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| [Mission D] - Shurikens à la volée | |
| | Sujet: [Mission D] - Shurikens à la volée Jeu 3 Mar - 5:41 | |
| Lorsqu’il ouvrit les yeux, les premières lueurs de l’aube déchiraient à peine le manteau noir de la nuit. Kitsuke se leva lentement du futon que Seiki lui avait installé dans la chambre d’ami. Il appréciait la jeune femme, sincèrement. A peine quelques semaines plutôt, alors qu’il était arrivé à Kumokagure dans ses vêtements sales et déchirés, le visage hâve de celui qui vient de parcourir une longue distance, elle était la première personne que le jeune homme avait rencontré, si ce n’est les deux shinobis qui l’avaient intercepté à quelques distances du village. Bien qu’il lui fut totalement étranger, Seiki Naru n’avait en rien jugé le voyageur, se montrant amicale d’une façon qui avait prise Kitsuke au dépourvu. Lui expliquant sa situation, le jeune kuméen fut mené devant les autorités régentes et accompagné à l’académie dans laquelle il s’inscrit. Après une visite de la cité qui les emporta au crépuscule, elle poussa même l’altruisme jusqu'à accueillir le jeune homme chez elle, lui offrant le réconfort d’un toit, le temps que sa condition se régularise.
Depuis lors, Kitsuke résidait dans la demeure de son amie qui chaque jour s’efforçait de combler ses lacunes en matière d’arts ninjas. S’il se révélait très habile en taijutsu et au maniement des armes, il avait tout à apprendre des autres disciplines qui composaient le bagage des shinobis.
Ce matin, comme à son habitude, il revêtit son hakama et son dogi avant de quitter la maison, laissant derrière lui une Seiki endormie. Hormis quelques commerçants bien matinaux, les rues du centre du village étaient vides. Il adressa une rapide salutation aux personnes qui le voyaient filer ainsi tous les matins, un sourire complice sur le visage. En trottinant, il se rendit, comme chaque jour, au terrain d’entraînement afin d’y pratiquer les exercices qu’il travaillait depuis sa prime jeunesse.
Une heure plus tard, il s’en revint chez Seiki, suant d’avoir exécuter les enchaînements complexes que son Maître lui avait transmis bien des années plus tôt. Seiki était levé. Les rideaux avait été ouvert et la lumière baignait chaque pièce de la maison.
[Kitsuke] – Seiki-chan ?
Un grommellement sourd lui parvient depuis la cuisine. Le jeune homme sourit. Elle qui se disait du matin…mais pas tous les jours…
[Kitsuke] – Je suis dans la salle de bain, si tu me cherches !
Un nouveau grommellement s’échappa de la pièce en guise de réponse.
Une fois dans la salle de bain, Kitsuke se dévêtit et lava ses habits trempés de sueur et maculés de poussière, avant de les laisser étendus pour qu’ils sèchent. Une douche rapide et froide, tonifiant ses muscles échauffés par ses exercices. Propre comme un sous neuf, il traversa le couloir jusqu’à sa chambre, une serviette serrée autour de la taille. Le jeune homme enfila une des tenues que lui avait fait acheter Seiki. Un pantalon noir en tissu et un haut de la même couleur qui épousait son corps comme une seconde peau. Il ajouta à l’accoutrement un veston beige qu’il n’attacha pas. Certes bien plus confortable que ses vêtements, Kitsuke ne parvenait quand même pas à se sentir à l’aise dans ces étoffes. Il releva ses cheveux haut sur sa tête et les noua en une longue queue de cheval noire aux reflets bleues lorsque la lumière les accrochait.
Lavé, habillé, il fila à la cuisine histoire de prendre un petit quelque chose à grignoter. Seiki s’était perdue dans la contemplation du fond de sa tasse à thé et ne semblait pas vraiment en état d’établir une quelconque conversation. Kitsuke saisit une des brioches fourrées posées sur la table et se délecta du goût sucré de la pâte d'haricot rouge enfermée au cœur de la brioche chaude et moelleuse.
Le jeune genin tenta de créer un dialogue qui ferait revenir son amie des abîmes où elle s’était égarée :
[Kitsuke] – Je dois accomplir ma première mission aujourd’hui.
…Silence.
[Kitsuke] – La multiplication des missions tient bon nombre des chuunins hors du village. On m’a donc demandé d’assurer l’entraînement aux shurikens des aspirants. Tu te souviens du jeune Junsuke ? Celui qui était là le jour de mon arrivée ? Avec son masque de ski ? Il sera probablement parmi eux.
La jeune femme maugréa une réponse qui fut parfaitement incompréhensible sans lever les yeux de sa tasse. Un sourire étira la bouche du garçon. Décidément, ce matin semblait être dur pour Seiki.
Il salua son amie et s’en fut vers l’académie où un groupe d’aspirants attendait patiemment le jeune professeur improvisé. C’était une première pour le genin et un honneur que de se voir attribué pareil responsabilité quelques semaines après son arrivée à l’académie. Car bien qu’il doive encadrer un entraînement aux shurikens pour les plus jeunes académiciens, il n’en restait pas moins novice dans l’art de la pédagogie. C’est ces idées plein la tête qu’il arriva devant la salle où les murmures joyeux indiqués la présence de ses élèves indisciplinés devant l’absence d’une figure autoritaire. Il prit une profonde inspiration avant d’ouvrir la porte de l’amphithéâtre. Alors que les visages se tournait vers Kitsuke, le silence reprit ses droits tandis que chacun adoptait une position attentive. Les yeux du jeune homme embrasèrent les bancs faiblement remplis, dénombrant le nombre d’étudiant à sa charge, une vingtaine, dont le jeune Kaminari Junsuke auquel il adressa un léger signe de la tête. Il prit place devant le tableau, face à l’assemblée.
[Kitsuke] – Bonjour à tous. Comme vous l’avez sûrement deviné, votre professeur n’est pas en mesure d’assurer ce cours. Je m’appelle Kitsuke Raïto et j’ai été choisi pour vous dispenser votre leçon du jour. Avant plus de précisions, je vous demanderai de me suivre jusqu’à l’aire d’entraînement aux shurikens dans le calme et la discipline.
Quelques minutes plus tard, le genin, suivi de sa petite troupe, arriva sur les lieux. Les élèves s’alignèrent devant lui, attendant avec un désir brûlant, la séance qui allait suivre.
[Kitsuke] – Bien ! La leçon peut commencer.
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| Sujet: Re: [Mission D] - Shurikens à la volée Mar 8 Mar - 4:45 | |
| L’apprentissage au lancer de shurikens était au programme des aspirants. L’on considérait que passé ce grade, chaque shinobi était rompu à cet exercice et possédait une réelle maîtrise de ces instruments, singulièrement familier à leur condition. Toutefois, il était évident que le niveau des ninjas n’était pas homogène dans cette discipline, chacun à même d’améliorer sa technique une fois les bases acquises à l’académie. Voilà le défi qui attendait Kitsuke en ce jour, enseigner cet art aux jeunes aspirants de Kumo.
Si les ninjas confirmés allaient s’entraîner à l’extérieur, une salle avait été réservée au sein de l’académie pour les cours. Située en sous-sol, la salle était immense. Au fond de celle-ci, une rangée de mannequin était alignée contre le mur. Depuis l’entrée, on pouvait voir qu’ils avaient souffert le passage de plusieurs promotions et le mur gardait les séquelles des shurikens qui n’avaient su trouver leur cible, marqué bien plus par la maladresse que par les affres du temps. Kitsuke fut heureux de constater que le nombre des mannequins dépassé celui de ses étudiants. Ils allaient pouvoir travailler individuellement, sans avoir à patienter que d’autres finissent leur série, pour, à leur tour, s’exercer.
Le jeune homme mena ses élèves au fond de la salle. Il leur demanda de patienter quelques instants, le temps qu’il aille chercher le matériel dans la pièce adjacente, l’armurerie. Pour des raisons de sécurité, les aspirants n’étaient pas autorisés à posséder leurs propres shurikens et kunais, plus dangereux pour eux-mêmes et pour les civils que pour les ninjas confirmés. S’ils souhaitaient s’exercer sur leur temps libre, les parents étaient invités à les accompagner, du fait qu’ils devaient eux-mêmes fournir les armes à leurs enfants. Quand il revint, les bras chargés d’étuis pleins, il pouvait lire l’impatience et l’enchantement dans les yeux des gamins devant lui. Leurs mines réjouies lui rappelaient avec nostalgie ce qu’il avait éprouvé quand son Maître, Kaoru Kusanagi, lui avait remis ses lames jumelles, les deux kodachis qui ne le quittaient plus.
[Kitsuke] – Voici les étuis contenant les shurikens, ce sont les mêmes que vos aînés possèdent. Chacun d’eux contient six shurikens qui sont rangés par trois sur deux rangs. Grâce à un ingénieux système de ressorts, les shurikens placés au fond de l’étui remontent lorsque le ninja utilise les premiers.
Bien qu’il se doutait que ses explications fussent inutiles, que les jeunes devaient avoir demandés ces choses maintes et maintes fois à leurs parents, Kitsuke prenait son rôle très au sérieux et ne voulait pas se voir reprocher quelques négligences que ce soient. Il continua donc ses interminables explications quand à la façon d’attacher l’étui à sa cuisse, de ne pas se tromper de côté selon que l’on soit droitier ou gaucher. En effet, attraper ses armes de l’autre côté pouvait posé des difficultés et des surprises qu’un combat ne pouvait permettre. Les jeunes têtes devant lui avaient perdu ce plaisir mêlé de désir qui les composait un peu plus tôt. Voyant l’attention générale décliner bien plus vite qu’il ne l’aurait cru possible, Kitsuke raviva la flamme d’excitation qui avait habité leur prunelles. D’une rotation fluide sur lui-même, il se saisit d’une étoile dans l’étui attaché à sa cuisse gauche et l’envoya en direction des mannequins derrière lui. L’inertie de son mouvement le ramena à faire face aux étudiants. Au vu des têtes qu’ils tiraient, l’arme de jet avait bel et bien atteint sa cible, de même que l’incrédulité de la plupart le confortait dans l’idée qu’il avait mis dans le mille.
[Kitsuke] – Bien ! Maintenant que vous retrouvez votre concentration, nous allons pouvoir commencer la pratique.
Il souriait de voir à nouveau tous les aspirants accrochés à ses lèvres et désireux de montrer leur talent au jeune homme qui les avait impressionné. Kitsuke ramassa les étuis posé à ses pieds et commença la distribution aux mains avides tendues vers lui.
[Kitsuke] – On se calme un peu, voulez-vous. Sachez que les étuis et les shurikens ont été comptés. Ils le seront de nouveau à la fin de la séance et je compte bien tous les récupérer.
Il accentua sa remarque d’un froncement de sourcils en voyant le mine déçue de certains. Ce n’était pas parce qu’il était jeune et nouveau qu’il allait se faire entourlouper par une bande d’aspirants.
[Kitsuke] – Que chacun prenne place devant un mannequin. Nous commencerons par lancer les shurikens un par un. Pour éviter tout accident, vous ne saurez autorisé à les récupérer qu’après que tous aient été lancés. Compris ?
Les étudiants grognèrent une approbation confuse avant de s’aligner face au mur, à quinze pas des cibles qui leur faisaient face. Kitsuke voulait les faire démarrer en douceur, ni trop loin, ni trop près. La distance lui semblait être la plus appropriée pour un premier cours.
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| Sujet: Re: [Mission D] - Shurikens à la volée Mer 9 Mar - 3:14 | |
| Kitsuke arpentait la salle dans le dos de ses étudiants concentrés. Loin de lui l’idée de les soumettre à une quelconque pression que ce soit, il observait seulement la technique de chacun d’eux, corrigeant ça et là un geste, une posture. Ils se montraient disciplinés, à son grand plaisir, ayant adopté un rythme qui les unissait dans l’effort. Les shurikens volaient de concert, produisant un sifflement presque lancinant ponctué du bruit sourd de l’impact dans le corps sylvestres des mannequins. La promotion semblait prometteuse car les déchets se faisaient rares.
Il s’arrêta quelques instants afin d’observer la performance globale, les aspirants s’apprêtaient à lancer leur derniers shurikens. Un mouvement, un cri, un sifflement… Les étoiles se fichèrent toutes sans exceptions dans leur cible. Aussi content que surpris, Kitsuke dénombra le nombre de shurikens gisant à terre ; dix-huit mannequins, six lancés, et seulement onze échecs. Le jeune professeur tapa dans ses mains pour sortir les jeunes shinobis de leur concentration métronomique. Il se retournèrent vers lui avec une légère hébétude peinte sur le visage.
[Kitsuke] – Approchez, s’il vous plaît !!
Les élèves vinrent former un large arc de cercle autour du jeune homme, attendant patiemment les paroles qui allaient suivre. Kitsuke les dévisagea tous, un à un, avant de laisser apparaître un franc sourire.
[Kitsuke]- Sur les cent huit shurikens qui ont été lancés, quatre-vingt dix-sept ont atteint leur cible. C’est un ratio plus qu’honorable pour des aspirants et je vous en félicite.
Les faciès s’illuminèrent, et quelques exclamations de joie éclatèrent. Le kuméen les laissa pleinement apprécier leur euphorie, riant avec eux devant l’étalage démonstratif qui avait gagné la salle. Un sourire toujours accroché aux lèvres, il les intima au calme.
[Kitsuke] – S’il vous plaît, s’il vous plaît.
Leur ardeur s’estompa doucement bien que les yeux brûlaient encore de la flamme de la victoire. La main timide d’une jeune fille se leva lentement. Kitsuke lui fit signe de poser sa question, ne sachant pas vraiment quelle demande elle allait formuler.
[ ???] – Sensei… ?! Est-ce que vous encadrerez tous les cours ?
La surprise le cueillit comme un coup de poing. Il resta muet sous le coup de la stupeur. Que fallait-il faire ? Il ne pouvait pas s’engager sans en avertir l’administration et les professeurs titulaires de l’académie, et malgré le sentiment que cette déclaration avait éveillé en lui, il ne voulait pour rien au monde donner de faux espoirs aux aspirants. Kitsuke sortit de ses pensées pour trouver ses élèves figés devant lui dans l’attente d’une réponse qui ne venait pas.
[ ???] – Sensei ?
Il déglutit lentement. Ne sachant que répondre, il choisi de rester vague, tant pour respecter leur confiance et leur enthousiasme que pour ne pas prendre une décision qui ne lui revenait pas.
[Kitsuke] – Et bien…je ne sais que dire… Je suis flatté que vous m’appréciez autant, mais comme vous le savez je ne suis là que pour remplacer votre professeur qui est en mission pour le village. C’est une décision qui ne m’appartient pas et je ne peux vous en faire la promesse. Sachez cependant que je serais très heureux de poursuivre l’encadrement de vos cours, en matière de fondamentaux du taijutsu. Etant moi-même encore étudiant, je n’ai ni les compétences ni les connaissances pour vous inculquer des enseignements plus poussés.
Cela le peinait de débouter leurs espoirs mais il n’avait d’autres options pour le moment. Alors que certains expiraient des soupirs malheureux, les autres laissaient transparaître une franche déception qui pinça au cœur le jeune homme. Il leur devait d’être franc et c’est ce qu’il avait fait même si cela avait jeté un froid après tant de rires. Ce qui le fit réagir, ce fut les bribes d’une conversation murmurée entre deux des aspirants.
[ ???] - …te l’avais dis…C’était bien trop beau pour continuer…Pour une fois qu’on a un sensei sympa, il faut que ce soit pour un remplacement….
[ ???] – Ouais, la prochaine fois, ce sera pas pareil avec l’autre…
Il s’interrompirent quand ils virent Kitsuke les écouter. Après cela, il allait de soi que la déception et la démotivation rendraient le cours moins fertile. Le jeune gennin trouvait bien dommage que la séance finisse ainsi après tant de bonnes choses. Les aspirants avaient montré de réelles capacités et il s’en voudrait de voir leur travail terni par sa bêtise. Réfléchissant à toute vitesse, il trouva un compromis, une solution qui ne l’engageait pas mais qui pourrait motiver les étudiants à coup sûr.
[Kitsuke] – Allons, allons… Finissons le cours avant de reparler de tout cela.
Devant la moue dubitative de l’intégralité des aspirants, il compris qu’il allait définitivement les perdre s’il ne se montrait pas plus convaincant. Ainsi soit-il, il joua sa dernière carte, son ultime atout.
[Kitsuke] – Très bien jeunes gens. Je vous propose un marché. Vous allez ramasser vos shurikens et faire une nouvelle série de lancés. Si vous parvenez à mettre plus de quatre-vingt dix-sept shurikens dans les mannequins, je ferais une demande au doyen de l’académie pour encadrer les futurs séances. Il ne tient qu’à vous d’accomplir cette performance. Qu’en dites-vous ?
Les jeunes ninjas se figèrent un bref instant en échangeant des regards entre-eux, un sourire naissant au coin des lèvres. Ils firent face à leur professeur avant de s’exclamer d’une seule et même voix :
[ ???] – Oui Sensei !!!
C’est avec une assiduité renouvelée qu’ils s’employèrent à emporter le défi qui leur était fait. En son for intérieur, Kitsuke se félicitait. Il avait réussi à faire naître un feu d’une étincelle, soufflant sur les braises de leur envie qui ne demandaient qu’à être raviver.
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| Sujet: Re: [Mission D] - Shurikens à la volée | |
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