Chez Kabashi

Le poids des mots, le poids des sentiments, tout cela n’avait que peu d’importance pour Kabashi. Sa famille était composée de femmes et d’hommes courageux, la réputation des Senjago n’était plus à faire. Il s’agissait de fiers guerriers, se battant la tête haute et se jetant dans la bataille tel des chiens enragés.

Tsuyoshi, son père était de ce moule, son fils portait une grande admiration pour lui. Sa mère, Amako, était l’épouse de ce fier guerrier, une femme fragile, s’inquiétant toujours pour la vie de son mari et la santé de ses enfants. Kabashi avait également une petite sœur qui commençait tout juste à se tenir debout. Puis des cousins et cousines plus ou moins éloignés, des adoptés, tous formant le clan Senjago.

La maison de ses parents transpirait la tranquillité, pas d'extravagances, une simple maison de bois légèrement surélevée ainsi qu'un jardin entretenu d'une main de maître. C'était l'une des grandes passions de sa mère, le jardin. Ce n'était pas toujours pratique pour les entraînements, il arrivait souvent qu'un arbuste ou des fleurs volent en éclats. Mais Amako prenait toujours ces « petits » accidents avec le sourire, voir son époux et son fils s'entraîner et s'amuser lui suffisait amplement.

Kabashi était un garçon solitaire, mais cela ne signifiait pas qu'il n'arrivait pas à se faire des amis, simplement qu'il ne prenait pas le temps de construire ce type de relations. Son cœur semblait aussi dur et froid qu'un bloc de pierre, pourtant derrière ces apparences se cachait un garçon bouillonnant, relâchant toute son énergie dans son entraînement, refusant l'échec et entêté. Souvent perçu comme la personne à éviter, à juste titre, certains diraient qu'il est volontairement désagréable alors que d'autres parlent d'un jeune homme brutalement honnête. Pourtant Kabashi a su se faire quelques amis, ils ne sont certes pas nombreux, mais ils lui sont chères.

La chambre de Kabashi, elle, reflétait parfaitement sa mentalité, sobre, un mannequin d'entraînement dans un coin, lit, placard et petite table. C'est le premier endroit qu'il rejoignait après avoir quitté les cours. Le mannequin, plus que pour s'entraîner, lui permettait de se vider la tête. Il entamait une sorte de combat contre un ennemi factice, évitant les coups et trouvant des brèches dans la garde de son adversaire. Le bois résonnait dans toute la maison, parfois des heures durant.

*Esquive, contre, plus vite. Bon sang, si je veux avoir une chance d'être utile au clan je dois gagner en vitesse, et en maîtrise*

Le mannequin tremblait dans tous les sens, Kabashi gagnait progressivement en vitesse. Dans un dernier coup de poing plein de rage il laissa le morceau de bois vibrer et quitta sa chambre. Il se lavait promptement avant d'aller prendre le repas préparé par sa mère.

Tsuyoshi ; « Alors, des progrès ? »

Kabashi : « J'essaye d'améliorer ma vitesse, améliorer mes esquives et mon équilibre. »

Amako : « Ne te surmène pas trop, tu es encore jeune. Je n'aime pas tout cet entraînement militaire, ce sont des enfants, pas des soldats. »

Tsuyoshi ; « Malheureusement, les hommes en âge de se battre sont devenus rares. Et nous avons besoin de ces jeunes pour protéger le village. C'est un peu cruel, mais nous n'avons pas le choix. »

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