Uchiha Kuroko

C'était un combat acharné. Un combat des plus difficile à gagner, qui demandait à la fois endurance, force et ténacité. Un combat où le premier à céder une miette à son adversaire se ferait mettre à terre. Dix minutes déjà que nous nous fixions dans les yeux. Stylos à la main, Himeko ne baissait pas le regard, toujours à fixer le blanc de mes yeux avec cette même détermination. Elle était douée, c'était évident. Elle n'avait nul besoin de dire un mot, son simple regard nous oppressait, nous ridiculisait. Chacun pouvait bien tenter de résister, mais c'était inutile, elle avait trop d'expérience. Une seconde de faiblesse, et j'ai baissé les yeux, j'ai laissé ma garde ouverte et elle s'y est engouffrée.

Himeko - Je disais donc, tu sais pourquoi tu as été convoqué ici Kuroko, n'est-ce pas?

Inutile de résister d'avantage, elle avait prit l'ascendant, je devais céder. Je devais répondre à son interrogatoire.

Kuroko - Parce que j'ai été promus Chuunin sans même avoir terminé plus d'une mission de rang C?

Himeko - Pour voir si le Concile a eu raison de te donner ce titre, et si tu es capable de le porter. C'est ce qui m'amène à la première question que je t'ai posé il y a quinze minutes. Veux-tu bien me parler de toi?

Kuroko - C'est vraiment nécessaire? Parce que bon, j'peux aussi prouver à Ôjii-san qu'il avait raison en accomplissant, je sais pas moi... Des missions? Comme un shinobi, tu sais?

J'ai levé les yeux, et encore une fois je croise le regard de cette harpie d'Himeko. En à peine cinq années à Konoha, elle avait été sacrément endurcie. Qui aurait pu se douter qu'une simple équilibriste - même très douée - pouvait se reconvertir ainsi en une terrible interrogatrice. Son travail dans le village? S'assurer que des personnalités à risque ne se retrouvent pas à mener des gamins en missions. Mon père disait que c'était indispensable après l'incident de Kenryû, mais en même temps, qui aurait pu penser que ce pyromane en puissance faisait un bon candidat pour cette mission dans le sud. Envoyer un dingue pareil dans une fête du feu, c'était aussi intelligent que d'envoyer notre bon Daimyo en première ligne contre des bandits...

Mais là n'est pas le sujet. Le problème, c'est là et maintenant que j'y suis confronté. Ce regard que je croisais, il en disait long sur la personne qui était derrière. Il disait par exemple qu'Himako n'avait pas toute la journée devant elle, qu'elle était patiente mais aussi en proie à péter une durite et surtout qu'elle pouvait très bien aller me pourrir la vie par le biais - au combien malhonnête - de mes parents. Parce que oui, j'ai 14 ans et je suis Chuunin, mais je vis encore dans la bâtisse familiale au cœur du quartier Uchiha.

Kuroko - C'est bon j'ai compris. Bon, je dois parler de moi... Je commence par où? Mon enfance? Un évènement marquant?

Himeko - Commence là où ça te semblera pertinant.

Kuroko - Très bien, alors j'vais commencer par... Ma naissance tiens!

C'est vrai après tout, quoi de plus important que la manière dont on vient au monde? Bon, personnellement je me rappelle plus trop de comment ça s'est passé, ça date cette histoire. Tout ce que je peux narrer, c'est les évènements tels qu'ils m'ont étés narrés.




De ce que j'en sais, tout c'est passé un certain 25 novembre alors que le clan était en voyage près de la frontière entre Hi no Kuni et Kaze no Kuni. Ma mère, Chidori, avait déjà cessé depuis quelques temps de se produire pendant les arrêts de la caravanes, laissant mon père, Sôsuke, seul pour gérer les quelques musiciens lors des fêtes en soirée - un rôle qui ne lui réussissait pas disait-il -. Alors qu'il restait bien deux semaines de prévues d'ici à l'accouchement, l'évènement "heureux" se produit. Un petit bout d'homme est sortis du ventre de ma mère, cheveux blancs et yeux noirs. Ce bout d'homme, ça n'était pas moi, mais mon frère Haku. Une référence à ses cheveux blancs dit ma mère.

Un gamin de né donc, plutôt doué pour pousser des braillées, mais toujours un autre coincé dans le ventre de sa mère, à sa grande surprise. Avoir des jumeaux est plutôt rare, c'était d'ailleurs souvent un signe de bonne fortune. J'ai personnellement mi plus de temps à sortir, accroché que je devais être à la belle vie dans les tripes maternelles, mais après quelques bonnes heures et une page de tournée sur le calendrier, j'étais né. Cheveux tout aussi blanc, yeux tout aussi noirs, une copie parfaite du premier bambin.

Ma mère avait coutume de dire que notre naissance fut la plus difficile et la plus agréable d'entre toutes. Si elle avait été longue, dès le moment où nous sommes tous les deux sortis et avons été mis sur le ventre de notre mère, plus aucun n'osait continuer à pleurer. Comme si nous avions retrouvé notre intégralité, retrouvé ce colocataire de longue date.

Oui, définitivement, c'est probablement l'évènement qui a du le plus marquer ma vie.




Himeko - Quoi donc? Naître? En quoi donc cela t'as fais comme tu es aujourd'hui.

Kuroko - Naître à deux m'damme. Partager pendant 9 mois le même minuscule espace, naître ensemble, vivre ensemble. C'est la première chose qui m'a fais comme je suis. Je ne suis pas né, NOUS sommes nés.

Une note sur la feuille de papier qu'elle tenait devant elle, un sourire puis le regard de la jeune femme se retourne à nouveau sur moi.

Himeko - Très bien continue.

À dire vrai, je n'arrive pas vraiment à faire le tri entre ce qui a été ou non déterminant dans mon évolution. Tout ce que je peux rapporter, c'est la vie telle que je l'ai vécu, ressentis. Peut-être que là dedans se trouve les réponses à cette énigme : comment suis-je devenu ce que je suis? Dans ce cas, pour être certain de ne rien éluder, autant commencer d'aussi loin que je me souvienne. La première période de ma vie où j'étais suffisamment conscient de mes actes pour m'en souvenir, c'était celle de mes 5 ans. À l'époque le clan vivait encore plus ou moins paisiblement, toujours à vadrouiller d'un lieu à un autre pour une représentation. Pour être très honnête, la vie n'était pas très excitante à mon goût à cette époque.

Certes, voir des jongleurs, des cracheurs de feu et des transformistes, c'est impressionnant quand on est un gamin, mais quand on vit dans ce monde, il a rapidement tendance à nous lasser. On a tenté de m'apprendre à jongler, j'ai pas aimé. On a fait la même avec la danse, la magie, la peinture, pas moyen de me faire aimer à quelque chose à moi ou à mon frère. Nous étions plus que fermé comme des huitres, il nous fallait quelque de beau, quelque chose de simple mais surtout quelque chose faisable à deux. Et là est venus la révélation alors que nous allions voir mes parents pendant une de leurs représentations devant publique.

Généralement, nous étions confiés à d'autres adultes une bonne partie de la journée, aucun membre de la famille n'était disponible pour nous garder. Mais ce jour là, c'est le jour de la rébellion. Nous allions nous incruster dans les coulisses et voir la scène de nos petits yeux innocents. D'ordinaire aucun enfant en bas âge y est autorisé pour éviter les débordements du genre "je débarque sur scène en plein show". Pour l’anecdote, ni mon frère ni moi n'avons fait cette connerie, mais ma sœur alors âgée de six ans. Elle s'était disputé pour une bêtise avec ma mère et s'est plainte en pleine représentation. Un souvenir mémorable d'après la majorité des membres du clans.

M'enfin, pour retourner au sujet de la prestation qu'avons observer mon frère et moi, ce fut révélateur. Tout commença par cette simple note, un "La". Ça n'était évidemment pas la première fois que nous entendions de la musique, mais c'était bien la première fois que nous entendions ce genre de musique. Cette flute qui faisait s'élever nos âmes, ce shamisen qui l'accompagnait si bien, et cette voix. Cette voix qui semblait toujours sur le point de se rompre, mais qui tenait bon, encore et encore, jusqu'à nous faire même oublier ce que nous faisions là. Partis pour embêter nos parents, nous restions pour profiter de leur art.



Himeko - De la musique? En quoi tu penses que de la musique t'as changé?

Kuroko - Voyez, vous savez bien l'importance qu'on attache aux arts, particulièrement dans le domaine du Corbeaux. Si mon frère est un excellent acteur, c'est que ça reflète - je penses - bien sa personnalité.

Himeko - Dans ce cas, qu'est-ce que ça dit sur toi?

Kuroko - C'est pas moi le psy, mais... La musique, c'est comme une porte ouverte sur l'âme. Quand quelqu'un parle avec sa musique, il est plus sincère qu'avec des mots.

Encore un trait sur la feuille, puis d'un geste elle me dit de reprendre. Peut-être aurais-je du parler aussi du fait que j'ai oreille absolue, ce petit plus qui fait que la musique est pour moi la seule qui n'est pas dissonante si elle est bien jouée. La dissonance est partout. Dans cette pièce, dans ce village, dans nos cœur. J'ai besoin de musique pour la faire disparaitre.



Suite à ce ceci, ma vie a été une espèce de routine pendant quelques années. Jusqu'à mes 10 ans pour être exact. Entre deux, les mêmes journées se répétaient : on se levait, on allait s'exercer un peu aux instruments que nous avions choisit - le shinobue pour Haku et le shamisen pour Kuroko - quelques séances de vocalises plutôt désastreuses, puis ensuite nous retrouvions les autres enfants du clans sous la tutelle de quelques adultes, pour pouvoir nous amuser. Ça parait plutôt cool comme journées, dit comme ça, mais c'était d'un ennuie mortel. Jouer avec les autres enfants du clan, ça n'a jamais été notre tasse de thé à Haku et à moi. Pourquoi vouloir jouer avec d'autres personnes quand on a quelqu'un à qui on a jamais besoin d'expliquer ce qu'on veut faire, parce qu'il le sait d'instinct?

Encore aujourd'hui nous avons des relations plutôt particulière avec les enfants de notre génération. Sans animosités, il reste tout de même des traces de cet espèce de décalage qu'il y avait quand nous étions enfant. Cette espèce de distance qui n'existe normalement pas entre des gens qui se connaissent de longue date. Enfin, je m'égare. Je parlais donc de nos journées ennuyantes au possible. La lassitude devait réellement pesante, et hormis si nous étions suffisamment doués pour avoir le droit à une représentation malgré notre jeune âge, rien ne savait nous tirer hors de cette situation. Rien d'ordinaire tout du moins.

Ce qui est bien quand on vit dans une caravane, c'est que l'ordinaire, c'est pas vraiment une notion stable. On voyage, on découvre, redécouvre et inventons. Rien n'est stable. Pas même notre vie de nomade.

Notre vie à changé du tout au tout il y a cinq années. Alors que nous étions au centre du pays du feu, le Daimyo, ayant entendu parlé de nos exploits à la fois en tant qu'artistes et guerriers, nous a convoqué pour donner une représentation. Franchement j'étais pas très à l'aise dans ce monde bourré de dorures et de petits fours à cinquante ryos l'unité. Je ne saurais pas dire ce qui était le plus dérangeant : le regard des gens, hautain au possible, ou leurs manières, à ne pas oser se baisser pour ramasser une baguette tombée sur le sol. "Travail du petit personnel" disaient-ils. Détestable.

Je crois que le meilleurs moment de la soirée, ça a été leurs mines effrayées quand ils ont assistés aux tours de forces de certain de nos membres. Venons y donc. Au delà des premiers tours "classiques", le clan n'avait prévu aucun nouveau tour pour le Daimyo qui, rapidement lassé, demanda à voir des choses plus impressionnantes.



Kuroko - D'ailleurs, je m'interrompt pour deux raisons. D'une, je voudrais quand même dire que mister barbe pas rasée n'a aucun goût artistique. Quand Yumi nous fait disparaitre des vases de trois kilos, on devrait pas être barbé.

Himeko - Et la deuxième raison?

Kuroko - Bah je me demande bien pourquoi je te raconte ça, t'étais sur scène ce jour là...

Himeko - Je juge, je dis ce qui est relevant ou non. Aussi, je te demande de continuer.



Soit... Je disais donc que le Daimyo blasé à commencé à demander plus impresionnant. Nous avons montré nos plus beau tours d'agilités. Il voulait plus, il a fallut danser comme des diables. Toujours plus, la musique s'empara des lieux. Encore plus. Encore, encore, encore! Il fallait lui montrer quelque chose que seul nous savions faire. Quelque chose que personne d'autre n'aurait pu faire. Cracher des flammes, quelques artistes de rue pouvaient faire passer ça pour quelque chose d'aussi élégant que notre art. Ce qu'il lui fallait, c'était lui montrer ce que nous avions de plus beau, de plus fort.

Ça n'était pas un artiste qu'il nous fallait, c'était un guerrier. Un Shinobi.

Toshiro s'avança, fier et seul sur la scène, face au Daimyo. Dans ses pupilles, on pouvait lire sa force et, à mesure qu'elles se teintaient d'une couleur sang, on voyait l'émerveillement saisir l'assemblée. Fixant tour à tour le Daimyo puis son escorte, il usa d'une des rares techniques dont il avait hérité par Kaden en personne, les sombres messagers. Dans les yeux des gardes on voyait la frayeur les saisir à la vue de cet homme qui devenait corbeaux. Certains agitaient leurs armes dans le vent alors que le Daimyo se levait, lentement. Dans son regard, on pouvait lire à la fois la peur et l'admiration. La peur d'un pouvoir incontrôlable, mais l'admiration devant cet démonstration que nous venions d'offrir.

C'était la première fois que Toshiro utilisait ses dons pour autre chose qu'un combat. C'était aussi la première fois qu'on jouait pour quelqu'un d'aussi riche, et ça nous a plutôt bien réussit. Après tout, c'est bien après ça que nous avons accepté de rejoindre son projet. Konoha.



Himeko - Tu as l'air d'avoir gardé un souvenir particulièrement fort de cette prétestation.

Kuroko - Et comment! Tout dans ce monde n'est qu'une question de pouvoir. Peut importe de savoir qui l'a pour moi, du moment qu'il sait l'utiliser sagement. Ces gens, ils nous regardaient de haut. Ils nous méprisaient, et leur pouvoir ne servait qu'à s'engraisser! Mais une chose est sure, c'est qu'aux yeux du Daimyo, nous valons plus qu'eux. Nos mains sales ont plus de valeur que toutes leurs mains manucurées. Notre pouvoir est plus grand et mieux utilisé que le leur. Voilà la réalité que j'ai vu ce jour là.

Himeko - Maintenant, parlons de ta vie de shinobi.

Kuroko - Et je commence comme d'hab' depuis un point choisit au hasard. On va faire original et commencer par le début alors!




Tu connais bien les traditions du clan, aussi inutile de t'expliquer pourquoi j'ai été amener à devenir shinobi, j'ai développé un sharingan. Autant te parler de la manière dont il s'est manifesté. Ça s'est déroulé pendant notre premier hivers à Konoha, alors que tous dans notre clan ou ailleurs étaient affairés à la construction du village. Compréhensible, il fallait loger une bonne centaine de personnes dès les premières semaines. Si nous avions des caravanes, vestiges des routes, les Senjago ou les Aburame avaient, eux, quitté des maisons bien réelles. Aussi les premiers arrivages de bois et de fers furent destinés à la construction de modestes demeures - au grand damne de ces pyromanes de Senjago qui auraient bien voulu l'utiliser pour forger des choses plus guerrières -.

Ce jour là, un mardi de mémoire, j'avais accompagné Yukio alors qu'il devait donner une représentation dans un lieu miteux à une ou deux lieux de Konoha. Pour la petite histoire, Onii-san et ses complices acteurs ne pouvaient pas transporter l'intégralité du matériel avec seulement six bras, et ils avaient besoin d'un "homme de confiance" pour surveiller leurs affaires pendant la représentation. On est jamais trop confiant quand on va dans un trou paumé pareil. Et pour un trou paumé, c'était un sacré trou! Dix bâtisses en miette tout au plus, les ivrognes de la veille encore à vomir sur le sol, une pléthore de chiens errant et surtout des mecs louches qui ont ce fameux regard. Le regard "je veux ta bourse et ta vie en prime".

L’installation à l'auberge fut rapide. On nous a donné une chambre minuscule - la meilleurs de l'établissement disaient-ils - puis nous avons pu préparer les costumes et les accessoires pour la représentation du soir. Un verre d'Umeshu pour le courage, quelques heures pour relire son texte et se préparer, puis nous y étions. Moi dans la salle à surveiller du coin de l’œil les affaires, et eux sur scène à jouer un théâtre populaire. Tout se passa relativement bien. Évidemment, les ivrognes sifflaient quand ils voyaient Hina qui nous avait accompagnée pour la représentation, mais rien de bien méchant.

Et puis il vient toujours le moment ou tout part en vrille. C'est toujours comme ça quand l'alcool coule en représentation. Alors que nous faisions le tour des tables en attente d'un éventuel pourboire, classique dans les représentations pittoresques comme celles-ci, il a évidemment fallut qu'un ivrogne veuille récupérer l'argent, s'attirant les foudres de Yukio, le quêteur. Un autre poivrot s'est alors interposé pour récupérer le pactole, engageant Hina dans la discorde, discorde qui dégénéra en bataille ou bouteilles brisées côtoyaient coup de poings habiles.

Si les trois acteurs savaient se battre, on enseignait toujours les rudiments du combat aux adultes du temps des caravanes, moi, c'était un peu ma première fois. On en sait pas trop quoi faire, tout le monde s’excite tout autour de soit, on prend des coups sans en rendre, et vient le moment où un mec louche nous fixe, couteau à la main, comme si on avait les plus gros trésors du monde. "Passes moi tes bijoux" qu'il disait. Un coup mal engagé m'a légèrement coupé le bras. Un autre entaille ma joue gauche, puis lentement le rythme s’accélère. Il ne veut pas d'argent, il veut un motif pour frapper. Deux têtes du plus, il est armé et il s'en prend à moi. Petit, désarme, premier combat. Encore une fois, j'ai ce dégout qui m'envahis. Ce monde est dégoutant, ces hommes sont dégoutant, ce poivrot est dégoutant.

Il fallait qu'ils apprennent où était leurs place. Quand on se bat, c'est toujours pour protéger quelque chose. Honneur, argent, famille, vie. Se battre pour le plaisir de maltraiter les plus faibles, c'était abject, et ça ne valait rien d'autre qu'une réponse par le sang.

Mes yeux noirs prirent lentement la teinte rouge, symbole de pouvoir pour ceux de notre lignée. Ces pupilles formidables m'ont donné la force, et la clairvoyance. Sans savoir comment frapper, j'ai su comment esquiver. Sans savoir comment désarmer, j'ai su déséquilibrer, jusqu'au moment ou l'homme est tombé, s'enfonçant la bouteille brisée dans le ventre. Oh, non il n'est pas mort, mais il ne pouvait plus guère bouger sans souffrir le matyre. Un juste retour de boomerang...



Kuroko - Après ça, tout s'est enchaîné assez vite. Le Domaine du tigre m'a fait participer à des entrainements et m'a formé aux arts ninja. Quelques années plus tard, à treize ans, on m'a gratifié d'un bandeau, jugeant que j'étais désormais suffisamment doué pour participer aux missions pour le village.

Himeko - Et te voilà un peu plus d'un printemps plus tard, avec quelques missions de rang D et C à ton palmarès et une promotion a portée de main.

Kuroko - Encore à portée de main ou déjà dans les poches?

Alors qu'elle refermait le précieux dossier qui consignait mon entretiens, la belle s'est dirigée vers la porte. Nous en avions finis. C'était un soulagement d'avoir terminé tout ceci, mais pourtant j'avais ce point au cœur. Cette désagréable sensation quand on vient de passer un test, mais qu'on en connait pas le résultat, que ses conséquences soient importantes ou non à nos yeux. Parce que oui, le poste de Chuunin était clairement quelque chose de plutôt agréable, surtout pour l'égo, mais c'était pour moi plus un extra pour mes missions qu'un objectif fixé.

Et pourtant, me voilà deux heures plus tard dans la chambre que je partage avec Haku, à attendre la boule au ventre une quelconque réponse. L'analyse était le dernier test à passer, aussi je devrais avoir une réponse dans la journée quand à l'évolution des choses. C'est fou comme les heures peuvent passer lentement quand on a rien d'autre à faire qu'attendre. On essaye de toute rendre intéressant pour oublier cette saloperie de visite. Des oiseaux? Oui, ça devrait pouvoir m'occuper pendant au moins... Piouf, 8 secondes... Ah, j'ai faim. Je devrais au moins gagner 3 minutes en allant chercher à manger.

Oui, elle a été longue cette heure avant d'entre la divine sonnerie, la mélodie gracieuse de ces quatre petites notes qui annonçaient la fin de l'attente. Sans laisser le temps à quiconque de réagir dans la maison - soit ma mère et Yukio - j'ai rejoins la porte pour l'ouvrir. La douce chaleur du soleil - parce que tout était doux quand un moment tant attendu arrive - m'éblouis légèrement, laissant le temps au Chuunin devant moi de se retourner et de me tendre un rouleau.

Chuunin - Uchiha Kuroko, vous êtes attendus demain à huit heure dans la salle du concile.

Kuroko - Pour une mission?

Chuunin - Pour une promotion m'a-t-on dit. Félicitation

Up pour dire que j'avais enfin terminé c'te reset ^^'

Présentation simple et efficace, c'est chouette de t'emparer du clan Uchiha en te servant du spectacle comme introduction au Daimyo. J'ai aimé aussi ce style par petits flashbacks, c'est rythmé, ça croque sous la dent, ça fond sous la langue ^^ Ton rang de Chuunin est bien entendu préservé pour ce nouveau personnage, et je te souhaite plein de jolies aventures avec Kuroko !