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| [Mission D] : Surveillance | |
| | Sujet: [Mission D] : Surveillance Jeu 26 Juin - 16:43 | |
| Cette mission était prévue depuis deux semaines. Haya ne l'attendait pas avec fébrilité. Elle ne semblait ni particulièrement intéressante, ni très rémunératrice. Après la déception de la vraie fausse mission de rang B, la jeune fille était revenue à des missions communes et, oui, sans grand intérêt. Il lui tardait de rencontrer un Sensei qui pourrait l'amener en mission, faire des trucs de shinobi quoi, plutôt que de ramasser les feuilles mortes et surveiller des enfants chiants.
Elle se prépara rapidement puis redescendit dans la rue. Il fallait bien qu'elle s'occupe, après tout. Elle déambula dans les rues du village, à la recherche de la maison de celui qui lui avait proposé la mission. Un gars assez flippant, vraiment, avec ses lunettes gigantesques et son regard désespérément... lubrique ? Si la lubricité rentrait dans le rayon des comportements qu'il pouvait adopter.
Mais il avait l'air de pouvoir se permettre de payer une jeune (et jolie, elle était sûre que c'était pour cette raison qu'il l'avait engagée) fille bassement vénale (mais qui a d'excellentes raisons de l'être : on ne risque pas sa vie tous les jours). Quoique, entre les feuilles mortes et les toits à réparés, sa vie n'était pas vraiment mise en danger...
Haya repéra finalement la maisonnette, perdue entre deux bâtiments imposants, probablement des entrepôts. Pour vivre ici, son employeur devait soit verser dans des activités illégales (auquel cas, il prévoyait peut-être tout simplement d'ajouter une fille à sa collection, mais Haya préférait ne pas trop y penser) ou alors était un grand solitaire. Pas étonnant, vu le personnage.
Elle frappa à la porte, puis se dit qu'il ne devait probablement pas s'embarrasser de telles commodités. En effet, une voix lointaine l'enjoignit à entrer avec un aimable :
[Tereku] Hep, c'est la petite bonasse ?
Haya ferma les yeux. Puis tourna la poignée.
Tereku était avachi de toute sa pesante bedaine dans son canapé, la main plongée dans un paquet de chips, qui ne tarda pas à rejoindre le cimetière de paquets agonisants ou carrément déchirés qui jonchait le sol. Le toit fuyait alors qu'il ne pleuvait même pas, des bassines trouées étaient entassées les unes sur les autres pour, visiblement, prévenir une inondation salvatrice. Il y avait beaucoup de journaux, lesquels servaient pour la plupart à équilibrer les pieds de l'unique table. Haya crut même voir des bêtes ramper sur le mur.
C'était juste... une déchèterie ?
[Tereku] Oh, yeah ! C'est la petite bonasse ! 'Souviens plus ton nom, 'sais juste que tu causes pas beaucoup.
Après une allusion graveleuse, Tereku en vint finalement à la raison de sa présence ici. Et considérant l'endroit, il fallait au moins une bonne justification.
[Tereku] Bon, j'ai une copine... Haya écarquilla les yeux et ses épaules tombèrent, mais Tereku poursuivit sans s'en rendre compte. Bonne et tout, mais je suis sûr qu'elle me trompe. C'était humain. Je veux que tu la surveille, et que tu me donnes la liste de ses amants, même supposés. Moi et ma bande, on leur cassera la gueule.
Haya lutta vraiment pour que son visage ne trahisse aucun sourire, mais le résultat fut bien plus mitigé qu'elle ne l'aurait voulu. Sa bande... oh, elle les avait vu. Tous de la taille d'un pygmée boiteux et de la largeur d'une commode. Une chance qu'ils soient incapables de courir, Kiri ferait face à une menace colossale.
Haya allait disposer (il y avait une drôle d'odeur dans la pièce), quand Tereku l'interrompit. Par prudence, elle ne prit pas la peine d'attendre et fit quand même un mouvement vers la porte.
[Tereku] Remarque, si tu veux remplacer ma copine, j'y vois aucun inconvénient et on peut commencer tout de...
Elle avait bien fait de ne pas attendre.
Dernière édition par Haya Sasaki le Sam 24 Oct - 19:21, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [Mission D] : Surveillance Dim 29 Juin - 20:56 | |
| Il ne lui restait plus qu'à trouver la fameuse copine. Haya ne pouvait s'empêcher d'imaginer à quoi elle ressemblait. Et surtout, ce à quoi elle pensait. C'était peut-être l'une de ces perverses à l'esprit un peu tordu, suffisamment pour lui faire entrevoir un intérêt quelconque à être avec un mutant oublié par un auteur de science-fiction peu consciencieux. Haya ne pouvait même pas parler "d'apprécier sa compagnie", simplement "d'être avec", et c'était déjà colossal, un vrai défi aux lois sociales, ou humaines, ou à n'importe quelle loi. C'était un véritable événement sociologique, ce qui se passait là.
Et vu l'état des choses, sans doute que cette pauvre fille était imitée par des centaines de milliers d'autres personnes.
Une perversion de l'esprit, ou physique. Physique... Ce n'était même pas le plus obscène de penser que ce gros machin pouvait se frotter contre une fille. C'était le processus intellectuel (s'il existait !) qui était vraiment obscène. Mais cette mission n'avait aucun sens ! Bien sûr qu'elle couchait avec d'autres personnes. Une, deux, dix, plus, peu importe ! Peut-être même qu'elle est amoureuse de quelqu'un, mais pas de lui, c'était impossible.
La jeune Genin avait une photo d'elle. Elle était vraiment jolie, et extrêmement photogénique. Haya aussi l'était, photogénique. Dommage que plus personne ne se soucie de prendre des photos. Ce serait un peu hors contexte.
Les rues de Kiri étaient étrangement froides. Pourtant, il y avait un faible soleil blanc qui les surplombait. Haya plissa les yeux, une main en visière. Il suffisait qu'elle s'assoie dans un coin, et qu'elle attende la fin de la journée. Elle donnerait un chiffre au hasard, et sa mission serait accomplie. Tereku ne pourrait pas vérifier, et même s'il le pouvait, il l'aurait déjà payé et ne pourra jamais la retrouver. C'était tentant... Mais Haya voulait des réponses. Des réponses rationnelles, affectées par une certaine logique. Tant pis si ce n'est pas la sienne, tant pis si c'est une logique de mutant. Elle voulait un argument, un seul, quelque chose sur quoi poser son futur livre sur les moeurs de masse.
"Comment naît la perversion, évolutions et diagnostics". Voilà un chouette titre ! Première phrase : "Vous vous sentez attirée par un être repoussant ? Vous vous moquez de ce que les autres pensent, des conventions ? Vous refusez l'hypocrisie entérinée qui dit : gros = moche ? Alors vous êtes atteint d'une MONSTRUEUSE PERVERSION !". Futur bestseller.
Haya finit par la trouver. Toujours jolie. Elle avait des gants roses, une petite jupe qui lui arrivait aux genoux, une grosse écharpe jaune clair. Elle riait avec deux amies à elle, plaisantaient au sujet d'une historie qui leur était arrivé la veille. Elle semblait heureuse. Vraiment. Rien n'indiquait dans son comportement qu'elle entretenait quelque chose avec un mutant.
C'était si... absurde...
Haya s'assit et fit semblant de lire une revue. Leurs regards se croisèrent l'espace d'un instant, et la jeune fille lui sourit, sans que la kunoichi ne puisse savoir pourquoi. Maladroite, il était trop tard pour lui répondre : elle avait déjà détourné la tête.
Les filles finirent par se lever et partir. Haya leur laissa trente seconde d'avance avant de les suivre, suffisamment discrète pour ne pas se faire repérer. Elle suivait des rues adjacentes quand elle le pouvait, jeter des coups d'oeil furtifs, tentait de prévoir l'itinéraire. Elles allaient sans doute s'arrêter devant les pâtisseries, ce qui lui laisserait le temps d'attendre le bord opposé de la rue pour les regarder s'engager dans une autre rue, la seule qui pouvait les intéresser. Et c'est ce qu'elles firent. Haya les suivit. C'était désagréable de tracer une jeune fille qui, à part le fait d'être une sociopathe perverse et neurologiquement compromise, était innocente. Sans doute. Aucun doute qu'elle mentirait, qu'elle mentait tout le temps, à elle-même, au mutant, à ses amies. En prétendant ne pas avoir de relation, en refusant d'admettre que ce n'était pas bon.
Les trois filles s'engagèrent dans une nouvelle allée, désertée. Haya les imita d'autant plus prudemment que personne ne pouvait la couvrir. Il était plus prudent de passer par les toits. Peut-être un rendez-vous, ou quelque chose d'un peu intéressant ? Mais non, elles se contentèrent de traverser l'allée pour rejoindre une rue un peu plus chargée. L'une des filles rentra chez elle, les deux autres poursuivirent. Quel ennui d'être jeune, sans talent ninja, et d'être à Kiri ! Ce village n'avait aucun intérêt, aucune vie si ce n'est la structure militaire qu'il fournit. Aucun passe-temps, les rires devaient être créés seuls. Pas étonnant que ce village fournisse des personnes déséquilibrées...
Les deux filles rentrèrent dans une maison. Haya s'assit sur un banc. Une heure s'écoula ainsi, sans qu'aucun amant ne se présente. Quelle surprise ! Autant se replonger dans sa lecture.
? - Salut !
Haya redressa la tête, les yeux écarquillés.
Alpha tango charlie : brouillard sur la montagne, crash imminent !
? - Je sais que tu me suis.
La jeune fille souriait. Elle regardait le bout de ses pieds, qu'elle balançait doucement, les deux mains posées sur le rebord du banc. Haya ne répondit rien - et son handicap n'était pas le seul à blâmer.
? - Tu es shinobi ?
Haya hocha la tête. Une fois.
? - Tu peux parler tu sais, je ne vais pas faire une recherche vocale pour savoir qui tu es.
Haya secoua la tête. Deux fois. La jeune fille (encore plus jolie maintenant qu'elle était si près, beau visage fin, légèrement maquillé, avec de grands yeux malicieux qui pétillaient joyeusement) fronça les sourcils. De la buée s'échappait de sa bouche à chaque fois qu'elle l'ouvrait. C'était amusant.
? - Tu as un problème, ou quelque chose ? Tu veux que j'appelle quelqu'un ?
Haya secoua la tête. Toujours les mêmes gestes pour s'exprimer. Oui, non, peut-être quand elle haussait les épaules, c'est gentil quand elle souriait. Voilà l'échantillon de paroles qu'elle peut échanger avec quelqu'un, avant d'entrer plus complètement dans le purement corporel. Toucher certaines parties de son corps ou du corps de l'autre pour faire passer des informations. Embrasser quelqu'un, ou le serrer dans ses bras. Fermer les yeux pour...
? - Tu es muette ?
Haya hocha la tête. Une fois, la lassitude.
? - Oh ! désolée. Ça t'ennuie si je te demande pourquoi tu me suivais ? Je ne suis pas fâchée, hein, c'est juste... pour savoir. Tu as l'air gentille.
Haya ne parvenait pas à déterminer si avoir l'air gentille était un trait intéressant pour un ninja de Kiri. Sans doute que non. Et sans doute que la jeune fille ne voulait pas dire "gentille", mais que c'était l'adjectif le moins blessant qu'elle avait trouvé pour lui signifier qu'elle lui faisait gentiment pitié. Elle sourit.
Il fallait bien sortir son bloc-note pour s'expliquer. Elle méritait bien ça.
Haya - Parce que Tereku m'a engagée ?
La jeune fille rit. Elle semblait un peu plus vieille qu'Haya. Seize, peut-être dix-sept ans.
? - Oh ! Lui alors... Encore son délire paranoïaque de tromperie ?
Haya - ? Et c'est faux ?
? - Je m'appelle Kyoko.
Haya - Haya. Pas besoin de reconnaissance vocale.
Kyoko sourit. Elle évitait de répondre à ses questions - ce n'était pas très dur, Haya ne pouvait pas faire grand-chose à part lui agiter son calepin sous les yeux, ce qui était relativement pathétique et totalement inefficace.
Kyoko - Tereku... Je... Je ne pourrais jamais le tromper tu sais. Je... ne suis pas avec lui pour ça.
Haya - Pour ?
Kyoko - Pour le sexe. Je ne suis pas avec lui pour ça.
Haya - Pourquoi alors ?
Bien. Au moins, elle était consciente qu'elle sortait avec un monstre. Elle semblait gênée par la question. Comment parler de ça à une totale inconnue, qui en plus est payée pour la suivre et qui doit de toute façon faire un rapport au susdit monstre ?
Kyoko - Tereku est seul. C'est... sa défense à lui, la solitude. Pour le regard qu'on pose sur lui. Je ne m'exclue pas du lot, ce serait hypocrite : oui, pour moi aussi, Tereku est grossier, gros tout court.
Haya - Amoureuse ?
Kyoko - Non. Je veux juste qu'il ne soit pas totalement seul. Je trouve cela dommage qu'une personne puisse haïr l'humanité entière.
Haya - C'est son problème. Pas le tien. Sacrifice ? Absurde.
Kyoko sourit. Elle avait une vraie intelligence dans le regard. Elle savait ce qu'elle faisait, ou croyait savoir. Mais poruquoi porter ce poids sur ses épaules ?
Kyoko - Non plus. Je ne me sacrifie pas. Les garçons ne m'intéressent pas plus que ça, c'est pas comme si je devais me couper de quelque chose.
Elle avait la patience d'attendre qu'Haya finisse de griffonner sur son cahier.
Haya - Mais pourquoi le supporter ? S'il ne présente aucun intérêt ?
Kyoko - Ce n'est pas un objet, il n'a pas à m'intéresser.
Haya - Mais si ! Tes amies sont quoi ? Des poêles, des fauteuils et des bouchons de bouteilles ?
Kyoko rit joyeusement, le regard perdu en direction de chez elle.
Kyoko - Tu as raison. Mes amies m'intéressent. On partage les mêmes plaisirs.
Haya - Sauver les porcs ?
Kyoko - Tu n'aimerais pas toi, avoir quelqu'un près de toi ? Si, je vois bien que tu n'es pas asociale, même muette ton corps est très expressif. Pourquoi est-ce que tu cherches leur compagnie ? Pour te persuader que tu vis une vie normale ? Non, parce que tu mérites une vie normale, et qu'ils y participent, rien de plus.
Haya - Pince-moi, je crois que j'ai trouvé une sainte à Kiri.
Kyoko rit une nouvelle fois.
Kyoko - Non ! c'est juste que j'aime me sentir utile. On pourra en reparler si tu veux ?
Haya haussa les sourcils.
Haya - Quand j'aurais d'autres arguments pour te prouver que tu es malade, oui.
La jeune fille lui passa une main dans les cheveux, un joyeux sourire sur le visage.
Kyoko - On fait comme ça alors ! Rassure Tereku, il ne veux pas me croire.
Sur le chemin du retour, Haya était assaillie de questions sans réponses. Elle prendrait le temps de tout poser à plat, pour se construire une réponse là dessus. Tereku l'attendait avec impatience. Elle lui rendit la photo, et lui indiqua qu'il n'y avait aucun amant, à moins que sa maison elle-même soit un espèce de harem féminin.
Tereku - Mmh, mouais, j'y crois pas trop. Trop bonne pour ne pas mentir. Enfin, t'as fait ce que t'as pu, pas de ta faute si t'es nulle, hein ? T'as de jolies fesses, ça rattrape le coup.
Une fois chez elle, il faisait nuit. Haya s'assit à sa fenêtre.
Et ferma les yeux. |
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| Sujet: Re: [Mission D] : Surveillance Dim 29 Juin - 21:15 | |
| Erf... Je vais finir par être à court d'adjectifs qualificatifs positifs pour tes RP, c'est ennuyeux En ce qui concerne les missions plus palpitantes, cela va arriver plus vite que tu ne le crois. ^^ Haya:
+ 34 XP RP + 25 £ |
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| Sujet: Re: [Mission D] : Surveillance | |
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