2 – Coup et coup et bois la tasse
(ce rp se passe dans la continuité directe du précédent « En Rythme »)
Hana était déçue de n’avoir attiré l’attention de personne pendant qu’elle s’entraînait. Elle se doutait bien qu’elle ne parviendrait pas à convaincre grand monde de son histoire. Elle ? S’entraîner ? Personne n’y croirait. Hana était censée être « la gamine démotivée du fond de la classe », et personne ne pouvait décemment croire que « la gamine démotivée du fond de la classe » allait soudainement se mettre à danser sur les arbres pour combler son retard. Et comme il était hors de question que le reste du village prenne la mesure de l’ambition qui avait germé en elle ces derniers temps, elle ne comptait pas trop montrer sa nouvelle motivation à l’entraînement… Non, l’idéal aurait été que quelqu’un la croise, discute avec elle, et puisse lui servir de témoin.
Avec un soupir, elle remonta les derniers mètres du terrain vague pompeusement baptisé « jardin », et franchit la porte de l’Académie…
Et sentit son cœur manquer un battement.
Chikara Aisu.
Chikara – Hana ? Qu’est-ce que tu fais là ?
Hana – Aaaaaah bah alors ça justement ! C’est…
Chikara – C’est ?
Hana – Exactement ! C’est !
Chikara poussa un profond soupir. N’importe quel autre élève aurait probablement déjà pris une claque s’il avait osé se moquer ainsi, mais Hana n’était pas n’importe quel élève de Konoha. Hana était sa famille, son sang. Ce qui expliquait probablement pourquoi elle avait deux fois moins le droit à l’erreur.
Deux gifles plus tard, Hana se mordait la lèvre pour éviter de pleurer. Une aspirante kunoichi ne pleure pas. Surtout à treize ans. C’est grand treize ans.
Chikara – T’as loupé le cours ?
Hana – O…oui…
Chikara – Tu foutais quoi ?
Hana – Je… m’entraînais…
Clac ! Troisième gifle ! Hana regretta immédiatement d’avoir choisi de se mordre la lèvre. Sous l’impact, ses dents ouvrirent une petite plaie d’où perla une goutte de sang qu’elle goba mécaniquement, tout en sachant très bien comment cette plaie ridicule allait la perturber tout le temps de la cicatrisation.
Chikara – Oh puis je veux pas savoir… Ca fait longtemps que j’aurais du te remettre un peu en place.
Hana leva des yeux implorant vers le professeur, mais il ne la regardait plus. Il regardait au dessus d’elle. Enfin derrière elle, ce qui revenait plus ou moins au même quand son interlocuteur prenait déjà une tête à ceux qui ne faisaient qu’un petit mètre quatre vingt…
Elle se crispa soudain. Elle avait compris ce que Chikara regardait.
Hana – Non…
Chikara – C’était pas une question. J’ai du boulot, mais je peux te voir d’ici. Tu t’arrêteras quand tu me verras sortir…
Elle voulut argumenter, mais elle savait que c’était inutile. Résignée, elle s’inclina, fit demi tour, et redescendit… Vers le lac. Quand Hana était petite, elle détestait nager. Elle ne comprenait pas le plaisir que l’on pouvait tirer de se mouiller et de risquer de se faire bouloter des orteils par des monstres marins juste pour le plaisir d’en sortir en grelotant. Son père avait vite compris l’intérêt de la chose et aimait, quand elle faisait mal ce qu’on lui demandait, la forcer à nager pendant parfois des heures. C’était, disait-il, le meilleur moyen de la faire réfléchir à ses erreurs tout en la développant musculairement.
L’aspirante retira ses chaussures, et hésita un moment à se déshabiller davantage. Elle renonça finalement. Une fois dans l’eau, elle regretterait sûrement son choix, le poids de ses vêtements la fatiguerait probablement atrocement, mais elle avait treize ans. Et ne comptait pas « se foutre à poil devant toute l’Académie » avant au moins un bon moment. Par exemple, jamais.
Oui, jamais, c’était très bien.
Elle se retint difficilement de crier toutes les insultes qui lui passaient par la tête lorsqu’elle se laissa glisser dans le lac depuis le rocher plat un peu surélevé où elle avait laissé ses chaussures. Elle grimaça lorsque ses pieds s’enfoncèrent dans la vase qui tapissait le fond de l’eau, et se dépêcha de se mettre à nager pour éviter que ses pieds n’y trempent à nouveau. Comme avant, elle se contenterait de faire des tours de lac. Elle n’aimait pas l’idée de nager au dessus de la profondeur, et quitte à manquer de se noyer en nageant toute habillée, autant le faire en ayant pied. Plus prudent, finalement.
L’Humeur – Le problème de nager, c’est qu’on se fait chier.
La Raison – Oui, bah médite.
L’Humeur – Pas envie.
La Raison – Tu me gonfles avec tes « envies ». Dans la vie, y a des choses qu’il faut faire, un point c’est tout !
L’Humeur – Ouais, et là, ce qu’il faut faire, c’est trouver un moyen de foutre le boxon !
La Raison - …
L’Humeur – J’ai treize ans. Je refuse qu’on me gifle comme une gamine !
La Raison – Et ? Tu comptes faire quoi ?
L’Humeur – Trouver des bouteilles, peut-être même des cigarettes, et ramener ça au dortoir ! Il est temps de faire connaissance avec les autres !
La Raison éclata de rire.
L’Humeur – Nan mais j’étais sérieuse.
La Raison cesse de rire.
Hana haussa mentalement les épaules. Elle avait largement le temps de réfléchir à ça. Elle n’avait même pas fait la moitié du premier tour du lac. Et le soleil était encore haut…
Machinalement, elle cale le rythme de ses mouvements sur le rythme de six qu’elle utilisait un peu plus tôt, dans sa danse de l’arbre.
Un.
Deux.
Trois.
Quatre.
Cinq.
Six.
Elle se faisait déjà chier.
Demande de validation d'entraînement "HP".
je poste des choses beaucoup plus courtes qu'avant, histoire d'éviter le "je viens une fois tous les 10 jours avant vingt pages". Dites moi si c'est trop court, pour le coup