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 [Azumi] La fleur de Toge [07/07]

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MessageSujet: [Azumi] La fleur de Toge [07/07]   [Azumi] La fleur de Toge    [07/07] EmptyJeu 4 Nov - 7:09

La fleur de Toge – Séquence #1
Retrouvaille.

Les journées chaudes de l’été tiraient à leur fin, laissant derrière elles des vents frisquets ainsi qu’un petit nez rouge sur la plupart des habitants du village caché. Bien que, au pays du feu, l’automne fut une saison chaude (du moins c’est ce que les gens de Kiri affirmaient), les habitants de Konoha étaient majoritairement habillés d’un simple manteau de laine maladroitement tricoté. On ne s’étonnait pas non plus d’apercevoir au coin d’une rue une dizaine de petites têtes enfouies sous un chapeau noir ou des visages cachés derrière une écharpe d’une couleur toute aussi sombre.

Le vent filait à travers les arbres à une vitesse affolante. D’ailleurs, il ne manquait pas l’occasion de leur arracher quelques branches au passage. Certains habitants essayaient de refermer leurs volets de fenêtre qui n’en faisaient qu’à leur tête. Les marchants avaient également du mal à contrôler leurs marchandises qui, pour la première fois, tentaient de s’échapper en volant ou en roulant sur le sol. Les nuages grisâtres, qui parcouraient le ciel calmement lorsque Dame Nature ne s’excitait pas, traversaient Konoha avant même qu’on ne remarque leur présence. C’était une sale journée et Azumi le ressentit dès qu’elle ouvrit les yeux.

D'un bond, elle se leva et entreprit de prendre son petit-déjeuner. Après avoir grignoté pendant un quart d'heure dans son plat d'œuf brouillés, elle s'habilla, enfila ses chaussures et sortit une tête timide à l'extérieur en ouvrant calmement la porte. Ce n'est qu'après avoir encaissée une gifle magistrale d'un coup de vent qu'elle se résigna et enfila une veste mauve ainsi qu'un foulard noir qu'elle avait créé de ses petites mains roses. « Le résultat est magnifique », vous aurait-elle dit, « c'est grâce au livre Tricotage pour les nuls que j'ai réussi à le faire... Mais je ne suis pas nulle, bien sûr que non. Il appartient à une vieille dame qui m'a demandé si je voulais l'aider à traverser la rue et le livre s'est malencontreusement perdu dans mes mains. Jamais je n'aurais voulu d'un ouvrage qui prend un malin plaisir à cracher sur mon savoir qui est, je le rappelle, bien plus touffu que le vôtre. »

Azumi attrapa sa sacoche ninja. « Au cas où », se dit-elle. Puis elle arpenta les rues mornes que la journée d'automne lui offrait. La jeune fille passa devant la mairie et salua son amie la bonne femme qui lui avait prêté Tricotage pour les nuls qu'elle n'avait cessé de quémander même si elle n'osait l'avouer, poursuivit son chemin dans une ruelle qu'elle empruntait chaque matin pour se rendre à l'académie, puis aboutit devant la bibliothèque, son havre de paix. À chaque lundi matin, elle entrait dans cet établissement. Et comme il était lundi ce matin-là, elle entra tout en se demandant si un vieux livres poussiéreux pourrissaient sur l'une des tablettes qu'elle n'avait encore jamais examiné. En effet, la jeune fille avait lu tant de livres qu'il ne lui restait plus qu'à consulter ceux qui empestaient le vieillard mouillé.

Une clochette retentit dans le bureau du maître des lieux lorsqu'elle franchit le seuil de l'entrée. Elle était située à cet endroit pour ne pas déranger les gens qui recherchaient silence et sérénité au sein de ces quatre murs en bois.

Bibliothécaire - Ah ! Bonjour Azumi, toussota le bibliothécaire, un vieux crouton tout ridé, mais tout de même bien sympathique. Je savais que tu serais fidèle au poste ce matin.

Azumi - Vous savez que je ne saute aucun lundi, dit Azumi d'un ton qui se voulut inutilement supérieur. D'ailleurs, je suis venue vous demander si vous aviez reçu de nouveaux manuscrits.

Elle s'était avancée vers le comptoir, regardant le vieillard sur la pointe des pieds même si elle était bien plus grande que lui. Elle sourit. Un sourire que le vieux s'empressa de lui rendre.

Bibliothécaire - Ça va te plaire. J'ai reçu toute la collection de « Kito Gora, l'astronome qui voulait une étoile comme compagne », répondit-il.

Azumi - Mais j'ai déjà lu les sept tomes la semaine dernière ! Vous n'avez donc rien d'autre ?

Bibliothécaire - Hum... Voyons voir, murmura-t-il derrière sa barbe vielle de quelques mois en s'approcha d'un rayon réservé aux nouveaux livres. « Comment détecter les sangsue dans votre pouding ». C'est très bien comme livre. L'auteur a même dédicacé le...

Azumi - Je vous l'ai rapporté hier, celui-là, s'exclama Azumi d'une voix triste. Mais qu'est-ce que je vais lire, aujourd'hui, moi ?

L'idée d'entrer dans la section des vieux manuscrits la dégoûtait. Leur odeur suffisait pour lui faire faire la grimace. Elle aurait bien aimé jeter un coup d'œil à la section réservée aux adultes, ne serait-ce que pour voir quels sortes de livres se cachaient derrière les magnifiques rideaux bleus qui séparaient la section du reste de la bibliothèque. Toutefois, Ariake l'avait mainte et mainte fois interdis d'y entrer, le visage empourpré. La jeune fille était restreinte aux livres pour enfants et aux livres ninja de niveau Genin. Et elle en avait lu plus de la moitié.

Bibliothécaire - Et si tu faisais une exception pour aller t'entraîner ou pour faire une mission de rang D, renchérit le bibliothécaire sans pouvoir cacher son agacement. N'est-ce pas la priorité d'un ninja ? S'entraîner et toujours s'entraîner ?

Azumi - Bien sûr que non, s'indigna Azumi. Vous savez, le corps n'est qu'un outil. Il n'est pas nécessaire de l'utiliser à des fins violentes, comme les pratiquants du Taijutsu sont portés à le faire. Le meilleur entraînement, pour une jeune fille telle que moi, c'est la relaxation et une bonne nutrition. Vous saviez que notre corps est la chose la plus fragile que nous possédons ? L'esprit, par contre, peut être impénétrable s'il est bien protégé. C'est pourquoi chaque matin je dois m'exercer à épurer mes pensées et à contrôler mes émotions pour rendre mon esprit impénétrable. De plus, entre vous et moi, entre le corps et l'esprit, c'est le corps qui flanche en premier.

Les yeux ronds comme des bines d'Alfred lui firent comprendre que sa blague n'avait pas très bien été comprise. Sans doute n'avait-il pas apprécié la dernière partie de son explication. C'est pourquoi elle s'empressa de rectifier le tir.

Azumi - Je suis désolée ! dit-elle en détournant le regard. En fait, ce que je voulais vous dire, c'est que s'entraîner physiquement n'est pas nécessairement la meilleure façon de progresser. Mais vous n'êtes pas prêt de mourir, vous êtes juste un peu vieux... Enfin... Votre corps est un peu vieux... Mais... Pas votre esprit... V'comprenez ?

Bibliothécaire - Ce n'est pas grave, murmura le vieillard.

Il se pencha difficilement pour rattraper une feuille qu'il avait laissé tomber sous l'effet de la surprise. Azumi se pinça les lèvres, comme pour exercer à elle-même un châtiment pour avoir vexé un sage de Konoha.

Bibliothécaire - Tout à l'heure, poursuivit-il, j'ai vu quelque chose qui devrait t'intéresser en allant chercher mes médicaments pour... Hum... Certes... Une mission de rang D est disponible à l'hôpital du village. Elle m'a semblé bien intéressante. Peut-être devrais-tu aller y jeter un coup d'oeil quand tu auras le temps.

Azumi - J'ai toujours le temps pour une mission, s'exclama la jeune fille d'un ton enthousiaste. Dites-moi seulement où dois-je me présenter.

Le bibliothécaire lui expliqua patiemment où était situé le babillard où était rassemblé un nombre important de petites annonces. Il s'avéra que le chemin était bien plus simple que ce qu'elle imaginait. Après avoir saluée son vieil ami d'un grand signe de la main, elle sortit de l'établissement, puis resserra l'étreinte de sa veste lorsqu'elle sentit l'air frais de l'automne entrer en contact avec ses sens. Elle marcha face au vent pendant une dizaine de minutes avant de déboucher à l'embranchement de deux ruelles. Azumi emprunta le chemin de l'hôpital. Au grand soulagement de ses petits yeux rougis par le froid, le vent épargna son visage, ce qui rendit sa présence presque agréable. La jeune fille se retrouva rapidement devant le grand bâtiment qui servait de lieu de repos aux malades de Konoha.

Azumi ouvrit la porte, salua son amie l'infirmière et se dirigea avec entrain vers le babillard. Elle le parcourut en entier sans trouver la feuille qui était censée lui donner les détails de la mission. Perplexe, elle vérifia une deuxième fois pour être certaine. Rien.

Azumi - Excusez-moi, dit-elle en s'approchant du comptoir où une dame était occupée à signer des papiers. J'aimerais savoir si la mission de rang D que vous avez proposé ce matin est toujours libre ou si quelqu'un l'a déjà prise.

La dame, qui devait être âgée d'une trentaine d'années, releva ses lunettes d'une forme louche et la regarda un instant. D'un petit mouvement de tête, elle désigna un jeune garçon au fond de la pièce.

Infirmière - Ce garçon vient tout juste de se proposer, répondit l'infirmière en replaçant ses lunettes. Mais rien ne t'empêche de lui fournir ton aide, si seulement il en veut bien.

Elle lui lança un petit sourire, replaça ses lunettes avec son majeur et son attention se reporta sur la paperasse étendue sous ses yeux. Azumi lui souffla un léger « merci », puis se tourna vers celui qui lui avait volé sa mission. Ce dernier était dos à la jeune fille, lisant un bout de parchemin sans prêter attention à un petit vieux qui lui demandait s'il pouvait lui donner de la purée de pomme de terre comestible. Sans trop savoir pourquoi, l'orpheline s'arma d'un sourire lorsque son regard se posa sur la chevelure en bataille du jeune garçon. « Plutôt mignon », se dit-elle tout en tentant de chasser ces pensées impures. La respiration haletante, elle s'approcha de lui et posa une main timide sur l'épaule que lui offrait la créature du sexe opposé.

Azumi - Pardonne-moi de te déranger pendant ta lecture. Vois-tu, ce n'est pas vraiment mon intention... Enfin, je me demandais si tu avais besoin d'aide pour mener à bien la mission que tu tiens dans tes mains, puisqu'il s'avère qu'elle m'intéresse aussi.

Il se tourna, leva son regard sur elle une fraction de seconde et reprit sa lecture sans même prendre en compte ce qu'elle venait de lui demander.

Naoki - Hum... Je vois... De la purée de pomme de terre comestible... D'accord, murmura le jeune homme.

Consternée, Azumi fronça les sourcils, visiblement frustrée du manque d'attention que cette créature lui consacrait.

Azumi - Pourrais-tu répondre plus explicitement à ma question, je te prie, renchérit-elle les bras croisés.

Naoki - Hum... Pardon ? Je n'ai pas compris ce que tu as dit, répondit calmement le garçon en s'apercevant soudain de sa présence, j'étais concentré à lire la mission que je m'apprête à faire.

Azumi - Je t'ai demandé si je pouvais t'accompagner pour ta mission, dit Azumi d'une haute et intelligible voix en prenant soin de peser chaque mot afin de se faire bien comprendre.

Le garçon laissa tomber sa feuille et la regarda, la bouche grande ouverte. Il la pointa légèrement et une plainte étrangement aiguë s'échappa de sa bouche.

Azumi - Quoi ? s'inquiéta la jeune fille. Ne me dis pas que j'ai encore une crasse sur le front ! J'ai frotté deux heures hier soir pour qu'elle s'efface !

Elle frotta vigoureusement son front avec sa main et tenta de voir la saleté en regardant vers le haut, ce qui lui arracha une moue particulièrement hideuse. Le garçon continuait de bégayer.

Azumi - Ça suffit, ce n'est qu'une saleté. Pas besoin d'en faire un plat, s'écria Azumi qui commençait à se sentir rougir. Alors, je peux t'accompagner ou pas ?

Naoki - Azumi ? Réussit-il enfin à articuler. C'est bien toi ?

Revigorée par la voix qui semblait, de près ou de loin, admirative, la jeune fille hocha la tête positivement et se croisa les bras de nouveau en affichant une mine satisfaite.

Azumi - C'est bien moi. Tu dois avoir entendu un étudiant parler de mes exploits ?

Cette répartie arracha un sourire au jeune garçon, dévoilant des dents d'un blanc éclatant et d'une symétrie presque parfaite. Cette mignonne petite moue envoya à Azumi une décharge étrange au plus profond de son être jusqu'au tréfonds de son âme. Elle le dévisagea un instant jusqu'à ce qu'il dise :

Naoki - La dernière fois que j'ai entendu parler de toi, c'est quand on m'a demandé d'être ton professeur de Genjutsu. Il y a environ quatre ans, si mes calculs sont bons. Je me souviens d'abord que tu n'étais pas une élève si douée.

La surprise fut telle qu'elle ne put articuler un seul mot avant quelques secondes. Le jeune garçon qui se tenait devant elle se nommait Naoki, il lui avait enseigné le Kai lors de son jeune âge et elle n'avait plus jamais entendu parler de lui. Le dédain qu'elle ressentit lorsqu'elle apprit que c'était ce morveux qui se croyait au-dessus de tout le monde lui fit rapidement comprendre qu'elle devait immédiatement oublier le fait qu'il était mignon.

Azumi - C'était le professeur qui n'avait pas de talent, répliqua Azumi, je n'y pouvais rien.

Le sourire de Naoki s'effaça.

Naoki - Tu as une crasse sur le front, dit-il en la pointant

Azumi - Où ça ! S'exclama-t-elle.

Naoki - Sur le front.

Azumi - Où ça ! ne put-elle s'empêcher de répéter.

Naoki - Sur le front, je t'ai dit !

Azumi - Sur le front... D'accord. Mais où plus exactement ? Mon front est large, il peut accueillir plusieurs crasses ! Alors, dis-moi où !

***

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Naoki

Ils se retrouvèrent, quelques minutes plus tard, dans la rue qui faisait face à l'hôpital. Naoki ne cessait de lire les renseignements de sa mission et Azumi en vint très vite à la conclusion qu'il ne comprenait pas très bien le but de sa tâche. Il s'arrêta pour se consacrer à sa lecture, tendis que la jeune fille massait son front endolori : elle venait de passer dix minutes à le frotter pour tenter d'enlever la marque noire qui le traversait. La jeune fille alla s'asseoir sur le trottoir et regarda son ami marmonner des paroles inintelligibles. Elle mima le geste de regarder une montre, commençant sérieusement à s'impatienter.

Azumi - Alors, dit Azumi d'une voix qui lui sembla respectueuse, est-ce qu'on fait la mission aujourd'hui ou demain ?

Naoki leva à peine la tête et continua sa lecture.

Naoki - Je ne crois pas t'avoir demandé de m'accompagner, répondit-il au bout d'un moment. Je comptais faire cette mission seul.

Elle le scruta du regard pour être certaine qu'il ne plaisantait pas. Malheureusement, ses traits étaient d'un sérieux alarmant. La jeune fille se leva calmement et s'avança vers le jeune garçon, s'en voulant légèrement d'avoir cru qu'il avait acceptée son invitation alors qu'il n'avait jamais mentionné avoir besoin d'aide.

Azumi - Tu rigoles ? demanda-t-elle d'une voix hilare. Cela fait vingt-cinq fois que tu relis ton parchemin. Montre-moi ça que je te guide pour la suite, tu feras le reste seul.

Naoki essaya de cacher son bout de parchemin. Toutefois, Azumi fut plus rapide et l'attrapa au moment où il le fourrait dans l'une des poches de son jeans troué. Elle s'écarta légèrement du jeune garçon qui, visiblement, ne voulait pas d'aide, puisqu'il suivait le bout de papier des yeux comme un chat regarde une mouche voler. En souriant, elle commença la lecture du parchemin.

Azumi - Je vois... murmura-t-elle après avoir relu deux fois, puis trois fois le texte écrit d'une calligraphie rapide et brouillon comme les médecins le faisaient si bien. Je vois... Um... Peu évident, en effet.

Naoki garda le silence, la regardant avec un mélange d'agacement et d'impatience. Toutefois, elle n'en prit pas compte et plongea dans ses pensées, tentant de se remémorer certains cours qu'elle avait suivi.

Azumi - C'est très simple. Il me semble que tu dois trouver de la fleur de Toge, renchérit-elle en haussant les épaules et en rendant le parchemin à Naoki.

Naoki - Ah ! Merci, tu viens de m'éclairer sur plusieurs points. Que ferais-je sans toi ? ironisa le jeune garçon. Peut-être devrais-je commencer immédiatement si je ne veux pas qu'elle se volatilise. Au revoir !

Azumi lui jeta un regard diabolique et poursuivit :

Azumi - Tu dois trouver de la fleur de Toge, c'est facile. Certes, la cueillir, c'est toute autre chose. D'abord, la fleur de Toge est toxique. Elle sécrète une toxine qui peut causer des brûlures au deuxième degré. Pour la traiter, il est nécessaire d'avoir de bonnes bases en herbologie. Puis, ce qui rend la tâche bien plus difficile, c'est que la fleur n'éclot que très peu de fois par année et que pour la traiter en pharmacie, elle doit être éclose. Ce qui veut dire que tu ne peux la cueillir que lorsque les pétales sont ouverts. Habituellement, elle éclot en octobre. La lumière du jour endommageant la plante au plus haut point, elle ne se dévoile que la nuit, se nourrissant de la lumière lunaire. Tu saisis ?

Un long silence s'installa entre les protagonistes. Azumi estima qu'il faudrait environ deux grosses minutes afin que la créature du sexe opposé saisisse bien les informations cruciales qu'elle venait de lui offrir sur un plateau d'argent. Pendant ce temps, elle arbora un sourire satisfait, fière de son savoir sans fin.

Naoki - Mais comment est-ce que tu sais tout cela, toi ? s'exclama Naoki au bout de deux minutes, comme elle l'avait prévu.

Azumi haussa les épaules.

Azumi - Je le sais parce que je me suis faufilée dans un cours de médecine pour voir comment c'était et il s'avéra que ce que le professeur enseignait à ce moment-là, c'était les herbes toxiques. J'ai ensuite emprunté à la bibliothèque le livre Quelles fleurs doit-on éviter de mettre dans son ragoût le dimanche et c'est là que j'ai vu les propriétés toxiques de la fleur de Toge au chapitre trois.

La Konoichi savoura la moue déconfite que faisait son vieil ami avant de le saluer et de s'éloigner calmement, sachant pertinemment qu'il ne la laisserait pas partir aussi facilement. Elle eut tout de même un étrange pincement au coeur lorsque son nom résonna à ses oreilles.

Naoki - Azumi, attends ! cria Naoki lorsqu'elle allait tourner dans une ruelle.

Elle s'arrêta et fit volte face vers le jeune garçon qui courut vers elle. Toutefois, elle ne put s'empêcher d'arborer un petit sourire malicieux qu'elle tenta tant bien que mal de camoufler. Seulement, sa victoire la mettait dans un état d'extase totale.

Naoki - T'es vraiment cinglée, dit Naoki en soupirant. Mais je veux bien que tu m'accompagnes...

Azumi - Cinglé toi-même ! badina-t-elle en lui lançant un léger clin-d'oeil.

Il sourit d'un sourire parfait qu'Azumi prit le temps d'examiner avant qu'il ne s'efface. Puis, ils prirent la ruelle que la jeune fille s'apprêtait à prendre avant que Naoki ne l'interpelle. Sans trop savoir où ils allaient, son ami la suivait sans rechigner. Une fois à la place marchande, elle se tourna vers lui et emprunta une voix professionnelle.

Azumi - Bon, nous nous retrouverons à la sortie nord du village dans exactement trente minutes. Retourne chez toi et prend le nécessaire pour environ trois jours...

Naoki - Trois jours ! s'écria Naoki en lui coupant la parole.

Azumi - Oui, trois jours, répéta Azumi d'une voix calme. Peut-être même plus s'il s'avère que le ciel soit aussi ennuagé, puisque la fleur de Toge ne s'ouvre que lorsque la lumière de la lune ne la touche. Quant à moi, je dois aller chercher certains livres à la bibliothèque afin de nous renseigner sur la plante en question.

Elle se tourna vers les passants qui devenaient de plus en plus nombreux puisque la chaleur de l'après-midi venait chasser la fraicheur de ce matin. Soudain, ses yeux se levèrent vers le ciel, fixant les nuages comme si elle tentait de les faire partir.

Azumi - C'est plutôt difficile pour une mission de rang D, marmonna-t-elle pour elle-même. Elle doit être sur la limite d'une mission de rang C. Surtout si nous devons sortir du village, puisqu'il n'y a pas de fleur de Toge à Konoha.

Naoki s’était faufilé dans les rues étroites du village et elle cessa de parler seule puisqu’elle avait l’air plutôt bête. Azumi mordilla quelques instants le pouce de sa main droite, réfléchissant à comment elle pourrait réaliser cette mission seule, puisque visiblement elle était avec un imbécile. Naoki… Ce sourire si charmant… Mais il était si stupide !


Dernière édition par Azumi le Lun 15 Aoû - 1:17, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: [Azumi] La fleur de Toge [07/07]   [Azumi] La fleur de Toge    [07/07] EmptyLun 8 Nov - 4:40

La fleur de Toge - Séquence #2
Représailles


Les minutes qui suivirent s’écoulèrent à une vitesse affolante. Au grand étonnement du bibliothécaire, Azumi emprunta deux livres à la bibliothèque. Le premier, celui qu’elle tenait fermement dans sa main gauche, s’intitulait « Barrières Mentales pour les novices ». La jeune fille l’avait mainte et mainte fois aperçu sur le rayon réservé aux techniques illusoires, mais elle jugeait, à ce moment-là, qu’elle devait acquérir de plus amples connaissances sur leur sujet avant d’apprendre ne serait-ce que les bases des barrières mentales. Puis, le deuxième, un livre qu’elle avait déposé dans sa sacoche ninja, n’était nul autre que « Quelles fleurs ne pas mettre dans son ragoût le dimanche » qui décrivait les propriétés toxiques de la fleur de Toge.

Puisqu'elle quittait Konoha pour un certain temps, elle s'arrêta chez Hakai pour y prendre quelques affaires. L'Uchiha n'était pas présent. Azumi, après avoir trempé une plume dans un encrier, écrivit d'une calligraphie qu'elle affectionnait particulièrement : « Je parts en mission pour quelques jours, en apportant avec moi quelques affaires et un peu de liquide. J'espère que tu t'en sortiras sans moi ». Et, pour conclure ce message en beauté, elle dessina un petit coeur d'un geste rapide et sortit de la demeure, ses armes ainsi que de simples tenues déposées stratégiquement dans son sac à dos. En se rendant à la sortie nord du village, la Konoichi s'arrêta dans une petite boutique où on vendait des bento succulents. Elle en rassembla quelques boîtes et, voyant que tout cela ne rentrerait pas dans son sac, s'obligea à en abandonner quelques-unes, jugeant qu'il ne fallait apporter que le strict nécessaire. Le portefeuille moins lourd, mais le sac bien rempli, Azumi arriva enfin à la sortie nord des remparts. Puisqu'ils étaient Genin, elle dut aller voir les gardiens de l'entrée et leur expliqua le besoin de quitter Konoha pour un certain temps. Ils lui répondirent que pour cela, elle devait lui montrer le sceau dessiné sur le parchemin décrivant l'origine de la mission. Mais, malheureusement, c'était Naoki qui l'avait sur lui.

La jeune fille leur demanda donc plus d’informations en attendant son ami. Calmement, ils lui expliquèrent qu’une fois sortis du village, Naoki et Azumi devraient envoyer un faucon messager à chaque jour pour leur communiquer leur emplacement actuel ainsi que l’avancement de leur mission. De plus, il était strictement interdit d’aller à plus de cinquante kilomètres de Konoha. Violer l’une de ces règles mettait en danger leur grade de Genin. Azumi ne voyait là aucune contrainte, mais plutôt un moyen de prouver fidélité au village. De plus, la zone de recherche était suffisante et il était facile d’emprunter un faucon pour quelques jours dans l’une des nombreuses cités voisines.

Puisque son compagnon ne fut toujours pas arrivé et que cela faisait près de trois quarts d’heure qu’ils s’étaient quittés, Azumi s’assit sur le sol sous le regard interrogateur des deux gardiens. Sans doute craignaient-ils qu’elle ne leur ait raconté des sornettes et n’attendait que le moment propice pour s’enfuir à l'extérieur du village.

Elle commença à sérieusement s’impatienter et la terre à ses pieds qui, au départ, était parsemée de petits cœurs et d’étoiles qu’elle avait tracés avec une branche, prit rapidement forme en des mots plutôt vulgaires, maudissant le pauvre garçon avec qui elle était contrainte de réaliser cette mission et à qui la ponctualité n’était pas innée. Au bout de dix autres longues minutes, Naoki arriva enfin, un sac pendouillant sur son dos.

Azumi - Tu t’es perdu en chemin, dis-moi ? Non, laisse-moi deviner. Tu es constipé et c’est pour cela que tu es arrivé avec vingt-cinq minutes de retard ? ironisa Azumi une fois levée et la terre collée à son jeans essuyée.

Naoki - Dans le mille ! répliqua Naoki en roulant les yeux. Je te trouve très perspicace pour une cinglée…

Azumi - Ton hypocrisie est vraiment ce qui manquait à ma journée.

Naoki - Quant à moi, dit-il, tes sarcasmes sont justement ce dont je pourrais me passer, aujourd’hui.

Azumi grogna, puis arracha le bout de parchemin des mains du jeune garçon qui s’éloigna en douceur. D’un pas frustré, elle se rendit là où les gardes buvaient leur tisane et leur montra le sceau dessiné dans le coin inférieur droit du morceau de papier. Après l’avoir examiné rapidement, l’un d’entre eux sourit et les portes du village s’ouvrirent, libérant ainsi une légère brise qui vint souffler sur le doux visage de la Konoichi. C’était le vent de la liberté et de la grandeur du monde qui s’étalait bien plus loin qu’elle ne l’imaginait. Pour la seconde fois de sa vie, elle allait franchir le seuil de village et explorer de nouveaux horizons. Depuis le temps qu’elle rêvait de revivre la sensation du jour où, elle et ses coéquipiers, avaient arpentés les chemins du pays du feu, des forêts différentes à celle de Konoha et des villages possédant une toute autre atmosphère.

Elle revint malgré elle vers Naoki qui jetait des petits regards interrogatifs à l’extérieur du village. Sans doute s’attendait-il à voir une flore tout à fait différente qu’à l’intérieur de Konoha comme l’avait crue Azumi lorsqu’elle avait neuf ans. Seulement, la réalité était toute autre. La jeune fille se pencha pour vérifier dans son sac si tous ses objets personnels étaient bien à leur place. Lorsque Naoki lui jeta enfin un coup d’œil et qu’elle le remarqua, elle demanda :

Azumi - As-tu tout ce qu’il te faut ? Des vêtements ? Des caleçons de rechange ? Ton rasoir et toutes autres choses dégoûtantes que les hommes se servent pour faire leur toilette ?

Naoki n’eut pas le temps de répondre qu’elle trancha :

Azumi - Tout est là. Parfait.

Il était arrivé en retard. Il avait eu amplement le temps de vérifier s’il avait tout apporté. Azumi referma la fermeture-éclair de son sac, puis s’empressa de le remettre sur son dos. Elle vérifia les sangles, ensuite ses lacets. Lorsqu’elle fut certaine que tout était parfait, elle sortit du village sans même jeter un regard à Naoki. La jeune fille n’avait toujours pas digéré le retard du Genin. Peut-être l’aurait-elle pardonné si seulement il lui avait mentionné la véritable raison de son geste. Mais il avait préféré jouer les orgueilleux et ne s’était pas excusé, sans même laisser voir une once de culpabilité. Elle marcha donc à grandes enjambées, sans trop savoir s’il la suivait ou pas, même si elle était tentée de vérifier.

Au bout d’une quinzaine de minutes, ils s’engouffrèrent rapidement dans une forêt particulièrement sombre. Les rayons du soleil, déjà cachés par les nuages grisâtres qui parcouraient le ciel, avaient du mal à se faufiler parmi le feuillage doré des arbres. Naoki et Azumi se tenait toujours à une distance considérable et elle l’oublia rapidement. Ses pensées étaient centralisées sur son objectif. Comment feraient-ils pour cueillir la fleur de Toge si ni lui ni elle n’avait de bonnes bases en herbologie ?

Naoki - Arrêtons-nous un instant, s'écria Naoki derrière-elle. Je dois aller aux toilettes.

Elle fut tentée de lui répondre qu'il n'y avait pas de toilettes, qu'ils étaient dans la forêt et qu'il n'avait qu'à le faire dans ses pantalons parce que ce n'était pas son problème. Mais heureusement qu'elle se contenta de lui jeter un regard agacé une fois qu'elle eut déposé son sac près d'un arbre.

Naoki - Ça prendra deux minutes, précisa-t-il inutilement, un sourire sincère pendu à ses lèvres qu'Azumi s'efforça de lui rendre.

Il s'enfonça dans la flore, mais pas suffisamment pour disparaître complètement du champ de vision de la jeune fille. Elle afficha un air consterné et carrément dégoûté avant de se retourner pour consulter la carte du pays du feu qu'elle cachait toujours dans l'une des nombreuses fermetures-éclair de son sac. Elle l'étala sur un tronc d'arbre énorme et constata que le village le plus proche était à environ deux kilomètres d'ici. Son nom était Testuyama. Elle se souvenait de l'avoir visité un jour avec son équipe.

La jeune fille risqua un regard vers Naoki qui, debout, mais, heureusement, dos à elle, faisait ses petits besoins. Elle rangea sans s'en rendre compte la carte dans son sac et fixa un point invisible jusqu'à ce que le jeune garçon lui demande si elle était prête à repartir. Il était juste à côté d'elle. Azumi ne l'avait pas vu venir, c'est pourquoi elle sursauta légèrement, la main se baladant nerveusement sur sa sacoche ninja, prête à dégainer un Kunai.

Azumi - Um… Oui, nous pouvons continuer, approuva Azumi en hochant la tête positivement.

Naoki - Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Naoki en remettant son sac sur son dos. On dirait que tu as vu un fantôme.

Azumi - Rien, menti-t-elle.

Il la regarda du coin de l’œil. Un regard qu’Azumi s’empressa d’éviter en faisant mine de s’intéresser aux plantes qui l’entouraient même si elle savait que cet environnement n’était pas propice aux fleurs de Toge. Puis, lorsqu’elle fit semblant d’être déçue de n’en apercevoir aucune, ils reprirent la route.

Naoki - Où allons-nous ? dit Naoki qui maintenant marchait à ses côtés.

Azumi - À Testuyama. On pourra louer un faucon, manger quelque chose et je dois vérifier certains renseignements sur la fleur de Toge.

Naoki hocha la tête à son tour et ne dit plus un mot. Azumi, légèrement mal à l’aise, articula difficilement :

Azumi - En fait… Um… Je me demandais tout à l’heure si… Enfin… Vous faisiez toujours ça debout ?

Surpris, Naoki demanda :

Naoki - Qui ça vous ? Faire quoi debout ?

Azumi - Bah tu sais, les hommes. Faites-vous toujours le… L’évacuation de votre vessie debout ?

Naoki - Euh… La plupart des hommes, marmonna le jeune garçon qui ne pouvait concevoir avoir pareille discussion avec une fille. Pourquoi ? Tu n’as lu aucun livre à ce sujet ? plaisanta-t-il.

Azumi - Pardonne-moi, mais non. Figure-toi que les livres que je lis sont bien plus intéressants que ceux qui parlent de l’anatomie de… Et bien des gens de ton espèce. Par exemple, la dernière collection que j’ai lu est celle de « Kito Gora, l’homme qui voulait une étoile comme compagne ». Ça, c’est éducatif et ça permet de mieux comprendre le monde et ce qu’il renferme. Si je t’ai posé la question, il est inutile de te dire que c’est seulement par pure curiosité et non par intérêt. Compris ?

Naoki haussa simplement les épaules et commença à donner des coups de pied sur un caillou au fur et à mesure qu'ils avançaient. Agacée, Azumi l'observa du coin de l'œil, doutant que tous les hommes fassent leurs petits besoins debout. C'était une perspective à la fois dégoûtante et impossible puisqu'elle se voyait mal le faire. Ils sortirent enfin de la forêt aux feuilles orangées pour aboutir dans un champ aux herbes couleur de blé qui dansaient au rythme du vent. Le chemin en terre battue s'étendait à perte de vue et la jeune fille se souvenait très bien avoir emprunté ce sentier trois ans plus tôt. Le village ne devait être qu'à un kilomètre de là où ils se trouvaient. Au loin, au-delà du champ, on pouvait apercevoir des toits grisâtres, se fondant parfaitement à l'ambiance brumeuse de la journée. C'était la preuve que de nombreux fermiers habitaient dans le coin. De chaque côté du chemin, une clôture en bois maladroitement construite empêchait les voyageurs de s'engouffrer dans les hautes herbes et, par la même occasion, permettait de prévenir que c'était des champs cultivés. La jeune fille contourna une flaque d'eau habillement camouflée par des feuilles mortes et demanda d'une petite voix :

Azumi - Ça vous arrive parfois de vous...

Elle s'arrêta au beau milieu de sa phrase pour réfléchir, doutant que sa question soit réellement pertinente.

Naoki - De nous quoi ? Demanda Naoki en voyant l'air effarouché de sa jeune amie.

Azumi - De vous arroser, poursuivit-elle à mi-voix.

Naoki - De vous arroser, répéta-t-il en la dévisageant tout en tentant de se convaincre qu'elle ne lui avait pas réellement demandé cela. Tu te fous de moi ou ça t'intéresse vraiment ?

Après un court moment de silence qui sembla durer plusieurs minutes, Azumi s'exclama d'une voix suraiguë :

Azumi - Je me fous de toi, voyons ! Uhuh... Alors, ça t'arrive de t'arroser ou pas ?

Naoki - Et si on parlait d'autre chose, renchérit le jeune garçon en accélérant le pas. Quelle âge as-tu ?

Azumi - Treize ans. Pourquoi ? J'ai l'air plus jeune ? S'indigna-t-elle.

Naoki - Euh... Oui. Disons que j'ai du mal à comprendre comment tu as pu devenir Genin aussi rapidement.

Azumi - Et bien moi aussi je me demande comment tu l'es devenu ! Saches que, malgré mon jeune âge, j'ai appris l'existence des Shinobis à neuf ans. J'ai appris la métamorphose en deux jours seulement, alors qu'une heure avant je ne savais même pas que le chakra coulait en moi. Peu de temps après, je me suis inscrite à l'académie et j'ai été nommé Genin deux mois plus tard. Ensuite, à cause de certains événements, j'ai cessé de m'entraîner. Je n'ai recommencé que très récemment. Ce qui fait de moi, de près ou de loin, la Genin la plus douée de tout le village et je ne te cache rien en te disant que mes treize ans ne font pas de moi quelqu'un de faible.

Naoki - Je...

Azumi - Tu es désolé ? Je m'en fous ! J'ajoute également que ma maturité est bien plus développée que toutes les autres filles de mon âge. J'ai vécu plus de choses qu'une créature comme toi a pu vivre donc je t'interdis - et j'ai bien dit interdis - de dire que j'ai l'air d'une gamine seulement parce que je ne sais pas que vous faites pipi debout, toi et tes semblables !

Azumi accéléra le pas à son tour pour essayer de dépasser Naoki qui la regardait d'un air déconcerté sans vraiment savoir si elle plaisantait ou si elle était réellement fâchée. L'écart entre les deux protagonistes atteignait bientôt les dix mètres lorsqu'Azumi revint à la charge, les poings serrés à s'en briser les ongles, tel un redoutable boomerang.

Azumi - Toi, t'as quel âge, hein ? Dit-elle en le regardant d'un air mauvais, mais en parlant moins fort que tout à l'heure.

Naoki - J'ai quatorze ans, répondit-il calmement.

Azumi - C'est tout ce que je voulais savoir... Merci.

Et elle reprit sa marche en dépassant une seconde fois son vieil ami qui n'osa pas ajouter un mot. La jeune fille sentit le sang monter à ses joues et elle fut heureuse que Naoki ne le remarque pas. Pourquoi ce garçon la mettait-il dans un état aussi embarrassant ? Jamais elle n'avait laissé ses émotions prendre le dessus pour une chose aussi futile. Jamais elle n'aurait laissé quelqu'un l'humilier à l'académie. Alors, pourquoi lui réussissait-il, alors qu'il ne l'avait pas voulu ?

« Je le déteste, je le déteste, je le déteste, je le déteste, je le déteste. »

La situation était tellement ridicule que Naoki devait être en train de se tordre de rire. La jeune fille allait jeter un coup d'œil derrière elle pour vérifier, mais elle se résigna, craignant que son teint ne le renseigne sur son état.

Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent enfin à Testuyama. Il n'y avait pas de portes proprement dites pour entrer à l'intérieur. Le chemin s'élargissait et menait à une place recouverte de terre battue où une fontaine centrait les lieux. De petites boutiques aux affiches particulièrement vieilles l'entouraient. Azumi estima que ce devait être le centre-ville, puisqu'un peu plus loin le chemin se devisait en plusieurs embranchements qui menaient sans doute aux fermes que les deux Genins avaient aperçues un peu plus tôt. Les nuages rendirent le paysage plutôt triste et le souffle du vent participait également à l'inactivité du petit village. Les habitants devaient s'être cloîtrés dans leur demeure pour la journée tendis que les fermiers devaient préparer leur ferme à un hiver qui annonçait froid et légères chutes de neige. Pour ajouter au village une ambiance encore plus monotone, quelques chênes dispersés à une distance considérable les uns par rapport aux autres tapissaient de leurs feuilles rougeâtres le sol déjà gelé.

Azumi se dirigea vers la fontaine qui ne crachait aucun jet d'eau et s'assit sur le bord de marbre tout aussi froid que le sol. Derrière elle, au fond du bassin, flottaient quelques feuilles mortes sur des flaques qui ne s'étaient pas évaporées par l'absence du soleil. Naoki s'arrêta à quelques mètres d'elle. Sans doute craignait-il une nouvelle colère de sa part. Par chance, toute trace de tristesse avait quitté son doux visage et elle avait reprit son air sérieux et concentrer qu'elle arborait lors des missions. Rapidement, elle sortit le liquide et compta combien de ryos elle avait apporté.

Azumi - Combien as-tu apporté d'argent ? demanda-elle d'une voix douce.

Naoki - Euh... balbutia Naoki, surpris du soudain changement de comportement de sa coéquipière. Suffisamment pour trois jours.

« Je te déteste toujours autant », pensa-t-elle en levant un sourcil. « Je suis aimable avec toi seulement parce que la mission exige qu'on ne s'entre-tue pas. » Azumi déposa les billets dans ses poches et entraîna Naoki dans la première auberge qu'elle rencontra sur son chemin. Elle entra sans hésiter et pénétra par le fait même sur le territoire d'une odeur de soupe au poulet qui lui fit remarquer que son ventre criait famine depuis bientôt une heure et qu'elle venait tout juste de le remarquer. Son ventre gargouilla quelques secondes et tous les regards se tournèrent vers les deux nouveaux venus. La Konoichi ne savait pas si c'était le son de son estomac qui fit redresser tous les clients de l'auberge ou si c'était une manière froide de leur souhaiter le bienvenu. Quoi qu'il en fut, Azumi s'avança sans se laisser intimider vers le comptoir, suivi timidement par le garçon qui lui servait de coéquipier et s'adressa directement au patron des lieux.

Azumi - Bonjour. Vous reste-t-il des chambres de libres ?

L'homme portait un chapeau de paille et était vêtu d'une salopette très propre qui lui rappela quelque chose sans qu'elle ne puise déterminer la nature de ladite chose. Le regard du patron observa d'abord Azumi et se posa un peu après sur Naoki. À la vue du garçon, l'homme sourit chaleureusement.

Patron - La plupart des chambres sont libres, gentille demoiselle, s'exclama le patron de l'auberge. Vous pouvez toutes les prendre si vous le désirez. Arh arh arh arh !

En riant, l'homme postillonna sur Azumi qui s'essuya en grimaçant, mais qui s'empressa d'arborer un joli sourire lorsque la salive du grassouillet fut autre part que sur son visage.

Azumi - Très bien. Je vais en prendre une, s'il vous plait, dit Azumi poliment.

Patron - Arh Arh Arh Arh... Un ou deux lits, mademoiselle ? Il jeta un petit regard coquin vers Naoki qui s'empourpra.

Azumi - Un seul, répondit Azumi d'un ton solennel en levant un doigt, de peur que le monsieur ne sache compter.

Elle sentit Naoki tressaillir derrière elle, mais elle l'ignora et demanda :

Azumi - Ça fera combien ?

Patron - Euh... Arh Arh... Vingt Ryos par nuit, mademoiselle, dit-il, étonné par le choix du nombre de lit de la jeune fille.

Elle sortit l'argent pour trois nuits alors que derrière elle Naoki émit un petit « um um » particulièrement agaçant qu'Azumi ignora également.

Azumi - Voilà pour trois nuits. Je tiens à vous remercier de votre hospitalité. Je... un autre petit « um um » de la part de Naoki résonna dans la pièce silencieuse. Je voulais vous dire que votre auberge et d'une beauté très...

Naoki - Um Um... toussota pour une troisième fois le jeune garçon de plus en plus fort.

Azumi - Pardonnez-moi, s'interrompit Azumi, je crois que mon ami a quelque chose à me dire... Qu'est-ce que tu as ? dit-elle en se tournant furieusement vers Naoki. Tu le fais exprès ? J'essaie de parler au monsieur !

Le pauvre garçon était d'un rouge alarmant. Il la dévisagea un instant avant de s'exclamer d'une voix forte, comme pour l'humilier devant tout le monde :

Naoki - Je ne comprends pas très bien pourquoi tu as pris un seul lit. Tu es sans doute la dernière personne avec qui je coucherai ! Nous allons prendre deux lits, dit Naoki au patron d'un ton sans réplique.

Azumi - Non ! Trancha Azumi. Je ne prends qu'un seul lit.

Naoki - La ferme ! Je ne veux pas dormir avec toi !

Azumi - Moi non plus. Je ne me souviens pas t'avoir demandé de m'accompagner, dit-elle en imitant parfaitement Naoki lorsqu'il lui avait annoncé qu'elle ne venait pas avec lui en mission, je comptais utiliser une chambre pour moi seule. Tu payeras la tienne, comme cela, tu coucheras dans ton propre lit. Désolé, mais jamais il n'a été question qu'on partage la même chambre.

Elle l'inspecta du regard, ravie de voir qu'il était mal à l'aise après sa tentative de l'humilier devant tout le monde quelques secondes plus tôt. Maintenant, tout lui retombait sur le nez et elle savoura sa victoire. Quant à Naoki, il fut bien trop occupé à regarder le sourire de quelques clients pour remarquer celui d'Azumi.

Azumi - Bon, dit-elle humblement, je vais préparer ma chambre. Tu n'as qu'à prendre la tienne. On se retrouve ici dans une heure, d'accord ? Ne soit pas en retard cette fois. Si tu as envie, vas-y maintenant. Je sais que la constipation est une épreuve difficile...

Elle posa une main réconfortante sur son épaule et poursuivit :

Azumi - ...mais dis-toi que si tu forces, un jour, ça sortira.

Azumi prit la clé que l'homme à la salopette lui tendait et disparut au premier étage. Naoki resta un instant sans bouger et murmura pour lui-même au bout d'une longue minute :

Naoki - Mais c'est une vraie conne, cette fille.

Puis, il emprunta le chemin menant aux toilettes réservées aux hommes.


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La fleur de Toge – Séquence #3
Pet et Répète

Lorsqu'elle mit un pied sur la dernière marche dont était composée la très longue série d'escaliers de l'auberge, Azumi étira le cou pour savoir quelle direction emprunter. Un long couloir d'au moins dix mètres traversaient le premier étage et, de chaque côté de celui-ci, des portes menaient aux chambres dans lesquelles les clients de l'auberge dormaient. Un petit nombre doré était accroché sur chacune d'entre elles. La porte de la Kunoichi devait porter le numéro vingt-deux. Elle le trouva sans difficulté, puis inséra la clé dans la serrure. Un déclic retentit lorsqu'elle la tourna et la jeune fille s'empressa de franchir la porte d'un pas mal assuré. D'un regard neutre, elle inspecta le dortoir qui lui avait été attribué pour trois jours. Un lit, pas plus grand qu'une petite table, était appuyé contre le mur du fond où se trouvait une fenêtre assombrie par la poussière. Des rideaux d'un rouge hideux l'encadraient et retombaient tel un torchon graisseux sur le sol tapissé d'un épais tissu à poil blanc, mais bruni pas la saleté. Les murs étaient recouverts d'une tapisserie aux formes toutes aussi laides qui ne lui rappelaient rien qui ne soit réel.

Azumi - Charmant, murmura-t-elle en refermant la porte derrière elle.

La jeune fille enleva sa veste mauve avec la ferme intention de l'étendre sur le lit, mais une tâche douteuse la contraint de l'accrocher à l'un des crochets près de l'entrée. D'un pas lent, elle s'approcha de la couverture en lui lançant un regard effrayé, comme si elle craignait qu'elle ne lui saute à la figure. La Kunoichi s'empressa de retirer le couvre lit ainsi que tout ce qui ressemblait à du tissu pour qu'il ne reste que le matelas. D'un coup de pied triomphant, elle envoya les couvertures dans l'un des coins de la pièce. « Voilà qui est parfait », pensa-t-elle en se frottant les mains, satisfaite.

Azumi poursuivit sa visite et pénétra dans une chambre de bain aussi minuscule qu'un placard à balais. Elle jeta un bref coup d'oeil à la baignoire et constata avec un frisson dans le dos que deux traces de pieds noires étaient étampées au fond de celle-ci. La jeune fille fit couler l'eau en espérant que le liquide efface cette atrocité et heureusement que le résultat fut satisfaisant. « C'est mieux que de dormir dehors », tenta-t-elle de se convaincre, faisant preuve d'optimiste.

Elle prit le temps de sortir son linge de son sac et de le ranger dans des tiroirs qu'elle inspecta minutieusement en espérant qu'il n'y ait rien d'inquiétant de cacher à l'intérieur. Elle déposa ensuite ses instruments de douche, comme le shampoing, le revitalisant, la brosse à dent, etc. sur le bord de l'évier qu'elle nettoya avec dégoût. Après trente minutes de ménage, elle jeta un regard au cadran posé près de ce qui lui semblait être un fauteuil. Elle ne souhaitait pas arriver trop tôt au rendez-vous que Naoki et elle s'étaient donnés, ni arriver en retard, même si elle aurait bien aimé se venger. Seulement, elle s'était promise de faire tous les efforts possibles pour tenter d'être plus conciliante avec la créature du sexe opposé, même si elle détestait Naoki. La jeune fille ne comprenait pas très bien pourquoi, mais il avait le don de la mettre dans tous ses états et pourtant elle ne le connaissait que depuis quelques heures si on évitait, bien entendu, les quelques minutes qu'ils avaient passées à s'entraîner au Kai quatre ans plus tôt.

Sans s'en rendre compte, elle se dirigea vers le miroir de la chambre de bain et refit la coiffure qu'elle venait tout juste de se faire. Azumi attacha ses cheveux en queue de cheval et retourna faire les cent pas dans sa chambre. Elle jeta un regard au cadran. Sa faim prenait une telle ampleur qu'elle n'entendait plus que le cri de son estomac affamé.
« Je vais attendre Naoki pour manger. En même temps, je vais essayer de me réconcilier avec lui. »

« Mais pourquoi est-ce que t'essaies d'être gentille avec ce garçon, ma vieille ? » se demanda-t-elle. « Après tout ce que tu as fait pour lui, il est peut-être temps que tu lui demandes des excuses. »

« C'est pour la mission. Je dois absolument avoir une bonne relation avec ce mioche si je veux faire bonne impression ! »

« Mais je ne comprends pas pourquoi je devrait être la seule à faire des efforts. C'est lui qui a commencé. D'abord, il est arrivé en retard. Ensuite, il m'a dit que je ne méritais pas mon grade de Genin et finalement, il a tenté de m'humilier devant tout le monde en criant que j'étais la dernière personne avec qui il coucherait... »

« Pfeuh, comme si moi je voulais coucher avec lui... Il n'est même pas beau. »

Azumi - Non... Vraiment pas beau...

« Bah, alors, pourquoi est-ce que j'ai tant voulu l'accompagner ? »

Azumi - Ouais... Vraiment pas beau.

« C'est sans doute parce que la mission nécessitait que je sorte du village. C'est quelque chose de rare. Surtout pour une mission de rang D... »

Azumi - Il n'a tellement pas de classe, c'est qu'un macho.

« Mais je dois avouer que son sourire est plutôt craquant... Mais le reste ne m'attire pas dû tout... »

Elle jeta un nouveau regard au cadran. C'était l'heure. Rapidement, elle enfila sa veste mauve et s'affola vers la sortie à une vitesse vertigineuse. Toutefois, elle ralentit sa course une fois dans le couloir, craignant que quelqu'un ne la voit se précipiter pour se goinfrer. Azumi dévala les escaliers pour enfin scruter la pièce du regard à la recherche de son compagnon. Sans surprise, elle constata qu'il était absent et, par le fait même, en retard.

Doucement, le Genin s'approcha du comptoir où étaient installés quelques clients qui la dévisagèrent lorsqu'ils l'aperçurent, puis croisa les bras sans laisser transparaitre la rage qui naissait en elle. Sans trop savoir pourquoi, mais ayant une étrange intuition, elle demanda au patron :

Azumi - Avez-vous vu le garçon qui était avec moi tout à l'heure ?

Patron - Oui, dit-il, il a mangé une soupe et est reparti dans sa chambre. Le numéro vingt-trois, si telle est votre prochaine question, mademoiselle. Arh arh arh !

Elle le remercia et commença à faire des exercices de relaxation qui consistaient à respirer profondément et le plus calmement possible. Azumi avait attendu une heure entière pendant que son ventre criait famine afin de dîner avec Naoki et ce dernier s'était déjà servi de la soupe au poulet sans même faire attention aux efforts dont elle avait fait preuve pour manger avec lui.

Frustrée, elle fouilla dans son sac et en sortit un bento qu'elle avala silencieusement, mais très rapidement. Sans trop faire attention à sa main qui tremblait sous l'effet de la rage, elle poussa la boite vide de son déjeuner au patron qui la prit, craintif, et la jeta à la poubelle. Naoki descendit les escaliers au moment où elle allait hurler aux autres clients de lui foutre la paix avec leur regard curieux et exaspérant. Reprenant ses exercices de relaxation, elle força un sourire en direction du garçon lorsque celui-ci vint prendre place à ses côtés, les lèvres retroussées dans un rictus qui démontrait toute l'hypocrisie qui émanait de lui.

Azumi - Tu es donc à l'heure. C'est très bien.

Naoki regarda sa montre et hocha la tête négativement, affichant une moue exagérément déçue.

Naoki - Ah, non, dit-il, je crains avoir quinze minutes de retard.

Azumi - Et bien ! Et bien ! Heureusement que je ne l'ai pas remarqué, rigola-t-elle en sachant pertinemment qu'il l'avait fait exprès. Bon. J'imagine que tu n'as pas mangé ?

Naoki - C'est déjà fait, dit Naoki en frottant son ventre bien rempli, mais à cause de mon retard, j'ai l'impression que toi tu n'auras pas le temps d'avaler quoi que ce soit. Tu comprends, la mission ne doit pas traîner...

Azumi - Oh, ça va. J'avais acheté quelques bentos pour toi et moi, histoire de se remplir l'estomac si jamais on avait faim. Je voulais t'épargner quelques ryos, mais il est trop tard, n'est-ce pas ? Tu as déjà acheté et manger une soupe au poulet.

Elle jeta un coup d'oeil mesquin au patron qui faisait mine de s'intéresser à un miroir crasseux qui jouxtait le bar, mais elle savait très bien qu'il suivait leur conversation avec attention. Azumi crut même voir le reflet de son visage esquisser un léger sourire. Naoki ne demanda même pas comment elle savait pour la soupe et se contenta de fixer le sol, regrettant sans doute son geste inutile visant à rendre la journée plus difficile qu'elle ne l'était déjà.

Naoki - Alors, où allons-nous, maintenant ? Dit-il d'un ton sec en plissant légèrement le nez.

Azumi - Nous irons d'abord à la volière du village, répondit Azumi, heureuse d'avoir déjoué les plans de Naoki. Il doit bien y en avoir une dans le coin. Ensuite, il nous restera environ deux heures pour inspecter quelques champs environnants avant la tombée de la nuit. Malheureusement, si on aperçoit une fleur de Toge, on ne pourra pas la cueillir.

Naoki - Pourquoi ? Demanda-t-il.

Azumi - Et bien, la météo n'est pas propice à son éclosion. La lumière de la lune ne chassera pas les ténèbres ce soir, quoi qu'on en dise. Les nuages sont bien trop épais. Et puis, nous n'avons absolument aucune base en herbologie. Donc, nous ne pourrons pas la cueillir sans courir de grands risques de brûlures. Et je n'ai pas envie d'arriver à Konoha avec des blessures aux mains ni même te ramener dans un état semblable.

En disant ces mots, elle remit son sac sur son dos et se dirigea vers la sortie de l'auberge. Quelques têtes se tournèrent sur leur passage et ils se retrouvèrent rapidement à l'intérieur d'un air froid et pénétrant qui fit redresser les poils des bras doux et parfumés de la Kunoichi. Guidée par une voix intérieure, elle emmena son jeune ami dans une rue en terre battue qui menait à une ferme qui était située à une centaine de mètres plus loin. Celle-ci était dans un état bien triste, bien que le soleil de l'été l'aurait rendu resplendissante. Tout autour d'elle se trouvait d'innombrables plants de fleurs mortes qui, lors de la saison chaude, aveuglaient les passants grâce à son tapis de pétales arc-en-ciel.

Ignorant les protestations de Naoki qui tenta de la tirer vers l'arrière, Azumi cogna à la porte qui s'ouvrit brusquement quelques secondes après. Une vieille dame âgée d'environ cinquante ans inspecta les deux adolescents venus toquer chez elle. Un de ses yeux tourna dangereusement dans l'un de ses orbites et s'arrêta en fixant un point totalement dépourvu d'intérêt. L'autre oeil fixa Azumi qui, surprise, empêcha Naoki de s'enfuir en hurlant d'effroi.

Dame - J'ai déjà dit à vos camarades de classe que je n'adhérais pas à l'association de l'Aide aux Aînées au Chômage depuis plus d'un demi-Siècle, hurla-t-elle. Combien de fois va-t-il falloir que je vous répète que je travaille déjà sur le projet Exaltur et qu'il est totalement inutile de me verser un montant d'argent puisque je ne suis pas au chômage. Je déteste la charité !

Azumi - Euh... Moi et... Mon ami nous demandions seulement si vous louiez des faucons aux voyageurs.

Dame - Des faucons, dis-tu ? s'exclama la vieille dame d'un air dédain. Ces oiseaux à plumes qui viennent manger mes potirons ?

Azumi - C'est cela. Des faucons, répéta Azumi en plissant les yeux.

Dame - Non !

Et la porte se referma. Les yeux ronds, la jeune fille resta pétrifiée sur place un long moment. Ce fut Naoki qui la réveilla lorsque, en lui touchant gentiment l'épaule gauche, la tira vers l'arrière pour revenir sur le chemin de terre qui menait au centre de Testuyama. Azumi retira la main du jeune garçon de son membre et referma enfin la bouche.

Azumi - Mais comment cette vieille peau ose parler sur ce ton à un ninja de Konoha ? dit-elle en fixant ses souliers, les sourcils froncés.

Naoki - Elle semble nous avoir pris pour quelqu'un d'autre.

Il avait raison. Peut-être aurait-elle dut lui dire qu'ils étaient venus en tant que Shinobi en pleine mission de rang D d'une importance capitale et alors là elle leur aurait manifesté plus de respect qu'elle ne l'avait fait.

Naoki - « L'association de l'Aide aux Aînées au Chômâge depuis plus d'un demi-Siècle... » Poursuivit Naoki en imitant parfaitement la vieille dame. Ils ont d'étranges associations dans le coin. Et « le projet Exalture », tu sais ce que c'est, toi ?

Azumi - Non... Sans doute un concours ou quelque chose dans ce genre-là. Enfin, on s'en tape de ce que Vieille Peau nous a dit ou sur quoi elle travaille. Cherchons plutôt la volière, je n'ai pas envie de perdre mon grade de Genin. Nous devons envoyer une lettre à Konoha à chaque soir dès dix-huit heures. Je suis pourtant certaine d'en avoir vu une lorsque je suis partie en mission il y a quatre ans. Allons voir de ce côté.

Elle désigna de la tête un chemin qui menait dans les bois, mais qui aboutissait un peu plus loin au centre du village, là où la fontaine de tout à l'heure accumulait feuilles mortes par-dessus feuilles mortes. Ils firent le tour du minuscule centre-ville et commençaient à perdre espoir lorsque Naoki remarqua enfin une petite pancarte qui indiquait :

Pet et Répète
Vente d'animaux en tout genre.

Certes, ce n'était pas une volière, mais il y avait de bonnes chances pour que des faucons soient mis en vente. Les deux shinobis se dirigèrent rapidement vers l'entrée qui, lorsqu'elle s'ouvrit, émit un aboiement sonore qui réveilla le garçon derrière la caisse qui somnolait, la tête posée sur un journal humidifié par sa salive. Le cri du chien fit sursauter Azumi qui leva les yeux pour découvrir l'étrange mécanisme qui déclenchait un tel bruit lorsque la porte s'ouvrait et remarqua qu'il ressemblait fortement à la clochette de la bibliothèque. En riant doucement et Naoki à ses talons, elle s'approcha du garçon qui devait être âgé d'une vingtaine d'année. Ce dernier était joufflu et replet et ses joues prirent rapidement une teinte rosée. Sans doute craignait-il que les deux jeunes gens aient remarqué la petite sieste qu'il avait entreprise pendant son heure de travail. Ce qui était le cas.

Azumi - Bonjour, dit Azumi. Nous cherchons un faucon pas très cher, qui sache voler, apporter des lettres, qui mange très peu, préfère de la nourriture bon marché et qui ne fait pas de bruit... Ah!, j'oubliais. Nous voulons, de préférence, un faucon propre. C'est-à-dire qui n'a pas besoin d'être entretenu et qui sache s'essuyer correctement tout seul. Et, si c'est possible, un faucon qui n'a pas besoin de cage, puisque nous n'avons pas les moyens d'en acheter une, et qui peut rester immobiles plusieurs heures en se contentant d'être perché sur un abat-jour. Bon... Je ne vous cache pas qu'il serait bien qu'il possède un nom et qu'il soit capable de le reconnaître lorsqu'un humain l'appelle.

Un long silence s'installa entre les protagonistes, ce qui donna le temps à Azumi de reprendre son souffle. Dans un murmure, l'homme enrobé demanda :

Homme - C'est tout ?

Azumi - Euh... Presque, répondit Azumi d'un ton solennel. Je me demandais si vous aviez des faucons de couleur blanche ? Vous savez, ils sont plutôt mignons et se fondent parfaitement dans les nuages, ce qui est plutôt chouette. Et puis, s'il pouvait s'appeler Teddy ou Toad, ce serait parfait. Évitez les volatiles ayant un nom se terminant en « RA »... Parfois, cela met les oiseaux en rogne quand on les appelle : ils croient qu'on veut les attaquer. J'ai oublié de préciser qu'on voulait seulement louer un faucon. Nous n'en aurons besoin que quelques jours.

Homme - Je... Je crois que j'ai exactement ce qu'il vous faut, s'écria l'homme qui fit mine d'être heureux.

Naoki, sur le point d'éclater de rire, s'avança et commença sous le ton de la plaisanterie :

Naoki - Je suis désolé, mais nous avons encore quelques restrictions. Nous voulons un faucon en bonne santé, qui n'a eu aucune opération ou chirurgie quelconque. Nous sommes contre l'avortement, donc pas de femelles qui en ait eu une. Et puisque nous sommes pour la paix dans le monde, nous ne voulons pas de faucons ayant des antécédents judiciaires ou ayant été impliqués, de près ou de loin, dans des affaires de drogues, de meurtres ou de viols.

La jeune fille le dévisagea quelques instants. Elle s'attendait à ce que l'homme leur dise d'aller se faire voir avec toutes ces demandes, mais étonnement il se frotta les mains et répéta :

Homme - Parfait, j'ai ce qu'il vous faut. Suivez-moi dans la cour, je vais vous montrer Teddy, le faucon blanc.

Ils s'engouffrèrent dans les profondeurs du magasin et ils furent étonnés de voir tout autour d'eux d'immenses sacs de nourriture. Sans doute que les fermiers du coin en avait irrémédiablement besoin. Un peu plus loin, dans un coin reculé de l'établissement, se trouvait d'innombrables jouets en tout genre. Certains émettaient des bruits plaintifs lorsqu'on appuyait dessus et d'autres roulaient sur le sol en faisant vibrer une petite clochette particulièrement agaçante. Les deux shinobis se retrouvèrent rapidement devant une porte de bois rongée par les mites qui donnait sur une petite cour à la fois pleine de vie, mais attristée par la journée morne qui s'offrait à eux. À droite se trouvait, dans des cages de fer rouillées, plusieurs chiots qui aboyèrent lorsqu'ils passèrent devant eux. Plus loin, près d'une clôture qui séparait la cour de la rue, se trouvait une boîte où de nombreux petits trous avaient été perforés. Mais impossible de voir ce qu'il se cachait à l'intérieur. Lorsqu'ils passèrent devant la boîte, Azumi demanda :

Azumi - Qu'est-ce que c'est ?

Homme - Ce sont des grits, répondit l'homme en hochant la tête comme pour s'approuver lui-même.

Naoki - Qu'est-ce qu'un grits ? dit Naoki en inspecta la boîte de plus près.

Homme - De petits rongeurs. Si j'étais toi, je ne m'approcherais pas d'eux comme cela.

Naoki s'écarta lorsque la boîte se mit à vibrer et à crier de fureur. Il revint très vite au côté d'Azumi qui observait les grits d'un air suspect. Un peu plus tard, ils arrivèrent prêt d'une immense cage divisée en plusieurs compartiments visant à séparer les espèces. Dans l'un d'entre eux se trouvait plusieurs faucons qui les regardaient, craintifs. L'homme ouvrit la cage et tendis la main vers l'un des volatiles. Un faucon blanc vint se perché sur son bras et pencha la tête, perplexe.

Homme - Je vous présente Teddy, dit l'homme en flattant la tête de l'animal. Il est mignon, n'est-ce pas ? C'est cinq ryos par jour.

Ça sentait l'arnaque à plein nez, mais ils furent obligés d'accepter puisqu'ils devaient envoyer la lettre à Konoha dans près d'une heure. Ils sortirent donc du magasin, laissant l'homme replet reprendre sa sieste, et se dirigèrent vers l'auberge. Azumi dut tendre le bras, les serres du faucon entourées autour de son membre, pendant tout le trajet. Le rapace était d'un blanc éclatant, tel qu'avait demandé Azumi, et possédait un bec puissant qui tenta de mordre Naoki au moins cinq fois. Sa tête se penchait de tous les côtés et il cligna des yeux en regardant bêtement le jeune garçon qui tentait de le flatter.

Naoki - Voyons, il a vraiment pris nos exigences au sérieux ? Je suis prêt à parier que ce faucon n'a pas la moitié de ce qu'on a demandé, dit son compagnon en approchant doucement son index de Teddy qui tenta de l'arracher.

Azumi - Mes exigences à moi étaient sérieuses, s'indigna Azumi en éloignant le rapace de Naoki.

Naoki - Tu voulais vraiment un faucon dont le nom ne se termine pas en « RA » ?

Azumi - Oui. J'ai lu dans un livre que les oiseaux deviennent plus violents lorsqu'ils entendent cette syllabe. Ce doit être dans les gênes ou un truc dans le genre...

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à l'auberge où ils durent cacher l'oiseau dans le sac d'Azumi, puisqu'ils craignirent ne pas avoir le droit d'apporter un animal à l'intérieur du bâtiment bien qu'il soit suffisamment malpropre pour accueillir plusieurs rats ou grits. Ce fut Naoki qui se chargea de mettre l'oiseau à l'intérieur et le rapace, qui ne se laissa pas faire, arracha quelques bouts de chair à son ennemi qui sentit les larmes lui monter aux yeux. Furieusement, il referma la fermeture-éclair d'un geste brusque et tendis le sac qui se débattait à Azumi qui se mordit la lèvre inférieure en espérant fermement que le patron n'entende pas les cris que le rapace poussaient. En courant presque, ils entrèrent et montèrent les escaliers sans regarder derrière. Toutefois, Azumi sentit le regard habituel des clients se poser sur elle comme s'ils cherchaient à répandre une rumeur à leur sujet. Naoki et elle entrèrent en trombe dans la chambre du jeune garçon et elle fut rassurée de constater qu'elle était dans un état tout aussi lamentable que la sienne, même si son compagnon n'avait malheureusement pas de tâches douteuses sur sa couverture. La jeune fille déposa Teddy sur un abat-jour et se tourna vers Naoki.

Azumi - Bon, dit-elle, il ne reste plus qu'à envoyer la lettre à Konoha.

Elle s'arma d'une plume et d'un encrier et débuta la rédaction du résumé de sa journée. Elle tressaillit lorsqu'elle sentit le souffle chaud de Naoki qui, pencher sur son épaule, lisait ce qu'elle écrivait avec un sourire. Exaspérée, elle s'éloigna et poursuivit jusqu'à ce qu'elle mette le point final à sa lettre. La jeune fille s'avança ensuite vers Teddy et accrocha le bout de parchemin à une de ses serres. « Espérons qu'il sache vraiment envoyer une lettre », se dit-elle en lança l'oiseau par la fenêtre grande ouverte, ce qui laissa pénétrer l'air froid dans la pièce. « Sinon, je peux dire adieu à mon grade de Genin ».


Dernière édition par Azumi le Sam 15 Jan - 21:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Azumi] La fleur de Toge [07/07]   [Azumi] La fleur de Toge    [07/07] EmptyDim 28 Nov - 6:39

La fleur de Toge – Séquence #4
Questions, réponses.


Le lendemain, lorsque les premières lueurs de l'aube fendirent les nuages qui sillonnaient le ciel en imposant leur ombre sur le petit village de Testuyama, Azumi ouvrit les yeux avec l'étrange impression d'avoir perdu tous ses repères. Elle était si habituée de se réveiller dans sa propre chambre, chez Hakai Uchiha, qu'elle en vint très vite à oublier qu'hier elle avait accepté une mission de rang D. Cela lui prit environ trente secondes pour se rappeler de tout et, par le fait même, pour se lever. D'un geste dédaigneux, elle tira les rideaux graisseux du bout des doigts et constata avec un sourire que le soleil, aujourd'hui, était bien présent malgré plusieurs petites tâches blanchâtres qui s'étendaient à perte de vue à intervalle irrégulier. Ce soir, Naoki et elle pourrait sans doute cueillir de la fleur de Toge si seulement ils en trouvaient quelques-unes dans les vallées voisines.

En effet, la veille, les deux shinobis avaient examiné avec une minutie particulière l'un des champs qui jouxtaient le village. Malheureusement, ils n'avaient repéré aucune fleur de Toge et furent contraint de rentrer à l'auberge puisque la nuit tombait et qu'ils avaient du mal à poursuivre leurs recherches, leur visibilité étant amoindrie pas l'absence du satellite terrestre. D'ailleurs, Teddy n'était toujours pas revenu et à cette pensée la Konoichi ressentit soudain un pincement un coeur, une sorte de sentiment de crainte. Et s'il ne revenait pas ? Et s'il ne s'était tout simplement jamais rendu à Konoha et que les autorités n'avaient pas trouvé la lettre ? Que se passera-t-il ? Les deux Genins allaient-ils vraiment perdre leur grade ? C'était une perspective que la jeune fille s'efforça d'oublier. La mission devait être sa seule et unique source d'inquiétude.

Rapidement, elle peigna ses cheveux en bataille pour leur donner une forme plus ou moins convenable et s'habilla d'une jupe noire en prenant bien soin de passer une main sur les nombreux plis que le voyage y avait laissés. Puis, elle enfila une blouse blanche et n'oublia pas, bien entendu, sa petite cravate verte à pois blancs qui devenait beaucoup trop petite pour elle de jour en jour. Toutefois, elle ne s'en débarrassait pas puisque c'était le dernier souvenir qu'elle possédait de la famille Itô. Pour elle, ce petit bout de tissu était donc bien plus précieux que le plus cher des bijoux.
Azumi sortit de sa chambre et alla toquer à la porte de Naoki qui avait dormi, de toute évidence, dans son propre lit, comme il en avait tant manifesté l'envie. Aucune réponse ne vint et d'ailleurs la jeune fille ne s'attendait pas à en recevoir une de sa part à une heure pareille.

Azumi - Je sais que tu m'entends, murmura Azumi en collant la tête sur le bois dur de la porte. Allez, lève-toi. Ne m'oblige pas à réveiller tous les gens de l'auberge pour te tirer de tes doux draps blancs.

Une plainte incompréhensible se fit entendre dans la pièce.

Azumi - Quoi ? demanda Azumi en formant avec son visage un rictus d'incompréhension.

Naoki - Pourquoi dois-je me lever tout de suite ? répéta Naoki derrière la porte d'un ton exaspéré. Je croyais que la plante ne se montrait que la nuit.

Azumi - Et bien figure toi que nous avons une journée bien remplie. Je vais t'attendre pour prendre le petit-déjeuner dans le hall de l'auberge. Dépêche-toi, ne prend pas plus de vingt minutes. D'accord ?

Elle attendit une réponse de la part de son compagnon qui émit d'une voix morne un gémissement qui lui sembla affirmatif. En hochant la tête professionnellement pour montrer sa satisfaction, elle descendit les escaliers qui menaient au restaurant de l'auberge. Avec soulagement, Azumi constata qu'elle était la première cliente à s'asseoir à l'une des tables. Maintenant, c'était son tour de dévisager les nouveaux venus. Derrière le comptoir, le patron, qui était affairé à nettoyer un verre à l'aide d'un torchon sale, lui fit un signe de la main pour la saluer. La jeune fille lui sourit et ouvrit son sac à la recherche des livres qu'elle avait empruntés à la bibliothèque hier après-midi. Elle sortit d'abord « Quelles fleurs ne pas mettre dans son ragoût le dimanche », puis « Barrières Mentales pour les novices ». Elle ouvrit le dernier et parcourut les quelques lignes qui servaient d'introduction avant d'en venir à une technique de base qui se nommait « Rurou no Tate, Bouclier des Errances ». La jeune fille poursuivit sa lecture pendant au moins trente minutes en essayant à plusieurs reprises, les mains cachées en dessous de la table, les signes incantatoires du bouclier. Quelques instants plus tard, Naoki descendit les escaliers à son tour, une mine comparable à celle d'un zombi. Il vint prendre place à ses côtés et il n'eut pour salutation qu'une longue plainte roque.

Azumi - Je vais très bien, merci, dit Azumi en refermant son livre en constatant sans le montrer qu'il avait une dizaine de minutes de retard.

Naoki - Ravi de l'apprendre, répondit Naoki, les yeux mi-clos.

Azumi - J'imagine... Bon, comme je le disais, nous avons une journée bien remplie. D'abord, nous allons prendre un petit-déjeuner bien mérité. Je me demande ce qu'ils vendent ici... J'espère que le chef cuisinier n'est pas aussi qualifié que la femme de ménage, n'est-ce pas ?

Elle sourit et scruta Naoki à la recherche d’un quelconque signe d’amusement, mais il se contenta de répliquer en grimaçant :

Naoki - Si tu le dis.

La jeune fille détourna le regard. Ses joue prirent un teinte rosé, mais Naoki ne sembla rien remarqué. Sa tentative d'être amusante n'avait pas très bien fonctionné et elle ne put s'empêcher d'en vouloir légèrement au jeune garçon pour son impassibilité face à sa blague. Elle prit donc un air offusqué tout en gardant les yeux rivés sur le bouquin qu'elle avait ouvert quelques minutes plus tôt.

Azumi - Et après le petit déjeuner, dit-elle en jouant avec son livre, je vais lire des renseignements sur la fleur de Toge dans le livre que j'ai emprunté à la bibliothèque pendant que tu me regarderas. Ensuite, je partirai à la recherche de quelqu'un de qualifié pour cueillir la plante, toi à mes talons. Pour finir, nous irons dans les champs pour trouver de la fleur de Toge et toi tu feras sans doute semblant d'aider, comme hier.

Naoki - Parfait, marmonna-t-il entre deux bâillements.

Furieuse, elle laissa tomber le livre sur la table dans un bruit sonore, ce qui fit sursauter le jeune garçon qui la fixa d'un air hébété. Azumi le regarda méchamment et s'avança d'un pas furieux vers le patron qui fut tenté de s'enfuir dans l'arrière boutique, mais qui se contenta de la suivre du regard, la bouche grande ouverte.

Elle commanda deux omelettes en faisant preuve de la plus haute politesse qu'elle fut capable d'offrir. Ce n'est que lorsque leur petit-déjeuner fut prêt qu'elle revint s'asseoir aux côtés de Naoki qui sembla avoir reprit ses esprits malgré ses cheveux fous qui montaient et descendaient dans tous les sens. Ils mangèrent en silence. Azumi garda toutefois un oeil attentif sur les renseignements du livre dont le contenu était réservé aux fleurs toxiques. Cela faisait plusieurs fois qu'elle parcourait les lignes brouillées par la vieillesse qui répétaient sans cesse que la fleur de Toge était une fleur très fragile, mais qui pouvait également occasionner de nombreux dommages.

Naoki - Pourquoi est-ce que les médecins ont-ils besoin de cette plante si elle est toxique à ce point ? Demanda Naoki qui vint briser le lourd silence qui planait sur eux depuis plusieurs minutes.

Azumi - Ils la traitent pour en faire des médicaments.

Elle avait mentionné ces mots sans le regarder et en se contentant de grignoter un petit bout d'omelette au bout de sa fourchette.

Naoki - Je sais bien. Mais comment peuvent-ils transformer quelque chose de nocif pour la santé en autre chose censé guérir les malades ? Les médecins sortent leur baguette magique et l'agite frénétiquement au-dessus de la plante ? Toutes les propriétés toxiques de sa sève s'envolent avec tristesse, je suppose ?

Azumi - Bien sûr que non, dit-elle en levant enfin les yeux sur lui. Certaines substances mortelles, mélangées avec d'autres, peuvent parfois former une autre substance bénéfique pour les humains.

D'un geste de la main, elle repoussa une mèche folle derrière son oreille et son regard se posa sur la salière. Azumi l'attrapa et la secoua au-dessus de la table, étendant ainsi de nombreux grains de sel qui formèrent un gros nuage blanchâtre.

Azumi - Par exemple, prenons un grain de sel, poursuivit-elle. Tout le monde sait que le sel est composé de chlorure et de sodium, n'est-ce pas ? Et bien, tout le monde sait également que ces deux substances, à l'état naturel, sont aussi toxiques qu'un deux litres d'essence. Mais, une fois réunis, ils forment du chlorure de sodium, soit le sel de table, l'un des composés chimiques les plus répandus dans notre alimentation. La mer en est pleine également. Est-ce qu'on en meurt ? Non.
Fière de pouvoir partager son savoir, Azumi fit mine de s'intéresser à son omelette même si une envie irrésistible de sourire lui traversa le corps. Toutefois, Naoki ne sembla pas apprécier qu'elle ait réponse à tout et était bien décidé à la contredire.

Naoki - On sait très bien que le sel n'est pas « bénéfique » pour la santé humaine... Ma question est comment est-ce qu'une substance toxique peut aider les médecins à guérir leurs patients ?

Azumi - C'est simple. En ajoutant des substances qui annuleront les effets toxiques d'une autre. J'ai entendu quelque part qu'il y avait même des concepteurs de potions qui, pour arriver à un résultat convenable, devaient ajouter de nombreux poisons et anti-poison. Ils vont même parfois à ajouter à leur conception des champignons mortels qui, une fois leurs propriétés toxiques annuler, deviennent comestible et parfois même miraculeux pour guérir certains cancers. Ensuite, je tiens à préciser que le sel est bénéfique pour l'être humain si nous n'en abusons pas. Un excès de sel peut causer de l'hypertension et nous devrions donc nous contenter d'en ingurgiter seulement deux grammes par jour. Je suis certaine que notre omelette dépasse de loin ces chiffres et qu'elle contient des cellules toxiques dont les propriétés toxiques ont été...

Naoki - Oh ça va, la coupa-t-il. Et pourquoi est-ce qu'ils ne font pas pousser leurs fleurs eux-mêmes ? Il me semble que ce serait bien plus simple.

Azumi - La fleur de Toge est une fleur très rare. Elle ne pousse que dans des conditions climatiques très limitées. Le pays du feu est le seul d'entre tous à accueillir cette plante, puisque ses étés sont longs et chauds, ce qui laisse le temps à la graine de germer. En effet, la fleur de Toge est une plante qui pousse très, très lentement. C'est pourquoi elle n'éclot qu'en octobre et fane quelques semaines plus tard. En novembre, le froid devient trop intense pour elle. J'imagine que ce ne serait pas très difficile de faire pousser cette plante dans une serre. Mais les graines sont si petites, si rares et si dangereuses que les distinguer à l'oeil nu et les manipuler précautionneusement est quasiment impossible. Peut-être que Konoha en a planté ces dernières années, mais ils doivent bientôt en manquer et c'est pourquoi ils nous ont envoyés en chercher.

L'attention de la jeune se reporta sur le livre aux fleurs toxiques et, Naoki, voyant qu'il ne pouvait avoir le dernier mot, décida de se taire ou du moins, de changer de sujet.

Naoki - Et pourquoi est-ce qu'on n'enfilerait pas tout simplement des gants pour cueillir la plante ? Chercher quelqu'un de qualifié en herbologie est bien plus compliqué et personnellement je n'en vois pas l'utilité.

Azumi - Ce ne serait pas très brillant, dit-elle en souriant. Nous ne savons pas exactement comment s'y prendre pour la cueillir ni même si les médecins de Konoha veulent la plante entière ou seulement les racines. La cueillir seul serait donc synonyme de danger non seulement pour notre santé, mais aussi pour la réussite de la mission. J'imagine que nous aurions l'air idiot si nous arrivions au village avec les pétales alors que ce que Konoha voulait, c'étaient en fait les feuilles.

Lassée de la page qui décrivait les propriétés de la fleur de Toge, Azumi décida de jeter un coup d'oeil aux autres fleurs qui parsemaient les champs du pays du feu. Il y en avait une très grande variété. Certaines mesuraient plus d'un mètre, d'autre possédait des couleurs extraordinaires ou des formes loufoque et la jeune fille oublia très vite que toutes ces fleurs étaient les plus dangereuses du pays.

Naoki - Je ne vois pas en quoi quelqu'un d'autre pourrait nous aider, répliqua Naoki qui semblait résolu à trouver un point faible dans le plan d'Azumi.

Azumi - Une personne qualifiée en herbologie pourrait nous dire quelles parties de la plante sont utiles pour la médecine, répondit Azumi qui commençait à être agacée de toutes ces questions.

Cette personne pourra aussi nous montrer comment cueillir la fleur sans l'abimer et comment l'apporter jusqu'à Konoha dans un état autre que lamentable.

Naoki allait ouvrir la bouche, mais Azumi s'arrêta net sur une page du livre en approchant son visage tout près pour être certaine de ce qui y était inscrit. Elle émit un hoquet de surprise, alors que son compagnon étirait son cou pour voir ce qui avait bien pu mettre la jeune fille dans un état semblable.

Azumi - Écoute ça, s'exclama-t-elle en montrant l'image d'une fleur aux pétales aussi gros qu'une assiette. « La fleur qui ne fleurit qu'une fois tous les cent-cinquante ans est l'une des plus toxiques qui existe ». Ce n'est pas une fleur rare, mais j'ai entendu dire que seulement deux d'entre elles fleurissent par année et qu'il valait mieux ne pas être dans les parages lorsque cela se produit en raison du gaz mortel qui s'échappe lorsque ses pétales s'ouvrent.

Naoki - Je ne vois pas trop où tu veux en venir, dit Naoki qui s'attendait visiblement à quelque chose de plus intéressant.

Azumi - Regarde le nom qu'elle porte !

Elle pointa le titre que la page portait. D'une calligraphie soignée était écrite « La fleur d'Exalture ».

Naoki - Tu veux dire que...

Azumi - ...que Vieille Peau est en fait une experte en herbologie ! Seuls les plus puissants en ce domaine arrivent à faire pousser cette fleur. La voilà la personne qui nous fallait ! Je savais que ce n'était pas inutile d'aller toquer à sa porte. Il faut décidément toujours que je suive mes intuitions.

Les mains tremblantes d'excitation, Azumi remit ses livres dans son sac, laissa un pourboire plus ou moins mérité au patron et s'empressa de filer vers la porte d'entrée. Hier, une force inexplicable l'avait mené jusqu'à la demeure de Vieille Peau et savoir que son geste avait été l'un des plus inutiles de la mission l'avait énormément déçu. Seulement, jamais ils n'auraient trouvé un expert en herbologie si Azumi n'avait pas eu l'impression de nécessiter qu'était d'aller voir le propriétaire de la maison et de lui demander un faucon. Ce qui, maintenant, était sans doute la seule bouée que les deux jeunes Genins pouvaient attraper pour réussir cette mission de rang D qui lui avait paru si simple, mais qui était d'une complexité subtile et très bien camouflée. La question du moment était de savoir comment aborder Vieille Peau sans qu'elle ne lance à leurs trousses une armée de grits affamés


Dernière édition par Azumi le Mar 11 Jan - 0:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Azumi] La fleur de Toge [07/07]   [Azumi] La fleur de Toge    [07/07] EmptyMar 4 Jan - 5:55

La fleur de Toge - Séquence #5
Le projet Exalture

Elle fut prise de chair de poule, frôlant quasiment la chair d'autruche tant les bosses étaient grosses sur sa peau. Quelle idée d'ailleurs de sortir en un temps pareil avec comme seuls vêtements une blouse et une jupe mince ? Azumi aurait pariées toutes ses économies - plutôt minimes en ces temps malheureux - que l'effet que le froid avait sur elle fut comme celle qu'un homme ressent lorsqu'il se roule joyeusement dans la neige, nue comme un ver, le ver à l'air et les jambes en l'air. Toutefois, bien trop pénétrant, le frisson qui mit chaque poil de son corps au garde-à-vous l'empêcha de rigoler de cette perspective. La jeune fille se contenta donc de boutonner sa blouse jusqu'au cou et croisa les doigts pour qu'elle s'habitue très vite à cette sensation désagréable. La chair de poule se résorba après quelques pas sur le sentier de terre battue qui lui sembla enneigée tant il était froid.

Elle osa un regard vers Naoki qui, bien protégé par une veste de laine opaque, ne ressentit pas les désagréments de la température. Du moins, il ne le laissa pas paraître. Il était un homme. Bien. Il voulait le montrer. Bien. Elle savait qu'il avait froid. Il faisait le dur. Voilà. Et Azumi aussi était capable d'être virile. L'orpheline prit donc un air désinvolte et poursuivit sa route à petit pas, comme si la fraicheur de l'automne n'était pour elle qu'un élément qu'on ne devait pas nécessairement prendre en compte aujourd'hui. Aussi enfantin que puise paraître ce geste, il l'aida tout de même à traverser le village sans maudire le dieu qui contrôle le ciel d'être aussi peu coopérative lors de cette mission.

Un vent violent fit voler les cheveux des deux enfants et ceux de Naoki vinrent flatter la joue d’Azumi qui ne sentit rien. Effectivement, le froid exerçait sur sa peau une sorte d’anesthésie qui empourpra les pommettes de la jeune fille. Le garçon s’éloigna doucement, baissa les yeux, les leva, regarda au loin, puis observa du coin de l’œil sa camarade avant de casser le silence qui planait sur eux depuis un moment.

Naoki - Et tu comptes faire comment pour pas que cette folle nous saute à la gorge ?

Azumi - Je comptais sur ta force musculaire pour la maitriser. Après, je comptais en faire une esclave, répondit-elle en gardant son sérieux avec difficulté.

Naoki - J’aurais dû m’en douter.

Il sourit.
Elle aussi.

Azumi - Je rigole. Honnêtement, si elle ne veut pas coopérer, elle ne veut pas. Que pourrais-je faire de plus ?

Naoki - Offre lui de l’argent.

Azumi - Elle nous a déjà dit qu’elle détestait la charité.

Il dut se résigner à avouer, encore une fois, qu’elle avait raison. Ils arpentèrent le même raccourci qui les avait menés au centre du village, mais cette fois-ci, ils le traversèrent à sens inverse. Au loin se dressait la vieille maison que de nombreux roseaux secs avaient envahie. Autour, des buissons et des fleurs fanées donnaient à la baraque un air triste et une ambiance de mort inquiétante. Azumi et Naoki s’approchèrent de la demeure et s’arrêtèrent au bout du chemin qui menait à la porte en bois dont la peinture blanche avait écaillé depuis bien des années. Ils se regardèrent un moment, sans toutefois se parler, pour se remettre les idées en place et prévoir ce qu’ils allaient faire. Puis, lorsqu’Azumi fut prête, elle se dirigea en prenant le devant vers l’entrée où une clochette, qui scintillait au gré du vent, était accrochée à un poteau. Elle se passa une main dans les cheveux et toqua. Trois coups brefs et espacés.

Absolument toute la mission dépendait de l’échange qui allait avoir lieux quelques secondes plus tard. Oui, peut-être que sans Vieille Peau ils réussiraient à trouver la fleur de Toge sous un merveilleux coup de chance. Mais comment feraient-ils pour la cueillir ? Ils n’avaient aucune base en herbologie. Seule Vieille Peau réussirait. Oui, il pouvait tenter le tout pour le tout et arracher quelques feuilles avec des gants achetés chez Pet et Répète. Non, Azumi ne voudrait pas prendre ce risque. Peut-être, oui, Naoki voudrait-il le prendre, lui.

Ils entendirent des pas, lents, lourds, résonner et faire trembler le sol. Ils pouvaient sentir la présence de celle qui avait la balance pour rôle. Soit ils échouaient. Soit ils gagnaient. De quel côté Vieille Peau se dirigera-t-elle ?

Un déclic se fit entendre. On venait de tourner le verrou.

Et puis il y avait l'honneur. Comment réagirait Hakai si elle revenait à la maison avec un échec ? Les missions de rang D, pour ajouter au malheur, était les tâches les plus faciles de toutes. Comment réagiraient les dirigeants du village en voyant qu'au dossier d'Azumi avait été ajouté « échec sur mission de rang D. Cette fille est une pauvre poulpe et ne mérite pas que l'on s'attarde à son dossier » ? Peut-être même ajouterait-on une énorme croix sur son nom et l'obligerait à remettre son bandeau ninja.


La porte s'ouvrit et le visage de Vieille Peau apparut dans l'embrasure de la porte. Elle portait des lunettes plus rondes qu'une balle de golf et sur sa tête s'étaient perdus deux ou trois bigoudis ridicules, pendouillant tous sur une de ses mèches brunes et sales. Son visage était cerné et ridé. Naoki ressentit le besoin de prendre un fer à repasser pour bien lisser le tout. Azumi étouffa un cri et, même si au fond elle une force inconnue lui ordonnait de dire quelque chose, n'importe quoi, un mot ou deux, bien placés, juste pour être polie. Mais rien ne sortit. Seulement la crainte de ne pas réussir à parler.


Vieille Peau - Encore vous !, s'exclama-t-elle en les pointant d'un doigt charnu chevauché par un ongle jaunâtre.


Azumi - Ou... Ouii !


Ce fut un cri aigu, agaçant. C'était sorti comme cela. Elle n'en pouvait rien. Ce fut comme si on avait libéré sa gorge d'une vilaine blessure qui empêchaient toute discussion et que tous les mots refoulés sortaient tous en même temps. Voilà que maintenant on la dévisageait de la tête au pied, comme si elle sortait tout droit d'un cirque.

Azumi - Hum hum... Oui, se reprit-elle. Nous n'avons pas eu le temps de faire connaissance hier. Je m'appelle Azumi et voici mon coéquipier Naoki. Nous sommes Ninja au village caché de Konoha et nous sommes actuellement en mission de rang D.

Elle tendit le bras, mais aucune main ne vint serrer la sienne. Azumi se contenta donc de la moue que tirait son interlocutrice et passa une langue sèche sur sa lèvre inférieure. Vieille Peau ne semblait pas très encline à vouloir leur parler plus longtemps.


Vieille Peau - Mais dans quel monde vivons-nous ? Des mômes doublés d'incompétents en mission pour un village caché ? Konoha se dégrade de jour en jour.


Elle pouffa de rire, dévoilant des dents jaunes et pourries à l'odeur douteuse. Vexée, Azumi observa sans rien dire.


Vieille Peau - Et le but de votre mission c'est d'embêter les vieilles dames comme moi, je suppose ?


Azumi - Bien sûr que non, répondit Azumi sans se laisser emporter par la colère, nous sommes à la recherche d'une plante et nous pensions, moi et mon coéquipier, que vous seriez apte à nous renseigner sur ses propriétés bienfaisantes. Nous avons cru entendre que vous travaillez sur le projet Exalture ? Vous faites poussez la fleur la plus toxique du monde dans l'une de vos serres ?

Vieille Peau - Je ne fais pas confiance aux Shinobis, dit la vieille dame en observant Azumi et son coéquipier de la tête au pied, comme si elle les analysait jusqu'au tréfonds de leur âme. Un jour, j'ai demandé l'aide du village pour m'envoyer des imbéciles planter des tulipes autour de ma maison et ils ont littéralement bousillé l'engrais spécial que je leur avais confié. Cinquante ryos aux poubelles, ou à un village qui se dit puissant, si vous préférez. J'ai donc payé pour faire le boulot moi-même, au final.

Azumi - Vous avez raison, le village n'envoie pas toujours les bons effectifs lorsqu'il le faut. Mais je peux vous assurer, qu'aujourd'hui, ce sont des Ninja de qualité qui viennent toquer à votre porte. Je suis moi-même la Genin la plus douée du village et mon coéquipier est... Et bien, il est ce qu'il est.

Elle regarda derrière elle pour constater les dégâts de sa dernière phrase. Naoki ne semblait pas bien heureux qu'Azumi ose parler de lui ainsi. Mais il fallait bien prendre en compte que le garçon était la bête noire de l'équipe depuis le début. Jusqu'à présent, il n'avait rien fait sauf bien sûr rendre la jeune fille bien plus fâchée qu'elle ne l'était à la base. Ses yeux le fixèrent quelques instants, puis revinrent s'attarder à Vieille Peau avec beaucoup plus d'insistance qu'au départ. Allait-elle la laisser lui expliquer leur état critique ?


Vieille Peau - Vous pouvez entrer, mais seulement deux minutes. Je suis occupée ! J'ai des graines de Poursin à faire germer. Et surtout ne touchez pas à ma collection d'assiettes et essuyer bien vos pieds d'enfants sur le paillasson.


La Konoichi hocha la tête et ils entrèrent timidement dans la grande demeure qui ressemblait tant à une vieille grange de l'extérieur. L'intérieur était étouffant. Plusieurs babioles en tout genre et d'une étrangeté alarmante étaient posées sur de vieux meubles usés. Ils se trouvaient dans ce qui leur semblait être un living-room et au mur était accroché une centaine de petites assiettes rondes. Sur le plâtre dont elles étaient faites avaient été collés plusieurs types de plantes inconnues. Sans aucun doute, Vieille Peau amassait ces assiettes depuis sa tendre jeunesse puisque les dates, écrites avec de la peinture noire au bas de l'assiette, indiquait parfois des chiffres que même Azumi n'avait pas vu dans les livres d'histoires de la bibliothèque de Konoha. Et dieu seul sait combien elle en avait lu !

Ils empruntèrent un couloir qui les conduisit dans la cuisine qui faisait office sur la salle à manger. Celle-ci était décorée d’étranges plantes jaunes ou beiges – Azumi n’aurait su dire – qui faisaient le tour de la pièce telle une immense guirlande. L’odeur qu’elles dégageaient était agréable, bien qu’un peu étourdissante. Vieille Peau les convia à s’asseoir et ils obéirent. Azumi allait parler, puisque bien sûr Naoki n’allait pas prendre la peine de le faire, mais la vieille dame la devança.

Vieille Peau - Alors, quelles informations voulez-vous ? Quelle est la plante que vous cherchez ? Allez ! Je n’ai pas que ça à faire, moi, j’ai des graines de Poursin à faire germer.

Azumi roula les yeux. Heureusement, son interlocutrice ne remarqua rien, son œil gauche tournant toujours dangereusement dans son orbite.

Azumi - Nous souhaitons avoir des informations sur la fleur de Toge.

La Vieille Dame étouffa un cri et manqua de peu la tête de Naoki lorsqu’elle recracha la gorgée de café qu’elle venait tout juste de prendre dans une vieille tasse représentant un tournesol. Elle ricana quelques minutes, sous les regards surpris des deux shinobis, jusqu’à ce qu’enfin elle reprenne son sérieux.

Vieille Peau - La fleur de Toge ? J’ai longtemps sous-estimé cette fleur. Vous avez dû vous apercevoir qu’elle ne figurait pas sur l’une de mes assiettes. Lorsque j’étais dans la vingtaine, j’ai fait une expédition de quatre ans à travers le monde. J’ai cueillit plus d’une centaine de fleurs, les plus rares jamais répertoriées. Cela m’a valu plusieurs prix. La fleur de Toge, j’aurais pu la trouver facilement lorsque j’étais jeune et en pleine forme. Seulement, j’ai tant repoussé la date, me disant à chaque jour que, de toute façon, elle poussait dans le pays du feu et que je n’aurais pas de mal à la trouver, que le jour où je suis partie à sa recherche, je me suis effondrée de fatigue au bout de deux jours. Elle est d’ailleurs l’une des cinq fleurs qui manquent à ma collection. Aujourd’hui, je passe mes journées à faire germer des graines et à me faire agacer par la maudite association de l’aide aux ainés depuis plus d’un demi-siècle. Mon dernier projet est celui d’Exalture. Après cela, je dois me résigner à cesser toutes activités et me faire à l’idée que la vieillesse m’a rattrapée.

Naoki - Où est la fleur d'Exalture ? demanda Naoki.

Vieille Peau - Dans la serre, derrière, répondit-elle. Elle éclot dans bientôt deux mois et des gens très réputés vont venir observer ce phénomène. Vous savez, cette fleur pousse en environ cent-cinquante ans. C'est mon arrière-grand-mère qui a planté celle-ci. Ma grand-mère s'en ai occupé, tout comme ma mère et maintenant c'est à moi que revient cette merveilleuse tâche. Vous comprendrez que je ne peux arrêter de travailler sur ce projet malgré ma maladie, car qui le fera ? Je n'ai ni fille, ni garçon pour reprendre la relève.

Vieille Peau leur sembla bien sympathique lorsqu'elle parlait de sa passion, mais quelque chose leur disait que cela n'allait pas durer bien longtemps lorsqu'elle se rendrait compte que les deux minutes qu'elle leur avait attribuées étaient écoulées. Azumi replaça une mèche derrière son oreille et demanda :

Azumi - Vous n'avez pas peur qu'elle tue des gens ? N'est-ce pas la fleur la plus toxique ?

Vieille Peau - Oh, non. La serre est bien protégée. Et même si elle ne l'était pas, le gaz mortel qui s'échappe de ses pétales ne peut se répandre qu'à cent mètres de diamètre. Le village ne serait pas touché.

La jeune fille se demanda pourquoi on la craignait tant s'ils suffisaient d'une vitre pour contenir son gaz. Elle se demanda même si Vieille Peau ne lisait pas dans les pensées puisqu'elle dit :

Vieille Peau - On dit que c'est la fleur la plus toxique du monde entier, puisque l'inhaler vous tuerait en à peine une demi-seconde. Vous saviez que pour faire pousser une telle plante il fallait une autorisation signée du Daimyo ? Moi je l'ai eu il y a presque trente ans. Ils ont reconnu mon expérience.

Tout cela était bien intéressant, mais il fallait en apprendre davantage sur la fleur de Toge et non sur l'Exalture. Azumi tapota la table avec ses doigts quelques secondes, puis demanda :

Azumi - Savez-vous où se trouve la fleur de Toge ?

Vieille Peau - Si je le savais ma pauvre fille, crois-tu que je ne m'y serais pas rendu ? Je suis malade, certes, mais pas au point de ne pas pouvoir me déplacer. C'est chercher qui m'épuise. Tout ce que je peux vous donner comme information, c'est que la fleur est extrêmement toxique, mais pas mortelle. Il ne faut pas entrer en contact avec ses feuilles. Même avec un vêtement, puisque les bactéries qui causent la démangeaison se logeront dans le tissu et atteindront tôt ou tard votre peau. Il faut des gants spéciaux pour la cueillir et une technique très minutieuse. Je ne crois pas que des enfants comme vous en seraient capables.

Elle avait raison. C'était trop risqué. Quelle idée d'ailleurs d'envoyer de jeunes Genin cueillir une fleur qu'ils ne pouvaient pas cueillir pour la simple et bonne raison que les ninja n'était pas de fins connaisseurs en herbologie ? Azumi était découragée. Non seulement la seule personne susceptible de les aider ne savait pas où trouver la fleur de Toge, mais elle affirmait que même s'ils la trouvaient, ils seraient incapables de la cueillir. Les espoirs étaient très minces.

C'est lorsqu'elle s'apprêta à partir et à baisser les bras que Naoki intervint.

Naoki - Nous avons trouvé la fleur de Toge hier soir.

Un long silence s’installa entre les protagonistes. Un silence que le jeune garçon s’amusa à faire durer. C’est Vieille Peau qui parla la première. Elle parla d’une voix étouffée, comme si elle n’arrivait pas à saisir ce que ses oreilles lui faisaient entendre.

Vieille Peau - Quoi ? s’exclama-t-elle.

Naoki - Nous avons trouvé la fleur de Toge hier soir, répéta Naoki en évitant soigneusement le regard de sa coéquipière.

Vieille Peau - Mais alors, pourquoi être venu me demander des informations si vous l’aviez déjà trouvé ?

Naoki - Parce que, comme vous l’avez dit, nous sommes incapables de la cueillir en toute sécurité. La véritable raison de notre venu ici était de vous convaincre de la cueillir pour nous.

Il osa enfin un regard vers Azumi qui l’observait également, n’arrivant pas à le suivre. Pourquoi mentait-il ? Ils n’avaient même pas trouvé l’ombre d’une fleur de Toge. Pourquoi mener la vieille dame en bateau ? Elle laissa tout de même Naoki se débrouiller, même si elle n’avait pas vraiment confiance en lui, puisque c’était le dernier espoir qu’ils avaient. Et puis, c’était la première fois qu’il prenait les devants de la mission. La jeune fille était curieuse de voir comment il pouvait s’en tirer quand il le voulait.

Vieille Peau - Et bien c’est peine perdu, mon petit gars. J’ai des graines de Poursin à faire germer et je ne vois pas très bien pourquoi je rendrais service à des ninjas de Konoha. Des gamins, qui plus est.

Elle avait dit « Ninja de Konoha » avec un certain dégoût dans la voix. Toutefois, Naoki ne perdit pas la tête et poursuivit.

Naoki - C’est pourquoi nous désirons vous offrir toutes les fleurs de Toge qui resteront après notre cueillette. Azumi et moi en avons besoin de combien ? Deux ou trois ?

Azumi - Trois serait suffisant, dit Azumi en ne cessant de le fixer, douteuse.

Naoki - Alors voilà ! Nous vous disons où elles se cachent et vous nous donner trois fleurs de Toge. Il me semble que c’est un marché équitable.

Le sourire de Naoki était radieux. Ce garçon était vendeur, Azumi ne pouvait pas dire le contraire. Mais il y avait un défaut dans son plan. Un très gros défaut que la jeune fille lui reprocha une fois sortit de la maison : ils ne savaient pas où se trouvait la fleur de Toge. Alors, même si Vieille Peau acceptait le marché, le succès de la mission n’était pas assuré. Mais puisque c’était le seul plan qu’ils avaient, elle dut se résigner d’intervenir.

La vieille dame semblait pensée. Et pourtant, l’issu de sa décision se faisait sentir à mille lieux d’ici. Elle accepta d’un hochement de tête. Cela mit Naoki dans une joie intense, mais laissa de marbre la jeune fille qui continuait de suivre l’échange, un sourcil froncé.

Naoki - D’accord, alors disons que nous nous retrouvons à la fontaine du village vers minuit s’il n’y a pas de nuage. Sinon, le rendez-vous sera reporté à demain.

Il tendit la main. Personne ne vint la serrer. Vieille Peau resta dans son coin et se contenta de hocher ridiculement la tête, faisant balancer ses vieilles mèches sales. Ils se quittèrent quelques minutes plus tard. Le soleil était déjà à son zénith et plombait sur le champ avec une intensité aveuglante. Le froid, toutefois, se faisait toujours sentir et la chair d'autruche d'Azumi revint la hanter rapidement. Sur le chemin menant au centre du village, la jeune fille se mit face à son compagnon, l'arrêtant complètement. Elle repoussa une mèche folle et dit :

Azumi - À quoi tu as pensé ? On ne sait pas où se trouve la fleur !

Naoki - Non, mais ça nous laisse la journée pour la trouver.

Azumi - Tu ne comprends pas, Naoki ! Cette mission était censée durer plus de trois jours !

Naoki - J'ai confiance en ton talent, « Meilleur Genin de Konoha ».

Il rit.

Elle non.

Azumi - La ferme !


Dernière édition par Azumi le Mer 26 Jan - 5:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Azumi] La fleur de Toge [07/07]   [Azumi] La fleur de Toge    [07/07] EmptyMer 5 Jan - 0:42

La fleur de Toge - Séquence #6
Le chant du crépuscule.

C'était l'après-midi et les deux Genins n'avaient toujours pas trouvé l'ombre de la fleur qu'ils cherchaient depuis bientôt deux jours. Le soleil semblait parcourir le ciel plus vite qu'il ne l'avait jamais fait, poursuivant sa ronde éternelle sans prendre de pause susceptible de leur laisser plus de temps. Non. Ils avaient jusqu'à minuit pour trouver la fleur de Toge sans quoi la promesse qu'ils avaient fait à Vieille Peau ne tenait plus. Après avoir cherché en vint, ils revinrent à l'auberge malgré les protestations d'Azumi qui voulait à tout prix poursuivre leur recherche. Mais Naoki mourrait de faim et ne cessait de le lui faire savoir, au grand malheur de la jeune fille qui en avait marre de ce garçon sarcastique et arrogant. La mission exerçait sur elle une telle pression que tout ce que faisait son pauvre compagnon la mettait dans un sale état. Il commençait lui-même à avoir une sacrée migraine.

Azumi en profita pour se changer et enfila des vêtements plus adaptés à la température. Elle mit un jeans qu'elle avait bien plié au fond d'un des nombreux tiroirs de son dortoir et attrapa la veste mauve qu'elle portait la veille. Une fois chaudement vêtue, la fillette revint près de Naoki qui commanda deux sandwiches au fromage et à la dinde au restaurant de l'auberge. Elle fut surprise qu'à la fin, ce fut lui qui paya, puisque depuis le départ c'était elle qui déboursait. Azumi le remercia sans toutefois cesser de douter de sa véritable nature.

Une fois rassasiés, les deux jeunes compagnons quittèrent l'établissement. Ils n'avaient plus le moindre espoir. Comment trouver une fleur que même une collectionneuse comme Vieille Peau n'avait réussi à trouver ? Azumi n'en avait pas la moindre idée. Ils n'avaient pas la moindre piste pour les guider. La jeune fille s'arrêta près de la fontaine, là où Vieille Peau devait les retrouver cette nuit, et s'assit sur le bord en pierre dont elle était faite. Elle ouvrit la fermeture-éclair de son sac et en sortit le livre des plantes rares qu'elle ouvrit à la page décrivant les propriétés toxiques de la fleur de Toge. Cette dernière était d'un mauve éclatant, comme sa veste, et ressemblait légèrement à une tulipe, mais en bien plus grosse. Des feuilles de dix centimètres de long l'entouraient et ses racines s'enfonçaient profondément dans une terre chaude et humide, verdoyante, de préférence. Toutefois, la jeune fille n'avait vu aucune plante semblable dans les environs. Testuyama était pourtant la ville la plus réputée pour accueillir les fleurs de Toge.

Naoki la regardait. Lui aussi était découragé, mais il n'avait aucune raison de l'être puisqu'il ne s'était pas rendu utile une seule fois dans cette mission. Le garçon avait bien tenté d'aider quelques heures plus tôt lorsqu'il fit le marché avec Vieille Peau, mais cela ne fit que les enfoncer davantage vers la défaite, ne faisant que les presser plus qu'ils ne l'étaient déjà. Azumi ne put s'empêcher de ressentir à son égard une sorte de haine. Si seulement il ne s'était pas rendu à l'hôpital, hier matin... Azumi aurait donc pu faire cette mission seule, sans gamin pour la gêner et serait bien plus concentrée qu'elle ne l'était aujourd'hui.

La jeune fille passa un long moment à lire et à relire la page traitant de la fleur de Toge et elle sentait Naoki s'impatienter sérieusement. Elle leva enfin les yeux sur lui, mais ce regard ne lui était pas adressé. Ses iris étaient dirigés vers un bâtiment, légèrement à gauche du garçon. Ce dernier suivit le regard de sa camarade et, ne voyant rien susceptible de les aider, demanda :

Naoki - Qu'est-ce que tu regardes ?

Azumi se leva d'un bond. Une lueur d'espoir vint illuminer ses yeux. Elle sourit, puis se tapa le front.

Azumi - Bien sûr, pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt !

Naoki - Quoi ? s'écria Naoki.

Azumi - Comme je suis bête !

Naoki - Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? dit-il en détachant les syllabes, croyant qu'il ne se faisait pas bien comprendre.

Sa camarade le poussa sur le côté et se dirigea à grands pas vers le bâtiment qu'elle fixait quelques secondes plus tôt, ignorant complètement les questions de son partenaire. Ce dernier revint vers elle et l'arrêta d'un geste brusque de la main.

Naoki - Dis-moi ton plan !

Lassée, elle repoussa la main de Naoki et dit :

Azumi - Le fleuriste du village. Nous avons oublié de l'interroger. Il doit en savoir bien plus sur l'endroit où pousse la fleur de Toge que Vieille Peau. Son magasin est là-bas. Je n'arrive pas à croire que nous n'y sommes pas allés plus tôt !

Elle reprit sa course vers le bâtiment. Elle s'arrêta lorsque le garçon qui la suivait comme un chien s'écria dans son dos :

Naoki - Tu crois qu'il peut nous aider ? Tu ne crois pas que si le fleuriste possédait effectivement des fleurs de Toge, ne serait-ce que les graines de cette plante, Vieille Peau se serait précipitée dessus ?

Azumi - Je crois que si, en effet, dit Azumi sans se retourner.

Naoki - Et bien alors pourquoi tu... Eh ! Attends !

Mais elle était déjà en train d'ouvrir la porte du bâtiment. Naoki la rejoignit en courant et pénétra à son tour dans une pièce éclairée par une multitude de lumières éclatantes. Une odeur sucrée, mélangée à d'autres, vint rouler sous ses narines. Sur des étagères et dans de petits réfrigérateurs aux portes vitrées se trouvaient des centaines de fleurs, toutes différentes. Azumi était déjà en train de tournoyer au milieu de la pièce, émerveillée par tant de couleurs et tant de parfums. L'effluve qui émanait de ces plantes était relaxant et remplit les poumons du jeune garçon d'un air pur et sain. Il se sentit soudain revigoré et l'espoir qui l'avait quitté revint aussi subitement qu'il était parti. La fillette ressentit la même chose.

Cette dernière parcourue d'un oeil intrigué les étagères où reposaient des fleurs en bonne santé, bien dressées sur leur tige et aux feuilles d'un vert éclatant. Il y avait des orchidées, des lilas, des tulipes, des marguerites, des roses, des rhododendrons, des violettes, des lys et plus encore. Il serait étonnant que la fleur de Toge ne compte parmi leur nombre. L'effet d'enfin voir autre chose que des fleurs toxiques l'apaisait plus profondément qu'elle ne l'aurait cru. C'était comme si on venait d'épurer chaque cellule de son corps. C'était quelque chose de tout simple, mais de si agréable.

Tout à coup, un homme portant un tablier blanc bruni par la terre sortit d'une porte camouflée par l'ombre d'une fougère. Il portait des gants jaunes en caoutchouc qu'il retira en voyant ses visiteurs. Ses yeux étaient d'un bleu pur, étincelant. Ses cheveux grisonnant étaient coupés courts et une légère barbichette au niveau du menton avait survécu à l'attaque du rasoir. Le sourire chaleureux qui régnait sur son visage lui donnait un air sympathique.

Fleuriste - Bonjour, vous cherchez une fleur en particulier ? C'est pour une occasion spéciale ? Nous avons un rabais de cinq ryos sur les bouquets de plus de vingt roses rouges.

Azumi s'approcha de son interlocuteur et lui répondit :

Azumi - En fait, nous cherchons la fleur de Toge. Nous sommes présentement en mission de rang D pour le village caché de Konoha et nous espérions que vous pourriez nous guider afin que l'on puisse la trouver.

Fleuriste - Ohla... Je suis désolé de vous décevoir, mais notre magasin ne vend aucune fleur toxique.

Azumi - Oui, nous nous y attendions. Avez-vous seulement une idée de où nous pourrions en trouver ?

L'homme se déplaça lentement dans la pièce, l'air songeur.

Fleuriste - Oh, puisque vous êtes de Konoha, je veux bien vous filer un coup de main. Parfois, il nous arrive de faire des offres spéciales à des clients qui veulent bien payer le prix que vaux leurs demandes. C'est pourquoi, lorsque le montant d'argent est suffisant, il nous arrive de livrer certaines fleurs toxiques que nous faisons pousser dans l'une de nos serres un peu plus loin d'ici. Mais bon, puisque la fleur de Toge est beaucoup en demande en raison de tous les médicaments que l'on peut créer avec une seule de ses pétales, il ne serait pas étonnant qu'il ne nous en reste plus une seule depuis près d'un ans. Écoutez, la dernière fois que j'en ai cueilli, c'est en octobre dernier, avec un de mes employer. C'était proche de la rivière Hayde, à environ deux kilomètres du village. Mais je ne garantis pas qu'elles y soient encore. Les gens sont fous, de nos jours. Ils se fichent un peu de la flore. Ce ne serait pas étonnant qu'ils aient nettoyé tout le coin pour qu'il ne reste plus une seule fleur de Toge.

Il fit un bref signe de tête à Azumi et remit ses gants. Il retourna dans l'arrière-boutique comme s'il n'y avait personne dans le magasin. Surprise, la jeune fille étira le cou et dit :

Azumi - Euh... Merci ! Merci beaucoup !

Une joie intense parcourut son corps. Les deux Genins avaient enfin une piste et elle semblait fiable. L'information que le fleuriste leur avait fourni était maintenant leur seul espoir de réussite et quelque chose en elle lui fit comprendre que la partie était déjà gagnée. Tout à coup, elle sentit son coeur plus léger.

Ils sortirent du bâtiment, possédant maintenant un trajet bien tracé. La jeune fille consulta sa carte du pays du feu et repéra facilement la rivière Hayde, pas très loin de Testuyama. Elle traversait la moitié du pays du feu pour se diviser en deux à près de cinq kilomètres de Konoha. Après cet embranchement, la rivière portait un autre nom. Elle referma la carte et ne prêta pas attention à Naoki qui la regardait avec des yeux boudeurs. Le garçon avait été encore plus agaçant qu'inutile en tentant de la dissuader d'aller interroger le fleuriste. De plus, il le savait et tant mieux s'il se sentait mal.

Un cri perçant se répercuta sur les murs des bâtiments environnants. Certains habitants levèrent la tête au ciel et les enfants pointèrent un objet volant, les yeux brillants d'émerveillement. Azumi les imita et un sourire illumina son visage déjà heureux. « C'est lui », pensa-t-elle le plus fort qu'un humain pouvait penser.

Azumi - C'est lui ! cria-t-elle en écho avec sa pensée.

Teddy volait au-dessus de Testuyama à la recherche de son maître. Le faucon blanc était parfaitement visible sous ce ciel d'un bleu azure. Aucun nuage n'était visible à l'horizon au grand bonheur des villageois qui pouvaient enfin sortir sans craindre une éventuelle tempête. Seul une petite tâche blanche volait dans l'étendue infini en battant des ailes. Puis, elle piqua vers les deux Shinobis à une vitesse vertigineuse. La fillette eut tout juste le temps d'offrir son bras au rapace que des serres vinrent s'enrouler gentiment autour de son membre. L'animal, satisfait, échappa un cri. Pour le féliciter, Azumi lui caressa la tête du bout des doigts.

Azumi - Teddy ! Tu nous as retrouvé ! Tu as bien rapporté la lettre à Konoha, dis-moi ?

Le faucon cria de nouveau. La jeune fille considéra son enthousiaste comme un « oui ».

Azumi - C'est très bien, mon beau. Je suis très fière de toi.

Naoki - Il doit avoir faim, le pauvre.

Azumi - Mais non, voyons, dit Azumi sans adresser le moindre regard au garçon. S'il sait livrer des colis, c'est parce qu'il sait chasser. Teddy n'est pas idiot. N'est-ce pas, mon gentil Teddy ? Oui, il est gentil le Teddy. Oui, il est gentil.

Naoki regarda sa camarade flatter le rapace, se sentant de plus en plus idiot et détestant de plus en plus Azumi.

Naoki - Bon, on y va ou tu préfères perdre ton temps avec ce faucon ?

Azumi - On y va, c'est bon, dit-elle en jetant un regard meurtrier à son compagnon. Je dois lui donner la nouvelle lettre. Je l'ai écrite quand je suis allée me changer, tout à l'heure.

Elle fouilla dans son sac et Naoki se demanda combien de choses pouvaient bien entrer à l'intérieur. La jeune fille en sortit une lettre et attacha cette dernière à l'une des serres du faucon. Elle lui demanda gentiment de rendre ce colis au village et le faucon remonta aux cieux pour ne revenir que demain. Satisfaite, Azumi regarda Teddy voler jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon, là où les arbres se faisaient plus denses. Dans la lettre, la jeune fille avait décrit avec une précision hallucinante comment Naoki et elle avaient cherché, sans succès, la fleur de Toge dans les champs jouxtant le village. Ensuite, elle avait écrit qu'ils avaient rencontré une personne pouvait les aider à cueillir la plante sans se blesser. Elle n'avait pas oublié, bien sûr, de dire qu'ils avaient rendez-vous avec ladite personne à minuit sonnant.

Les deux shinobis empruntèrent un sentier. Azumi croyait rejoindre la rivière Hayde en trente minutes seulement s'ils ne traînaient pas. Durant le trajet, les deux compagnons gardèrent le silence. La jeune fille ne pouvait dire si c'était le stress qui les rendirent muets ou si c'était la rivalité grandissante qui se dressait entre eux qui faisait en sorte qu'aucun d'eux ne voulaient s'adresser la parole. À chaque pas qu'ils faisaient, la jeune fille fut de plus en plus surprendre de constater l'immensité du monde. Au loin s'étendaient des champs à perte de vu. L'herbe était d'une couleur blé dorée agréable pour les yeux. Mais aucune fleur mauve ne se dressait parmi les herbes brûlés par le froid. Seul des herbes dorée dansaient au grès du vent.

Lorsqu'ils aperçurent la rivière Hayde, il était environ quinze heure. Le soleil allait bientôt se cacher derrière les grandes montagnes du nord, faisant éclore la fleur de Toge. Les deux jeunes ninjas quittèrent le chemin de terre battue pour s'enfoncer dans le champ qui les séparait de la rivière. Une fois sur la berge, les deux coéquipiers osèrent enfin se regarder.

Naoki - Comment cherchons-nous ?

Azumi se pencha au bord de l'eau et mit un doigt dans le liquide cristallin. Le niveau de la rivière semblait basse. Du moins, bien plus basse qu'elle n'aurait dû l'être. Le courant était fort et le flot coulait vers le nord. La jeune fille se releva et mit sa main en visière pour regarder dans la même direction que le courant.

Azumi - Nous marcherons du même sens que la rivière. Nous aurons plus de chance de voir une fleur.

Naoki - Pourquoi ?

Azumi - Le vent souffle du même côté que le courant. Le pollen a donc été transporter de ce côté.

Il étouffa une réplique et la suivit sans dire un mot. Depuis le début, la plupart des théorie d'Azumi avaient été exactes. Ils marchèrent pendant au moins dix minutes lorsqu'ils trouvèrent de petites plantes grises au bord d'un arbre. Au aurait dit qu'à son extrémité se trouvait un œuf. Naoki allait y toucher pour s'en assuré, mais Azumi le retint.

Azumi - Ne touche pas ! C'est la fleur de Toge. Elle est toxique.

Naoki - Comment le sais-tu ?

Azumi - Je te rappel que j'ai un livre plein d'image dans mon sac et que je l'ai consulter devant toi plus de trois heures. Je sais à quoi ressemble la plante que l'on cherche, tout de même.

Satisfait, ils revinrent au sentier de terre battue pour y installer des repères facilement visible dans le noir pour qu'une fois la pleine lune dans le ciel, ils puisent amener Vieille Peau sans se perdre. Azumi installa un petit ruban rouge sur une branche d'arbre et ils retournèrent à l'auberge, heureux d'avoir trouvé ce qu'ils cherchaient depuis bientôt trois jours. Ils leur restaient presque sept heures avant l'arrivée de Vieille Peau à la fontaine et Azumi, dans sa chambre, décida d'aller s'entraîner. Elle ramassa ses armes ninjas et sortit de l'auberge, laissant son compagnon faire ce qu'il voulait. Enfin, elle aurait la paix et pourrait faire ce qu'elle voulait sans avoir un petit ninja ignorant qui pose mille et une questions sans user de sa logique. Elle se rendit dans l'un des champs qu'elle avait examiner avec Naoki la veille qui se situait juste à côté du village et ouvrit le livre « Barrière mentale pour les nuls ». La jeune fille avait déjà apprit les signe incantatoire du bouclier de errance et pouvait donc exercer la barrière sans se mélanger dans ses doigts.

Elle travailla sur cette technique au moins deux heures et n'était pas le moins du monde fatiguée. C'est pourquoi elle ouvrit son livre une seconde fois lorsqu'elle fut satisfaite de sa performance et commença la lecture sur la barrière qui se nommait « l'impérieuse volonté ». Tous ces jutsu qui barraient l'accès à sa tête aux pratiquants du Genjutsu lui serait d'une très grande utilité lorsqu'elle serait suffisamment forte pour faire des missions de plus haut niveau. Elle s'entraîna à faire les signes incantatoire de cette technique et lorsqu'ils furent tous assimiler et mémoriser, elle commença l'entraînement.

Azumi travailla ainsi presque six heures lorsqu'enfin la fatigue se fit sentir. Elle décida d'aller s'abreuver à l'auberge où l'attendait Naoki, assit à une table, un plat de spaghetti sous les yeux.

Naoki - Où étais-tu ? lui demanda-t-il.

Azumi - Je suis aller m'entraîner dans les champs. Ce n'est pas parce que nous sommes en mission que nous ne devons pas maintenir notre esprit en bonne santé. J'ai appris les bases des barrières mentales, même si j'éprouve encore quelques difficultés à maîtriser parfaitement « l'impérieuse volonté ». Et toi, qu'as-tu fais pendant tout ce temps ?

Naoki - Ce n'est pas de tes affaires.

Elle ne répliqua pas, puisque c'était totalement inutile d'embarquer dans son jeu ridicule. Elle demanda un verre d'eau au patron et un croissant multigrain au poulet qu'elle dévora tout en restant polie. Lorsqu'elle termina son repas, il était onze heure moins dix. Vieille Peau devrait être au lieu de rendez-vous à onze heure précis. Les deux shinobis quittèrent l'établissement et une dizaine de paires de yeux les regarda faire. En effet, l'auberge était bien plus fréquentée tard le soir que tôt le matin. Elle servait surtout de lieu de rassemblement pour les soûlons de Testuyama.

Ils voyaient au loin la fontaine, mais Vieille Peau n'y était pas. Ils s'assirent sur son bord de pierre et attendirent presque trente minutes. Elle était en retard et Azumi craignait qu'elle ne vienne pas. De plus, la jeune fille était épuisée. C'était le résultat de son entraînement intensif.

À côté d'elle, Naoki était furieux. Il tremblait tellement la rage qui l'envahissait était grande.

Naoki - Elle est en retard ! Elle avait dit qu'elle serait à l'heure ! Je suis sûr qu'elle ne viendra pas. Il va falloir aller directement chez elle, je suis certain. Je déteste les gens qui font poiroter les autres.

Azumi - Alors tu ne dois pas t'aimer beaucoup...

Ils se fixèrent méchamment durant quelques secondes qui leur sembla interminables. Sans doute aurait-il sauter sur elle si Vieille Peau ne s'était pas pointé pile poil au moment où la haine qu'il ressentait envers sa coéquipière allait éclater. L'œil gauche de la vieille dame tourna dangereusement dans son orbite avant de s'arrêter sur Naoki. Sur son dos était posé un sac remplit de babiole destiné à cueillir la plante. Elle dit au garçon en crachant presque de dégoût.

Vieille Peau - Bon, est-ce qu'on y va ? J'ai des graines de Poursin à faire germer, moi.

Naoki - Peut-être auriez-vous eu plus de temps pour faire germer vos poussins si vous seriez arriver à l'heure.

Vieille Peau - Ce sont des Poursins et non des poussins pauvre sot. Bon, on y va ?

Elle s'adressait maintenant à Azumi, jugeant sans doute qu'elle était bien plus fréquentable que ce stupide garçon. La jeune fille hocha la tête affirmativement et se leva, prête à une randonnée nocturne. Le ciel était d'un noir profond, parsemé de petites lucioles qui brillaient depuis le confin de l'univers. Les étoiles. Et puis il y avait la lune. Ronde, pleine. C'était elle qui ce soir leur permettrait de cueillir la fleur, puisque cette dernière ne se montrait que lorsque le satellite terrestre chassait les ténèbres. C'est sous ce drap lumineux qu'ils empruntèrent pour la seconde fois le sentier qui les avait mener à la rivière Hayde. La dame qui les suivait eut besoin de plusieurs instants de répits afin de reprendre des forces et de reposer ses jambes endoloris par l'effort. Les ninjas de Konoha attendirent donc à chaque cinq-cent mètres que leur protégé se repose. Le voyage prit donc deux fois plus de temps que le premier. Ils arrivèrent à minuit et demi devant l'arbre où le ruban rouge d'Azumi ballottait au rythme du vent. La jeune fille le décrocha, le remit dans son sac et se tourna vers Vieille Peau qui, essoufflée, s'affaissa sur une grosse racine qui jouxtait le tronc de l'arbre.

Azumi - Les fleurs sont derrière ces hautes herbes. Voulez-vous vous reposez avant de poursuivre ? Il reste une centaine de mètres seulement.

La jeune fille en avait secrètement marre d'attendre. Elle voulait en finir avec ces fleurs pour enfin être privé de la compagnie de Naoki. Ses gestes, son odeur, tout la rendait malade. Le connaître plus qu'elle ne le connaissait lui avait fait oublier qu'au départ, il était mignon. Et son sourire, au départ si charmant, ne se montrait que si peu de fois en sa présence qu'il était injuste que ce soit un garçon comme lui qui en ait la garde. Les dieux étaient injustes, décidément.

Vieille Peau - Oui, dit-elle, je crois qu'il vaux mieux que je me repose ici. Rendu là-bas, je pourrai cueillir les fleurs en pleine forme.

Quelques minutes de silence s'écoulèrent. Le caractère des différents protagonistes étaient si différents qu'il était difficile pour eux d'avoir une conversation appropriée ou respectueuse.

C'est alors qu'au fin fond de la nuit retentit un cri de bête. Un loup criait depuis une colline, le nez au ciel, chantant au claire de lune. D'où ils étaient, le petit groupe ne vit rien. Le cri venait de loin, de très loin. Mais c'est lorsque la meute répondit au cri qu'un frisson d'effroi traversa l'échine d'Azumi. On aurait dit qu'il y avait des centaines et des centaines de loups, tout autour, qui criaient, qui se parlaient. Mais personne, ni même Naoki, ni même Vieille Peau, ne les vit. Mais tous les entendaient. Et tous avaient peur.

Vieille Peau - Bien. Ne vous inquiétez pas, les loups de la région ne sont pas agressifs. Mais dépêchons-nous, au cas ou.

Azumi et Naoki se regardèrent, puis hochèrent la tête. Il valait mieux faire vite, au cas où les loups étaient affamés et que l'envie de leur voler deux ou trois mollets leur traverseraient l'esprit. Le petit groupe reprit donc leur marche à travers le champs doré. Il était difficile de le traversait à pareille noirceur. Ils ne voyaient pas où ils mettaient les pieds et il arrivait souvent que leurs pieds s'enfoncent dans un creux à leur grand étonnement. Le sol n'était pas égal.

Il trouvèrent enfin la clairière dans laquelle ils avaient vu la fleur de Toge. La rivière Hayde coulait juste derrière. Au milieu de la place, autour de petites touffes d'herbe dorée, se trouvait une dizaine de fleurs mauves. Les fleurs de Toge ! Enfin ! Ils les avaient non seulement trouvé, mais ils pouvaient les cueillir. Sans attendre, les yeux mouillés par des larmes de joie, Vieille Peau se pencha au-dessus des plantes. Sans qu'ils ne s'en rende compte, elle mit des gants grisâtres à la texture étrange. Ceux-ci allaient sans doute l'aider à cueillir les fleurs sans être victime de démangeaisons .La vieille dame sortit une foule de petits outils de son sac et s'apprêta à couper les tiges, lorsque d'autres cris retentirent, bien plus proche, cette fois-ci, et bien plus effrayants.

Naoki - Allez, dépêchez-vous, dit Naoki à Vieille Peau qui les regardait avec de gros yeux terrifiés en oubliant le travaille qui lui avait été attribué.

Azumi sortit de sa sacoche Ninja son Kunai et tenta de percer les secrets de l'obscurité. Il était absolument impossible qu'ils se fassent attaquer par des loups. La forêt était minuscule et entourer de villages. Ce n'était pas leur terrain de chasse. De plus, les loups n'étaient pas des animaux qui attaquaient sans raison. Alors pourquoi venaient-ils si proche d'eux ? Pourquoi est-ce qu'elle voyait au loin les herbes s'agiter avec frénésie comme si une bête groullait dans le champ.

Azumi - Je vois quelque chose caché dans les herbes qui fonce sur nous à six heures. Un autre un peu plus à droite, trois... Euh...

Il y en avait plus de vingt. Le champs sembla même s'éveiller, pris d'un tremblement incessant, comme s'il venait de s'échapper d'un terrible cauchemar. Les herbes bougeaient, une vague de blé allait s'écraser contre eux. Azumi redoutait l'instant où les loups allaient émerger du champ pour refermer leurs crocs sur leur visage apeuré. Il fallait faire vite. Plus vite que Veille Peau ne le faisait.

Azumi - Dépêchez-vous ! Ne put s'empêcher de hurler Azumi en direction de la vieille dame qui, les mains moites, une perle de sueur sur le front, cueillait les fleurs et les mettaient dans de petits pots fermés hermétiquement.

Des grognements se faisaient entendre. Des pas précipité également. Ça sentait la mort, le sang, comme si les loups ne s'étaient pas empêcher de dévorer les entrailles d'une bête avant de fondre sur leur prochaine proie. Le vacarme que faisaient les monstres dans l'herbes était insupportable. Il glaçait le sang d'Azumi ou le faisait bouillir, elle n'aurait sut dire.

Puis, le silence plat revint très vite. Seul le bruit que faisait les ciseaux en se refermant sur les tiges des fleurs résonnait dans la clairière éclairée pas la pleine lune. Azumi et Naoki, tous deux armés, inspectaient minutieusement les herbes hautes du champ.

Naoki - C'est impossible. C'est une blague ou...

Mais non, ce n'était pas une blague. Les crocs d'un loup affamée se referma à deux centimètres de son visage. C'est à ce moment précis que Naoki comprit à quel point ils empestaient la pourriture et le cadavre bouffé par les vers depuis près d'une semaine. Ils étaient maintenant une vingtaine à sortir des champs comme des chiens ayant la rage.

Azumi - Katon !

Azumi se tenait plus loin, décidée à protéger Vieille Peau si jamais l'un des charognards venait se frotter contre elle. Pour l'instant, ils se dirigeaient tous vers Naoki, comme s'ils ressentaient le besoin de s'abreuver du sang de ce garçon. Comme si c'était écrit que Naoki devait mourir, bouffé par les loups. Heureusement, le feu du Katon eut pour résultat de disperser les canidés qui retournèrent se cacher dans le champ. Ils y restèrent même lorsque le feu s'éteignit, mais pas pour très longtemps, pensa Azumi.

Les deux shinobis revinrent près de leur protégé qui continuait désespérément d'amasser les fleurs de Toge avec un entêtement démentiel.

Azumi - Combien en avez-vous ?

Vieille Peau - Sept !

Azumi - C'est bon, partons, maintenant.

Naoki et Azumi coururent jusqu'à la rivière, mais vieille peau continua d'amasser les fleurs aussi ridiculement que cela puise paraître. La jeune fille dut retourner auprès d'elle et la tirer vers l'arrière du plus fort qu'elle le put. Les loups sortirent une seconde fois des hautes herbes et se dirigèrent rapidement vers eux, montrant les crocs et beuglant comme des damnés. Naoki fit monter Vieille Peau sur son dos et utilisa son chakra pour être en équilibre parfait sur l'eau cristalline. Azumi les suivit et ils s'enfuirent par la voie des eaux en regardant les loups tourner sur eux-même sur la berge.

Croyant que tout était terminé, Azumi reprit son calme tout en gardant un œil sur les canidés qui les suivaient depuis la bord de la rivière. Tout à coup, elle eut un pincement au cœur lorsqu'un des loups posa un pied sur l'eau et que celui-ci, en équilibre parfait, marchait sur elle comme sur la terre ferme, comme l'aurait fait un shinobi.

Azumi - C'est impossible,dit Azumi pour elle-même.

Ils accélérèrent leur course, mais bientôt, une cinquantaine de loup couraient sur l'eau et ce, bien plus vite qu'eux. Azumi était paniqué. Cela dépassait les lois de la nature. Les animaux ne possédaient pas de chakra. Ils ne pouvaient pas marcher sur une substance non solide comme les shinobis. C'étaient peut-être des chiens ninjas ressemblant à des loups ? Non. C'était peut-être des Kuchiyoses. Mais pourquoi ? Pourquoi leur envoyait-on des charognards seulement pour une fleur ? C'était impossible. Impossible.

Azumi - C'est impossible. Ce n'est pas réel.

Elle s'arrêta, Naoki également.

Naoki - Je n'ai jamais rien vu de plus réel ! Vite Azumi, ils vont nous bouffés.

Mais elle resta là, à regarder les loups s'approcher.

Azumi - C'est toi ! J'en suis sûr !

Elle regardait Naoki méchamment, les yeux remplient de reproches.

Naoki - Moi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?

Azumi - C'est encore l'une de tes illusions. Depuis le début tu essais de faire échouer la mission ! J'aurais dû m'en douter !

Naoki - Quoi ? Tu crois que ce sont des illusions ?

Azumi - C'est TON illusion !


Naoki - Mais bien sûr que non,se défendit Naoki en regardant les loups avec crainte.

Elle observa son compagnon avec défi, puis décida de foncer droit sur les loups, un Kunai à la main. Naoki, derrière, tenta de l'arrêter, mais elle fut trop rapide et l'abandonna derrière avec Vieille Peau qui était prise d'une crise de panique. Elle avançait vers les bêtes à une vitesse hallucinante. Et à cette vitesse était additionné celle des canidés affamés. Sous ses pieds, le chuintement de l'eau ricochait sur la rivière telle une pierre plate que l'on lance à sa surface. Et à cela vint encore s'additionner les grognements que faisaient les loups. Un grognement féroce. Bien trop féroce pour de véritables loups. C'était un Genjutsu.

Ils s'approchaient. Plus qu'un mètre avant qu'Azumi n'entre en collision avec l'un d'entre eux. Elle ferma les yeux et pensa.

« Ce ne sont que des illusions. »

Plus qu'un centimètre séparait les crocs de la bête du visage de la jeune fille.

« CE NE SONT QUE DES ILLUSIONS ! »

Et elle entra en collision avec un courant d'air. Rien de consistant ne vint toucher sa peau douce et soyeuse.


Dernière édition par Azumi le Mer 26 Jan - 6:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Azumi] La fleur de Toge [07/07]   [Azumi] La fleur de Toge    [07/07] EmptyMer 5 Jan - 20:29

La fleur de Toge – Séquence #7
Le test


Azumi recracha une boue brunâtre. Du sable s'était infiltré dans sa bouche et son organisme, pour se débarrasser de ce corps étranger, régurgita tout ce qu'elle avait mangé au petit-déjeuner, puis au déjeuner, puis au dîner. Enfin, tout ce qu'elle avait put avaler aujourd'hui ressortit bien plus vite que c'était entré. La jeune fille rampa jusqu'à ce que l'eau ne lui touche plus le bout des orteils et toussa pour reprendre le contrôle de sa voix. Ses cheveux étaient mouillés et sentaient les algues, tout comme son jeans et sa veste mauve. Elle osa un regard vers la berge opposée. De là, elle pouvait voir le champ dans lequel elle avait cru voir une centaine de loups émergés des herbes. Et, en plein milieu de la rivière se trouvait Naoki qui fonçait droit sur elle, portant un lourd fardeau sur ses épaules. C'était Vieille Peau qui l'injuriait de tous les vilains mots qu'elle connaissait. Il parait qu'elle n'était pas en accord avec la façon que le garçon avait de traiter une vieille dame. Plus tard, elle leur avoua que, sur son dos, ça ballotait un peu trop à son goût et que cela lui avait donné la nausée.

C'est alors que tout lui revint en mémoire. Azumi fonçait droit sur un canidé lorsqu'elle le traversa comme elle aurait traversait une douce chute d'eau. Elle s'était effondrée dans le lac, trop surprise pour garder sa concentration, et s'était cognée le pied sur un rocher. En regagnant la berge, elle avait avalée une quantité surprenante de sable et heureusement que tout était ressorti une fois les deux pieds sur terre.

Elle balaya la petite plage du regard. Aucun loup à l'horizon, ni sur l'eau, ni du côté opposée de la rivière. Elle avait eu raison. Les bêtes étaient bel et bien un Genjutsu de la part de Naoki. Mais pourquoi avait-il tenté de faire échouer la mission ? Le garçon ne contribuait pas beaucoup à sa réussite, mais la jeune konoichi croyait tout de même que sa carrière en tant que ninja lui tenait à cœur. Lorsque Naoki la rejoignit avec Vieille Peau sur le dos, Azumi s'était déjà débarrassée de sa veste mauve et ne portait qu'un jeans et une petite blouse blanche. Elle tremblait de la tête aux pieds. L'eau ne paraissait pas froide, mais elle était tellement glacée que lorsqu'on y touchait, on ne savait pas si ça nous glaçait ou si ça nous brûlait.

Azumi - Pou... Pourquoi t-t-t'a fais ça ? Hein ?

Elle regardait Naoki, de l'eau dégoulinant sur ses chaussures. Azumi avait les bras croisés et le teint blême, comme si elle sortait tout droit d'un des frigidaires de la morgue.

Naoki - Mais je n'ai rien fais, Azumi ! Ce Genjutsu ne venait pas de moi, s'écria le jeune garçon qui n'en revenait toujours pas qu'on puise croire qu'il s'amusait à lancer des illusions sans raisons apparentes.

Azumi - Tu ment !

Elle hurlait presque. La jeune fille était tant à colère qu'elle dut se calmer vite pour ne pas exploser.

Entre temps, Vieille Peau était descendue de sa monture et admirait dans leurs bocaux les fleurs de Toge tout en écoutant la conversation des deux enfants d'une oreille indiscrète. Elle aussi fut prise d'une peur intense lorsque les loups les avaient poursuivi. C'était d'ailleurs la première fois de sa pauvre existence qu'elle assistait à une illusion aussi réelle.

Naoki - Et pourquoi aurais-je fait cela ?

Azumi - À toi de me le dire.

Elle se souvenait du jour où, Naoki, Cathi et elle s'était entraînés dans un champ au village de Konoha. Ils avaient neuf ans cet après-midi là et le soleil tapait sur le village aussi fort que dans un four. Le garçon lui apprenait le Kai et, pour y arriver, Azumi dut être victime d'une de ses illusions. Jamais elle n'avait vu quelque chose d'aussi réel. Le champ dans lequel ils se trouvaient avait pris subitement feu. Cathi avait hurlé que Konoha se faisait attaquer et qu'ils devraient se battre. Azumi y avait cru jusqu'à ce que la jeune femme lui demande d'activité son sharingan, ce qu'elle ne pouvait faire puisqu'elle n'était pas membre du clan Uchiha. Ce fut grâce à cet indice qu'elle réussit à dissiper l'illusion de Naoki. Sans cela, elle n'aurait su le faire. Et aujourd'hui, voilà qu'une illusion aussi réelle, sinon plus, venait de se manifester. Cela ne faisait aucun doute, c'était bien Naoki.

Azumi - Tu te dis expert en Genjutsu, mais tu n'as même pas su dire que c'en était un... Si ce n'aurait pas été toi, tu aurais fait la remarque.

Naoki - Tu crois franchement que j'aurais dirigé ma propre création sur moi en espérant que tu active un Katon ? Tu te souviens ? Je me suis fais attaquer le premier. Tu crois vraiment que j'aurais pris le risque d'ordonner aux loups de venir me bouffé en ne sachant pas si tu allais réagir ou non ? Si tu n'aurais pas fait de Katon, j'aurais été démasqué, puisque tu aurais vu que les morsures ne m'auraient rien fait. Non, moi je n'aurais pas pris ce risque.

Azumi - Tu l'as fait pour brouiller les pistes ! Tu savais très bien que je n'allais pas te regarder mourir sans réagir même si je te déteste et que je ne comprend pas pourquoi tu veux tant que j'échoue ! Depuis le début, tu fais tout pour me mettre des bâtons dans les roues !

Elle s'éloigna, elle savait qu'elle avait raison et elle allait retourner à Konoha avec les fleurs de Toge en disant qu'elle avait fait cette mission seule, ce qui était le cas.

Naoki - Je sais qui c'était.

Azumi se tourna vers lui au moment où elle allait arracher deux bocaux des mains de Vieille Peau. Elle le dévisagea un moment et lui fit un signe de la main pour lui faire savoir qu'il pouvait poursuivre.

Naoki - On nous a testé, Azumi. J'en suis sûr.

Azumi - Testé ? dit-elle. Qui nous a testé ?

Naoki - Le village ! Dis-moi, Azumi, qui t'as conseillé d'aller à l'hôpital ? Ce n'est pourtant pas l'endroit idéal pour proposer une mission, puisque les gens qui fréquente cet établissement sont malades.

La jeune fille plongea dans ses souvenirs et se souvint de qui lui avait conseillé de se rendre à l'hôpital.

Azumi - C'est le bibliothécaire. Mais c'est parce qu'il ne voulait pas que je passe la journée à rien faire qu'il m'a conseillé cette mission.

Naoki - Moi, c'est un garde de la porte nord qui m'a renseigné sur cette mission. Pourtant, jamais je ne l'ai rencontré et je ne le connaissais pas. Je me suis d'ailleurs demander comment il connaissait mon nom. Et pourquoi le bibliothécaire ne t'a-t-il pas offert de livres pour t'occuper ? N'est-ce pas son travail de conseiller des bouquins ?

Azumi - C'est parce que j'avais lu tous les livres disponibles...

En y repensant, il y avait encore beaucoup de livres qu'elle n'avait pas consulté.

Azumi - Mais où veux-tu en venir exactement ?

Naoki - Et bien, un genin, s'il veut faire une mission de rang D, doit se rendre à l'ordre des missions de son propre chef. Jamais il n'y a eu de mission accroché au babillard de l'hôpital. Si elle veut en proposer une, l'hôpital doit envoyer les renseignements à l'ordre des missions qui, de son côté, l'accroche à son propre mur. S'ils ont mis la mission là-bas, c'est pour que personne d'autre que nous la consultions. Tu ne trouves pas étrange qu'on nous ait tous les deux poussés à faire cette mission au même endroit et au même moment, alors que les chances pour que cela arrive sont minimes ? Je crois qu'on a demander au bibliothécaire et au garde de la porte nord de nous pousser tous les deux à se rendre à l'hôpital pour qu'on mène à bien cette mission sans que l'on sache, qu'en fait, on nous testait.

Tout cela était ridicule. Le village avait bien d'autres choses à faire plutôt que de passer un test ridicule à des Genins à peine sortis de l'académie.

Azumi - C'est beaucoup trop tiré par les cheveux. Je crois qu'il faut mettre cela sur la faute de monsieur Hasard, si tu vois ce que je veux dire.

Naoki - Non ! Azumi, réfléchit, bon dieu. Tu es une fille intelligente. Nous sommes deux Genins qui se débrouillent plutôt bien, vrai ? Nous sommes les meilleurs Genin de l'académie pratiquant le Genjutsu ?

Elle dû avouer que cela, c'était bien vrai.

Naoki - Donc, on nous pousse tous les deux au même endroit, au même moment, sachant pertinemment que nous exerçons dans le même domaine et que nous sommes très doués. Jusque là, ce n'est pas tiré par les cheveux, n'est-ce pas ? Et, laisses-moi te demander, Azumi, ce que cette mission a d'étrange.

La jeune fille réfléchit un moment. Il y avait plein de choses qu'une mission de rang D ne demandait pas habituellement. La première étant :

Azumi - On nous a permis de sortir du village avec très peu de surveillance.

Naoki - Exactement ! Et les gardes à la porte savaient très bien que nous allions nous présenter. Tu dois avouer, Azumi, que pour des gardes entraînés, ils se sont laisser facilement convaincre par l'authenticité du sceau que portait l'ordre de mission.

Azumi - Mais nous avions des restrictions !

Naoki - En effet, nous n'avions pas le droit de traverser une limite bien déterminée et nous devions transmettre un faucon au village à chaque jour. Seulement, comment auraient-ils put savoir que nous n'irions pas au-delà de la limite autorisée sans que personne ne nous surveille ?

Azumi - Tu veux dire que...

Naoki - Qu'on nous surveille depuis notre départ.
¸
C'était à son tour d'avouer qu'il avait raison. En y réfléchissant bien, tout avait du sens, même s'il était étonnant de constater tout le mal que les dirigeants du village s'étaient donnés pour les tester.

Naoki - Et puis, le faucon, tu crois vraiment qu'il sait rapporter des lettres ? Je crois plutôt que c'est ceux qui nous suivent qui l'on intercepté en voyant que le volatile ne faisait pas ce que nous lui demandions.

Azumi - Et les loups...

Naoki - Pour les loups, je n'ai jamais vu une illusion aussi réelle, Azumi. Seul quelqu'un d'extrêmement doué aurait put remarquer la supercherie. Et toi, tu l'as remarqué. C'était un autre test, Azumi. Ils voulaient voir si nous étions capable de distinguer le vrai du faux. Ils voulaient voir comment nous réagirions si cela se produirait. « Abandonneraient-ils les fleurs, c'est-à-dire, leur objectif principal, ou feraient-ils tout ce qui est en leur pouvoir pour les cueillir malgré la menace » ? Voilà ce qu'ils se disaient. J'en suis certain.

Azumi - Mais pourquoi...

Naoki - Pour voir si nous étions prêts à passer au niveau supérieur. Nous sommes les Genin les plus doués du village et ils le savent. Ce ne serait pas étonnant. De plus, ça demande moins d'organisation qu'un tournoi, tu ne trouves pas ?

***

Azumi s'endormit dans sa chambre à l'auberge de Testuyama à environ trois heures du matin. La nuit avait été longue et pénible. L'entraînement aux barrières mentales ne l'avait pas aider non plus. Vieille Peau était repartie chez elle et elle devait traiter la fleur de Toge pour que les deux shinobis puissent la transporter en toute sécurité. Elle en avait pour plusieurs heures, leur avait-elle mentionné avant de les quitter sur un sentier de terre battue. Ce qui laissait aux deux Genins le temps de se remettre de leurs émotions avant de reprendre la route pour leur village où ils pourraient enfin connaître la vérité sur le véritable but de la mission.

Ni Azumi, ni Naoki n'aperçurent la moindre ombre pouvant confirmer leur théorie. Tous deux croyaient avec une fermeté hallucinante qu'ils étaient victime d'un test créé par le village caché de Konoha, mais personne n'était sorti des bois pour leur avouer la supercherie. Personne ne s'était manifesté, au grand mécontentement d'Azumi, puisque s'ils étaient bien suivis, ceux qui se cachaient auraient dû entendre leur conversation sur la berge. Ils auraient su qu'ils savaient. Soit ils préféraient laisser planer le suspense jusqu'à leur rentrée au village, soit les deux Genins se plantaient carrément malgré tous les indices.

Mais alors, dans le dernier cas, qui avait lancé les loups à leurs trousses ? Peut-être était-ce Naoki qui ne voulait toujours pas avouer son imbécillité ? Ou peut-être était-ce une autre menace qu'ils avaient sous-estimé ? Si c'était le cas, alors pourquoi ladite menace ne s'était pas adressée à eux face à face ? Il y avait suffisamment de fleur de Toge pour tout le monde, ils auraient put partager.

Azumi fut victime d'un sommeil sans rêve pour se réveiller que très tard dans la matinée. Elle se leva, les yeux et les membres engourdis, puis se prépara à la vitesse d'une tortue pour aller prendre le dernier petit déjeuner qu'elle prendrait dans ce village. Le hall de l'auberge était calme, comme hier. Le patron continuait de laver à l'aide d'un torchon sale une vieux verre qui en avait abreuvé plus d'un. Elle commanda une omelette au fromage et fut vite servie. C'est avec appétit qu'elle termina son assiette.

Naoki n'étant toujours pas levé, elle décida de poursuivre son entraînement puisqu'elle jugeait que sa maîtrise de l'impérieuse volonté n'était pas assez parfaite à son goût. Elle se rendit dans le même champ que la dernière fois et pratiqua les signes incantatoires même si elle les connaissait sur le bout des doigts. La jeune fille travailla jusqu'à atteindre la perfection. Elle retourna à l'auberge où l'attendait son coéquipier, puis il remirent les clés au patron qui les remercia d'avoir choisit son établissement.

Azumi - Ce n'est rien, avait-elle répondu en tournant les talons, mais ne comptez pas sur moi pour revenir la prochaine fois que je passerai dans le coin, avait-elle chuchoté à Naoki, ce qui lui arracha un sourire.

Effectivement, la chambre était d'une piètre qualité. Jamais elle n'avait vu une auberge aussi mal entretenue. Mais il fallait tout de même accorder au pauvre homme qu'il faisait bien la cuisine. Ses repas étaient toujours savoureux et ils étaient vendus à un prix raisonnable. Toutefois, le portefeuille d'Azumi avait encaissée une gifle magistrale lors de ce séjour hors du village. Les dépenses seraient sans doute payées par le Konoha, puisque la jeune fille et son coéquipier s'était contentés des biens nécessaires et n'avaient pas abusés. Le sac sur le dos et les pieds prêts à une petite balade dans les bois, Azumi sortit de l'auberge la tête haute, son chien trottinant derrière elle.

Ils se rendirent chez Vieille Peau et toquèrent à sa porte. La pauvre avait travaillé toute la nuit pour leur remettre deux des sept fleurs qu'elle avait cueilli cette nuit là. Cette constatation était visible de par ses cernes qui rendirent son visage plus vieux qu'il ne le semblait déjà. La fleur de Toge était dans un petit bocal très bien vissé. Il était presque impossible de le casser, leur avait-elle dit. Azumi le mit dans son sac, à côté de sa carte du pays.

Azumi - Je vous remercie de nous avoir aider et nous sommes désolés pour les loups...

L'oeil de la dame tourna encore une fois dans son orbite gauche.

Vieille Peau - Oublions cela. Et j'apprécierais que vous ne reveniez jamais. Sauf bien sûr si vous trouver l'emplacement des plantes qu'il me manque. Dans ce cas, vous serez la bienvenu.

Azumi - Entendu, dit Azumi en souriant. Adieu.

Puis elle tendit la main et, enfin, Vieille Peau la serra.

La porte se referma et jamais les deux shinobis ne connurent son véritable prénom.

***

Sur le chemin du retour, les deux ninjas en apprirent un peu plus l'un sur l'autre. C'était comme si la découverte qu'avait fait Naoki sur le véritable but de la mission avait révélé à Azumi qu'il n'était peut-être pas aussi bête qu'elle le pensait. La jeune fille apprit que Naoki habitait le quartier riche de Konoha, tout comme Sakura et Cathi. Décidément, tous ses amis avaient beaucoup d'argent. De son côté, Azumi habitait chez Hakai et ce n'était pas l'homme ayant le plus de moyens financiers, même s'il s'en sortait pas mal, comparativement aux Îto qui eux était les plus pauvres que la konoichi n'ait jamais connu.

Le parcours se fit plus rapidement que la première fois, au grand mécontentement de la jeune fille puisqu'elle commençait à apprécier la compagnie de Naoki. Au loin, ils purent apercevoir les immenses portes du village ouvertes à cette heure de la journée. On pouvait voir de l'activité à l'intérieur de l'enceinte, ce qui rassura les deux Genins qui avaient du mal à s'habituer au village morne qu'ils venaient de quitter. L'odeur leur était familière. Comme il était rassurant de revenir enfin au bercail ! Et peut-être qu'ils sauraient bientôt si leur théorie sur le fameux test était exacte. Il serait dommage d'apprendre que la mission n'était en fait qu'une mission (C'était bizarre à dire...).

Pour le moment, il était temps de se dire au revoir avant de franchir le portail qui les séparait de leur lit douillet.

Naoki - Bon... soupira Naoki en se tournant vers sa coéquipière.

Azumi - Bon.

Ils se regardèrent, ne sachant trop s'ils étaient enfin copains ou s'ils se détestaient toujours.

Naoki - C'est l'heure de se séparer.

Azumi - En effet.

Elle força un sourire. Comment réagir ? Elle ne l'aimait pas. Ce n'était donc pas très triste.

Azumi - Bon, et bien, à la prochaine. Peut-être.

Elle tendit la main et il hésita avant de la serrer. Puis, elle prit les devant et entra au village, ne sachant trop quoi lui réservait l'avenir.

Test ou non, la mission était un succès.

Et c'était bien, c'était très bien. Elle était fière.

Fin



Session RP terminée.
Chapitre terminé.
Mission de rang D terminée.
Demande validation de : Rurou no Tate - Bouclier des Errances.
Demande validation de : Kinkyuunoishi - Impérieuse Volonté.
Reiko Kairi

Reiko Kairi


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    Azumi ( Niveau 21 )
    : +40% Bonus Inclus
    : +260 XP - Techniques validées
    : +1 Réputation

    : Une session pleine d'humour, de rencontres diverses et variées, et de paysages rondement bien décrits. Le maître mot de cette session était la cohérence et elle est parfaitement respectée. Merci pour ce texte de tout premier plan. C'était un réel plaisir de te lire et de regarder notre petite Hermione Konohéenne (Razz) évoluer en dehors du village ^^
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