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| Maître du jeuAdministrateur | Sujet: Parc Seibutsu - La Forêt Jeu 9 Mai - 18:59 | |
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Parc Seibutsu - La forêt Si les jardins constituent la majeur partie du parc Seibutsu, il n'en reste pas moins qu'une petite partie est actuellement consacrée à une forêt. Certes bien moins grande que celles qui bordent Konoha mais elle est toutefois assez dense pour mériter son appellation. Cette partie du parc n'est pas encore exploitée ni vraiment laissé à l'abandon. En attente d'une décision, elle est maintenue en cet état. Des animaux y vivent mais rien de guère plus gros qu'un lapin.
Dernière édition par Maître du jeu le Sam 7 Sep - 19:59, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Mer 5 Juin - 10:41 | |
| - Citation :
- « Tiens, je vous connais, vous.
-Nous nous sommes déjà vues? -C’est bien vous, qui vous êtes illustrée l’autre jour en assommant un Senjago, non? » -Aaah… haha… ça? Huhuhu… merde, chuis déjà fichée. -Oboro… » Akane Nakatsu était leur formatrice. En quelque sorte. La jeune femme avait aussi eu la mauvaise idée d’être membre du concile du village. Pire encore, elle avait une réputation de ministre insaisissable. En conséquence, les deux aspirantes devaient actuellement s’entraîner seules. Si l’on s’en fiait aux rumeurs la concernant, ça n’était que par un énorme coup de chance qu’elles avaient pu accéder aussi vite à son enseignement. Heureusement, Nakatsu l’overbookée réservait certains créneaux de son agenda à sa fonction de formatrice. Forcément. Sans quoi, il lui aurait fallu déléguer ce poste à quelqu’un d’autre. Pour autant, le service qu’elle proposait était assez expéditif. Elle n’avait tout simplement pas le temps. La spécialiste avait voulu leur montrer les bases de son art, le taijutsu. Déjà, il fallait que les apprenties disposent d’une certaine forme physique. Ca n’avait rien d’une question de force ou de vitesse, à ce stade. Il fallait pouvoir encaisser l’effort demandé, tout simplement. Tenir le rythme. Et pouvoir faire face à tout ce que la vie n’allait pas tarder à leur vomir dessus. Un premier tournoi où elles étaient préinscrites d’office, par exemple. Elles avaient encore le temps, mais avaient intérêt à s’en servir. Sur ce point, la formatrice n’eut que de bonnes surprises. Non seulement les deux citadines étaient étonnamment robustes, mais en plus, elles en avaient dans le ventre. Surtout la grande, Oboro, qui avait l’air d’aimer ça et d’en redemander. Mais c’était pourtant la petite, Sanae, qui en voulait visiblement le plus. -Un quart d’heure de pause et on y retourne, déclara-t-elle. -Retourner pour? -Je ne sais pas. Trois tours de parc? -Encore courir? -C’est un excellent exercice. -Ouais mais… non. On est censées se battre. -Elle nous a montré ses mouvements de base, mais sans elle, il vaut mieux se concentrer sur le renforcement physique. -Taijutsu. Arts martiaux. Baston. -… -Pour info, j’ai pas encore vu de ninja qui se la joue full mago. Ils savent tous frapper, cogner, découper. -Mmmh? -On va devoir passer par là, cocotte. Toutes les deux. Donc tu commences maintenant.-Sois sérieuse… non. Tu veux te battre avec moi? Ca serait à sens unique.-Apprendre à se battre, nuança Oboro. Et si tu te prends quelques coups, ça ne va pas te tuer, hein. -Il vaudrait mieux… je n’imagine même pas ce que va donner ce tournoi. Elles n’en avaient pas tout de suite parlé, le jour de l’incident. Restait quand même que ni l’une, ni l’autre n’avait la moindre envie de se frotter à un ninja en situation de combat ouvert. Pas même un aspirant. Et pas même s’il avait le même niveau que Hyûma. Ca pouvait être incroyablement dangereux. Et elles n’auraient jamais les moyens de se protéger. -Imagine que quelqu’un te lance une boule de feu, s’inquiéta Sanae. Qu’est-ce que tu pourrais faire? -Te rouler par terre, ça pourrait éteindre les flammes. Ou pleurer parce qu’en plus d’être ruinée à vie, t’auras une tronche de viande hachée qui attire les mouches.Ashikaga porta machinalement une main à son visage, sur sa joue. Son propre trait d’humour avait l’air de l’affecter fortement. -Et si tu te fais frapper par la foudre? -Ah nan. Commence pas à énumérer tous les trucs atroces qu’on risque de se farcir, sinon j’vais dé-pri-mer. -Mais c’est comme ça que ça se passe. Tous les sortilèges que l’on a vu jusque là… - Ca s’appelle « jutsu ». Ou « technique». Pas sortilège ou sorcellerie. -C’est de la magie, tout ça. C’est juste une course pour savoir qui détruira l’autre le plus vite possible, continua Sanae, morose. -Eh, ça va forcément pas être un tournoi avec mise à mort de tous les perdants, hein. -Même. Réfléchis au nombre de ninjas couverts de cicatrices que l’on a déjà vu. Tu veux ressembler à ça? -… Toujours en sueur, les deux aspirantes s’étalèrent dans l’herbe. Déprimées, comme à chaque fois qu’elles abordaient le sujet. Côtes à côtes, le regard vaguement dirigé vers le ciel, elles n’avaient pas la moindre idée de ce qu’elles pouvaient faire. Il leur fallait un instructeur, quelqu’un pour les guider. Et la conseillère du village ne faisait pas du tout l’affaire. Elles chercheraient quelqu’un d’autre. -Il parait que type qui nous a torpillé l’autre jour est pas mal, pour enseigner. Le conseiller. -Hum. Le conseiller, tu dis? -Ouais, le con. Bon, okay, j’ai pas non plus envie d’aller le voir. On oublie.-Quelqu’un d’autre. Quelqu’un fera sûrement l’affaire. Restait à savoir quoi. Restait à savoir qui. Au moins, courir leur changeait les idées. -Mmmh. On continue les tours de piste. -Ah? Tu sais, plutôt que de perdre ton temps, tu devrais faire autre chose. Ca me permettrait de m’entraîner sérieusement, moi aussi. -Courir, c’était ton idée. -Courir un peu. Là, on dirait que… t’as pris combien de kilos, depuis la dernière fois? -Hu… je te demande pardon? -En général, t’es jamais chaude pour plus d’une demi-heure de course. Là, tu me traînes depuis deux heures. D’où la question. Combien de kilos? -… -Imagine je dis à Hyûma que tu deviens grosse. Tu crois qu’il allègerait les repas? -Je ne suis pas grosse. -Enveloppée? -Arrête ça… -Veloutée? -… -Huhuhu…* * * Pendant ce temps, dans le cabinet de Shigemori…-Qu’est ce que tu fais, Hyûma? -Je répare la balance. -Elle était cassée? -Du tout! C’est juste qu’Oboro, elle m’a dit qu’elle adorerait s’entraîner avec Sanae, mais que San’ n’était pas trop partante niveau baston. Du coup j’ai un peu bricolé la balance, et quand elle s’est pesée ce matin… hop! Ca c’est pas du majordome prévenant et attentif, hein? |
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| Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Ven 14 Juin - 11:50 | |
| Hisoka était en train de courir sur le sentier qui cheminait dans la forêt du parc Seibutsu. Un peu plus de deux heures qu'il courait, accompagné d'un autre aspirant ninja. Iruma Ito, tel était son prénom. Physiquement, c'était l'exact opposé d'Hisoka. En effet, il était plutôt grand et fin, une longue chevelure noire, un visage aux lignes harmonieuses et des yeux d'un marron, presque doré. Même du point de vue du caractère, il était aussi différent de son partenaire d'entraînement que la glace et le feu. Ses seuls défauts étaient qu'il se prenait un grand don juan et qu'il ne s'entendait pas avec son nouveau compagnon. Et comme Hisoka, il suivait l'entraînement d'Akane Nakatsu. Sauf qu'il avait quelques séances d'avance sur le jeune homme blond. Mais le physique de ce dernier lui permettait de compenser facilement ce retard. Et, tout en courant depuis tout ce temps, les deux jeunes gens s'engueulaient, leurs phrases entrecoupées par leur souffle court. - Franchement, tu me saoules à toujours être fourré dans mes pattes, pestait Iruma. - Hey! Je t'ai rien demandé, je te signale. Et puis, c'est pas comme si j'avais eu le choix, riposta Hisoka. - Tu pouvais bien refuser! - Ouais, bien sûr. Et ta soeur? Tu te vois dire non, à la sorcière tyrannique? demanda le blond. - Erf... Nan, pas vraiment, répondit le brun. La sorcière tyrannique était le surnom que Hisoka avait donné à la conseillère. Certes, Akane Nakatsu était une jeune femme d'une trentaine d'années, certes, c'est un jeune femme assez jolie, mais elle était exigeante. Et, à cause de ce trait de caractère, l'aspirant blond lui avait donnée son surnom... dans son dos, parce qu'elle lui foutait quand même un peu la trouille et qu'Hisoka tenait trop à la vie pour tenter le diable... Et Iruma avait suivi immédiatement sur ce point là. C'était, d'ailleurs, probablement le seul point sur lequel ils étaient tous les deux d'accord. - N'empêche, non content de squatter chez moi, de bosser au même endroit que moi, tu t'entraînes dans le même domaine que moi! - Plains toi à ton frangin et à Nakatsu. Parce qu'on peut pas franchement dire que j'ai vraiment eu le choix, répondit Hisoka. - Qu'est qui a bien pu passé par la tête de mon frangin. Recruter un type comme toi, déjà, on peut se poser la question sur son jugement. Mais, en plus, t'inviter chez nous sans m'en parler avant... - Et bien tu lui poseras la question quand il rentrera. Et franchement, si j'avais su que je tomberais sur toi, je crois bien que j'aurais décliné sa proposition. Tout en continuant à courir à une allure assez modérée - l'objectif de cet entraînement était d'augmenter leur endurance, avant de commencer l'apprentissage en tant que tel des premières techniques de taïjutsu - les deux jeunes hommes finirent par apercevoir, à une cinquantaine de mètres, deux jeunes filles qui étaient en train de reprendre leur course. - Oooooh noooonnnnn, soupira Hisoka. - Quoi? - Rien, répondit-il, le regard en coin. Je reconnais cette lueur dans tes yeux. Iruma avait, lui-aussi, vu les deux jeunes filles. Et, sans s'arrêter, il avait rajuster sa tenue, défait le bandeau qui retenait ses cheveux - selon lui, son meilleur atout pour charmer les jeunes demoiselles - et avait commencé à bomber le torse. - Quelle lueur? demanda un Iruma, un rien agressif. - Celle que tu fais à chaque fois qu'une personne du sexe opposé entre dans le restaurant. Je sens que tu vas encore jouer les Roméo. - Mais... C'est n'importe quoi! Je n'ai pas de lueur dans les yeux! - Alors pourquoi tu as accéléré depuis qu'on les a vu. - Mais... ça n'a rien à voir. Je veux juste te semer. - Même pas en rêve. Et fais gaffe, tu vas finir par exploser, à bomber le torse comme ça, railla Hisoka. Ce faisant, les deux jeunes hommes avaient effectivement accélérer le pas. Iruma, clairement pour rattraper les jeunes femmes, Hisoka, parce qu'il était hors de question de perdre contre ce bellâtre. Le jeune homme blond regarda un peu mieux les deux personnes qui étaient devant eux. Et, à force de gagner du terrain, il finit par les reconnaître : Sanae Hanaerobi et Oboro Ashikaga. Et sans leur foutu majordome de malheur à qui Hisoka devait régler son compte. Le jeune aspirant se souvenait que c'était à cause de son intervention dans le grabuge qu'elles faisaient qu'il s'était retrouvé imbriquer dans cette galère de tournoi et que la sorcière tyrannique lui avait mis le grappin dessus. Donc, il était assez réticent à les rencontrer de nouveau. En même temps, connaissant les goûts d'Iruma, il avait bien envie de rejoindre les deux jeunes femmes, juste histoire d'avoir le plaisir de voir son acolyte se faire envoyer promener par la jeune Ashikaga. Aussi, Hisoka accéléra encore le pas. Et comme de juste, lorsqu'ils les rattrapèrent, Iruma s'interposa entre les deux jeunes femmes et lança sa phrase.
- Bonjour, sublime créature, dit-il, en passant sa main dans sa chevelure, en s'adressant à Sanae et ignorant complètement Oboro. |
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| Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Lun 17 Juin - 13:59 | |
| Elle ne le calcula pas immédiatement. Elle n’en avait pas l’habitude. Elle ne s’y attendait pas. Si elle avait été moins surprise, elle aurait tourné la tête, en direction d’une autre fille à qui la phrase était forcément adressée. Pourtant, c’était bien sa journée que le sourire Colgate d’Iruma était en train d’illuminer. Sanae sentit ses joues s’empourprer en un instant, et fondit immédiatement sous son éclat.
D’un regard, elle consulta Oboro. Entre filles, un simple échange de sourires, grimaces et airs stupides constituait un langage à part entière.
« Oouuh, c’est moi qu’il regarde?! -C’est toi qu’il regarde. -Et c’est bien une phrase d’approche?! -Une approche totalement bateau, ouais. -Et il est vraiment, vraiment beau?! -Genre hyper bien foutu, carrément. -Et c’est moi qu’il…?! -Hun hun. Allez ma grande, fonce! -Hihihi… hihihi! -Huhuhu… »
Foncer. Ce qui, dans la pratique, équivalait globalement à :
-Ah… aaah… b-bonjour!, s’écria-t-elle en ralentissant l’allure. -Est-ce que je peux me joindre à vous? -Oo-oui oui. Nous venions de repartir. A l’instant. -Super. Puisqu’on voyait qu’on allait à peu près au même rythme que vous, avec mon pote, on s’est dit qu’on pouvait tout aussi bien courir ensemble. SI ca vous tente, bien sûr. -Vo… votre ami?
Il fallut dix secondes à Sanae pour comprendre de quoi il parlait. Cinq de plus pour apercevoir ledit partenaire, Hisoka Kaneda. Et quelques autres pour le reconnaître. Ils s’étaient déjà vus, sur la place publique, lors du discours de Yachiru. Et se reverraient sûrement au tournoi qu’elle leur avait imposé.
-B’jour, lança le concerné. -Bonjour. Qu’est-ce que vous faîtes là? -On court. On s’entraîne. La sorc… Nakatsu nous a mis de corvée d’entraînement. L’instructrice du village en taijutsu, se sentit-il obligé de préciser. -Ah, vous aussi?, s’exclama Oboro. -Quoi? -Attends… toutes les deux… vous êtes des ninjas?, demanda Iruma à Sanae. Et toi, tu les connais?
Il ne s’attendait pas à ça, mais c’était une bonne surprise. De son coté, Hisoka s’attendit vaguement à se faire reprocher de ne pas avoir présenté Iruma à ces filles ; il lui en avait déjà fait la remarque d’innombrables fois. Mais l’autre remettrait ça à plus tard. Pas devant les filles, voyons.
-Dîtes-moi, je n’ai jamais eu la chance de vous voir par ici. Cela fait combien de temps, que vous vous entraînez? -Aaah… p-peu p-près deux jouurs. Mais… nous sommes nouvelles… à Konoha. -Hun. Et quelqu’un vous a déjà fait faire la visite?
Iruma avait rapidement noté que celle qui illuminerait sa journée (au moins jusqu’à ce qu’une autre s’en charge) avait l’étrange habitude de les vouvoyer, lui et son partenaire. Qu’à cela ne tienne : il était souple, et en ferait de même.
De leur coté, Hisoka et Oboro conversaient à voix basse, l’un particulièrement las, l’autre plutôt amusée.
-Kess’ tu fais là, toi? -Je m’entrainais avec lui, et puis… Iruma vous a vu. -Mmmmh… et? -Il a eu la lueur… on ne peut pas l’en empêcher. -La lueur? -Quand il approche une fille, il a la lueur. C’est aussi simple que ça. -Ah, je vois. On fait cet effet aux mecs? Huhuhu… -Ah, non. Je n’ai pas dis ça. -Et t’as d’autres potes canon à nous présenter, pépère? Hisoka les bons tuyaux, c’est ça? -J’ai une tête d’agent matrimonial? -Nan, par contre t’as un physique de gros costaud. Et des pecs de… huhuhu. Ca tombe bien, j’avais envie de m’entraîner avec quelqu’un qui aurait du répondant. Ca te tente? -Me tente… me tente quoi? -Bah échanger des coups, pratiquer les mouvements, s’exercer à deux, quoi.
Hisoka la regarda vaguement. Il voulait dire non. Il allait dire non. Il n’avait pas la moindre envie de passer plus de temps avec trois nids à problèmes avérés.
-Bien sûr!, fanfaronna Iruma. Je connais un très bon endroit pour ça, d’ailleurs. -Chouette! -Hum… je ne suis pas sûre de… -Allez, San’, tu pourras aller au… huhuhu… corps à corps avec lui. -Mais je n’en ai pas… envie… -J’me disais bien, aussi. Alors, c’est décidé?
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| Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Sam 22 Juin - 10:32 | |
| Au moment où Iruma fanfaronna sur son coin tranquille pour ça, Hisoka le maudit en son fort intérieur. Ce type était un nid à problèmes et les deux nanas, des nids à embrouilles. Combinés avec son sens inné des catastrophes, cela ne semblait pas de bonne augure pour le jeune homme. Mais, vu l'enthousiasme des deux jeunes femmes (l'exubérance d'Iruma ne comptant pas étant donné qu'il y avait des femmes près de lui), Hisoka se voyait mal jouer les filles de l'air. Aussi, bon gré, mal gré, tout en maugréant contre son pseudo compagnon d'infortune, le jeune homme blond les suivit, quelques mètres en retrait. Iruma les conduisit dans une petite clairière, au sein de la forêt du parc Seibutsu. Hisoka était certain que ce n'était pas la première fois qu'il y venait et que c'était certainement la première fois qu'il y venait pour s'entraîner. - Prêt, Hisoka? Cette question venait d'Oboro, qui semblait prête à en découdre. Cela gênait Hisoka de devoir s'entraîner avec une femme. Il se connaissait suffisamment pour savoir qu'avec son tempérament, il risquait fort de s'emballer et d'y aller un peu fort, au risque de blesser sa partenaire. Et, pour le jeune homme, il était inconcevable de blesser une jeune femme. Sauf, peut-être, lors d'un affrontement mortel. - Alors? On y va? - Ouais, ouais. Hisoka ôta sa veste et eut à peine le temps de se mettre en garde qu'Oboro lui décocha un violent direct du droit, qui manqua d'éborgner le jeune homme. Ce dernier n'eut l'œil sauf que parce qu'il trébucha et que sa tête bascula naturellement dans le sens opposé au coup qui lui arrivait. Alors qu'il reprenait son équilibre, Oboro s'approcha et lui donna un violent coup d'épaule, qui envoya valdinguer Hisoka, malgré la différence de poids. Le jeune homme se releva, plutôt furibond, et fonça que la jeune demoiselle, idéalement, pour lui décocha un solide uppercut, mais il méjugea la rapidité de son adversaire, qui n'eut aucun mal à esquiver cette manœuvre basique. S'ensuivit une sorte de danse, où chacun tentait vainement de toucher l'autre. Quelques coups portait bien, mais sans faire grand mal. Soudain, Oboro arrêta son mouvement et tourna la tête sur le côté. Hisoka nota bien son geste, mais le temps que son cerveau ordonne au poing de s'arrêter, aux jambes de s'immobiliser, au bras de changer de direction, c'était trop tard. Le mal était déjà fait. Oboro se mangea l'énorme poing dans la mâchoire, qui l'allongea net par terre. - Aïe! Désolé. Est-ce que ça va? - Mais quelle brute! Non, ça va pas! S'ensuivit un long chapelet d'injures et de reproches qu'Hisoka encaissa sans broncher. Du moins, en apparence. Il l'avait su depuis le début, que ça allait mal finir, cet échange de coup. Il finit par l'interrompre. - Et on peut savoir pourquoi tu t'es arrêtée sans prévenir? - Hein? Ah, oui. Je n'entendais plus Sanae. Alors, je me suis mise à la chercher du regard. - En plein combat? Tu ne serais pas un peu folle, par hasard? - J'ai pas dit que c'était sensée, ce que j'avais fait. Mais tu aurais quand même pu faire un peu plus attention! - Tiens! C'est vrai que le zouave et ta copine ne sont plus là! changea de sujet Hisoka. - J'aime pas ça. - Moi non plus. On va les chercher? proposa le jeune homme. Oboro acquiesça immédiatement. Ensemble, les deux jeunes gens se mirent en devoir de retrouver leur compagnon respectif. Il ne leur fallut que quelques minutes pour remettre la main sur les deux échappés. Alors qu'Hisoka allait sortir du fourré pour les engueuler, Oboro le retint par le bras. - Attends, chuchota-t-elle. Pas la peine de se presser. Ne comprenant pas tout, Hisoka décida de l'écouter. Après tout, il n'était responsable de personne. Tout le monde, ici présent, était majeur et vacciné. Dans une clairière, sous un gros chêne, Iruma et Sanae se tenaient debout. Le jeune dragueur était derrière la jeune timide et la guidait dans les mouvements de combat qu'il lui montrait. Hisoka était certain qu'il ne s'agissait que d'une technique pour pouvoir toucher la jeune femme. Cette dernière était rouge pivoine. Il apparaissait clairement, même au jeune homme blond, que Sanae était plus que gênée de se rapprochement. En revanche, Oboro était plutôt hilare. Soudain, une voix claironna et figea tout le monde sur place. - Dis donc, Iruma. Tu te crois suffisamment expert pour être professeur de taï-jutsu? - Euh... non... non... pas du tout, répondit l'intéressé, en s'écartant précipitamment de Sanae. - Et vous deux? Vous comptez rester planqués là-bas encore longtemps? Hisoka et Oboro sortirent immédiatement des fourrés et se présentèrent devant la sorcière. - Bon, fini de rigoler. Iruma, tu retournes courir. Cela devrait te calmer et ralentir tes ardeurs. Iruma fila sans demander son reste. Pas question de discuter avec le professeur. Bien qu'il la trouva à son goût, il avait trop besoin de son entraînement pour s'aviser d'un quelconque écart. Nakatsu se tourna alors vers Oboro et Hisoka, oubliant complètement Sanae. - Bon, vous deux. Je vous ai bien observé pendant votre entraînement. Et il y a pas mal de lacunes. Mais, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous. J'ai un peu de temps devant moi pour y remédier et vous allez souffrir.
Hisoka ne put s'empêcher de se demander où se trouvait la bonne nouvelle... |
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Ibuki SenjagoAspirant de Konoha | Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Mar 25 Juin - 21:23 | |
| Ohayo ! - Ren a écrit:
- Toteikikan - Apprentissage du Taijutsu
Technique de rang D
Validé pour Hisoka, Validé pour Oboro
Commentaires généraux : Belle écriture, j'aime la complémentarité de vos deux styles, qui se ressemblent fortement. Alors que Hisoka travaille beaucoup la narration, Sanae est plus dans le discours imagé. Bravo à vous deux pour ça, car sa claque. Perso', j'adore lorsque des joueurs se permettent ce jeu unique à ceux qui se connaissent bien. Cependant, à faire attention : parfois, dans la multitude de personnages colorés que vous présentez, on peut facilement se perdre (dans les dialogues). Hisoka, c'est moins ton problème puisque tu as tendance citer le personnage correspondant, ainsi que ton propre personnage a un parlé assez clair et redondant (mais non blasant). Sanae, par contre, puisque Oboro et Sanae se ressemblent beaucoup, et que c'est souvent de longs dialogues, le fil de qui dit quoi peut étourdir le lecteur, qui cherchera plus à s'identifier qu'à savourer. Néanmoins, cela ne nécessite qu'une simple relecture et un placement d'un "Sanae rétorque ceci" ou d'un "Oboro s'emporte ainsi", de même qu'avec les autres personnages. Beau travail, sinon, au risque de me répéter. Cordialement, Moi |
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| Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Sam 29 Juin - 12:25 | |
| -L’un en face de l’autre, ordonna Nakatsu. En garde.
Les deux aspirants obtempérèrent, sans un mot. A la manière d’un rapace épiant des proies fatiguées, l’instructrice commença à leur tourner autour, l’œil critique.
-Vous êtes trop de face, indiqua-t-elle. Désaxez-vous un peu. Comme s’il y avait une ligne passant entre vos quatre jambes, qui devrait vous relier. Vous devez pouvoir vous en dégager à tout instant. Déjà, la posture de base. Arrangez moi ça… comme ça.
Elle leur montra l’exemple, les invita à la copier, et les corrigea manuellement. Les deux élèves effectuèrent une poignée d’exercices, seulement distraits par les allées et venues d’Iruma qui guettait du regard ce qu’il se passait. L’instructrice ne lui accorda pas une seconde, aussi continua-t-il sa course.
-D’accord. Nous allons essayer autre chose… approchez-vous l’un de l’autre. Essayez de prendre l’avantage… sans attaquer.
Pour l’instant, elle voulait juste qu’ils apprennent à évoluer au contact d’un adversaire. Le temps viendrait où, armés de leur chakra, ils pourraient gambader sur le terrain comme des cabris en pleine montagne. Mais tout ça était largement superflu à leur niveau.
-Par rapport à ce que vous avez fait tout à l’heure. Interdiction formelle de rejouer à ça tant que vous ne serez pas chunin. Sachez que vous êtes des partenaires d’entrainement. Vous n’avez pas à cogner comme des sourds pour abattre l’autre. Prenez soin l’un de l’autre. Vous apprendrez nettement moins vite à l’infirmerie. Si vous voulez vous défouler, je peux vous aider à vous calmer. -Ca, c’est pour avoir essayé de me casser les dents, coco. -C’est surtout valable pour toi. Tu l’as incité à être beaucoup plus agressif qu’en temps normal. -Tu disais? -Mwouais…
Ils ne s’échangeaient pas vraiment des coups. Toute démonstration de force était réprimée par l’instructrice avant même qu’elle ne soit mise à exécution. Ils ne travaillaient pas « technique » non plus. Elle ne leur avait rien montré. Pour le moment, ils découvraient indirectement l’aspect comportemental du combat. C’est en tout cas ce qu’elle voulait leur faire approcher. Compte tenu de leur tempérament, ces aspirants avaient une certaine tendance à frapper aussi fort que possible en dépendant des opportunités qu’on leur offrait. Ils pouvaient déjà faire un peu mieux que cela, pourtant.
-Je vous demande pardon, mais... en ce qui me concerne, que dois-je faire?
L’Hanaerobi se demandait si Nakatsu l’avait oubliée, ou si elle l’ignorait. En tout cas, elle n’allait pas rester bien longtemps à rien faire. La laisser en plan… et puis quoi d’autre? Elle aussi n’avait pas de temps à perdre.
-Partir, peut-être. Vous n'avez pas besoin de moi. Je n’ai rien à vous apprendre. -Je vous demande pardon?, objecta Sanae. Je suis ici pour m'entraîner, moi aussi. -Oui. Et vous le faites assez bien. Mais je donne des cours de taijutsu, pas de fitness. -…
Son ton était sec, et sans appel. Si elle avait voulu la chasser ouvertement, elle ne s’y serait pas prise différemment. Mais quelle que soit l’opinion qu’avait l’instructrice, Sanae n’allait pas se laisser marcher sur les pieds.
-Je crois que vous faîtes erreur. -Non, c’est vous. -Je ne vois pas à quoi vous voulez en venir. -C'est une question de tempérament. Attaquer quelqu'un, l’agresser, le détruire. Vous n'êtes pas du tout dans cet état d'esprit. Ca n’était pas forcément pénalisant pour un shinobi, mais ça l’est dans mon domaine. Vous -Je pensais davantage apprendre à me défendre. Acquérir des bases. -Une bonne initiative. Mais c'est trop tôt pour vous. Vous êtes une aspirante. Pour le moment, vous devriez développer vos forces. Pas combler vos faiblesses. Question d'efficacité.
Ça n'est qu'à ce moment-là que l'Hanaerobi remarqua le ton qu’employait la formatrice à son égard. Elle la vouvoyait. Ça n'était le cas avec aucun de ses élèves. À ce stade, elle ne savait pas encore quoi en penser. Mais visiblement, elle avait de la marge.
-Je ne suis pas d'accord. Pour le moment, je n'ai aucune qualité. D'un point de vue d'un ninja, j'entends. Alors que mes faiblesses sont flagrantes. C'est un premier point à travailler. Je ne ferais jamais le poids face à un ninja ou un samourai. Mais j’aimerais aussi bien pouvoir tenir un agresseur à l’écart. Civil, brigand… éviter les ennuis.
Nakutsu ouvrit la bouche, mais ne lâcha pas un mot. Finalement, elle se tourna en direction du quatrième aspirant, qui venait d’achever un tour.
-Iruma. Reviens là, tu veux. Nous allons passer à la suite. Puisqu’on vient de me le demander si gentiment… d’ici la fin de la journée, vous aurez tous quelques atouts à faire valoir. |
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| Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Lun 15 Juil - 10:38 | |
| « Je pense que vous devriez prendre un peu plus de risques, toutes les deux. Vous n’avez pas le même profil ; ne restez pas ensemble. Aventurez-vous seules dans le village, vous trouverez plus facilement ce que vous cherchez. »
Pourquoi pas, se dirent les aspirantes. Ce que leur avait dit l’instructeur aux cheveux de braise pouvait être vrai. Le chunin, Omae Jiga, leur avait dit être occupé pour le reste de la semaine. Elles devraient attendre si elles voulaient en apprendre de lui. Sanae devait donc trouver un autre instructeur… et avait jeté son dévolu sur celui-ci. Elle n’était pas là pour apprendre une technique, mais bien pour qu’on l’aide à manipuler du chakra. Une chose à la fois.
Mais ça… non.
C’était une plaisanterie. C’était forcément une plaisanterie.
Ils étaient six. Six à s’être présentés, ce matin, dans le petit coin de forêt qu’utilisait l’illusionniste pour dispenser ses cours. L’atmosphère printanière ne lui correspondait pas, aussi préférait-il emmener ses élèves à l’écart des jardins entretenus du village. Ce qui l’intéressait, c’était l’environnement brut, sauvage et malléable de la forêt.
Ca n’était pas pour rien, que nombre d’histoires lugubres prenaient place dans de tels tableaux. Ils faisaient froid dans le dos. Et c’était exactement le genre de sensation qu’un ninja redoutable et redouté devait pouvoir recréer en n’importe quel lieu, selon certains. Makuren, en tout cas, n’avait pas de mal à le faire.
Sanae jeta un coup d’œil aux autres élèves du spécialiste. La plupart n’avaient pas vraiment l’air commode. Pas spécialement hostiles non plus, bien sûr. A part peut être la seule autre femme, ou plutôt fille, du groupe. Une adolescente, aux alentours de la quinzaine, recouverte d’une cape brune dont dépassait une côte de maille et deux-trois gadgets pointus. L’Hanaerobi l’avait saluée à son arrivée, sans en tirer de réaction. Elle n’avait pas insisté. Il lui semblait vaguement avoir vu une des lames remuer dans sa direction, par contre.
Trois autres aspirants s’étaient rassemblés, échangeant quelques mots de temps à autre pour tuer le temps. Ils avaient l’air de se connaître, sans plus.
Le seul avec qui l’aspirante avait pu échanger était un grand dadais à lunettes, solidement charpenté, qui n’avait pas l’air heureux d’être ici. C’était la troisième fois qu’il se présentait à un cours du spécialiste, visiblement. Et ses deux premières fois ne s’étaient pas bien passées. Il refusa de s’étaler sur le sujet, et s’emmura dans un silence muet lorsqu’elle insista poliment.
Lorsque le chunin arriva, l’Hanaerobi ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi.
-Je vous souhaite la bienvenue, aspirants. En particulier aux trois nouvelles têtes qui nous ont rejoints. Pour le moment, je n’ai qu’une chose à vous dire, tous les trois. Tous ceux qui ne sont pas disposés à passer de très douloureux moments en notre compagnie peuvent tout aussi bien partir tout de suite. Ils n’apprendront rien.
La voix avec laquelle il prononça ces mots… Sanae ne l’apprécia pas le moins du monde. Il ne pouvait décemment pas être sérieux, pourtant. N’est-ce pas?
Mais non. Elle connaissait déjà la réponse.
-Nous n’avons pas de temps à perdre avec des faibles qui n’arriveraient à rien. Le genjutsu n’est pas un domaine qui s’appréhende aussi facilement. Celui des souvenirs, encore moins. Si vous n’êtes pas prêts, vous ne ferez rien d’autre que de vous mettre inutilement en danger. Si vous l’êtes, alors le choix s’offrira à vous. Quel choix? Tous les choix. Explorer les esprits, mettre à nu l’âme de vos cibles, imposer votre domination sur leur corps, décider de leurs action. Rien de tout cela ne sera possible si vous n’êtes pas assez solides.
Le chunin marqua une longue pause, l’air distrait. Il avait l’air d’avoir oublié ce qu’il voulait dire. Ou de penser à tout autre chose, on ne pouvait savoir. Pendant une bonne quinzaine de secondes, il se contenta de regarder fixement l’Hanaerobi, sans afficher d’expression particulière. C’était quelque chose dont Sanae se serait bien passée.
Finalement, il reprit.
-Pour chaque possibilité offerte par l’art des souvenir se trouve… une centaine de scénarios où les choses pourraient mal tourner. Je vous passerais ces détails. Vous n’en avez pas envie. Par vous-mêmes, vous rencontrerez beaucoup d’incidents. Des expériences… désagréables. Si vous restez.
Le chunin resta un moment silencieux, laissant son petit effet se diffuser dans l’esprit de ses victimes. Enfin, de ses élèves. Il ne put s’empêcher de le rompre accidentellement, en poussant un bâillement tonitruant. Les élèves le regardèrent bizarrement. Deux-trois envisagèrent des remarques sur les belles quenottes de l’instructeur, qu’ils n’osèrent pourtant pas partager avec leurs voisins. Trop risqué.
D’autant plus que le chunin n’avait vraiment, vraiment pas l’air commode. Avis partagé par tous, aussi bien ceux qui l’avaient déjà croisé que les « petits nouveaux ». Pour ces derniers, l’impression fut désagréablement confirmée quand l’illusionniste leur expliqua posément quel était la condition qu’il posait aux ninjas souhaitant s’entraîner ici.
Il n’enseignerait le genjtusu qu’à ceux qui…
Sanae envisagea de partir tout de suite. Un simple regard jeté à son compagnon à lunettes renforça cette envie. L’examen, il l’avait passé plusieurs fois. Et ne l’avait jamais réussi. Ce qui ne l’empêchait pas de réessayer, avec à chaque fois davantage d’appréhension.
Il s’agissait de rester, et d’encaisser de plein fouet l’un des sortilèges du ninja. Alors qu’ils n’étaient préparés à rien de tout cela? L’Hanaerobi n’hésita pas longtemps, en fait. Bien sûr que non. C’était strictement hors de question qu’elle se risque à ça.
Tranquillement, elle commença à se retirer.
-Quelque chose ne va pas?
Elle s’arrêta. Le chunin l’avait remarquée. Et la regardait d’un air… indescriptible. Mal à l’aise, Sanae sentit sa peau se hérisser. Elle ne savait pas pourquoi, mais il semblait maintenant s’intéresser à elle.
-Volontaire pour passer en première? -Je crains que non, sourit calmement Sanae. Compte tenu de ce que vous venez de nous dire, je ne pense pas être prête à suivre vos enseignements. Je préfère me retirer jusqu’à une autre fois.
Cet homme, elle ne le sentait vraiment pas. Mais ça ne suffisait pas à l’intimider. La demoiselle perdait difficilement son aplomb. Le chunin, quant à lui, n’y fit guère attention. Il donnait l’air d’être un lunatique ; Makuren, lui aussi, ne faisait que ce qu’il voulait. Aussi ne répondit-il pas. Il continua à la regarder, sans lui faire signe de partir ou de rester.
Pour l’aspirante, ce manège commençait à être agaçant. C’était le troisième instructeur qui lui posait problème. N’essayant même plus de comprendre, elle fit simplement demi-tour pour s’en retourner au village. Ce faisait, elle aperçu simplement Makuren se tourner vers le reste de ses élèves, à la recherche non plus d’un volontaire, mais d’un autre abandon.
Tant pis pour elle, devaient-ils tous se dire.
Pourtant, ça n’était pas fini. L’instructeur était bien plus lunatique que cela.
L’Hanaerobi n’eut le temps de faire que quelques pas que déjà, la technique de l’illusionniste s’abattit sur elle. Elle ne s’en rendit même pas compte : ce qui lui tombait dessus était tellement soudain qu’elle ne put que sursauter et remuer par réflexe.
Prise de panique, Sanae croisa les bras devant sa tête, et ferma les yeux. Une bien maigre protection pour la couvrir du voile de chakra qui l’assaillit.
Quelque chose d’étrange se produisit. Le temps sembla s’écouler lentement. Très lentement. Mais elle ne bougea pas.
La jeune femme sentit quelque chose la recouvrir, comme un drap avec lequel on l’aurait enveloppée… pour l’étouffer. Elle remua les coudes, en vain. C’était une entrave dont elle ne pouvait se dépêtrer. Une entrave étonnamment légère, à la manière d’une toile d’araignée. Une entrave organique qui palpitait mollement, imposant à Sanae les battements de son cœur.
De son cœur? C’était en tout cas le son qui lui envahissait les tympans, avec sa propre respiration hésitante.
L’aspirante frissonna, sans pouvoir se contrôler. Plus que le froid, c’était l’impression d’humidité qui la faisait réagir ainsi. Comme si elle venait tout juste de sortir d’un ruisseau glacé. Ou qu’elle se trouvait perdue au sein d’une caverne engloutie, là où le jour et la nuit n’existaient pas.
Quelques gouttes de sueur perlèrent sur sa peau. C’était des sueurs froides. Elles lui mordaient les chairs. Elles grouillaient sur sa peau. La sensation était désagréable, l’atmosphère oppressante.
Mais en fin de compte… pas tant que ça.
Sanae ouvrit les yeux, tout simplement. Le ciel était dégagé, elle était baignée par le soleil. Elle n’avait pas froid, ses vêtements étaient propres et secs. Et rien d’autre.
Au début, la jeune femme ne réagit pas. Elle ne réalisa pas tout de suite ce qu’il se passait, encore encrassée par l’illusion du chunin. Elle avait entendu des voix. Des murmures. Des cris.
En commençant vaguement à comprendre ce qu’il en était, ce que le chunin venait de faire, l’aspirante fit volte face. Il avait osé?
Et face à elle, le ninja… Makuren. Il s’était rapproché, et la regardait étrangement. Encore.
Là, c’était assez.
Révoltée, Sanae avança à grands pas dans sa direction. Elle haussa légèrement la voix, mais surtout, s’exprima d’un ton de mort que personne au village n’avait entendu jusqu’ici. Elle regardait maintenant le chunin d’un regard noir de son indignation.
-Mais vous êtes… qu’est ce qui vous a prit exactement?, s’irrita-t-elle. Vous nous encouragez à être raisonnables. A partir si nous ne nous sentons pas prêts à suivre de près vos séances de tortures abjectes. Ce que je viens précisément de faire, avec discrétion et en vous présentant mes excuses. Et vous vous amusez à m’attaquer par derrière avec un de vos sortilèges? Qu’est-ce que je suis, un cobaye, un exemple de ce qui arrive à ceux que vous n’estimez pas être à la hauteur de je ne sais quelles imbécilités dont vous avez le secret? Parce qu’en plus, j’imagine que ça n’est pas la première fois que vous jouez votre petit numéro devant des élèves pour impressionner votre auditoire. Qu’est-ce que vous allez faire, maintenant, prendre de grands airs en annonçant qu’un ninja doit toujours surveiller ses arrières?
Elle était prête à lui expliquer dans toutes les largeurs ce qui ne tournait pas rond, chez lui, et comment un malade pareil avait bien pu se faire nommer instructeur par une administration qui se révélait de moins en moins compétente au fil des jours.
Attaquer une élève sous prétexte qu’elle préférait se rétracter au début d’un cours, alors qu’ils étaient précisément encouragés à faire preuve de bon sens?
S’il ne s’excusait pas immédiatement, elle veillerait bien à ce que l’affaire soit suivie quelque part. Ca pouvait aussi bien avoir lieu au commissariat des Uchiha qu’au quartier général du village, elle aurait fait porter sa voix jusqu’à la justice du daimyo si on l’avait laissée faire.
Elle n’en arriva pas jusque là, pourtant. Tout du long, le chunin resta silencieux en la fixant. D’un air avide qui n’avait pas sa place en pareille situation. Comme un lion qui venait enfin d’attraper son antilope.
Pour autant, il ne parlait pas. Sanae se demandait s’il allait faire mine de s’énerver du manque de respect, et l’attaquer pour de bon.
S’il faisait ça… s’il osait faire ça…
Mais non. Makuren s’était simplement isolé dans ses pensées. Un exercice qu’il maîtrisait particulièrement bien, avec le temps qu’il passait à dormir. Or, il venait de trouver un excellent sujet de réflexion.
Pour passer son test, le chercheur ne posait qu’une seule condition. Il fallait se relever après avoir subi l’un de ses genjutsu. Du premier coup. Seuls ceux qui possédaient eux cette force avaient une chance de maîtriser son art. Le domaine des souvenirs. La domination des esprits. Il ne perdait pas son temps avec les autres.
Mais Sanae… elle ne s’était pas relevée. Elle n’était pas tombée, surtout. Makuren s’était approché de son esprit, sans chercher à s’y introduire directement. Il avait voulu regarder, tout simplement. La regarder se débattre, elle qui, sans rien connaître au chakra, avait brusquement claqué la porte qu’il avait entrouverte. S’il l’avait voulu, il aurait pu en forcer l’accès. Mais cela ne présentait pas le moindre intérêt pour le chunin.
Il l’avait déjà fait d’innombrables fois. Plus souvent qu’il n’avait vécu de jours au cours de sa vie. Plus longtemps qu’il n’avait lui-même vécu, d’ailleurs. Dans son village natal, il avait habité le corps de tant d’autres, pris part à tellement de quotidiens différents, et expérimenté un nombre de parcours tel qu’on ne pouvait plus rien lui apprendre.
Son pouvoir était exceptionnel. Mais pas unique. Il restait probablement l’un des plus à l’aise en la matière. Et surtout, c’était lui qui en faisait l’usage le plus intensif. Le plus addictif. Il baignait littéralement dans les rêves des autres, complètement dépendant. Son expérience n’avait pas d’égale.
Et cette expérience discernait dans la jeune femme quelque chose d’assez indéfinissable qu’il avait bien envie de voir aboutir. Elle n’était pas prête. Il faisait face à un bourgeon, pas à une fleur. Mais il appréciait la hargne froidement contrôlée avec laquelle elle lui faisait face. Non seulement ça le changeait de l’ordinaire, mais en plus, elle restait correcte.
Enfin, il daigna parler.
-Excuse-moi. Il semblerait que tu ais été affectée par mégarde, au même titre que les autres. J’ai interrompu ma technique. Prématurément. Comment te sens-tu?
Sanae le détailla intensément, sans que ses traits ne s’adoucissent. Il lui fallut une bonne dizaine de seconde pour se recomposer, enregistrer les informations. L’instructeur, l’affecter par accident? Elle ne pouvait pas le traiter ouvertement de menteur, mais n’y croyait pas du tout. Pas plus qu’aucun autre des aspirants ici présents. L’instructeur ne chercha pas à convaincre qui que ce soit, et continua.
-Puisque tu refuses de passer mon examen d’entrée, je ne t’enseignerais pas l’usage du genjutsu. Ni du domaine des souvenirs.
Si elle n’était pas toujours aussi calme même outragée, Sanae lui aurait longuement expliqué ce qu’elle pensait de ce prétendu examen d’entrée, ainsi que de l’intérêt qu’elle portait à tout ce qu’il pouvait bien avoir à « apprendre » aux gens.
-Mais, en compensation pour cette expérience… désagréable… je suis disposé à t’apprendre comment utiliser le chakra en général. T’exercer sur les bases. T’apprendre quelques jutsu bien utiles quelles que soient les situations auxquelles tu pourrais être confrontée durant ton parcours. Si tu acceptes, bien sûr. -Non, répondit-elle aussitôt. Ca ne sera pas nécessaire, je vous remercie.
Sur ce, l’aspirante s’inclina légèrement avant de se retirer, mécontente d’avoir perdu une matinée à ça. Pour rien.
Encore que, pour rien…
Pas exactement. Le chunin savait qu'il la retrouverait, en temps et en heure, dans de meilleures dispositions.
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Maître du jeuAdministrateur | Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt Mer 7 Aoû - 20:11 | |
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| Sujet: Re: Parc Seibutsu - La Forêt | |
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