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 [Mission D] A la recherche de l'herbe...

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Shuo

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MessageSujet: [Mission D] A la recherche de l'herbe...   [Mission D] A la recherche de l'herbe... EmptySam 17 Jan - 23:36

Les rues du village défilaient à mes côtés tandis que mon pas frappait les dalles d'un bruit sonore. Un, deux, trois. Un, deux, trois. Un rythme constant, une douce musique. Les percussions étaient en marche, et les instruments a vent étaient joués par la brise diurne, qui soufflait dans les arbres, s'insinuait dans les tuiles, et faisait claquer les drapeaux. Je courrais dans les ruelles de Kiri, et je dansais dans le vent. Depuis une heure que j'étais dehors, je n'avais toujours rien trouvé. J'avais l'impression d'être égaré, perdu dans ce village que pourtant je connaissais. Mes recherches s'étaient révélées infructueuses. L'apothicairerie ne m'avait été d'aucune utilité.

***


La journée avait pourtant bien commencée. Du soleil sur Kiri, un peu de vent, et quelques nuages. Rien de bien exceptionnel, mais rien de bien horrible non plus. Une belle journée, en somme. Puis je m'étais dirigé, d'un pas plutôt nonchalant, vers l'académie. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas accompli de missions. La dernière, je l'avais passée sous la pluie, à transporter des caisses plus lourdes que moi. Un mauvais souvenir. D'autant plus que le forgeron aux moustaches exagérées qui nous avait acceuillis n'avait rien fait pour paraître sympathique. Effaçant cette scène ridicule de ma mémoire -un moustachu géant à l'air renfrogné- je pénétrai dans l'académie. Non loin du bureau des missions, plus précisément. La partie qui s'ensuivit fut haute en cris, en couleurs, et en disscussions intenses. Mais le résultat était là: l'on m'avait appris que l'hôpital manquait de personnel après la guerre civile, et qu'il aurait besoin de remplir ses stocks d'herbe. Une herbe médicinale plutôt efficace, à ce qu'il paraissait.

Je pris le chemin de l'hôpital, et, me pressant une fois de plus, arrivai enfin en face du portail. Le lieu était surchargé,et dans l'air reignait une tension palpable. Les séquelles de la guerre civile demeuraient, ici. Des blessés, des personnes choquées, des malades. Tout cela était effrayant. C'étaient donc ça, les conséquences d'une guerre à une échelle relativement faible... Si peu de combats, et pourtant, tant de victimes... Je n'osais imaginer ce que pourraient être les conséquences d'une guerre à grande échelle, et préférai continuer. On m'avait indiqué en rentrant le bureau du chef de service.Je poussai la porte d'un geste vif, et entrai dans la pièce.

« Docteur... Inozuki? »

L'homme assis derrière le bureau était bel et bien le docteur Inozuki, celui que nous avions croisé à l'hopital lors de notre tentative pour sauver Akio... Un couard comme lui était donc resté en place? C'était à n'y rien comprendre. Enfin, je préférai ne pas faire preuve de mes sentiemens personnels au docteur. Il serait en position de très mal les prendre. Et, de toute évidence, il n'avait pas l'air de me reconnaître. Heureusement qu'il n'avait pas perçu la pointe d'ironie qui perçait dans ma voix. J'aurais passé un sale quart d'heure.

« C'est bien moi. C'est vous, le genin qu'on a envoyé pour la mission? »

J'acquiesçai d'un signe de la tête. Un ton autoritaire. Il avait dû faire disparaître toutes les preuves de sa couardise. Il avait adopté le ton d'un grand chef, bien qu'il n'en soie probablement pas digne. Enfin, il restait tout de même un médecin talentueux, un exemple pour des Eisei-nin comme moi, vouant leur vie à soigner leur prochain. Tout était relatif.

« Elle sera plutôt simple. Courrez à l'apothicairerie du village, et ramenez moi des plants d'aconit. Une quantité importante, bien sûr. Afin de lutter contre la fièvre et les douleurs de nos patients. Nous nous occuperons personnellement du dosage, ne vous en faites pas pour ça. »


Bon. La mission parraissait simple, et, hochant la tête, je sortis du bureau d'Inozuki, sans mot dire. Premier objectif, l'apothicairerie. Sortant de l'hôpital tranquillement, je me dirigeai vers la boutique, prenant mon temps. La mission à accomplir serait de tout repos. J'aurais au grand maximum deux ou trois voyages à accomplir avant de ramener ces plantes. Et le trajet jusqu'à l'hopital n'était vraiment pas long. J'en profiterais pour approfondir mes connaissances sur les plantes médicales: elles pourraient toujours servir, lors d'un manque de moyens de premiers soins par exemple. La nature était décidément bien complête. Non contente d'avoir créée les hommes, elle avait aussi adjoint à ce monde les moyens de le soigner... Et c'était sa plus grande erreur. Bien que l'homme finirait par disparaître, il aurait eu le temps auparavent de ravager bien des créations naturelles...
Poussant la porte de l'apothicairerie, j'entrai dans la boutique fraîchement aérée. L'air y était plus que respirable: en effet, de nombreux post étaient accrochés aux murs, tous remplis de plantes plus resplendissantes les unes que les autres. Un tableau de couleurs étonnantes: ici une pointe de rouge fulgurant, rehaussant le ton de la pièce, là un bleu froid, et ici un noir mortel. Les couleurs se mélangeaient, se réverbéraient. Une oeuvre d'art ici aussi.

Une femme de taille moyenne se trouvait debout derrière le comptoir, et, vraisemblablement, était en train de préparer un remède quelconque. Je pris quelques instants pour l'observer.
La méthode avait l'air plutôt simple: elle saissisait des feuilles d'un vert éclatant, les brisait entre ses mains, puis les plongeait dans un creuset rempli d'eau, qu'elle faisait bouillir au préalable. Après cette opération, elle récupérait les feuilles, puis les écraisait dans un nouveau creuset, en pierre massive cette-fois. Elle faisait ensuite reposer la pâte ainsi obtenue, puis l'écrasait à nouveau, avant de verser le résultat dans un petit pot de verre. Elle venait de réaliser un emplâtre avec une dextérité et une science étonnantes. L'art de la médecine était un des plus complets, probablement: il recelait de multples secrets, et même le plus sage des Eisei-nin ne devait sûrement pas être en mesure de les connaître... M'avançant dans la boutique, je saluai l'apothicaire d'un geste de la tête.

« Bien le bonjour. Je cherche de l'aconit, pour le docteur Inozuki... »

La femme me considéra un instant avant de répondre.

« Eh bien, je vais voir s'il nous en reste. »

Quittant ses opérations de fabrication de remède, elle se dirigeai vers un des murs de sa boutique. Elle passait devant chaque pot, le regardant avec attention, comme si elle cherchait quelque chose qu'elle n'était vraiment pas sûre de trouver. Un mauvais point pour moi, sûrement. Je me voyais déjà parcourir le village entier, hurlant à l'aconit...

« Désolé. Les stocks sont vides. »

Jackpot. Shuo, le jeune homme le plus chanceux du village de Kiri no Kuni. Une mission aussi simple. C'était un piège. Encore un coup des dangereux psychopates qui nous gouvernaient. Un art de torture, très probablement. Non. En fait, j'étais sur les nerfs. Je n'avais pas vraiment envie de parcourir tout le village. Mais, à mon grand malheur, je n'allais pas avoir le choix. Lançant à nouveau la bille dans la roullette, j'attendis de voir devant quelle case elle allait s'arrêter. J'avais toujours aimé les jeux de hasard. C'était un peu comme avec le dé, en fait. Un six, et je laissais tomber. Ici, c'était un choix de rue. La bille tomba sur la bibliothèque. Avec un peu de chance, la plante pousserait dans les alentours du village. Et avec beaucoup de chance, il y en aurait à cette période de l'année. J'allais tenter ma chance. Car, comme le disaient nombre de gens, qui ne tente rien n'a rien.

***


C'était donc en direction de la bibliothèque que je courrais, après mon infructueuse tentative à l'apothicairerie de Kiri. Si la bibliothèque ne pouvait rien m'apprendre de plus, eh bien... Il suffirait de relancer la roue de la chance...
Shuo

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MessageSujet: Re: [Mission D] A la recherche de l'herbe...   [Mission D] A la recherche de l'herbe... EmptySam 17 Jan - 23:38

Le soleil avait dépassé sa position de midi depuis déjà deux bonnes heures. Rien de bien terrible. Mais si je ne me dépéchais pas, j'allais devoir finir cette mission à la tombée de la nuit. Autant dire que ce serait un calvaire d'effectuer plusieurs voyages chargé d'aconit. D'autant plus que je ne savais pas encore ou trouver ce remède hypotétique. J'arrivai enfin en vue de la bibliothèque. La place était calme, et personne ne semblait se bousculer à l'arrivée. Alors que j'entrais dans la grande bâtisse, je me frappai le front d'une main rendue moite par ma course.

*Et je n'ai même pas pensé à en demander une description... *

Enfin, je devrai improviser. Pourquoi pas lui ramener de la menthe? J'abandonnai cette idée stupide. Je passai le hall d'acceuil. La secrétaire ne m'accorda même pas un regard, et restait plongée dans ses comptes. La bibliothèque était vide, à ma grande surprise. J'avais l'impression d'être un fantome, une ombre. Ou encore d'être passé dans un nouveau monde, encore inconnu de l'homme, et qu'aucun pied n'avait foulé jusque là. A la recherche de la connaissance. Je marchais entre les rayons sombres. J'avais l'impression d'être entouré de haies énormes, dont le faîte touchait un plafond dissimulé dans l'ombre du fait de sa hauteur. Cette bibliothèque avait toujours eu un impact sur moi. Tant de receuils, de toutes natures et de toutes époques, rassemblées là! Enfin, mes pas me menèrent au rayon traitant de la médecine. Je mis quelques minutes à trouver ce que je souhaitais, mais la trouvaille fut fructueuse: une encyclopédie impressionante sur les méthodes de médecine naturelle. Je retirai l'épais tome de son rayon et le posai sur la table. Un rapide sommaire. Puis je me dirigeai vers les pages traitant des plantes médicinales. Pour mon plus grand bonheur, elles étaient classées de A à Z. L'aconit s'y trouvait, en première position.
Citation :

L'aconit est une plante dangereusement toxique. Une dose relativement faible de cette plante peut suffire à tuer un homme. Toutefois, une préparation adaptée par un Eisei-nin professionnel peut en faire un antidote efficace aux douleurs et aux fièvres. Cette plante se présente sous la forme d'une tige dont la taille peut varier de 50 cm à 1,50 mètres de haut, surmontée de nombreux « casques »: de grosses fleurs violettes, plus larges que hautes, et disposées en grappes. Ses feuilles sont très grandes, d'un vert sombre, et sont découpées en segments très étroits. L'aconit fleurit en milieu d'année, généralement de juillet à décembre. L'habitat d'une telle fleur est principalement humide. En effet, elle vit....

Mon poing se crispa de rage. Tout était là. La date de floraison, une description de la plante accompagnée d'un schéma de qualité, et, bien entendu, il fallait que la page soit déchirée à l'endroit même de l'habitat de l'aconit. Je jouais de malchance. Regardant un croupier imaginaire avec un regard noir, je commençai à soupçonner un quelconque trucage de la machine à distribuer les coups de chance. Je scrutai une fois encore les rayonnages, fouillant avec l'énergie du désespoir. Je dus me résoudre à l'évidence. Plus un ne restait dans les rayons. Feuilletant une fois de plus l'encyclopédie, je m'aperçus qu'elle était rongée de toutes parts. La rangeant d'un mouvement rageur dans les rayonnages, je décidai d'aller tenter ma chance auprès de la secrétaire.

« Excusez-moi, auriez vous un volume de cette encyclopédie, non ravagée si possible? »


Et joignant le geste à la parole, j'exhibai le lourd tome endommagé. Devant la figure renfrognée de la secrétaire, je sentis qu'elle ne cautionnait pas les actions de ravage qu'avaient enduré la pauvre créature- le livre, en fait. Consultant un moment un lourd annuaire des prêts, elle fit non de la tête.

« Je suis désolée, le dernier exemplaire est sorti. Si cela peut vous intéresser, je peux vous donner le nom de l'emprunteur. Il s'agit du professeur Nimuro. »


Puis elle se tut, comme si le fait d'avoir parlé aussi longtemps qu'elle venait de le faire méritait une pause conséquente. Je ne me fis pas prier, et pris la porte rapidement. Ma nouvelle destination allait être l'académie. Une petite visite à Nimuro ne pourrait pas me faire de mal. A nouveau, j'allais courir dans tous les sens. Prenant la route menant à l'académie ninja, j'en profitai pour observer la foule qui commençait à se former. Le marché de Kiri était florissant.

Les étals regorgaient de nourriture, de vêtements magnifiques, de parures somptueuses, d'armes tranchantes, toutes ces oeuvres rassemblées le long de la route. Toutefois, le marché n'était pas si tranquille qu'il pouvait paraître de prime abord. Quelques ninjas l'encadraient discrètement. Les séquelles de cette guerre civile, une fois de plus. La foule, quand à elle, avait l'air heureuse. Des enfants souriant, et riant, jouant avec un jouet en bois quelconque que leur père leur avait acheté, des hommes aux visages fiers, arborant telle nouvelle écharpe ou tel nouveau manteau, des femmes souriant en face de miroirs de la taille d'un homme et essayant un nouveau collier. Incontestablement, la foule profitait des quelques moments de joie et de paix dont elle pouvait jouir. L'humain avait décidément besoin d'une accroche physique pour tenir le coup. Ils étaient tous terrorisés. Et tous usaient de moyens différents afin de rassurer leurs proches, ou de se rassurer eux mêmes. Des jeunes gens riaient de partout, le marché se transformait en une cacophonie de rires, d'éclats de joie. Le son d'un instrument à cordes relevait l'atmosphère, rôdant dans l'air, comme porté par le vent. Il était manipulé par des mains expertes, chaque note qui s'élevait étant un gage de liberté.

La vie suivait son cours. Elle avait fait un écrt, mais rejoignait désormais le fleuve. La vie, avec ses vitesses, ses turbulences. Dans le flux de la foule, chacun se portait mutuellement, et communiquait ses émotions à son voisin. La vie était ainsi un ensemble de fils évoluant côte à côte. Partageant leurs trésors les plus chers. On pouvait se sentir à l'aise dans cette ville. Même s'il faisait froid et que le vent courrait les rues en solitaire appeuré, la présence des autres nous entourait, et nous réchauffait. La communauté. La compagnie était décidément le plus cher des trésors que ce monde avait à nous offir. Souriant, je me permis de continuer mon chemin, toujours rapidement, en direction de l'académie...

J'arrivai devant les portes de l'académie. Entrant rapidement , je me dirigeai vers le panneau d'affichage, pour me mettre au courant de la disponibilité du professeur Nimuro. Un rapide coup d'oeil à la feuille récapitulant les cours de l'amphithéâtre d'Eisei m'apprit ce que je voulais savoir. Nimuro donnait un cours, mais n'allait pas tarder à l'achever. Je pris donc le parti de me diriger en direction de cet amphithéâtre. J'attendrais devant. M'asseyant sur un petit banc à côté de la porte, j'attendis. Des éclats de voix provenaient de l'intérieur. Je reconnus la voix calme et assurée de Nimuro. Il exposait aux élèves suivant son cours le fonctionnement d'une technique que je ne pouvais pas reconnaître. L'attente commençait à durer. Je pris le parti de faire un petit somme...

« Hé, réveille toi! »

La voix calme m'avait tiré de mes rêveries. Un rêve étrange d'ailleurs. Je courais à travers un Kiri démesuré et en proie aux flammes après quelque chose que je ne pouvais définir, quelque chose de mouvant, d'incertain. Tout était flou. J'arrivai ensuite au pied d'un mur géant, couvert de fissures toutes larges comme mon poing, et desquelles suintaient un espèce de liquide sans couleur précise. Ou plutôt, si coloré que l'oei ne pouvait le définir. Un exemple de plus du mouvement perpétuer, des couleurs en constante évolution.Puis plus rien. Et enfin, cette voix qui me réveillait, me sauvant d'un trou noir sans fond. Nimuro avait terminé son cours, et tous ses élèves étaient sortis.

« Pourquoi dors-tu là? »

La question avait été posée d'un ton calme. Je repris mes esprits avant de répondre d'une voix peu assurée.

« Je voulais... Enfin, vous demander des informations à propos de l'aconit... »


Nimuro acquiesça. Puis il me fit signe de le suivre à l'intérieur de l'amphithéâtre désormais vide. Le pas claudiquant, comme toujours.Son aide m'allait être salutaire. Sortant la version du lourd tome dissimulé sous le bureau, il l'ouvrit à la page de l'aconit, puis m'en fit la lecture à voix haute.

« L'aconit est une plante dangereusement toxique. Une dose relativement faible de cette plante peut suffire à tuer un homme. Toutefois, une préparation adaptée par un Eisei-nin professionnel peut en faire un antidote efficace aux douleurs et aux fièvres. Cette plante se présente sous la forme d'une tige dont la taille peut varier de 50 cm à 1,50 mètres de haut, surmontée de nombreux « casques »: de grosses fleurs violettes, plus larges que hautes, et disposées en grappes. Ses feuilles sont très grandes, d'un vert sombre, et sont découpées en segments très étroits. L'aconit fleurit en milieu d'année, généralement de juillet à décembre. L'habitat d'une telle fleur est principalement humide. En effet, elle vit près des rivières, ou dans des zones marécageuses. Le pays de la pluie par exemple est un terrain propice au développement de cette plante. Voilà qui devrait faire l'affaire, n'est-ce pas? Bonne chance... »

Enfin, J'avais la partie qui me manquait. Remerçiant Nimuro, je me dirigeai vers la porte de l'amphithéâtre. Mais je fus interrompu lorsque je posai la main sur la poignée.

« Ah, j'allais oublier... Comme elle est toxique, tu ferais mieux de porter des gants. »


Je souris. Ce professeur avait décidément une personnalité bien à lui. J'allais désormais faire un tour du côté des rivières qui bordaient le village, non sans passer auparavant par l'apothicairerie, afin d'y emprunter une paire de gants...
Shuo

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MessageSujet: Re: [Mission D] A la recherche de l'herbe...   [Mission D] A la recherche de l'herbe... EmptySam 17 Jan - 23:40

Les berges de la rivière étaient constament battues par l'eau froide et tumultueuse. A l'approche des étendues d'eau kiréennes, on pouvait sentir une brise humide couler sur son visage. J'allais commencer à chercher ces fameuses plantes. L'aconit... Quelle aventure! Tout ça pour une simple mission de grade D... Me rappelant les recommandations de Nimuro, je mis une paire de gants que j'avais au préalable emprunté chez l'apothicaire. Puis je commençai mes recherches. Les rivières humides de Kiri me rappelaient mes propres îles. L'hiver, on pouvait voir sur les berges une couche de gel impressionnante, qui ne fondait qu'aux premières chaleurs du printemps. Il faisait froid, chez moi. Toutefois, les rivières elles même n'étaient pas gelées. Elles étaient trop fougeuses, trop rapides, elles ne pouvaient se faire capturer par le gel. Il était trop faible pour piéger ces forces de la nature, ces chevaux fougeux qui parcouraient le monde sans jamais s'arrêter.

Mes yeux parcouraient rapidement les bords de cette rivière. Pas un plant en vue. Du moins, pas pour l'instant. Ici aussi, la floraison était impressionnante. Elle n'était pas tout aussi colorée qu'ailleurs, mais présentait toutefois des caractéristiques étonnantes. De nombreuses plantes sortaient de l'eau, et émergaient dans le brouillard, tels des fantômes. J'avais déjà parcouru un bon kilomètre sans rien trouver, et je commençais à m'essoufler. J'avais couru toute la journée. Cependant, le paysage était magnifique. Cette jonction de la terre, de la mer, et de ses multiples ramifications s'effectuait sans anicroches, tout était parfait.

Enfin.

Un plant divergait enfin des autres. Dépassant la plupart des autres de cinquante bons centimètres, un aconit. Me dirigeant vers lui, j'en découpai une portion. Puis une autre... C'était parti. Il me restait quelques longs voyages à effectuer avant d'arriver au bout de cette mission qui, d'une simple balade de routine, s'était transformée en une randonnée aux surprises multiples...

« Enfin! »

Le ton du Docteur Inozuki était suffisant. Il était plutôt mécontent du temps que j'avais mis. A peu près trois heures pour accomplir cette mission... Mais enfin, elle avait été menée à bien. Un stock conséquent d'aconit reposait dans le laboratoire voisin. Et j'avais mal aux jambes. Je ne rêvais plus que d'une chose. Une bonne douche. Mais le docteur Inozuki n'avait pas l'air d'en avoir fini avec moi. Il se leva de son bureau.

« Viens avec moi dans le laboratoire. Tu vas assister à la transformation de cet aconit en un antidote efficace. »


Il ouvrit la porte se situant à l'arrière de son bureau. Le laboratiore était une pièce spacieuse, aux murs blancs, formant un ensemble très froid. Il était meublé de deux paillaisses d'expériences, sur lesquelles reposait tout un système complexe d'alambics. Aux murs étaient accrochées plusieurs étagères supportant des bocaux et plusieurs traités de médecine. Le docteur tira sous une forte lampe le stock d'aconit au complet.

« Première étape. Faire bouillir l'aconit, et récupérer un distillat. »

Il saisit alors une pleine poignée d'aconit à l'aide de son gant, l'introduisit dans un ballon, le remplit d'eau, puis le plaça sur le feu. Nous attendîmes quelques minutes, puis l'eau commença à bouillir. Une légère vapeur s'éleva ensuite, puis commença son ascension dans l'alambic. La machine était très bien pensée. Dans un tube supérieur circulait de l'eau glacée qui servait à faire se condenser la vapeur. Puis se forma un distillat dans une fiole, que le docteur Inozuki récupéra.

« Deuxième étape: y mêler un produit de ma composition. »

Il saisit un entonnoir, puis le plaça sur l'ouverture du flacon de distillat. Y versant le nouveau produit goutte à goutte, il secoua ensuite le récipient.

« Troisième étape: laisser reposer jusqu'à demain matin. Tu peux partir. »

Je ne me fis pas prier. Je sortis de l'hôpital et me dirigeai chez moi au pas de course. J'allais enfin pouvoir goûter à un repos bien mérité. Les rues étaient toujours aussi remplies, le marché toujours aussi florissant. Mais après mon excursion à rallonge, je n'avais plus le courage d'observer. Je marchais dans les rues, éteint et exténué.Même les nuages qui, d'ordinaire, étaient le centre de mes observations, ne parvenaient même plus à attirer mon regard éteint. Arrivant en face de mon appartement, j'en poussai la porte, puis, me délaissant de ma lourde veste, qui m'avait accompagnée à travers toute ma journée, me dirigeai vers la salle de bains pour prendre une douche. Quelques minutes plus tard, j'étais couché sur le canapé, et je rêvais à nouveau d'un village troublé, en feu. Le mur, à nouveau, me bloquait. Ces fissures avaient encore grandi, et je comprenais désormais ce qu'il signifiait. C'était mon passé qui rattrapait mon présent. Je n'avais plus le choix.

Je devais vivre avec, ou périr.


[Mission Terminée, j'espère que ça fera l'affaire =) ]
Iba Hiyori

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MessageSujet: Re: [Mission D] A la recherche de l'herbe...   [Mission D] A la recherche de l'herbe... EmptySam 17 Jan - 23:52

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