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 [FB] Mémoires Senjago

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Shinjin Isatsu
Aspirant de Konoha
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Shinjin Isatsu


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MessageSujet: [FB] Mémoires Senjago   [FB] Mémoires Senjago EmptyJeu 1 Nov - 3:48

Cela faisait maintenant un an, jour pour jour, qu'il était sorti des montagnes. Les moines l'avaient rééduquer, jour après jours, ranimant parfois des souvenirs de sa petite enfance... cela n'effaçait pas les souvenirs plus directs: un animal... de la neige... du vent... du brouillard... le froid et l'humidité brouillant des sens... encore cet animal... des flammes, noires, le consumant, et les dents de Kakouko, déchiquetant sa chair, sans attendre qu'elle soit cuite tant l'enfant était affamé. Plus rien. Encore ce souvenir. Un souvenir parmi tant d'autres. Des bêtes, il en avait tué. Des animaux, il en avait mangé. Était-ce mal? Les moines ne mangeaient pas de viande, ils lui enseignaient de ne pas tuer, de ne jamais se soumettre à ses pulsions, comme la faim. Certains de ses maîtres s'étaient exposés à la faim durant des semaines rien que pour y résister. Était-ce la même chose, que de se priver de nourriture volontairement, de savoir qu'on peut se nourrir mais de ne pas y succomber, et juste d'avoir faim parce qu'il n'y a rien à manger, d'avoir peur de mourir de faim. Oui, la peur de manquer... c'est cette peur qui dominait. C'est cette peur qui le domine toujours. Quelque chose était mort, durant ces sept années passées là bas. Il le sentait. Mais quoi? Les moines de sont âge, qui se souvenaient de lui, lui disait qu'il n'était plus le même. Qu'il possédait la sagesse des maîtres. Que que pouvait bien être cette sagesse qui le séparait des enfants qui étaient avant ses camarades de jeu?

Une deuxième chose le séparait des autres enfant aujourd'hui. Il devait partir. Quand il avait demandé s'il pouvait revenir, on lui avait dit que chaque chose venait en son temps. C'était une réponse sage, et Kakouko savait ce que ça voulait dire : son interlocuteur n'en savait pas plus que lui. Ils marchaient depuis une journée. Après être partis au petit matin, le soleil était rougeoyant et se couchait derrière eux. Ginmata-sama, un de ses maîtres, l'accompagnait. Ils avaient tous les deux le crâne rasé, et des frasques oranges et rouge, typiques du monastère du Temple du Feu. Leurs sandales ne s'enfonçaient maintenant plus dans la neige éternelle, et Kakouko ne comprenait pas pourquoi. Ils n'avaient pas énormément changé d'altitude, mais pourtant, il n'y avait plus de neige. Devant eux, derrière le col reliant les monts, s'érigeait une énorme montagne, noire et fumante. Derrière elle, on pouvait voir une rivière qui creusait une vallée jusqu'à la plaine. C'était la première fois qu'il voyait la plaine. Une étendue plate, sans montagnes, sans neige, à basse altitude. Quelle drôle d'idée? Comment les gens pouvaient se mettre en sécurité en cas d'attaque? Ils ne pouvaient ni monter, ni descendre à des altitudes que leurs attaquants ne savaient pas pratiquer.
Plus ils se rapprochaient de la montagne, plus des bruits, des sons, et des détails de précisaient. Il y avait des bruits métalliques, comme quand les enfants allaient chahuter le cuisinier en tapant avec des ustensiles en étain sur des casseroles en cuivre. D'autres couinement, qui lui faisait penser à ceux des sandales qui glisse sur de la pierre mouillée... mais à la fin du bruit, le son devenait strident, comme si la sandale était compressée par des forces démesurées. Kakouko pouvait également voir des conteneurs sur des roulettes, qui circulaient sur un petit chemin. Il déduisit vite que les conteneurs voyageaient sur le chemin car il y était fixé. Comment, ça, il ne le savait pas, et il comptait bien le découvrir. Il y avait plusieurs trous dans la montagnes, d'où sortaient de la fumée noire, ces wagons (Ginmata-sama avait eu la gentillesse de l'éclairer sur un peu de vocabulaire), et parfois des personnes, hurlant des choses à d'autres gens. C'était une fourmilière, comme il en avait parfois vu quand il accompagnait un frère en retrait dans les vallées les plus basses, recouvertes de forêt. Une fourmilière à échelle humaine.

À peine s'étaient-ils un peu rapprochés, que des hommes sortirent de nulle part, lourdement armés. Cela ne lui fit pas peur, et il se mit en position de garde, comme le lui avait appris les frères (quand les maîtres ne les surveillaient pas). S'ils voulaient se battre, il allait se battre.

Karnac – Ha Ha Ha?! Tu dois être le petit fils du Feu toi! Kakouko?

Comment savait-il son nom? Et surtout, que signifiait être le fils du feu?

Ginmata – Oui. C'est exact. Je suis Ginmata.

Karnac – Bienvenue au Senjagosan, Kakouko, je suis Karnac. On va vous conduire au Soushukyou Hai.

Kakouko était un peu déstabilisé. Flatté dans son égo d'avoir été salué et accueilli par une homme qui le connaissait, mais que lui ne connaissait pas. Cependant, il trouvait très impoli que ce Karnac n'est pas présenté ces mêmes délicatesses à Ginmata-sama. Il demanderait plus tard pourquoi. Ils prirent le chemin de la montagne fumante. C'était donc cette montagne qui s'appelait le Senjagosan. Cette montagne, dont de la fumée s'échappait du cratère. Un volcan, et celui là n'avait pas l'air d'être éteint. Karnac marchait devant, et l'appela. Quand Kakouko interrogea Ginmata-sama du regard, ce dernier acquiesça. Il courut donc jusqu'à Karnac, au devant de la troupe. Ginmata-sama ne pouvait maintenant plus être en mesure de les entendre. D'un geste ample, Karnac désigna le volcan, avant qu'on ne puisse plus la voir en entier, car ils descendaient de leur position dominante pour changer de mont.

Karnac – Je te présente le Feu qui vit. Voici ta maison, fils du Feu.

Le feu noir... Le froid, la neige qui tombe calmement, et pour une fois, un repas qui n'avait pas été improvisé par une attaque inopportune sur a sa personne. Non, cette proie, il l'avait chassé, cette proie, il l'avait tué, et il la dégustait maintenant. Absorbé dans la victoire de sa première prise, il n'avait pas vu le tigre blanc s'approcher, doucement, encore et encore, et se positionner dans son dos. Il lui sauta dessus de suite. La réaction ne se fit pas attendre... les flammes noires s'emparèrent de lui, il se retourna, et resserra l'étreinte de ses bras brûlants autour du tigre. Surpris, la bête grogna, voulu s'enfuir. Il ouvrit ses bras, et attaqua la gorge du félin avec la seule chose tranchante qui pouvait en venir à bout : sa mâchoire. Tranchante, brulante, implacable. Il avait maintenant un deuxième festin à préparer... la douleur... plus tard... le feu noir cautérisait toujours les blessures... mais la douleur...
Kakouko revint vite à la réalité. Les souvenirs le rattrapaient à nouveau. Non, ce n'était pas les souvenirs qui le rattrapaient, ils étaient là, simplement là, indéniablement là.

Kakouko – Vous savez manier le Feu Noir?

Karnac – Oui, nous savons faire ça. Et toi aussi bientôt, tu saurais l'utiliser. Même si tu as pris un peu de retard, les paris sont ouverts sur ton apprentissage.

Kakouko – Pourquoi n'aimez-vous ma Ginmata-san?

Il fut surpris de la question de l'enfant, mais se ravisa vite et le cacha. Effectivement, on posait rarement ce genre de question. Quand il n'aimait pas quelqu'un, on ne demandait pas pourquoi : soit on le savait, soit non.

Karnac – C'est un moine. Ils n'ont pas la même conception du monde que moi. Ici, on juge la valeur d'un homme par sa force.

Les hommes ont donc une valeur? Ils ne sont donc pas tous égaux? Oui, c'était ça. Kakouko réfléchissait. Dans la vision des choses de ce Karnac, il y en avait qui étaient communes au monde qu'il avait fréquenté durant sept ans. Là bas aussi chaque chose avait une valeur. D'ailleurs, son arrivée avait bouleversé cet ordre naturel. Ceux qui essayaient de la chasser mourrait, et finissaient par le nourrir. Alors il s'était fait petit à petit une place... il avait acquit une certaine valeur, et continuer d'en acquérir jusqu'à être l'être qui en avait le plus. Les autres animaux l'avaient vite craint, et Kakouko était vite devenu un prédateur.
Mais il avait déjà discuté de ça avec les maîtres, au Temple. S'il avait petit à petit gravit les échelons, il avait oublié les enseignements pacifiques que le temple lui avait inculqué, et était retourné dans un comportement purement grégaire et instinctif. Tandis qu'il gagnait de la valeur sur des sommets inhospitaliers, il en perdait sur l'échelle du Temple du Feu et de la civilisation.

Kakouko – Alors l'homme le plus fort est celui qui dirige?

Karnac – Oui. C'est ton oncle.

Kakouko – Au Temple, c'est l'homme avec le plus d'expérience qui dirige...

Karnac lui mit un calotte sévère. Digne d'un coup comme ceux qu'il recevait à l'entraînement secret avec les frères.

Karnac – Ici, c'est pas le cas. L'expérience ne protège pas un clan, 'tite tête!

Kakouko comprit que la conversation était finie car Karnac accéléra le pas. Il ne ralentit pas le sien pour autant. Il réfléchissait, et confrontait les deux organisations et les valeurs qu'elles avaient choisies. C'est celle du temple qui lui parut la plus logique. Car lors d'une attaque, c'est bien la force qui prédomine. Cependant un homme sage sait les éviter. Dans le cas d'un cataclysme, la force n'a aucun intérêt, c'est la sagesse et l'expérience qui servent le plus. En fait, tout dépend de que qu'on entend quand on parle de protection, ou de quoi on cherche à se protéger.
Karnac ne lui adressa plus la parole. Il paraissait déçu, et ses deux autres compères ne parlaient pas. Ils arrivèrent bientôt aux portes. Une première muraille protégeaient le Senjagosan. On ne la voyait pas d'en haut, car ici, ils étaient cachés dans le brume (d'ailleurs, Kakouko trouva qu'elle n'avait rien à faire là, cette brume). Si bien que Kakouko ne parvint même pas à estimer la hauteur de cette muraille. Les lourdes portes, ce fut Karnac qui les ouvrit. Il souffla dans un tube à côté de la porte, et elle s'ouvrit dans un bruit de pression. Oui, comme quand le frère forgeron appuyait sur son soufflet. Ici, parfois, on entendait un vrombissement venant des entrailles du Senjagosan, s'accompagnant d'une petite secousse. L'escorte ne réagit pas, alors Kakouko en déduisit que ce devait être une chose courante. Il se demanda néanmoins quel était ce phénomène, comment il s'appelait. Mais il n'osa pas posé la question à Karnac-san.

*

Derrière les lourdes portes se cachaient quelques habitations, collées à la muraille. En fait, ce n'étaient pas des habitations. De la fumée sortait des cheminée, et on entendait bien raisonner un bruit métallique. Du métal sur du métal, frappé avec force, et régularité, encore et encore. Kakouko en était très intrigué, il venait de découvrir les premières forges du Mont Senjago. Étonnement, derrière les murs, aucun son ne filtrait. Karnac se retourna, et du même lui mettre une tape dans le dos pour le sortir de sa rêverie. Cet homme était vraiment violent, plutôt que de l'appeler par son nom pour le rendre attentif, il privilégiait la violence. Un homme mauvais, selon tous les préceptes qui étaient enseignés au temple. Pourtant, Kakouko commençait à le trouver sympathique. Du coup, il commençait déjà à prendre du recul par rapport à l'éducation monastique. Les enseignements du Temple, de Ginmata-sama et des siens étaient très théoriques, très agréables, mais les lois qui régissaient cet endroit se rapprochaient beaucoup des lois qui avaient régi la vie de Kakouko durant sa survie là haut, dans les montagnes; c'est pour ça qu'elles le séduisaient et qu'elles l'attiraient plus que celles des moines. Un étrange paradoxe que de vouloir retourner dans l'enfer après avoir connu la sérénité d'un sanctuaire.

Karnac – Si t'es épaté là, va falloir qu'on te bande les yeux jusqu'à la suite. Ce ne sont que les premières forges, celles où le Feu s'apprend. C'est ici que tu te feras la main, j'en doute pas. Allez, continue 'tite tête.

Ginmata-sama ne disait toujours pas un mot, il se contentait de suivre, et d'observer. Oui... Kakouko était triste, car ici, il se dit qu'il était tout de même considéré comme un faible, et que donc, la valeur de son ami était réduite. Alors que pour l'enfant, Ginmata-sama avait beaucoup de valeur, qu'elle soit respectueuse ou affective. Le respect... une autre notion qui n'avait pas la même signification ici. Les frères, leurs maîtres et leurs guides se respectaient les uns les autres, mais ils avaient gagné ce respect sans la moindre violence, la moindre haine. Sans aucun sentiment néfaste. Ils avaient juste appris, avec le temps, à se faire confiance petit à petit. Contrairement à ici, ou le respect se gagnait et se perdait selon une défaite ou une victoire, un fait d'arme ou non. Le respect du Temple était beaucoup plus fort, plus durable, plus résistant. D'un autre côté, il était également beaucoup plus dur à gagner. Ce n'est pas le même monde que celui du monde Senjago et du Temple. Qu'en est-il du reste du pays? Des autres pays? C'est une bonne question. Kakouko voulait maintenant y répondre, et pour cela, il fallait voyager.

Ils continuèrent jusqu'à une porte qui sortait de la montagne. Kakouko comprit vite que la majeur partie des habitations devaient se trouver à l'intérieur même de ce volcan. La porte était ouverte, sur deux énormes battant de métal, ouvragés. Les gravures représentaient des scènes de guerre ou des hommes crachaient du feu sur d'autres, avec des dragons et autres démons surplombant la scène. Il n'eut pas le temps de l'observer plus en longueur, il fallait suivre Karnac et rentrer. À l'intérieur, les murs étaient faits en pierre noire et poreuse, des torches y étaient accrochées. Aucun soucis d'esthétique, aucun soucis d'apparence. À intervalle régulier, cependant, des têtes de démon étaient sculptés sur les côtés, entre deux torches. Cela ne devait pas être très évident de sculpter cette roche poreuse, facilement friable. Ils commencèrent à marcher dans un dédale de couloirs.
Kakouko se souvenait avoir visité plusieurs grottes. Elles avaient toutes un point commun : le froid, l'humidité, parfois. Ici, il faisait chaud (et ce n'était pas l'effet des flammes des torches), et sec. Ils descendaient beaucoup dans la montagne, et plus ils marchaient, plus il faisait chaud. À tel point que Ginmata-sama eut de plus en plus de peine à se retenir de suer. Kakouko, lui, se sentait de plus en sécurité, et son corps n'était pas du tout agressé par cette chaleur suffocante. Elle lui rappelait les flammes qui brulaient tout sur leur passage, l'odeur de la chair brûlée, des corps d'animaux carbonisés. Ce feu cuisant la viande, la rendant savoureuse, chauffant le sang juste à la bonne température. Il sourit, mais se ravisa tout de suite. Aucun de ses frères moines n'aimait ce sourire là. Lui, il l'aimait, car il savait qu'il ne devait sa survie qu'à une seule chose : le feu.

Au détour d'un dédale, il y avait une autre porte, également ouvragée, également ouverte. Les dessins ne représentaient plus des scènes épiques, mais cette fois des artisans, sortant le métal d'une montagne où habitaient des dragons, et le travaillant pour le transformer en or. Là où il y avait de l'or dans l'histoire, il y en avait dans la gravure. Cet or, le dragon le mangeait, pour grossir, prendre de l'ampleur. Qu'arrivera-t-il quand le dragon aura assez mangé?
Dans la pièce se trouvait deux hommes, en train de discuter, autour d'une carte. À l'arrivée de la troupe, un des deux hommes salua poliment et sortit. Derrière lui, les portes se refermèrent, rendant la gravure beaucoup plus lisible. Il y avait un homme sur la gravure que Kakouko n'avait pas vu. Il se tenait toujours à côté du Dragon, et donnait les ordres aux autres artisans. Cet homme, par instinct, il se doutait bien qu'il l'avait maintenant en face de lui.

Karnac – Soushukyou Hai, je te présente ton neveu : Kakouko.

L'homme le rectifia.

Yoshinori – Kakouko Senjago, rectifia l'homme.. On parle beaucoup de toi.

Cela surprit beaucoup l'intéressé, qu'on parle autant de lui. Il ne se pensait pas si célèbre. Il y eut un petit silence, et Kakouko se rendit compte que Ginmata-sama n'avait pas été introduit. Personne ne semblait s'en soucier, personne ne semblait le respecter.

Kakouko – Mon ami est Ginmata-Sama, Vénérable du Temple du Feu.

Des rides apparurent sur le front de Karnac, et un des deux hommes qui les accompagnaient fronça les sourcil. Peut-être que cette prise de parole n'était pas celle à laquelle ils s'attendaient.

Yoshinori – Tu es ici pour répondre à une question, Kakouko. Veux-tu retourner au temple, ou rester avec ta famille ici.

Tout ce voyage pour une simple question? Pour cela, il aurait quand même pu se déplacer? Sa famille avait été des bêtes sauvages, la mort, puis les moines. On lui en proposait maintenant une autre, une nouvelle. L'homme en face de lui, alors âgé d'une quarantaine d'années, avait l'air grave, et la tension était palpable dans la pièce. Il n'y avait que Ginmata qui était le plus serein du monde. Kakouko s'assit en tailleur pour mieux réfléchir. Il posa un coude sur le genoux pour appuyer ses doigts contre son menton, et mit son autre main sur l'autre genou. La décision méritait une réflexion plus poussée, qui ne devait pas être prise de façon précipitée. Cependant, ils attendaient tous une réponse.
Dans leur monde, seule la force prévalait. S'il voulait exister de façon convenable, il fallait donc qu'il devienne fort. Mais en étant fort, d'après sa perception des choses, de moins en moins d'hommes seraient en mesure de lui dire quoi faire, ou de lui interdire telle ou telle chose. Il lui suffisait donc de briller, et d'atteindre un certain niveau de force pour un jour retourner au temple comme il le voulait. D'un autre côté, s'il choisissait le temple, il doutait être accueilli comme un frère s'il revenait un jour au mont Senjago. La décision était donc prise. Il allait se faire une nouvelle famille, et avait parfaitement confiance en les moines : ils ne l'abandonneraient pas, même si Kakouko mettait plusieurs années à revenir. Leur respect et leur amitié était druable. Il se releva, et s'épousseta son pantalon.

Kakouko – Je reste.

La tension retomba, et Ginmata-sama n'en fut pas le moins vexé du monde.

Karnac – Le moine, tu peux y aller.

Kakouko – Puis-je raccompagner mon ami?

Le Soushukyou Hai acquiesça. Dès lors, Karnac n'avait plus son mot à dire. Ils reprirent le chemin dans l'autre sens, à deux : Ginmata-sama et Kakouko. Il avait la désagréable impression que Ginmata était maintenant sous sa responsabilité, et plus l'inverse. De façon étonnante, l'enfant Senjago se souvenait de tous les dédales, et n'eut aucun mal à retrouver la sortie. Le chemin se passa cependant dans le silence. Ils passèrent la première porte, celles avec les gravures épiques, pour sortir de la montagne. Puis la deuxième s'ouvrit lentement. Ginmata s'avança et Kakouko le suivit, attendant de son ami un quelconque geste d'affection. Quand le moine s'en aperçut, il se retourna et s'accroupit pour se mettre à la hauteur de l'enfant.

Ginmata – Tu as la chance d'avoir retrouvé une famille, et tu as choisi un destin. On ne t'oubliera pas.

Il enlaça l'enfant, qui en profita pour lui murmurer à l'oreille.

Kakouko – Je reviendrai Ginmata-sama. Quand je serais assez fort pour revenir, je reviendrai.

L'étreinte ne se prolongea pas, et chacun respectivement de chaque côté de la porte, ils se regardèrent jusqu'à ce que la porte soit complètement fermée. De ce côté-ci de la porte, lourde, en métal, il y avait aussi une gravure, représentant une montagne, sans doute le mont Senjago, et des richesses qui arrivaient de partout dans le monde vers ce mont. Cette famille était riche, et aimait bien se le rappeler. Kakouko venait de saisir ce qu'était la loi du fer. Il se retourna. On venait de l'assigner à une nouvelle famille, et pourtant, il se sentait très seul. Son sourire, celui que les autres n'aimaient pas, revint comme un rictus sur ses lèvres. Oui, il allait se débrouiller seul maintenant. Il allait devenir fort, il allait leur montrer. Il n'avait pas peur... non, il n'avait plus peur. Quand on vit la peur sept années durant, ce n'est ni le feu, ni des hommes arrogants, puérils et idiots qui vont lui faire peur.


Dernière édition par Kakouko Senjago le Jeu 8 Nov - 14:59, édité 1 fois
Shinjin Isatsu
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MessageSujet: Re: [FB] Mémoires Senjago   [FB] Mémoires Senjago EmptySam 9 Fév - 18:47

Il n'était pas retourné tout de suite dans cette habitation mi-luxueuse, mi-troglodyte. Il voulait voir les petites forges. Les portes n'étaient pas fermées, mais le bruit avait cessé. Il n'y avait personne. Quand Kakouko poussa la porte de plus de deux mètres de haut, les gonds grincèrent d'un son grave, raisonnant dans l'atelier. Une lumière rougeoyante éclairait la pièce. Le feu était encore dans l'âtre, enfoncé plus profondément que les cheminées habituelles. Plusieurs outils étaient accrochés au mur, un soufflet, une petite et une énorme enclume... Oui, une enclume. Quand un jour, il était descendu avec Ginmata-sama dans le village, en contrebas du Temple du Feu, il avait demandé ce que les chevaux avaient sous leurs sabots. C'étaient des fers, qui étaient forgés, et son maître lui avait expliqué ce qu'était, grossièrement la forge, et lui avait même montrer la petite, du village. Là bas, elle servait surtout à faire les fers, ou d'autres outils d'agriculture, comme des lames de charrues, des colliers, des arbres de traits... On l'avait initié à l'agriculture, car le temple devait être suffisant à lui même. Vivre de manière indépendante, en cas de guerre ou de pénurie dans le pays, afin d'assurer sa pérennité, et donc celle des moines.
Mais là, les outils étaient plus complexes, la salle plus grande, plus propre. Un bruit d'eau qui coulait s'entendait, et Kakouko fut admiratif devant ce qu'il avait sous les yeux : il y avait une fontaine dans la forge. Magnifique! Même les moines n'avaient pas réussi à amener une fontaine jusque dans le temple, il fallait toujours la chercher au puits. Ici, l'eau sortait d'un trou dans le mur, guidée par une gaine de pierre volcanique, et tombait dans gros bac de pierre, qui lui même déversait son trop plein au dessus d'une grille. Après cela, Kakouko ne put voir où était acheminée cette eau. Un bruit de pas se fit entendre, et une silhouette passa la porte.

Karnac – Ah, tu es là, je te cherchais 'tite tête. On va faire une fête pour toi ce soir, ha ha! Par contre, faut aller chasser la ripaille. Tu viens?

Kakouko n'avait pas compris que c'était une question, et il suivit son nouveau supérieur de clan. Chasser ripaille? Il fallait chasser pour avoir à manger?

Kakouko – Vous n'avez pas un garde manger?

Karnac – Ouais, il paraîtrait. Mais la viande fumée, ça va cinq minutes, mais faut pas abuser. D'autant qu'on va dignement fêter ton retour.

Kakouko – Pourquoi fêter le retour de quelqu'un qui a été abandonné?

Karnac s'arrêta, se retourna et regarda Kakouko d'un air grave... Ce dernier mit quelques secondes à comprendre ce qu'il avait dit de travers. Karnac arma son bras, et lui mit une baffe d'un revers de la main, qui le projeta à terre. Avant que Kakouko ne se relève, il était pris par le col pour être remis violemment d'aplomb, sur ses deux jambes. Il ne tremblait ni ne pleurait.

Karnac – Ravise toi encore une seule fois de manquer de respect à ton père, et ce n'est pas une baffe que je te collerai. Est-ce clair?

Cette fois, sa voix était froide, autoritaire, sèche. Cet ordre n'attendait pas de réponse. Kakouko allait s'excuser, mais cette fois, il réfléchit avant de parler. Dans un monde dominé par la force, la logique veut que le pardon soit une marque de faiblesse, alors il ne s'excusa pas, et se contenta de baisser le regard, ne soutenant plus celui de Karnac. C'est ce que son aîné attendait.

Karnac – Tu me suis, et tu la fermes.

Kakouko verrouilla ses lèvres. Karnac était le plus fort, il avait donc droit d'autorité sur lui. Il le suivit dans la maisonnée principale, pour cette fois se retrouver dans une sorte de grande pièce. Celle là était à l'intérieur du volcan, en majeur partie taillée dans la roche, car le plafond de pierre noire était soutenu par des piliers, eux aussi ouvragés. Kakouko avait déduit que c'en était une pièce à vivre, car on remarquait des touches personnelles sur les murs : des parures, des rideaux de différents rouges, des tapisseries, fresques et autres décorations. Les autres Senjago le regardaient bizarrement... ils avait tous les cheveux rouges ou noirs, voire les deux. Il était le seul à ne pas avoir de cheveux, mais contrairement à ce qu'il aurait pu penser, on ne le rejeta pas pour autant. Ce n'était pas de la peur, ni du mépris sur le visage de ceux qui l'entouraient, juste un instant de curiosité, puis ils se détournaient d'un air de dire ''bah, on demande à voir'.' Pas comme au temple, ou il avait du vaincre les préjugés de ses cheveux blancs car il était différent. Il se demandait ce qui allait se passer quand ses cheveux repousseront, mais il admit qu'il était fort probable que son clan n'en ait rien à faire. Quel était donc ce clan, violent mais surprenant? On lui donna un léger coup dans l'épaule.

Mitsuko – Alors c'est toi Kakouko?

Un garçon, du même âge que lui, lui souriait. Les cheveux noirs, attachés en un chignon encore petit, et dans un habit plus fonctionnel que décoratif. Il était armé de deux petits katanas dans le dos et d'une corde autour du buste. Son kimono était vert sombre, et il avait des mitaines noires. Kakouko s'inclina en signe de respect et de présentation.

Kakouko – Je suis Kakouko Senjago.

Mitsuko – Enchanté, je suis Mitsuko Senjago. Nous sommes cousins!

En signe de fraternité, il lui remit une petite bourrade dans l'épaule. Kakouko venait de se découvrir un cousin qu'il appréciait plus que Karnac.

Mitsuko – Tu viens chasser avec nous?

Kakouko – Oui.

Mitsuka le scrutantPourquoi tu te tiens aussi droit?

C'est la première fois qu'on lui posait cette question. Les moines lui avait toujours enseigné à bien se tenir, pendant la prière, en mangeant, en s'entraînant, en travaillant, en marchant, en ne faisant rien, et c'était devenu un réflexe que de de se tenir droit. On n'avait jamais souligné ce trait, tout le monde trouvait cela normal. Alors Kakouko regarda les gens, autour de lui. Il y en avait peu qui se tenait aussi droit et rigide que lui. Certains étaient plus fiers que les autres, bombant le torse, ou parce que très musclés, mais la plupart était détendue. Mitsuko tenta de lui asséner un coup, que sa victime para machinalement du plat de la main.

Mitsuko – Oui... je suppose que tu es encore sur tes gardes. Droit, et sur tes gardes. Tu as déjà chassé?

La première réponse qui lui vint, c'était non. Pas avec les moines. Mais avant, oui. Alors il fut honnête avec Mitsuko et lui répondit par l'affirmative.

Mitsuko – Alors on va voir qui de nous deux s'en tirera le mieux.

Ils partirent dans un groupe de cinq hommes. Lorsque Kakouko avait demandé s'il y avait d'autres enfants normalement, Mistuko le renseigna un peu plus sur les eusses et coutumes de son nouveau clan. La chasse était une sorte de privilège, et on considérait qu'y assister, ou y être invité était un honneur, un moyen de montrer son utilité pour le clan. Évidemment, pour Kakouko, c'est son père qui lui permettait encore d'accéder à cela. Aux questions sur le père, Mitsuko dit qu'il ne savait pas, la Loi du Fer le protégeait. La Loi du Fer, c'était une loi éditée par le Soushukyou Hai, son père et le chef du clan, qui protégeait beaucoup de choses : des endroits, des objets et des personnes, par le secret. Y déroger était passible de mort. Kakouko intégra plutôt facilement ses préceptes. Comparé à ceux du Temple, qui devait être compris et médités, c'était plutôt facile.

***

Il s'était écarté volontairement du groupe. Cette fois, c'étaient ses souvenirs de la solitude vécue dans les monts enneigés qui avaient pris le dessus. Ils n'avaient pas la bonne technique pour chasser. Pas la sienne du moins. Ils se regroupaient, regardaient des traces, commentaient, et décidaient de les suivre ou non. Kakouko n'avait jamais chassé comme ça. Il s'en était très vite lassé. Alors il s'était éloigné. Mitsuko le surveillait, et il ne s'était pas gêné pour partir avec lui.

Mitsuko – Tu sais... on devrait rester avec le groupe, sinon nous n'aurons plus le droit de chasser avec les guerriers.

Kakouko – Je ne chasse pas comme ça.

Mitsuko – Tu as déjà chassé?

Kakouko – Oui.

Mitsuko – Seul?

Kakouko – Oui.

Après un petit moment de réflexion.

Mitsuko – Et ça marchait?

Kakouko – Oui.

Mitsuko – Je te suis, mais dépêchons nous.

Kakouko avait vite appris les points stratégiques que recherchaient les animaux : sentiers fréquentés, point d'eau, ou alors simplement des endroits dégagés, ou lui, et donc d'autres bêtes, se sentaient en sécurité. Il opta pour le point d'eau, et en quelques minutes, son odorat et l'humidité de l'air le renseigna. Ils en trouvèrent un, chaud, qui ne gelait pas. De la fumée, même, s'en échappait. Cela en faisait un endroit de choix pour tous les animaux qui devaient boire, et qui ne pouvaient pas manger la neige pour se déshydrater. Il expliqua à Mitsuko, que l'idée, c'est de faire l'appât jusqu'à qu'un prédateur arrive, et de le tuer avant que ce ne soit le contraire qui se passe. Son cousin trouvait la méthode très risquée, mais Kakouko non. Cela avait toujours marché pour lui. Ils cachèrent Mitsuko, à l'abri du vent et de toute autre chose qui aurait pu le faire repérer, et Kakouko se mit bien en évidence. Son attitude changea complètement : il bougeait frénétiquement, ne cessait de regarder autour de lui, semblant fouiner par terre, à tel point que cela fit sourire le guetteur. Mais son sourire s'arrêta quand il prit conscience de la qualité de Kakouko : il était passé d'un état serein et reposé, comme l'avait laissé les prêtres, à un état de peur. Oui, il se débrouillait pour sentir la peur, et se placer dans l'état de proie. Maintenant, il fallait attendre. Une heure passa. Quand le regard des deux cousins se croisaient, avec un clin d'œil, ou un doigt sur la bouche, Kakouko expliquait à Mitsuko qu'il ne fallait pas bouger, et attendre. La patience du chasseur. Regarder dans tous les coins lui permettaient généralement d'identifier le prédateur sans pour autant changer de comportement. C'est ce qu'il se passa. C'était léger, sans bruit. Un félin.

C'était l'été. Ou ce qu'on appelle l'été dans cet endroit, ce qui correspond à une longue période sans blizzard froid, long et violent, et moins de neige sur les plus bas versants des montagnes. Kakouko mangeait, la bouche et membres supérieurs trempés du sang du prédateur devenu proie. Il se goinfrait du tigre blanc, rayé de noir, tant qu'il était encore chaud, à la température de son corps. Trois jours qu'il n'avait pas mangé, il se régalait de ses organes internes. Un frisson le fit se retourner. Un autre tigre était là, et l'enfant des neiges soutint le regard du fauve. Des yeux verts, avec une fente noire. La femelle regardait l'enfant se repaître de son compagnon. Elle savait qu'elle ne pouvait rien. Mais l'enfant se nourrissait, il ne la tuerait pas. Et Kakouko se demandait si elle allait attaquer. Après une longue minute à se regarder, la femelle rugit sur l'enfant. Elle venait de perdre son mâle, et ne pouvait rien pour le venger, alors elle s'en alla. Les tigres n'étaient plus maîtres ici, il fallait trouver un autre territoire. Kakouko sourit. Il finit son repas, l'enterra pour le retrouver, et retourna dormir dans un coin.

Le tigre avait attendu. Longtemps... mais il avait finir par bondir. Tout se passa très vite, au moment où il bondissait, Kakouko était déjà en train de rectifier sa position. Il avait assimiler une chose : les félins savaient, avant de sauter, exactement là où ils allaient retomber, ce qui rend toute modification de trajectoire difficile. Alors il se glissa plus en avant, de telle sorte que quand le tigre atterrit sur lui, il arriva à passer ses épaules entre les deux membres supérieurs de la bête, pour que sa tête se retrouve pile en face du cou. Il sentit la fourrure de l'animal sur son visage, mais n'en tint même pas compte, et le mordit, directement dans le tube du cœur. C'est comme ça qu'il avait appelé la carotide. Il ne l'entailla pas la première fois, et du recommencer. Cette fois ça y était. Il sentit ce jet sous pression gicler sur lui, réchauffant toute la partie haute de son corps, et tachetant de rouge le pelage blanc du tigre. De suite, un énorme choc l'abasourdit et le percuta de plein fouet, le collant au sol, faisant craquer des os du tigre. Une seconde plus tard, l'enfant moine réalisa qu'avant ce choc, il avait entendu un cri, et vu passer une ombre. La créature était maintenant de tout son poids sur lui, mais quelque chose la souleva. D'une main, Karnac envoya le tigre se retourner, et regarda l'enfant. Kakouko se demanda si c'était de la peur ou du dégoût qui passa, comme un éclair, sur le visage de Karnac. Les autres chasseurs arrivèrent, mais aucun d'eux ne parla. Kakouko se releva, et remarqua qu'une dépouille de sanglier avait été posée à côté. Comme personne ne parla, Kakouko ne voulut pas briser ce silence. Il se demanda ensuite si ce tigre avait une valeur aux yeux du clan.

Karnac – Il est rare de manger du Tigre.

- Il est tout aussi rare que quelqu'un arrive à en chasser un.

Un ange passa, puis c'est Karnac, le premier qui rit. C'était visiblement lui le dominant, car les autres acquiescèrent et sourirent également.

Karnac – Tu es bien un digne fils du feu, 'tite tête! Je te porte ta chasse, car je pense pas que t'y arriva.

Un lui donna une tape dans le dos, un autre posa une main amicale sur son épaule. Alors que Karnac chargeait le tigre sur son dos, Mitsuko, tout sourire, vint aussi le féliciter.

Mitsuko – Ouais, fallait y penser. Suis pas sure que je l'aurais fait pareil. Même Karnac, je suis pas sure qu'il l'aurait fait pareil. Bon... tu sais comment ça se prépare?

Sur le trajet du retour, Mitsuko vanta les effets et le mérites de la cuisine de la chasse, et de toutes les tâches qui s'accompagnent. Du coup, une fois arrivés, il montra à Kakouko comment s'occuper dignement de son tigre, en le dépeçant, et en le vidant. Pour les Senjagos, les organes n'étaient pas la meilleure partie du gibier, mais quand Kakouko demanda à son cousin de lui en mettre tout de même de côté, il accepta. On lui apprit également à tanner et traiter la fourrure pour pouvoir la réutiliser, et la peau fut accroché dans cette même salle qu'ils avaient quitté quelques heures plus tôt. Les deux enfants s'étaient débrouillés pour l'accrocher tant bien que mal, et admirèrent le résultat, plutôt réussir.

Mitsuko – L'idéal, ça aurait été de la faire sécher dans de meilleures conditions, mais là... bon voilà. Fallait quand montrer ce que tu as fait.

Des femmes dressèrent des tables, on amena des lumières, des femmes qui n'appartenaient visiblement pas à la famille Senjago arrivèrent, puis enfin les hommes. Le festin commença. Ils n'étaient pas nombreux, même pas une trentaine. Le Soushukyou Hai était assis en bout de table, du coup, Mitsuko était directement assis à côté de lui, et Kakouko ne quittait plus Mitsuko. Les adultes discutaient, draguaient, mangeait. Du vin et de la bière étaient servis à foison, et Mitsuko s'en servait avidement. Il remarqua que Kakouko ne buvait pas, lui en proposa, le servit quand même, et Kakouko goûta le vin. C'était bon, il en reprit. Le niveau sonore monta de plus en plus fort, jusqu'à que Django (un Senjago qui était allé chassé avec eux et dont Kakouko avait saisi le nom au gré des conversations) monte sur la table avec sa chope. Tout le monde se tut, et il commença à rythmé en tapant sur la table avec son pied, et il se mit à chanter sur ce rythme battant.

L'enfant du clan s'appelait Kakouko
Du monastère on nous le ramena
Rien à faire, c'est un Senjago
Il l'a prouvé et il le prouvera![center]


Sur cette dernière note, l'assemblé acquiesça, et commença à battre en rythme sur celui de Django, mais ils se turent pour écouter la suite.

[center]Là haut dans la neige il a vécu,
Seul, dans le froid, il ne s'est pas perdu.
Là ou sans doutes, j'aurais trépassé
L'enfant a appris à...

Sur le coup, on sentait comme une hésitation, une parole qui ne venait pas?
...se démerder!

La table s'esclaffa, et l'air repris de plus belle. Django n'eut qu'à commencer le refrain, qu'il était déjà suivi par ses frères.

L'enfant du clan s'appelait Kakouko
Du monastère on nous le ramena
Rien à faire, c'est un Senjago
Il l'a prouvé et il le prouvera!


À la chasse nous l'avons emmené
Blasés, Mitsuko et lui son partis,
Le Sanglier Kakouko en a fi
Il voulait un tigre pour son dîner!

L'enfant du clan s'appelait Kakouko
Pas n'importe quel clan! Il est des nôtres,
Un fils du Feu, un digne Senjago!
Shinjin Isatsu
Aspirant de Konoha
Aspirant de Konoha
Shinjin Isatsu


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MessageSujet: Re: [FB] Mémoires Senjago   [FB] Mémoires Senjago EmptyMar 23 Avr - 9:55

La nuit avait été lourde. Kakouko avait été initié aux eusses et coutumes des fêtes Senjago. Le tabac et l'alcool en faisaient partis. Il avait donc subi cette nuit de plein fouet, et découvrait les affres de la gueule de bois le matin suivant. Les autres Senjago, bien habitués à cet inconvénient, ne bougèrent pas, et Mitsuko lui conseilla de faire de même. Aujourd'hui, le Mont Senjago récupérait de la fête en l'honneur de Kakouko : le clan du Feu retrouvait un de ses fils, il fallait s'en réjouir. Mitsuko et Kakouko passèrent la journée à jouer au go, une fois que le fils du Sushoukyou Haï en eut appris les bases à son cousin, et cela se passa bien. Kakouko apprenait vite, mais Mitusko n'était pas un Senjago des plus bêtes : il se défendait, et on parlait même de génie. Que fallait-il attendre de plus que le fils du Sushoukyou Hai? Ils commencèrent le nuit suivante plus tôt, et le surlendemain, tout le monde avait plus ou moins récupéré.

Mitsuko fit visiter les lieux à Kakouko, les deux enfants s'entendaient bien, et Kakouko ne demandait que ça : un guide dans son clan, qui lui montrerait quel rythme adopté, de quoi construire ses journées. Mitsuko se levait tôt, et faisait une série d'exercices pour se maintenir en forme, que Kakouko exécuta avec lui. Cela impliquait d'enlever sa chemise.

Mitsuko – Tu as beaucoup de cicatrices.

Kakouko – Je sais. Toutes faîtes pas des animaux. Les moines m'ont dit qu'elles s'estomperaient quand je grandirai.

Ils firent leurs exercices physiques. Pour les techniques du clan, cela fut plus difficile. Kakouko n'était pas très initié au chakra, ce qui étonna son cousin. Pour ce dernier, la vie du temple passait par un enseignement spirituel, et donc forcément par la maîtrise du chakra et des techniques qui en découlent. Ce n'était pas le cas.

Mitsuko – T'as intérêt à m'écouter. Je ne devrais pas perdre de temps à te ré-expliquer tous ces principes, mais il faut que tu saches te défendre. D'un autre côté, ça me fera réviser.

Kakouko trouva très gentil que son cousin prenne le temps de l'instruire, alors qu'il devait sans doute utiliser ce temps pour évoluer lui même.

Mitsuko – Le chakra circule dans tout ton corps. Dans le corps de chaque individu...

Kakouko – Et tous les chakras des individus sont en interaction avec le chakra du monde et de ses composants, créant un équilibre qui peut se résumer au cycle de la vie et de la mort.

Mitsuko – Mais si tu le sais, pourquoi tu me dis que non?

Kakouko – On m'a appris ce que c'était, mais pas comment s'en servir. Transcender la violence était à la suite de ma formation d'adulte.

Mitsuko – Transcender quoi?

Kakouko – Transcender la violence. Cela veut dire que pour la comprendre, je dois savoir l'exercer, à travers les arts martiaux. Puis, une fois que je l'ai compris, je dois l'ôter, pour que le mouvement ou la technique soit élevée au rang d'art.

Kakouko se garda de dire que ceux qui étaient capable d'une telle prouesse avoisinaient généralement l'âge des soixante ans, et qu'il était peu probable d'y arriver avant.

Mitsuko – Tu ne t'es jamais demandé si tu pouvais déjà t'en servir?

Kakouko – Je m'en sers déjà, mais je ne le contrôle pas.

Mitsuko – Il faut que tu fasses de petits exercices. Celui qu'on ma demandé de faire pour apprendre cette maîtrise, c'est de marcher sur les murs, puis sur l'eau.

Mitsuko lui fit signe de le suivre, et l'emmena vers les bains. Il y avait sans doute une source, chauffées par l'activité du volcan qui parcourait le Mont Senjago, et il se retrouvèrent dans une immense cavité souterraine où était lové un bassin enfumé.

Mitsuko – Je vais retourner m'entraîner sur des choses plus complexes. Toi, tu dois t'entraîner à ressentir, malaxer et expulser ton chakra pour d'abord mieux adhérer à une surface, puis arriver à marcher sur l'eau.

Sans de plus amples explications, il laissa le fils du Feu planter là. Kakouko se tourna vers ce qu'il avait appris à faire, la méditation. Il trouva un rocher adéquat, et se percha dessus, en tailleur, le dos de la main sur ses genoux. Il réfléchit, et se concentra pour ressentir son chakra, comme l'appelait Mitsuko. Les moines parlaient de ki. Il le ressentait, dans chaque partie de son organisme, occupé à en assurer le bon fonctionnement. D'abord, il le délocalisa, en provoquant des amas de densité de ci de là, puis s'amusa à la déplacer à l'intérieur même de son corps. C'était agréable, et si l'exercice aurait demandé plus d'efforts à un garçon normal, un apprenti du Temple du Feu, à qui on avait enseigné les bases de toutes choses comme si on l'avait gravé dans la roche, était à même d'arriver à maîtriser la technique en quelques heures. Kakouko ne dérogea pas à la règle. Au bout d'une heure, il fut satisfait de sa maîtrise intérieure du chakra, et se leva. Il fit quelques essais, et effectivement, sentait très bien son chakra sortir par les pores de sa peau, là où il le désirait, et à la vitesse qu'il voulait. C'était plus facile que le plupart des exercices qu'on lui avait demandé de faire jusqu'à présent.

Il comprit vite quel débit il devait adopter en faisant des essais : il posait son pied par terre, et analysait bien la sensation qu'il percevait, d'abord celle qu'il ressentait en étant directement en contact avec la roche, puis celle que lui procurait le chakra qui sortait et qui se heurtait au sol. Bientôt, il pouvait, sur une seule jambe, se pencher dans tous les sens sans jamais tomber, défiant ainsi les lois de la gravité. Le reste coulait de source, et il se retrouva la tête en bas, les pieds collés au plafond de la cavité. Il avait intégré la première partie de ce que Mitsuko lui avait demandé de faire. De la même façon, en faisant pénétrer son pied plusieurs fois de suite dans l'eau, et en prêtant bien attention aux sensations qui en découlent, il mit une heure de plus pour enfin faire ses premiers pas sur l'eau. D'abord une marche hésitante, puis il sautilla, et enfin, c'est tout le répertoire du taïshi du ciel qu'il exécuta sur l'étendue vaporeuse. La lourde porte en bois des bains du Mont Senjago s'ouvrit, et Karnac entra, une serviette à la taille. Il ne mit pas beaucoup de temps à remarquer l'enfant qui bougeait sur la surface de l'eau.

Karnac – Qu'est ce que tu fous la dessus?

Kakouko le vit et courra dans sa direction pour le rejoindre, pour lui parler en face, comme le voulait les règles de politesse et de respect : c'était lui le plus jeune, et donc à lui de se déplacer pour que la conversation se déroule en face à face.

Kakouko – Je m'entraîne, Maître Karnac.

Karnac – [color=blue]Appelle moi Karnac, ça suffira. Tu t'entraînes? On t'a appris à marcher sur l'eau, là bas?[/colo]

Kakouko – Non. C'est Mitsuko qui m'a demandé de le faire pour que je puisse m'entraîner avec lui, plus tard.

Karnac – haussant un sourcil, curieuxQuand t'a-t-il demandé ça?

Kakouko – Toute à l'heure.

Karnac – Comment ça tout à l'heure? Tu as trouvé comment faire ça en une matinée?

Kakouko – Oui, l'enseignement des moines m'a beaucoup aidé. Ils m'ont inculqué de bonnes bases, c'est pourquoi je n'ai eu aucun mal à vite progresser.

Karnac fit un geste de la main, saoulé que Kakouko lui parle encore de son temple et de ses moines. Il enleva sa serviette et entra dans l'eau. Il n'en restait pas moins que le gamin avait appris une technique en un temps record, enseignement monastique ou pas, et le mieux dans tout ça, c'est qu'il ne s'en rendait même pas compte. La porte en bois grinça, et Mitsuko entra. Sans doute pour venir chercher Kakouko et aller manger le déjeuner. Il allait être bien surpris, le petit génie, que son cousin ait assimilé une technique aussi rapidement que lui.

Mitsuko – Salut Karnac. Alors Kakouko, ça avance?

Karnac – Ouais, Kakouko a fini. Il sait marcher sur l'eau, je l'ai vu.

Contrairement à ce à quoi s'attendait l'homme, Mitsuko n'en fut pas jaloux le moins du monde. Il n'arborait pas ce petit air de pourri gâté (hautin), jaloux que quelqu'un soit aussi exceptionnel que lui. Non, au contraire, il restait beaucoup trop stoïque au goût de Karnac.

Mitsuko – [color=black]C'est vrai? Montre moi.[/colo]

Kakouko posa un pied sur la surface de l'eau. Puis un deuxième, et fit quelques pas sur la surface de l'eau. Il s'appuya sur sa main, leva les pieds, pour bien montrer qu'il avait également appris à se soutenir par d'autres membres que ses pieds. L'autre enfant le regarda, et acquiesça, satisfait.

Mitsuko – C'est bien que tu l'aies vite assimilé. Nous allons pouvoir t'apprendre rapidement les bases. T'as faim?

Kakouko – Oui.

Mitsuko – Allons manger. Salut Karnac!

Kakouko – Au revoir Karnac.

Karnac – Ouais, c'est ça. Salut les mômes, laissez moi une part, hein?

***

Si Kakouko avait pu penser que ses journée futures se passeraient aux côtés de son nouvel ami, il fut vite détrompé. En effet, il y avait beaucoup de tâches qui incombent à un fils de chef de clan, qui ne sont pas ouvertes aux autres membres du clan, du moins pas avant qu'ils n'aient démontré qu'ils étaient digne de confiance. Il fallait donc que Kakouko se montre digne de confiance, et pour ce dernier, cela ne rimait qu'avec me fait d'être sage, et d'attendre que la chose tombe d'elle même. Or ce n'était pas de comme ça que les Senjago marchaient. Le premier jour passa. Pour s'occuper, il avait continuer les exercices que Mitsuko lui avait demandé de faire, mais s'ennuya. Il ne savait pas s'il serait autorisé à visiter le domaine seul ou non, alors il s'en abstint. Le soir, il ne put s'empêcher d'angoisser sur ses journées futures. Même s'il avait découvert une nouvelle famille, la routine du Temple du Feu commençait à lui manquer, et il commença à se poser des questions sur son choix. Il avait préféré choisir la nouveauté – l'aventure – plutôt que la sécurité que lui apportait les moines. Était-ce le bon choix? Ginmata-sama semblait penser qu'il n'y avait pas de bon ou de mouvais choix, et l'aurait soutenu, quoi qu'il ait choisi.

Se tourmenter n'était pas une bonne chose selon lui, alors il prit la décision d'aller visiter le domaine, en nocturne. Après tout, on lui avait dit qu'il était un membre du clan, il en avait droit.

Demande de validation
Suiren – combat aquatique
Monsieur XP

Monsieur XP


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MessageSujet: Re: [FB] Mémoires Senjago   [FB] Mémoires Senjago EmptySam 27 Avr - 15:20

Yo ! Rp très intéressant et très long ^^

En conséquence : Douche d'xp pour toi !

Kakouko + 91 xp Technique validée

Intervention MJ : La sagesse des moines et leurs enseignements t'ont mieux aidé que tu ne le pensais. La prochaine technique que tu apprendras te sera d'une facilité si déconcertante qu'il n'aura pas lieu de faire un entrainement approfondi. (Technique au choix, de rang C et de niveau 10 maximum en Ninjutsu générique, élémentaire ou non-élémentaire)
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