Préface
Parce que pour certaines personnes, écrire est le seul moyen de se faire comprendre. L’écriture est un exutoire, elle permet de s’inventer un monde dans lequel on est heureux. Elle permet de s’évader, de s’inventer et d’inventer tout ce qui nous régit. Elle permet d’exprimer nos sentiments et de les sublimer. Elle permet de supporter la vie telle qu’elle est réellement en l’oubliant l’espace d’un moment. Elle permet de se poser, de vivre ce qu’on ne peut pas vivre, de faire ce qu’on ne peut pas faire, sans que tout ceci n’est la moindre conséquence. Elle permet de créer, de détruire et tout recommencer. Elle permet d’exprimer toutes les vies qu’on ne pourra pas avoir. Elle arrête le temps et rend l’impossible parfois possible. Elle permet de se débarrasser de ce qui nous pèse et d’avancer dans une voie quand une autre est bouchée.
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Le monde est tel que nous voulons qu’il soit. Chaque brin d’herbe, chaque grain de poussière, chaque volute de fumée sont présentes pour une seule et unique raison : votre volonté. Tout est régi par vous, pour votre bonheur et rien alors ne vous semble absurde. Votre raisonnement, votre logique est appliquée en chaque instant et tout ce qui existe ne peut être que d’accord avec vous, car il existe par votre volonté. De mots comme la souffrance ou le chaos n’existent pas car ils n’existent pas, vous n’avez simplement pas la volonté de les créer…
Le monde n’est jamais tel que nous voudrions qu’il soit. Chaque brin d’herbe, chaque grain de poussière, chaque volute de fumée sont présentes pour une seule et unique raison : le hasard, tout cela vous échappe totalement. Vous n’avez aucun contrôle sur ce qui vous entoure, c’est à vous de vous adapter ou de disparaître. Vous avez beau réfléchir, croire en votre logique, personne n’en a strictement rien à faire. Vous devez suivre ce qui a été décidé par toutes les personnes, sauf vous. La souffrance et le chaos vous entourent, mais aussi vous constituent, vous n’avez simplement plus aucune volonté…
***
[ ???] « Yosuke ? »
Le son s’accompagna d’une tape sur la tête. La douleur le ramena assurément sur terre tandis que ses yeux s’habituaient à la lumière du Soleil. Il les frotta doucement sans réellement comprendre ce qui se tramait devant lui.
[Tanga]
« Yosuke ! »C’était Tanga, le père de Yosuke. Un brun déconneur, une poignée d’impatience et une tonne d’énergie, c’était sans doute la recette qui lui convenait lemieux.
[Tanga]
« Petit, tu dois te lever. Je m’en vais au travail. Ne traine pas trop d’accord ? »Il faisait partie du Domaine du Tigre. Des horaires changeants, de la fatigue mais pas mal de discussions avec les amis paraît-il. Ca semblait toujours bien se passer quand on lui posait la question.
Il ébouriffa les cheveux du garçon une dernière fois, juste avant de claquer la porte derrière lui. Le bruit, et les épis dans ses cheveux, achevèrent le sommeil de Yosuke.
Mince, il fallait se lever…
***
La tempête faisait rage. Les vagues hautes de dix mètres manquaient de faire chavirer les embarcations de nos héros à chaque seconde. Tandis qu’ils se cramponnaient au bois pour sauver leurs vies, ils priaient de tout leur être que cette orage s’achève.
Tout à coup, un monstre de métal venu du ciel percuta la surface brune de l’océan. Les ondes oscillèrent à sa surface et nos héros, sans défense, se retrouvaient piégés entre deux courants contraires.
***
[ ???] « Yosuke ? »
Deux yeux finirent par le déconnecter de ses pensées. D’un marron foncé uni, ils observaient là, sans sourciller.
[Namara]
« Arrête de rêver veux-tu ? Finis ton chocolat, tu vas encore être en retard. »C’était Namara, la mère de Yosuke. S’il fallait la définir en quelques mots, on pourrait employer les mots courage, acharnée, modeste et mystérieuse. Elle parlait souvent, mais toujours très peu sur elle. Elle travaillait beaucoup, mais toujours pour les autres. Elle aimait sa famille, mais ne le disait pas souvent.
[Namara]
« Je m’en vais m’occuper des jardins ce matin. Je te récupère au parc vers midi, n’oublie pas. »La porte ne claqua pas, mais c’est le silence qui acheva la rêverie de Yosuke. Au moins, il pouvait s’exprimer.
[Yosuke]
« Désolé les héros, je vais devoir vous manger à la façon d’une baleine. »***
Quelques affaires en sac, Yosuke avait fini par sortir de la petite maison. En plein cœur du quartier Uchiha, il traînait le pas en direction du parc. Yosuke était un enfant solitaire et rêveur. La combinaison révélait un trait de caractère encore plus révélateur, ou la cause de tout ceci : Yosuke était réservé. Portrait craché de sa mère, il n’allait pas vers les autres et se contentait de faire ce qu’on attendait de lui.
Yosuke Uchiha, du clan Uchiha. Il ne savait pas trop ce que ça voulait dire. Son père travaillait à la milice, il avait une maison ici et il avait pas mal de cousins et cousines. C’était à peu près tout.
En passant la porte qui sépare le domaine du reste du village, le garçon s’arrêta quelques instants. Après quelques secondes, et sans aucune raison apparente, il se mit à courir droit devant lui, sans avoir conscience que son histoire commençait aujourd’hui.