Ce matin-là Uematsu semblait très fatigué, il n’avait pas réussi à fermer l’œil. Ce fût une nuit agité, une scène de ménage avait éclatée en début de soirée entre Madame Hokku et son mari, des hurlements, des bris de vaisselle, des pleurs etc…d’accord cela pouvait arriver, mais ces derniers temps on n’entendait qu’eux. Une porte avait claquée, surement le mari qui comme à son habitude avait préféré partir afin de couper court à la dispute. Un peu plus tard ce fût autour d’un chat de miauler à l’assassin, ce qui ne manqua d’en ameuter une bonne dizaine d’autres de ses semblables qui s’unirent dans un concerto…voir un requiem…vraiment agaçant. Impossible donc de trouver le sommeil pour le jeune shinobi. Alors qu’il marchait dans le centre du village il aperçut au loin monsieur Hakite en pour parler avec un restaurateur. Il se rapprocha afin de saluer le vieil homme, lorsqu’il comprit qu’il était en train de se faire disputer.
[Restaurateur]Comment-ça vous n’avez plus de carottes?
[Mr Hakite]Et bien cela fait maintenant trois jours que nous n’avons pas été livrés, cela me surprend autant que vous!
[Restaurateur]Et je fais comment moi aujourd’hui?
[Mr Hakite]Ecoutez! je ne sais pas trop! Je serai bien allez voir moi-même mais hélas j’ai encore beaucoup de clients à livrer ce matin!
Le restaurateur aperçu Uematsu se rapprocher, le jeune garçon était facilement reconnaissable à sa chevelure verte, monsieur Hakite suivit le regard de son client et vit son employé.
[Mr Hakite]Uematsu! Approche mon petit!
Uematsu accéléra le pas, il salua les deux hommes d’un timide signe de la tête et écouta le vieillard.
[Mr Hakite]J’ai besoin de toi, comme tu auras pu le remarquer depuis quelques jours, nous n’avons plus de carottes en stock, j’aimerai que tu ailles chez l’agriculteur du quartier nord, c’est lui qui nous fournit en apiacées. Est-ce possible?
Uematsu avait la tête dans le cul pour ainsi dire, il laissa sortir un petit oui et se mit péniblement en route. Il marcha un long moment, jusqu’à arriver aux abords de la propriété du producteur, au premier regard il constata que la terre était sèche, et que le peu de verdure présente était flétrie. Il vit un jeune homme assis sur une chaise plantée sous un arbre, il semblait consterné, impuissant, il se rapprocha et lui demanda :
[Uematsu]C’est vous l’agriculteur?
Sans même lever les yeux l’autre lui répondit :
[Agriculteur]Ça se voit tant que çà? Qu’est-ce que tu me veux gamin? Il avait l’air complétement blasé.
[Uematsu]Je travaille pour Monsieur Hakite, il m’a envoyé ici parce qu’il s’inquiète de son approvisionnement en carotte.
Le producteur se leva, tendit la main vers son champs, Je le comprends très bien, mais regardes par toi-même, ma terre est sèche, plus rien ne pousse. Il fit quelques pas puis se tourna vers son interlocuteur, la tuyauterie du système d’irrigation à pétée, j’ai dû couper l’alimentation afin de ne pas gaspiller de l’eau, mais je n’ai malheureusement pas les moyens de la réparer, j’ai fait appel à un plombier, mais ce dernier est indisponible avant une bonne semaine, j’aurai mis la clé sous la porte d’ici là.
Uematsu comprit que la situation ne jouait pas en faveur de ce pauvre homme, il prit place sur la chaise sans même se soucier de son propriétaire posa les coudes sur les genoux et murmura.
[Uematsu]Canalisation explosée…ce qu’il lui faut c’est de l’eau.
Une idée lui vint à l’esprit il se leva et demanda à être conduit là où la canalisation avait cédée, l’homme l’y emmena, c’était juste à côté du champs :
[Uematsu]Très bien! Vous allez l’ouvrir très légèrement je vais essayer quelque chose…
Il prit une grande inspiration et se rappela de la leçon d’Uchiki sur le contrôle du chakra, certes il ne maîtrisait pas complétement cet art mais qui ne tente rien n’a rien. Il tendit les bras droit devant lui, les mains grandes ouvertes, il se focalisa sur chakra. Une fois la vanne ouverte il envoya son chakra au contact de l’eau, essayant de la manipuler à la seule force de son flux d’énergie. Il plissa le front, il avait cerné le problème et avait une idée bien précise de ce qu’il voulait faire, mais la tâche s’avérait plus compliquée qu’elle n’y paraissait…l’eau coulait du tuyau, et pénétrait le sol à proximité, l’agriculteur était sceptique, voir le fluide gaspillé ainsi lui était difficile jusqu’à ce qu’il perçu un léger mouvement, quelques gouttes s’envolèrent, Uematsu restait imperturbable, il savait que s’il se concentrait suffisamment il y arriverait. Les minutes passèrent cela faisait d’un quart d’heure que l’eau se perdait heureusement en très petite quantité, mais elle se perdait quand même. Au bout d’une demi-heure une autre giclée se manifesta, puis ce fut le cas toutes les cinq minutes pendant près d’une heure, Uematsu se concentrait désormais aussi sur sa respiration, soudain il ouvrit les yeux quelques gouttes d’eau se rassemblèrent aux creux de ses mains, il continua et lentement il réussissait à en emmagasiner de plus en plus, bientôt ce fut une sphère de la taille d’une balle de ping-pong qui s’était formée, d’un geste il l’envoya valser dans le champ, le fermier referma aussitôt le robinet. L’attente avait été longue et lui-même semblait bien énervé.
[Agriculteur]Tout ça pour ça ?
[Uematsu]C’est la première fois que je manipule l’eau avec mon chakra, je ne suis qu’aspirant shinobi, je sais que mon affinité est le suiton mais je ne connais aucune technique, faites –moi confiance je vais réussir…
L’agriculteur se montrait hésitant, mais après tout il n’avait plus rien à perdre, et face à la détermination du jeune shinobi il ne put qu’accepter. Uematsu reprit une nouvelle fois son inspiration, il se remit en position et concentra à nouveau son chakra essayant de le faire fusionner avec l’eau qui coulait de nouveau. Il prit beaucoup moins de temps à reformer la petite sphère et allant même plus loin, la sphère n’en finissait pas de grossir. A son grand étonnement et à celui du producteur, la sphère finit par atteindre la taille d’une pastèque…à nouveau il la lança dans le champ…il répéta l’opération, sa maîtrise de la technique augmentant à chaque jet, et le temps de concentration de l’eau diminuait, il put ainsi arroser une partie du champ afin que le producteur puisse reprendre son activité.
Vers le milieu d’après-midi, il sentait la fatigue monter en lui, ses bras tremblaient et il tenait avec peine sur ses jambes. Le front dégoulinant de sueur leva la tête vers le personnage qui souriait :
[Uematsu]Je…j’en peu plus…ce…c’est tout ce que…je peux faire pour…aujourd’hui…il était essoufflé, à bout de force, je reviendrai demain…pour continuer…
Satisfait, le cultivateur acquiesça d’un sourire, ses yeux brillait de reconnaissance, au fond il se sentait mieux, le jeune shinobi venait de lui sauver d’une faillite certaine…
Uematsu décida de rentrer, sur le chemin du retour il passa par la boutique afin de tenir au courant monsieur et de lui demander si il était possible de ne pas faire la livraison de prévue pour la soirée car il était bien trop fatigué. Monsieur Hakite avait compris la situation, de savoir que la livraison de carottes pourrait reprendre d’ici quelques jours le rassurait, et savoir que ceci était grâce à Uematsu l’encouragea à lui donner sa soirée afin qu’il se repose. Chose que le jeune garçon s’empressa de faire, il rentra et se coucha sans même prendre le temps de manger.
Le lendemain le ninja retourna chez l’agriculteur, la deuxième partie du champ était encore à irriguer. Après un petit déjeuner copieux acheté sur le chemin, il se mit au travail, reproduisant encore et encore la même technique que la veille jusqu’à ce que la mission soit remplie.
Le cultivateur était satisfait.
[Agriculteur]Crois-tu qu’il te serait possible de venir jusqu’à la venue du plombier?
Uematsu hésita un moment et finit par hocher la tête de haut en bas. Une semaine plus tard le plombier pu enfin réparer la tuyauterie, les premières carottes étaient prévues d’ici dix semaines. Le temps d’attente semblait long, mais au final tout finirai par rentrer dans l’ordre, Uematsu maitrisait une nouvelle technique, l’agriculteur avait son système d’irrigation réparé et monsieur Hakite pourrait de nouveau livrer ses carottes.