Si le quartier Toshiya était en plein chantier, tous pouvait déjà pressentir qu'il sera une pépite de grandeur. Konoha devant rester relativement discret, ils avaient fait quelques efforts, mais cela restait tout de même un monstre d'opulence et d'élégance. Les meilleurs matériaux façonnés par les meilleurs artisans, cela ne pouvait donner qu'un délice pour les sens. En se promenant un peu, un passant resterait surement interdit devant ces habitations. Chacune tirait son épingle du jeu, mais elles avaient tous une ligne commune, un style qui créait une harmonie à l'ensemble.
Ce fut dans ce contexte que notre petit prince et son nouvel ami débarquèrent. Usés par la labeur, ils n'étaient plus tout frais lorsqu'ils arrivèrent dans ce quartier. Heureusement que Saru avait de si beaux habits, car malgré leur âge on les aurait sans aucun doute pris pour des ouvriers. D'ailleurs, l'âge ne signifiait rien ici, car un observateur aguerri constatera que tous les travailleurs n'avaient pas atteint la majorité. Il y avait même certain orphelin de l'académie qui travaillait ici histoire d'arrondir les fins de mois. Saru portait son tigre avec une tendresse infinie, tant est que ce dernier s'endormit carrément dans ses bras. On aurait pu penser qu'il aurait eu honte, mais c'était mal le connaître. Et puis franchement, un félin en bas-âge suffirait à faire craquer le plus stricte des Aisus.
"Ne te prends pas trop la tête, c'est tellement bordel ici que personne ne fera attention à toi."
Effectivement, personne ne se retournait sur le passage, mais Saru sentait bien que son compagnon n'était pas particulièrement à l'aise. S'il ressentait déjà de la gène, qu'en sera-t'il lorsqu'il rencontrera ses parents. Son père ne se souciait pas vraiment de ses fréquentations, mais sa mère? Alors qu'ils s'approchaient de chez lui, le jeune homme regarda une dernière fois Akazami. Buste nu, ce dernier était bien loin d'égaler son élégance, la qualité des tissus étant incomparable. Ceci dit son corps divinement sculpté lui donnait une sorte de noblesse, ajoutons à cela son charisme animale, et il avait pour lui quelques atouts. Et puis merde, ils étaient déjà arrivés, alors advienne que pourra.
"Eh... Je suis là!"Ils attendirent sagement devant la porte, jusqu'à ce qu'une femme daigne leur ouvrir. Que dis-je, s'était un ange. Vêtue d'une simple robe blanche, la mère de Saru semblait tombée du ciel. Sa peau parfaite n'accusait d'aucun défaut, et ses cheveux mi blanc mi gris avaient beau être lâchés à eux-mêmes, ils valaient à eux seuls tous les trésors du monde. Lorsqu'elle aperçue son fils, Ayah un sourire radieux, sourire qui devint bien plus contenue lorsqu'elle remarqua l'invité surprise. Elle ne le rejeta pas, elle devint tout simplement plus contrôlée, plus courtoise, et ouvrant la porte, elle invita les deux jeunes gens à rentrer.
- Spoiler:
Proposant aux jeunes gens quelques rafraichissement, sa mère se conduisit comme une hôte parfaite. Ils firent les présentations, et après avoir doucement caressé Yūjō, elle le prit des mains du garçon et le posa sur un énorme oreiller. Apparemment son père ne sera pas de la partie, tant pis, mais Saru était fort content que sa mère réagisse aussi bien. Jusqu'au moment où cette question sorti de nulle part. Son ton jusqu'alors si doux c'était fait un peu plus dur, et comme la lionne sortant ses griffes, elle manifesta là l'aspect le plus retord de l'instinct maternelle.
"Cela me fait plaisir que vous vous entendiez si bien, mais dis moi jeune homme. Elle prit une pause, scrutant Akazami du regard. Qu'est-ce qui te fais croire que tu es digne d'approcher ma famille? Je suis plutôt flattée par l'intérêt que tu portes à mon enfant, mais sache qu'il te faudra plus qu'un chaton pour t'attribuer nos faveurs. Nombreux sont ceux cherchant à briller aux yeux des Toshiyas, qu'as-tu donc de différent?"
Si Saru s'était crispé dès le changement de ton de sa génitrice, il ne réagit toutefois pas à cette étrange question. Il s'était attendu a plus de méfiance de la part des siens, et pourtant Akazami fut accueilli de façon excellente. Après tout quoi de plus normale, derrière les apparences, les Toshiyas formaient un clan uni, et le bien être des leurs passaient avant toute forme de convenance. Ceci dit la méfiance d'Ayah n'était pas infondé, car de nombreux orphelins seraient trop heureux de se faire adopter par cette opulente famille. Et il suffisait de regarder un peu le mobilier de cette maison pour comprendre qu'en matière de richesse, la famille de Saru n'avait pas à se plaindre.
Le petit prince se contenta donc de regarder son ami, comme si lui aussi attendait une réponse. Un lien s'était instinctivement créé entre eux, mais il fallait plus qu'une simple alchimie pour faire de véritable ami, il fallait de l'estime, et si le fauve lui avait montré qu'il savait être aussi fort que tendre, il devait désormais faire preuve de grandeur.