[CI001] La Propagande

Kara avançait lentement dans les rues de Kiri. Vides. Logique compte tenu de l’heure actuelle. D’ailleurs c’en était même étrange pour elle de se promener si tard le soir venue. Car kara aimait son repos, elle aimait dormir même si elle était parfaitement capable de se lever tôt. Et de ce fait elle avait établis un rythme très strict de sommeil. Quand dormir, combien de temps par nuit, combien de temps ce temps est augmenté ou diminué selon les blessures ou fatigue accumulé au fur et à mesure des jours. Une vraie mécanique.
Sauf qu’il ne s’agissait pas d’une promenade.
Il y avait un mort. Quelqu’un s’était fait tuer à l’intérieur des murs de Kiri. Quelqu’un avait passé de vie à trépas au milieu de ce qu’elle croyait être l’endroit le plus puissant au monde. Elle avait été surprise, avant de s’insulter copieusement dans sa psyché. Elle devenait faible, se complaisant dans la facilité de la vie de cet endroit. Tout le monde pouvait mourir n’importe où, n’importe quand.
Et elle l’avait oubliée.
Elle se frapperait plus tard, là en attendant elle devait suivre les instructions donner dans la missive reçut directement en personne. Un moyen rapide et efficace de rapatrier ses troupes l’on dirait.

Elle avançait dans les rues de Kiri. Rapidement mais souplement, le pas sûr. Sa longue cape noire et sa capuche de la même couleur recouvrant l’entièreté de son corps, lui donnant une apparence presque spectrale.
Elle s’en moquait.
Cette apparence n’était qu’un moyen comme un autre de ne pas se dévoiler encore. De s’habituer avant de se montrer. Et c’était aussi des vêtements confortables. Elle sourit alors qu’elle s’approche enfin de l’adresse écrite à la vas-vite sur la lettre.
Non loin d’un magasin.
Elle ralentie doucement le pas alors qu’elle s’approche de la faible masse de curieux s’étant rassemblé. Prenant son temps pour voir chaque visage, mémoriser chaque personne présente en ce lieu. S’assurant de pouvoir les reconnaître à n’importe quel moment, s’assurant de savoir qui traquer si jamais le coupable est parmi eux.
C’était peu probable.
A sa première analyse, elle semblait surtout avoir affaire à des civils venus des navires du Daymio. Goto en avait parlé. Des marchands et ouvrier pour la plupart. Des gens simples et vivant une vie simples cependant soumis aux caprices de leur seigneur, d’où leur présence en ces lieux. Il y avait aussi des originaire de l’Île, ou plutôt des bayous alentour. Des êtres ayant réussi à survivre grâce à leur intelligence et leur façon de marchander des biens que tous les clans, sans exception, avaient besoin.

Cela la fait sourire d’une oreille à l’autre.

Elle glisse agilement entre les badaud, arrivant, enfin, sur le lieu du crime proprement dis. Un homme est déjà présent, et elle l’observe calmement. Un être venant des Îles. Habitué à la vie dure des marais et des plaines boueuses. Il était efficace aussi. Bien habillé, restant même relativement calme alors que plusieurs passants l’interpellaient pour savoir ce qu’il se passait.
Mais il restait de marbre.
Créant simplement une ligne pour protéger la scène de crime, un acte intelligent que beaucoup semble oublier à ce jour. Elle y compris.
Elle sort finalement de la masse de passants, enfin… De la dizaine de personnes présentes. Et elle n’est pas seule. Un autre ninja est présent en ces lieux avec elle. Un homme. Plus grand qu’elle et qui ressemblait déjà beaucoup plus à un ninja qu’elle dans sa toge noire. Au moins sa tenue semble renforcée contrairement à la sienne semblant si léger qu’elle risquerait de s’envoler au moindre coup de vent.
Mais c’était une tenue pratique. Surtout pour imposer le silence au milieu d’une foule curieuse.
Après être apparut, la plupart des conversations audibles se turent, ne laissant que des murmures. Les brassards désignant son appartenance à Kiri et ancienne guerrière de clan clairement visible sur ses bras. Sa longue toge noire et sa capuche couvrant son visage lui donnant un air sinistre alors qu’en fait, elle sourit sous sa barbe.

Et bâton en main, elle entre dans la danse.

L’homme, le marchand, les aperçoit et, après les avoir jaugé, leur fait signe d’avancer.

[Takuo] – Ah vous devez être les shinobis chargés de nous donner un coup de main ? Il était temps qu'ils prennent cette affaire au sérieux...

Elle hausse un sourcil en regardant derrière lui. Décrochant le bâton de son dos pour le garder en main. Une ancre tenue en main pour se sentir protéger.
Le cadavre est encore assez loin, impossible à examiner, pas qu’elle saurait y faire grand-chose quoi qu’il en soit. Elle sourit finalement en regardant le marchand, amusée par lui, pas son impolitesse. Un véritable être des bayous.

[Kara] – Qui êtes-vous ? Elle l’observe sans trembler, sa voix étant douce. Calme. Posée. Kara Gensou. Ninja de Kiri. Nous prenons tout au sérieux mais sans preuves... Bref. Que savez-vous ?

Elle écoute distraitement alors que son partenaire se présente, Soujuu Ryoku. Elle ne connaissait pas ce nom.

[Takuo] – Takuo Shenzen. Il tend la main vers eux. Je suis marchand d'une petite épicerie à deux rues d'ici. Elle regarde rapidement dans la direction qu’il pointe. Ecoutez, ça fait des semaines qu'on voit les gamins et les paumés du quartier parler de la Poudre de Lune. Ah. C’était ce nom alors. Goto en parlait aussi, mais avec dédain. Puis depuis quelques jours, on doit ramasser des crétins sur le bord de la route, quand ils ont sniffé un peu trop de cette poudre. Ça c’est nouveau par contre. J'ai essayé d'en savoir plus, mais je suis qu'un commerçant, je... je devrais pas me mêler de ces trucs là... Elle hoche la tête à ses paroles. Effectivement. Et maintenant, voilà qu'on a un mort. On les a prévenus plusieurs fois, les shinobi, mais vous êtes les premiers qui viennent en personne...

Elle sourit en coin. Prévenir tant que le seul risque est de ramasser des traînards bavard et bavant ? Peu de chance qu’une équipe se libère. Pas dans ce premier stade de construction. Les civils devraient apprendre à savoir dire non. S’auto-gérer.
Mais si il y a un mort par contre…

[Kara] – C’est parce que cette fois, il y a un mort.

Elle observe la main tendue vers eux un instant alors que Soujuu la serre fermement. Elle n’avait pas encore bien compris ce concept de « serrer la main ». Pour elle c’était de la malaxation sans raison, ou sans but. A quoi cela servait-il de se serrer la main ? Pour quel motif ou raison ?
Se saluer oralement suffisait pour elle.
Néanmoins, elle serre la main tendue, plus rapidement que Soujuu, moins poliment aussi sans doute. Mais elle le fait.

[Kara] – Shenzen-san. Vous avez bien fait mais cela s'arrête ici. Il me... Elle hésite, observant Soujuu. Elle n’est plus seule. C’est une équipe qu’elle forme. Nous faudrait toutes les informations que vous avez sur cette poudre de lune. Et aussi si vous avez une idée de l'endroit d'où ils se fournissent.

Elle ne lui parle pas directement, ayant déjà commencée à observer les environs. Jouant avec son bâton, le faisant doucement tournoyer dans sa main. Malgré sa voix douce, elle savait bien que son apparence, sombre et sinistre, mettait mal à l’aise les gens. Elle comptait sur ça.

[Takuo] – J'en sais pas grand-chose. Le contraire aurait beaucoup surpris Kara. Apparemment ça rend tout excité et joyeux, un peu agressif aussi. Drôle de drogue. Pas comme elle connaît. Ce gamin-là, il est même pas du quartier, il est peut être venu pour se fournir. Y a des jeunes qui parcourent les rues par ici, surtout sur la place de la fontaine là bas, pour vendre leur saleté. Elle observe la direction désigné, plissant des yeux un instant. Ils sont furtifs les petits saloppards... Faut vraiment que ça s'arrête...

Elle hoche doucement la tête. Laissant Soujuu poser ses propres questions alors qu’elle regarde le ciel où de gros nuages noirs s’accumulent tout autour du village semble-t-il. Au loin un grondement sourd et sinistre semblant faire entendre l’arrivé de l’orage.
Mais elle l’ignore.
Elle continue à faire tournoyer son bâton, hochant la tête aux questions et réponses qu’elle écoute d’une seule oreille.

[Kara] – Vous savez combien sont les vendeurs à la fontaine ?

Une question piège.

[Takuo] – Vous croyez que j'ai le temps de les compter ? Je vous ai appelés parce que je suis sûr que ce gamin est mort a cause de cette poudre. Je suis pas enquêteur... Serait peut-être temps de s'occuper de ce pauvre gars non ?

Elle rit doucement en écoutant sa réponse, prévisible. Si il savait combien, il saurait « qui » et il l’aurait déjà annoncé, ou s’en serait lui-même occupé. Bien. Mieux valait qu’il reste dans l’ignorance pensait-elle.
En autre chose.
L’inquiétude du marchand pour le bout de gras qu’était désormais le corps du jeune interpelait la jeune guerrière. Que voulait-il qu’ils fassent ? A part décapiter le cadavre pour en nettoyer la tête avant de l’enterrer, il n’y avait rien qu’elle ne saurait, ou pourrait faire.
Et puis ce corps allait sûrement être découpé en petit morceau par les ninjas médicaux pour en découvrir tous les secrets.
Elle hausse doucement les épaules alors que Soujuu commence une nouvelle série d’interrogation. Elle ferme les yeux. Souriante alors que le vent la berce doucement dans son passé et ses souvenirs.

Toutes ces discussions sur les drogues à fait remonté des souvenirs exaltants, et terrifiants, dans la mémoire de la jeune guerrière. L’utilisation de drogue était courante dans le clan de Kara, utilisé pour augmenter la force, la vitesse, et la résistance des membres du clan. Mais avec la découverte du chakra les quantités avaient doublé, et triplé même dans certains cas.
La rendant folle.
Elle devanti bien meilleure, bien plus forte, se sentant invincible. Mais elle ne l’était pas. Absolument pas. Et quand la sensation de manque frappait, elle devenait gémissante, pleurante, faible. Jouet dans les mains des hommes du clan, poupée guerrière dans ceux des chamans.
Gémissant les mantras appris.
Elle ouvre les yeux. Plongeant son regard directement dans celui du marchand. Souriante à pleine dents.

[Kara] – Une dernière question. Ces personnes ramassé, que disaient-ils ? Que marmonnaient-ils une fois ramassé et remplis de drogues et de "bonheur" ?

La réponse est importante. Souvent les personnes en manque murmurent le nom, ou l’endroit où récupérer ce dont ils avaient besoin. C’est, en tout cas, ce qu’elle faisait elle.

[Takuo] – Les deux mioches que j'ai ramassés, ils tremblaient et convulsaient un peu. On les a installés sur un matelas dans la remise, et ils se sont remis sur pattes en quelques heures.

Elle secoue doucement la tête. Quel dommage. Il dit autre chose, sur devoir partir, mais elle ne l’écoute pas. Elle écoute seulement le tonnerre gronder au-dessus de sa tête et cela l’amuse. La fait rire même.
Les éléments eux-mêmes sont contre eux.
Elle sourit en dodelinant doucement de la tête, écoutant le vent avant de se tourner vers les passants, les fixant d’un regard inflexible directement dans les yeux. Ils pourraient apporter des précisions. Au moins sur l’identité du mort, connaître qui il est, ce qu’il fait.
Mais cela pourrait aussi prévenir les rats.
Elle sourit alors, continuant de les regarder sans cligner des yeux. Parlant d’une voix douce ne cachant nullement l’ordre qu’elle donne.

[Kara] – Rentrez chez vous.

Elle les regarde s’éloigner, certains semblants avoir eu peur, et elle rit doucement.

Il était temps de s’occuper de la scène de crime en elle-même. Soujuu n’ayant pas attendu il se dirige déjà vers le cadavre, se mettant à le fouiller. Bonne idée. Excellente même.
Mais une chose qu’elle ne saurait faire. En tout cas pas sans piller le cadavre.
Alors elle avance lentement dans la ruelle. Touchant délicatement le mur d’une main, cherchant des traces. Des marques. Quelque chose qui pourrait expliquer un combat, ou une crise de folie. Peut-être même du sang ?
Mais il n’y a rien.
Cependant un léger tintement attire son attention vers le haut. Là, accroché à mi-chemin, un… Collier. Ou quelque chose qui ressemble à un collier en tout cas. Elle l’observe longuement, semblant essayer de voir ce qu’il en est avant de secouer la tête, se dirigeant vers l’échelle de service non loin.

Le tonnerre gronde plus fort.

Il fallait se dépêcher. Trouver des preuves. Elle grimpe rapidement l’échelle, après avoir soigneusement attaché le bâton au dos. Jusqu’à arriver à mi-hauteur. C’est bien un collier. Un reste de chaîne plutôt. Il semble manquer une partie.
Mais elle n’a pas le temps.
Si cette chose est accrochée ici, cela ne peut signifier qu’une chose, que quelque chose, ou quelqu’un, est tombé de plus haut encore. Il lui fallait atteindre le toit. Avant la pluie de préférence.

Ce n’était pas gagné.

Pressant le pas, elle arrive finalement sur le toit. Scannant du regard le toit elle semble pressée, poussée par l’arrivée de la pluie.
La !
Elle se jette, pratiquement, sur le petit sachet en plastique contenant des graines blanches. Le sachet est malheureusement éventré. Elle glisse cependant tout cela dans sa poche intérieure de sa cape juste au moment où les premières gouttes tombent. La faisant doucement rire.

[Kara] – Haha… J’ai gagné.

Elle secoue la tête, protégée par sa capuche, avant de descendre par l’échelle, faisant attention aux barreaux humides. Rejoignant Soujuu qui semblait, lui aussi, avoir fini.
Il était temps de travailler.
Elle accueille, avant tout, les Eisei apparurent pour prendre le corps en leur résumant grossièrement tout ce qu’ils savaient. Probablement inutile mais elle n’oublie pas de leur demander des infos après qu’ils auront fini le découpage de cadavre pour la recherche de preuves.

Elle se tourne vers Soujuu, protégé par un abri et elle le rejoint.

[Kara] – Hey…

Elle retire sa capuche, dévoilant son visage fin et jeune, ses yeux noisette aux pépites orange dans le reflet de l’orage. Sa chevelure rouge lui tombant devant les yeux alors qu’elle sourit.

[Kara] – Je n’ai pas trouvé grand-chose si ce n’est ce sachet de graines blanche. Elle sort le sachet en question, faisant attention, pour lui montrer. C’est peut-être la drogue. Ou des graines de fleurs. Rien n’est sûr. Elle range le sachet. Le regardant. Et toi ?

Pour seule réponse à sa question elle désigne le toit de l’immeuble dont elle vient de redescendre, se passant une main dans les cheveux. Elle soupire en l’écoutant résumer ses trouvailles. Rien de bien concret au final, ce qui est peu surprenant. Elle se gratte la tête en grognant. La raison de sa mort semble claire. Chute élevé. Mais ce n’était pas l’objectif de leur mission et elle semblait ne pas arriver à se centrer dessus.
Cas cela ne tienne.
Inspirant longuement, elle se met rapidement deux gifles rapidement. Se massant ensuite la mâchoire pour atténuer la sensation soudaine de brûlure. Mais au moins cela l’avait-elle aidée. Elle souriait plus sereinement.

[Kara] – Ce que j’en pense ? C’est qu’on a encore rien. Elle rit doucement. Mais on a des pistes. Elle agite le petit sachet de graines blanches. Désignant du menton la plaquette de médicaments. Les deux ont peut-être rien à voir. Elle hausse les épaules. Un seul peut être la drogue qui nous intéresse. Elle regarde le ciel, au moment ou un éclair se mit à zébrer ce dernier. Ou bien les deux sont peut-être la drogue.

Elle secoue la tête. Reportant son attention sur Soujuu. L’air à la fois amusée et contrariée. Mélange peu orthodoxe.
Mais elle n’était pas orthodoxe.
Cette affaire débutait à peine et déjà ils avaient plus de problèmes que de solutions. Elle soupire en passant une main dans ses cheveux.

[Kara] – On a pas tant de choix que ça. Un nouvel éclair zèbre le ciel, assombrissant la moitié de son visage alors que l’autre s’éclaire. Soit on va voir le pharmacien pour qu’il nous dise ce qu’il sait. Elle hausse les épaules, souriante en coin. Avec de la chance il est même mêler à tout ça. Elle n’y croit pas. Soit on remonte doucement le réseau en se concentrant sur la capture d’un des petits revendeurs de la place de la fontaine.

C’était un drôle de nom ça « place de la Fontaine ». Appeler comme ça car hormis la fontaine… Il n’y avait rien du tout. Mais c’était placer de sorte que cette fontaine servait de carrefour pour une grande partie de ce côté-ci du village. Lieu idéal de vente. Pleins de moyens de s’échapper, ou de se débarrasser de la drogue.
Restait le pharmacien.
Que ces deux-là histoires ne soient pas liés ne l’étonnerait pas outre mesure. Après tout, ces plaquettes de médicaments n’auraient pu être là que pour une toute autre raison. Mais c’était une piste à ne pas négliger.

[Kara] – Ce sont vraiment nos deux seuls choix direct. On peut toujours envoyer les médicaments et ces graines se faire examiner par les Eisei. Elle hausse les épaules. Mais je suis presque sûre qu’on nous enverrait voir ailleurs. Elle rit doucement avant d’observer de nouveau le ciel. La nuit avançait et la pluie rendait le tout encore plus sinistre. Quoi qu’on décide, on ne pourra y aller que demain.

Elle se tourne vers lui, cheveux rouge collés au visage à cause de l’humidité et sourire d’une oreille à l’autre.

[Kara] – Que préfère tu ?

Rentrez chez elle ne faisait pas partie de ses plans immédiat. En tout cas, pas après avoir participé à cette excitante traque d’objets particulièrement inutiles. Et cela était presque un copyright, oui, oui. Elle n’avait pas spécialement choisit aussi le fait que Soujuu soit le leader, mais il avait un grade supérieur au sien, bien qu’à leur niveau respectif il était difficile de vraiment parler de « grade »… Peu importe.
Il restait plus haut gradé quoi qu’il arrive.
Donc elle lui avait laissé le choix sur la décision final. Et… C’était intéressant comment on pouvait en venir à des conclusions pareilles. Le pharmacien en premier, enquêté à la place de la fontaine en second. Pourquoi pas. C’est pas comme si le pharmacien bougerait après tout.
Mais elle se gardait bien de dire quoi que ce soit.

Elle se contentait de sourire, hochant simplement la tête.

Le chef de leur petite équipe avait donc pris sa décision et, avec ces bonnes paroles, il partit, probablement se reposer, ou bien apporter ses preuves aux Eisei. Ou tout autre chose qui ne concernait en rien Kara qui se contenta de laisser échapper un petit rire amusé devant le départ presque précipité du combattant de Kiri.
Il était hautement plaisant de le regarder faire.
Mais elle, elle avait d’autres idées en tête que simplement se laisser aller au repos. Après tout, quel meilleur moment que l’heure du meurtre pour aller observer les alentours d’une mission ?

Aucun. C’est pourquoi, remettant sa capuche, elle s’élança dans la nuit pluvieuse, riante.

La place de la fontaine était totalement déserte en cette soirée orageuse. Logique. Et plus qu’une place il s’agissait véritablement d’un « axe ». En tout cas c’est comme cela qu’elle le voyait. La fontaine elle-même n’avait rien d’exceptionnel, se servant de l’eau alentour pour servir de point d’intérêt aux habitants, leur permettant de savoir comment rejoindre le plus rapidement possible un autre point du village.
Un bon endroit pour vendre quoi que ce soit.
La pluie rendait difficile la moindre possibilité de marquer certains coins plus que d’autres, ou même chercher des preuves possibles. Mais elle doutait trouver véritablement quelque chose quoi qu’il arrive. Après tout, ce n’était qu’un point de vente, et hormis d’autres sachets, peut-être vide, de la drogue, peu de chances qu’elle trouve quelque chose de vraiment intéressant.

Mais c’était plus pour voir les points d’accès qu’elle était là.

Et ce n’était pas bon pour elle. Il y avait bien trop de moyen de pénétrer dans ce lieu. Pratiquement ouvert au reste du village il y avait peu de chances de réussir à bloquer toutes les issus, ou même à les observer toutes. Et le pire c’est qu’à peine quelques mètres se trouvaient de plus grands axes d’affluence. Il suffisait juste que le vendeur soit un peu rapide pour qu’il puisse se perdre au milieu d’une foule dense.
En cas de découverte de la présence de Kara en tout cas.
Et autant être franc, quitte à être brutale, que ce soit habillée avec sa robe noire ou sans, elle était clairement peu facile à cacher. Avec, sa tenue noire et son bâton lui donnait l’apparence d’une sorte de faucheuse, ses petits pas rapides et ses mouvements fluides pouvant même aider à ce genre de sentiment. Sans, ses cheveux rouges, son physique maigre mais athlétique et ses yeux aux petites oranges étaient clairement peu orthodoxe.

Dans un cas comme dans l’autre on ne risque pas de la manquer.

Mais après une brève introspection elle décida d’y aller sans sa tenue habituelle. Après tout, il était hautement probable que le mot qu’une ninja sombre et glaciale avait commencé une enquête. Et si elle apparaissait « à la naturelle » et avec son caractère légèrement joyeuse, alors il y avait une chance qu’elle puisse découvrir quelque chose.
Une chance. Infime.
C’était déjà mieux que rien ceci dit. Une microscopique chance valait mieux qu’aucune chance du tout. Même si elle doutait fortement que quoi que soit d’intéressant soit découvert en ce lieu.

Mais mieux valait explorer toutes les possibilités non ?

Satisfaite de son exploration elle repartit chez elle, un simple appartement une pièce sans réels fournitures. Parfait pour elle. Rapidement elle se mit en préparation pour le lendemain. Rangeant soigneusement sa robe et son bâton, préparé pour y aller ainsi « incognito » le lendemain.
Et qu’advienne que pourra.
Elle se réveilla tôt, se prépara avec soin avant de s’en aller aussi calmement que possible vers le lieu de rendez-vous, choisit par Soujuu. Un sourire fin dansant sur ses lèvres alors qu’elle se préparait totalement pour une très longue journée.

Et avec de la chance elle aurait même droit à de l’action.

Cependant la vie ne nous donne pas toujours ce que l’on veut. Aussitôt arrivé, et sans même la saluer, Soujuu changea les ordres de la veille. A priori on passait à la stratégie « diviser pour mieux régner ». Pourquoi pas. Ce n’était pas comme si un pharmacien allait nécessiter la présence de deux ninjas après tout.
Mais la fontaine si.
Cas cela ne tienne, et laissant partir Soujuu avec un sourire, sans dire un mot, elle se dirigea vers la fontaine, observant calmement chaque personne présente, essayant au mieux pour paraître totalement idiote et simple. Une jeune cherchant un moyen de s’éclater, de la drogue de préférence.

Ce serait le pied si c’était aussi facile.

Mais plus le temps avançait plus une chose claire semblait se dessiner. Personne ne viendrait l’aborder pour lui proposer de la drogue – et on ne compte pas les personnes ayant essayé de l’inviter à sortir – ou quoi que ce soit d’équivalent. En fait, hormis des ninjas, samouraïs et autres passants administratifs, il n’y avait rien de véritablement exaltant ici.
Le mot était passé.
C’était frustrant pour elle. La voilà en train de se les geler sur place alors qu’elle attendait un hypothétique vendeur, ou une cible potentielle qui n’existait pas. Ni l’un, ni l’autre.

Et au bout de plus de deux heures il était clair que rien n’arriverait.

Elle passa une main dans ses cheveux, souriante avec humour alors qu’elle avait pris la décision de s’asseoir au bord de la fontaine. Croisant les jambes et plaçant son menton dans la paume gauche de sa main. Souriante doucement en observant les passants vaquer à leur vie.
Choux blanc pour elle.
Restait à espérer que Soujuu avait eu de meilleures chances qu’elle, et, mieux encore, qu’il puisse donner le moyen à la jeune guerrière de se rattraper.

En parlant du Loup…

Soujuu se déplaçait rapidement, semblant forcer un chemin directement vers elle. Il émettait une drôle d’aura, mélange de colère et de satisfaction, et sa démarche avait un léger quelque chose de… Gauche. Comme si il essayait de n’appliquer aucune pression au niveau de son entrejambe.
Que Diable lui était-il arrivé ?!
Sans bouger de sa place, elle l’observer s’approcher, penchant la tête de côté quand ce dernier se plaça juste devant elle, émettant une forte odeur… De boue ? D’excréments ? De foule ? C’était bizarre. Plus encore était sa façon de se tenir, elle le sentait calme mais elle sentait surtout qu’il avait dû se forcer à être calme.

C’est devenu violent les pharmaciens.

Souriante paisiblement alors qu’elle écoutait le « rapport » de Soujuu au sujet de sa rencontre avec le pharmacien. Visiblement, et lui aussi devait s’en douter, il omettait une grande partie de détails, probablement inutiles pour elle mais qui serait nécessaire lors de la rédaction du rapport.
Pas vraiment son problème en vérité.
Elle l’écoutait attentivement. Ses oreilles se dressant lorsque qu’il parla d’un homme « changeant de visages » et d’un « lieu de rendez-vous ». Un sourire remplis de dents se dévoilant à ces nouvelles.

De bonnes nouvelles.

[Kara] – Eh bien… Nous avons un choix. Enfin elle se lève. Soit on rapporte ces informations à nos supérieurs et ils se chargeront de régler le souci. Elle s’étire. Ses muscles plats s’allongeant avec elle. Ou on s’en charge nous-même. Elle rit. Et j’avoue que cela m’énerverait horriblement de ne pas régler ce problème moi-même. Pas toi ? Elle penche la tête sur le côté, une main sur la hanche. On y va ?

C’était vraiment la meilleure nouvelle de la journée. Clairement.

Kara baille doucement alors qu’ils se retrouvent, elle et le Loup, dans l’arrière-boutique de la pharmacie que son coéquipier, et supérieur, avait visité tantôt. Elle ne voyait pas trop de raisons pour lesquelles il était nécessaire pour eux de se retrouver en ce lieu, mais si son partenaire, et supérieur accessoirement, pensait que c’était important, alors c’était important.
Même si c’était chiant à mourir.
Ce n’est pas que passer des heures à genoux dans la crasse fasse peur Kara hein, c’est juste de passer des heures à genoux, dans la crasse, sans rien trouver et au milieu d’odeur de médicaments s’étant mélanger les uns aux autres ennuie fortement la jeune guerrière.

Peut-être qu’elle irait jeter un crocodile dans les égouts pour se venger de celui qui a fait ça.

Mais en attendant elle était là, dans l’arrière-salle d’une pharmacie, cherchant quelque chose mais dont elle n’avait aucune idée de sa nature. En clair, elle cherchait pour rien. Elle comme le Loup.
Ca l’énervait un peu.
Soupirante, elle déplaça un nouveau carton renversé sur le côté, après s’être assuré qu’il n’y avait rien dedans. Que ce soit utile ou pas. Elle regardait des bocaux avec la tête de celle ne comprenant strictement rien aux étiquettes indiquant de quoi il s’agit. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait là en fait.

Heureusement, cette tâche se finit asse rapidement.

Après plusieurs heures à farfouiller pour rien Soujuu décida enfin qu’il était temps d’y aller. Certainement que ce lieu serait fouiller plus en profondeur par des unités beaucoup plus habitués à ça que eux. Mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir comme un sentiment de défaite à ce départ.
Comme si elle avait été vaincue par une pharmacie.
C’était complètement stupide comme raisonnement, plus encore d’en ressentir quelque chose. Mais elle le ressentait quand même. Elle se considérait souvent comme étrange mais là ça poussait le bouchon, même selon ses critères.

Elle rit alors qu’elle se dirige chez elle.

La nuit fut plutôt courte, en partie dû à l’heure tardive à laquelle elle se coucha et aussi à cause de l’excitation grandissante en elle à l’idée de mettre la main sur une partie des responsables de cette mission. Elle mit du temps à s’endormir, et plus encore à trouver un sommeil réparateur mais quand elle se leva le lendemain, ce fut avec une énergie nouvelle.
Comme si elle avait sucée l’énergie directement de la nature.
Sa préparation fut, par contre, plutôt rapide. Récupérer son bâton, s’assurer que sa tenue était bien attachée et se préparer mentalement à un combat.

Une bonne journée se préparait.

A l’heure du rendez-vous, elle se dirigea sans se presser au point de rencontre établis par Soujuu le jour d’avant. Saluant son supérieur et coéquipier avec un sourire grandissant avant que chacun ne semble se volatiliser dans les airs.
Pour se cacher sur le toit des maisons aux alentours.
Ils avaient observés les lieux durant la soirée d’hier. Et ils s’étaient mis d’accord sur cet endroit pour se cacher. Proche de la fontaine pour pouvoir agir rapidement mais suffisamment loin pour ne pas être immédiatement détecté dans le cas où ceux qu’ils allaient rencontrer aient quelques capacités.

Et le moment arriva.

Ils étaient deux. Des hommes. Bien faits, semblant forts même. Ils semblaient jeunes aussi. Et à leurs paroles il était clair qu’il s’agissait de ceux qu’ils attendaient.
Elle sourit à Soujuu quand elle les entendit parler.
Ils ne disaient pas grand-chose d’intéressant et, de toute façon, elle ne souhaitait pas vraiment les entendre parler de leur journée de merde. Elle voulait les entendre chanter tout ce qu’ils savaient sur leur organisation.
En espérant pour eux qu’ils en fassent partie.
Car sinon Kara risquait de se retrouver fortement contrariée par le fait qu’il s’agisse, une fois de plus, une fausse piste. Et quand elle est fortement contrariée il n’est pas rare qu’elle devienne… Violente.

Et que des membres volent.

Chassant ces pensées d’un mouvement de tête, elle regarde Soujuu, sourcils levés, semblant demander ses ordres. D’un geste de la main ce dernier semble indiquer leurs armes, puis les deux gars en contrebas.
Le message est clair : On les attaque.
Elle sourit grandement alors qu’elle prend son bâton en main avec fermeté, observant sa cible tout en gardant un œil sur le décompte des doigts de Soujuu.

Et quand il n’y a plus de doigts levés ils passent à l’attaque.

Sautant silencieusement du toit, bâton en main, elle arme son attaque dans les airs, ayant clairement l’intention de fracasser le crâne de sa cible en un coup, histoire de s’épargner des difficultés et de convaincre, en avance, son partenaire de parler si il ne souhaite pas recevoir le même traitement.
Mais tout ne se passe pas exactement comme prévus.
Arrivant à portée de sa cible ce dernier parvient, à la dernière seconde, à esquiver l’attaque de Kara d’un petit saut vers l’arrière, forçant la guerrière à frapper l’air de son arme. Un simple coup d’œil à Soujuu indique que son adversaire lui a fait le même coup.

Intéressant.

Elle sourit alors qu’elle place son bâton sur son épaule, ayant l’air amusé de voir ces hommes éviter leur attaque surprise, démontrant, si il fallait encore le prouver avec le chakra s’accumulant dans la main de l’un d’entre eux, qu’ils avaient au moins une formation de combat.

Voilà qui promettait de bonnes choses.

L’excitation de la bataille n’était pas encore tout à fait présente dans l’esprit de la jeune Kara. Non pas qu’elle pensait que ses adversaires étaient de jeunes blanc-bec ou que son compagnon avait deux mains gauches. Mais plutôt par le fait que ce combat semblait se dérouler comme dans un duel pour l’honneur, avec des règles strictes et parfois contradictoires.
Comme si on lui donnait le coup d’envoi avant de pouvoir se lâcher.
Cela lui fut prouvé quand, dans la même seconde, chacun des participants s’amusa à créer des signes de leurs mains libres. Comme si il s’agissait d’un combat de mimes, ou une guerre de grimaces de mains.

Limite un jeu de Pierre-Papier-Ciseaux.

Elle fut la plus rapide, ou celle nécessitant le moins de signes, et, aussitôt la bataille commencée, elle camoufla son bâton de son chakra et de l’esprit de toutes les personnes présentes. Une technique utile, surtout quand elle doit frapper vite et fort. Et quelque chose lui dis qu’elle allait avoir besoin de faire mal très, très vite.
Heureusement que le Loup semblait du même avis.
Elle ne put s’empêcher son exclamation de joie en voyant surgir de l’eau de la fontaine un magnifique dragon formé d’eau. Une technique redoutable, véritable fléau pendant la guerre.
Elle était contente d’être du bon côté cette fois-ci.
Riante elle observa la direction que semblait prendre le dragon d’eau et elle prit une nouvelle décision. Un peu plus problématique pour elle, car demandant un peu plus de concentration et d’énergie.

Cependant ce n’était pas ça qui allait l’arrêter.

[Kara] – Espérons qu’il aime ça… Elle murmure avec un sourire joyeux. Composant un signe d’une main, concentrant son chakra vers l’adversaire afin de l’affaiblir, physiquement, dans son esprit… Tous les détails techniques étaient encore un peu confus pour l’esprit de la guerrière.

La cloche indiquant le premier round venait de sonner et elle fut plus que contente en voyant que le dragon d’eau de Soujuu se dirigeait vers la cible qu’elle avait affaiblis, au moins avaient-ils eut la même idée pour se défaire du même ennemi. Adversaire qui semblait enfin avoir finis sa technique. Appliquant sur son allié une sorte d’oiseau blanc.
Un oiseau blanc ?
Soyons franc, de toutes ses connaissances, elle ne savait pratiquement rien des techniques existantes, de leur effets ou tout simplement de leurs existences. Elle apprenait encore et c’était pour cela qu’elle ne comprenait pas le risque de l’existence d’un tel oiseau sur son ennemi.
Et cette seconde de perplexité fut tout ce qui était nécessaire.
Profitant d’une véritable brèche dans la garde de Kara, l’ennemi au colibri sembla… Disparaître avant de réapparaître juste devant un Kara bien surprise qui n’eut pas le temps de se défendre du coup de katana de ce dernier, l’attaque s’enfonçant grandement dans son flanc droit.

[Kara] – Urgh ! Ca... Fait… Mal ! Elle se tient son flanc ensanglanté en grimaçante. La douleur est là mais supportable. Elle pouvait encore combattre.

Du peu d’informations qu’elle avait, il semblait clair que l’ennemi rester au loin semblait plus du type de soutien alors que celui l’ayant découpé était la force de frappe offensive. Efficace. Faire tomber l’attaquant semblait être une bonne idée mais qui sait quel genre de techniques avait le Soutien pour conserver en bon état son copain ?
Mieux valait s’occuper de lui en premier.
Elle se chargerait de coller son bâton où elle pendait en guise de remerciement à celui au katana. Sans regarder Soujuu, n’ayant pas nécessairement confiance mais sachant qu’il avait le même objectif qu’elle, elle se mit alors à charger l’ennemi au loin.

Pour être prise par surprise encore une fois.

Au moment où elle s’élança vers le seul ennemi resté en retrait, ce dernier décida qu’il était temps de rejoindre la mêlée. Ils se croisèrent en chemin et échangèrent même quelques coups, mais sans grands succès de part et d’autre. Chacun semblant aussi surpris que l’autre d’avoir bougé.
Elle en rirait presque de frustration.
Faisant tournoyer son bâton dans le vide, elle se retourne prestement et s’élance de nouveau dans la bataille, un grand sourire aux lèvres alors qu’elle laisse une belle traînée de sang derrière elle. S’approchant de son ennemi qui ne semblait pas prendre conscience de son retour.

Mais son copain si.

Elle avait honte de l’admettre mais… Elle l’avait un peu oubliée. Comment avait-elle fait pour oublier celui qui l’avait blessée ? Question d’habitude. Mais là il s’agissait d’une mauvaise habitude vu que cela ouvrit, une fois encore, sa garde, pour une nouvelle attaque de celui au Katana, ses mains lacées de vert s’enfonçant profondément dans son estomac découvert.
Cela commençait à devenir une habitude.
Grimaçante et haletante déjà un peu elle prit le temps d’observer une micro-seconde la bataille. Ça commençait mal pour elle mais Soujuu semblait presque totalement en pleines forme. Elle comprenait ses fautes et savait désormais où attaquer.

Le premier round s’achevait sur une légère victoire des ennemis, mais c’était fun.

[Kara] – Heh… Elle rit et sourit aux adversaires. Semblant contente. Round Deux… Enfoirés.

Il ne manquait plus qu’une petite musique d’ambiance… Ce fut sa pensée avant de retourner au combat.

Ce combat commençait à sérieusement porter sur les nerfs de Kara et ce pour trois raisons bien distinctes, et aucunes n’avaient un rapport avec la quantité de sang qu’elle avait perdu depuis le début des hostilités, bien que cela ait joué en partie dessus.
C’était plus en rapport à ses adversaires.
Le Soigneur de l’équipe adverse était une vraie anguille, pratiquement impossible à attraper comme l’avait prouvé l’attaque de Soujuu, qui n’avait pu que frapper le clone de ce dernier.
Cela faisait déjà une raison.
Ses attaques manquaient clairement d’énergie, ou alors elle ne frappait tout simplement pas de la manière dont il fallait, réduisant de beaucoup ses compétences offensives.
Cela fait deux raisons.
Et, accusant de nouveau une belle entaille de katana, au niveau du dos cette fois-ci, elle se rendit compte, avec une froideur saupoudré de haine, que les deux trafiquants avaient décidés de se servir d’elle comme punching-ball pour la soirée.
Ça fait trois.

[Kara] – Ouf… Elle titube doucement, observant ses adversaires. Bon… Pas de temps à perdre.

Malgré les nombreuses attaques qu’elle avait subi, elle était encore assez loin d’être totalement hors-jeu, bien qu’elle avait perdu pas mal de sang, elle tenait encore debout, ayant eu de la chance dans son malheur, chacune des attaques n’étant pas assez profondes pour l’inquiéter grandement.
Donc elle restait à l’attaque.
Reformant les sceaux utilisés tantôt, mais changeant d’adversaires, elle décida qu’il était temps pour le ninja au sabre de se sentir légèrement… Amoindri. En tout cas pour l’instant. Le temps qu’elle mette la main sur un sabre pour lui couper quelque chose qui ne repoussera jamais malgré toute les avancés médicales possible.

Son sourire n’avait rien de rassurant.

Par chance, le temps qu’elle forme ses sceaux et qu’elle cible son ennemi, elle fut forcée, pour ainsi dire, de le garder dans son champ de vision, ayant alors le temps de le voir venir tenter de lui faire manger encore du katana.
Mais il manqua cette fois-ci.
Elle sourit en pliant son corps souplement, évitant la lame alors qu’elle regarde directement dans les yeux de son adversaire, se permettant même de lui envoyer un baiser provocateur, s’amusant de cette situation mortelle.
Même si ce n’était sans doute pas une très bonne idée.

[Kara] – Heh… Raté mon grand… Enfin. Elle lui fait un clin d’œil. Je te revaudrais ça… Promis.

Dans un grand éclat de rire, elle ignore, outrageusement, son adversaire actuel pour se retourner vers le soigneur, un grand sourire à dévoiler l’ensemble de ses dents se dessinant sur son visage alors que, d’un regard, elle accroche celui de Soujuu.
Ensemble.
Elle décrit des mouvements dans les airs avec son bâton avant de s’en servir pour propulser l’attaque de Soujuu vers leur ennemi commun, celui qu’y n’était pas un clone, du moins l’espérait-ils.
L’attaque touche !
Elle retient à grand peine le cri de rage et de victoire au fond de sa gorge en voyant le sang de son ennemi éclaboussé l’air ambiant de la nuit. Elle le retient car si elle s’était autorisée à crier, elle l’aurait fait aussi à cause de la blessure, nouvelle, que venait de lui infliger l’ennemi au katana.
Elle l’avait prévu, mais ça faisait quand même atrocement mal.

[Kara] – Urgh… ! Son couinement est un mélange de gémissement et de grondement.

Encore du sang perdu, ça commençait à faire une sacrée quantité là. Elle n’avait toujours pas de flaque au sol, mais si ça continuait comme ça, cela n’allait pas tarder si ça continuait ainsi.

[Kara] – Huff… Elle inspire longuement. Encore !

Elle retient sa respiration un long moment, regardant Soujuu pour l’inciter, une fois encore, à combattre ensemble, espérant parvenir à frapper de nouveau le guérisseur avec force et violence.
Mais ils manquent cette fois-ci.
L’attaque disperse le clone alors qu’ils observent le soigneur s’éloigner rapidement du corps à corps, ayant enfin compris le danger de rester près de la lame de Soujuu certainement. Cependant elle n’a pas vraiment le temps de réfléchir à tout cela car, plus d’instinct qu’autre chose, elle se baisse promptement, évitant une attaque au sabre qui l’aurait sans doute décapité si jamais elle aurait touché.

[Kara] – Ca… C’était dangereux. Elle halète doucement, observant la lame rougeoyante de son adversaire. Se préparant à la suite. Je suppose qu’on en arrive à là alors ? Elle sourit, de fatigue et d’amusement, faisant tournoyer son bâton, abandonnant toute attaque.

Elle défend.

Il s’agissait d’un duel. D’un bon vieux duel à l’ancienne durant lequel deux combattants allaient s’affronter pour prouver sa dominance par rapport à l’autre. Un duel à mort ou le vainqueur aurait tout droit sur l’existence du vaincu.
Ça avait une certaine forme de poésie.
Et pourtant, au petit sourire qu’affichait Kara, et malgré le sang coulant de ses nombreuses plaies, courtoisie de son adversaire, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il s’agissait plus d’une représentation que d’un vrai combat.

Non pas qu’il ne soit pas dangereux n’est-ce pas ?

Disons plutôt qu’elle ne se sentait pas vraiment en condition optimale pour accomplir un duel digne de ce nom, ce qui serait une insulte à son propre nom, à ses propres convictions. La faute à sa perte de sang conséquente, sa fatigue générale, et le manque total d’intérêt qu’elle avait pour son adversaire.
Etrange.
Il était fort, résistant, et semblait bien maîtriser son arme mais… Elle ne pouvait le reconnaître comme étant un véritable combattant. Il n’était qu’un ninja, frappant avec des drogues, maudissant les autres sans jamais les toucher.

Elle le méprisait en fait.

C’est pour cela que sa position était plutôt souple, son bâton porté bas alors qu’elle observait la lame rougeoyante de son adversaire se préparer à une nouvelle attaque, une nouvelle attaque sensé lui retirer sa vie, sensé l’anéantir.
Mais elle avait décidée de ne s’occuper que de lui.
Laissant le soigneur, ou celui formant les clones, à Soujuu, elle prit la décision de garder occuper celui au katana et ce pour plusieurs raisons. La plus importante étant qu’elle en avait juste marre de lui servir de punching-ball vivant.

Et ainsi commença le spectacle.

Maintenant concentrée sur son adversaire, sans se soucier de Soujuu, sans se soucier de l’autre adversaire, elle avait concentrée l’ensemble de ses nerfs à l’esquive, à l’oblitération de ses capacités offensive en les scellant par l’esquive.
Le temps de l’attaque viendrait bien assez tôt.
Elle esquiva la première attaque de lame en reculant juste légèrement la tête, observant le tranchant mortel lui passer à quelques centimètres du nez, contre-attaquant aussitôt avec une attaque molassone du bâton, juste pour lui rappeler qu’elle était toujours au combat.

Cela l'enragea.

La suite se passa en quelques secondes à peines. Récupérant rapidement de son attaque manquée, l’eisei attaquant entreprit d’attaquer sans relâche la jeune guerrière qui se contenta alors d’éviter les attaques d’un cheveu à chaque fois, s’obligeant à conserver le maximum d’énergie, attendant le bon moment pour contre-attaquer.
Elle n’aurait probablement qu’une opportunité.
Elle arriva plus rapidement qu’elle ne crut quand un cri se fit entendre derrière eux. La voix ne ressemblait pas à celle de Soujuu et, pour cela, elle s’interdit de se retourner, observant les réactions de surprise de son adversaire.

Là c’était le bon moment.

Agissant rapidement, elle devient un flou de vitesse, son bâton faisant de grands arcs dans les airs avant de s’abattre contre le poignet tenant le katana, le brisant probablement et le forçant à lâcher son sabre.
Même si cela s’avérait inutile.
En voyant son ami s’écrouler il avait perdu la volonté de combattre, elle l’avait lu dans son regard. Elle n’avait même pas eu besoin de l’attaquer mais… Eh bien disons qu’il s’agissait d’une punition pour toutes les blessures qu’il lui avait infligées.

[Kara] – Fiou... Fin du jeu ? Elle lui sourit, ramassant calmement le katana, bâton sur l’épaule. Il hoche simplement la tête.

Elle rit doucement, regardant Soujuu ramasser son adversaire, totalement assommé pour le coup, hochant la tête à sa question silencieuse. D’un mouvement de sabre, elle incite son prisonnier à avancer devant elle, souriante toujours devant la tournure des événements.
Bien que ses blessures la grattent horriblement.
Le trajet se passe en silence, si ce n’est pour les quelques grondements de douleurs de Kara, qu’elle camoufle généralement en toussant, ou en riant faiblement, lançant un regard noir à la nuque de son prisonnier si jamais ce dernier se tourne pour la regarder.

Quelque part, une petite partie d’elle voulait lui enfoncer son katana là où le soleil ne brille pas.

Mais cela n’aurait pas été pour aujourd’hui, et trop rapidement les voilà qui arrivent au Centre. Pratiquement le cœur cosmopolite des ninjas, mais peut-être qu’elle réfléchissait trop à tout cela.
Tout ce qu’elle voulait c’était du repos et des soins.
Choses qu’elle obtient aussitôt après être entré dans le bâtiment et après avoir transmis leurs prisonniers au chuunin présent sur place. Et pendant que Soujuu donnait son rapport elle recevait les premiers soins pour ses nombreuses blessures et, rien que pour ça, cette mission valait le coup.

Finalement vint son tour.

Assise sur une chaise inconfortable elle entreprit de raconter tout ce qui était arrivé depuis le début de cette mission, en commençant par le cadavre retrouvé dans la ruelle jusqu’à son observation de la fontaine en finissant par le combat, le déroulement du combat et la conclusion.
Elle ne laissait rien de côté.
Grattant ses bandages pendant son rapport elle fut plus que contente quand ce dernier fut finit et qu’elle reçut l’autorisation de partir de la part de ses supérieurs. Non pas qu’elle avait besoin de repos mais la journée avait été longue. Trop longue.

Sortant, avec Soujuu, du bâtiment, elle prit le temps de s’étirer longuement en souriant, détendant ses muscles avec plaisir, profitant de la fraicheur de la brise du soir pour rafraichir son sang bouillonnant.
Avant d’être surprise par les aux-revoir de Soujuu.
Arquant un sourcil de confusion en regardant son dos s’éloigner, elle se demandait quelle réaction serait la mieux adapté. L’amusement ou l’incrédulité ? Les deux se valaient, alors elle se contenta de rire doucement en secouant la tête, surprise par la tournure des événements.

[Kara] – Nous verrons cela. Ce murmure n’était que pour le vent alors qu’elle s’éloignait, plongeant dans les ombres environnantes.