| Sujet: (Dans le désert de Suna) Ou est Suna? Jeu 20 Mai - 20:23 | |
| Kensichi poussa un long soupir, et posa son sac. La nuit n’allait pas tarder à tomber. Un jour de plus. Cela faisait maintenant trois jours qu’il était entré sur les terres du Pays du Vent, et il n’avait toujours rencontré personne. Il s’assit sur un des multiples rochers qui jonchent les plaines venteuses encerclant le village de Suna no Kuni. Kensichi était fatigué, et, qui plus est, il était persuadé de ne pas être sur la bonne route pour rejoindre le village caché du sable. Le vieux marchand, qu’il avait rencontré à la frontière, lui avait dit - Pour aller à Suna ? Qu’est ce que vous voulez foutre à Suna ? Ca me sidère tiens, ça… enfin… Trois jours environ… Pour c’que j’en dis, moi…Sauf que trois jours après, Kensichi ne voyait nul part de traces du village. Il devait avoir dérivé, il croyait être trop au nord, mais n’était plus sûr de rien… Pour ne rien arranger, ses provisions, qu’il avait ramassées sur les derniers arbres fruitiers qu’il avait croisé, étaient à présent presque épuisées, et il ne lui restait qu’une feuille de papier ! C’est pas avec ça que je vais pouvoir écrire mon roman, moi…Kensichi eut un petit rire… Son roman… Il ne comptait plus le nombre de fois où il s’était assis à son bureau pour commencer « son roman »… Ces pathétiques manuscrits ne dépassaient jamais les cinq pages, avant d’être froissées, brûlées, ou, tout simplement, abandonnées… Le soleil se couchant sur le paysage inhabité du Pays du Vent était magnifique. Si beau, avec ses rouges et ses jaunes à vous faire croire que la vie était belle, que Kensichi le crut, et, lentement, sortit de son sac sa planchette de bois, son encre et sa dernière feuille… - Spoiler:
PERDU A SUNA
Le vent souffle et disperse les problèmes d’ici bas Les petites querelles, les soucis sans ampleur Il enlise mon regard du sable de Suna Et m’offre de l’espoir en une heure de malheur
Le soleil se couche, et lentement la nuit Prend sur le crépuscule, son bel ascendant noir Sa beauté me rend fort, et me permet l’oubli Des amères heures d’échec d’un certain triste soir
Quel poète inspiré, quel peintre de génie A créé le chef d’œuvre du désert du Vent Que ma présence profane, et que la nuit guérit ?
Mes oreilles, de ce souffle, captent le mugissement Est-ce là l’ultime musique, que je pourrais entendre ? Il y aurait bien pire… On ne fait pas plus tendre !
Kensichi rangea la feuille. Le dernier vers était pitoyable, mais il faisait trop noir pour le retravailler maintenant. Kensichi rangea son matériel. Il lui fallait maintenant se coucher et dormir. *Les vrais problèmes commenceront demain… J’ai intérêt à profiter du froid de la nuit. Je vais cuire sous le soleil, demain… |
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