[Entrainement] En avant Yaoke !

Un vent léger soufflait au creux de la montagne, annonciateur de la fin des âpres d'une longue nuit d'orage. La foudre ici faisait souvent rage, mais rarement elle grondait avec autant de hargne. Le jeune Yaoke marchait d'un pas lent mais léger, visiblement suspendu encore un fois par le fil de ses pensées. L'atmosphère qui régnait dans les rues du village par ces jours lui était enfin familière. Il se souvint de son tout premier tonnerre, lors duquel il se mit à hurler tellement fort qu'il faillit rendre complètement sourd son grand-père. C'était là un bien lointain souvenir mais qui parvint tout de même à le faire sourire.

Il s'évertuait tant bien que mal à éviter de marcher dans les larges flaques laissées ça et là dans la rue par une pluie diluvienne qui dans la nuit fut survenue. Le regard perdu dans le vide il allait, bras ballants, là où les rues du village décideraient de le mener. L'aube pointait timidement à l'horizon, irradiant de ses couleurs irisées le village et ses habitants. Ces derniers semblaient quelque peu grincheux, visiblement ils étaient pour la plupart mal réveillés voir presque endormis. Certains donnaient même l'impression d'avoir encore un pied dans le lit.

Lorsqu'il fut lui-même enfin bien réveillé, il se mit à se demander ce qu'il allait faire de sa journée. La première idée qui lui vint lui apparut comme étant très certainement la meilleure. Car, après avoir terminé sa toute première mission en tant qu'aspirant ninja du village, il lui apparaissait comme évidement qu'il était temps pour lui de suivre un quelconque entrainement. Ne sachant pas vraiment quelle spécialisation il voulait utiliser, il se dit qu'il était préférable de commencer par les techniques les plus basiques.

Il devait absolument devenir meilleur que son ami et rival Ray Dreyard. Il nourrissait l'espoir secret de lui infliger une sévère correction en public histoire de lui faire comprendre qui est le plus fort. N'ayant pas de professeur personnel pour l'aider dans sa démarche, il se rendit à la bibliothèque du village où il était sûr de pouvoir mettre la main sur un parchemin qui lui donnerait les connaissances théoriques nécessaires pour maîtriser une première technique.

Lorsqu'il fut enfin arrivé audit lieu, il se mit en quête d'informations relatives aux techniques de bases qu'étaient sensés connaitre les ninjas de Kumo. Aussi, il se rendit à l'accueil pour demander directement à la bibliothécaire si elle pouvait l'éclairer dans sa démarche. Elle lui apparut tellement stéréotypée qu'il crut un instant qu'elle avait littéralement vécu toute sa vie ici. Fine et élancée, on pouvait presque voir ses os à travers sa peau. Sa voix donnait l'impression qu'un chat avec élu domicile dans sa gorge. Quand à ses vêtements, ils avaient probablement été tisses en toile de jute, ce qui leur donnait un aspect vieillot et assez sale.


À cet instant-là, Yaoke du se retenir pour ne pas lui envoyer un "pourriez-vous arrêter d'être une c*n*sse s'il-vous-plaît ?". Mais soucieux de son avenir en tant que ninja, il jugea bon de se retenir. C'est ainsi qu'il fit de son mieux pour continuer cette discussion sans intérêt, un large sourire au lèvre, en essayant de ne pas devenir fou.

Quinze minutes plus tard, la discussion n'avait toujours pas avancé. Ainsi, pour préserver sa santé mentale et éviter de crever un oeil à la bibliothécaire, Yaoke décida de partir en jetant à son interlocutrice un petit "Aurevoir" l'air profondément agacé. Il savait qu'il n'obtiendrait rien de concret ici, et se mit donc en route pour l'académie du village. Il se disait qu'avec un peu de chance il tomberait sur un professeur qui serait suffisamment gentil pour l'aider à apprendre une technique de base.

Finalement, il arrivait au lieu dit. C'était un grand terrain plat, surélevé, où quelques arbres y trônaient comme des princes. Il n'y avait pas beaucoup de végétation ici. On pouvait y voir d'épais rochers ça et là sur un terrain parsemé de petits cailloux. Yaoke se dit à cet instant précis qu'une simple chute ici devrait probablement lui arracher un bras, ou une main s'il a de la chance.

Il vint alors s'adosser contre un des gros rochers présents sur le plateau, prenant soin de choisir celui où il serait le plus visible pour les passants, désireux de se faire remarquer par un professeur. Il croisa les bras, l'air désinvolte, puis se perdit dans ses pensées un moment. Visiblement arrivé un peu trop en avance, il n'avait rien de mieux à faire qu'attendre que le temps passe. Il se mit ainsi à imaginer le futur, à se voir comme un grand guerrier légendaire, parcourant le monde et défiant qui serait assez fou pour se mettre en travers de son chemin. Son grand-père avait passé son enfance à lui raconter leurs histoires, lui donnant ainsi l'espoir qu'une vie meilleur pourrait l'attendre loin de joug de ses parents.

Quelques minutes plus tard, et alors qu'il s'était endormis, une silhouette mystérieuse apparut dans le paysage. Elle s'approchait de lui lentement tel un serpent. Son avancé était inexorable, et il était encore difficile de cerner ses mystérieuses intentions. Yaoke, profondément plongé dans sa torpeur et totalement affalé sur le sol, donnait l'impression de s'y être littéralement écrasé.

Lorsqu'elle fut enfin à proximité du jeune aspirant, l'ombre mystérieuse prit la forme d'une jeune et belle femme. Visiblement inquiète, elle toucha de ses doigts les poignets du garçon, comme si elle cherchait à vérifier qu'il ne soit pas mort. Son poul battait, mais il ne se réveillait pas. C'est alors qu'elle se mit à paniquer et à sautiller frénétiquement dans tous les sens. La demoiselle semblait ne pas jouir du moindre self-control. C'est alors que notre protagoniste préféré se réveilla et se releva lentement, visiblement irrité par tout le raffut que faisait la fille.

C'est ainsi qu'il fit la rencontre de Yui, une jeune génin de 20 ans qui était alors passé à l'académie pour aller voir ses anciens professeurs. Lorsque les deux protagonistes furent tous les deux calmés, ils parlèrent des raison qui avait conduit Yaoke en ce lieu. Sa nouvelle camarade qui ne ratait pas une occasion de le tourner au ridicule, prenait un malin plaisir à lui rappeler qu'elle lui était supérieure dans la hiérarchie du village alors qu'elle était plus jeune que lui, ce qui avait le don d'énerver le jeune garçon.