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Village de Kiri, Appartement de Kaede

Kaede détestait ce sentiment. Se réveiller tôt, bien trop tôt, pour se lever. A travers l’entrebâillement des rideaux ocres, une lumière grisâtre, diffuse, filtrait. Le soleil n’était même pas encore levé. On entendait dehors un semblant d’agitation, la mélodie stagnante que l’on peut entendre lorsque ceux qui viennent d’achever une longue nuit de travail croisent ceux qui viennent à peine se lever, et qui planent encore, d’une certaine façon, dans les rêves qu’ils ont eu tant de peine à quitter. Cinq heures du matin, tout au plus. Elle avait deux bonnes heures devant elle. Comme à chaque fois que ça lui arrivait, Kaede tenta tant bien que mal de s’enrouler dans sa couverture pour se rendormir, mais elle savait bien qu’elle n’y arriverait pas.

« Misère » soupira-t-elle en repoussant ses draps et en se redressant sur son lit. La gorge sèche, elle se leva. Un peu trop vite d’ailleurs, et la tête lui tourna. Elle but goulument quelques grandes gorgées d’eau et s’assit. Son appartement était minuscule. Une table de bois très clair, un lit et les quelques commodités d’usage… Sur les murs, seule originalité décorative, une demi douzaine de dessins et de peintures apportait un peu de couleur à l’ensemble. Ses dessins. Kaede en étaient fière. Peindre lui apportait un sentiment de bien-être et d’accomplissement, et les longues heures qu’elle passait, seule, avec seulement le frottement délicat du pinceau pour faire résonner le silence, la plongeaient dans une joie indicible. C’était particulièrement vrai lorsqu’elle revenait, épuisée, d’une séance d’entraînement.

En parlant d’entraînement… Elle avait rendez vous à huit heure avec le reste de son équipe. Oda, son maître, leur avait annoncé d’un ton traînant qu’ils passeraient la journée d’aujourd’hui à poser les bases de l’apprentissage d’une nouvelle technique. Malgré l’insistance des trois genins, il n’avait pas voulu leur avouer quel serait ce jutsu si mystérieux.

« On verra bien … »

Encore deux heures à attendre…


Village de Kiri, Académie

Kaede était en avance, comme toujours. En fait, elle détestait tellement être en retard qu’elle partait toujours bien trop tôt et finissait par attendre un bon moment. Yahei arriva en deuxième. Agé de treize ans, il était probablement le membre le plus doué de l’équipe. Assez petit pour son âge, il semblait atteint d’hyperactivité, et était agité de tics nerveux. Rien ne semblait d’ailleurs lui faire plus plaisir que de se voir imposer un exercice particulièrement physique, lui permettant enfin de se dépenser vraiment !

« Kaede ! Toi t’es encore parti trop en avance… »

« Visiblement… Tu as vu les autres ? »

« J’ai vu Hisa, elle était juste derrière moi, mais elle a du faire un détour pour dire je sais plus quoi à je sais plus qui… Enfin bref, elle arrive ! Maître Oda ne devrait pas tarder non plus… »

Hisa… Sans savoir vraiment pourquoi, Kaede la détestait. Pourtant, Hisa ne lui avait jamais fait le moindre mal. Si Kaede avait été un petit peu plus honnête avec elle même, elle aurait sans doute compris que cette rancœur injustifiée n’était rien d’autre que de la jalousie. Et pour être franc, il y avait beaucoup de raison pour une fille de l’âge de Kaede de détester Hisa. Elle était belle, populaire, particulièrement douée et, pour ne rien arranger, elle était absolument adorable. C’était largement suffisant pour se faire détester de beaucoup.

Hisa et Oda arrivèrent dans les minutes qui suivirent, et, après les salutations d’usage, le groupe s’apprêta à se diriger vers le terrain d’entraînement.

« Kaede, pas toi, rend toi au quartier général »

Kaede accusa le coup.

« Mais … Et l’entraînement ? »

« Je t’entraînerai plus tard, ils ont besoin d’une genin pour une mission. Vas-y vite. »

Puis Oda tourna les talons et partit suivit de près par Hisa et Yahei. Kaede soupira, et fonça vers le Quartier Général. Pas d’entraînement pour aujourd’hui donc…


Village de Kiri, Centre ville

Ce n’était pas ce que l’on pouvait appeler « une mission à haut risque ». De fait, rien que le terme de « mission » semblait légèrement excessif, mais après tout, il était rare que les missions de rang D soient particulièrement héroïques. En fait, ça n’arrivait même jamais…

« On va s’arrêter là, je dois dire un mot à l’apothicaire » dit Takara.

Kaede acquiesça d’un signe de tête et aida la vieille dame à descendre les quelques marches de l’escalier grinçant qui menaient à la petite échoppe. Kaede mena Takara jusqu’au comptoir, puis recula de quelques pas pour ne pas s’imposer dans la conversation. Alors que la vieillarde et le commerçant discutaient, la jeune kunoichi observa les bocaux de verres emplis d’herbes en tout genre. Des étiquettes usées annonçaient des noms difficilement prononçables qu’elle ne comprenait pas. Son regard se posa alors sur la vieille Takara.
Sa mission lui demandait simplement l’aider dans ses déplacements et ses achats, son grand âge ne lui laissant plus autant de liberté qu’auparavant. Pas tout à fait le genre de mission que l’on s’imagine accomplir lorsque l’on pointe encore à l’Académie, mais ce n’était malgré tout pas désagréable. Il faisait beau, et Takara avait de la conversation – bien qu’un peu dure d’oreille.

« Ma petite, le soleil est monté bien haut pendant que tu m’aidais » dit Takara en quittant l’apothicaire. « Que dirais-tu d’aller manger un petit morceau, hein ? C’est moi qui offre ! »

Kaede tenta quelques instants de refuser pour le principe, mais il est bien rare, paraît-il, de parvenir à faire changer d’avis une vieille dame quand on a quatorze ans, aussi remontèrent-elles à petits pas la rue commerçante jusqu’à trouver un endroit où se restaurer.

« Dis moi Kaede… Tu es bien une Uriyama n’est-ce pas ? »

Kaede se tut. Elle avait l’impression désagréable qu’elle allait détester cette conversation.

« Oui, à peu près… »

« A mon âge, on se préoccupe beaucoup moins de politique, c’est vrai, mais j’ai quand même mes petites opinions. Ton clan a joué un rôle dans le coup d’état, n’est-ce pas ? »

Et voilà. On y était.

« Oui… Mais ce n’est plus vraiment mon clan maintenant. Nous n’avons pas grand chose en commun… »

Trouver un moyen d’amener un autre sujet de conversation, vite.

« Vous n’étiez pas du même côté, hein ? Pendant la guerre civile ? Toi tu préférais la branche… molle de Kiri. »

Kaede se mit à réfléchir très vite. La vieille Takara avait craché les mots « branche molle » avec un mépris non dissimulé. Se pourrait-il que… Takara se pencha alors en avant par dessus la table et murmura, sur le ton de celui qui fait une confidence amusante :

« Quand je vois ce qu’est le village aujourd’hui, je regrette parfois la disgrâce de Nezu… C’était un politicien talentueux ».

Rester calme. Ne pas s’énerver. Après tout, sa mission étant assimilable à une mission d’escorte, autant éviter de se mettre le commanditaire à dos. Kaede but d’une traite son thé et se brûla la langue.

***

« Alors, Kaede, et cette mission ? »

« La routine, maître Oda, la routine… »

« Bien… Demain matin, rendez vous au terrain d’entraînement, tu as pris un peu de retard sur les autres ».
[i]

Kaede: +8 Exp

Globalement, j'ai apprécié le rp, mais tu ne d'écris pas suffisamment la mission par elle même. C'est ton premier rp alors je te le valide, mais pour la prochaine fois tu sais quoi faire x)