La révélation
Un vent léger soufflait sur le village de Konoha. Quelques nuages passaient lentement devant le soleil cachant momentanément la lumière qu'il dégageait. Kin était reposée et de bonne humeur. Chez elle, elle cuisinait son repas du midi. Elle coupait les légumes, faisait cuire le riz et mariner le poisson tout en chantonnant. Sa bonne humeur était flagrante. L'esprit ailleurs, elle se coupa le bout du doigt avec son couteau de cuisine ce qui lui arracha un petit cri accompagné d'une grimace. Elle porta la blessure à sa bouche et but le sang qui s'en écoulait. Ce n'était pas grand chose... Au bout de quelques secondes le sang cessa de couler et Kin désinfecta la plaie et enroula un petit bandage autour de son doigt blessé. Elle continua de cuisiner. Bientôt, elle eut finit. Elle s'assit dans la cuisine et savoura le repas qu'elle venait de préparer avec amour, pour elle même. Un vrai délice, le poisson était assaisonné à la perfection, les légumes et le riz étaient savoureux. Une fois le repas terminé, elle souffla de contentement tout en tapotant son estomac. Elle était rassasiée. Elle se dit:
*Si seulement j'avais un petit ami. Il me masserait après le repas...*Malheureusement pour elle, elle n'avait pas beaucoup de succès auprès des ninjas de Konoha. Sans doute était-ce le résultat de son égo sur-dimensionné ou de sa cupidité. Ou peut être était-ce les deux. Quoi qu'il en soit, elle était loin d'arriver à un tel raisonnement. Son opinion était qu'en tant que femme parfaite, elle en intimidait plus d'un. Sa solitude la désespérait. Elle pensait même parfois que son secret avait été divulgué et que le village complotait dans son dos pour la piéger. Mais elle se reprenait en se disant que personne n'était au courant de son secret et qu'elle ne courrait, par conséquent, aucun danger.
Kin se leva de sa chaise et réunit la vaisselle sale dans le l'évier de la cuisine qu'elle rempli d'eau chaude. Avec une rapidité qui traduisait l'habitude, elle lava, rinça, essuya et rangea la vaisselle qu'elle venait d'utiliser. Une fois que ce fut fait, elle s'engagea dans le salon et s'allongea sur le canapé telle une loque. Rapidement, elle s'endormit.
Deux heures plus tard, quelqu'un frappa à la porte arrachant Kin de son sommeil. Elle se leva et se dirigea vers la porte d'entrée afin de voir qui était là. En règle général, les personnes qui venaient frapper chez elle étaient des ninjas qui l'informaient qu'une mission était programmée pour elle. Dans cette optique, elle ouvrit lentement la porte. Un homme se tenait sur le pas de la porte. Il avait un visage doux, des cheveux bruns en batailles et des lunettes posées sur le bout de son nez. D'après l'estimation de Kin, il devait avoir environs 35 ans.
Elle attendait qu'il se présente mais aucun mot de sortait de la bouche du jeune inconnu. Elle finit par dire d'un ton curieux:
«Oui?»L'inconnu rougit instantanément et l'air gêné répondit:
«Tu es bien Kin Saitô n'est ce pas?»D'un hochement de tête, elle lui fit comprendre qu'il avait vu juste.
«Je suis Manzo Saitô.»Kin était sous le choc. Comment une telle chose pouvait arrivée? Que représentait ce garçon pour elle? Était-ce son cousin?
«Je suis ton grand frère. Tu as l'air surprise, mais je me doutais que notre père ne t'avait pas parler de moi...»
Elle n'en revenait pas. Était-ce possible? Peut-être que c'était un piège? Toutefois, leur ressemblance était frappante et cela, elle ne pouvait pas le nier. De toute façon, quelque chose en elle, lui disait qu'il disait vrai...
D'un geste lent, elle invita Manzo à entrer chez elle. Elle le laissa passer devant elle et lui signifia de s'installer dans le salon. Une fois qu'il fut installer, elle alla dans la cuisine afin de préparer du thé. Un silence profond et lourd de sens régnait chez Kin.
Elle arriva dans le salon avec un plateau où était disposés deux petites tasses sans hanses, une grosse théière et quelques biscuits secs. L'ensemble dégageait un parfum sucré qui donna la nausée à la jeune femme qui n'avait toujours pas digérée son repas, ni même la nouvelle fracassante qu'elle venait d'apprendre... Avec un calme qui ne traduisait pas le chaos qui régnait dans son esprit, elle s'assit en face de Manzo qui la défigurait. Offensée, elle dit d'une voix menaçante:
«Quoi?»«La ressemblance est frappante...»Kin ne put qu'approuver. Ils avaient la même allure, des traits semblables et portaient tout deux des lunettes. Manzo porta une des branches de ses lunettes à sa bouche et la mâchouilla. Kin l'air surpris pensa tout en servant le thé:
*Alors là, plus aucun doute, c'est bien mon frère...*«Raconte moi pourquoi on ne m'a jamais parler de toi?»
Manzo baissa la tête comme s'il avait honte de donner des explications. Kin espérait qu'il n'était pas un criminel ou autre. Sa famille jouissait déjà d'une piètre réputation et cela n'arrangerait rien aux choses actuelles.
«Tu es née lorsque j'avais treize ans. A l'époque, père insistait pour m'inscrire à l'académie ninja de Konoha. Mais rapidement, il fut évident que je n'avais aucun talent en ce qui concerne l'art shinobi.»Kin était surprise par une telle révélation. Son père lui avait toujours dit que toute la famille Saitô était destinée à devenir ninja et qu'aucun de ses membres n'avaient jamais fait autre chose de sa vie.
Elle écouta son frère poursuivre son récit:
«De toute façon, je n'ai jamais voulu devenir un ninja. Lorsque je l'ai dit à notre père, il l'a très mal pris et m'a renié. Il m'a mis à la porte et je n'ai eu d'autre choix que de partir de Konoha. Je me suis installé dans un village civil du pays du feu où je suis devenu commerçant. Je me suis marié et j'ai maintenant trois enfants. Père ne t'as jamais parler de moi. Il avait honte de moi et de la voie que j'avais choisi. Sans doute ne voulait il pas que tu en fasses de même...»Cette vie qu'il décrivait était à l'opposé de ce que désirait Kin. Se marier, avoir des enfants, vivre une vie au calme et sans saveur était ce qu'elle redoutait le plus. Mais Manzo semblait heureux de cette vie qu'il avait choisi...
«Pourquoi te manifestes tu maintenant?»S'exclama-t-elle.
Avec un sourire il répondit du tac au tac:
«J'ai appris la nouvelle de la mort de notre père il y a peu. Dorénavant, rien ne m'empêche de venir à Konoha. A cause de lui, j'ai eu trop peur d'assister aux funérailles de notre mère... C'est quelque chose que je regrette vraiment.»Toutes ces explications remuaient les pensées de Kin dont le passé revenait la hanter. Ne serait elle jamais débarrassée de toutes ces histoires?
«Comment est-il mort?»Kin baissa la tête et d'une voix à peine audible répondit:
«Il est mort noyé lors d'une mission. Il avait le cœur fragile. Il a fait un malaise et s'est effondré dans l'eau stagnante de la rizière dans laquelle il travaillait...»Manzo émit un bruit signifiant qu'il avait compris. Toutefois il fixait sa sœur comme s'il la soupçonnait de ne pas dire toute la vérité. Celle-ci le remarqua mais fit comme si de rien n'était.
«Et qu'attends tu de moi?»Finit elle par lâcher un soupçon de méfiance dans la voix.
«Rien du tout! Je voulais voir à quoi tu ressemblais et savoir si tu allais bien... Je vois que tu t'en sors à merveille.»Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Elle était fière d'elle et le fait que quelqu'un d'autre la complimente à propos de son parcours la touchait.
«Je suis aussi venu à Konoha car j'ai des marchandises à acheter ici. C'est pourquoi je ne peux pas rester.»Il but sa tasse de thé d'une traite et se leva. Kin en fit de même. Tout deux se faisaient face. Lentement, il s'approcha d'elle et l'étreignit. Les joues de la jeune femme se teintèrent de rouge. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait eu un contact affectif avec autrui. Cette étreinte lui fit du bien malgré le fait qu'elle ne connaissait qu'a peine Manzo, son frère.
Elle l'accompagna jusqu'à la porte d'entrée. Ils se saluèrent et Manzo partit. Kin le fixa jusqu'à ce que sa silhouette disparaisse à l'horizon.
Toute cette histoire la troublait. Elle avait dorénavant un frère. Comment avait on put lui cacher une telle chose? Elle espérait aussi que ce nouvel arrivant dans sa vie ne devinerait pas son secret. Après tout, elle n'était pas obliger de le revoir... Et ce serait sans doute mieux ainsi.