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 Ebiko Matsuda

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Ebiko Matsuda

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MessageSujet: Ebiko Matsuda    Ebiko Matsuda  EmptyVen 16 Nov - 18:32

Choisir sa DestinéeJe suis une Aspirante.


Choisir sa FactionJe suis originaire du Pays de la Foudre.


Choisir son NindoMa voie principale est le Ninjutsu élémentaire. Mes voies de soutien sont le Ninjutsu non-élémentaire et le Ninjutsu de combat.


Créer son Personnage
Je m’appelle Ebiko Matsuda. Je suis une femme et j’ai 20 ans.
Je suis devenue ce que je suis car j'ai un plan précis. Je ne trouverai la paix qu'en assouvissant ma vengeance. Alors enfin je pourrai trouver le bonheur dans l'opulence.


Dernière édition par Ebiko Matsuda le Jeu 22 Nov - 18:01, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Ebiko Matsuda    Ebiko Matsuda  EmptySam 17 Nov - 5:10

Chapitre I
En cette nuit d’hiver glaciale, des cris de douleur troublaient le calme de la vallée dont les arbres nus soulignaient les contours d’une étoffe brune. Au loin, un loup, dérangé par tant de tapage, hurla le museau tendu vers la lune.
Dans sa chambre au premier étage d’une modeste maison à la lisière de la vallée, Ikumi appuya ses mains sur le mur effrité et balança sa tête en arrière. La douleur était insoutenable et rien ne la soulageait. Réunissant ses dernières forces elle se prépara à l’ultime assaut de cet être, en elle, qui réclamait sa venue au monde. Elle desserra les dents et de sa bouche grande ouverte s’échappa un long cri plaintif, suivit de celui de son enfant. Le loup hurla de nouveau.
Après un soupir soulagé, Ikumi s’assit sur le rebord de la fenêtre. Elle détailla sa fille dans ses bras. Son visage rond était vissé sur son corps potelé. Quelques rares mèches de cheveux ondulaient sur son front comme de petits serpents cramoisis. Mais c’était cet éclat qui brillait dans ses yeux bruns qui perturba la jeune mère. Elle s’immobilisa, les sourcils froncés.


Ikumi - Je connais cette lueur dans ton regard : c’est celle du mal.

Les petits bras grassouillets du nourrisson s’agitaient dans le vide, réclamant la chaleur maternelle. Seulement, Ikumi ne put se résoudre à l’étreindre. Avec une extrême prudence, elle enveloppa l’enfant d’un linge propre et le déposa dans un panier en osier.


¤¤¤


Ebiko traînait derrière sa mère la tête rentrée dans les épaules et le dos courbé. A leur sortie du temple protégé par les Isatsu, un violent orage avait éclaté, les forçant à traverser les montagnes vers le sud jusqu’à la vallée sous une pluie battante. La foudre illuminait le ciel nocturne de ses zébrures blanchâtres. Malgré les intempéries, leur allure était rapide. Elles ne connaissaient que trop bien la région et ce trajet en particulier. Car, elles le parcouraient régulièrement.
Tandis que Ebiko contournait une flaque de boue, un battement de l’intérieur de sa poche contre sa cuisse lui rappela son méfait. Comme si elle lisait dans ses pensées, sa mère lança d’une voix menaçante :

Ikumi - As-tu bien fais offrande de la pièce que je t’ai donné ?

Ebiko plongea sa main dans sa poche. Du bout des doigts, elle caressa la tranche cannelée de la pièce dont le métal froid lui tira un frisson. A moins que ce ne fut la peur…

Ebiko - Oui mère.

Comme pour alerter Ikumi du mensonge éhonté de sa fille, un éclair déchira le sombre ciel de la nuit. Dans sa lumière, elle perçut au loin une caverne qu’elle désigna du doigt.

Ikumi - Nous allons faire une halte là bas en attendant que l’orage se dissipe.

La perspective de se mettre au sec leur fit allonger le pas. La caverne était peu profonde mais suffisamment pour qu’elles puissent toutes deux s’y abriter.
Ebiko sentait le poids du regard réprobateur de sa mère sur elle.

Ikumi - Je perçois encore le vice en toi. Cette énergie dans ta chaire est mauvaise. Tu n’as pas prié avec assez de conviction.

La jeune fille était accroupie près de l’ouverture de la caverne dont les parois étaient couvertes de mousse. Habituée aux discours paniqués de sa mère, elle n’eut aucune réaction. Elle imaginait que le vent et la pluie chassait ces paroles et les remplaçait par d’autres. Mais, comme bien souvent, la réalité la rattrapait.

Ikumi - Tu n’as pas de père. J’ai été possédée par un mauvais esprit il y a dix ans. C’est comme ça que tu es née. Et depuis ce moment je sens ce flux en toi. Il serpente dans tes entrailles.

Frissonnant de la tête aux pieds, Ebiko décolla une mèche de cheveux trempés qui barrait son front. Comme prise de panique, Ikumi enserra le visage de sa fille dans ses mains tremblantes et plongea son regard dans le sien. Elle déclara avec émotion :

Ikumi - Je t’aime. Si je fait tout ça c’est pour le bien de ton âme. Il faut que nous soyons réunis dans l’autre monde tu comprends ?

Ebiko semblait mesurer l’ampleur de la folie de sa mère. Afin d’éviter des problèmes futurs elle abdiqua.

Ebiko - Oui. Murmura-t-elle.

Soudain, un éclair déchira l’obscurité devant elles. Sa lumière se refléta dans les yeux de Ikumi qui changèrent d’expression.

Ikumi - Tu essais de me manipuler démon.

Elle relâcha le visage de sa fille et lui tourna le dos tout en marmonnant.
Petit à petit, l’orage faiblit et le crépitement de la pluie s’apaisa cédant sa place à un silence profond. Elles émergèrent de la caverne et s’engagèrent dans une pente abrupte, difficile à franchir. Il leur fallut une heure de marche supplémentaire avant de pouvoir profiter de la chaleur douce de leur foyer.


Dernière édition par Ebiko Matsuda le Ven 14 Déc - 19:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ebiko Matsuda    Ebiko Matsuda  EmptyDim 18 Nov - 22:51

Chapitre II
La silhouette voluptueuse de la jeune femme émergea de la pénombre. Aiji ne put s’empêcher de la contempler, subjugué par sa beauté sauvage, et dangereuse, qui s’offrait à son regard. Entre la peau claire de Ebiko et ses cheveux flamboyants, le contraste était saisissant, et elle se déplaçait avec la grâce silencieuse d’un prédateur.
Le coeur du jeune homme tambourinait dans sa poitrine. Il l’aimait.
Aiji sourit au souvenir de leur première rencontre au temple et des discussions passionnées qui s’en suivirent. Ils contestaient tout deux le point de vue de cette religion obscurantiste qui régissait leurs vies malgré leurs volontés.
Leurs regards se croisèrent. Muent par une attraction contre laquelle ils ne pouvaient rien, ils s’approchèrent l’un de l’autre et s’étreignirent. Aiji passa sa main dans l’épaisse crinière de son amante et déposa un baiser fougueux sur ses lèvres entrouvertes. Ils partagèrent un frisson.

Ebiko - Ne perdons pas de temps. Allons-y.

Aiji hocha la tête mais son visage ne parvenait pas à cacher ses craintes. S’enfuir comportait des risques. Mais il s’agissait là de leur seule chance de vivre leur amour.

Ebiko songea à son enfance et aux paroles cruelles de sa mère. A l’époque, elle était crédule et ne pouvait pas faire autrement que d’obéir à celle qui, elle le pensait, la haïssait tant. Mais l’adolescence avait fait naître en elle la flamme de la volonté. Elle ne pouvait plus vivre de cette manière, sous le joug d’une mère fanatique qui réduisait toutes ses chances de vivre pleinement son existence. Sa rencontre avec Aiji n’avait fait que confirmer ce qu’elle savait déjà. Elle devait fuir sa mère au plus vite, sinon elle finirait par perdre la raison, comme elle.
Elle prit la main de Aiji dans la sienne. La chaleur de sa peau sombre lui donnait le courage qu’il lui manquait. Ensemble, ils prirent la direction du sud et traversèrent la vallée dans sa largeur. Devant eux, le printemps recouvraient les couleurs mornes des roches grisâtres d’un manteau plein de promesses. Ils s’imaginaient déjà un avenir ensemble, serein et heureux.

Ebiko avait économisée un joli pactole dans l’optique de sa fuite. Elle avait refusé de faire don des pièces que lui donnait sa mère à chacune de leurs visites au temple. Une partie de cet argent permit au couple de faire une halte méritée dans une auberge après des heures de marche ininterrompue. La bâtisse était en mauvaise état et il semblait que ce qui l’empêchait de s’effondrer n’était que sa peinture écaillée. Le couple y loua une chambre miteuse et décida de souper au rez-de-chaussée. La pièce était vaste et deux hommes y dînaient, chacun de leur côté, dans un silence glacial.
Une vieille serveuse prit leur commande et s’engouffra dans les cuisines pour en sortir les bras chargés de leurs plats.
Ebiko était affamée, elle entama le riz qui débordait de son bol tandis que Aiji soufflait sur le thé fumant posé devant lui.
Soudain, un des deux clients se leva de sa chaise et se dirigea vers Ebiko en titubant. Il était grand et épais. Une balafre traversait son visage de son oeil droit jusqu’à la commissure de sa lèvre supérieure.

L’homme - Bonsoir ma jolie. Qu’est ce qui t’amènes par ici ? Dit-il aux seins de Ebiko.

Cette dernière ignora l’inconnu et but une gorgée d’eau fraîche. Aiji jeta un regard courroucé vers l’homme qui saisit alors fermement le bras de la jeune femme.

L’homme - Hey ! Je te parle pimbêche.

Hors de lui, Aiji repoussa sa chaise derrière lui et fondit sur l’ivrogne en hurlant. Mais ce dernier le repoussa d’un coup de poing en plein visage. Un mince filet de sang s’écoula de sa bouche meurtrie.

Ebiko - Aiji ! Cria-t-elle en tentant de s’extirper de l’emprise de l’inconnu.

L’homme - Va jouer ailleurs avorton.

L’autre client observait la scène en remplissant sa coupe des dernières gouttes de saké que comptait son pichet.
Aiji étendu sur le sol prit appui sur son bras et se releva difficilement. De nouveau, il fonça sur l’agresseur, déterminé à en découdre. Celui-ci dégaina le couteau qui était dissimulé dans sa manche et le planta dans l’estomac de Aiji qui s’effondra une main appuyé sur sa blessure sanguinolente.
Tout à coup, un courant d’air glacé fouetta la peau de Ebiko. Avec une violence assourdissante, le souffle froid rugissait dans ses oreilles. Transie, elle respirait difficilement un parfum où se mêlaient l’acier et le sang. Une pareille vision aurait dut lui arraché un hurlement, mais son corps restait figé, incapable de se mouvoir.
Autour de Aiji s’étendait une flaque de sang visqueux. Un soupir s’échappa de sa poitrine et son corps fut prit de convulsions. Puis il s’immobilisa soudainement, le visage contre le sol.
La serveuse hurla d’un cri strident tandis que l’autre client fila vers l’ivrogne à une vitesse hallucinante. En un geste fluide il lui asséna un coup à la nuque qui le fit s’effondrer en un bruit sourd entraînant Ebiko dans sa chute.


¤¤¤


Ebiko ignorait combien de temps elle avait été inconsciente. Elle s’efforça d’ouvrir les yeux mais ne vit rien. Elle eut l’impression de divaguer entre rêve et hallucination. Soudain sa vision se fit plus précise et claire. Autour d’elle se dressaient les sommets déchiquetés des monts du nord. Elle ne se rappelait pas comment elle avait atterrit ici. Une voix s’éleva, recouvrant le sifflement du vent :

Wataru - Comment te sens-tu ?

Ebiko - Aiji ?

Une main réconfortante se posa sur son épaule.

Wataru - Il n’a pas survécu.

Ebiko fondit en larmes. Les souvenirs de ces derniers jours lu revinrent à l’esprit. Quelques jours plus tôt, sa voie semblait toute tracée. En suivant son coeur, en décidant de fuir avec son amour, elle avait pris les rênes de sa propre existence. A présent que ce dernier était décédé, un seul et unique désir animait Ebiko : la vengeance. Il lui fallait débusquer le criminel qui lui avait pris Aiji, puis le détruire de ses mains. Elle se retrouvait à la croisée des chemins. Mais ses rêves allaient devoir attendre... Lorsque le flot de ses larmes se tarit, Ebiko posa son regard sur son sauveur. Son corps longiligne était drapé d’un kimono décoré d’un symbole étrange : une araignée noire.

Ebiko - Qui êtes vous ?

Wataru - Je suis Wataru Toshiya, shinobi du village de Kumo.

Ebiko - Un shinobi ?

Wataru acquiesça. Elle avait entendu ces rumeurs qui racontaient les exploits de ces guerriers qui étaient capables d’utiliser une mystérieuse énergie afin de réaliser des prouesses. Et elle se souvenait d’avoir déjà croiser un membre du clan Isatsu au temple. Leur allure fière et leur charisme à toute épreuve avaient impressionner son regard de fillette.

Ebiko - Apprenez moi ! Je dois devenir un shinobi moi aussi.

Un air étonné apparut sur le visage harmonieux de Wataru. Malgré tout, il pouvait comprendre les motivations de la jeune femme.
Ebiko se disait qu’en devenant un shinobi, elle serait assez puissante pour assouvir sa vengeance. Et puis peut-être que cela lui apporterait la fortune dont elle rêvait depuis toujours.

Wataru - La vengeance ne t'apporteras pas la paix. As-tu de la famille ? Quelqu’un qui pourrait t'accueillir ?

Ebiko songea à sa mère. Il était hors de question pour elle de retourner chez elle comme il était hors de question de ne pas traquer et abattre le salaud qui avait tué Aiji.

Ebiko - Je n’ai personne. Mentit-elle.

Wataru souffla. Il ne voulait pas devenir le maître d’une gamine paumée qui pensait pouvoir devenir un shinobi en un claquement de doigts. Il décida de l’amener à Kumo et de la confier aux autorités compétentes.
Finalement, ils prirent la direction du nord et cheminèrent vers le nouveau village caché.


Dernière édition par Ebiko Matsuda le Ven 14 Déc - 19:55, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Ebiko Matsuda    Ebiko Matsuda  EmptyLun 19 Nov - 2:26

Chapitre III
Avec un soupir de bien-être, Ebiko se laissa glisser dans l’eau brûlante. La vapeur qui montait jusqu’aux poutres du plafond l’enveloppait et l’odeur tenace du savon qui flottait dans la baignoire lui picotait le nez. Elle agita énergiquement ses bras et ses jambes pour détendre ses muscles endoloris par ses entraînements. La violence des souvenirs des événements qui avaient marqués son existence ne s’étaient pas dissipés. En y repensant, la tristesse voila son regard. Par moments, elle se noyait dans ses souvenirs et retombait dans une angoisse dépressive dont elle peinait à s’extirper. Après quoi la haine et le désir de vengeance l’envahissait comme si quelqu’un c’était saisi d’elle pour la pousser sur le rebord d’une fenêtre, neuf étages au dessus de la rue.
Lentement, elle se laissa glisser sous l’eau, puis refit surface et plaqua en arrière ses cheveux dégoulinants. La peau de ses mains commençaient à se plissée. C’était le signe qu’il lui fallait sortir de son bain. De toute façon elle était en retard, comme toujours... Son maître devait déjà l’attendre aux abords du lac.
Elle s’extirpa de sa baignoire et laissa un instant l’eau glisser le long de son corps et atterrir sur le sol carrelé de la salle de bain. D’une main elle s’empara d’une serviette moelleuse et l’entoura autour de sa poitrine, puis en saisit une autre qu’elle enroula autour de sa longue crinière. Dans le miroir embué fixé au mûr, elle observa son reflet. Un air fatigué ne la quittait plus depuis plusieurs jours. Wataru, son maître, s’acharnait à lui enseigner une technique qu’elle avait du mal à appréhender. Il s’agissait de la Maîtrise du Ninjutsu, qui permettait d’économiser son Chakra lors de la réalisation de techniques. Mais son apprentissage requerrait une bonne dose de concentration et c’était justement cela dont manquait cruellement Ebiko. Son esprit se laissait facilement distraire par ce qui l’entourait où par les souvenirs qui étaient enfouis en elle.
Une fois sèche, Ebiko enfila sa tunique noire qui moulait ses formes généreuses. Elles constituaient selon elle, une arme additionnelle au peu de techniques qu’elle maîtrisait.
Elle quitta son minuscule appartement du centre-ville et se dirigea vers le lac.
Comme elle l’avait prévu, Wataru l’y attendait, les bras croisés, un air contrarié gravé sur son visage délicat. Ses longs cheveux blancs flottaient dans son dos.

Wataru - Tu es encore en retard !

Ebiko - Oui désolé... Dit-elle en se grattant le sommet du crâne.

Wataru - Reprenons là où on s’était arrêtés hier.

Ebiko - Très bien.

Wataru - Arrêtes de faire ta maligne.

Ebiko leva les yeux au ciel. Parfois, Wataru l’exaspérait. C’était un bon professeur. Mais il était très avare en compliments ou en encouragements. Si bien que lorsque Ebiko faisait quelque chose de bien, il se contentait de se taire. Et ce silence était beaucoup plus équivoque que tous les discours élogieux.

Wataru - On se concentre.

Le lac s’étendait devant eux, recouvert d’une brume épaisse, si bien qu’ils ne pouvaient en deviner les dimensions. Les lieux étaient reposant et propice à une méditation intense mais Ebiko ne parvenait pas à trouver la paix intérieure nécessaire à son entraînement.
La veille, Wataru lui avait appris tout ce qu'elle devait connaître à propos du Chakra, cette énergie qui circule dans son corps. Ces dires lui rappelèrent ce que lui disait sa mère quand elle était enfant. Était-elle capable de percevoir le Chakra ? Était-elle vraiment folle ? Ou ne comprenait-elle pas ce qu'elle voyait ?
Toutes ces questions qu'elle se posait, parasitaient son esprit et l'empêchait de se concentrer.

Ebiko - Bordel ! Je n’y arrive pas !

A bout de patience après des jours d’essais infructueux, elle avait tendance à abandonner facilement.

Wataru - Tu n’essayes même pas ! Peut-être que dans le temple tu ne serais pas distraite. Dit-il en haussant le ton.

Depuis son arrivée à Kumo, elle avait éviter le temple de peur d’y croiser sa mère. Elle n’avait aucune nouvelle d’elle et ne souhaitait pas en avoir. Elle craignait plus que tout de croiser son regard.

Ebiko - Non, je vais y arriver.

Wataru qui connaissait l’esprit mercantile de sa disciple déclara :

Wataru - Je te lance un défi. Si tu parviens à maîtriser cette technique aujourd’hui, je te donnerai trois Ryos. Mais si tu échoues, ce sera à toi de dénouer le cordon de ta bourse.

Ebiko fut ragaillardit par le discours de son maître. Aveuglée par la récompense que lui promettait Wataru, elle redoubla d’efforts. Elle consacra toute sa journée et toute son énergie à son entraînement.

La nuit tombait progressivement sur le village. Petit à petit, le soleil se couchait derrière la chaîne de montagnes. Ebiko s’entraînait encore. Seul le chant des grillons venait troubler le silence ambiant.
Wataru observa son élève. Il en était fier, malgré ce qu’il lui laissait croire. Petit à petit un lien s’était créer entre eux. Même s’il ne remplacerai jamais sa famille, il se voyait très bien dans le rôle du parrain, de celui qui guide vers la voie à suivre. Mais Ebiko était une tête de mule et malgré ses nombreux discours, il n’était pas parvenu à lui faire changer d’avis quant à son désir de vengeance.

Ebiko - J’ai réussi ! Hurla-t-elle.

Elle sauta de joie en criant, effrayant au passage un héron qui passait aux abords du lac. D’un violent battement de ses ailes grises il prit son envol avec grâce.

Ebiko - Par ici la monnaie.

En souriant, elle tendit sa main ouverte vers Wataru, silencieux. Celui-ci fouilla le fond de ses poches et en extirpa trois pièces qu’il laissa tomber dans la paume de la main de Ebiko. Le tintement des pièces qui s’entrechoquaient la saisirent jusqu’au plus profond de son être. Pour elle, rien n’était aussi bon que de gagner de l’argent. Elle était prête à tout pour en obtenir.

Ebiko - Une, deux et trois. Le compte y est.

Wataru fixait ses pieds l’air dépité. Comment pouvait-elle être aussi vénale ?

Spoiler:


¤¤¤


Il faisait nuit noire et le jour était encore loin lorsque Ebiko se réveilla soudainement, haletante. Dans sa chambre, l’air était glacé. Elle avait la chaire de poule. Un calme serein régnait sur le village endormi qui attendait les premiers rayons du soleil pour s’agiter de ses turbulences habituelles.
Un mauvais pressentiment tiraillait Ebiko. Elle ne pouvait dire pourquoi mais ce sentiment envahissait son être tout entier. Elle se leva sans un bruit et s’enroula dans sa veste. Elle jeta un coup d’oeil curieux de la fenêtre. Dehors les rues étaient désertes. Rien à signaler, tout paraissait normal. Rassurée, elle décida de retourner au lit. Elle s’étira, se gratta le dos et bâilla bruyamment. A côté du lit trônait une petite table de chevet couverte de divers objets : une tirelire, un roman, une brosse à cheveux, un bouquet d’herbes sèches... Le reste de la pièce était sobrement meublée d’une commode et d’une chaise.
Ebiko sombra dans un sommeil réparateur.

A l’aube, les rayons solaires percèrent le carreaux de la fenêtre, frappant le visage de Ebiko. Elle se frotta vigoureusement les yeux et s’assit dans son lit. Le souvenir de sa nuit agitée lui revint en esprit. Elle s’habilla et enfila ses chaussures en hâte. Après un petit déjeuner express elle quitta son appartement.
Dehors, un vent vigoureux soufflait en hurlant mais le soleil réchauffait l’atmosphère. Baigné dans cette lumière revigorante, le village niché au creux des montagnes paraissait plus qu’hospitalier. Ebiko descendit la rue marchande en jetant de brefs coup d’oeil aux vitrines des rares échoppes. Quelques passants faisaient leurs emplettes. Des rires fusèrent et Ebiko se surprit à sourire. Il était agréable de penser que l’action que menait le village permettait à ses habitants de vivre sereinement et dans l'insouciance.
Sans qu’elle ne saches pourquoi, le regard de Ebiko se posa sur la demeure du Daimyo, sur les hauteurs du flanc de la chaîne de montagne qui lui faisait face. Elle ne l’avait jamais rencontrer et n’en éprouvait pas réellement le désir.
Mais la curiosité la titillait. Dans quelles conditions vivait-il ?
Lorsqu’elle arriva aux abords du lac, elle remarqua que Wataru n’était pas là. C’était la première fois qu’elle était la première arrivée à l’un de leurs rendez-vous. Elle haussa les épaules et décida de le retrouver chez lui. Peut-être n’était-il pas réveillé.
Ebiko longea le lac en tentant de percer la brume du regard, en vain. Elle bifurqua ensuite vers la baie afin de regagner le quartier résidentiel et ainsi la maison de Wataru.
Devant elle se dressait la maison rudimentaire, quoique charmante, de son maître. Des fleurs blanches et jaunes décoraient les fenêtres sur la façade de bois sombre. Elle frappa à la haute porte d’entrée avec vigueur. Wataru entrouvrit la porte et passa sa tête par son encadrement.

Wataru - Ebiko ? Qu’est ce que tu fais là ?

Ebiko - Vous n’étiez pas au rendez-vous alors...

Wataru - Écoutes. Maintenant je n’ai plus rien à t’apprendre. Tu dois débuter une nouvelle ère de ton apprentissage.

Ebiko - Mais je ne veux pas d’un autre maître. Dit-elle émue.

Wataru souffla avant de reprendre :

Wataru - Si tu veux progresser, tu n’as pas le choix.

Sur le chemin du retour, Ebiko avait l’esprit en ébullition. Elle courait aussi vite qu’elle le pouvait. Même lorsque sa respiration se fut haletante, elle ne s’arrêta pas. Elle atteignit les abords du lac où se déclinait une fantastique palette de couleurs chatoyantes. L’air était pur et tiède. Le cœur de Ebiko bondissait dans sa poitrine. Elle prenait cette décision de Wataru comme une trahison. Elle se sentait abandonner. Elle décida de déverser toute sa rage et sa frustration dans un entraînement éreintant. Lorsqu’elle fut trop épuisée pour continuer, elle s’allongea sur le sol humide. Sa poitrine se soulevait non plus au rythme de sa respiration mais à ceux de ses sanglots. Ce n’étaient pas des larmes de tristesses qui coulaient sur ses joues mais des larmes de fierté. Elle se félicita d’en être arrivé là sachant comment sa vie avait débutée. Mais elle n'avait pas encore atteint son but.
Un regard vers l’avenir, elle scrutait le ciel nuageux et se fit la promesse de réaliser ses rêves quel-qu’en serait le prix.


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Daimyo du Feu

Daimyo du Feu


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MessageSujet: Re: Ebiko Matsuda    Ebiko Matsuda  EmptyVen 23 Nov - 22:26



Ebiko Matsuda
Présentation Validée
+ 32 XP, apprentissage de Yokusei validée

Voici très longtemps que je n'avais pas été happé autant par le RP de quelqu'un. Tu as une plume magnifique, dont tu uses avec parcimonie, ce qui rend ton texte recherché, mais léger en même temps. L'histoire de ton personnage est sans prétention, réaliste, et elle permet malgré tout de t'ouvrir des portes très intéressantes pour la suite de ton RP. Tu viens de conquérir ton premier fan, j'ai hâte de lire la suite de l'histoire d'Ebiko.
Bienvenue à Kumo ! Il faudra attendre l'un des admins pour te mettre ta jolie couleur et ton bandeau, mais tu peux déjà commencer à RP dans ton village, aucun problème. J'y joue le personnage de Takuan Toshiya, si jamais tu as besoin d'un partenaire, n'hésite pas à m'envoyer un message. : )
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