Le jour s’était levé depuis déjà deux bonnes heures. Emi m’avait prévenu qu’elle avait trouvé une maison pour nous deux, mais selon ma demande, pas trop grande. Je ne savais pas, si, sur ce point là, il était bon de lui faire confiance. J’ai été viré de l’appartement dès le matin, Emi ne souhaitait pas que je participe au déménagement, elle voulait me faire la surprise. Je devinais que la plupart des meubles qu’on avait allaient disparaître, pour d’autres, plus au goûts d’Emi.

Je suis allé directement au centre administratif pour voir si personne n’avait besoin de moi. Si je voyais Wada, il m’aurait passé un savon parce que j’étais sensé passer mes journées à l’Académie pour retrouver mes techniques. J’avais reporté ça à plus tard, voulant plutôt me redonner confiance avec une mission, aussi simple qu’elle soit.

Je suis arrivé là où je voulais aller. Je me suis arrêté au milieu de la salle, regardant tout autour de moi. Je voyais des Gennin cherchant des missions de rang D à accomplir, et l’espace d’un instant, je fus pris d’un moment de nostalgie. Ces gosses ne connaissent, pour la plupart, pas la vie de ninja, avec ses vrais risques et dangers. Je ne dis pas qu’on ne les a pas préparés, je dis que tant qu’ils ne sont pas devant, ils ne connaissent pas la vraie peur.

Certains la connaissent déjà, et c’est encore pire. Ils ne peuvent pas profiter de leur jeunesse comme ils devraient tous. Ce fut pareil pour moi, à la mort de mon père, j’avais compris que d’un jour à l’autre tout pouvait basculer.

Je me suis approché du comptoir pour demander une vraie mission. Le ninja au comptoir leva les yeux.

|Ninja| - On n’a pas grand chose pour vous, même pour un Jounin. Il y toujours des missions de rang D.

Un sourire se dessina sur son visage, il venait de se moquer de moi. Je n’avais aucune raison de prendre une mission de rang D, c’est ennuyeux, et ça sert au Gennin – ou aux étudiants – pour s’améliorer ou découvrir les missions.

|Ninja| - Oh ! Excusez-moi, j’allais oublier. Vous êtes Kyô Kira ?

|Kyô| - Hmm, oui, pourquoi ?

Ne me dites pas que quelqu’un me poursuit jusque là pour me forcer à aller à l’Académie. Je ne peux pas y croire.

|Ninja| - Un certain Wada a laissé un mot pour vous.

Il tenait une lettre par-dessus le comptoir. Je me suis empressé de la prendre. Qu’est-ce qu’il me voulait ? On avait finit la mission, il n’avait plus d’ordres à me donner. J’ai ouvert la lettre en sortant de centre.

Lettre a écrit:

Bonjour,

Je savais que tu n’irais pas à l’Académie. Donc, je t’ai dégotté une mission... de rang D. Tu as intérêt à la faire. Il s’agit d’un suicide dans un quartier est de Kiri. Un de ses proches dit que la personne a été tuée.

Je sais que tu ne vas pas être content, mais tu n’as pas le choix. Tu n’avais qu’à aller à l’Académie.

Wada

PS : L’adresse excate est au dos. Les gens ne doivent PAS savoir que tu es un ninja. C’est mieux pour ton enquête.

Pour ne pas être content, je n’étais pas content. Je comprenais qu’en prenant cette lettre, je venais de m’engager à faire de cette mission une réussite. Enquêter sur un meurtre, je vais mourir d’indigestion d’investigation. Ca sonne bien ça. Mais ça ne me sera pas utile ici. Sauf si...

Je vais dans la partie est de Kiri, puis je regarde plus précisément l’adresse. Je ne connais pas trop bien le quartier. Je me perds un peu avant de finalement trouver mon chemin. Là où je dois enquêter est une espèce de lotissement de riches commerçants. Il n’y a quasiment que ça comme riches ici. C’est plus rentable que ninja, mais beaucoup moins excitant.

Il y a cinq maisons dans le lotissement. Ca fait une chance sur cinq de trouver la bonne maison du premier coup. Ensuite, je pourrais demander. Alors, est-ce que j’ai le nom du monsieur qui me demande ? Oui, c’est Kiyoshi Fuji, son nom. Bon, les maisons sont disposées en carré, un côté sert à l’entrée, les trois autres sont pour les maisons. Commençons par celle la plus à gauche. Pas de réponse. Plus qu’une chance sur quatre. Je vais à celle d’à côté. Pas de réponse non plus. N’ont-ils même pas de domestiques ?

Allez, plus qu’une chance sur trois. Je vais à la maison du milieu. Et quelqu’un ouvre la porte. Serait-ce la bonne maison ? J’ai une femme en face de moi.

|Femme| - Oui ?

|Kyô| - Bonjour, excusez-moi, je cherche la maison ou habite M.Fuji, Kiyoshi Fuji.

|Femme| - Bien sûr, c’est celle là.

Elle pointe du doigt la maison à droite quand on entre dans le lotissement. Si elle n’avait pas été là, j’aurai sonné à toutes les portes, sans aucune utilité. La prochaine fois, quand je prendrais une décision de ce genre, je ferai l’inverse, j’aurais peut-être un peu plus de chance.

|Kyô| - Merci. Au revoir.

La femme fait un signe de tête et ferme la porte. Je vais jusqu’à la maison que la femme m’a montrée. Quasiment cent pour cent de chance que ce soit la bonne maison. Sauf si la femme s’est trompée, intentionnellement, ou pas. Je sonne devant la maison et j’attends deux ou trois bonnes minutes avant que quelqu’un ne vienne ouvrir. Et personne ne vient. Finalement, j’entends des bruits de pas dans un escalier.

Merde, j’ai oublié ce que Wada m’avait dit, ou écrit plutôt. Je ne dois pas être pris pour un ninja. Et j’ai mon bandeau au bras. Une clé commence à se tourner dans la porte. Je prends mon bandeau et je le dissimule vite derrière moi. Le mettant dans mon pantalon et le recouvrant avec mon haut. Heureusement, je suis en civil aujourd’hui. Peut-être la femme a vu mon bandeau ? Je n’en sais rien. Je n’espère pas. La porte s’ouvre devant moi et je vois un homme. Je vais devoir improviser sur mon métier.

|Fuji| - Bonjour. Qui êtes-vous ?

C’est parti pour les mensonges et l’improvisation.

|Kyô| - Bonjour, je suis Kira. J’ai été demandé par Kiri pour répondre à votre demande. Je suis détective. Les équipes de Kiri sont trop occupées pour répondre à votre demande et nous pensons tous qu’un jeune Gennin ne sera pas capable de résoudre cette enquête.

|Fuji| - Bien, si vous voulez bien me suivre.

Et c’était parti.