C'était un de ces jours brumeux de Kiri. L'genre d'jour où les gens reste pas dehors, et marche tête basse pour se cacher d'leur destin. On m'a confié une affaire. Pas banale qu'on m'dit. J'réponds qu’j’ai l'habitude.
Y a un déclic. La flamme d’mon briquet s’anime et viens chauffer le bout d’ma cigarette. Une marque de merde, qui encrasse les poumons et m’fais perdre chaque jours un peu plus d’mon espérance de vie. Mais s’pas mon problème le plus immédiat.
D’vant moi, d’l’autre côté d’mon bureau, une jolie jeunette. Elle semble vraiment inquiète. J’lui demande d’quoi il en retourne. Elle me répond, ses lèvres formant les mots avaient l’effet de mouvement hypnotique sur moi.
…

Trouver un chargement de carottes lunaires disparues.
Je suis passé à "ça" d'avoir une carrière dramatique...

Liori rejeta le manga au scénario douteux sur la table basse où il l’avait trouvé.
Il se trouvait dans une sorte de petite salle d’attente, en compagnie d’un étudiant et d’autre chose qui restera dans l’anonymat. Ils s’étaient présentés l’un à l’autre mais Liori avait déjà oublié son nom. Chuo, Suo… Chou ? Bref, ils attendaient dans cette pièce pour une raison qui était encore inconnue à Liori.
Comment ils étaient arrivés ici. Et bien…

Liori s’était rendu de bon matin à l’académie. Il comptait suivre un cours dans l’amphithéâtre de médecine –Il avait entendu parler d’un cours concernant technique qui lui semblait intéressante-, mais en chemin il était passé pour son plus grand malheur devant la salle d’assignation des missions, qui était étrangement vide. Poussé par un accès de curiosité inhabituel, il était tombé dans un odieux piège.
A peine avait-il passé la porte qu’une main gigantesque s’était emparé de lui et l’avait trainé hors de la salle. Il s’était bien sur débattu, surtout lorsqu’il avait entendu la voix de l’être à qui appartenait cette main dire –avec un accent nasal et lent, du genre barbare diminué mentalement- « Vous serez parfait pour mission ! ». Il n’avait pas pu résister et avait constaté qu’il n’était pas le seul à avoir était attrapé pour « participer » à cette mystérieuse mission.

C’est ainsi que lui et Shuo s’étaient tout les deux retrouvés dans cette salle, avec deux portes comme seules issues. L’une pour l’instant fermé, et l’autre gardé par un mastodonte qui aurait fait passer Takeo pour un gringalet. La fuite n’était pas une option, et les deux genins se voyaient contraint d’attendre pour connaître leur sort…

La porte s’ouvrit alors, et un individu en armure rentra. C’était un Sunéen. Liori était sur de l’avoir déjà croisé, mais ça lui paraissait lointain. Avant qu’un des deux Kiréen présent ne puisse réagir. Il se mit à parler.

[Sakré] – Bieeeeeeenvenue ici ! Vous avez fait une erreur en vous approchant trop prés, car je peux boire le sang !
Mais ce n’est pas grave ! On m’a volé des caisses de Carotte Lunaire, et vous allez m’aider à les retrouver ! (Liori sentit une soudaine envie de pleurer le gagner)
Et bien sur les chats sont des connards ! Pas vrai Osa ?

Le mastodonte explosa littéralement pour laisser place à un Osa sanguinolent ! Et avec un masque plus souriant que jamais.

[Osa] – Tout à fait ! Un peu comme les Sunéen !
EH, Liori, ce ne sont pas des hémorroïdes que j’ai, tu veux voir !

Il commençait déjà à baisser son bermuda pour montrer ces choses qui n’étaient pas des Hémorroïdes. Alors, Liori fit la seule chose qu’il pouvait faire. (Surtout qu’il était maintenant enchainé).

[Liori] – NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

Et il se reveilla en hurlant.


Liori, tu vas bien ?

[Liori] – Absolument pas !

Et c’était bien vrai.
C’était décidé, il ne toucherait plus jamais à une coupe de Saké de toute son existence… Ou du moins avant de se coucher.
Il avait passé une très mauvaise et courte nuit, principalement à cause d’Osa qui était surexcité depuis qu’il savait que ses douleurs rectales étaient due à autre chose que de banales inflammation. Plus sa joie grandissait, plus les nuits étaient courtes, et plus les menaces en tout genre pleuvaient. Bref, Liori s’était endormi à bord de l’embarcation dans laquelle il se trouvait, à cause d’une nuit trop courte, et il avait fait un magnifique cauchemar à cause d’un peu de Saké qui passait mal, même plusieurs heures après son ingestion, et de son mal de mer.

Pour le moment, le Genin reprenait ses esprits en se concentrant sur le ciel et ses moutons blancs. Il voulait à tout prix éviter de penser qu’il flottait sur une coquille de bois qui pouvait céder n’importe quand, pour n’importe quoi.

[Liori] – On est bientôt arrivé… Non ?

Il avait posé la question à Shuo qui se trouvait en face de lui.
Car son rêve avait une part de vérité. Les deux garçons avaient accepté une mission de rang D, demandant l’intervention d’au moins deux shinobis ou étudiants, ils s’étaient donc retrouvés ensemble. La mission semblait assez simple sur le papier, ils devaient remplacer deux employés d’un des armuriers de Kiri pour aller chercher des « fournitures » pour le magasin.
Une mission sans grande difficulté donc, mais qui demandait tout de même un sacré trajet. Ils devaient se rendre à l’écart du village pour rejoindre un forgeron qui vivait à l’écart de la civilisation. Et bien évidement le moyen le plus rapide et le plus économique pour rejoindre son atelier était de remonter un des influent du principale fleuve du pays à bateau. L’estomac de Liori s’était retourné de joie à cette nouvelle.

Pour le moment, ils devaient donc se rendre à la forge avec quelques un des employés de l’armurerie pour prendre la commande du marchand. Ensuite, il devait redescendre cette magnifique étendu d’eau, pour revenir à leur point de départ. Là ils devaient à nouveau charger les marchandises dans un chariot qu’ils mèneraient ensuite au magasin, où ils devraient encore une fois déplacer tout ce qu’ils auraient porté jusque là.

Finalement, Liori commençait à se dire que cette mission allait être terrible.

L'eau était calme autour de la barque qui traçait les flots des eaux calmes entourant Kiri. Cette mission, c'était un peu une pochette surprise.Et je détestais les pochettes surprise. Le premier truc que j'en avais sorti, c'était un approvisionnement dans une armurerie paumée. Pourquoi aller se perdre dans les mangroves du pays de l'Eau alors que beaucoup d'autres armuriers officiaient dans des zones plus accessibles? Ils devaient vraiment désirer occuper les jeunes désoeuvrés, dans ce bureau de missions. La deuxième surprise de cette pochette, c'était Liori. Il était maintenant assis à l'avant de la barque. Enfin, avachi était le mot exact. Il dormait , une flasque de saké vide serrée dans sa main, et un manga au titre stupide posé sur le banc devant lui.

-Les enquêtes d'Ebisu, tome 1: L'affaire des carottes lunaires.-

Il avait l'air d'avoir abusé du saké. Je n'y avais pas touché, je savais très bien qu'une coupe m'étendait raide mort, cuit comme un homard à la vapeur... J'avais donc refusé son aimable proposition. Désormais, il s'agitait en dormant, et marmonait tout bas. Je ne comprenais rien, mais son cauchemard avait l'air terrible... Je le secouai doucement, en demandant:

-Liori, tu vas bien?

Se réveillant instantanément, il se frotta les yeux, puis me hurla à la figure:

-Absolument pas!

Je me reculai, rebuté par l'odeur de saké émanant de Liori. Les employés de la forge pagayaient avec force et vigeur. La barque fendait les flots. Et Liori semblait barbouillé.

-On est bientôt arrivés... Non?

-Euh... Je ne sais pas si tu auras le temps de décuiter... Plus qu'un canal à remonter.

L'air attéré de Liori me fit comprendre qu'il avait une bonne geule de bois. Je reportai mon attention sur le paysage qui défilait autour de moi. La mangrove était verte, d'un vert foncé, un vert magique, mais qui me pressait de toutes parts. Sombres. Je décidai de regarder vers l'avant de la barque. Au loin, on pouvait distinguer une espèce de masure minuscule posée sur quelques centimètres de terre. Liori aussi l'avait remarqué, et était apaisé. Comme pour confirmer mes soupçons, un des rameurs m'adressa la parole:

-Voici la demeure du maître armurier Kumamoto. Nous toucherons terre d'ici une vingtaine de minutes.

Je le remerciai d'un signe de tête, puis repris mes songes rêveurs, en attendant de toucher terre. Les couleurs se mélangeaient dans mes yeux. Elles redevinrent nettes quand la secousse occasionnée par la barque heurtant la rive se répercuta dans l'embarcation, me réveillant au passage. Liori avait l'air tout à fait remis de sa mauvaise nuit doublée de son mal de mer. Je me mis rapidement debout. Les deux rameurs étaient rapidement descendus de la barque, et avaient déjà gagné l'intérieur de la demeure du maître armurier. De loin, elle ressemblait à une maison troglodyte. De près, elle avait plutôt l'air d'une fabrique gigantesque aux fourneaux emplis de vapeur. Des bruits de fer martelé résonnaient dans le silence de la mangrove. Je me levai rapidement, essuyant la poussière qui avait recouvert ma veste, puis je pris pied sur le sol ferme. Je regardai Liori qui avait l'air prêt lui aussi.

-Bon... Ben, je te suis alors?

Vu que Shuo était occupé à regarder le paysage entourant l’embarcation, l’estomac de Liori jugea utile de le détourner de son observation intensive du ciel vers celui de l’eau. Bien évidement, cette observation était troublé par de violent haut le cœur, et un rejet de nourriture à moitié digéré.
C’était les poissons qui allaient être content.
Finalement, au bout de plusieurs minutes à observer un cours d’eau qui renvoyait une image confuse du Satsubatsu, ce dernier commença à se sentir mieux. Peut être étais-ce due au fait qu’ils allaient bientôt accoster –enfin Shuo avait dit un canal, et ces chose la étaient diablement longue-, ou plus simplement à celui que son estomac était maintenant vide.
Finalement, le bateau heurta la terre ferme, et Liori fut le premier à sauter à terre, s’étirant de tout son saoul, et se retenant d’y sautiller gaiement tout en l’embrassant. Oui, il aimait la terre ferme, solide et stable.

[Shuo] – Bon... Ben, je te suis alors ?

Liori le regarda, avant de se tourner vers le bâtiment. Visiblement les employés qui les accompagnaient étaient déjà rentrés dans la forge.

[Liori] – Et bien allons y.

Ils se dirigèrent donc dans la forge, d’où provenait des le bruit de multiples marteaux travaillant le métal encore chaud. Ils pénétraient devant l’imposante bâtisse qui semblait plus tenir d’une usine que de la petite forge dans la prairie. Ils faisaient une chaleur étouffante dans le bâtiment, et pourtant il ne se trouvait que dans une petite salle qui semblait bien aéré. Sans doute une salle à manger, vu le nombre de table qui s’y trouvait. Les deux apprentis ninja se rendirent auprès des employés de leur employeurs, qui discutaient avec un homme puissamment musclés et grignotant une carotte. –Cette vision provoqua un frisson chez Liori-.

[Forgeron] – Tiens, Quoi d’neuf les Jeunes ?

Voyant que tout le monde semblait être là, il fit signe aux personnes en présence de le suivre. Tout en expliquant qu’ «ils» avaient réussit à faire la grosse commande demandé par l’armurier, qui répondait au doux nom de himono, en un temps record, il conduisit le groupe à l’extérieur des forges, et les mena à un entrepôt se situant sur le flanc gauche du bâtiment. Leur guide déverrouilla le verrou fermant la porte au moyen d’une clé qu’il portait autour du cou, avant de pousser la large porte dévoilant l’intérieur de cette zone de stockage.
Des caisses de taille variable –Allant jusqu’au haut des genoux du Satsubatsu pour les plus petites, et faisant une trentaine de centimètre de plus que lui pour les plus grandes- et marqués de croix rouge se trouvait à l’intérieur.

[Forgeron] – Tous c’qui s’trouve là appartient à votre patron.
J’vous souhaite de bien vous amuser, moi j’dois retourner bosser.

Il ponctua sa déclaration en croquant joyeusement dans sa carotte, et reparti.
Liori se retrouva rapidement avec deux caisses sur les bras, qui bien que petites pesait leurs poids. Il devait faire l’allé retour jusqu’au bateau, et par bonheur le terrain était en pente et glissant. Liori fit de son mieux pour redescendre jusqu’au bateau sans se ramasser lamentablement. Il y réussit à grand renfort de jurons contre le terrain traitre, troué, et glissant.
Il posa les deux caisses sur à ses pieds, et les tandis une à une à l’un des employés resté sur le bateau. Tandis que ce dernier placé cette caisse, Liori remonta jusqu’à l’entrepôt pour reprendre d’autre caisse de ce genre.
Au bout de deux allé et retour l’entrepôt fut vidé des plus petites caisses et Liori dû donc s’attaquer à l’une des plus grande. Voyant Shuo qui revenait du bateau, il lui demanda un coup de main.

[Liori] – Tu m’aides ? Je prends le haut.

La mission se révélait plutôt ennuyeuse. Charger, décharger des caisses. Je venais presque à en regretter le manga vaseux de Liori. Des carrotes lunaires. Elles, au moins, m'auraient un peu plus diverti que ça. Les bruits de la forge commençaient à me taper sur les nerfs. A coup de marteaux de forgerons d'ailleurs. Les plus petites caisses avaient entièrement été chargées sur la barge. Elles devaient contenir des marchandises de moindre valeur, telles que des kunaïs ou autres senbons au rabais. Enfin, pas si au rabais que ça. Une chose était sûre. Chez cet armurier, les soldes devaient être aussi fréquentes que la neige en été, et la moindre marchandise valait deux fois le prix qu'elle coûtait ailleurs. Mais elle devait aussi être de très bonne qualité. J'avais vu les trois apprentis du maître armurier de Kiri tester les lames, et leur tranchant avait eu pour effet de pénétrer profondément une souche de bois dur comme de la pierre. Liori n'avait pas eu l'air de s'être intéressé à la démonstration. Et désormais, il m'appelait pour aller l'aider à porter une des quatre grandes caisses.

« Tu m’aides ? Je prends le haut. »

Sur le coup, il me vint une réflexion fort inintéressante. Liori était un ninja. Et Liori devait donc, en théorie, savoir effectuer un clonage en règle. En théorie, car moi je ne le pouvais pas...

« Ok. Je vais me briser le dos... »

Nous saisîmes alors la caisse, qui, il fallait l'avouer, pesait son poids... Elle contenait probablement de nombreux équipements bien encombrants, tels que des katanas, voire des kusari gama... Et, puisque c'était fréquent durant cette mission, me vint une nouvelle fois à l'esprit une idée stupide. Si la caisse s'ouvrait, c'est moi et moi seul qui me faisais percer de toutes parts. Un katana dans le pied, un autre dans les yeux... C'est avec soulagement que je déposai la caisse sur le pont de la barge. Et c'est avec tristesse que je repris le chemin de l'entrepôt.

« Plus que trois, tiens bon Liori! »

Trois caisses,et une réflexion sur l'utilité d'un bunshin plus tard, nous nous retrouvâmes à nouveau à bord de la barge. Cette fois , le voyage allait être bien plus rapide, malgré le chargement. Nous naviguions dans le sens du courant. Malgré tout, l'ennui se fit sentir au bout d'une dizaine de minutes. Contempler les flots était certes sympathique, mais ce n'était pas très édifiant, ni d'ailleurs très divertissant. J'eus alors quelques pensées pour la vie que j'avais abandonnée, pour celle que je menais désormais. Des kimonos soyeux, des habits de luxe, une nourriture abondante... Une vie princière...Tout était pourtant si agréable, dans la grande demeure au bord de l'eau. Un long cours d'eau qui se jetait dans la mer, et qui traversait toute l'île. La ville construite sur ses rives avait rapidement développé un commerce florissant. Enfin, jusqu'au conflit avec les Sui... Depuis, tout ce que je possédais avait été anéanti, et avait disparu avec mon ancien être. Disparu, et enterré, enfui avec la boîte contenant le kunai à l'emblème de tomoé. Je me tournai vers Liori. Il était posé bien tranquillement, à l'avant de la barge, et , pour passer le temps , s'intéressait aux aventures follement passionnantes d'Ebisu, et de son chargement de carottes lunaires disparues. J'hésitais à le troubler dans sa lecture, d'autant qu'il paraissait très tranquille. Une question me taraudait, mais je n'osais pas la lui poser. Je me décidai enfin à le déranger.

« Eh, Liori? »

Il tourna la tête vers moi, levant les yeux de son navet.

« J'avais une question à te poser, enfin, si ça ne te dérange pas. Tu vis depuis toujours à Kiri? »

J'attendis sa réponse avec impatience, alors que la barge filait sur les eaux claires.

[Shuo] – Plus que trois, tiens bon Liori !

Liori n’eut aucun mal à caché la l’intense joie qu’il ne ressentait pas à ce moment là.

[Liori] – C’est tout ?

C’était vraiment trop peu. Liori avait les bras et le dos douloureux –rien d’inhabituel en somme- mais il aurait voulu retarder l’inévitable aussi longtemps que possible. Et les trois caisses n’étaient pas suffisantes pour lui.
Lui et Shuo se remirent donc au travail, et transportèrent les caisses restantes jusqu’au bateau, où les employés les manipulaient pour les y ranger. Au second aller retour, Liori en apprit enfin un peu plus sur le contenu de leur encombrant chargement. « Des trucs piquant et tranchant ». Si le Satsubatsu n’avait pas eut les mains prises, il aurait volontiers jeté à l’eau celui qui lui avait donné cette réponse.

Finalement, ce qui devait arriver arriva, et toutes les caisses furent charger.
Le moment qu’appréhendait Liori était venu.
Après avoir souffert du poids des caisses, il allait devoir poser les pieds sur cette coquille de noix et subir la fureur de son estomac.

Cependant, Liori n’allait pas se laisser faire comme cela ! Armé de l’horrible manga qu’il avait emprunté à Osa –Enfin, il lui avait ordonné de le lire, et il avait eut un argument de choc- , Liori était prêt à affronté le déchainement des eaux calme du fleuve. Même s’il préférait revenir à la nage que sur le bateau…
Il s’installa à l’avant de leur fier navire, et pria pour un voyage rapide. Puis il se plongea dans la lecture du manga, qui il l’espérait serait assez passionnant pour détourné son attention de l’eau et empêcher une rébellion de son estomac.
…
Il tourna une page.
…
Il tourna une autre page.
…

[Liori] – *Mais c’est quoi cette meeeeeeeeeeerde !*

Liori voulait ranger l’horrible bouquin… Mais il ne pouvait pas se résoudre à détacher les yeux des pages en noir et blanc. S’il le faisait il savait que son mal de mer reviendrait au galop, sauf s’il pouvait s’occuper l’esprit. Mais vu ce qu’il y avait à disposition ici pour le distraire c’était peine perdu…
Enfin, il avait aussi la solution de sortir le carnet de son père pour le lire. Mais il se rappela bien vite que comme un idiot il l’avait oublié chez lui, ce qui d’ailleurs rendait ce voyage encore plus inconfortable à ses yeux. Maintenant, il avait peur de voir son mal de mer revenir, et il s’inquiétait maintenant pour son carnet. Et si quelque chose se passait et que son carnet disparaissait ?
Il savait que c’était une peur totalement irrationnelle, mais maintenant il ne pouvait s’empêcher de la ressentir.

Il se replongea alors dans l’horrible manga afin de se calmer…

Ce fut Shuo qui le tira de son horrible lecture, et il l’en remercia grandement.

[Shuo] – Eh, Liori ?

Liori releva donc la tête vers lui, se demandant ce qu’il voulait.

[Shuo] – J'avais une question à te poser, enfin, si ça ne te dérange pas. Tu vis depuis toujours à Kiri ?

Il posait cette question car il avait remarqué le pied marin de Liori ou quoi ? Enfin, ça n’empêcha pas le Genin de lui répondre.

[Liori] – Oui, mon clan s’est installé au village il y a plusieurs décennies, donc il est normal que j’y soit né.

Il se tut et attendit que Shuo continu. Mais il ne semblait pas vouloir le faire.
Pour une fois, cela agaça Liori. Bien qu’il n’aimait pas vraiment parler aux gens extérieurs à son clan –en fait, il n’aimait pas les entendre parler- cette fois il souhaitait le contraire. Une conversation avec son partenaire pourrait s’avérer plus divertissante que ce foutu manga. C’est donc Liori qui poursuivit.

[Liori] – Tu me poses cette question à cause de mon mal de mer ?
Ou bien parce que tu n’es pas originaire du village ?

Heureusement que Liori avait répondu. J'avais tout d'abord écouté sa première réponse avec intérêt. Puis j'attendis qu'il poursuive. Lui aussi semblait attendre que je prenne la parole. Comme je n'en faisais rien, il continua sur le même ton:

« Tu me poses cette question à cause de mon mal de mer ? Ou bien parce que tu n’es pas originaire du village ? »

La question de Liori me fit tout d'abord rire. Il avait sûrement cru un moment que je me moquais de lui à cause de son mal de mer. Comme si je n'avais que ça à faire d'un voyage long et complètement blasant... Je me décidai de lui répondre sans pour l'instant évoquer les détails de ce passé déjà oublié...

« Eh bien... Pas vraiment. Je suis originaire d'une île paumée, que personne ne connaît, ce qui n'est pas si mal d'ailleurs... »

J'observai une pose rhétorique. Ces poses permettaient de laisser un peu en suspends la disscussion. Une fioriture inutile, mais ça m'amusait.

« Une île si perdue que ce sont les seigneurs locaux qui se partagent le pouvoir et les terres. Enfin, les bouts de terre. Deux villes, un port, et une Route de commerce. Un monde en miniature. Avec ses batailles, ses problèmes. Mon clan a été battu par nos rivaux. Qui ont recouru à des ninjas renégats... Bref, c'était la fête au village. On arrive bientôt. »

Je n'aimais pas évoquer ce passé stupide que je dissimulais sous des couches d'amnésie simulée. Au ton que j'avais employé à travers mes derniers mots, nous savions tous deux que la disscussion avait été très courte. Qu'elle touchait déjà à sa fin. Je reportai mon attention sur les mangroves silencieuses. La journée touchait à sa fin, mais il faisait encore jour. Je m'allongeai, et piquai un léger somme pour me remettre du transport de ces lourdes caisses.
A peine avais-je eu le temps de profiter de mon sommeil que Liori me secoua, me faisant signe que nous arrivions. J'ouvris les yeux. En effet, le grand port de Kiri se dressait devant nous. Il avait surgi de la brume qui tombait le soir comme un navire fantôme. Les pontons de bois vermoulu grinçaient, ballotés par les eaux peu calmes du village de la pluie... Une ambiance sombre planaît sur le village, ces temps-çi. Nous mîmes pied à terre, nous préparant à rentrer chez nous, quand un des assistants nous héla avec vigeur:

« Hé, les mômes! La charrette arrive dans quelques minutes, restez, vous allez nous aider à décharger! »

Les mômes... Il nous avait appelés les mômes. Pourtant, nous n'étions pas si vieux que ça. Liori avait déjà une quinzaine d'année, et j'approchais de mes dix-huit ans. Préférant faire abstraction des termes employés par l'apprenti forgeron, nous atendîmes sous la pluie qui, pour changer, avait décidé de reprendre à notre arrivée. Je me dirigeai vers un porche non loin de nous, et fus très vite rejoint par Liori et les deux forgerons. Evidemment, la charrette avait du retard. La pluie redoublait de vigueur, et j'entendis Liori marmoner quelque chose suivi d'un grognement, qui ressemblait à peu près à:

« Avec un chargement de carottes lunaires, ça aurait été moins lourd à décharger... »

Je me retins de rire. J'aurais aussi bien aimé que les caisses soient moins lourdes... Mais il n'en était rien. La charrette décida enfin d'arriver, et je m'aperçus avec soulagement qu'elle disposait d'un toit en toile. Le cocher nous fit signe de charger. Nous nous aventurâmes sous la pluie drue. Je fus mouillé en autant de temps qu'il m'aurait fallu pour prononcer le titre du manga navet de Liori. Comme par hasard, les caisses étaient restées à découvert, et étaient glissantes. J'empoignai une des plus petites tandis que Liori faisait de même. Les assistants saisirent une des quatre grosses. Premier voyage accompli...

Quelques dizaines de minutes humides et fatiguantes plus tard, tout fut chargé dans la charrette, puis nous partîmes, enfin à l'abri, en direction de l'armurerie...

Shuo rit à la question de Liori, avant d’adopter une attitude plus sombre pour parler de lui.

[Shuo] – Eh bien... Pas vraiment. Je suis originaire d'une île paumée, que personne ne connaît, ce qui n'est pas si mal d'ailleurs...

Il y eut une pose, un vide entre les paroles de l’étudiant que le Genin n’avait pas envie de remplir, et il se contentait donc d’attendre que son compagnon poursuive son histoire, qui de toute évidence allé être triste à pleurer.

[Shuo] – Une île si perdue que ce sont les seigneurs locaux qui se partagent le pouvoir et les terres. Enfin, les bouts de terre. Deux villes, un port, et une Route de commerce. Un monde en miniature. Avec ses batailles, ses problèmes. Mon clan a été battu par nos rivaux. Qui ont recouru à des ninjas renégats... Bref, c'était la fête au village. On arrive bientôt.

Finalement, Liori avait eut tort. Shuo n’était pas du genre à s’étendre de façon mélancolique et inutile sur les événements passés, et il était capable de résumer sa vie de façon simple et rapide. Le Satsubatsu commençait à apprécier de plus en plus l’étudiant, surtout avec la fin de sa réplique, qui en prime de détourner le sujet, mettait Liori de bonne humeur.
Shuo se décida à piquer un petit somme, et Liori en profita pour discuter tranquillement avec sa mère, ou plutôt écouter une de ses histoires. Le genre de conte qu’elle lui racontait quand il était plus jeune avant d’éteindre les lumières et de le laisser dormir. C’était le genre d’histoire qui le fascinait toujours, même du haut de ses quinze ans. Non pas l’histoire en elle-même, mais ce qu’elle lui permettait de revivre encore et encore. Les moments qui avaient subitement disparus neuf ans auparavant. Il revoyait ses parents, ils pouvaient à nouveau les sentir prêt d’eux…

Le reste du voyage se passa plus rapidement que Liori ne l’avait pensé, et il pouvait déjà apercevoir les contours d’une partie du port de Kiri à travers la brume qui s’était levé. Il secoua légèrement Shuo par l’épaule, qui se réveilla presque aussitôt. Sa sieste avait semblait être plus agréable que celle du Genin lors de l’aller. En revanche elle avait était bien plus courte.

Leur fier navire accosta et les deux shinobis sautèrent à terre. Cependant, ceux qu’ils avaient accompagnés les retinrent encore. Leur mission n’était pas finit. Liori ne s’offusqua pas du terme employé par le simple employé du marchand, simple figurant condamné à apparaître uniquement le temps d’une mission dans la vie de Liori, qui ne retiendrait jamais son nom. Figurant, c’était un boulot ingrat.
Ce qui énerva tout un peu plus Liori c’était la venu de la pluie, qui s’abattait sans pitié sur le village. Shuo fut le plus rapide à rejoindre un abri contre ces terribles bombardements, et Liori le rejoignit bien vite, en prenant soin de rentrer son bras gauche à l’intérieur de sa veste. Refaire un bandage maintenant n’aurait rien eut de plaisant.
La charrette était en retard, sans doute suffisamment pour permettre à la pluie de redoubler d’ardeur. Par principe, Liori pesta contre le chargement qu’ils allaient devoir encore transporter, et osa le comparer à des carottes lunaires !

Finalement, le Chariot arriva, et la joyeuse troupe due se remettre au travail, sous une pluie encore plus violente. Liori goba une de ses petites gélules vertes avant de se remettre au travail. La douleur qu’il ressentait dans son bras gauche en était diminuée, et rendu suffisamment supportable pour lui permettre de le sortir pour porter ses caisses.
Après quelques dizaines de minutes de dure labeur, la charrette commença son chemin à travers les rues du village, Shuo et Liori étant plus ou moins confortablement installé à l’arrière de celle-ci, protégé de la pluie par la bâche, et devant se contenter des caisses détrempé comme siège. Liori s’étonnait d’ailleurs que la partie la plus sèche de son corps soit son bras gauche. Habituellement, la moindre couille lui tombait dessus…

Finalement, après la pluie vint le beau temps.
Ils arrivèrent devant la boutique de l’armurier qui avait commandité cette mission. D’ailleurs, il les attendait à l’entrée de sa boutique.

[Armurier] – Vous v’la enfin, vous avez prit votre temps ou quoi ? (Il jeta un œil au contenu de la charrette, ce qui permit à Liori de voir la magnifique –et ridicule- moustache qu’il arborait) Bon, bon. Vous deux, aidez à décharger tout ça à l’intérieur, vous recevrez votre paye quand vous aurez finit.

Liori soupira. Cette mission commençait à l’énerver. Il donna un coup de pied dans le rebord destiné à empêcher la chute du contenu de la charrette, qui s’abaissa en claquant contre la charrette. Il se saisit d’une des petites caisses, et fit à nouveau des allé et retour épuisant –surtout l’allé en fait-. Finalement, Lui et Shuo déposèrent la dernière caisse sur le sol de l’armurerie.
L’armurier leur tandis leur paye -25 ryos- Liori estimait que c’était vraiment peu. Ca ne couvrirait pas les frais médicaux pour remettre son dos en état.

Moustache-man se saisit alors d’un pied de biche et fit sauter le couvercle de plusieurs caisses. Par pure curiosité, Liori regarda pour savoir ce pour quoi il s’était brisé le dos. Des batons, des piques, des shuriken, des kunais…
Bref des armes.

Il était déçu.

[Fin de mission.]