Deux pas se faisaient entendre à travers l'herbe grasse des pays de l'ouest. Encore relativement peu touchés par les changements constant que ce monde subissait, libres, encore, de toute choix, de toute domination. Vivant parmi eux, dans leur coutumes et traditions, dans leur légendes et croyances. Libres.
Et pourtant encore assujettis.
A la peur des changements, aux maladies, aux bandits. Vivants et n’existant que dans l'attente d'être mis au service de plus fort qu'eux, de plus terrifiants, de plus charismatiques. Ce n'était même pas une pensée proéminente parmi les villageois encore simples, encore peu habitués à voir des étrangers passer, et pourtant c'était la décision qu'ils prendraient aussi facilement qu'ils respiraient quand elle apparaîtrait devant eux.
Tel était la condition humaine.
Le premier pas accélérait, forçant les secondes foulées, plus courtes, d'augmenter son rythme pour les suivre. Les deux personnes ne portaient que des cape de voyage intégrale, d'une couleur brune simple, rapiécés par les voyages et les accidents. Le temps et les dangers naturels de la nature.
Ils semblaient pressés.
Pourtant nul autre qu'eux se trouvaient dans cette plaine, nul autre qu'eux n'étaient là. Ils ne semblaient pas fuir, ils ne semblaient pas inquiets. Seul la nuit s'avançant pouvait permettre d'expliquer un tel comportement, mais, là encore, cela ne semblait pas être "vrai", comme si quelque chose se cachait en dessous de tout cela. Comme si quelque chose en plus devait être là.
Seul les deux voyageurs pouvaient avoir la réponse.
Comme habituée.
Arrivant finalement au village, alors que les magnifiques teintes d'orange de la fin du jour laissait place au Crépuscule, elles ne furent accueillis que par un "garde", un terme cependant à utilisé avec parcimonie au vu de sa tenue débraillé et de sa fourche comme seule arme.
Il semblait plus terrifié d'elles que de tenter de se montrer impressionnant.
La plus grande des deux, celle parlant de ce ton froid et doux, délicat mais impitoyable, s'approche de lui en rabattant sa capuche dévoilant dès lors une chevelure d'ébène épaisse, arrivant jusqu'au milieu de son dos, semblant à la fois souple mais rigides. Une peau cuivrée naturellement accompagnant des yeux oscillants entre miel et vert, pétillants de malice.
Une femme superbe.
Elle s'approcha du garde sans peur, laissant sa partenaire, beaucoup plus petite, lui arrivant à peine aux coudes, derrière elle. Ouvrant légèrement sa cape de voyage pour laisser paraître ses charmes, elle s'avança avec suffisamment de déhanchement pour intéressé sans devenir vulgaire. Toute la menace dans sa voix lorsqu'elle s'adressait à sa partenaire ayant disparus. "Bonsoir. Excusez nous de vous déranger." Elle sourit doucement. "Je me présente, Hinata Tanaka, et voici ma fille, Erika Tanaka."
Elle parle vite, désignant sa "fille" toujours derrière elle qui finit de regarder le coucher de soleil, semblant peu intéressée par la conversation. Hinata parle vite, ne laissant pas au garde le temps de répondre, ce dernier semblant plus intéressé par ses formes que ses paroles.
Ce qui fait grandir son sourire.
Ses yeux semblent devenir presque vert forêt tant cela l'amuse, elle regarde brièvement le village, petit, une dizaine de chaumières. Peu d'habitants.
Cela lui convenait parfaitement.
Il se perdait en explication, comme ayant déjà décidé qu'elles resteraient.
Amusée, Hinata invita le garde à les conduire à la demeure du chef du village, se tenant à son bras, se faisant l'effet d'une "frêle" jeune femme, le tout sous le regard amusée d'Erika, se contentant de suivre doucement le duo alors que les quelques chaumières avaient allumés leur chandelles pour mieux observer les inconnues, leur silhouettes se dessinant aux fenêtres via les ombres se reflétant aux flammes.
La rencontre avec le chef du village se fit pratiquement comme Erika l'attendait. A l'exception du fait qu'il n'était pas un vieillard bienveillant mais plutôt un grand gaillard jovial ayant probablement plus de muscles que de cervelle.
Un homme bien.
Son statut même de chef n'en était pas un, il avait seulement accepter de s'occuper à gérer les soucis, mais chaque villageois semblaient libre de faire ce qu'ils voulaient tant que cela ne mettait pas en danger le village, ou ses habitants. Les règles étaient simples. Elles pouvaient rester aussi longtemps qu'elles le désiraient tant qu'elles aidaient aux tâches du village, que ce soit aller couper du bois, aller chasser ou tout autre tâche.
Nul besoin de préciser qu'Hinata accepta sans aucun soucis.
Le garde, toujours désireux de se faire bien voir par Hinata, conduisit les deux voyageuses jusqu'à une étable, comme il le dis. Promettant milles fois qu'elle était propre, offrant, à contrecœur envers Erika, sa propre demeure pour accueillir Hinata si jamais elle en venait à ne pas apprécier ses commodités, lui laissant son lit.
Ce qui la fit rire.
Seule Erika devait pouvoir entendre l'amusement glacial que sa "mère" avait, à quel point elle trouvait cela ridicule, et dégoutant. Seul elle pouvait savoir à quel point elle était en fait dégouter par les avances de ce garde, qu'elle n'aurait rien désirée de plus que lui arracher la langue pour qu'enfin il ne cesse de parler.
Heureusement que seule elle l'entendait.
L'étable était exactement comme Hinata l'imaginait. Sale et puante. Mais elle offrit cependant son plus beau sourire au garde, le rassurant, lui disant que tout était à sa convenance. Soupirante enfin de soulagement quand il parti, traînant des pieds ce faisant. "Bon... Je suppose que cela devras faire l'affaire. Pour le moment." Elle fronce des narines, comme répugnée devant l'odeur d'animaux et de paille avant d'étaler sa cape dans un coin propre, souriante à une Erika n'ayant pas bougée.
Son sourire ayant quelque chose d'obscur et de malsain.
Se levant doucement, elle viens calmement enlacer sa jeune partenaire par derrière, riante chaudement dans le calme de l'étable, lui caressant les joues d'un geste tendre alors que la jeune Erika se raidit doucement. "Allons, allons. Il te faut te préparer ma chère petite."
Elle fait tourner sa jeune partenaire, celle-ci, habituée, n'émettant nulle opposition. Lentement elle lui retire sa cape de voyage, l'étalant à ses cotés, dévoilant une jeune adolescente, n'ayant probablement pas encore quinze ans, dont la chevelure noire s'arrêtait à sa nuque. Des yeux d'un bleu cristal regardant avec curiosité et méfiance sa "mère" lui frotter les cheveux doucement, riante aux éclats.
Un rire toujours aussi chaud, mais qui fit frisonner de peur la jeune Erika.
Elle avait peur d'elle, une peur que Hinata nourrissait avec un plaisir presque malsain, venant envahir l'espace vitale de sa "fille" avec sensualité et menace, la cajolant tout en semblant tenir un couteau dans son dos, prête à la planter aux moindres de ses désirs.
Erika ne pouvant que hocher doucement la tête.
Demain, tout recommencerais. Elle en viendrait presque à plaindre ce village.
Et ainsi, la vie habituelle d'Erika reprit son court dès le lendemain. Hinata, heureuse d'avoir trouvé un tel village, commença à faire en sorte qu'elles s'intègrent parmi eux. Apprenant alors à connaître les autres habitants, à aider à la couture, pèches, chasse, cuisine, nettoyage, tout pour faire vivre le village. S’immisçant dans leur vie tel une tumeur sombre venant gangréner leur vie sans qu'aucuns ne soit mis au courant.
Une sensation de dégout habituel se formant dans le cœur de la jeune fille.
Elle apprenait les noms de chaque villageois, de chaque enfant, souriante doucement, avec tendresse à chacun d'entre eux alors que les semaines s’égrainaient dans un flot ininterrompue, sachant parfaitement que ces moments de paix n'étaient qu'une illusion pour la vie qu'elle menait, une existence si proche de la vie et de la mort qu'elle en devenait détachée.
Et ainsi Hinata commença.
Cela faisait des mois qu'elles faisaient parties de la vie quotidienne des villageois, ayant put observés leur mode de vie, leurs habitudes, leur existences même. Elles avaient vues qui étaient les plus fragiles et qui étaient les plus résistants, ceux méfiants et ceux beaucoup trop ouverts. Elles voyaient tout, d'un regard de miel joueur et d'un regard de cristal indifférent.
Choisissant avec soin qui serait leur premier camarade de jeu.
Hinata avait, après tout, un passé plutôt obscur, même Erika, la personne la plus proche d'elle, ne savait pas tout d'elle, et elle ne voulait pas tout savoir de toute façon. Hinata en savait, cependant, beaucoup trop en poisons et autres toxines pour que cela ne soit qu'accidentelle, elle en savait trop en médecine et méthode de traitement pour ne croire qu'à une simple étude de terrain.
Elle en savait simplement trop. Et elle semblait décidée à ce que Erika aussi.
Ainsi, un jour comme un autre, Hinata rejoignit Erika dans leur étable, murmurant un simple qu'elle avait accomplie sa tache alors qu'elle s'allongea aux cotés de la jeune fille, son sourire illuminant les Ténèbres d'une Lumière de folie, faisant frisonner terriblement Erika qui se blottit, envers et contre tout, dans les bras de sa protectrice et geôlière.
Cherchant une chaleur physique a travers un cœur glacial.
Elle savait que bientôt, cette fausse vie paisible viendrait à s'effondrer, que nul ne saurait l'arrêter et surtout pas elle, qu'elle devrait de nouveau arpenter ce monde changeant dans l'espoir qu'un jour elle en trouve sa place.
Elle ne savait pas ce que Hinata avait accomplie, chaque tests étant différents, mais elle savait que cela serait éprouvant.
Elle n'apprit que le lendemain ce qu'il se passa quand plusieurs des villageois, ceux qu'elle avait prit l'habitude de surnommé "les vautours" pour leur déplaisantes habitudes de sourire devant les choses de mort, se mirent à parler de l'état de santé du chef, qui semblait avoir attrapé une mauvaise maladie. Ce qui était une chose courante et, généralement, quelques herbes et du repos suffisait à soigner cela.
Mais aujourd'hui Erika savait que cela était différent.
Elle pouvait presque sentir la satisfaction d'Hinata derrière elle, elle pouvait presque voir l'épreuve qui l'attendait. Et cela la rendait nauséeuse. Pourtant son expression restait pratiquement impassible, montrant ce qu'il fallait d'inquiétude envers l'état de santé du chef pour qu'elle ne puisse être soupçonnée de quoi que ce soit.
Jouant son rôle.
Il fallut attendre deux jours, quand l'état de santé du leader du village devint trop grave pour que quiconque en vienne à l'ignorer, qu'Hinata fit le premier pas, se présentant comme médecin itinérante "au repos", elle charma les villageois avec plusieurs mensonges bien placés de ne pas avoir révéler leur, ayant mis Erika dans le même sac, véritables natures par craintes d'être misent à l'écart, isolées, ou pire, accusées de sorcellerie.
Chose plus courante qu'on ne le crois.
Mais ses mensonges s'intensifiaient encore plus quand elle proposa leur aide, s'inquiétant pour l'état de santé de ce si gentil chef ayant pris la peine d’accueillir deux étrangères et de les protéger. Ne s'étant pas rendu compte qu'il venait de faire rentrer une louve et une dragonne dans l'enceinte de la bergerie.
Cette pensée amusa beaucoup Erika.
Trop rapidement, elles furent conduites à l'intérieur de la demeure du chef, ou déjà sa femme s’attelait à prier diverses divinités pour sauver l'âme de son mari ayant, semble t-il, perdue espoir. Hinata lança un regard noir aux autels réservés aux Divinités priés, Erika elle-même se sentant presque prête à désacraliser ces dernières.
Mais ni l'une, ni l'autre, ne fit quoi que ce soit.
Chassant, littéralement, la femme de sa propre demeure, les deux femmes s'installèrent au chevet du chef du village. Il transpirait, était pale, ses yeux perdus dans le vague et marmonnait sans cesse. De manière générale il ressemblait à l'enfer.
"Alors ma petite, que peux tu me dire sur son état ?" Hinata avait cessée de jouer, malgré le sourire amusé qu'elle portait aux lèvres. Elle redevenait son enseignante, son maître. Celle lui enseignant l'art de vivre et d'aider les autres à vivre.
"Tu sais déjà que ce n'est pas contagieux, c'est un "test"... Je veux voir ce que tu va faire." Son sourire est cruel, tout comme son âme, Erika le sait, et pourtant elle ne fait rien, elle ne peut rien faire.
Elle ne veux rien faire.
Ainsi Erika commença lentement, usant des outils de médecine. Prenant du sang, faisant des tests, épongeant le corps de son patient, de son sujet de test, restant silencieuse, ses gestes vifs, sans hésitations, formée à ce genre de situation. Hinata observant le tout avec un silence pesant, presque semblant jugé sa disciple, ne l'aidant jamais, ne lui donnant nul indice. La laissant seule.
Pendant trois jours.
Elle avait réussit à le sauver, ou tout comme, après deux jours, le troisième étant pour observer sa progression. Ses efforts. S'assurer qu'il ne risquait pas de retomber. Erika était épuisée, affaiblis, affamée, mais satisfaite.
Jusqu'à ce qu'elle découvre ce qu'Hinata fit.
Elle avait profité du temps mis par Erika pour soigner le chef afin de contaminer le reste du village. Tous semblaient croire qu'il s'agissait là d'une punition des Dieux pour une raison ou une autre. Erika était affaiblie, épuisée, mais elle savait que jamais Hinata n'accepterait ce genre d'excuses. Jamais. Elle devait accomplir son devoir, accomplir ses tests, continuer jusqu'à la victoire, ou l'échec.
Et jamais elle n'accepterais l'échec.
Dormant debout plus qu'autre chose et passant ses journées à aller d'une maison à une autre, d'une famille à une autre, Erika pensa que sa fin arriverais bien vite. Elle avait maigris, ses joues s’étaie creusés, sa peau blanche était devenus blafarde et des cernes larges se faisaient voir sous ses yeux.
Et pourtant elle tint bon.
Soigner ces gens, ce village, avait pris précédent sur sa propre santé, sa propre vie. C'est pourquoi elle ne s'étonna pas quand une toux sinistre la frappa, des douleurs au niveau des poumons à chaque respiration la prenant. Mais elle avait sa tâche, elle devait l'accomplir. Si elle perdait du temps à se soigner alors les habitants du village en viendrait à mourir.
Et ce n'était pas dans le contrat avec Hinata.
Alors elle devait pousser plus, dépasser ses forces, s'assurer de se soigner en urgence entre deux patients. Mais cela fut efficace et sa récompense, après une semaine de travail acharné, fut l'assurance que tous survivrait.
"Beau travail." Hinata était devant elle alors qu'Erika s'était affalée au cœur du village, genoux remontés et visage enfouis dans ses genoux. A la voix de son maître, elle ne réagis même pas.
"Nous en avons donc finit avec ce village. Finit de nettoyer et retrouve moi à la sortie, à l'Est. Je sent que cette direction nous appelle." Sans laisser le temps à Erika de répondre, ou de s'assurer qu'elle ait compris ses ordres, la plus âgée d'entre elle sachant parfaitement que sa suivant savait de quoi elle parlerais. Elle l'avait formée pour ça.
Ainsi, quand Erika la rejoignit pratiquement une heure après, ce fut toujours avec cette même fatigue traînante dans ses pas. Ses cernes. Cet air maladif totalement irréel sur celle qui, pendant presque dis jours passa à soigner les autres.
Et ses mains couvertes de sang.
Elle ne dis pas un mot, seulement hochant la tête vers Hinata quand elle arriva à sa hauteur. Quiconque passerait derrière elles découvrirait alors un véritable charnier, le village entier assassiné de sang froid par des mains qui semblaient pourtant si adaptés à soigner. Nuls ne furent épargnés. Hommes, femmes, enfants. Chacun furent mis à mort. Tous sans souffrances.
"Souviens toi, ma petite Erika." Les pas avaient repris. L'herbe grasse s'écrasant sous le poids des deux voyageuses.
"Les Dieux nous ont donnés deux pouvoirs." Les terres de l'Ouest étaient encore relativement calme, échappant aux ravages des guerres que le reste du monde, devenu fou, semblait subir.
"Un bras gauche pour sauver." Des terres qui intéressaient grandement deux femmes qui les parcouraient. Elles avaient l'air d'anges. Une adulte à la beauté ravageuse et au regard de miel hypnotique et une adolescente apportant avec elle une aura d'innocence et de pureté parfaite.
"Et un bras droit pour détruire." Mais ces deux êtres étaient aussi monstrueux que magnifique. Ce village venait de le comprendre, de le subir, sans pour autant savoir ce qu'il venait de se passer.
Hinata et Erika. Elles poursuivaient leur chemin, leur pas écartant l'herbe.
~~~~
"Alors ? Tu accepte ou pas ?" Erika cligna doucement des yeux alors qu'elle s'arracha aux souvenirs de son enfance. Une enfance pas si lointaine. Mais elle n'avait pas le temps de s'y attarder alors qu'elle regardait son interlocuteur. Un "barbare" de l'Est, maigre comme un clou, portant ce qui ressemblait à une vieille lance pourrie. Une attitude nerveuse et complètement paranoïaque.
"Pardon ?" Erika avait bien grandie ces dernière années, elle devait approcher des 18 ans et sa chevelure sombre atteignait désormais le bas de son dos. Elle avait légèrement grandie aussi, la laissant toujours incroyablement petite. Dans l'ensemble, elle faisait jeune.
Et elle était seule.
Hinata n'était nul part en vue alors qu'elle semblait négocier avec ces barbares et, a son attitude, elle ne voyageait plus avec elle. Elle était seule, vivant sa vie ?
"Je te l'ai déjà dis trois fois ! Viens avec nous, on a des blessés et il a été dis que tu soigne tout ceux que tu trouve !" Ah. Son interlocuteur lui reparlait. Oui, c'était vrai. Elle avait commencer à voyager au cœur des pays de l'Est il y avait de cela six mois, quand les rumeurs des batailles avaient réussit à franchir les frontières. Elle était curieuse, voulait découvrir ce monde, ces gens. Poursuivre sa propre voie. Alors elle y était aller.
Et ce monde était un charnier.
Si la nature n'avait pas dévoré les corps, les survivants s'en chargeaient. La nourriture n'était pourtant pas rare, mais toute l'énergie était plus utilisé à combattre et tuer que tenter de survivre. Ainsi nombre des "barbares" devinrent cannibales, croyant sans doute augmenter leur force en dévorant les corps de leur ennemis. [color:5f8e=#""darkcyan]
"Ah. Oui. Ouvrez la marche.
" Combien de fois était-elle passée après une bataille pour découvrir des visions venus des Enfers les plus glauques ? Pourtant elle continuait à se promener sur ces champs de bataille, sauvant ceux pouvant l'être, aidant les autres à partir avec le moins de souffrance. Tuant ceux l'attaquant, sauvant ceux le désirant. Elle ne pensait pas avoir gagner de réputation. Elle s'était peut-être trompée.
Le trajet jusqu'au camp des barbares ne fut pas des faciles, ou rapide. Trois jours elle dut les suivre dans une jungle grouillantes et humides, l'odeur du sang flottant fortement dans l'air alors que même les parasites semblaient avoir décidés de fuir les lieux. Et quand elle arriva au camp en lui-même, elle compris pourquoi. Il s'agissait en fait d'une fosse commune qui s'ignorait. Odeur de putréfaction, de morts. Des femmes portaient dans leur bras maladivement maigre des cadavre de bébés mort-né. Une oppressante sensation de "fin" vous agrippait dès que vous rentriez en ce lieu. Et Erika se rappela alors à son entraînement. Une vive douleur frappant son bras droit.
"Oï ! J'ai retrouvé le Soigneur des Cieux !" Son guide savait faire son entrée, car divers éclats de voix se firent entendre aussitôt cela dis. L'espoir s'allumait dans le regard de chacun. Mais jamais elle ne s'était appelée ainsi, était-ce un de ses patients ? Pourquoi ? Mais l'un des barbares les plus sains, un combattant à en juger à son physique, s'approcha de son guide avant de lui en mettre une derrière l'oreille.
"Triple idiot ! Le Soigneur des Cieux est un HOMME ! Imbécile ! Abruti !" Un homme ? Cela expliquerait alors pourquoi ce n'était pas elle, mais jamais elle n'en avait entendue parler, certes, elle ne faisait pas souvent attention aux rumeurs mais quand même...
Durant le reste de la journée, le combattant lui expliqua leur situation. De multiples survivants de la guerre, venant de multiples clans et qui étaient traqués simplement pour des raisons de sécurité. La fierté les empêchaient de se rendre et de recevoir des soins, alors ils mourraient, lentement mais sûrement.
Erika détestait vraiment l'idiotie humaine.
"Écoute... Je sais que t'es pas celui qu'on veux mais tu peux soigner hein ? T'es une espèce de femme-médecin des autres pays ? Aide nous, par pitié et les Éléments, aide nous..." Soupirante, Erika hocha la tête une fois, acceptant de les aider. Une lueur de pure tristesse dans ses yeux alors qu'elle fut prise dans les bras du guerrier et des cris de joies des personnes aux alentours. Son entraînement, parfois elle le détestait.
Son bras droit lui faisait mal.
Rapidement, elle fut celle en charge de pratiquement tout le camp. Chacun devant passer devant elle pour qu'elle puisse estimer leur état et voir ceux nécessitant des soins immédiatement et ceux pouvant tenir. Ceux pouvant être guéris rapidement et ceux pour qui leur temps de récupération serait terriblement long. Elle devais aussi savoir ceux qui, malgré tout les efforts du monde, ne pourrait être sauver.
Ceux là étaient toujours traités avec de la colère.
Mais elle se faisait entendre, sa voix devenant brutale alors qu'elle aboyait des ordres, envoyant les plus résistant à la chasse aux herbes et autres produits dont elle avait besoin.
Des produits qui ne soigneraient pas.
Ce camp... Ces personnes... Aucuns ne pouvaient être sauvé. La promiscuité, les maladies, le partage des fluides, les corps en décomposition non loin. Ils étaient déjà tous atteint de divers parasites qui allaient les dévorer. Les survivants en viendrait sûrement fous en entendant les cris des mourant. Alors elle accomplir sa tâche, son travail.
"Un bras gauche pour sauver..." Son bras droit ne cessait de palpiter, de lui faire mal alors qu'elle avait contaminé l'eau potable avec divers poisons de fortune, capable de foudroyés. Mais elle ne se donnerait pas une tâche si facile. Elle ne pouvait pas se permettre cela.
Ainsi elle passa à l'acte trois jours exactement après que tous furent empoisonnés.
Elle ramassa une des trop nombreuses armes traînante, entra dans la tente médicale et, rapidement, recouvrit la toile d'un rouge sombre malade. Créant le Chaos, créant le Conflit, la peur, alors qu'elle sortit couverte de sang, un regard triste dans ses yeux bleu cristal, tenant sa lame dont le métal n'était plus visible.
"Un bras droit pour détruire..." Son bras droit lui faisait mal alors qu'elle se mit à éliminer, encore et toujours, les condamnés, détruisant son âme un peu plus à chaque nouveau coup de sabre, à chaque fois qu'elle tuait un enfant, une femme.
Le pire étant que certains semblaient la remercier.
Sa lame brisa bien avant qu'elle ne put réussi à tous les éliminer, la plupart fuyant dans la forêt. Elle ne les chassa pas, ils étaient condamnés, elle avait fait attention à couvrir toutes les possibilités et si ce n'était elle, le poison qu'elle leur avait fait ingurgité en guise de médicament ferrait aussi bien l'affaire. Ne restait que l'apparent leader, malade, toussant, ses yeux vert brillant de folie et de colère alors qu'il regardait Erika.
"Pourquoiii ?!" Elle restait silencieuse.
"Tu es une agent de Kiri ? Une putain qui écarte les cuisses pour les Aisu et Yamanaka ?!" Toujours ce silence.
"Répond ! Je mérite au moins de savoir pourquoi ! Pourquoi ! Pourquoi !" Il méritait effectivement une réponse. Chose qu'elle lui donna alors qu'elle s'engouffra vers lui, sa main droite se mettant à luire d'une couleur bleu nuit.
"Car vous étiez condamnés." Cette même main vint alors traverser la poitrine du dernier survivant, lui arrachant le cœur tandis que son sang éclaboussait le visage pale, et inexpressif, d'Erika.
"Je... Te... Maudis..." Elle hoche la tête.
"Je sais."Il mourus sans un autre bruit, s'effondrant au sol alors que la jeune médecin commença à essuyer sa main calmement, allant chercher une pelle.
"Mon bras me fait mal..." En silence elle entreprit le long travail pour honorer les morts. Ils ne méritaient pas d'être laisser aux charognards. Hinata l'aurait forcée à le faire, mais désormais... Elle faisait toujours en sorte de les enterrer, ou incinérer selon leur tradition.
C'était un travail lent, fastidieux, long, mais qui lui permettait de vider son esprit.
Ce travail lui prit deux jours. Entier. Sans dormir, ne s'arrêtant que pour boire ou manger les maigres réserves du camp. Elle se dépêchait, l'odeur risquait fort d'attirer des prédateurs indésirables. Et dans son état, elle se ferrait facilement réduire en charpie par un ou deux loups voraces.
C'est, cependant, un autre type de prédateurs qui apparut à l'orée du camp.
Ils portaient la même tenue identique, les mêmes armes. Cinq hommes, portant des capuches et camouflant leur visage. Elle les regardait curieusement, assise sur un tronc d'arbre, continuant de s’hydrate calmement. Si ils désiraient la tuer, mieux valait qu'elle conserve ses forces pour fuir.
Mais quelque chose se passa.
Un sixième homme portant la même tenue que les autres descendit d'un des arbres proche du camp. Elle ne l'avait ni entendue, ni sentie. Il était un fantôme, une Ombre. S'approchant de ses camarades, ils se mirent à avoir une discussion silencieuse entre eux.
Finalement, ils s'approchèrent.
"Il semblerait que vous ayez été... Occupée." Elle hausse doucement les épaules, continuant à boire alors que les cinq autres l'encerclaient. Impossible de fuir désormais.
"Je vois... Pourquoi les avoir tués ?" Elle hausse un sourcil curieux vers lui. Il désigne le sixième, qui sourit sous sa capuche, il semble jeune.
"Hiro observait ce camp depuis bientôt une semaine, il a tout vu. Alors, vous nous expliquez ?" Chacun d'entre eux avait leur main sur leurs armes. Ils étaient pros, silencieux, prêt à agir au moindre soucis.
Erika soupir doucement alors qu'elle renverse le reste de l'eau sur sa tête, frissonnante doucement.
"Je ne pouvais faire que cela..." Elle ne peut s'empêcher de sourire aux regards incrédules.
"Si vous étiez venus, ils auraient combattus et se seraient tués, les autres auraient fuit. Certains se seraient suicidés." Elle secoua doucement la tête.
"Mais t'es une soigneuse !" Elle haussa un sourcil, Hiro venait de parler, il avait vraiment une voix jeune.
"Et c'est pour cette raison que j'ai accomplie cela." Elle pouvait le voir, la plupart comprenait son acte, pas tous.
"J'ai fait de mon mieux pour les tuer de façon à ce qu'ils ne souffrent pas, même ce poison ne ferra que les faire "dormir"... Pour l'éternité." Elle ferma doucement ses yeux, elle était fatiguée. Elle avait besoin de dormir un peu.
"Ton âme est... Pourrie." Cela lui arracha un bref rire alors que Hiro se fait rembarrer par les autres. Leur chef la regarda toujours, cependant, avec un calme parfait.
"Et pour le chakra ?" Ah... Le chakra...
L'explication est assez longue. Cette nouvelle énergie est apparut, un peu comme le Chaos, partout dans le monde il y avait de cela trois ans. Certaines personnes se réveillèrent avec ce don, comme Hinata, d'autres ne réussirent à l'obtenir qu'à force de travail acharné, comme Erika. Elle ignorait toujours comment vraiment s'en servir, comme l'utiliser, mais cela l'aidait grandement à survivre. Et, pour le moment, c'était le plus important.
"Bien... Je vois. On repart. Et toi... Tu nous suis à Kiri." Elle haussa les sourcils. Kiri était le nom du "village" militaire que les envahisseurs avaient construit peu après leur arrivé. Des rumeurs, il serait remplis de bâtards dont les pères des habitants avaient violés leur mère avant de s'enfiler les uns, les autres.
Une rumeur assez perturbante.
D'autres rumeurs, plus sérieuses, parlaient d'une coalition entre les étrangers et certains des clans en présence. Et que seul cette alliance, bancale, avaient permis une telle victoire sur l'île de Mage. Il n'était pas impossible que les envahisseurs auraient put être vaincus si jamais ils n'avaient put se trouver des alliés. Mais même ainsi la guerre n'était pas gagné d'avance, au contraire. Ces contrés étaient devenus dangereuse, si dangereuse.
"Okay." Si ils sont surpris par sa facilité à accepter leur proposition, ils n'en montrent rien. Elle se leva, s’essuya, et dit au leader d'ouvrir le chemin.
Sans jamais regarder vers les tombes.
"Mon bras ne me fait pas mal." Ils la regardèrent mais elle resta silencieuse.
~~~~
Les années passèrent doucement, deux ans même. Et Erika les passa comme un fantôme ou presque. Rejoindre le village fut assez "facile" compte tenu de son passé de médecin et la possession du chakra. Elle avait été assigné à un garde "pour sa sécurité" alors qu'il n'était clairement là que pour s'assurer qu'elle ne comptais pas trahir, qu'elle était réellement là pour apporter son soutien au village.
Chose qu'elle comptait faire.
Il n'y avait pas vraiment de raisons à cela. Elle ne croyait pas en la volonté d’expansion de Jiri, ni ne s'intéressait aux guerres de clans ou de cultes. Elle n'avait pas vraiment de raison de rester ici.
Sauf que son bras droit ne lui faisait pas mal.
C'était la réponse qu'elle donnait quand on lui posait la question de sa raison pour se battre, beaucoup croyait qu'elle plaisantait, la forçant alors à mentir, à parler de raisons stupides mais assez "communes" pour qu'ils la croient. Arrêter d'arpenter les routes. Trouver un chez soi. Se découvrir, toutes ces bêtises et bien plus encore.
Et cela ne la dérangeait pas.
Alors, avançant dans les ruelles glaciales de Kiri, couverte d'une tenue propre et riche, possédant du matériel médical à volonté ou presque... Elle acceptait qu'on la crois stupide et intéressée, cela ne changeait rien en ce que elle croyait.
"Un bras gauche pour sauver... Un bras droit pour détruire." Hinata l'avait bien formée.[/color]