Nom :Senjago
Prénom :Tsuki
Âge : 8 ans
Village : Konoha
Affinité :Katon
Grade Envisagé : Genin, sinon aspirant
Kekkai Genkai Souhaitée : Senjago
Histoire :
Une caravane roulait à la lumière du flambeau. Les rênes d’une main, le feu dans l’autre, le conducteur continuait son petit bonhomme de chemin. La route était escarpée, quelques racines de sapins dépassant de la terre, ce qui faisait que les roues réalisaient parfois quelques écarts de gauche à droite, ou de droite à gauche, ballotant ainsi le contenu de la chariole. Mais tout ceci était fortuit et tout aussi inutile. La charrette devait avancer, elle avancerait donc.
Sous un ciel d’encre de Chine où les étoiles n’étaient pas assez brillantes pour raconter leurs histoires, ce n’était pas tant le conducteur que le contenu qui nous intéressait.
Une fine silhouette, encapuchée de noir, regardait au loin. Malgré une route paisible, c’est bien la mort dans l’âme qu’elle se laissait guider.
o°o Chapitre –1 : avant le commencement – la puissance o°o
Hideo Senjago, génie et icône du clan Senjago, est depuis longtemps le plus puissant et donc le plus respecté de son clan. Chez les Senjago, puissance va de paire avec pouvoir. Et c’est bien en démontrant sa puissance qu’Hideo reçut le pouvoir. C’est une politique et un art de vivre qui les distinguent des autres. La faiblesse n’est pas forcément méprisée, l’art shinobi n’est en rien obligatoire. Mais vous ne serez jamais un membre du clan à part entière. Si d’anciennes civilisations ne reconnaissaient que le sexe d’un individu comme condition à la citoyenneté, le clan, lui, est à la fois plus ouvert et, paradoxalement, plus fermé. Si vous voulez compter, être un homme ou une femme n’a aucune importance. Seul le feu compte. La puissance, l’intensité, la voracité de votre flamme vous indiquaient votre place dans l’échelle sociale.
Et celle de Mihito n’était, d’après ouï dire, pas à la hauteur…
Mihito Senjago, chuunin de Konoha vivait avec son épouse Suki Setsuna, elle-même chuunin de Konoha. Ce petit couple s’était formé pendant les classes de Mihito. Il était de tradition que les techniques Katon, si cher aux yeux du clan, devaient être acquises au village caché de la feuille, comme les premiers shinobis Senjago. C’est pendant un exercice de survie que le fringuant Mihito avait croisé le regard de la tendre et douce Suki. Pendant un combat qui faisait rage entre les deux équipes, Mihito s’était laissé prendre par la genjutsu de la jeune femme. La technique, qui était pourtant un jeu d’esprit très puissant, ne fît mouche que parce le Senjago l’avait décidé. Pas mécontent de ne pas abimer ce si joli visage, il profita de ce premier moment à deux pour faire la cour à cette jeune femme aux yeux émeraude. Le jeu dangereux se transforma en jeu érotique, comme un secret à la vue de tous.
L’histoire ne dit pas quelle équipe a gagné mais les deux shinobis ne se quittèrent plus jamais. C’est ainsi que Suki décida de suivre son bien-aimé au Senjagosan, volcan sacré des Senjago.
De cette union naquit un enfant qui révéla ses affinités assez rapidement : ils l’appelèrent Tsuki, Tsuki Senjago. Pourquoi ce nom ? D’abord parce que le petit bonhomme arriva une nuit de pleine lune, et surtout parce que ce prénom ressemblait étrangement à celui de sa mère : Mihito adhéra immédiatement.
La vie au Senjagosan n’était pas des plus faciles. Pas de magasin, encore moins de bains chauds ou de petits restaurants chics, le clan n’en trouvait pas l’utilité. Le volcan n’était aménagé que pour l’entraînement et la surveillance. Heureusement, retourner à Konoha ne prenait que quelques minutes à pieds, peut-être une heure en chariot. C’était suffisant pour la jeune maman. Elle faisait bien attention à son petit être de flamme car il était bien la matérialisation de l’étincelle d’amour qu’elle partageait avec son amant.
L’éducation du petit au clair de Lune, ainsi que son entraînement d’ailleurs, se passait bien. Suki l’emmenait dès que possible au village pour s’aérer au parc ou se détendre aux bains. Elle disait toujours que s’enfermer quelque part était mauvais pour la santé, même si c’était un volcan sacré. Elle rouspétait également sur Mihito qui les accompagnait de moins en moins souvent. Des affaires de clan, des entraînements qu’il disait…
Le temps passa donc doucement dans ce rythme mécanisé mais bien rodé. Suki éduquait son garçon, Mihito l’entraînait de temps en temps aux techniques de feu. Et même si les parents étaient tous les deux shinobis, ils n’avaient pas encore décidé si Tsuki intégrerait les classes de Konoha. Sa maman le voyait déjà marchand car il avait ses petits yeux noisette qui brillaient quand il visitait le marché. Surtout, il avait appris à compter très vite dans le porte-monnaie de maman. Son père ,quant à lui, lui prêtait une carrière d’artisan dans la métallurgie ou le bâtiment peut-être : des domaines où son pouvoirs innés lui seraient quand même utile. Tout ceci se discutait au clair de lune, au sommet de l’un des flancs du volcan mais ils savaient très bien qu’ils avaient encore le temps.
Un jour, Mihito revint plus énervé qu’à l’accoutumé. Tsuki, maintenant âgé de 7 ans, était habitué à ce genre de stress. Les gens d’ici était tous des volcans endormis prêt à exploser à la moindre étincelle. Et il n’échappait pas à la règle au grand désespoir de sa mère. A six ans, voyant que sa mère l’obligeait toujours à manger ces légumes, il avait lancé un juron en forme de nom d’oiseau, quelque chose qu’il n’avait pas pu entendre où que ce soit. Mais un mot aussi violent sortant d’une bouche innocente avait été un tel choc pour sa mère que la gifle arriva dans la seconde et d’un coup sec. Tsuki n’avait pas forcément compris pourquoi mais depuis ce temps, il attendait que sa mère soit dans la pièce d’à côté pour décrire la page ornithologique du dictionnaire.
Mais ce jour-là, c’était une autre sorte de colère qui grouillait dans les veines de son père. Suki le somma d’aller s’amuser sur la montagne quelques instants et le petit n’en sut pas plus. On lui annonça cependant quelques jours plus tard qu’il aurait bientôt un petit frère ou une petite sœur.
[Tsuki]
« Et c’est mal ? »La réaction fit rire les parents. Tsuki supposa que son papa était énervé à cause de ça. Maintenant c’était terminé et tout allait pour le mieux.
o°o Chapitre 0 : l’arrivée à Konoha – l’argent o°o
La roulotte continuait son chemin, Tsuki toujours assis à côté du conducteur. Il ne comprenait pas pourquoi maman avait chargée toutes les affaires dans cette embarcation mais une seule phrase résonnait dans sa tête : « Papa est parti. »
C’est avec cette pensée qu’il aperçut les grandes portes de Konoha, la seule fois où il était triste de les apercevoir.
Autour de lui, les amas d’arbres de toutes sortes s’arrêtaient doucement pour laisser place à la grande palissade. L’une des portes s’ouvrit lentement, maman descendit et donna un papier au ninja de la porte. Il nous laissa entrer. Puis c’est le conducteur qui s’en alla, retournant au Senjagosan à pieds. Les rues étaient vides, tout le monde dormait et c’était mieux comme ça. Tsuki ne reconnaissait plus rien et, il ne comprenait plus rien.
Sa mère, le ventre bien rond, fit avancer l’unique cheval vers le parc où il pût manger. Elle déplia une couverture sur le plancher austère de la caravane, prît Tsuki dans ses bras et, sans aucun autre mot, éteignit le flambeau.
C’est ainsi que Suki et son enfant passèrent leurs premières nuits à Konoha. Les draps étaient sans doute à peine propres, le plancher était dur et craquant au moindre mouvement, et surtout, Tsuki n’avait pas son père…
Le matin arriva bien assez tôt, Tsuki dormait encore quand sa mère, enceinte jusqu’au cou, fit avancer l’attelage. Quelques bruits d’enfants et un rayon du Soleil transperçant la toile libéra Tsuki des bras d’Orphée, laissant apparaître des yeux noisette quelque peu rougis. Le point serré fit appui sur le bois, ça l’aidait à se redresser et ça libérait la crinière qui lui servait de cheveux. Il se redressa doucement quand le cheval s’arrêta. Sa mère descendit et Tsuki choisit de la suivre du regard.
Ils étaient au marché mais l’idée ne lui plaisait pas plus que cela aujourd’hui. Elle parlait à un vieux bonhomme très sale et elle revint à peine quelque seconde plus tard, un semblant de sourire sur le visage.
[Suki]
« Je nous ai trouvé une maison mon chéri. »La dite maison n’était en fait qu’une chambre de bonne au cinquième étage d’un immeuble dans un quartier près de la sortie de la ville. Le quotidien qui en suivit fût bien différent de ce qu’ils avaient pu connaître au Senjagosan. Suki ne pouvait pas descendre car il n’y avait pas d’ascenseur, elle demandait juste gentiment à son fils de faire les courses au marché. Lui, sans rien dire, acceptait toujours. Et quand il revenait, avec de moins en moins de nourriture à la maison, il ne disait rien non plus, se contentant de sourire. Car à mesure où les jours passaient, le porte-monnaie était de moins en moins lourd. La vente du cheval et de la caravane n’avait produit que des économies ponctuelles qui s’épuisaient déjà.
C’est là que Tsuki comprit quelque chose, autre chose en réalité. Konoha n’était pas le Senjagosan car ici, c’est l’argent qui faisait le pouvoir. Le pouvoir de manger, le pouvoir d’avoir une maison plus grande, le pouvoir d’avoir du confort, tout ceci n’était produit que par l’argent…
[Tsuki]
« Pourquoi on ne rentre pas à la maison maman ? »La question revenait assez souvent, son fils ne comprenait pas et elle le savait bien.
[Suki]
« Sans papa, nous n’avons pas le droit de rester au Senjagosan mon chéri. »[Tsuki]
« Et il revient quand papa ? »Le mystère autour de la disparition de Mihito n’avait pas été totalement révélé à sa femme. Cependant, contrairement à son fils, elle savait les risques qu’il encourrait ces derniers temps.
[Suki]
« La flamme de papa s’est éteinte chéri. Elle a été avalée par le volcan. » Les jours qui suivirent ne furent pas mieux. Tsuki voyait que sa mère ne mangeait pas à sa faim, il s’inquietait pour la petit sœur qui était dans ventre. Il ne disait rien non plus mais, il avait faim lui aussi. La nuit, il continuait à avoir mal au dos sur ce sol de béton tellement dur qu’il le sentait à travers le matelas. Surtout, il voyait tout cet argent au marché. Puis il pensait à son père…
Assis dans un recoin de la rue, directement sur le trottoir, le petit n’attendait plus grand-chose de la vie.
[Tsuki]
« Avalé par le volcan, elle me prend pour qui cette baleine… »Certes, Tsuki ne voyait plus qu’une solution pour s’en sortir. Il devait rallier à la fois puissance et argent. C’est ainsi qu’un soir…
[Tsuki]
« Inscris-moi à l’Académie ! »[Suki]
« Mais chéri… Quand ta sœur sera là, je reprendrais le travail et ça ira mieux. »[Tsuki]
« J’ai faim maman ! Tu as faim et le bébé a faim aussi ! Tu veux continuer à vivre comme ça ? J’ai tellement faim que j’ai commencé à fouiller les poubelles. Papa n’aurait jamais voulu ça. »C’est dans les pleurs, la faim et l’humidité qu’ils finirent leurs dernières journées dans ce logement miteux. Le lendemain, Suki aura l’impression de vendre son enfant pour recevoir un logement. Mais malheureusement, elle avait encore un mois à tenir avant l’accouchement. Il fallait penser au bébé à venir.
Mais est-ce que Tsuki pourra devenir shinobi ?