La mélopée d'Ezio
La journée précédent le grand jour
À quelques heures de marches du temple de Shiun
Ses doigts parcouraient lentement les quelques cordes de tendons tendues entre les branches d'un cercle de bois sommaires sur lesquelles l'on pouvait distinguer quelques symboles qui semblaient faire office de fioritures. Cet instrument n'avait rien d'extraordinaire pour le moment, mais Ezio, du haut de ses huit années, n'en avait cure. Pour lui, il était unique. Construit sous l'égide de son bienveillant père il y a de cela maintenant trois ans, Ezio avait passer des heures à chercher et tester les différentes essences de bois avant de ce décider à choisir un bois hybride dont la fibre ce situait tout juste à la limite inférieur des bois durs. D'abord un simple bloc de bois, il en avait doucement élimer des parties pour en faire le cœur de son futur instrument. Ce ne fut qu'après une année complète qu'il s'était avoué satisfait de ce dernier et ses petits doigts menus s'était alors mis à rouler des tendons pour en faire l'âme de ce dernier. D'abord impersonnelle et commune, il passa tout son temps libre à refaire ses cordes, cherchant à créer les notes parfaites qui, tout en le représentant, lui permettrait de chanter, un jour, son épopée. Ce ne fut toutefois que très récemment qu'il arriva à l'une de ses notes. Douce et aigu, elle évoquait à ses oreilles le calme paisible des plaines qu'il parcourait depuis son jeune age. Toutefois, les deux autres cordes de son instrument, produisaient encore et toujours des sons discordants et, après un ultime effort pour créer une mélodie satisfaisante, il attrapa un petit caillou aux abords hérissés et d'un coup sec, trancha les deux cordes dont la sonorité ne lui plaisait pas avant de jeter la roche au sol et de replacer son instrument dans son sac à dos et de rejoindre un petit groupe de personne qui campait dans une clairière un peu plus loin.
Se dirigeant directement vers l'une des tentes en périphérie du campement, Ezio croisa plusieurs personnes auxquelles il sourit joyeusement avant de s'enfoncer sous la toile humide de ce qu'il considérait comme son foyer. La noirceur qui y régnait prie quelques instants à ce dissiper, le temps que sa vue s'y adapte, révélant l'espace légèrement confiner par des draps tendus qui faisait office de hall d'entré. Doucement il agrippa celui qui était à sa droite et le tira doucement avant de ce glisser derrière, dans la simili pièce qui s'y trouvait. Au centre de cette dernière trônait une modeste paillasse tandis que quelques coffres remplissaient le reste de l'espace.
Sans hésitation, Ezio se dirigea vers celui le plus éloigné de sa position, déposant au passage son sac à dos près de sa paillasse avant d'ouvrir la malle d'un geste expert. À l'intérieur de cette dernière ce trouvait une masse informe de végétaux séchés rappelant légèrement l'apparence d'une sphère à laquelle l'on avait tenter d'ajouter, sans grand succès, des bras et des jambes. Avec douceur, le jeune garçon l'attrapa et le déposa sur ses genoux. Malgré son aspect peu ragoutant, une certaine harmonie s'échappait de la poupée et un œil expert pouvait y distinguer certains éléments démontrant du savoir-faire de son créateur.
Ezio- Alors Osoroshi, prêt pour demain?
Bien entendu, la poupée ne lui répondit pas, mais un sourire étira tout de même les lèvres du jeune garçon. Demain allait être un grand jour pour lui. Tout d'abord, il allait devoir ce départir de sa création, mais ensuite il y aurait une grande fête et il pourrait entendre de nouveau la foule acclamer le talent de ses compères et peut-être sera t'il acclamer lui aussi... Si seulement il arrivait à terminer son instrument, il le serait très certainement... Toutefois, comme son père se plaisait à le lui rappeler, demain devait être d'abord et avant tout un jour d'offrande au dieu Shiun. Du haut de ses huit années il n'arrivait pas encore à comprendre ce concept d'êtres supérieurs qui semblaient diriger le monde, mais c'était avec joie qu'il sacrifierait Os' si cela pouvait permettre à ces parents d'être épargner par la fureur de Shiun... Même s'il ne comprenait pas encore pourquoi brûler une poupée constituer de plante en décomposition pouvaient les protéger... En autant que ça marchait et que ses parents étaient protéger, à quoi bon chercher à comprendre...
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Le grand jour...
Au sein de la ville de Kumo
La cérémonie s'était dérouler sans encombre. Au petit matin la tribu s'était mise en marche et avait traverser la ville de Kumo pour ce rendre directement au temple. La cérémonie c'était alors déroulé comme à l’accoutumer et lorsque son tour était venu, il avait solennellement déposer Osoroshi dans le cercle de feu destiner aux offrandes. Sa poupée avait alors pris feu rapidement et en à peine une minute, il ne restait plus de cette dernière que de la cendre, emportant avec son corps matériel, les souhaits du jeune garçon qui l'y avait déposé. Puis la cérémonie avait pris fin sur l'habituelle prière et sa tribu avait rejoins d'autre groupe dans un espace vague à quelques pas du temple et la fête avait commencer. La nourriture avait alors affluer, cuisiner de main de maître par certains membres d'autre tribu et la musique s'était alors mise en enivrer les esprits et les cœurs tandis que les natifs se joignaient gaiement aux membres nomades des tribus.
Pour le jeune garçon qu'était Ezio, cette fête était d'abord et avant tout une véritable mine d'information et c'est avec joie qu'il questionnait les différents participant sur leur passé, sur leur voyage et, bien entendu, sur le pourquoi de telle ou telle chose. Étonnamment, ces dernier se prêtait volontiers au jeu et répondaient bien souvent à l'intégralité de ses questionnements, ajoutant parfois un peu de fantaisie à des récits monotones pour donner un peu de matière à rêver à l'enfant qu'il était.
La fête bâtait son plein lorsqu'il aperçu pour la première fois de sa courte existence un shinobi. Arborant un bandeau représentant les armoiries de Kumo sur son bras, il était plutôt grand et il ne semblait porter aucune arme. Pourtant, son regard était dur et semblait trancher les hommes aussi aisément qu'un samourai avec un sabre. Sa présence était écrasante et le jeune Ezio ne pouvait détourner le regard de la silhouette qui se mouvait doucement parmi les différents convives. Fascination qui ne passa pas inaperçu parmi sa tribu puisqu'à peine quelques minutes après l'arrivé du shinobi, un homme âgé d'une trentaine d'année vint poser sa main sur l’épaule du jeune garçon.
Ezio- Bonsoir père.
L'homme portait des vêtements amples qui rappelait à Ezio les tenues monastiques des prêtres du temps de Shiun. Pourtant, aussi loin qu'il s'en souvenait, il ne l'avait jamais vu porter autre chose que des fourrures et des vêtements de peau toutefois, le jeune garçon ne pouvait absolument pas nier que ses vêtements, quoi qu'inhabituel, allait parfaitement à son père, faisant ressortir comme un aura la sagesse qui habitait le cœur de ce dernier. On ne pouvait ainsi douter qu'Ichigo Isatsu ferait un excellent prêtre.
Ichigo- Bonsoir Ezio. Je vois que tu as remarquer nos amis shinobis qui nous on rejoint.
Ezio- C'est quoi un shinobi?
Ichigo- La réponse peut être diverse. Certains verront les shinobis comme les nouveaux soldats de ce monde, une abomination nous arrivant tout droit des terres par delà les montagnes. Toutefois, je suis plutôt d'avis, comme d'autre Isatsu, qu'ils sont une nécessité pour défendre nos croyances contre les envahisseurs, mais toi, que penses-tu de l'homme que tu regardais?
Ezio- (après quelques instants de réflexion) Je dirais... Que sans être en apparence dangereux, l'aura de calme qui s'échappe de lui ainsi que sa posture laisse à penser que c'est tout le contraire. En le voyant, je crois que j'ai l'impression de voir l'un de ses loups que nous avions croiser l'autre jour. Une bête sauvage en apparence, mais profondément humaine lorsque l'on y regarde de plus près...
Ichigo- C'est une réflexion plutôt poussée pour le jeune garçon que tu es tu ne trouve pas? Par contre je suis d'accord avec toi. Les shinobis sont, d'abord et avant tout, des hommes. Certains le sont devenus simplement par goût du sang ou de l'aventure, tandis que d'autre le sont devenu par devoir, pour défendre quelques choses qui leur était cher.
Ezio- Et comment devient-on shinobi?
Ichigo- Tout dépend je dirais. Je ne suis pas bien familier avec ce système vu son apparition récente, mais le passage par le bureau d'inscription semble obligatoire. Je crois qu'il loge pour le moment quelques pars au sein de la cité interdite... Peut-être devrais-tu poser directement la question a un shinobi... Plusieurs Isatsu on rejoint les rangs de kumo dernièrement, tu ne devrais donc pas avoir de misère à trouver un visage plus ou moins familier...
Ezio- Pourquoi des Isatsu rejoignent-ils les rangs des shinobis? N'enseignons nous pas que la violence ne doit être utiliser qu'en cas d'extrême nécessité?
Ichigo- La crainte je dirais. Autrefois nous vivions difficilement, mais en paix. Puis, les gens du sud sont arrivés et, avec eux, le concept de guerre. Ce fléau du sud ne doit pas atteindre nos terres paisibles et c'est pourquoi certains Isatsu rejettent une partie de leur héritage pour lutter contre ce dernier et deviennent ainsi des shinobis.
Ezio- Alors les Isatsu ayant rejoint les shinobis sont des parias?
Ichigo- Non. Je dirais plutôt qu'ils ont eux le courage de faire ce qui devait être fait et c'est précisément ce dont nous avions de besoin.
Ezio- Alors je veux devenir un Shinobi... (un moment de silence s'installa avant qu'Ezio continue)... Au fait... Pourquoi tu es habillé comme ça papa?
Ichigo posa un regard compatissant sur son fils qui regretta immédiatement d'avoir poser la question. Toutefois il était trop tard, il se devait maintenant d'assumer la réponse qu'il allait recevoir...
Ichigo- Hey bien... J'ai fais ce que je considérait juste, je me suis joint au temple de Shiun en tant que moine. J'espère seulement que tu auras plus de courage que moi...
Et sur ces paroles lourdes de sens, Ichigo étreignis son fils une ultime fois avant de ce retourner et de partir, laissant au vent et à la seule oreille de son fils ces dernières paroles d'homme libre. Laissant derrière lui cette vie qui lui avait pourtant été cher pour ce consacré à l'oeuvre de Shiun corps et âmes...
Ichigo- Je t'aime Ezio...
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La fin d'un pélérinage...
Deux ans plus tard, aux abords de Kumo...
Le départ en apparence soudain de son père, c'était révélé être préparé de longue date et en à peine quelques jours, la vie au sein de la tribu avait reprit un rythme normal. Chacun c'était vu réassigner des tâches pour combler celles laisser latente par son départ. Même la tâche de l'éducation d'Ezio avait été assignée à un autre Isatsu. Un certain Grey qui, rapidement, avait conquis la confiance du jeune garçon qui, en à peine un an, en était venu à le considérer au même titre que son père. Cette considération augmenta lorsque, à la surprise de tous, le tuteur d'Ezio et la mère de ce dernier ce mirent à former ce que l'on pourrait appeler un couple au sein de la tribu. La vie du jeune Isatsu repris alors son cour d'avant et il en vint même à oublier lentement, mais sûrement, celui qui avait occuper le rôle de Grey pendant près de huit années, le réduisant plus qu'à de simples souvenirs au fond de sa mémoire qui ne ressortaient qu'en de rares moments de nostalgie. Pourtant, au fur et a mesure que la tribus se rapprochait d'une terme d'un énième pélérinages, ces moments devinrent de plus en plus fréquent jusqu'à, dans un ultime effort de volonté, ne persiste plus qu'une certitude, il ne désirait pas que sa vie soit inutile. Il désirait faire ce que Ichigo, son vrai père, aurait aimer faire. Un désir qui datait de son premier contact avec l'univers du village shinobi. Il désirait s'engager pour protéger ce qu'il considérait désormais comme sa patrie, il désirait simplement devenir un shinobi.
Toutefois, plus le village grandissait dans son champs de vision, et plus Ezio ne savait plus quoi faire. Devait-il partir sans dire un mot à personne? Ou devrait-il plutôt en parler avec sa mère et Grey et voir a les convaincre que son choix n'est pas irréfléchis? La deuxième solution lui semblait être la bonne, pourtant, malgré tout, il n'arrivait pas à se résoudre à aborder le sujet avec eux et, à sa grande surprise, il n'eut pas à le faire puisque le sujet s'emmena de lui même tandis que la tribus ce mélangeait doucement aux autres tribus Isatsu venant faire leur offrande.
Grey- Vas-tu enfin me dire ce qui te tracasse Ezio?
Le jeune garçon marqua une pause dans sa marche avant de se retourner vers celui qui avait prit le rôle de paternel pour l'enfant qu'il était.
Ezio- Hey bien... Tu sais...
Tandis qu'il cherchait ses mots, son regard tomba sur un shinobi en garde à l'entrée du village et un léger sourire étira ses lèvres et, alors même qu'il venait de trouver le courage de le dire, son tuteur le devança, un sourire lui étirant les lèvres et une pointe de nostalgie marquant son regard.
Grey- Tu as mon accord et je tâcherai de convaincre ta mère que tu as fais le bon choix.
Le jeune Isatsu en resta bouche bée, comment cet homme avait pus deviner ses pensées? Puis, une fois la surprise passé, il se sentit idiot d'avoir autant crains ce moment. Tout son être lui criait de courir défendre sa patrie, pourquoi n'y aurait-il eu que lui pour s'en rendre compte?
Ezio- Merci... (Après quelques secondes d'hésitation)... Tu voudrais bien m'y accompagner?
Et, tandis qu'il apposait sa main sur l'épaule du jeune garçon, l'entraînant avec lui parmi la foule de croyants venu prier au temple, il prononça un simple « oui » qui allait changer une vie...