu'un s’intéresse à notre vie. Même si ça n'est qu'une impression, j'avais depuis longtemps compris que c'était une méthode comme une autre de ne pas parler de sa propre vie. Si elle n'en avais pas envie, je n'avais aucune justification pour la forcée à le faire. Elle en parlerait quand elle le voudra.

Le soir venue, nous avons trouvé un petit bosquet dans la forêt qui bordait la frontière de Sawa. Le confort serait rudimentaire : un feu, un lit de fortune - ma cape en l’occurrence - et un peu de gibier trouvé dans les alentours. J'avais pu tester mes compétences de chasseurs ainsi que ma pierre à feu. J'étais content d'avoir eu l'occasion de chasser de la nourriture une dernière fois avant d'arriver dans territoire enneigé. Cela me permettait de vérifier mes acquis en la matière : savoir repérer des traces, s'approcher en silence, attraper la proie avant qu'elle n'aie le temps de courir trop loin, etc. Ce repas, aussi simple fut-il, était un véritable moment de plaisir. N'ayant pas sommeil, j'ai longuement discuté avec Yoko sur des anecdotes de mes entrainements avec Yuujin et Kagure. C'était une véritable mine de rire qui était la bienvenue à une nuitée de l'examen. Comme une vanne qui permettait de faire tomber la pression qu'elle ne nous fasse exploser. Fatigué, je suis tombé dans le sommeil quand la lune avait commencée à briller dans le ciel. Le froid de la nuit m'empêcha de dormir confortablement, sans être réellement agaçant. Il fut par ailleurs un excellent réveil-matin. Cette nuit m'avait apprit qu'une fois à Yuki je devrais dormir complètement habillé, et que je n'avais pas à hésiter à dormir caché sous ma cape.

Après quelques minutes de méditations pendant lesquelles Yoko alla chercher de quoi nous préparer un petit-déjeuné, nous avons repris la route. La veille, nous avions décidé que nous ferions le chemin jusqu'à la frontière de Yuki le matin pour profiter un maximum de l'après-midi en se préparant pour le lendemain. Le chemin ne fut guère plus silencieux que la veille, d'autant que Yoko s'était découvert une véritable passion pour une chanson qu'avait chanté un marchant croisé sur la route à la sortie de Konoha. Elle s'était amusée à en produire une multitude de variante jusqu'à celle-ci :

Hey! I just met you
And this is crazy
But here's the Chuunin Exam
So I'll kill you maybe

Rien de bien rassurant concernant l'examen. Le chemin que nous empruntions traversait Muujin, la partie centrale du pays des marais. Même si j'en avais déjà entendu parlé, je ne pensais pas que le contraste entre le pays du feu et le pays des marais était aussi important. Nous étions passé d'une forêt lumineuse et vivante à un marais sombre et hanté. Personne ne vivait dans cette partie du pays, et c'était parfaitement compréhensible. L'humidité y était telle qu'il serait extrêmement difficile d'y conserver la moindre denrée plus de quelques jours et la faune locale ne semblait pas constituée un gibier très appétissant. Hormis quelques grenouilles, aucune espèce animale n'avait l'air suffisamment saine pour être ragoutante. Il n'y avait rien de très intéressant à dire sur la route en elle-même; elle avait été formée par les allées et venues des voyageurs qui transitaient de Konoha à Kumo, elle se séparait en deux après quelques kilomètres pour permettre à qui le veut de rejoindre Sawagakure no sato, et surtout elle puait la moisissure. Si j'avais le choix entre un examen dans le froid et un examen dans les marais puants, je prenais de bon cœur les températures glaciales de Yuki.

En fin de matinée, nous rejoignions les pieds des montagnes de Dokkyo où nous savions qu'un bivouac serait bien plus facile à installé qu'à Muujin. Comme la veille, nous avons répartis les tâches : très rapidement j'ai été chasser quelques grenouilles pendant que Yoko s'occupait de monter une tente de fortune. Hormis les grenouilles, nus avons aussi pu déguster quelques plantes comestibles, sans quoi le repas aurait été maigre. Pendant l'après-midi j'ai passé quelques heures à faire l'inventaire avec Yoko des dangers naturels ainsi que des bons réflexes à avoir à Yuki. Je m'étais déjà douté de la majorité des problèmes que je pouvais rencontré, mais il était rassurant de voir qu'elle-même n'en avait pas imaginé de pire que ceux pour lesquels j'avais déjà imaginé un scénario. Après une brève révision de mes différents jutsu, nous avions décidé que le reste de la journée servirait de moment de détente. Le dernier avant la tempête.

Yoko - Puis qu'on en est là, je pense que je peux te dire pourquoi c'est moi qui t'accompagne jusqu'ici et pas Sasaku.

Ma professeur arborait la mine sérieuse que je n'avais vu que deux fois au cours de ces trois dernières années. La première était quand j'avais du chercher en hâte des poches de sangs pour un patient que Yoko soignait. La seconde fut quand nous avions traversé illégalement les frontière du pays de l'eau.

Yoko - Nous avons pas mal discuté avec Sasaku. Discuté à propos de toi. Honnêtement, tu n'es pas vraiment prêt pour cet examen. D’abord tu aurais du avoir des connaissances plus poussées à la fois en Ninjutsu et en Eisei-nin. Ensuite, soyons honnête, tu as peu de chance de gagner en un-contre-un contre n'importe quel Genin bien préparé. Alors, tu sais pourquoi on t'a tout de même inscrit

Akito - Pour... m'instruire?

Yoko - Si on veut. Il y a deux méthode pour mériter le grade de Chuunin. Soit tu es comme quelques uns une force de la nature, un génie tel qu'on ne peut pas le laisser sur le banc des Genin, soit tu es quelqu'un de suffisament intelligent et responsable pour faire passer les intérêts du village et de ton équipe avant les tiens.

Akito - J'ai pas vraiment l'impression de me retrouver dans l'une ou l'autre de ces catégories...

Yoko - Et bien je vais te dire ce que Sasaku et moi pensons de toi. Tu possède une qualité relativement rare : tu fais partis des gens qui gardent leurs sang froid en toute circonstance, et qui analysent toujours la situation. Il est certain que dans l'ordre actuel des choses, tu n'es pas fort, mais tu sais suffisamment bien te juger et juger les autres pour savoir si tu peux ou non gagner un combat. Cet examen, c'est notre manière d'éprouver cette qualité... Et puis; qui sait? Des outsiders ont déjà été gradé après cet examen.

Akito - Et ben... Tant d'éloge, c'est rare venant de toi. Je suppose que je dois pas m'y habituer.

Yoko - Ça serait préférable pour tout le monde si tu ne prenais pas la grosse tête, idiot d'élève.

Je ne pensais pas que Sasaku et Yoko avaient de tels attentes me concernant. Je me doutais que j'avais été envoyé à l'examen pour une autre raison que la gloire de Konoha : il en existe bien des masses, des genins meilleurs que moi. Savoir que quelques rares personnes croyaient réellement à mon potentiel, même sans croire grandement à ma victoire, c'était quelque chose d'agréable. Je ne me souviens pas avoir été porteurs d'espoirs comme ceux-là depuis toujours. La tête pleine de ces éloges, je me suis couché tôt laissant à Yoko le soin de monter la garde, elle voulait être sure que je dorme bien. Cette nuit là, j'ai effectivement bien dormi.

Aujourd'hui était le grand jour. J'allais enfin être lâché seul dans le grain bain. Exceptionnellement, je n'ai pas médité ce matin. Le cœur n'y était pas, et tous les encouragements qui m'avaient été prodigués jusque là me semblaient très lointains voire inexistant. Yoko me pria de partir directement vers le lieu de l'épreuve sans me soucier du campement. Elle rangerait tout et rentrerait à Konoha par la suite. Alors j'ai pris la route, traversé la frontière et suis entré dans le pays des neiges. Quelques minutes après m'être enfoncé dans les terres gelées qui entouraient Yukigakure, j'ai pu enfin comprendre pourquoi les livres étaient si peu complet à propos de Yuki. Ça n'était pas qu'ils manquaient d'information, c'était qu'ils manquaient de matière. De la neige, à perte de vue, et ici et là quelques montagnes qui semblaient être posées là uniquement comme point de repère. C'était la seule chose que l'on voyait. J'avais l'impression d'entrer dans un territoire vierge et paisible. Tellement paisible que je me demandais même comment un village caché avait pu s'installer ici. Il suffisait d'une touche de noir dans le paysage blanc pour qu'on ne voit plus qu'elle; alors un village caché, n'en parlons même pas. J'étais d'ailleurs heureux que le temps soit clément, car j'aurais probablement été perdu dans un enfers de blanc si la météo avait joué de ses caprices.

À mesure que les minutes passaient, je laissais mes pensées vagabonder d'un souvenir à l'autre. Je repensais à la discussion de la veille, aux épreuve du jour même et à celles du lendemain. La seule chose qui m'extirpait l'espace d'un instant de mon ruminage, c'était la présence de lapin déchiquetés bruyamment par des renards ou l'arrivée soudaine d'un pan de paysage que je n'avais pas remarqué. J'avais du marcher deux heures avant d'enfin apercevoir au loin les portes de Yukikagure. Un tumulte de sentiments divers remonta en moi dès que ces portes se sont présentées. Je ne savais pas vraiment si j'étais sujet à la peur, l’excitation ou simplement l'envie de faire demi-tour et se reposer dans une contrée plus accueillante. Caché sous les capuches de mon pull et de ma cape, je baissais la tête toujours plus à chaque pas qui me rapprochait du village. J'avais de moins en moins l'impression d'être à ma place. Les questions se sont bouleversées dans mes esprits. "Et s'était un tournois?", "Et si on devait s'entre-tuer?", "Et si c'était un trek et qu'on se perdait en pleine tempête de neige?". Mon cœur et ma tête s'emballaient dans un rythme infernal jusqu'à ce que ma raison reprenne les rênes. J'étais à une centaine de mètre de la porte, et je me suis assis, en tailleur, les yeux clos. Quelques minutes passèrent avant que ma respiration se calme, faisant retomber la pression sur mon cœur et mon cerveau. Je méditais, et comme à chaque fois que je méditais, je triais mes pensées. Je remettais suffisamment d'ordre dans mon esprit jusqu'à pouvoir repartir, plus léger, en ayant soupesé toutes mes craintes. Je n'avais pas à avoir peur. J'étais un faible shinobi, mais j'étais un redoutable survivant, rien de grave ne saurait m'arrêter.

Après une longue inspiration, je me suis relevé, j'ai enlevé ma capuche et ai relevé la tête pour mieux observer ce qui se tenait devant moi. L'avenir. Le voile qui masquait ma vue et mon esprit tombé, j'ai pu enfin prendre le temps d'observer le village qui se tenait devant moi. Il n'y avait pas de discussion possible, Yukigakure était un village miteux. La majorité des bâtiments miteux semblaient n'avoir pas croisé d'autre vivant depuis des années que les deux pauvres hommes assis à quelques dizaines de mètre de la porte. Aucun des deux n'avait la stature d'un shinobi : ils étaient maigre, maladifs, brulé par le soleil et rongé par le gel. J'avais pitié de ce qu'il était advenu de ces hommes. Le point de rendez-vous, c'était la porte de village. Certainement le seul édifice qui vaille encore la peine d'être admiré. Elles étaient plus petites que celles de Konoha, mais l'ouvrage fourmillait de détails que nous n'avions pas. Elles semblaient avoir étés travaillées par un orfèvre qui leurs avait donné à la fois un aspect aguicheur, et à la fois un aspect effrayant. Comme si personne ne pouvait les détruire. C'était là qu'attendait un homme portant un bandeau ninja à la ceinture. Malgré l'aura d'autorité qu'il dégageait, ce shinobi n'avait rien de spécial : cheveux bruns court, un visage plutôt banal, une veste Chuunin portée sur de chauds vêtements noir et son bandeau du même noir sur lequel on pouvait reconnaitre les armoiries de Kumo.

??? - Nom. prénom, village et bandeau s'il-vous plait.

Rien d'exceptionnel jusque là, à peine de quoi vérifié mon identités. Après avoir dénoué le bandeau accroché à ma jambe droite et le lui avoir tendu, je me suis brièvement présente : Akito Kagen Hokufû, shinobi de Konoha sous la tutelle du Juunin Omoshiroi Yoko.

??? - Hum... Voilà. Très bien. Je vous rends votre bandeau, je vous conduit au lieu de l'épreuve.

Je trouvais la vérification sommaire, même s'ils avaient une photo de moi, j'aurais très bien pu être un voleur d'identité venu pour on ne sait quelle raison. Soit les Chuunins avaient suffisamment confiance en leurs yeux pour s'assurer que je n'étais pas un faux, soit ils misaient sur la confiance en ces périodes de trouble politique. Si c'était le cas, c'était honorable bien que particulièrement idiot. C'est justement en période de trouble politique qu'il faut être le plus méfiant. L'homme me conduisit à quelques centaines de-là, vers un groupe qui jusque là était caché par le village. Après un rapide coup d’œil, j'avais pu discerner pas mal de personnes. Ceux qui venaient des villages cachés majeurs - souvent favoris de ce genre de contest intervillage - ceux qui comme moi se demandaient se qu'ils faisaient ici, ceux qui affichaient fièrement katana, zanbato et autres bô, et les véritables favoris. Ceux qui sont calme, posés et à que personne ne dérange. Les plus dangereux sont souvent ceux qui s'affichent le moins. À première vue, je pense que nous étions une petite vingtaine de participant, peut-être plus, et que dans ce groupe se mêlaient deux ou trois Chuunin chargé de contrôler la bienséance en attendant le commencement officiel de l'épreuve.

C'est au milieu de mes futurs adversaires que le Chuunin qui m'avait accompagné me laissa. Ce groupe, c'était ma première épreuve. Il fallait rester discret, serein. Un air trop paniqué, et on serait une proie. Un air trop fier, même problème. Il fallait ici respecter le premier crédo du ninja : passer inaperçue en attendant son heure. Restait à espérer que mon heure viendrait.
Senritsu Isatsu

Senritsu Isatsu


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MessageSujet: Re: [Post commun] - Arrivée à Yukigakure   [Post commun] - Arrivée à Yukigakure EmptyJeu 7 Juin - 21:12

Spoiler:






"Vu du ciel, le monde n'est qu'une feuille de papier..."


C'était sa phrase favorite. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle s'en était souvenue tout à coup, comme ça, sans raison. Il adorait la balancer à tout va, comme un cheveu dans la soupe, en plein milieu d'un silence ou au carrefour d'une discussion mouvementée. Les gens autour le regardaient alors, indifférents pour beaucoup, arquant un sourcil pour d'autres, puis ils passaient à autre chose. Il aurait pu se décourager, la garder toute enfouie au creux de sa gorge, mais non, soudainement elle s'extirpait de nouveau, comme un diable qui sort de sa boîte. Elle non plus, elle n'avait jamais compris sa signification, mais elle aimait le mystère qui entourait ces quelques mots. Elle chérissait le souvenir de ces soirées passées sur les roches de la falaise de la demeure Toshiya, à regarder le soleil couchant, et quand soudainement, l'air rêveur, il s'osait enfin à prononcer la fameuse formule. Elle le regardait alors, et ils pouvaient rester des heures entières ainsi, bercés par le souffle léger d'une brise d'été, le grondement de la cascade en contrebas pour seule berceuse.
Perdue dans ses pensées, elle observa ce même paysage, au pic de la même cascade, pendant que Kitsuke derrière elle s’impatientait.


Kitsuke – On va être en retard, tu sais…

Etsuko – J’arrive j’arrive...

Mais elle resta encore quelques instants, le temps de réaliser le parcours qu’elle avait accompli pendant ces trois ans. Difficile, car la vie ne fait pas de cadeau, elle secoue, remue ses passagers, et les remous ne les quittent pas jusqu’à la destination finale. Mais elle avait fait de fabuleuses rencontres, accompli de belles choses dans ce millier de jours qui était passé plus vite qu’elle ne l’avait cru. Qu’était devenue Seiki ? Voilà plusieurs semaines qu’ils ne l’avaient pas vue, ni Kitsuke ni elle. Nagoshi-san n’avait pas donné de nouvelles. Peut-être avait-il oublié sa promesse, ou rien trouvé de suffisamment concret pour les en informer. Dans tous les cas, le résultat semblait le même : une impasse. Et à mesure que les jours passaient, son inquiétude grandissait. Une fois que l’examen Chuunin se terminerait, elle en ferait sa priorité. Elle tourna les talons, pensa une dernière fois à Sokkai, le symbole de son passé, et déposa une fleur des bois sur le rocher. Le végétal s’envola au premier souffle de vent, et porta sa course aléatoire vers des horizons inconnus, comme un hommage à celui qui avait disparu trop tôt de ces terres sauvages.

La demeure Toshiya était bercée d’une lumière apaisante, lorsque le soleil se montrait timidement par-delà le versant Est du mont Kido. Les rayons naissant reflétaient les petites perles de rosée et le jardin s’illuminait tout doucement devant les yeux admiratifs de Kitsuke-kun. Le clan invitait rarement des inconnus dans la demeure, à moins que ce soit pour un contrat, et encore, des dispositions exceptionnelles étaient alors prises. Mais pour les préparatifs d’un examen Chuunin, et sachant qu’ils partiraient avant même que les résidents ne s’éveillent, Tezuka-sama lui avait accordé une permission spéciale.

Etsuko grimpa sur le petit pont de bois qui enjambait la rivière.


Etsuko – Allez, on doit être en route d’ici une heure, dépêche toi…

Il la regarda d’un air blasé et moqueur à la fois.

Kitsuke – J’ai comme une impression de déjà entendu…

Le jeune homme la rattrapa sur le pont un sourire au coin des lèvres. C’est ce qu’elle aimait chez lui. Aucune véhémence, une bienveillance naturelle, Etsuko avait su qu’elle pouvait lui faire confiance dès les premiers instants. Depuis cette mission d’escorte, il y a une semaine, où tous deux avaient failli perdre la vie, elle se sentait plus proche de lui. Si proche que le perdre était devenu inconcevable. Un examen Chuunin avait beau être dangereux, elle serait là pour le protéger. Au nom de Sokkai, et de Beniko-sama, pour lui, elle y parviendrait, coûte que coûte.

Le duo s’engouffra dans la pagode et grimpèrent les étages en silence. Direction, le grenier, repère de Tezuka-sama, sa grand-mère et probablement l’une des personnes auxquelles elle tenait le plus en ce bas monde. La porte grinça, Etsuko fit le premier pas et se retrouva nez-à-nez avec une coupelle de thé.


Tezuka – Gin-Seng, violette et menthe, pour purifier le corps et renforcer l’esprit.

Un long sourire traversait son visage marqué par le temps. Etsuko aggripa la tasse tout en ponctuant d’un hochement de tête en guise de bonjour.

Tezuka - Alors comme ça, on vise des monts plus hauts et escarpés ?

Etsuko - C’est à dire que...

C’est-à-dire qu’on ne lui avait pas vraiment laissé le choix…




***
Etsuko – Après-demain ?

Rin – Oui. Yuki No Kuni, après-demain. Autrement dit, tu dois être partie demain matin grand maximum.

Etsuko -

Rin – Qu’y a-t-il ?

Etsuko – C’est tôt…

Rin – Qui a parlé à Nagoshi-san à propos des Oi-Nin ?

Etsuko – C’est moi mais…

Rin – Qui a affronté ces deux shinobis à l’arène et a lancé des plans sur la comète ?

Etsuko -

Il s’approcha d’elle, lui tint les mains et la força, par insistance, à le regarder dans les yeux.

Rin – Qui, enfin, a largement le potentiel des meilleurs Genins de ce village ?

K.O. par compliment, une stratégie inédite. Elle ne sut comment réagir, alors elle rougit. Elle se sentait profondément touchée par de telles paroles de la part de cet homme qui ne l’avait pas ménagé depuis le début. Elle hocha la tête. Il lui lâcha les mains, laissant le parchemin d’invitation dans ses paumes, et la secoua un coup pour qu’elle reprenne consistance.

Rin – Allez, vas te préparer. Et récupère le paquet près de la porte au passage, il est pour toi.

Elle hocha de nouveau, ne dit rien de plus. Elle fonça vers la porte de sortie, agrippa le paquet et courut à vive allure vers chez elle. Ses sensations se retrouvaient décuplées, dans un état de plénitude perpétuelle, comme si le monde s’évanouissait, évanescent, que myriades d’étincelles éphémères dansaient autour d’elles, certaines pourvues de voix, mais elle n’y prêtait attention, accaparée par le seul objectif de cette ruée fantastique : partir au loin, vite, et prendre sa revanche sur toutes les déceptions qui ont ponctué son parcours depuis le départ. Si pour une fois, tout se passait comme il le fallait, sans accroc ni faux pas, elle pourrait enfin déclarer haut et fort que la roue avait tourné, en sa faveur une bonne fois pour toutes. La Genin entra chez elle, et fit son sac à la va-vite. En plus de tout son équipement habituel, en prévision du froid et ne sachant pas quelles circonstances l’attendraient, elle inséra en prime son kit de premiers secours, ainsi que quelques matériaux indispensables à l’évolution en montagne. Pas de corde, parce que ses capacités héréditaires liées à l’escalade suffiraient largement à elles-mêmes. Mais des allumettes, une couverture chauffante, quelques denrées impérissables de type fruits secs, et une paire de lunettes de soleil, voilà qui lui semblait important. Elle déballa le paquet de Rin-sama, et eut la très bonne surprise de voir de nouveaux vêtements spécialement conçus pour l’occasion. Similaires à sa tenue habituelle, ils avaient été spécialement adaptés pour offrir une protection au froid. Etsuko remarqua également que Rin avait apposé le sigle de sa famille sur le dos du gilet shinobi. Méritait-elle de représenter son honneur, le vieil homme avait apparemment choisi, et c’est le cœur empli d’émotion qu’elle revêtit la panoplie. Un haut le cœur la rattrapa toutefois, lorsqu’elle comprit soudainement qu’au-delà du cadeau, la responsabilité de porter l’honneur de Tenson-sama allait lui peser grandement. Rin Tenson avait représenté l’une des figures de l’autorité Kuméenne. Son nom était connu de la plupart des grands du village, et nul doute qu’une personne se réclamant de son enseignement devait se montrer à la hauteur de l’honneur qui lui était fait. Elle hésita soudainement, comme un funambule sur son fil qui d’un coup sent la corde tanguer et le précipice l’avaler doucement, comme une friandise. Rin lui avait accordé sa confiance, mais se sentait-elle prête à l’accepter ? Elle se regarda dans le mirroir, qui lui reflétait un visage mi-figue mi-raisin, entre l’enthousiasme et la peur. Des minutes passèrent, sans un mouvement, dans un silence contemplatif qui augurait de la bataille psychologique qu’Etsuko se livrait à elle-même. Sans qu’elle le veuille, les fantômes du passé l’assaillaient de nouveau, le spectre de ses erreurs passées et la peur de ses erreurs futures contrebalançaient cette nouvelle confiance qui naissait doucement dans son esprit. Sa main effleura délicatement la paroi lisse et froide qui symbolisait ses doutes.

Etsuko – Vu du ciel, le monde n’est qu’une feuille de papier…

Puis d’un revers sec de la main, le miroir se brisa, mille morceaux volèrent sur le parquet et un sourire radieux revint sur son visage.

Etsuko – Vu du ciel, que suis-je alors ?

Paradoxalement, considérer qu’elle n’était qu’un tout petit peu plus que rien, une minuscule tâche d’encre sur cette feuille, l’aida à relativiser le poids de son passé, et les enjeux qui lui faisaient face. Laisser une trace indélébile de son passage chez les humains, elle ne l’envisageait même pas. Juste prendre le temps de découvrir le monde, ce merveilleux parchemin aux constellations calligraphiques sur personne ne pourrait jamais lire en entier. L’Histoire sans Fin, dans lequel elle n’était qu’un mot au fin fond d’un chapitre.

Une petite demi-heure plus tard, Kitsuke la rejoignit, comme ils l’avaient prévu pour une séance d’entraînement. La convocation bouleversa leurs plans, et le jeu du sort fit que lui aussi était convié à l’examen, certainement pour récompenser la réussite de cette mission d’escorte du Daimyo du Pays des Nuages. Comme le Genin avait déjà ses affaires avec lui, ils décidèrent de partir à l’instant. Etsuko souhaitait faire un passage par la demeure Toshiya, car sa commande était certainement prête, et lui était avis qu’elle serait d’une grande utilité lors de l’examen Chuunin…




***
Tezuka – Bois…

Etsuko – Oui oui…

Elle avala la mixture au combien amère, et pas vraiment agréable. Sa grimace fit rire la vieille dame qui se mouvait lentement vers le fond de la pièce, près de l’établi où une dizaine de plantes en pot à la croissance indomptable s’alignaient en bons petits soldats. Elle caressa l’une d’elles en lui marmonnant deux trois mots incompréhensibles. Kitsuke, resté silencieux jusque-là, regardait la scène d’un air sceptique. Etsuko ne lui en voulait pas. Elle essaya de s’imaginer comme une néophyte entrant pour la première fois dans la serre, et devina sans peine l’état de surprise dans lequel le jeune homme se trouvait en ce moment. D’un autre côté, la curiosité devait aussi prendre le pas, car si la formation d’Eisei lui avait donné le goût des poisons, alors il devait déjà avoir compris qu’il se situait au paradis des venins, acides, et autres substances toxiques. Une multitude de tubes à essais et de fioles fumantes peuplait son espace de vision, et l’odeur qui s’en dégageait paraissait tout bonnement indescriptible. Ni agréable, ni pénible, une odeur étrange, imperceptible au début, puis qui prenait à la gorge et au nez jusqu’à se sentir empli de tout son saoul.

Tezuka – Délicieux n’est-ce pas ? Hein jeune homme ?

Kitsuke mit quelques temps à réaliser qu’on lui parlait en personne. Son sursaut fit presque tomber sa tasse, et le temps de reprendre consistance, il balbutia quelques mots à la va-vite.

Kitsuke – Euh… oui oui, c’est très bon... Ces arômes sont sublimes, j’aime beaucoup.

La vieille dame revint doucement en sifflotant, deux petites fioles dans une main, à l’attention d’Etsuko, une cuillère en bois dans l’autre, à l’attention de son partenaire.

Kitsuke – Aie !

Tezuka – Ce n’est pas bien de mentir, jeune homme. Ce thé est immonde, il est infect. Mais c’est le meilleur vivifiant au monde, bien au-delà de toute thérapie Eisei.

Le regard interrogateur de Kitsuke répondit aux petits rires étouffés de la jeune femme, puis Etsuko rangea les deux petites fioles dans des compartiments spécifiques accrochés à sa ceinture, tout proche de son carquois. Kitsuke, assurément, ne s’attendait pas à rencontrer une dame aussi facétieuse. Tezuka-sama était pourtant, de tous les Toshiya qu’elle connaissait, la plus sociable du clan et la plus ouverte aux personnes différentes des idéaux pourtant stricts de la famille. Sa protection après le drame qu’elle avait vécu avait sauvé son enfance et son futur. Etsuko lui était redevable à jamais, mais d’aucune manière Tezuka ne lui avait demandé quoi que ce soit en retour. Elle se rappelait encore de ces quelques jours où le flot intarissable de ses larmes n’avait trouvé le repos que dans les quelques mots de cette vieille dame qui ne payait pas de mine. Près du rocher de la cascade, elle s’était assise auprès d’elle et lui avait parlé, seulement quelques phrases, qui pourtant permirent à a jeune endeuillé de retrouver une étincelle.

« Tu sais ce qui m’a surpris le plus au cours de ma vie ? Ce sont les hommes. Il perdent la santé pour devenir riches, puis ils perdent leur richesse pour rester en bonne santé. A penser anxieusement au futur, ils en oublient le présent. Et au final, ils ne vivent ni leur présent, ni leur futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir, et ils meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. Alors vis, et comme tu as pris la vie de quelqu’un qui t’était cher, vis pour lui, vis pour deux. C’est ton fardeau, il t’accompagnera jusqu’à la tombe. Mais si tu le retrouves là-haut, alors il faudra lui raconter, ta merveilleuse et magnifique vie, il faudra la partager avec lui pour réparer ta faute. Compris ? »

Tezuka n’avait pas eu besoin d’attendre une réponse de sa petite-fille. Avoir capté son regard suffisait à lui donner satisfaction. Le lendemain, Etsuko, tant bien que mal, reprenait doucement le cours de sa vie.


Tezuka – Promets-moi de faire attention, et d’en faire bon usage. Tu as la fierté et la responsabilité du clan entre tes doigts.

Etsuko – C’est promis.

Tezuka – Tu sais comment faire pour les appliquer, n’est-ce pas ?

Etsuko – J’ai passé deux années avec vous à les élaborer, je pourrais imbiber une arme les yeux fermés.

Elle aussi se prit un coup de cuillère venu de nulle part. Pour son âge avancé, Tezuka défendait merveilleusement bien ses restes. L’heure de la revanche de Kitsuke avait sonné, il ricana à son tour.

Tezuka – Peut-être, mais jamais les yeux fermés quand-même, hein ?

Evacuer la pression par la bonne humeur fonctionnait à merveille, et au départ de la demeure Toshiya, alors que le soleil enfin caressait la cime des arbres et inondait de rayons chaleureux le jardin fleuri, le duo de Kumo se sentait finalement prêt à affronter les épreuves qui les attendraient.




Le voyage fut long et la plupart du temps silencieux. Kitsuke et Etsuko se connaissaient désormais suffisamment pour avoir écumé les questions basiques, si bien que peu de sujets de conversation leur venaient à l’esprit. Cela ne leur posait aucun problème finalement, ils n’avaient pas besoin d’une conversation pour se sentir bien, rester ensemble, avoir confiance l’un envers l’autre, cette atmosphère suffisait à leur bien-être. Depuis qu’ils avaient combattu aux portes de la mort, face à ce spécialiste des illusions qui hantait encore les cauchemars d’Etsuko, un lien fusionnel les unissait, tant et si bien que lorsque l’un des deux se sentait mal, l’autre le ressentait presque aussitôt, et chacun fonctionnait comme un antidote des peurs et des doutes de son partenaire. Toutefois, Etsuko au fur et à mesure que leur périple déroulait les paysages verdoyants, puis de plus en plus immaculés, l’inquiétude de la Genin s’amplifiait, sans que Kitsuke n’y puisse quoi que ce soit. Elle-même avait fourni des efforts monstrueux depuis la mission d’escorte du daimyo de la Foudre. La Toshiya avait fait sien l’art des sceaux, ses compétences héréditaires s’affinaient peu à peu, et elle pouvait enfin présenter une parade au Genjutsu. Mais de son côté, depuis la disparition de Seiki, le jeune homme s’était un peu laissé aller. Elle répondrait présente pour pallier aux potentielles faiblesses de son ami, mais si l’examen Chuunin se révélait individuel, que faire ?

Il fallait connaître le pays de la Neige pour s’engager dans le chemin qui perce la forêt du Nord d'Oto No Kuno, et emmène les voyageurs vers le pré de la frontière par lequel passent presque tous les voyageurs et shinobis. Cette plaie entre les arbres, des générations d’hommes l’ont entretenue comme feu, coupant les branches à mesure qu’elles repoussaient, luttant sans cesse pour empêcher que la masse des bois ne se refermât. La voie, en proie à l’effacement, résonnait de cris d’oiseaux. Le duo peinait un peu et poussait sur leurs orteils pour décoller les pieds d’un sol boueux, et qui montait en pente douce des kilomètres durant. Des ronces leur agrippaient les mollets, leur grifferaient le visage si jamais ils n’y prêtaient guère. De petites araignées brunes couraient sur la mousse entre les feuilles. Etsuko s’arrêtait de temps à autre pour les observer, s’amusait de leur toile si fragile quand elle pouvait fabriquer à l’aide de son chakra des constructions aussi solides qu’elles pouvaient résister à un éboulement. Sous la voûte végétale, que seuls de rares rayons parvenaient à traverser, quelques glaives lumineux zébraient d’or les sous-bois comme dans les enluminures d’un vieux livre de contes. Enfin la feuillée s’ouvrait et ils débouchaient sur une grande clairière, jadis ceinte d’une gigantesque palissade aux troncs morts puis, depuis quelques années, de quelques ruines de maisons éparpillées ça et là, témoins d’un petit village qui se tenait là autrefois, certainement un relais pour voyageurs fatigués. Un souffle léger leur caressa le visage, joua sur leurs cheveux, et à mesure qu’ils foulaient l’herbe haute des jardins en friche, leur faisait plisser les yeux, et leur chatouillait le creux de l’oreille. Et tout ce chemin qu’ils venaient de parcourir en ces bois profonds, ce parfum d’humus et cette rivière aux boucles vertes qu’ils savaient en contrebas, tout cela se dérobait, paraissait irréel, laissait place à la réalité du monde qui s’étalait devant eux. Au revoir Kumo, et à portée de vue, les monts éternels du pays de la Neige les accueillaient à bras ouverts…

Si la fin du trajet, parsemé de rochers roulants, leur sembla moins agréable, la température abaissante les effleura à peine, comblés par les équipements offerts pour l'occasion. Une petite pensée vogua furtivement pour Rin-sama, ce qui lui rappela qu'elle devait maintenant bomber le torse, et porter haut les couleurs de son sensei bienveillant. Enfin, le village, Yuki No Kuni, l'immaculée, se dressait devant eux. Le silence des altitudes pesait comme une cloche sur cet amas de bâtiments aux cheminées fumantes ponctué de ruines ou de constructions à l'abandon, et dont les craquelures impressionnantes achevaient le moindre doute. L'entrée du village, dont la haute porte glacée marquait le symbole de leur accession, signifiait pour la kunoïchi le début de l'examen. Elle lança ses perceptions, aiguisa ses sens, et partit en direction d'un shinobi apparemment présent pour accueillir les candidats. Une fois leurs noms donnés, Kitsuke et Etsuko furent escortés sur la place qui avait été choisie pour le début des festivités. Sitôt le premier pas fait dans l'enceinte que la Toshiya sentait les dizaines de regards qui la scrutaient de haut en bas. Un bon nombre de shinobis semblait tout particulièrement intéressé par le grand étui noir qui ceintrait son dos et cachait l'arc de sa famille. Difficile de passer inaperçu avec ça, elle devait bien le reconnaître, mais tant qu'In'Ki pouvait rester dans son dos, elle le garderait ainsi : montrer ses armes ne lui apparaissait pas de bon aloi dans un examen où chaque adversaire pouvait à un moment ou l'autre devenir son adversaire. La concentration de chakra environnante la fit frissonner, avant qu'elle ne s'adapte finalement. Elle reconnut furtivement quelques visages Kuméens, mais le reste des individus ne lui disait rien. Secrètement, sans trop y croire toutefois, elle avait espéré trouver Jin-kun, en vain. Le dernier centre d'attention se dirigea vers le portail, encore plus imposant que premier qu'ils avaient franchis, et dont la blancheur accentuée par les rayons lumineux lui donnait des airs de second soleil. Son esprit vagabonda finalement, et dans ce paysage laiteux, la première pensée qui lui vint fut à nouveau pour Sokkai, qui assurément aurait aimé la pureté d'un tel paysage.


* Tu as peut être raison finalement. Vu du ciel, surtout ici, ce Monde n'est qu'une feuille de papier...*








Dernière édition par Etsuko Toshiya le Ven 8 Juin - 9:21, édité 1 fois
Fuki

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MessageSujet: Re: [Post commun] - Arrivée à Yukigakure   [Post commun] - Arrivée à Yukigakure EmptyVen 8 Juin - 5:11

C’est enfin le grand jour, le jour du départ pour l’examen chunnin, ou du moins le jour qui le précède. Takuro m’avait prévenu il y a un mois qu’il me recommanderait pour passer les tests de sélection. Je me suis entrainé comme il se doit pendant tout ce temps. J’ai accumulé de l’expérience de terrain, ce qui me faisait défaut et est accru mes connaissances en ninjutsu comme mes connaissances théorique dans le domaine de l’eisei.

Il est maintenant temps de s’équiper comme il se doit pour l’épreuve à venir. En arpentant le quartier marchand du village, je suis frappé de constater le panel d’armes en tout genre exposé et vanté par les commerçants. Je m’approche d’une étale pour voir ce que me propose un vendeur particulièrement voyant et hélant à grand cri les passants, faisant même honte à ses voisins moins excessif dans leur travail.

Arrivé devant les armes présentées sur un comptoir, leur nombre et leur variété m’interpellent. Voir toutes ces lames et ces pointes me fais prendre conscience de toutes les façons possibles de tuer que pourraient employer les autres participants. Cette peur, encore cette peur qui me ronge les tripes et me fige sur place. Cette peur que je ne comprends pas, que je sais irrationnelle car personne ne me menace présentement, mais qui continu de tordre les entrailles. Sans faire attention à ce que le commerçant dit, ma main se déplace sur l’étale et saisit un kunaï. Je fais danser l’arme entre mes mains pendant quelques instants et en teste le tranchant sur mon doigt. L’arme est affutée comme il se doit, un peu trop même. Ne maitrisant pas mon geste, j’entaille légèrement l’extrémité de mon index.

Le sang coule lentement de la plaie, je n’entends plus le vendeur, je suis ailleurs l’espace d’un instant et un souvenir presque oublié remonte à la surface de ma mémoire. Un souvenir d’enfance que je pensais avoir oublié. Un enfant plus âgé que moi me frappe à coup de pierre. Il est en colère et le risque est réel, mais je n’ai pas peur. Comme le sang sur mon doigt en ce moment, le sang coule de mon cuir chevelu dans ce souvenir, mais il n’y avait aucune peur en moi. Tout ce dont je me souviens, c’est ce sang, ce sang qui coulait sur mon front, puis sur mon visage. Ce sang me fascinait au point d’en oublier mon agresseur, ce qui faisait peur à ce dernier. Je ne me souviens pas à quelle moment celui-ci c’était enfui, mais je me rappel distinctement que j’étais resté plusieurs minutes à regarder le sang coulé sur le sol.

C’est le vendeur, inquiet qui me tire de mon songe éveillé et de ma fascination pour cette petite coupure. Je le doigt blessé à ma bouche et tends la somme la somme demandé pour le kunaï au vendeur. Cela sans dire un mot. La peur qui s’insinuait au fond de moi a disparu. Ce n’est pas comme si je me sentais bien, mais au moins je ne me sens plus aussi mal et désemparé.

Après avoir acheté mon kunaï, je regarde mon carnet de banque. Il me reste encore beaucoup d’argent de mes deux dernières payes. Vu ma position d’eisei, éviter les blessures et les soigner le cas échéant me parait plus à ma portée que d’en infliger. Il me reste suffisamment de ryo pour apporter quelques améliorations à ma tenue de combat. La mienne commençant à accuser son âge, portant quelques marques des entrainements effectués et peut-être du mauvais entretien.

Il serait temps de la changer. Des vêtements renforcés feraient meilleurs effets autant pour impressionner que pour protéger mon corps. À cette pensée, je me souviens des explications que Takuro m’avait données sur le rôle d’un eisei : «L’eisei est celui qui doit rester debout quoi qu’il arrive. S’il tombe, c’est le reste de l’équipe qui ne pourra pas se relever. Son rôle est de rester en vie». Oui, rester en vie peu importe la situation…


***


Ayant quitté le quartier de l’armurerie, je marche maintenant en direction de l’hôpital. Je ne sais peut-être pas comment infliger de lourds dégâts, mais je sais ce qu’il faut pour rester en vie et survivre à une blessure. J’achète tout ce qu’il faut pour composer une trousse de soins de premier choix. Tout ce qui pourrait mettre utile vient s’entacher au fond de mon sac, que cela soit des bandages, onguent, désinfectant et nécessaire à suture. Un antidote ne serait d’ailleurs pas de trop pour compléter le tout. Un Saisho Jouheki - Premier Rempart devrait suffire à contrecarrer les effets des poisons que les autres participants pourraient utiliser.



***


Le jour du départ est arrivé. Takuro m’avait conseillé de partir en groupe avec d’autres genins qui passeraient l’examen en même temps que moi, mais j’avais refusé. Au cours de l’épreuve : « Ils seront mes adversaires, je n’ai pas à me lier à eux». C’est du moins la réponse que je lui avais donné. C’est vrai, mais j’ai une autre raison de partir seule. Il faut que je puisse retrouver cette sensation ou du moins cette absence de sensation qui m’avait permis de surmonter les épreuves avant que Takuro ne soit là. Je ne pourrais redevenir comme j’étais avant que si je suis capable de survivre seule à ce voyage. Seule comme je l’avais toujours été. Rien ne doit m’empêcher de sortir indemne de cette épreuve. Je me suis préparé, j’ai sélectionné un équipement qui me permettra de survivre à n’importe quelle situation et je ne laisserai aucune peur traverser à nouveau mon corps.

C’est le moment, de quitter l’appartement. Mon sac sur mon dos, chacune des pièces d’équipement que j’ai acheté sont bien rangé à leur place. J’y ai même ajouté un rouleau de fil ninja et des hameçons. Un outil qui peut s’avérer utile dans de nombreuses situations et particulièrement pour se nourrir si l’on sait pécher et que l’on possède des hameçons.

Je ferme la porte derrière moi en quittant la pièce, laissant Ichi seul. L’amener serait trop dangereux pour lui, mais il devrait pouvoir se débrouiller pendant mon absence en dévorant les souris qui rôdent dans l’immeuble.



***



Je suis maintenant devant les portes devant les portes du village. C’est probablement la première fois qu’elles me semblent aussi imposantes. Alors que j’allais présenter mon ordre de sortie pour l’examen, Takuro m’aborde. Bien que je lui aie demandé de ne pas venir, il est là. Je m’en doutais un peu, mais j’espérais qu’il ne vienne pas.

-Fuki, je sais que tu ne voulais pas que je vienne, mais je devais te parler de l’examen chunin avant ton départ.

Il prend une pose et vient se mettre à mon niveau.

-L’examen est difficile, certains n’en reviennent pas toujours ou voient leur carrière être brisée. Alors souvient toi de ce que je t’aie dit sur l’eisei et sur le shinobi. Être eisei ou shinobi n’est pas quelque chose d’honorable et un combat est rarement honorable. Alors combattre de avec honneur ne sert à rien si tu dois mourir, car l’eisei est celui qui doit rester en vie même s’il doit s’avilir. S’il tombe, c’est toute son équipe qui ne pourra pas se relever.

J’ai déjà entendu tout cela de lui à plusieurs reprises, mais la façon dont il en parle aujourd’hui me donne davantage l’impression que ce n’est pas par devoir envers ma branche que je dois rester en vie.

-Après l’épreuve, reviens nous entière.

Je ne sais pas quoi répondre à cela. Je ne m’y attendais, c’est probablement la première fois que quelqu’un s’inquiète réellement de ce qui pourrait m’arriver. Voyant mon trouble, il me t’en un anorak à ma taille.

-Il va faire froid, là où se déroule l’examen. Prend soin de toi.

Je prend rapidement l’anorak et me met à courir vers la sortie du village. Je ne veux pas qu’il voie mes larmes qui commencent à couler. Arriver à bonne distance du village, je m’appuis contre un arbre et ouvre les vannes. Les larmes coulent le long de mon visage pour venir se perdre sur l’écorce de l’arbre.

-Stupide Takuro, pourquoi juste au moment où j’ai besoin de redevenir comme avant.



***



Depuis déjà plusieurs jours, j’ai établi ma routine. Le matin, je démonte ma tente de fortune réalisée à l’aide d’une toile et d’une bonne longueur de fil ninja. Le fil me sert ensuite à pêcher mes repas de la journée, en y attachant les hameçons que j’avais emportés avec moi. J’évite de faire du feu, trop repérable. Le poisson est donc cru, mais il y a longtemps que je ne goute plus la nourriture, à l’exception du curry. Certains doivent penser que je suis folle, à ne manger pratiquement que ça, mais je suis certaine qu’ils modifieraient leur opinion s’ils étaient dans le même cas que moi.


***


Le temps commence à se faire plus frais. La verdure fait place à un impressionnant manteau blanc qui recouvre l’horizon. L’anorak offert par Takuro s’avère fort utile pour me protéger de la morsure du froid qui se fait de plus en plus forte.

Les points d’eau et autre rivière se couvrent de glace à mesure de ma progression. Je suis maintenant obligé d’user mon kunaï sur l’eau gelé avant de pouvoir pêcher. Mais cela prouve que je suis sur la bonne route.

Il ne doit plus me rester qu’un jour de marche avant d’apercevoir mon objectif. Malgré l’épreuve que fut le voyage, je n’arrive toujours pas à me sentir prête. Avoir traverser le pays seul ne m’a pas rendu à nouveau comme j’étais avant ou du moins pas de la façon dont je l’escomptais.

Alors que je marche depuis une heure, je vois au loin une forme se discerner. Une petite forme cachée par la neige tombante à gros flocons. Un loup qui marche dans la neige d’un pas chancelant. Il ne semble pas vouloir attaquer, mais on ne sait jamais. J’ai une chance de prendre l’avantage avant qu’il n’attaque, ce n’est pas le moment d’hésiter. Je malaxe le chakra et compose les signes. Deux bushin apparaissent. Nous l’entourons. C’est trop facile, il ne semble même pas en mesure de riposter. Un rapide coup net derrière la nuque et c’est terminé. Le rouge macule maintenant la neige blanche sous mes pieds. La chaleur du sang coule sur mes doigts comme si une flamme traversait mes veines. Je le sens bien, cette fois. Ce que je cherchais. Il m’en faut plus, encore un peu plus…

Un bruit attire mon attention, dans un renflement de pierre, une surprise m’attend. Trois louveteaux qui sortent de leur cachette pour venir se blottir contre le corps sans vie de leur mère. Cette dernière devait avoir mi bas il n’y a pas longtemps et être encore trop épuisé pour offrir la moindre résistance. Dans tous les cas, le destin m’offre une agréable surprise…


***


J’arrive enfin en vu du village qui accueil l’examen chunin. De petits groupes sont déjà arrivés ou alors des personnages plus solitaires qui ont fait le voyage seul de la même manière que moi. Certains ne me portent aucune attention, mais le sang qui couvre encore mes mains attire le regard des autres.
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MessageSujet: Re: [Post commun] - Arrivée à Yukigakure   [Post commun] - Arrivée à Yukigakure EmptySam 9 Juin - 6:05

Spoiler:

Tandis qu'elle avançait en direction de Yumi avec son équipe, la jeune Hyuuga ressassait sans cesse les déclarations de son sensei avant leur départ. Ce dernier les avaient fait venir devant les grilles de la forêt interdite qui, à peine une année et demi plus tôt, avait faillit abriter la mort de l'équipe sept. Pourtant, ce jour là, ils avaient réussis à survivre tout comme ils avaient réussi à survivre au désastreux deuxième tournoi chuunin. C'est dû fait de ce dernier que Nara avait grandement été surprise d'apprendre que l'équipe numéro sept était de nouveau convier à un tournoi chuunin et cette fois-ci, ce n'était pas l'un des grands villages qui allait l'abriter, mais bel et bien l'un de ses villages mineurs et exotiques qui peuplait le monde. Ce monde que Nara tardait à connaître alors qu'elle en rêvait, parcourir le monde, s'entraîner auprès des maîtres de dojo tel que les grands lions ou encore les fourbes renards, voilà ce qu'elle souhaitait faire plus tard et pour y arriver, elle devait d'abord et avant tout passer par l'étape de la promotion, une genin n'ayant que très peu de chance de pouvoir ne serait-ce qu'entrevoir le monde extérieur aux murs du village.

Les jours passèrent ainsi tandis que le mercure descendait de plus en plus, rendant ses couches de vêtements, imposées par Yosuke au départ, des plus tolérables. Au fur et à mesure que le temps passait la givre commençait a recouvrir les toits de chômes des bâtiments délabrées qui semblaient être les demeures des gens du coin. Quelque chose de terrible avait dû ce produire ici et lorsque Nara questionna Yosuke-Sensei à ce sujet, ce dernier lui parla d'une crise économique et des conséquences des grandes guerres ninja. Yuki se trouvant entre Konoha et Kumo, elle avait été le théâtre de bien des maux et de ce que les shinobis moyens considéraient comme l'avènement de héros.

Puis lentement les maisons en ruine firent place à des plaines d'une blancheur immaculée si majestueuses que Nara avait peine à ne pas s'y perdre en contemplation. Pourtant, elle ne pouvait qu'avancée vers ce destin qui, somme toute, l'effrayait plus qu'autre chose. Pourquoi devait-elle devenir chuunin pour voyager ? Pourquoi devait-elle risquer une autre fois la mort pour une compétition aussi puérile qu'inutile ? Pourquoi c'était à elle de ce sacrifier afin qu'une paix des plus précaires règnes entre les différents villages ? Pourquoi ces derniers avaient-ils ce besoin inextinguible d'asseoir une suprématie sur les autres ? Pourquoi ne pouvaient-ils juste pas faire la paix comme tout le monde ?

Ce fut avec ses questions en tête que Nara pénétra enfin au sein des murailles en partie détruite du village de la neige éternelle où, déjà, les attendaient une dizaine d'équipe venant de partout de par le monde. La crise n'avait en rien épargné ce village autrefois si majestueux et les magnifiques demeures d'autrefois n'étaient plus que des amas de bois en putréfaction au toit effondré recouvert d'une couche de neige des plus épaisses. Quelques frissons parcoururent l'échine de la jeune kunoïchi lorsque les souvenirs du dernier examen lui revinrent en mémoire et une seule question resta au sein de l'esprit tourmenté de la jeune adolescente, qu'est-ce qui empêcherait l'Asahi d'attaquer ce regroupement de futur shinobi dans un village sans défense, un village tombant en morceau ? Une association à même d'attaquer un village aussi puissant que Konoha n'aurait aucune crainte ni aucune misère à s'infiltrer et a éliminé la totalité des gens présents.

Pourtant, Nara ne pouvait ce convaincre que les villages n'avaient pas appris de leurs erreurs passées et qu'il n'avait pas redoublés d'astuce afin d'assurer que cet examen se déroule normalement du début à la fin. Ils ne pouvaient plus compter sur le seul fait que personne n'oserait jamais s'attaquer à un regroupement de tous les villages ninja et donc à la crème des shinobis réunis en un seul endroit. Une main se posa délicatement sur son épaule et la jeune kunoïchi se rendit compte qu'elle tremblait comme une feuille.

Yosuke- Les démons du passé sont les pires, nous grugeant peu à peu tandis que nous tentons vainement d'avancer sur le chemin de la vie. L'important est de lutter et de ne pas se laisser mener par ces derniers. Tu es forte Nara, garde la tête haute, peu de ceux ici présent aurait pu faire ce que tu as fais ce jour là.

La jeune femme releva doucement la tête, adressant un regard amplis de reconnaissance en direction de son sensei, cette personne qui prenait un peu plus d'importance chaque jour au sein de sa vie tout comme Kenji et Youso les deux garçons qui l'accompagnait depuis sa sortie in extremis de l'académie. Quoi qu'étant sensiblement du même âge qu'eux, elle n'en était pas moins que plus vieille et ce premier n'hésitait pas a le lui rappeler le plus souvent possible, jouant sur le fait que malgré qu'il soit plus jeune, il n'en était pas moins compétent, au contraire. Toutefois, Youso, quant à lui, était probablement le seul ami qu'elle avait et, potentiellement, la seule personne sur qui elle pouvait réellement compter. Takame, malgré ce qu'elle disait, n'était au final rien d'autre qu'une inconnue qui lui enseignait son art afin d'accomplir une vengeance qui n'avait rien a voir avec Nara.
Azumi

Azumi


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MessageSujet: Re: [Post commun] - Arrivée à Yukigakure   [Post commun] - Arrivée à Yukigakure EmptySam 9 Juin - 6:23

Le matin venait tout juste de se lever. Couchée dans son lit, Azumi regardait une fine neige tomber du ciel. Celle-ci venait s’accumuler à l’amoncellement blanc qui grimpait lentement sur sa fenêtre. À cause de lui, la lumière peinait à entrer dans la pièce et elle ne pouvait voir à l’extérieur seulement si elle se mettait sur la pointe des pieds. C’était la première fois qu’elle voyait la neige tomber du ciel.

Vivant au pays du feu, la jeune Chuunin avait vécu des hivers froids. Or, il n’y avait jamais eu de neige. Les arbres perdaient leurs feuilles et la rosée était gelée après une nuit glaciale, mais jamais Azumi ne s’était penchée la tête, la bouche ouverte, pour goutter aux flocons en chute. C’était comme un rêve de jeunesse qui devenait réalité et son âme d’enfant mourrait d’envie de courir à l’extérieur et de faire un ange de neige ou une bataille de boules de neige. Elle voulait même coller sa langue sur une barre de fer pour voir quel effet cela faisait.

Azumi sauta à l’extérieur de ses couvertures. Le plancher était froid. Encore plus froid que le carrelage de sa douche, à Konoha. Toutefois, cela ne l’arrêta pas dans sa précipitation et elle mit une main sur la vitre. Une buée se créa au contacte de son souffle. Elle ria.

Azumi - C’est merveilleux !

Elle ne prit pas la peine de mettre des bas et elle sortit à l’extérieur, en T-shirt. Elle put sentir la neige entre ses orteils et le vent souffler dans ses cheveux. Le ciel était nuageux et l’air humide. C’était un climat très spécial, quelque chose qu’il était difficile de s’imaginer sans l’avoir une fois expérimenté. C’était miraculeux. Azumi leva le visage pour l’offrir au ciel, recevoir la pluie de glace. Un flocon vint doucement se poser sur sa langue et fondit instantanément, se transformant en sa plus simple expression. Une goutte d’eau.

Elle fut très amusée et souri de plus belle. Que de merveilles en ce pays aveuglant, éclatant d’une blancheur en perpétuel mouvement. Les habitants étaient toujours endormis lorsqu’elle se roula par terre. La jeune femme s’habilla d’un manteau de neige et laissa le froid l’envahir. Elle observa longtemps le ciel et le voyage des nuages, se réchauffant en faisant le vide dans son esprit et en se réfugiant dans les profondeurs de son être.

Quelque chose avait changé en elle. La Chuunin pouvait le sentir lorsqu’elle fermait les yeux. L’impression d’être hantée par quelqu’un s’était transformée en certitude lors de ces dernières semaines. Ce n’était toutefois pas quelqu’un de méchant, mais plutôt d’un être totalement inoffensif et d’une pureté infinie. Une poussière. Voilà ce que c’était. Une simple poussière dans son ventre qui ne respirait pas, ne voyait pas et ne sentait pas. Sauf qu’elle grandissait. À chaque jour, elle grandissait. Et aujourd’hui, alors que la jeune femme parcourait les couloirs de sa mémoire, canalisant son chakra pour se réchauffer, elle entendit le bruit d’un tambour. Un cœur. Un nouveau cœur commençait à battre et à pomper. Une nouvelle vie venait d’être créée.

La neige cessa de tomber. Le dernier flocon qui vint se poser au sol fut une larme salée. Une larme glacée qui naquit le même jour où le coeur de l'être qui l'habitait commença à battre. Et elle demeurera aussi longtemps que ces neiges éternelles existeront.

***

Aika - Azumi-Senpai ? Senpai ? Si vous m'entendez, répondez-moi s'il vous plait !

Une jeune fille aux traits ébahis se tenait devant la porte du chalet. Ses yeux étaient aussi ronds qu'une balle de tennis et ses sourcils formaient un arc fortement prononcé. Bien emmitouflée sous une tonne de fourrure, elle scrutait le désert blanc comme un soldat au garde-à-vous, se demandant où pouvait bien être Azumi-Senpai

Azumi - Je t'entends, Aika.

Aika - Mais où vous cachez-vous ?

Azumi - Juste là.

Aika baissa le regard et aperçut une main blême sortir du sol tel un mort qui revient à la vie. La pauvre jeune fille hurla de terreur et enfonça son visage surpris sous son manteau de fourrure comme le ferait une tortue dans une carapace. Azumi se redressa, complètement recouverte de neige. Elle s'essuya les yeux pour mieux voir et observa, la tête légèrement penchée, sa jeune protégée gémir sous ses fourrures.

Aika - Mais vous étiez complètement ensevelie !

Azumi - C'est vrai ?

Aika - Vous allez mourir de froid, Senpai !

Azumi - Ah bon ?

Aika - Vous devez être en crise d'hypothermie très grave ! Laissez-moi vous offrir l'une de mes fourrures d'ours !

La jeune fille retira sa fourrure d'ours et Azumi fut très surprise de constater qu'elle en avait une deuxième juste en dessous. La jeune femme était pratiquement nue et elle ne ressentait pas le besoin de s'habiller davantage. En se relevant, elle déclina d'un geste de la main l'offre de son assistante et entra dans le chalet. Dans le foyer elle put apercevoir un tas de bois sec entouré d'allumette noircies et cassées. Il était évident qu'Aika avait tenté d'allumer un feu. Sans grand succès, visiblement.

Aika - Laissez-moi vous servir un café !

Azumi - Non merci, je pense que je vais prendre un grand verre d'eau froide. Le café jauni les dents.

Dit-elle en allumant d'un geste de la main la petite bûche que les hommes leur avaient laissée la veille.

Aika - Mais... Mais... Bon d'accord... Je ferai vite Senpai !

Aika retira ses fourrures sous le regard perplexe d'Azumi.

Azumi - Combien d'ours as-tu tué pour t'habiller comme ça ?

Aika - Cinq, Azumi-Senpai, mais les autres fourrures sont dans l'armoire ! Si vous en voulez une n'hésitez pas à me le dire !

Azumi ignora la dernière intervention d'Aika et s'assit à la table en bois. En posant les mains sur cette dernière, elle sentit le chakra qui la parcourait. C'en était presque perturbant. Habiter entre des murs parcourus par l'énergie d'une autre personne était comme entrer dans son intimité et elle sentait qu'Aika et elle n'étaient pas la bienvenue. En fait, l'homme qui avait construit ce chalet était un pratiquant du Mokuton. Plusieurs petits chalets avaient été construits pour l'examen sur un rayon d'un demi-kilomètre. Chacun comportait une pièce de taille moyenne avec, en guise de toilette (qui n'était qu'un trou creusé dans la neige et que l'on pouvait refermer grâce à une planche en bois), une pièce légèrement plus grand qu'un placard. Il y avait deux à trois lits par chalet, une petite cuisinière, une table et un foyer. C'était à peu près tout ce qu'ils avaient. Il y avait aussi une fenêtre. Elle ne savait pas comment ils étaient parvenus à installer une fenêtre ici... Bref, ils avaient réussi à rendre l'endroit vivable.

Aika - Tenez, Senpai !

Sa jeune assistante venait de poser sur la table un verre d'eau tiède. Effectivement, il leur fallait prendre la neige propre de l'extérieur et la faire bouillir pour enfin la consommer. Cette eau datait de la veille et sa température était celle de la pièce. Azumi se dépêcha de vider son verre d'eau avant que les braises du feu crépitant ne la réchauffent davantage.

Aika - Que faisiez-vous deux centimètres sous la neige ?

Azumi - Je m'entraînais. Quelle heure est-il ?

Aika - Un peu plus de sept heures... Comment ça se fait que vous vous entraîniez en vous enterrant presque nu sous la neige alors que le vent est glacial ?

Sept heures passées ? Donc, Azumi était restée près d'une heure à l'extérieur, l'esprit complètement vide. Pas mal pour une première fois dans un tel froid.

Azumi - Les jeunes arrivent demain... Ils n'ont aucune idée de ce qui les attend. La plupart ne sont pas prêts. Plusieurs ne supporteront tout simplement pas et ce peu importe quels poids leurs muscles peuvent lever et peu importe quelles feintes ils peuvent effectuer.

Aika s'assit en face d'elle, les yeux toujours ronds comme des balles de tennis et la bouche entrouverte. Visiblement, elle attendait la suite poliment.

Azumi - Aika, j'ai bien peur que cette épreuve ne soit trop difficile pour les participants. La plupart des Genin sont exténués et leurs muscles souffrent le martyr. L'annonce de l'examen des Chuunins doit les avoir stressé. La plupart se sont entraînés toute la semaine et je suis certaine que d'autres n'ont pas dormis plusieurs nuits de suite. Dommage, car, pour ceux qui se sont tant entraînés, cette épreuve sera sans doute la plus difficile de leur vie. Ils ne savent pas que le plus important, demain, sera d'avoir l'esprit complètement détendu. Seul soixante-quinze pourcent d'entre eux le seront réellement...
En allant dehors, ce matin, j'ai voulu me mettre à leur place.
Plutôt qu'entraîner mes muscles, j'entraîne mon esprit chaque matin, dès six heures. Je fais le vide et j'oublie tout. Après des années de pratique, je suis capable de lancer un Genjutsu à mon propre corps. Ce matin, j'ai demandé à mon corps de ne plus ressentir le froid. Les cellules de mon corps OUBLIENT d'avoir froid. C'est pourquoi je suis parvenue à rester si longtemps sous la neige. Pour parvenir à cet état second, il faut suivre un entraînement rigoureux qui s'étale sur des années. Il arrive même qu'une personne n'arrive jamais à se connaître suffisamment pour réussir à se lancer un Genjutsu. Te rends-tu compte ? Les illusionnistes connaissent mieux leurs ennemis qu'ils ne se connaissent eux-mêmes. La vie est tellement ironique !


L'assistante de la Chuunin ne daigna pas émettre de commentaires. La pauvre était trop polie pour parler sans qu'on lui en donne la permission.

Azumi - Dans le vingt-cinq pour cent qui seront détendus, seul cinq pourcent des jeunes sont suffisamment sages et se sont entraînés pour avoir un contrôle parfait de leur corps. Les autres ne réussiront cette épreuve que par la chance. Cela risque d'être vraiment intéressant, n'es-tu pas d'accord Aika ?

Aika - Oui Senpai ! Bien sûr, Senpai !

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L'endroit devenait drôlement plus mouvementé que la veille. Le désert de neige grouillait maintenant de Genins. Ils étaient près d'une trentaine. Leurs accompagnateurs furent dirigés vers Yukigakure no sato où des auberges et des restaurants les attendaient patiemment. Évidemment, ils ne pouvaient observer la première épreuve. Ils auront les informations de son déroulement par l'intermédiaire d'un narrateur qui relatera les péripéties des participants. Aujourd'hui, les participants seront seuls. Aucune autorité ne pourra les aider.

Azumi aperçut quelques têtes de Konoha. D'autres têtes venaient de Kumo ou de Kiri. Elle en reconnut quelques-uns, mais elle préféra porter son regard sur l'assemblée et non sur un individu en particulier. La jeune femme avait été choisie pour représenter son village, elle ne devait évidemment pas merder en détournant son attention.

Des groupes parlaient d'un ton criard, tendis que plusieurs avaient les lèvres cousues depuis leur arrivée. La jeune femme aurait bien aimé étudier leurs façons, toutes plus différentes les unes que les autres, de gérer leur anxiété, mais l'heure n'était pas à l'étude. Visiblement, ils étaient pour la plupart tous nerveux. D'ailleurs, tout avait été mis en place pour créer ce sentiment d'angoisse. Premièrement, le dépaysement. Aucun des villages cachés n'était confronté à ce genre de climat et certains Genins ne s'étaient visiblement pas habillés en conséquence. Deuxièmement, la présence d'un village caché déserté à proximité et la forêt sombre peuplée de sapins et de pins derrière eux n'était évidemment pas un contexte très rassurant. Troisièmement, la surveillance en apparence réduite de l'examen les mettait mal à l'aise. Le dernier tournoi s'était révélé être un véritable cauchemar ! Les jeunes devaient s'attendre à ce qu'un évènement de la même importance que l'attaque de l'Asashi se reproduise. Bien entendu, tout était sous contrôle.

Derrière elle s'étendait une forêt sombre, figée dans le temps. De l'extérieur, elle semblait complètement vide de vie. On pouvait entendre le soufflement glacial et inquiétant du vent et les troncs craqués au contact du froid. Une clôture faisant le tour de la zone avait été dressée. Des pancartes affichant clairement « Danger » « Accès Interdit » « Passé et vous mourrez », avaient été attachées au grillage afin de faire trembler les plus jeunes. Quoi que... Tous ces avertissements n'étaient pourtant pas si loin de la vérité...

Azumi - Du calme ! Taisez-vous !

Son regard noir balaya le groupe de jeunes. Bien sûr, tous se turent. Si un Genin oserait rompre le silence, elle ne se gênerait pas pour lui botter les fesses afin de faire comprendre aux jeunes la différence de grade qui subsistait entre elles et eux. Azumi était en position d'autorité. Ce n'était pas quelque chose qui l'excitait, mais elle devait faire preuve de fermeté. Les shinobis de Konoha ne devaient pas passer pour de jeunes lurons sympathiques. Surtout pas en ces temps.

Azumi - Avancez ! Ce qui sera dit dans les prochaines minutes ne sera dit qu'une fois.

Elle vit une multitude de petites têtes ramper à ses genoux, Azumi surplombant l'assemblée depuis une estrade et les participants la regardant d'en bas comme de simple insectes. La jeune femme se mit à leur place et se souvint à quel point elle respectait et avait la trouille de l'autorité lorsqu'elle n'était qu'un gosse naïf et désireux d'être reconnu. À l'intérieur, elle fut émue de voir cette nouvelle génération grandir sous ses yeux. Son visage restait toutefois dur et ferme.

Azumi - Vous vous apprêtez à vivre la semaine la plus difficile de votre vie. L'épreuve qui vous attend est une épreuve de survie !

Aucun étonnement dans l'assemblée. La première épreuve des tournois étaient souvent des épreuves de survie. Les jeunes devaient s'être préparés. Du moins, elle l'espérait.

Azumi - La première épreuve se déroulera sur une période d'une semaine. Ceux qui seront toujours en vie au bout de cette semaine accéderont à la deuxième épreuve, cela va de soi. Il y a toutefois une règle qui ne doit être bafouée sous aucun prétexte : aucun combat entre Shinobi ne sera accepté. Yuki étant un pays déjà suffisamment dangereux, conservez vos forces à survivre ! Croyez-moi, vous en aurez besoin.

Azumi, habillée de sa veste de Chuunin, sortit de sa sacoche ninja un rouleau. Elle le mit en évidence pour que tout le monde puisse bien le voir. Elle poursuivit d'un ton toujours aussi ferme :

Azumi - Voici un rouleau de téléportation. Le participant voulant abandonner l'épreuve n'aura qu'à l'ouvrir. L'épreuve sera donc définitivement terminée pour lui.

C'était une version améliorée du sceau bleu, le chemin du retour, gracieuseté du village caché des marais. Elle le rangea là où elle l'avait pris, puis montra un sac qui la jouxtait d'un geste de la main.

Azumi - Un sac comme celui-ci sera remis à chaque participant. Il contient suffisamment de nourriture pour survivre au plus trois jours. Il contient aussi une pilule spéciale qui permet à votre de corps de retrouver sa température normale. Soyez réfléchis lorsque vous hésiterez à utiliser ces objets.

Cette pilule nouvellement mise sur le marché était offerte par le village de Kumo. Chaque village avait contribué d'une manière ou d'une autre à cet examen.

Azumi - À toutes les cinq minutes, un Genin traversera ces portes et commencera l'examen. Le nom des participants seront pigés au hasard afin de déterminer l'ordre de départ. N'oubliez pas, que vous perdiez ou que vous gagniez, l'enfer vous attend dans cette forêt. Que les meilleurs gagnent !

Citation :
À toutes les cinq minutes, un participant traversera les portes. Vous suivrez l'ordre de l'arrivée (Donc Akito en premier, Etsuko en deuxième etc.). Avant d'entrer, Azumi vous remet le sac et le rouleau.

Vous avez en votre possession :

- Tout le matériel dont vous avez fait mention dans votre premier RP. Si vous n'avez rien mentionné, vous n'avez rien d'autre que le contenu du sac et le parchemin.
- L'habit dont vous avez fait mention dans votre premier RP. Si vous n'avez rien mentionné, vous êtes nus vêtu de votre habit ninja normal.
- Un rouleau de téléportation. Vous l'utiliserez si vous abandonnez.

Le sac contient :

- Une lampe à l'huile (Remplie d'huile)
- Une boussole
- Des rations de nourriture pour trois jours
- De l'eau pour trois jours
- Un briquet plein
- Une pilule qui permet au corps de retrouver sa température normale.
Daiisu Aisu
Aspirant de Konoha
Aspirant de Konoha
Daiisu Aisu


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MessageSujet: Re: [Post commun] - Arrivée à Yukigakure   [Post commun] - Arrivée à Yukigakure EmptySam 9 Juin - 6:33

Hokufû Akito (Niveau 9)
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Etsuko Toshiya (Niveau 16)
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Fuki (Niveau 4)
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Nara Hyuuga (Niveau 14)
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Azumi (Niveau 26)
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