Les yeux de Tutori étaient rouges sang. Kyuza qui n’était pas dupe savait que cet effet était dû au saké.

« Tu m’étonne qu’elle est agréable à regarder. Mais bon comment dire…elle dit ce qui lui vient à l’esprit. La première remarque qu’elle m’a faite avant même de m’avoir dit bonjour ce fut : « C’est mauvais pour la santé le tabac ». Je peux te dire que ça ma mis une claque. »

Le jeune étudiant ce sentait bien. Il trouvait la personne à qui il parlait des plus agréables et chaleureuses. Il ne regretta pas son choix d’avoir voulut faire une pause et de prendre un petit remontant dans ce bar.
Kyuza s’alluma une autre cigarette et ce mit confortablement dans son siège.

« Mais bon. Je n’ai toujours pas fait d’entraînement avec elle. Depuis le début de mes études je m’entraîne seule avec pour compagnon ma volonté……et quelques cigarettes.
Nan mais je sais pas si tu t’imagines un entraînement avec elle ? Ce doit être l’armée. Tu l'as connue où Tsubaki?»

L’histoire de Toturi choqua quelque peut Kyuza. Il ne pensait pas que cette belle fille était capable de telles choses.

« Merci. »

Le jeune homme finit alors son bol en une traite. Il n’aimait pas avoir deux bols pleins devant lui. Et puis pour profiter ensemble de l’offre de son aîné, il ce devait de boire avec lui. Il lui était redevable et lui posa une cigarette à côté de son bol. Puis il prit une bouffée pour enfin lui parler de son expérience avec Tsubaki.

« Ah ouai quand même. J’avoues que je n’ai pas eu le même contacte avec elle. Au début elle avait été plutôt dur avec moi. Mais par la suite, j’ai pu remarquer que sous cette carapace, il y avait une femme gentille. Par contre depuis que tu m’as raconté cela, je vois sa carapace beaucoup plus épaisse. »

Kyuza laissa flotter un blanc avant de reprendre pour pouvoir fumer.

« Sinon pour l’entraînement auquel tu as fais allusion, si tu es toujours chaud, je connais un endroit super bien. Je l’apprécie tellement, qu’un jour je suis allé camper là-bas pendant deux jours. C’était super. Ouai, c’était super fatigant. Mais c’était ultra bénéfique. Il ce situ dans la forêt à côté du village, c’est un endroit super tranquille, tu peux être sûr que Tsubaki-sensei ne viendra pas. Donc si tu veux on pourra aller y faire un tour.
Mais avant je dois aller aux toilettes. Je reviens tout de suite. »

Toute la partie qui suivra vous sera épargnée.

Kyuza revint l’esprit moins préoccupé et ce rassit à sa place.

« Bon alors, que penses-tu de ma proposition »

Après la question le shinobi prit une gorgée de saké.

Toturi : +9 XP RP.
Kyuza : +7 XP RP.

[Un petit repas en extérieur, suite de la maison.
Par contre, une partie aurait du se faire dans le post du domicile mais j'aime pas trop couper le Rp. J'espère que ça ne gènera personne.]

Propre, frais et délassé, Oroken sortie de la salle de bains habillé. Il coupa tout éclairage dans la maison, se munit d’un peu d’argent et sortit de chez lui en pensant à bien tout verrouiller. Il marcha le long des couloir, sortie du bâtiment de la pension et lorsqu’il passa devant la terrasse, il se rendit compte que quelqu’un était debout dans le noir.

L’étudiant jeta un coup d’œil à l’éclairage extérieur qui venait visiblement juste d’être coupé. Comme il ne s’avait pas qui était là à rôder. Evitant de paniquer, il s’avança vers le portail et raidit un peu les muscles du haut de son corps, prêt à bouger si hostilité il y avait. Il passa à trois mètre devant la silhouette et fit encore deux pas pour atteindre la sortie.

[???] – Hé gamin ! Faut qu’on parle…

La voix semblait familière. Elle l’était. Tellement qu’Oroken la reconnut immédiatement. Il ne répondit cependant pas. La silhouette s’approcha d’un mètre. Le garçon ne bougea pas. Elle avança d’un mètre encore, il n’esquissa le moindre mouvement.

[Oroken] – Avant que tu ne bouges encore une fois. T’es au courant que tu vas au contact contre un presque enfant ?

[???] – Quoi c’est ça ta défense ? Te fous pas de ma gueule, tu m’as bien cogné tout à l’heure !

[Oroken] – Non bon ça va, c’était pour être sûr.

A peine la phrase terminée, la silhouette, que l’on pouvait clairement qualifier de masculine, se jeta sur l’adolescent. Profitant du fait que l’homme n’était pas très doué, et bien sur qu’il faisait assez noir, Oroken fit un pas de côté et n’eut qu’à tendre la jambe. L’autre de son côté, trébucha de façon lamentable et termina sa chute dans un petit buisson dont les branches étaient couvertes d’épines.

[Oroken] – T’as bien eu le temps de boire hein ? Je te laisse, j’ai faim. Bonne nuit.

L’enfant passa le portail et se retrouva dans la rue éclairée. De l’autre côté, le locataire qui s’était fait balayer devait sûrement déjà dormir. Oroken marcha le long des allées froides et vides pour arriver jusqu’au bar-restaurant.

Lorsqu’il passa l’entrée, le changement d’atmosphère fut radical. La chaleur remplaça le froid, le bruit remplaça le silence presque absolu et la lumière fut moins dissoute que dans le noir du village. Cependant qui disait bruit disais forcément monde. Le garçon s’avança en cherchant une place qui fût bien difficile à trouver, même impossible.

Alors que le garçon parcourait la salle du regard, la serveuse des lieux passa à son côté. Elle s’arrêta dans son trajet vers le comptoir, se retourna et s’adressa à lui.

[Serveuse] – Bonsoir monsieur, je peux faire quelque chose pour vous ?

[Oroken] – Je cherche juste une place pour manger.

[Serveuse] - *En souriant* Bien bien, si vous voulez bien patienter quelques minutes. Normalement une ou deux tables devraient se libérer. Je puis vous servir quelque chose en attendant ? Un apéritif ou autre ?

[Oroken] – Non merci. Où dois-je attendre ?

[Serveuse] – Oh, et bien prenez le tabouret là-bas prêt du comptoir, ou si vous préférer rester debout ne vous mettez pas trop loin de façon à ce que je puisse venir vous chercher.

[Oroken] – Bien, dans ce cas j’attends ici.

[Serveuse] – Comme il vous plaira. Cependant je demanderais de ne pas gêner le passage s’il vous plait.

Elle se retourna et retourna à ce qu’elle faisait. Oroken regardait toujours autour pour voir si il n’y avait pas de personnes qui se levaient, auquel cas il aurait fait un signe à la serveuse en lui indiquant qu’il s’installait. Il restait donc debout, à mi-chemin entre le comptoir et l’entrée.

Daisuke descendit les escaliers menant à son appartement et s'éloigna de la résidence pour rejoindre une ruelle. D'un pas calme, que l'on pouvait comparer à celui un touriste, il arpentait les rues, en observant les différents commerces. A cette heure ci d'affluence, il rencontra de nombreux ralentissements, le forçant à se frayer un passage parmi la foule.

Après quelques minutes, l'enseigne du restaurant se fit apercevoir au loin, sur le côté droit de la rue. Son apparence extérieure donnait une impression de restaurant festif, avec tous ses motifs et décorations sur le devant. Le temps de rejoindre l'entrée, il comprit que c'était l'heure du coup de feu, en voyant à travers les vitres, des personnes attendant leur tour pour aller manger. Il entra à l'intérieur et son regard se braqua sur un petit jeune qui lui paru bien familier. Mais à peine avait-il fait un pas qu'une jolie serveuse l'intercepta.

[Serveuse] Bonsoir monsieur, vous souhaitez dîner?

La serveuse était souriante, svelte, les cheveux attachés et portait une tenue verte, s'accordant parfaitement avec les plantes parsemées dans l'entrée.

[Daisuke] Oui. – lui dit-il avec un sourire complice.

[Serveuse] Très bien, je vais vous demander de patienter quelques instants, toutes les tables sont prises pour le moment. Si vous voulez bien vous donner la peine de vous mettre avec les personnes vers le comptoir, je vous préviendrai aussitôt une table libre. Si vous le désirez, vous pouvez y commander un consommation le temps de votre attente.

Elle dirigea le bras gauche dans la direction du comptoir, et Daisuke s'exécuta. La personne qui lui était familière observait la salle et le l'avait pas encore remarqué. Il se plaça juste sur son côté et lui parla d'une voix chaleureuse en plissant légèrement les paupières :

[Daisuke] Rebonjour !

Le bruit était assourdissant. Tout le monde commandait en même temps. Un verre de saké par-ci, du poulet en plus par là, sans compter les demandes pour que l’on vide les cendriers. Oroken scrutait toujours les tables pour voir si l’on avait terminé de dîner, mais il ne pouvait s’empêcher de jeter un œil à la serveuse qui bien qu’assistée par deux autres personnes était demandée de toutes parts.

Elle passa pour la énième fois devant lui en s’excusant qu’il ait à attendre autant. Elle était vraiment rigoureuse dans son travail et semblait gentille au possible. De plus, il ne savait pas si ça venait de son uniforme de travail, mais il la trouvait craquante. Il se rappela alors pour quoi il était là. Enfin, son ventre lui rappela. Alors qu’il se tournait à nouveau, quelqu’un arriva par le côté où il ne regardait pas.

[Daisuke] Rebonjour !

Il n’avait pas bien entendu mais savait qu’on s’adressait à lui. De plus cette voix lui disait quelque chose. Un peu surpris tout de même par tant d’enthousiasme, il tourna la tête avec vivacité. Ces yeux bleus, ce visage et ces cheveux étaient vraiment familiers. Ne les voyant que pour la seconde fois il fallut une ou deux secondes à Oroken pour remettre un nom dessus.

[Oroken] Bonsoir.

L’étudiant se remit à sa recherche avant d’ajouter quelques mots à l’égard de Daisuke. Sa voix était toujours la même. Ce genre de ton qui pouvait décourager n’importe qui tellement il était froid. Pourtant ça n’était pas volontaire.

[Oroken] On est mal. Visiblement les gens ont grand appétit et ne veulent pas lâcher le morceau.

La fumée des cigarettes s’épaississait dans la salle. Le personnel s’empressa d’ouvrir une ou deux fenêtres pour éviter que ça ne devienne trop étouffant. Elle se dissipa peu à peu dévoilant la salle au garçon qui espérait toujours pouvoir manger sous peu.

[Oroken] Bonsoir.

Le ton d'Oroken était aussi froid que plus tôt dans l'après-midi, mais cette fois-ci il s'autorisa quelques paroles de plus, pour le plus grand plaisir de Daisuke qui pu commencer à cerner la personnalité de cette jeune personne.

[Oroken] On est mal. Visiblement les gens ont grand appétit et ne veulent pas lâcher le morceau.

[Daisuke] Bien dit ! - dit-il d'un ton amusé

[Daisuke] Drôle qu'on se recroise à nouveau, surtout ici. Ça fait longtemps que tu attends ?

[Oroken] Quelques minutes... Et il y en a pour autant encore...

Daisuke quitta momentanément les yeux de Oroken pour observer la salle et toutes ces personnes qui prenaient leur repas, dont certains avec un appétit féroce. Au menu : des boissons, du riz, des pâtes, des nems et encore bien d'autres mets tous aussi savoureux les uns que les autres. Mais ce qui frappait le plus, c'était tout ce brouhaha qui résonnait dans tout le restaurant.

*Ça me rappelle que j'ai faim...*

D'un mouvement vif, il tourna sa tête et croisa le regard d'Oroken.

[Daisuke] Dis moi, ça te dit qu'on mange ensemble ?

Son but n'était bien sûr pas de faire boire du saké ou tout autre boisson alcoolisée à un jeune ado, mais plutôt de pouvoir manger en compagnie et de discuter de choses communes, comme par exemple l'entraînement qu'ils avaient fait chacun de leur côté.

[Daisuke] Dis moi, ça te dit qu'on mange ensemble ?

C'était évident, si évident qu'Oroken l'avait prévu. Daisuke venait de lui proposer de manger en sa compagnie. Le jeune Konomura ne répondit pas tout de suite. Il tourna la tête, jeta une fois de plus un oeil à la salle et pensa sept fois. Puis il revint sur son camarade de classe.

[Oroken] De toutes façon on n'a pas trop le choix, et se serait assez égoïste de prendre une table chacun.

Pour accompagner ses dires, Oroken montra avec un signe de tête quelques personnes qui étaient entrées après Daisuke et qui comme eux faisaient la queue pour pouvoir remplir le panse.

Ne trouvant rien à ajouter, Oroken tourna les yeux pour regarder la serveuse toujours aussi occupée et appliquée à son travail. Il la suivit des yeux et malgré qu'il n'eut pas l'impression d'insister il comprit qu'elle l'avait remarqué. D'ailleurs elle se tourna brièvement vers les deux étudiants et leur sourit.

Oroken cligna lentement des yeux puis regarda le sol. Il n'était pas très contact et pour ne pas arranger les choses, le type qui était à côté de lui était un nouvel arrivant non pas seulement à l'académie mais aussi en ville.

Se remémorer leur conversation de l’après midi amena Oroken à réfléchir sur les raison qui avaient pu pousser Daisuke à rejoindre l’académie aussi tard. Déjà treize ans c'était agé, mais alors plus, c'était presque impensable. L'étudiant était tellement pris dans sa réflexion qu'il ne remarqua même pas que ses yeux s'étaient posé sur l'autre shinobi. Comme s'il avait pu lire la réponse sur le visage de Daisuke.

Faisant en sorte de le faire apparaître comme si il l'avait regardé car il devait passer par ce point pour voir ailleurs, Oroken fit pivoter ses yeux dans un semblant de continuité de mouvement.

*Il y a vraiment quelque chose que j'ai ressenti chez lui cet après midi, mais qu'est-ce que c'était?*

Malgré qu'il se pose ce genre de question, Oroken savait qu'il n'irait pas fouiller dans la vie des autres. Déjà les chances de trouver quelque chose d'intéressant étaient infimes, et déployer des efforts pour si peu ne l'emballait pas vraiment, ensuite, si les gens voulait qu'on sache, il pouvait le raconter eux-même.

C'était une leçon qu'il avait tiré de sa maigre expérience avec Akane et bien sûr, des conseils que lui avait donné la femme qui l'avait élevé.

Soudain, Oroken se permit une remarque qu'il n'aurait jamais pris la liberté de faire en d'autres circonstances. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était sorti tout seul. Un peu comme si sa réflexion l'avait après bien des détours ramené au présent, il compléta la phrase qu'il avait énoncé bien avant.

[Oroken] Et puis je ne pense pas que manger seul soit une chose qui te plaise.

[Oroken] Et puis je ne pense pas que manger seul soit une chose qui te plaise.

*...*

Les paroles de Oroken résonnèrent dans sa tête, son visage se crispa. La solitude, il l'avait rencontré il n'y a pas si longtemps que cela, mais dans quelles conditions...

La réponse paraissait toute bête, mais il dû chercher ses mots quelques secondes avant de répondre, preuve qu'il ressentait toutes sortes de choses dans son esprit.

[Daisuke] Non c'est vrai. Et puis je préfère te surveiller pour que tu ne fasses pas de betises, haha.

Ce changement de ton de la part de Daisuke n'était pas si anodin que cela, il avait préféré se laisser aller à cette remarque concernant l'âge de Oroken sans pourtant vouloir le blesser. Il ne s'agissait que d'une manière pour lui de changer de conversation. Mais conscient des effets que cela pouvait avoir sur l'ado, il fit mine de s'excuser.

[Daisuke] Je plaisante, je plaisante. Sinon tu es déjà venu dans ce restaurant ?

Cette réaction lui était pourtant bien familière, car petit il avait le don d'aborder des sujets sensibles sur un ton d'humour, sans pourtant le faire délibérément. Mais ne voulant pas blesser la personne concernée, il avait pris pour habitude de justifier son attitude et de vite changer de sujet. Jusqu'à présent, cela lui avait bien réussit.

Mais là, maintenant, était-ce bien utile de renvoyer un sentiment de souffrance à quelqu'un d'autre et d'éventuellement le faire souffrir à son tour? Ou tout compte fait, peut être se posait-il trop de questions ?

Sans même laisser le temps à Oroken de prononcer le moinde son, un voix masculine retentit à notre attention, venant de l'autre côté du comptoir.

Cela faisait deux fois qu'Oroken touchait quelque chose de sûrement sensible car, l'espace d'une demi-seconde, le visage de Daisuke changea d'expression. Le jeune Konomura s'attendait à une excuse bidon, ou un changement de sujet immédiat et bien que ce fut le cas, il ne put deviner quel impact avaient eu ses paroles.

[Daisuke] Non c'est vrai. Et puis je préfère te surveiller pour que tu ne fasses pas de betises, haha.

Le surveiller? Y avait-il un sentiment de rapprochement ici? C'était assez flou dans l'esprit du garçon qui ne savait comment interpréter ce qu'il venait d'entendre. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il trouvait Daisuke particulièrement sympathique. C'était un peu comme les premières fois avec Akane mais avec des nuances.

En aucun cas il ne s'était senti critiqué sur son âge. Et puis Daisuke n'était pas interdit d'une ou deux remarques puisqu'Oroken lui même s'était permi d'intervenir là dessus lorsqu'ils parlaient du nouveau citadin. Cependant Daisuke ne le perçut pas comme ça. L'instant qui suivit sa première phrase fut comblé par une nouvelle dont les premiers mots tenaient à marquer l'humour.

[Daisuke] Je plaisante, je plaisante. Sinon tu es déjà venu dans ce restaurant ?

Oroken s'apprêtait à répondre, mais une voix retentit vers le comptoir. Une voix masculine qui à ses paroles laissait comprendre qu'elle était celle d'un homme de la maison.

[Serveur] Monsieur s'il vous plait! Vous pouvez vous installer!

Les étudiants eurent à peine le temps de se tourner vers le comptoir que déjà la serveuse qui semblait tant intéresser Oroken se tenait debout à son côté. Elle lui sourit.

[Serveuse] Un table vient de se libérer. Veuillez me suivre.

[Oroken] Il y a de la place pour deux personnes?

[Serveuse] Bien sûr, nous n'avons aucune table qui soit qualifiable d'individuelle.

Sur ces paroles, la demoiselle commença le trajet qui menait au dîner, suivie de près par Oroken qui fit signe à Daisuke de le suivre. Ils traversèrent la salle pour atteindre l'endroit où ils s'installeraient.

[Serveuse] Allez y Messieurs. Je reviens dans quelques secondes vous apporter les menus et le couvert.

Poliment, mais sans paraître un grand coincé, Oroken invita son compagnon à s'installer avant lui par un petit signe de main. Comme si tout le corps participait à cette invitation, l'estomac du jeune homme garçon émit un long et bruyant gargouillement.

[Oroken] Hum... J'espère que ça ne sera pas long pour se faire servir. Et pour te répondre, ce n'est pas la première fois que je viens.

En s'asseyant, Daisuke eut vraiment le sentiment de se trouver avec quelqu'un de très poli, de part l'attitude du très jeune étudiant, chose qui déclencha chez lui un mouvement de tête de remerciement. La table à laquelle ils venaient de s'asseoir était tout ce qui pouvait être de plus normal : petite table en bois solide, quelques condiments disposés au milieu.

Quant à la décoration des lieux, on pouvait voir sur les murs de nombreuses photos de l'équipe du restaurant avec des ninjas de Konoha, renforçant de cette manière le côté convivial qui régnait ici. Les signatures et les visages des ninjas passés ici ne me disaient strictement rien, mais sûrement n'était-il pas encore assez vieux dans la ville pour les connaître.

La tête de Daisuke, qui auparavant faisait des mouvements de droite à gauche et de haut en bas pour observer l'environnement revint à sa position initiale quand Oroken continua la conversation qu'ils avaient eu au comptoir. Cela lui fit plaisir car cela montrait qu'il y avait un réel intérêt pour l'autre.

La faim se faisait ressentir chez l'un comme chez l'autre, en effet Daisuke cru entendre un gargouillement grave venant de l'estomac de son voisin de table.

[Oroken] Hum... J'espère que ça ne sera pas long pour se faire servir. Et pour te répondre, ce n'est pas la première fois que je viens.

[Daisuke] Ah cool, si tu reviens ici ce soir, c'est que les menus doivent être bons.

Une personne s'approcha des deux étudiants et leur tendit la carte des menus. Avant de partir, elle prit soin de leur distribuer des couverts et de prononcer quelques mots de politesse.

[Serveuse] Voilà, je vous laisse faire votre choix, et si vous avez des questions, faites-moi signe.

Elle repartit, tandis que Daisuke regardait sa silhouette. Mais bien vite il revint à la réalité et étudia le menu.

*A midi j'ai mangé des pâtes, alors ce soir... Voyons... Tiens ils font des nems. Bof, ça me tente pas trop. Oho, du saumon, j'adore ça !*

[Daisuke] Et bien pour moi c'est vite vu, ça sera grillade de saumon.

Rien qu'en prononçant le mot «saumon», il en avait déjà l'eau à la bouche, c'était vraiment un met qu'il appréciait tout particulièrement. Cela lui rappelait aussi les parties de pêche organisées quand il habitait encore chez ses parents. Satisfait par son choix, il ferma les yeux et imagina quelques instants la grillade rosâtre dans son assiette. D'ailleurs, il pouvait sentir d'ici l'odeur, sûrement qu'un autre client était en train de déguster la même chose.

Oroken étudiait toujours le menu, le visage toujours aussi inexpressif.

*Tient, je me demande si l'alcool a une influence sur la circulation et maîtrise du chakra... Dans le doute, je vais m'abstenir ce soir, et je ne voudrai pas qu'Oroken ne me prenne pour un pochtron. D'autant plus que demain j'ai un exercice à terminer, j'ai besoin d'être en forme.*

Daisuke avait la déduction rapide, et pas toujours juste. Bon en même temps Oroken n'avait pas pour habitude de manger des choses horribles donc d'un côté ca donnait raison à son voisin. Personellement, Konomura savait pourquoi il venait ici, mais ce n'est pas un point qu'il aimerais que je développe. Nous lui laisserons ce soin s'il le désire.

Alors que la serveuse avait apporté les menus, il ne fallut pas longtemps à Daisuke pour savoir ce qu'il désirait. Du poisson? Pourquoi pas, mais ça ne tentait pas Oroken qui cherchait plus consistant.

Sur le menu défilaient les mets, rangés par catégorie et par tranche de prix. Il était hors de question de s'offrir un festin car ayant des revenus limités, et ne pouvant prévoir son lendemain, Oroken se devait de faire attention.

*Onigiris? Encore?! Non laisse tomber t'en a mangé à midi. Natô? Bouark non merci ca me ferait vomir ce que je n'ai pas dans le ventre. Pfff*

Il était très pris par la sélection, il ne fit durant le temps de son choix pas attention à ce qui se passait autour. Le menu se voyait décortiqué, lu en long large et travers. C'était en grande partie le ventre qui décidait pour Oroken. Celui-ci tourna une fois de plus les pages et sentant qu'il avait très faim était tenté de prendre deux plats. Il annonça finalement :

[Oroken] Bon... un Tonkatsu. On verra pour la suite.

Il releva la tête et fut un peu surpris de voir qu'il n'y avait pas la serveuse. Il réprima une expression hébétée et regarda Daisuke.

[Oroken] C'est à moi que tu parlais de saumon?

Il se demandait quelle réaction aurait Daisuke s'il prononçait plusieurs fois le mot. Déjà rien qu'une fois le faisait presque baver. Parrallèlement, il jeta un oeil à la salle pour voir où se trouvait la serveuse. Il ne vit que quelques personnes qui s'en allaient et se faisait aussitôt remplacer par d'autres.

Malheureusement pour ceux qui attendaient encore debout, ça ne suffisait pas pour que tout le monde trouve une place. Oroken continua de faire le tour des lieux avec son regard. Il s'impatientait, mais avec un certain bon sens, il se consola en se disant qu'il était mieux loti que ceux qui patientaient encore à l'entrée.

[Oroken] Bon... un Tonkatsu. On verra pour la suite.

Il releva la tête et paru quelque peu gêné de l'absence de la serveuse, qu'il n'avait pas remarqué. Il regarda alors Daisuke comme pour se raccrocher à un regard.

[Oroken] C'est à moi que tu parlais de saumon?

Cette question ne le surprit pas beaucoup, tout comme lui, quand Oroken était plongé dans un menu, rien ne pouvait le perturber, plus rien n'existait autour. Du moins c'est ce qu'il s'imaginait. Il prit alors une mine joyeuse, le sujet le passionnait vraiment, et il prenait beaucoup de plaisir à en parler.

[Daisuke] Oui, c'est un poisson que j'adore vraiment. Tu sais, quand jetais chez mes parents, j'allais souvent pêcher, et je peux te dire que j'en ait ramené une sacré quantité ! Des saumons, comme d'autres poissons. Mais le saumon, c'est vraiment LE poisson que j'affectionne tout particulièrement.

Daisuke ne savait pas si ce qu'il disait intéressait Oroken, celui-ci restant en général impassible face à n'importe quelle situation, néanmoins il continua.

[Daisuke] J'ai cuisiné plusieurs sortes de saumons, de plusieurs manières, et je dois dire que je me débrouille vraiment pas mal de ce côté là. Mais ça fait un petit moment que je n'ai pas réitéré la chose. Sinon je ne suis pas tellement poisson, il n'y en a pas beaucoup que j'aime manger, contrairement aux viandes.

*Je vais m'arrêter là dans mon monologue pour ne pas monopoliser la conversation.*

Pourtant tout ceci n'était dit que dans le but d'établir une atmosphère conviviale entre les deux étudiants.

Oroken observait les tables avoisinantes, il y avait en effet de l'animation continuelle. Entre les clients arrivant, partant, ivres, morts de faim et les impatients, il y avait de quoi s'amuser le temps que la serveuse ne revienne.

Son regard croisa alors celui de la serveuse, et il hocha légèrement la tête tout en ouvrant la bouche, sans émettre le moindre son, pour faire comprendre à la serveuse que leur choix était fait.

Elle prit le temps de finir avec d'autres clients, puis rejoignit leur table. Elle regarda Daisuke, un petit cahier de notes et un stylo à la main, attentive à leur commande.

[Serveuse] Vous avez fait votre choix ?

[Daisuke] Oui, mettez un tonkatsu pour le jeune et une grillade de saumons pour moi.

[Serveuse] Très bien, je vous apporte ça d'ici quelques instants.

La commande écrite, elle ramassa les cartes des menus et repartit en direction des cuisines, sous l'oeil observateur de Daisuke.

[Daisuke] Et sinon, comment s'est déroulé ton entraînement de cet après-midi ?

Daisuke semblait de plus en plus enthousiaste. Le temps en la compagnie d'Oroken semblait lui plaire malgré une impassibilité débordante. Il parlait un peu de ce que c'était chez lui, comment il s'occupait. Sur ce point, ils étaient vraiment différents. Oroken n'avait pas d'attirance pour la pêche et ses activitées passées se limitaient à un peu de lecture et regarder les ninjas s'entraîner pendant des heures.

Une chose lui parut étrange. Daisuke avait dit qu'il savait cuisiner le saumon. Or il était au restaurant, et commandait du saumon... Quel intérêt surtout s'il se disait avoir un bon niveau? Oroken écoutait en fixant la salière sur la table, qu'il faisait tourner sur elle même. Il eut même envie de sourire, rare désir qu'il ressentait et n'avait ressenti qu'en présence d'Akane.

Il se rendit compte qu'il paraissait, en quelque sorte, un peu mystérieux car Daisuke ne donna pas suite à son discours bien qu'on put sentir qu'il le pouvait. Au lieu de ça, il appela la serveuse qui ne passait pas loin et qui terminait de s'occuper d'une autre table. Elle s'approcha et se tint prête à noter tout ce que demanderaient les étudiants.

Avant même qu'Oroken puisse prendre le parole, Daisuke annonça:

[Daisuke] Mettez un tonkatsu pour le jeune et une grillade de saumons pour moi.

[Oroken] De l'eau suffira pour la boisson...

Une fois le tout noté, la serveuse ramassa les menus et s'en alla en avisant les clients qu'il faudrait encore patienter. Daisuke la regarda partir. Pendant ce court temps, Oroken posa les yeux sur ses baguettes. Elles lui donnèrent envie de quelque chose.

Ne pouvant se retenir, il avança la main, en saisit une et plaça sa main poing fermé à quelques centimètres au dessus de la table. Il la fixa et au moment ou Daisuke revint sur son voisin de table, il posa une question qui tomba à pique.

[Daisuke] Et sinon, comment s'est déroulé ton entraînement de cet après-midi ?

Oroken ne répondit pas, il regardait passa son regard de la baguette à Daisuke. Malgré ce changement d'attention ne modifia rien à la situation. La baguette était littéralement collée à la main du jeune garçon. Mais elle tomba après une vingtaine de secondes. Sans qu'aucune expression ne soit apparue sur son visage, on sentit que l'étudiant était déçu de ce maigre résultat.

[Oroken] Pas très bien. De ton côté, ca a donné quoi?

Il ramassa la baguette et la posa devant lui.

Avant de répondre, Oroken se laissa aller à l'entraînement à la manipulation du chakra en se servant de sa baguette... Laquelle finit par tomber après quelques dizaines de secondes, n'affectant pas du tout Oroken qui ne trahissait aucune émotion.

La scène fit sourire Daisuke, qui se revoyait durant son entraînement, à la différence près que son voisin pouvait faire adhérer un objet plus lourd et plus longtemps que lui.

[Oroken] Pas très bien. De ton côté, ça a donné quoi?

Il ramassa sa baguette et la posa devant lui. Daisuke n'avait pas non plus réussi de véritables prouesses concernant son entraînement, et n'avait pas honte de le cacher.

[Daisuke] Idem, j'ai essayé de faire tenir une simple feuille de papier dans ma main et de la retourner, mais elle ne se colle qu'un peu plus d'une dizaine de seconde. J'ai eu beaucoup de mal à ressentir mon chakra au début, si tu savais par quoi je suis passé... Mais demain matin je vais ressayer, je finirai bien par y arriver. - expliqua t-il en mimant les gestes.

Daisuke se rappela de son achat de l'après-midi et se décida à le montrer à Oroken, non pas par prétention, mais plutôt pour faire partager son engouement pour son tout premier kunai. Il passa la main sous la table et saisit dans sa sacoche l'objet métallique pour le présenter.

[Daisuke] Tiens regarde, je l'ai acheté tout à l'heure.

Et les yeux d'Oroken se posèrent sur l'objet en question.

[Daisuke] Mais je n'arrive pour le moment pas à le faire tenir. Déjà qu'avec une simple feuille ça marche pas... Tu vois, en fait on dirait que la feuille n'est pas sollicitée par mon chakra, je pensais voir au moins la feuille se déformer.

Peut être qu'en disant cela cherchait-il des conseils, étant donné que le jeune étudiant parvenait à manipuler son chakra mieux que lui. Mais il préféra ranger son kunai pour ne pas inquiéter les clients et l'équipe du restaurant, car sortir une arme alors que d'autres mangent à côté ne participait pas à une ambiance saine.

[Daisuke] Qu'est ce que tu en penses, tu as essayé sur quel objet vu que tu n'as pas de kunai ?

La discussion vint rapidement à ce qui allait occuper la plupart de leur vie de shinobi : l'entraînement. Par les premières paroles de Daisuke, Oroken fut rassuré de savoir qu'il n'était pas le seul à galérer, il sut même qu'il y avait des personnes moins douées que lui.

Daisuke fit part de la difficulté de ressentir le chakra. Il était vrai que ça n'était pas naturel pour bon nombre de personnes du village. Ca devait l'être encore moins pour quelqu'un qui avait vécu à l'extérieur. Oroken cherchait comment expliquer l'expérience personelle qu'il avait eue mais les mots ne lui venaient pas.

[Daisuke] Tiens regarde, je l'ai acheté tout à l'heure.

Alors qu'Oroken écoutait, regardait les gestes et réfléchissait en même temps, il fut tiré de cette troisième activité quand son camarade sortit du dessous de la table un kunai flambant neuf. Oroken posa les yeux sur l'arme de poing en se demandant s'il n'aurait pas mieux fait de s'en acheter un aussi.

Il pensa alors, comme la première fois que la question se posa, qu'en tant que futur spécialiste du Taijutsu, il n'aurait besoin que d'armes à distance, et bien qu'un kunai puisse être lancé, se munir d'arme n'était pas un bon investissement pour l'heure.

[Daisuke] Mais je n'arrive pour le moment pas à le faire tenir. Déjà qu'avec une simple feuille ça marche pas... Tu vois, en fait on dirait que la feuille n'est pas sollicitée par mon chakra, je pensais voir au moins la feuille se déformer.

Bien que les paroles et les pensées s'inscrivent au même moment dans la tête du jeune Konomura, il arrivait à les distinguer les une des autres, ce qui lui permettait d'être toujours dans la conversation et pendant qu'il parlait, Daisuke rangea son kunai.

[Daisuke] Qu'est ce que tu en penses, tu as essayé sur quel objet vu que tu n'as pas de kunai ?

[Oroken] Mon cahier de cours. Je l'ai fait tenir une dizaine de secondes, mais la fatigue m'empêchait de faire plus.

Il marqua un temps durant lequel il cherchait ses mots.

[Oroken] Tu dis que tu as travaillé avec une feuille de papier? Ca me paraît un peu léger et bien souple comme accessoire mais pourquoi pas. A mon avis, si ça avait été moi, je l'aurais faite voler immédiatement.
Et personnellement, ressentir le chakra n'a pas été le plus gonflant.

Oroken fit un nouveau tour de la salle avec les yeux. Il s'attarda ensuite sur la porte qui menait aux cuisines. Le temps passait et le ventre criait, il fallait absolument qu'il mange sinon il allait tomber.

[Oroken] Mon cahier de cours. Je l'ai fait tenir une dizaine de secondes, mais la fatigue m'empêchait de faire plus.

*Waou, un cahier, carrément.*

Daisuke fut impressionné par la maîtrise de son jeune voisin, il lui faudrait travailler encore plus dur pour parvenir à un tel degré de maîtrise, même ci ce dernier était encore loin d'être parfait.

[Oroken] Tu dis que tu as travaillé avec une feuille de papier? Ça me paraît un peu léger et bien souple comme accessoire mais pourquoi pas. A mon avis, si ça avait été moi, je l'aurais faite voler immédiatement.
Et personnellement, ressentir le chakra n'a pas été le plus gonflant.

Ce dernier détourna la tête et jeta des regards par ci par là dans la salle et l'arrière salle.

*Un peu léger, tu m'étonnes, toi tu le fais avec des cahiers...*

[Daisuke] Voler, tu es parvenu à faire voler quelque chose ?

Et Oroken acquiesça de la tête.

Là, Daisuke se rendit compte qu'il y avait quelque chose de particulier dans le malaxage de chakra du jeune, pour qu'il parvienne à éjecter un objet de sa main. Cette particularité pourrait peut être lui servir à améliorer sa maîtrise...

Entre deux coups d'oeil Oroken eut un petit rictus. Il posa son regard sur Daisuke qui montra qu'il n'avait pas la même compétence pour foncer que son camarade. Il dit un signe de tête pour répondre positivement à la réponse et entama une explication.

[Oroken] Exact, bien que faire voler ne soit pas le terme exact. J'ai plutôt éjecté l'objet, qui n'est autre que mon cahier. Tu vas voir c'est simple.

Il saisit cette même baguette qu'il avait utilisé peut avant. Il leva le bras, ouvrit la main paume vers le plafond et baguette posée dessus. Lentement il la fit pivoter pour la mettre parrallèle au mur et paume vers celui-ci. Le jeune shinobi fronça les sourcils un instant et fixa la baguette collée.

[Oroken] 1... 2... 3... feu.

Au signal, la baguette fut projetée contre le mur sur lequel elle ricocha. Cependant, Oroken avait pensé à la démonstration mais n'avait pas prévu ce qui allait se passer.

En effet le rebond ne fut pas tel que la baguette retomba sur la table. Il la suivit des yeux et ne s'attendait mais vraiment pas du tout à ce qu'elle tombe dans l'uniforme de la serveuse qui était arrivé à l'insue des deux étudiant.

Elle regarda sa poitrine et pu constater, du fait de sa vue au premier rang, que la baguette s'était logée entre ses deux seins. Elle regarda la table et remarqua qu'une des baguettes d'Oroken était manquante. Sans ne rien dire elle déposa les plats surle bord, en veillant à ce qu'ils ne soient pas sujets à une chute, et délicatement, avec son index et son pouce gauche, elle extirpa la petit tige de son logement.

Oroken ne savait plus ou se mettre, cependant, son attitude peu expressive lui rendit grand service car sa seule réaction fut de placer ses deux bras sur la table, le gauche revenant vers le ventre et le droit bien relevé au bout duquel la main renfermait le visage du jeune homme, dont les yeux étaient clos. Une profonde insipration aida Konomura à ne pas dire de bétise qui pouvait rendre la situation plus génante. Il ouvrit les yeux et les dirigea sur la demoiselle.

[Oroken] Hum, vraiment désolé mademoiselle. Je montrais quelque chose de très... simple à la base. Ce n'était pas censé tourner ainsi.

L'expression qu'elle affichait sur le coup fit monter en Oroken une certaine crainte. Allait-elle se plaindre du comportement peu élégant du client? Il ne le savait pas, mais il ne l'espérait pas. Simplement, elle regarda avec un peu plus d'insistance le jeune homme et se mit à rire en déposant la baguette à son lieu d'origine.

[Serveuse] Ce n'est rien, je suis sûr que ça n'était pas voulu. Sinon voilà vos plats. Bonne appétit!

Elle repartit en souriant, laissant les jeux étudiants à leur repas.

Devant un tel spectacle, Daisuke resta bouche bée, surtout au moment où la serveuse retira la baguette d'où elle s'était logée.
Il prit alors un air béa, la scène avait un semblant de spectacle qu'il contemplait de ses yeux lubriques.

Ce qui le surprit le plus fut la réaction de la serveuse, sans effusion de sang, mais peut être que l'apparence jeune de Oroken avait beaucoup joué sur ce point là.
Mais il ne se risqua pas à reproduire l'exercice pour vérifier la véracité de cette affirmation.

[Daisuke] Bien joué, tu peux le refaire ? – dit-il sur un ton amusé en faisant un clin d'oeil.

Les plats étaient finalement devant les deux clients, l'odeur du saumon enivra Daisuke qui ferma les yeux quelques secondes, laissant parvenir la fumée jusqu'à son visage. Le moment était intense pour lui, même s'il pouvait paraître bizarre pour Oroken assis en face de lui.

Soudain il rouvrit les yeux, joignit ses mains et se les frotta avant de souhaiter un bon appétit.
Bouchée par bouchée, il retrouva peu à peu la saveur unique du saumon, qui accélérait sa production de salive, tant le goût était exquis.

Il ne se préoccupa alors plus que de lui, rien d'autre n'existait. Comme s'il voulait augmenter le plaisir qu'il prenait, il secouait sa jambe droite en continu, en prenant soin de ne pas toucher le mobilier ni les membres de son voisin de table.

La bouche légèrement pâteuse, il servit Oroken et lui-même en eau ; puis bu de longues gorgées.
Il prenait définitivement plaisir à partager ce repas en ce jour qui était aussi celui de son entrée dans l'académie.

En face d'Oroken, Daisuke semblait vraiment amusé par la situation qu'avait provoqué le jeunot de treize ans. Il n'avait même pas hésité à lorgner sur la demoiselle; mais ça, le garçon ne l'avait pas vu.

Par la suite, Daisuke se mit presque à baver en plaçant son plat sous son nez. Ca semblait être un plaisir intense, même si dans un premier temps il ne s'agissait que de humer l'odeur légère qui s'échapait du met.

Un bon appétit suivit cet étrange rituel et Daisuke commença à déguster son repas ne prêtant plus attention à ce qui pouvait bien se passer autour. Il s'arrêtait de temps à autre pour boire un peu d'eau et s'était même dévoué à servir ce même breuvage à son voisin.

De son côté, Oroken mangeait tranquillement mais par très grandes bouchées. La côtelette de porc qu'il avait devant lui avait la fâcheuse tendance à disparaître très rapidement. C'est pourquoi il s'attaqua à l'accompagnement, histoire d'équilibrer les choses. Pour voir si son compagnon était vraiment ailleurs pendant la dégustation il reprit l'explication d'un ton froid, qu'il avait entreprit de donner quand le malencontreux accident arriva.

[Oroken] Ejecter l'objet c'est comme ne pas le faire tenir: une erreur de manipulation. Quand tu ne fais pas tenir ce que tu souhaites conserver, c'est que tu ne mets pas assez de chakra en mouvement et surtout pas assez vite.

Quand tu fais magnifiquement décoller ce que tu possèdes - comme la baguette tout à l'heure - c'est que tu envoie trop de chakra et trop vite.

En réfléchissant on pourrait se dire qu'on peut envoyer beaucoup de chakra et le faire tourner plus lentement que prévu, ou alors faire tourner plus rapidement une quantité beaucoup moins grande. Mais l'entraînement existe car il faut savoir doser le chakra. Car si on ne prend pas assez pour créer un bunshin par exemple, il sera raté. Si on utilise trop d'énergie, on la gaspillera car au lieu de s'intégrer à la technique, elle sera dissipée dans l'air.

A partir de là tu as toutes les cartes en main pour arriver à ton but. Enfin peut-être pas toutes, mais tu peux découvrir la suite par toi même.

Oroken avait terminé son explication. Que Daisuke ait écouté ou pas, ça lui était égal, il ne répèterait pas. C'était un peu dégueulasse d'un côté, car il savait pertinemment que le saumon était quelque chose qui méritait toute attention pour son camarade.