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| | Sujet: Le flanc de la montagne Sam 15 Oct - 18:06 | |
| La flamme jaune s’ennuyait.
Haya ne pouvait s’empêcher de penser que c’était un peu de sa faute. Elle n’avait pas encore donné de date précise à l’attaque qu’ils préparaient depuis maintenant des mois sur yukan, afin de tuer une fois pour toute Nagata hideyoshi et quiconque se dresserait sur leur chemin. Il lui restait pour l’heure des choses à travailler et il n’était pas pensable d’aborder une tâche aussi périlleuse, aussi dangereuse pour eux, pour kiri et, sans avoir peur des mots, pour l’ensemble du pays de l’eau, avec la moindre légèreté. Haya comprenait bien que chaque jour passé à kiri, maintenant que Nagata était averti de son existence et de ses projets, comportait un danger grandissant. Mais c’était du reste un risque qu’elle était prête à courir si cela permettait de les prémunir plus tard d’une déconvenue fatale. La flamme jaune était tout à fait d’accord avec son raisonnement et ils travaillaient tous ensemble à se préparer au mieux. Mais la flamme jaune avait également resserré sa surveillance sur haya et avait diminué en conséquence son rythme de mission. Sur le dernier mois, ils n’en avaient accompli qu’une seule, qui se déroulait sur l’île principale d’uke et qui, d’après Benihime, avait été d’un très grand ennui. Ce n’était pas là le rythme de la flamme jaune, davantage habituée à vivre plus souvent hors des murs de kiri qu’à l’intérieur.
Cette trop longue attente, mal tempérée par leurs entraînements quotidiens pourtant harassants (Haya espérait ne pas être la seule à les trouver harassant en tout cas), avait fini par créer un sentiment d’ennui. Ce n’était pas comme s’ils s’en plaignaient, Naikin, Koshiro ou encore Ryosen s’en tiraient d’ailleurs comme si de rien n’était (à part Ryosen qui commençait à s’empâter un peu, mais il ne fallait surtout pas le lui dire, il prenait cela pour un duel), mais l’humeur de Benihime avait tendance à varier du maussade à l’excessif, et c’était fatigant pour tout le monde (surtout pour elle, probablement). La veille la jeune femme avait refusé de s’entraîner et elle était partie bouder quelque part dans le village, avant de revenir moins d’une heure après en s’excusant comme une petite fille prise en faute. Haya s’était alors dit qu’il fallait faire quelque chose de particulier pour remobiliser les esprits de chacun et il lui était venu cette idée farfelue de proposer une journée d’escalade dans le récif montagneux visible depuis le village. Ce n’était probablement pas les montagnes les plus périlleuses à escalader, mais Haya n’avait pas envie de s’intéresser plus que cela au sujet, ni de chercher à travers tout le pays un défi à la hauteur de la grande équipe de kiri. L’enthousiasme de Benihime avait été tel que tout le monde fut soulagé de dire que c’était une excellente idée (même Ryosen qui renâclait pourtant à entreprendre le moindre effort physique, autre que destiné à corriger ceux qui le taquinaient sur son poids).
Haya se frotta le visage mollement, assise sur son lit. Beni avait été à ce point ravie qu’elle avait pris l’idée à son compte et s’était occupée de tout organiser pour que tout le monde (elle avait jeté un regard furieux à Ryosen, de manière préventive certainement) soit à l’heure et qu’ils puissent profiter de leur journée au maximum. Même la flamme jaune pouvait difficilement s’absenter de kiri plus d’une journée sans prévenir les autorités compétentes, mais il aurait été difficile de leur expliquer que Beni traversait une grave crise qui méritait des mesures exceptionnelles. Benihime avait ainsi établi leur heure de levée à quatre heures du matin, pour être sur le pied de guerre à grand maximum (nouveau regard furibond à Ryosen) cinq heures. Elle s’était même proposée de téléporter tout le monde pour gagner du temps, mais Koshiro lui avait remarquer que la promenade jusqu’à la montagne faisait partie intégrante de l’excursion. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que cela finalement. Haya se leva, bâilla jusqu’à la salle de bain, laissa tomber sa culotte par terre et se recroquevilla dans sa baignoire glaciale qui se remplissait trop lentement. Elle plongea à plusieurs reprises la tête sous l’eau tiède pour essayer de s’éclaircir les idées et se détendit enfin, les jambes tendues droit devant elle.
Cette journée leur ferait du bien à tous. Il fallait rompre un peu la monotonie du quotidien, ces entraînements à répétition, absolument nécessaires, les enfermaient trop dans une logique mécanique ennuyeuse. Haya connaissait un coureur, quand elle était enfant. Parfois son père faisait quelques kilomètres avec lui le matin, pour se dégourdir les jambes. Ce coureur (quel était son nom déjà?) lui avait expliqué que lors de la dernière course à laquelle il avait participé, quelque part au nord d’uke, il s’était préparé des mois à l’avance et s’était soumis à un régime très rude pour pouvoir donner le meilleur de lui-même. Au final, lors de la course, il avait ressenti une gêne au niveau du mollet, une vieille douleur embarrassante qui se réveillait parfois sans prévenir, et il avait fini dans le ventre mou de la compétition. Il en avait déduit qu’il s’était entraîné trop sèchement, sans tenir compte de son corps qu’il avait inutilement fatigué et pressé. Haya souhaitait se garder d’un tel écueil. Certains ninjas estimeraient peut-être que tirer un enseignement de l’expérience d’un civil était au mieux vaguement amusant, au pire franchement imbécile, mais haya ne le croyait pas. Même si les capacités des ninjas étaient supérieures à la moyenne, même si la même échelle de possibilité ne s’appliquait pas à eux, ils restaient des êtres humains, confrontés aux mêmes éternels problèmes. Il fallait aussi, Haya en avait bien conscience, se faire un peu confiance, à soi et aux autres. Son combat contre Satoshi et ses discussions avec Idan avaient renforcé sa conviction.
Haya acheva de se laver les cheveux et s’extirpa de la baignoire en frissonnant. Elle attrapa l’épaisse serviette, se frotta vigoureusement et rejoignit sa chambre en se frictionnant ses cheveux roux. La jeune femme s’habilla rapidement sans trop considérer ses choix, elle se passa sur les épaules une tunique de combat pas franchement étincelante mais suffisante pour la journée. Elle vérifia l’heure (presque en retard), attrapa son équipement, bourra son sac de vivres et sortit de chez elle. Une bourrasque la fit resserrer le col de sa tunique et presser le pas. Elle espérait que le temps serait plus apaisé à proximité de la montagne, déjà qu’elle ne s’y connaissait pas en alpinisme, une difficulté supplémentaire ne lui disait rien. Le village était encore endormi, même si des patrouilles évoluaient lestement de part et d’autre et que certains établissements étaient déjà à pied d’œuvre. Comme il fallait s’y attendre, Benihime était déjà sur place, occupée à se réchauffer au faisant des petits sauts et en se frottant les mains, sous le regard impassible de Ryosen, qui finissait son petit-déjeuner. Benihime adressa un grand signe de main à Haya. Elle faisait plaisir à voir. On aurait cru que c’était son anniversaire.
Benihime – Haya, championne du monde ! Première arrivée, première servie !
Benihime lui sauta dans les bras de tout son poids (et, même si elle paraissait fluette, Haya savait que Benihime disposait d’au moins trois estomacs constamment remplis, et elle le sentait d’autant plus maintenant que les pieds de Beni venaient de quitter le sol). Haya fit de son mieux pour ne pas tomber et pour se stabiliser, jambes écartées et solidement campé sur ses positions. Ryosen eut un reniflement méprisant.
Ryosen – J’en connais une autre, qui a un gros cul.
Benihime retomba sur ses pieds et glissa un coup d’œil curieux derrière elle.
Benihime – Quoi quoi quoi, ta copine vient avec nous ? Tu vas la faire rebondir jusqu’au sommet de la montagne avec ton gros bidon ?
Ryosen se rembrunit. Haya haussa les épaules avec un mince sourire contrit aux lèvres.
Haya – Tu l’as un peu cherché quand même…
Ryosen marmonna à part lui.
Ryosen – Pas ma copine, lui donne des cours. Bien besoin tiens. Gourde.
Haya – Naikin et Ko ne sont pas encore arrivés ?
Benihime secoua la tête, l’œil soucieux.
Benihime – Non… j’ai dormi chez Ryosen pour être sûre qu’il se lève. J’aurais dû prendre les deux glandeurs avec moi aussi.
Ryosen – Ah, ça, on s’est bien amusés, tiens. Elle a vidé mes placards en deux repas, je suis certain que ses parents sont des ogres et qu’elle est impatiente de les retrouver dans la montagne. En plus elle m’a réveillé en se secouant comme un chien mouillé après sa douche.
Benihime – Hé, t’en a profité pour m’arracher ma serviette, c’est équitable !
Naikin – Il est… quatre heures cinquante et déjà l’ambiance est au beau fixe.
Haya se retourna. Naikin portait un large sac sur son épaule, un vague sourire moqueur aux lèvres, tandis qu’il rejoignait le petit groupe. Koshiro se tenait à ses côtés, les mains plongées dans les poches, aussi frais qu’à son habitude, comme s’il ignorait complètement quelle heure il était et jusqu’à qu’elle heure ils avaient veillé hier. Il s’arrêta et eut un élégant mouvement d’épaule.
Koshiro – La journée va être longue, ensoleillée et musicale.
Benihime lui donna un joyeux coup de poing dans l’épaule (Koshiro n’eut même pas la politesse de faire semblant d’accuser le coup).
Benihime – Toi t’as sauté Saeka hier, hmm?
Koshiro – Ce matin aussi.
Naikin – On pourra sans doute poursuivre cette conversation sur le chemin.
Benihime – Pas sure, Ryosen fait difficilement deux choses à la fois.
Ryosen – Je ne comptais pas participer à la conversation.
Le groupe se mit lentement en marche. Benihime et Naikin marchaient en tête, bien que naikin donna l’impression de réduire sa cadence dans l’espoir de distance un peu Benihime, qui sautait littéralement sur place, comme une enfant qu’on amenait à la montagne de pain d’épice (une histoire qui avait toujours fait fantasmer haya, elle était persuadée que les ninjas devraient mettre un peu de leur talent dans ce domaine). Koshiro, haya et ryosen suivaient deux pas en arrière, à profiter plus calmement de l’air frais matinal et des bruissements de la forêts qui n’appartenaient qu’à eux.
Et à Benihime.
Benihime – Et toi Naikin, comment se porte ta vie sentimentale ?
Il leur fallut près de trois heures pour atteindre le récif montagneux. Haya n’aurait jamais cru qu’il était aussi éloigné du village, mais sans doute que l’immensité de la chose avait perturbé son estimation des distances. Cela changeait des habituels déplacements ultra rapides qu’ils avaient l’habitude de faire à tout propos, prendre le temps de profiter de la nature et du paysage était définitivement une bonne chose. Haya était à kiri depuis trois ans et pourtant elle connaissait mal ses environs, hormis d’un point de vue strictement géographique, et encore, il lui aurait été pénible de se remémorer tous les petits villages qui environnaient la grande puissance du pays de l’eau. Benihime jeta son sac au pied de la montagne et la dévisagea, les mains sur les hanches, comme un adversaire potentiel à sa hauteur (Benihime avait une haute opinion d’elle-même… haya se mordit la joue, il fallait qu’elle arrête cette métaphore).
Benihime – Enfin !
Le reste du groupe se dispersa dans les quelques mètres. Ryosen s’adossa à un gros rocher mangé par la mousse, à moitié enfoncé dans la terre. Il observait d’un œil professoral la montagne, comme si cela l’ennuyait déjà. Haya le suspectait de commencer à envisager une téléportation au sommet, mais quelque part, il devait savoir que Beni finirait par atteindre à son tour le sommet, et ce serait seulement pour l’étriper et se faire des chaussettes avec ses intestins. Il détourna la tête. Koshiro resta avec Haya, l’un dévisageant avec curiosité une Benihime qu’il semblait découvrir pour la première fois, l’autre s’intéressant de plus près à la montagne proprement dite. C’était un récif montagneux tout en longueur, ce qu’ils avaient devant les yeux ne représentait pas le point culminant de la montagne. Un petit chemin semblait serpentait à quelques vingtaine de mètres de là, Haya se demandait jusqu’où il allait. Probablement jusqu’à l’un des sommets car pour ce qu’elle en savait, la montagne était fréquemment empruntée par des civils, voire même des marchands pour gagner du temps. Peut-être qu’ils tomberaient sur des brigands à même d’égailler encore un peu plus la folle journée de Benihime. Le regard d’haya retomba sur Koshiro. Il n’avait pas de soucis à se faire, il avait assurément le physique nécessaire pour attaquer la montagne à mains nues et s’y porter à la seule force de ses poings. Haya l’avait déjà vu faire, entreprendre l’escalade d’une moitié de falaise pour contourner un campement. Elle s’était demandée pourquoi il ne se téléportait pas (cela lui paraissait quand même plus facile, elle le suspectait de vouloir montrer qu’il était le plus fort… ce qui était le cas du reste), et Benihime lui avait fait remarquer que Ko préférait économiser son chakra en cas de besoin. Haya oubliait parfois que tout le monde ne le maîtrisait pas pareillement.
Haya – Tu me prendras sur ton dos si j’ai mal aux mains ?
Koshiro – Ouaip.
Benihime, pourtant occupée à devisée joyeusement avec Naikin, se retourna d’un bloc.
Benihime – Hé gourdasse, commence pas à faire les yeux doux aux mâles pour économiser tes petites forces. Tu me grimpes cette montagne au trot !
Haya – Oui chef !
Ryosen les rejoignit, les bras croisés sur la poitrine, un sourire mauvais fiché sur les lèvres.
Ryosen – T’inquiète, ce sera elle la première à venir pleurer. Ryoooo, j’ai les jambes qui piiiiquent.
Benihime le dévisagea complètement éberluée.
Benihime – Je n’ai pas du tout cette voix-là. Est-ce que j’ai cette voix-là ?
Naikin – Non, tu as une voix qui ensoleille nos journées. On devrait commencer l’ascension. Trois heures pour arriver, il faut en compter plus du double pour épuiser complètement ton enthousiasme, alors en route !
Il rajusta son sac sur l’épaule et bondit sur une minuscule corniche, avant d’entreprendre sa progression d’une main, à flanc de montagne. Le regard d’haya erra un instant sur le chemin de terre si large et si accueillant qui semblait la supplier de l’emprunter.
Haya – J’imagine que ce ne serait pas du jeu de commencer par le chemin de terre?
Benihime lui claqua les fesses sèchement.
Benihime – Nan, en route moussaillon! |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Dim 16 Oct - 0:15 | |
| Quelque part, au milieu de l'océan, bien après les événements du pays du feu. *** L'odeur du sang... Cette sensation putride qui pénétrait dans vos narines pour vous faire gerber. Il paraîtrait que le sang avait un goût cuivré... Dans mon cas, je trouvais que cela n'avait aucun arôme particulier, juste cette sensation désagréable d'hémoglobine dans la bouche. Quoi ? Je ne suis pas vampire... encore moins cannibale... Boire du sang, c'est pas mon truc et encore moins lorsqu'il s'agissait de mon sang. Je ne sais pas dans quel état je suis, faut dire que ça doit faire des jours que mes yeux n'ont plus vue la lumière du soleil. Je dois vraiment pas être beau à voir, je sens encore ma peau se déchirer sous les nombreux coups de fouet. Mon sang avait coulé en abondance... suffisamment pour me faire tomber dans les vapes. D'ordinaire, jamais je ne me serais laissé avoir comme ceci. Trop flagrant, bien trop blingbling pour n'être que des simples mendiants. A la première seconde où je les ai vu, leurs têtes auraient pu rouler à mes pieds, la seule place où ces chiens semblent se satisfaire. Alors pourquoi je me trouve enchaîné dans la cale d'un navire pirate vous me direz ? Pourquoi chercher un moyen d'atteindre Kiri alors que ces gentils messieurs se proposaient de m'y emmener gratuitement ? Cela aurait été désobligeant de refuser leur offre. Non... ici j'étais bien, je restais assis à ne rien faire. Mon moment préférait était l'heure pendant laquelle le geôlier prenait son pied à me tabasser. Sans doute cela lui donnait l'impression de m'être supérieur, d'enfin dominer quelqu'un. Je ne pouvais lui en vouloir après tout, hormis se lécher les couilles et chercher son os, il n'avait le droit à rien d'autre. Mais le temps de sa libération approchait, il me tardait de briser ses chaînes et de lui écraser sa trachée, de le regarder à mes pieds implorer la dame noir de l'épargner... Ce spectacle sera bien pathétique. Non, tout était déjà planifié dans ma tête, je pouvais même savoir où se situaient les gardes grâce aux bruits de leurs pas... Ils se pensaient en supériorité ? Il est vrai qu'avec une trentaine de pirates contre un détenu enchaîné... Je leurs accordais ce point. Mais ils avaient commis une erreur que je n'étais pas prêt à leurs pardonner... Poster un seul homme pour me surveiller... Il me prenait pour qui ? Une danseuse en ballerine ? Franchement... Je ne sais pas qui est leur capitaine, mais je ne lui confirait jamais ma vie. Quand à leur chef... C'était bien le seul point manquant de mon plan. Il me désirait vivant pour une raison qui me dépassait. Il n'y avait aucune chance pour que ma réputation ait pu parvenir jusqu'à ses oreilles étant donné que mon identité était à présent secrète, sans compter que mes agissements avaient été jusqu'à présent plus que discret. Non, il ne pouvait s'agir que d'une personne m'ayant connu, quelqu'un qui aurait pu me décrire et surtout qui aurait pu deviner mes déplacements. Il n'y avait pas foule de monde sur cette terre capable de me pister, d'entrer dans ma tête, d'usurper mon identité l'espace d'un instant pour connaître mes intentions. Ils étaient aux nombres de trois... Deux d'entre eux signifiaient mon arrêt de mort et le troisième... le troisième ne pouvait avoir gagné autant de prestige en si peu de temps pour être à la tête d'une confrérie pirate... Qu'importe, je ne comptais pas rester assez longtemps à cette fiesta pour découvrir son identité... Le gong venait de sonner... «Pays de l'eau en vue ! »[Ookami] « Hum... On dirait que c'est l'heure des adieux. » Cet imbécile refusa de m'observer. Non, il semblait vouloir me laisser un petit cadeau avant mon départ. Doucement et avec minutie, il aiguisait son couteau, il ne faudrait surtout pas me louper... Pendu comme un porc par les bras, mes pieds ne touchaient même pas le sol... Mon manque de visibilité m’empêchait de m'emparer de l'ennemie et ces chaînes... Je n'avais d'autre choix... La force n'était pas mon atout majeur, mes muscles étaient saillant, mais n'avait rien de comparable à la plus part des maîtres du taijutsu ou de la médecine. Cela me donnait tout de même un avantage. En plus d'être capable de porter mon poids, ils gardaient une certaine élasticité, chose que les armoires à glace avaient perdu depuis fort longtemps. Pour me débarrasser de ces chaînes, tout mon corps devaient travailler en une parfaite cohésion. Tout d'abord les jambes qui, dans un mouvement de balancier, me donnaient l'espace d'un instant l'élan nécessaire pour faire remonter mon corps et ainsi enrouler les chaînes tout autour. La puissance de mes bras me retenait ensuite un instant, histoire de ne pas perdre les quelques maillons gagnés. Je continuais ainsi, montant centimètre par centimètre à la puissance de mon corps, laissant cet homme à son petit projet de défiguration. J'avais l'impression d'être un yo-yo que l'on faisait remonter et redescendre... Mais j’atteignais mon but, encore quelque centimètre et mon épaule toucherait le bois sec de l'étage supérieur, le reste ce n'était plus que l'histoire d'une retombé brutal. [Geôlier] « Ah... voilà, je pense qu'elle est prête. Dit bonjour à ma bien aim... Quoi ! »Six secondes... C'était le temps qu'il se passa entre la fin de sa phrase et sa mort. Dans ma chute, les maillons s'étaient entrecroisés ce qui fit l'effet d'une cisaille sur l'acier. Le reste, je vous laisse le deviner, mais une chose est sûr, le geôlier en est resté sans voix... Pour la troisième fois de ma vie, je pouvais dire que j'étais libre. Mais dans le cas présent, la liberté avait un arrière goût amer. Tout en me rhabillant, j'observais l'horizon à travers l'une des nombreuses meurtrières du navires. Au loin, dans l'horizon flottaient de nombreuses îles, certaines plus grandes que les autres. A ma connaissance, Kiri était sur la plus grande de toute, probablement celle-ci... Mon dernier coup se voulu sec, après tout, je ne voulais pas perdre mon froc en route. Mais je devais faire vite, je sentais déjà que l'embarcation perdait de la vitesse, d'autres chiens pouvaient arriver d'un instant à l'autre. Non sans difficulté, je parvins à passer à travers cette meurtrières et je me tenais sur la pointe des pieds, le regard descendu pour observer la mer heurter la coque du navire. J'appréhendais déjà cet instant de folie qui me pousserait à faire le grand plongeon... Il n'était pas question de courir jusqu'au large, mes réserves de chakra étaient beaucoup trop faible, mais surtout ma position serait vite repéré... [Ookami] « Je n'aime pas l'eau... »Cette petite inspiration tout droit sortie du cœur m'emporta dans son élan vers le vide. Mon plongeon ne fut remarqué de personne et le bruit camouflé par la phone et la flore. Mon seul regret dans cette fuite fut.. [Ookami] « Putain, elle est froide.... »*** L'eau de mer n'était pas franchement reconnu pour son pouvoir cicatrisant, bien au contraire. C'est un homme en proie à la douleur qui s'échoua sur les récifs d'Uke. Les mains sur ses blessures, l'homme ne pouvait que hurler en voyant son sang se répandre et ses plaies s''agrandir. Bien que non profonde, l'eau de mer et notamment le sel avait le don d'irriter les blessures à vif, ce détail qui avait échappé au jeune homme lui coûtait chère. Tant bien que mal, il réussit à se remettre debout. A présent, il se trouvait sur un territoire inconnue, les plaies de son corps s'étaient rouvertes, mais malgré tout, l'homme ne paniquait pas. Bien que sa vie ne faisait que commencer, il était un ex-shinobi, un homme entraîné pour survivre en milieux hostile. Et bien qu'aucun ennemie ne pointait le bout de son nez, (à sa plus grande chance, les pirates ne semblaient pas avoir encore remarqué son absence.) il jugeait qu'une plaie béante et un pays pas franchement hospitalier suffisaient amplement. Après avoir escaladé les rochers sur lequel l'homme s'était échoué, il se retrouva au milieu d'une plaine désertique ou le vent glacial venait fouetter son corps et le refroidir. Ses membres tremblaient comme des feuilles. Son corps et ses vêtements étaient trempé, l'état d'hypothermie était proche, mais il continuait encore, combattant le froid et cette soudaine sensation de fatigue. Au loin, il pouvait observer sa destination, se dressant de toute sa splendeur, une montagne comme on pourrait en trouver dans le pays de la foudre. Il espérait apercevoir de la haut une trace de vie pour y trouver les remèdes nécessaire à son mal qui continuait à le ronger. Alors que le soleil sommeillait toujours, l'homme continuait son ascension. Il traversa plaine et lac, (auquel il en profita pour rincer vigoureusement sa plaie et y impliquer un bandage fictif à l'aide de tissu déchiré.) sa traversée de l'île dura des heures. Ses jambes lui parurent terriblement lourdes et bien que son problème de saignement était réglé, il tremblait toujours de froid. L'homme commençait à regretter la chaleur du pays du feu... Mais son dur labeur fut finalement récompensé. Se trouvant au pied de la haute montagne, l'homme l'observait en silence, comme s'il prenait conscience de la difficulté qui l'attendait. Cela allait être difficile, très difficile, mais il était convaincu qu'il valait mieux pour lui suer et pleurer à grosse larme pendant cette ascension et avoir une idée de la position de Kiri plutôt que de tourner en rond sur l'île et attendre patiemment la mort ou les pirates arriver. Un dernier soupir et il était lancé.
Dernière édition par Ookami Shiroi le Mer 19 Oct - 22:47, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Mer 19 Oct - 19:46 | |
| L’enthousiasme de Benihime ne se démentait pas. En réalité, elle faisait preuve d’une force déconcertante, rivalisant avec Koshiro. Les deux juunins se livraient une lutte féroce pour ne pas perdre la moindre miette de terrain, bondissant de prise en prise, courant sur les surfaces suffisamment planes pour le permettre et se lançant des provocations entre deux souffles. Ils mettaient un point d’honneur à ne pas utiliser leur chakra (Haya savait que benihime ne se retiendrait pas de tricher si elle sentait la victoire lui échapper). Naikin les suivait du regard mais en maintenant une distance de sécurité par rapport à eux, comme il semblait redouter les évolutions de leur saine compétition. Tout de même, on ne pouvait qu’admirer la puissance athlétique de Benihime, elle s’était considérablement renforcée au cours des derniers mois et ses muscles étaient nettement mieux dessinés que la première fois qu’haya l’avait vue. Néanmoins, sa capacité à tenir le rythme de Koshiro devait surtout être mis sur le compte de son trop plein d’énergie et de son excitation débordante.
Haya ne pouvait pas en dire autant. Elle était bonne dernière avec Ryosen, qui semblait l’attendre patiemment. Il n’aurait pas eu de mal à se hisser au sommet, haya le sentait bien dans sa manière de lui jeter des regards vaguement curieux entre chaque prise. Quoi qu’en pense beni, Ryosen avait encore une grande forme et s’il n’en faisait pas étalage, elle paraissait évidente pour quiconque n’étant pas de trop mauvaise foi. Haya jeta un coup d’œil à sa main droite, rouge vif, et grommela tout bas. Pas suffisamment pour que cela échappe à Ryosen cependant.
Ryosen – Peut-être qu’on pourrait faire une excursion à la montagne, pour l’escalader ? Qu’est-ce que vous en pensez ?
Haya lui lança un regard mauvais. Ryosen semblait imiter toutes les femmes avec le même ton nasillard particulièrement sexiste.
Haya – Tu sais que je peux te rattraper?
Ryosen – Ha oui ? Tu as une hélice sous ta jupe ?
Haya marmonna quelques insanité sur le fait qu’elle la lui mettrait bien au fond de la gorge, sa jupe, si elle en portait une aujourd’hui. Ryosen ricana de son trait d’esprit et poursuivit son ascension sur le même rythme de croisière. Finalement, ils finirent par rattraper les trois autres, qui s’étaient arrêtés dans une sorte de petite excavation naturelle. Benihime laissait pendre ses jambes dans le vide, les joues en feu et le souffle court, mais visiblement ravie de ses performances. Koshiro marquait moins l’effort fourni, les mains sur les hanches et l’air de dire « hé bien, on plante la tente ou quoi? ». Haya leva la tête. Ils n’étaient plus très loin de ce qui ressemblait grandement à un plateau au cœur des roches, car le sommet proprement dit était encore un peu plus haut. Néanmoins, ils s’arrêteraient sans doute au moins dans un premier temps sur ce plateau et laisseraient les deux fous furieux continuer leur ascension jusqu’à ce premier sommet. Haya se pencha au bord et vérifia que les autres monts étaient toujours visibles. Malheureusement oui. Si Beni voulait s’attaquer à celui qui paraissait d’ici le plus élevé, personne ne pourrait l’en empêcher, même si cela les contraignait à rentrer à minuit passé.
Haya sentit des mains fraiches se refermer sur ses bras et faire mine de la projeter dans le vide. Haya sursauta mais ses protestations furent étouffées par les gloussements de Benihime.
Haya – Quelle plaie celle-là…
Ryosen – Je l’ai toujours dit!
Benihime écarta la remarque d’un geste taquin de la main.
Benihime – Je m’appelle haya et je suis toute grognon.
Puis sans attendre de réponse, Benihime reprit sa progression, plaquant ses mains contre la roche et se hissant des deux bras non sans un certain talent. Koshiro la surveilla du coin de l’œil jusqu’à ce qu’elle disparaisse tout à fait et s’étira les bras jusqu’à toucher le toit naturel de l’abri.
Koshiro – J’ai compris ma mission les amis. Je dois battre Benihime pour pas qu’elle nous saoule sur le chemin du retour de ses performances. Je l’accepte.
Naikin – Si tu la fais perdre, elle te saoulera. Après nous avoir fait la gueule à tous.
Koshiro se hissa à son tour, plus rapidement encore que Beni. On entendit sa voix tandis qu’il dévorait la distance qui le séparait de la jeune femme.
Koshiro – Dur d’être un héros !
Sans se presser, les trois retardataires s’activèrent à leur tour. Tout en grimpant, Haya jetait des coups d’œil au-dessus d’elle. Koshiro et Benihime étaient toujours visibles, maintenant relativement proches du plateau qu’elle avait repéré un peu plus tôt. Elle n’aurait su dire lequel était en tête. La jeune femme regarda à ses pieds et s’en voulut immédiatement. Elle n’aura pas pensé qu’ils étaient déjà aussi haut. Plusieurs centaines de mètres, peut-être. En tout cas, c’était l’impression que cela faisait. Depuis quand avaient-ils commencé cette ascension ? Deux, trois heures ? Plus encore ? Haya avait très faim, c’était le seul repère qu’elle avait, et quand elle regardait le soleil cela lui faisait mal à la tête. Alors qu’elle cherchait une bonne prise, elle entendit un grand bruit au-dessus d’elle. Avant qu’elle ne lève seulement la tête, Naikin poussa un juron.
Naikin – Joukaku!
De sa main appliquée contre la paroi, un mur rouge translucide apparut. D’énormes roches détachées s’écrasèrent dessus et rebondirent mollement, chutant de part et d’autre des ninjas. La barrière protectrice se dissipa aussitôt, une pluie de petits cailloux les accueillit. Haya pensa d’abord à une chute accidentelle.
Naikin – Quelle bande de crétins…
Ryosen – Ko a été fou de croire qu’il pouvait gagner.
Tout près du sommet, Koshiro et Benihime se livraient une lutte acharnée. La juunin envoyait de véritables serpents composés d’eau contre son adversaire, qui les évitait de justesse. Néanmoins, la roche céda au-dessus de lui, l’empêchant de se rattraper, et Koshiro chuta de plusieurs mètres avant de s’accrocher à un élément de la paroi. Il frappa de toutes ses forces la roche pour en détacher un gros bout, qu’il projeta contre Benihime. La juunin (qui riait aux éclats, d’après ce que pouvait apercevoir haya, à moins que ce ne soit un cri de douleur figé sur son visage lumineux), le fit exploser en vol par une nouvelle colonne d’eau. Elle se hissa des deux mains sur le plateau, se redressa et leva les bras au ciel, avant de disparaitre de leur champ de vision.
Ryosen – Vous pouvez pas nier qu’elle a du style cette fille.
Haya – On ne songeait même pas à argumenter sur ce terrain là…
Koshiro atteignit à son tour le plateau et s’éloigna d’un pas lent. Quand ils l’atteignirent à leur tour, Koshiro, tout proche, hissa Haya d’une main. Il secouait la tête, sans prêter attention à l’argumentation de Benihime, qui prétendait apparemment ne pas avoir triché et avoir gagné dans les règles. Naikin paraissait à la fois en colère et amusé.
Naikin – Mais qu’est-ce que tu as dans la tête ?
Ryosen – Un estomac. Elle en a un autre dans chaque sein. Ce qui lui fait quatre estomacs. C’est pour ça qu’elle va vous piquer vos déjeuners.
Benihime fit semblant de prendre l’air penaud en jouant à l’aide du bout de son pied avec un petit caillou.
Benihime – Je n’ai pas triché, c’était pas moi! Un dragon s’est dirigé vers Ko.
Koshiro – Trois fois de suite.
Benihime – Oui, j’ai tout vu! Je ne sais pas qui a fait le coup, tiens…
Benihime se tourna vers haya, les sourcils froncés.
Benihime – Qui donc est une mauvaise joueuse et sait manier le suiton… hmm…
Haya se frotta le menton à son tour, songeuse.
Haya – Ca me dit quelque chose. Je crois que ça commence par Beni, et que ça finit par hime.
Benihime – Hé bien ce n’est pas très gentil de ça part, tu le lui diras j’espère. En tout cas…
Benihime leva les deux bras au dessus de sa tête en bondissant.
Benihime – J’ai gagné !
Koshiro – A la loyal en plus.
Benihime lui adressa un sourire sincèrement radieux.
Benihime – Oui, t’as vu?
La flamme jaune s’éloigna et s’attacha à se trouver un petit coin tranquille pour déjeuner et préparer la suite de leur excursion. Haya s’imaginait vaguement passer le reste de l’après-midi sur ce sympathique petit plateau à la teinte rougeâtre. Elle n’avait aucune idée de la matière que c’était, peut être du grès ou quelque chose comme cela. Ils s’installèrent à l’ombre d’un pic dévoré par des pluies millénaires et déjeunèrent sans se presser. Benihime n’eut pas besoin de leur réquisitionner leurs repas, étant donné qu’elle avait pris les devants en se préparant pas moins de cinq plats différents, tous plus parfumés et ambitieux les uns que les autres. Regarder Benihime manger était l’un des petits plaisirs personnels d’haya, elle faisait tout simplement plaisir à voir.
Ryosen – Tu es sure que tu auras assez de la journée pour dépenser tout ça?
Benihime – T’inquiète Ryochen, che resterais fidèles à tes fantachmes.
Ryosen – Mes fantachmes ? Connais pas. Tu nous présenteras?
Benihime ne releva pas, trop occupée à déglutir. Koshiro et Naikin s’étaient levés depuis un petit moment et se promenaient sur le plateau, les mains dans les poches. Haya pensa que c’était leurs premières vacances à proprement parler depuis longtemps, la seule soirée qui sortait un peu de l’ordinaire qu’ils s’étaient ménagés, c’était une sortie à cette boîte de taki il y avait de cela trois semaines. Haya adorait quand ils y allaient, mais dernièrement ils n’avaient pas eu le loisir de trop s’y essayer. Voir Benihime danser était un autre des plaisirs d’haya.
Ryosen et Haya laissèrent à leur tour Benihime à son moment intime avec ses boulettes de riz. Ils firent le tour du plateau tranquillement, ryosen marchant tout près du bord, quand brusquement il s’arrêta, fixant quelque chose en contrebas, les sourcils froncés. Haya l’imita, sans parvenir à voir quoi que ce soit d’intéressant dans un premier temps, avant que son œil ne capte un mouvement, puis un autre. Quelqu’un grimpait. Haya se demanda pourquoi il n’avait pas pris le chemin de terre. Elle ne s’imaginait pas gravir une montagne à mains nues, même en utilisant ses compétences de ninjas… en fait, elle se serait téléportée, cela faisait moins suer.
Ryosen – On a de la compagnie.
Haya – Tu penses que c’est un hostile?
Ryosen – Impossible à savoir d’ici.
Il se tourna et fit un signe de main à Naikin. Ce dernier les rejoignit, Koshiro à ses côtés. Les deux hommes jetèrent un coup d’œil à leur tour dans le vide. Le personnage était plus proche maintenant, il devait avoir largement dépassé l’endroit de la petite excavation où la flamme jaune s’était arrêté un instant. Il serait là dans une dizaine de minutes, si c’était bien sa route (en même temps, haya ne voyait pas où il pourrait aller d’autre, à moins qu’il ne contourne la montagne à même la roche… ce qui n’avait aucun sens). Benihime finit par les rejoindre à son tour, une boulette de riz à la main. Elle avait calé apparemment. L’homme (haya en était maintenant certaine) grimpait à belle alllure. Il devait être relativement athlétique, ce qui n’était pas beaucoup plus rassurant. En même temps, difficile d’imaginer qu’un tueur quelconque s’amuse à gravir la montagne pour venir les débusquer, il devait bien s’imaginer qu’ils finiraient par descendre (un peu fatigués, de surcroit). Non, ce devait être une espèce d’alpiniste qui venait tâter de la montagne, ou bien… haya haussa intérieurement les épaules. Peu importait qui s’était.
L’homme avait dû les remarquer maintenant. Il n’était définitivement plus très loin, peut-être était-il même à portée de voix. Naikin paraissait toujours circonspect.
Naikin – Il a l’air blessé. Ne nous approchons pas de lui.
Benihime – On attend quelqu’un?
Ryosen – Non.
Benihime sourit de toutes ses dents.
Benihime – BOULETTE DE RIZ!
Elle jeta de toutes ses forces sa boulette de riz en direction de l’inconnu, sous l’œil médusé du reste de la flamme jaune. Le projectile s’écrasa contre la paroi avant d’atteindre sa cible. Haya éclata de rire.
Benihime – Raté. |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Ven 21 Oct - 22:33 | |
| Les débuts de l’ascension furent assez prometteur. L'homme semblait coller au mur, ses bras agrippant toujours la bonne prise, ses jambes fermes et puissantes qui le portaient avec aisance, oui, l'homme semblait maîtrise la terre-mère. Cette première d'escalade fut tout bonnement parfaite. Ne souffrant d'aucun mal (en effet le vent avait cessé de fouetter sa peau, probablement trop occupé à caresser ce gros caillou.) et possédant des doigts au cuir robuste dû à ses heures, non plutôt des journées entières d’entraînement au différente type de lame, le loup des plaines se transformait l'espace d'un instant en chasseur des montagnes. Mais la proie ici était différente, il ne s'agissait pas de gibier, d'oseille ou d'attentat, mais bel et bien d'une culture. La culture... c'était cette chose que l'on transmettait de père en fils, de mère en fille. C'était cette façon de vivre, de s'habiller, de combattre. En quelque sorte, les gens de se pays étaient fort et fier car leurs ancêtres l'étaient eux mêmes. Mais dans toute société, il existait des exceptions.
Dans son peuple, sa famille, sa secte, Yûdai était cette exception. Il représentait cette graine impure de la société, cette chose que l'on souhaite bannir, oublier à tout jamais. Mais dans son monde, on ne se débarrassait pas des gens comme ceci. On ne leur demandait pas gentiment de quitter la vie du village à tout jamais. La mort, qui était réservé aux membres les plus digne de la famille n'était pas la solution, en effet, ce serait blasphémer la dame noir que de leur expédier pareil pourriture, c'était le meilleur moyen pour les Sorahiko de s'attirer ses foudres. Non, ils préféraient des méthodes bien plus atroce. Généralement, il emmurait vivant les gêneurs dans les catacombes de la famille, ce qui entraînait bien évidement la mort du sujet, mais du moment que le coup de grâce n'ai été porté par l'un des leurs, ils s'en moquaient.
Mais l'heure n'était pas aux leçons d'histoires. Son pied glissa, des graviers déboulèrent pour finalement entamer une longue chute qui durerait sans doute de longues secondes. L'homme teint bon grâce à la puissance de ses bras, son corps pendait dans le vide, son pied tâtait le mur, cherchant une prise suffisamment résistante pour lui permettre un nouveau départ. L’ascension devenait difficile au fur et à mesure que l'homme gagnait en altitude. Les prises se faisaient de plus en plus rare notamment du à la paroi lisse qu'affichait par endroit la haute montagne. De surplus, la fatigue se lisait aisément sur son visage. Son corps était en charpie et le bandage s'était envolé depuis bien longtemps laissant ainsi ses blessures prendre l'air. Son avancé se faisait à présent bien plus calmement, l'homme prenait le temps d'observer les prises, d'être certain de ne pas avoir de mauvaise surprise et cela lui réussit plutôt bien.
Il escaladait à présent sur un rythme continue, lente, mais continue. Ainsi, entre chaque mouvement, il avait le temps de reprendre son souffle, comme dans tous sports, le souffle était primordial pour maintenir une performance. Les heures passèrent tranquillement, le soleil montait de plus en plus dans le ciel chauffant ainsi les parois de la montagne. Yûdai frémit quelque peu lorsque le soleil caressa sa nuque. Avec le temps et l’exercice, son corps s'était réchauffé, il ne souffrait plus du froid, mais cela ne voulait pas non plus dire qu'il avait chaud. Alors qu'il là, occupé de profiter de chaque rayon de soleil tel un lézard, il entendit un bruit, comme un hurlement qu'il eut du mal à comprendre sur le coup.
Benihime – BOULETTE DE RIZ!
Un projectile s'écrasa contre la paroi un mètre au dessus de l'homme. Après une rapide analyse, il s'avérait que des grains de riz étaient bien collé contre la roche. Mais qui pouvait être assez con pour balancer de la bouffe ? En levant la tête, l'homme fut légèrement surprit d'apercevoir un groupe de personne. D'un côté, il fut rassuré de trouver enfin de la vie, jusqu'à présent, il n'avait pu qu'observer des habitations isolés sur les rives des lacs. Mais que venait donc fabriquer ce groupe ? Une expédition ? C'était probable, mais l'homme restait tout de même sur ses gardes. Il avait au moins cette assurance que le groupe ne souhaitait pas sa mort.... pour le moment. Alors il continuait son ascension, un peu plus prudemment qu'auparavant, son regard était braqué vers le haut, ne quittant pas des yeux ces ombres. Ses oreilles pouvaient entendre brièvement le son de leur voix, il entendait surtout quelqu'un rire, un rire aiguë, sans doute une femme. Comment devait-il le prendre ? Un avertissement ? Un jeu ? La réaction de ces gens lui était étrangère, qui avait-il de drôle dans tout cela ? Instinctivement, l'homme chercha à dégainer, mais hormis un manche vide de lame, il n'avait rien d'autre pour ce défendre. La création de son œuvre était loin d'être terminé. Bien qu'il possédait un certain talent pour façonner les métaux, on ne pouvait créer une arme en seulement une nuit, cela demandait beaucoup de travail et surtout une passion pour les armes digne des anciens samouraïs.
Il remit la poignée à sa place et entreprit les derniers mètres. Méfiant, l'homme préféra laisser un espace entre les individus et lui même. Ses yeux pourpres n'avaient cependant pas loupé une miette de chacun de leurs mouvements, sans parler de leur morphologie si différente les unes des autres. Ils étaient au nombre de cinq. Trois hommes et deux femmes. La moyenne d'age ne devait pas être bien éloigné de la vingtaine, certains visages étaient lourds, méfiants et d'autres curieux. Étrangement, Yûdai avait la sensation d'être tombé sur quelque chose d'important, quelque chose qui pouvait bien le mener au sommet ou le faire chuter, mais c'était bien seul que l'homme arrivait enfin au sommet.
On pouvait l'avouer, la vue qui s'offrait au jeune homme méritait bien tous ses efforts. A quelle hauteur était-il ? Cinq-cent mètres ? Six-cent ? Peut-être plus ? Quoi qui l'en soit, il pouvait observer sans mal ce qui devait être Kiri no Kuni, il en profita pour observer le chemin qu'il avait emprunté et les hameau que l'obscurité lui avait masqué. Mais très vite son intention se porta sur le groupe qui le dévisageait. Il y avait cette blonde aux yeux bleus, le genre de fille que les mecs devaient facilement repérer. Elle avait l'air joueuse et levait ses bras en l'air en criant « Champion du monde ». Sur le coup, Yûdai ne la captait pas du tout, après tout, il ne connaissait rien au femme. Sans trop s'attarder sur le sujet, il préféra passer sur ce qui devait être le chef du groupe. D'une taille normal, brun au regard ténébreux, il était à l'antipode du physique de Yûdai. Il y avait aussi ce type, en comparaison de lui, le loup blanc paraissait ridiculement petit, mais la taille ne faisait pas tout heureusement. Hors-mi cela, l'homme possédait des cheveux mi-longs qui lui arrivaient aux épaules et le teint de la peau cuivrée, voir tannée. Le troisième larron semblait être totalement indifférent à l'arrivée du jeune homme, pire encore il semblait faire comme ci celui-ci n'était pas présent. De tous, c'était l'homme qui ressemblait le plus à Yûdai physiquement. Des cheveux blancs, des yeux marrons... Il n'y avait que ses goûts vestimentaires que l'homme jugeait grotesque, pourquoi une cravate blanche ? Et enfin, la petite dernière. Yûdai du détourner légèrement le visage pour pouvoir l'apercevoir derrière le chef d'équipe. Une rouquine, sans doute le même âge que l'homme, son regard d'ambre n'avait pas échappé au jeune homme. Elle était concentré sur son fourreau, probablement méfiante. Toute cette jolie troupe se tenait autour de la rouquine dans une position défensive. Tous ces visages étaient à présent gravé dans la mémoire de l'homme, mais il sourit lorsqu'il aperçu le bandeau marqué des signes du pays de l'eau. Un seul d'entre eux montrer ses couleurs, mais il ne faisait aucun doute que les trois autres en faisaient partie également. Et la rouquine ? Là est la question...
Bien qu'il était particulièrement heureux de rencontrer du monde, de surplus des shinobi de Kiri, il gardait en lui cette petite appréhension, il était sur leur territoire et semblait de surcroît les déranger. La blondasse semblait plus sociable que les autres, autant en profiter.
[Ookami]"Cela aura été difficile, des boulettes de riz tombaient du ciel et je dois bien avouer que je meurs de faim."
Il semblait amusé, et ce n'était pas les tronches de constipés qu'affichaient les hommes qui l'aidé dans cette petite comédie. Ils n'étaient pas ici pour s'amuser. Kiri était peuplé de gens comme cela ? Ou alors ils étaient l'exception à la règle ? Yûdai observa les deux filles s'échanger quelque mot avant de s'adresser au chef du groupe.
[Ookami]"Je n'ai pas vu âme qui vivent depuis que j'ai échoué sur cette île, et voila que je tombe sur un groupe au sommet d'une montagne... Je me nomme Ookami Shiroi. Pourrais-je savoir à qui je m'adresse?"
Naikin - On n'échoue pas par hasard sur Uke... nous sommes la flamme jaune de kiri. Nos noms, si tu les ignores, ne t'apprendraient pas grand chose d'autre sur nous.
[Ookami] « La flamme jaune tu dis ? Tu dois être Naikin... Tu devrais être intéressé par mon histoire alors... Comme je viens de te le dire, j'ai échoué sur cette île. Je me suis échappé d'un navire pirate qui faisait route vers le sud-est à partir des côte ouest de... Uke. Je pense que ses blessures peuvent témoigner de mes paroles. » |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Lun 24 Oct - 21:43 | |
| Naikin grimaça en entendant l’étranger prononcer son nom. Il n’aimait pas qu’on le reconnaisse, il estimait que c’était aux antipodes de l’objectif que c’étaient fixés les ninjas, que ce soit sur leur discrétion ou la dissimulation de leurs informations. C’était un sujet qui revenait souvent dans leurs conversations, les évolutions de la société ninja, mais malheureusement l’heure ne semblait plus être aux discussions oisives. Haya observait l’homme posément. Il était dans un piètre état bien qu’il n’en laissa rien paraître, mais cela devait faire quelques temps qu’il n’avait plus dormis dans un vrai lit. Il arborait une assez large blessure à la poitrine, mais pas récente. Un mercenaire peut être ? Curieuse destination pour qui que ce soit. Haya ne voulait pas céder à la paranoïa, mais Satoshi l’avait mise en garde : Nagata passerait à l’action si elle ne prenait pas elle-même l’initiative. Néanmoins, la jeune femme avait peine à croire que c’était là la réponse que Nagata avait pris autant de temps à formuler : un mercenaire dépenaillé qui tombe nez à nez avec l’équipe qu’il était censé prendre en chasse.
Non, c’était une hypothèse à écarter résolument et probablement que la flamme jaune avait suivi le même raisonnement. A moins que cet homme ne soit qu’un membre d’une plus grande équipe, son attitude relèverait du plus absolu amateurisme, certainement pas au niveau de la flamme jaune. Impossible que Nagata n’ait pas eu les ressources de proposer une réponse plus adéquate au prédateur qui le poursuivait. Ryosen, ignorait superbement l’étranger (une autre attitude de sa part aurait grandement étonnée Haya, il aurait fallu que l’étranger ait de jolies jambes et des seins lourds pour éveiller un début de commencement d’intérêt… ou qu’il représente au moins un bon exercice), peut être était-il occupé à vérifier que l’homme venait seul.
Un étranger alors… haya observait le fourreau qu’il portait dans son dos. Il fallait bien se défendre…
Benihime se pencha à l’oreille d’haya.
Benihime – Il a faim, c’est grave!
Haya – Partage ton repas avec lui.
Benihime la regarda sans comprendre.
Benihime – Tu as raison, achevons ce parasite et laissons son cadavre aux corneilles!
Haya esquissa un début de sourire.
Son nom la laissait songeuse. Ookami Shiroi… ? Haya ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil dubitatif à Benihime, qui se tenait à ses côtés, tout sourire. Cela ressemblait définitivement plus à un pseudonyme qu’à un véritable nom, mais après tout, certains parents avaient peut-être un humour particulier. Naikin ne semblait pas avoir totalement écarté la possibilité que cet Ookami puisse représenter une menace (il n’écartait jamais cette possibilité). Il ne releva pas son nom et, comme on aurait pu l’imaginer de sa part, ne donna pas le sien en retour. Néanmoins, sa réputation semblait l’avoir précédé cette fois ci. Un étranger bien informé. Naikin était célèbre, du moins, la flamme jaune l’était et il était toujours important de savoir qui la composait. Haya aurait été curieuse de savoir s’il remettait toute l’équipe. Elle, c’était très improbable (si c’était le cas, il était définitivement envoyé par Nagata).
Les informations du dénommé Ookami en revanche firent redresser l’oreille à Haya. Des pirates… Satoshi lui en avait parlé aussi. Il avait dit que des pirates se rassemblaient aux alentours du pays et qu’ils devaient le faire avec une bonne raison derrière la tête. Si Haya ne savait pas que son ennemi se trouvait à yukan, la piste des pirates aurait été intéressante à suivre. Néanmoins la question restait jusqu’à aujourd’hui sans réponse : est ce que Nagata était parvenu à acheter la fidélité des pirates de moya ?
Naikin – Des pirates si près des côtes ?
Naikin paraissait dubitatif. Haya le connaissait toutefois trop bien pour l’imaginer se contenter de refuser cela en bloc et de passer à autres choses. Elle lui avait répété ce que lui avait dit Satoshi et elle devinait les mêmes mécanismes s’activaient dans son cerveau.
Benihime – Ca fait longtemps qu’on n’a pas tué de pirates. Mais c’est trop facile de faire s’écraser leurs bateaux…
Naikin – Les pirates évitent le bord sud-ouest d’uke, à cause de la proximité de kiri. S’il y a des pirates, c’est qu’ils ont un objectif.
Ryosen – Piller, violer, brûler. Ce sont à peu près les seuls objectifs des pirates. Et s’ils le font là où le bras de kiri peut les atteindre, ils seront dévastés. Improbable. Ce… jeune grimpeur… doit avoir un différend personnel avec ces pirates. Pas notre problème.
Ryosen intervenait pour la première fois, sur son habituel ton précis et dégagé. Il continuait de faire face au vide, comme s’ils attendaient un nouvel arrivant sous peu.
Benihime – Ho ça va Ryoryo, on peut bien faire des extras de temps en temps, c’est pas comme si ça nous prenait trois jours.
Ryosen – Pour autant qu’on peut en juger, ces pirates avaient peut-être d’excellentes raisons de conserver le grimpeur dans leurs cales dégueulasses.
Il ne poursuivit pas sa pensée. Haya voyait où il voulait en venir. Ce n’était pas parce que cet individu était un ennemi des pirates (peut être même que de certains pirates) qu’il était pour autant leur allié, ou même un agent fiable quelconque. Mais ce n’était pas une raison pour rejeter une source potentielle d’informations, bien que les pirates ne soient pas ce qui préoccupait le plus Haya. Satoshi avait dit qu’il s’occuperait de kiri. Cela concernait également une éventuelle attaque pirate, si ces derniers se sentaient pousser des ailes. Haya se souvenait très vivement de sa dernière rencontre avec des gens de cette espèce, cela avait coûté la vie à beaucoup d’innocents qui n’avaient rien demandé. Mais déjà à cette époque, ce n’était pas tellement son problème.
Haya – Qui était le capitaine du navire ? Est-ce qu’il avait un cap précis ?
Ookami - Enchaîné comme un porc au fond d'une cale, il m'a été difficile de faire connaissance avec ce cher monsieur. Tout ce que je sais, c'est qu'un homme me cherchait, moi précisément et que le navire se dirigeait vers les îles du sud.
Ryosen jeta un coup d’œil à haya et haussa les épaules, comme si Haya s’était intéressée à une plante morte qui n’avait pas grand espoir de reverdir un jour mais que, parce qu’il l’aimait bien, il lui laissait cette étrange lubie. Les îles du sud... parlait-il des îles du pays de l'eau? Il n'y avait rien de particulier au sud. Ohashi, Tohoku et Kaisou. Yukan était à l'ouest. Haya conserva cependant la donnée dans sa tête. Elle remonterait l'information jusqu'à Satoshi, peut être qu'il enverra quelqu'un sur place voir si un attroupement de navires était présent. Si des pirates avaient bel et bien rejoints Nagata dans son entreprise folle, il serait intéressant d'exterminer cet avantage avant même qu'il ne soit déployé. Dans le cas où ces pirates n'avaient rien à voir avec Nagata... la piraterie avait été déclarée illégale depuis l’avènement de Kiri, seul susceptible d'assurer la sécurité militaire du pays de l'eau. Leur disparition était dans le cours des choses et il ne fallait pas qu'ils prennent trop d'assurance. L'attaque des greniers de yagi restaient quelque part en travers de la gorge d'haya.
Il restait une question à éclaircir cependant. Haya jeta un coup d'oeil à la montagne en contrebas, qui se perdait au pied de la petite forêt qu'ils avaient traversé pour arriver jusqu'ici. Elle reporta son attention sur l'étranger.
Haya – Pourquoi avoir grimpé jusqu'ici alors que la route commerciale est juste à côté? Ce n'est pas commun. |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Mar 25 Oct - 1:44 | |
| Naikin – Des pirates si près des côtes ?
Il est vrai que cette vérité avait un arrière goût mensonger. Arborer le fameux pavillon noir si prêt des côtes d'une île défendu par l'une des grandes puissances de ce monde relevait presque du suicide. Mais les faits étaient là. Prétendre que les paroles de l'homme étaient un ramassis de mensonge serait mal venu. Quel sens aurait alors ces blessures ? Yûdai leur paraissaient-ils fou ? Au vue des réactions des différents protagonistes, il y avait un peu de cela. Dans tous les cas, il n'était pas prit au sérieux. Après tout, à quoi devait-il s'attendre ? Il était en face de la flamme jaune, l'équipe la plus célèbre de tout Kiri au point même que ce nom n'avait pu échapper aux oreilles insensible des Sorahiko. La chasse aux pirates ne devait plus faire partie de leur objectif, ils avaient sans doute dépassé ce stade, de plus, qui se lancerait à la poursuite d'un groupe inconnue sans en prévenir ses chefs ? Non, Yûdai n'avait aucune chance de découvrir qui le traquait, mais était-ce réellement sa priorité ? Il était soulagé d'être tombé sur eux, bien qu'ils ne le savaient pas, ils lui offraient une protection car seul, il était vulnérable.
Débuta alors une conversation entre les membres de cette équipe. Chacun semblait posséder son avis et le faisait partager aux autres. Celui qui fut le plus franc et à la fois le plus con était ce type qui ne daignait offrir l'un de ses regards aux jeunes louveteau. Ce n'était pas « leur problème » ? Cela devenait de plus en plus confus dans la tête du jeune homme. Depuis quand les villages caché n'étaient pas dans l'obligation de protéger les terres de leur contré ? Le fait que des navires pirates naviguaient prêt des côtes de cette archipel ne devait pas être nouveau, mais de la à dire que Kiri ne s'en préocupait pas... Il y avait une sacrée différence. Yûdai prit alors la décision de ne pas faire attention à ce que disait cette homme qui devait être le pessimiste de cette équipe.
Benihime – Ho ça va Ryoryo, on peut bien faire des extras de temps en temps, c’est pas comme si ça nous prenait trois jours.
Cette blonde commençait de plus en plus à plaire au jeune homme, sans doute parce qu'elle était la seule personne ici présente à ne pas le soupçonner ou à le rabaisser sans cesse. Ce bonheur de courte durée fut remplacé par une nouvelle monté de révolte lorsque l'abruti répliqua une seconde fois. Le loup blanc le savait, il n'avait pas une tête de gars honnête. Fier, arrogant, on lui avait reproché par mal de chose, mais le mensonge ne faisait pas partie de ses habitudes. Seul sa survie compté, cela lui avait forcé la main et poussé à changer d'identité. Mais ici, sa vie était en jeu. Il se savait faible et sans arme, il était sans défense. Mentir ici ne lui saurait d'aucune utilité, la flamme jaune pouvait le biser d'une seule main et l'abandonner à son sort.
Yûdai leva la tête et observa le ciel un instant, sceptique. Il ne savait comment prouver ses dires à se groupe de shinobi surentraînée. Sans doute l'apparition d'un groupe de pirate les aiderait à le croire, mais il ne fallait pas compter sur la chance. Ils se trouvaient à des lieux d'où l'homme s'était échoué. Repartir à présent sur ses traces leur prendrait le restant de la journée, il doutait que la flamme jaune était prête à cela. Après tout, il n'était qu'un étranger échoué sur cette île. Le pays de l'eau n'avait aucune obligation envers lui et tout ce que l'homme possédait était sur son dos, un étui rempli d'une simple poignée...
Et pourtant, on continuait à se questionner sur mon cas. C'était au tour de la rouquine, elle qui s'était montré si discrète jusqu'à présent. Qu'avait tel avoir dedans ? Au dernière nouvelle, la flamme jaune était constitué de quatre membres ce qui étaient déjà un record pour cette équipe. Un cinquième lui paraissait tout simplement impossible. Une connaissance peut-être ? Mais ses questions lui confirmèrent quelque chose, cette femme était bel et bien une kunoichi. Yûdai répondit avec franchise, si elle lui aurait demandé, il leur aurait même décrit son évasion de bout à bout. Chacun s'intéressa à mes réponses à sa façon. La blondasse conservait inlassablement son sourire, le grincheux resta de marbre tout en jetant un regard contrarié à la rousse, comme ci il lui en voulait de lui faire perdre son temps.
Haya – Pourquoi avoir grimpé jusqu'ici alors que la route commerciale est juste à côté? Ce n'est pas commun.
Cette question eut l'effet d’étonner le voyageur. Il ne voyait pas en quoi cette question était si importante. La flamme jaune cachait-elle quelque chose ? Yûdai avait l'étrange sentiment qu'il valait mieux répondre franchement sans trop jouer les malins. L'équipe semblait sur les crans et tout ce déballage de question ne lui disait rien qu'y vaille.
Ookami – Je ne connais pas ce pays, lorsque j'ai échoué sur la plage à l'ouest d'ici, j'ai cherché un point en hauteur pour me repérer. Cette montagne était la plus proche, je me suis donc rendu par ici. Je n'ai vu aucune route commerciale, l'obscurité était importante ce matin, ou alors ce sont mes yeux qui n'y sont pas habitué, je ne pensais d'ailleurs pas trouver une route sur une telle montagne...
Il est vrai que dans le pays de la foudre, les routes coupaient rarement par les montagnes, beaucoup trop haute et escarpé. Les routes les contournaient tout simplement, cela était un gagne temps et une sacrée économie pour le pays.
Ookami – Écoutez... Il y a un homme qui me cherche. Un homme suffisamment puissant pour posséder une flotte de piraterie. Je ne sais pas pourquoi il me veut, mais à cette heure-ci, les pirates qui me retenaient prisonnier ont du s'apercevoir de mon évasion. Si je représente réellement un quelconque intérêt pour eux, ils auront sans doute envoyé un groupe me rechercher. Ils me savent blessé, de plus j'ai perdu du sang sur la route, si ils sont un minimum futé, ils devraient être capable de me retrouver. Votre ami l'a dit, les pirates ne font que piller, violer et brûler. Alors que feront-ils lorsqu'ils croiseront les hameaux que j'ai moi même croisé ? Si vous ne me croyez pas, allez donc vérifier. Cette hypothèse d'être responsable de catastrophe n'enchantait guère le jeune homme. Il ignorait pourquoi ces types le recherchait, à sa connaissance, les Sorahiko ne possédaient pas de lien à l'extérieur du village et pourtant quelqu'un voulait sa peau... Il avait l'impression que quelqu'un jouait avec lui, mais à présent il se tenait droit devant la flamme jaune, cette équipe mythique de Kiri. Il leur avouait avoir sans doute mit des vies en danger... Que pouvait-il bien y faire ? Il ne possédait encore la puissance adéquate pour sauver des vies, il luttait déjà difficilement pour sa survie. |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Mer 26 Oct - 20:23 | |
| Naikin – On n’est pas dans le pays du thé ici. Les côtes sont militarisées. Si tes pirates débarquent, kiri sera prévenu et crois moi, ce sera la dernière chose qu’ils feront.
Naikin semblait avoir déduit que ce que l’étranger avait à leur dire ne représentait plus un intérêt immédiat. Haya n’était pas loin de partager son avis tranché. Ce n’était pas l’heure d’aller s’occuper des pirates, pour la simple et bonne raison que s’ils entreprenaient la moindre action si près de kiri, ils seraient repérés et exterminés avant d’avoir pu réellement faire quelque chose. C’était peut-être là le seul intérêt pour les petits villages qui environnaient kiri, que de profiter de cette relative immunité. Pour le reste, ce devait être plus pénible qu’autre chose, étant donné qu’un village caché demeurait une cible prioritaire en cas de conflit (et les villages alentours, des dommages collatéraux ou volontaires, selon le côté qu’on regardait). Pour l’heure, cet homme était en sécurité. Sa vie lui appartenait, elle n’était ni la propriété de kiri (il n’avait pas encore vendu son âme au démon), ni celle de la flamme jaune. A lui de décider ce qu’il en fera, y compris se rapprocher des pirates.
Néanmoins, Haya avait peine à croire que ce grand gaillard n’était pas capable d’assurer sa survie. Ces blessures n’étaient pas non plus totalement anodine, elles demandaient autre chose que de la volonté pour y survivre. Il avait probablement été maltraité dans les cales de ce bateau, si son histoire était vrai (Haya n’avait pas de réelles raisons d’estimer que non). Pourtant il était parvenu à se traîner jusqu’ici, à une allure soutenue d’après ses dires et son état général. Cela non plus n’était pas anodin. Mais peu importait ses activités. Ryosen avait raison sur ce point, cela ne semblait pas être leur problème. L’heure des pirates viendrait, s’ils bougeaient une oreille. Satoshi estimait possible qu’ils mènent des opérations dans les eaux du pays de l’eau, qu’ils se rassemblent pour une attaque coordonnée avec celle de Nagata. S’ils choisissaient kiri comme cible, ils ne seraient pas déçus de leur voyage. Les pirates ne représentaient plus un danger depuis que kiri était sorti de terre pour s’imposer sur uke.
Pourtant Haya n’oubliait pas facilement la mission à yagi. Il y avait les pirates, plusieurs navires, mais ils n’avaient pas représentés une force de résistance élevée. Haya avait fracassé leurs navires aisément et le reste de leur équipe s’en était bien tirée. Mais leurs leaders, les ninjas, eux avaient été une toute autre affaire. Si Nagata choisissait certains de ses tueurs pour mener l’attaque des pirates, le danger était réel. La jeune femme consulta du regard Naikin mais ce dernier, pressentant peut-être ce que pensait haya, secoua lentement la tête. Il avait raison. Il fallait rester concentrer sur yukan. Ils étaient déjà peu nombreux et avec peu de ressources. Il ne leur revenait pas d’être partout à la fois. Satoshi s’occupait de kiri, c’est ce qu’il avait dit et il fallait définitivement lui faire confiance là-dessus.
Ryosen dévisageait Ookami à présent. Haya sourit. Quand elle ignorait encore tout de la flamme jaune, c’était, avec Benihime, la personne qu’elle méprisait le plus. Il était doué pour agacer, comme le moustique. Mais plus personne à kiri ne rentrait dans son jeu. Car tout le monde savait que Ryosen n’était pas un moustique comme les autres et qu’il ne piquait jamais qu’une fois. Les étrangers restaient un loisir stimulant. Parfois ils s’énervaient. Parfois ils lui autorisaient un peu de sport (Benihime lui dirait que ça lui ferait du bien). Mais Ryosen était avant tout un calculateur. Il semblait avoir déterminé que les compétences de l’étranger n’était pas à sa hauteur et qu’il était un gêneur. C’était ainsi que fonctionnait la flamme jaune. Tout le monde espérait profiter d’un peu de sa force. De lui quémander un service. Tout le monde pensait qu’elle pouvait régler une situation complexe en quelques secondes et souvent, ils avaient raison. Mais la flamme jaune avait son propre agenda et elle ne répondait qu’au mizukage, et aux gens qui avaient gagné son respect.
Certainement pas à un rôdeur de montagne sorti de nulle part qui, comme les autres, ne voulait qu’emprunter quelques minutes de leur temps. Un temps définitivement précieux quand la flamme jaune se préparait à bouleverser l’équilibre du pays de l’eau dans son ensemble en prenant d’assaut une île malgré tout protégée par les décrets séculaires des daimyos. Les pirates occupaient une place très éloignée de leurs préoccupations, pour l’instant, du moins, comme le dirait Naikin.
Haya s’en rappelait très vivement. Quand elle était allée voir la flamme jaune, avec dans l’intention de profiter de leur puissance pour augmenter la sienne, elle avait été très, très mal reçue. Ils l’avaient laissée pour morte et elle s’était réveillée à l’hopital. On lui avait répété : ne t’approche pas de la flamme jaune, ils ne sont pas comme nous. Ce sont des salauds, ils te feront du mal. Mais Haya n’était pas une victime, Haya n’était pas fragile. Elle avait poursuivi, encore et encore, et chacune de ses rencontres avec la flamme jaune lui apprenait de nouvelles choses. Et progressivement, ils l’avaient adoptée. Ils savaient pour son hérédité, sur son père, ils connaissaient tout de ses buts et partageaient cette volonté. Approcher la flamme jaune n’était pas facile, car elle pensait toujours à sa propre préservation et jusqu’à preuve du connaître, tout élément étranger la perturbait.
Ryosen – Tu crois vraiment qu’ils viendraient te chercher si près de kiri ? Les pirates craignent le village. Nous les avons pratiquement décimés par le passé. S’ils doivent venir, ce ne sera pas avec un seul équipage dépenaillé. Quelle naïveté déconcertante…
Ryosen était d’humeur joueuse aujourd’hui. Benihime l’observait en souriant largement. Elle avait toujours apprécié les provocations de Ryosen, en partie parce qu’il lui avait fallu des mois pour s’y habituer et pour les dépasser. Elle savait que généralement, elle procurait quelques secondes de détente pour tout le monde (sauf pour la personne qui perdait son sang froid ou qui répondait de manière incorrecte, Ryosen avait une conception précise et nette du respect). Haya ne dit rien. Un jour, alors que Ryosen chauffait doucement mais surement un juunin de plusieurs années son aîné (trop expérimenté pour se laisser avoir, toutefois) et que cela mettait Haya un peu mal à l’aise, Benihime l’avait attrapée par le bras et lui avait murmuré à l’oreille de ne surtout rien dire. Elle lui avait expliqué que les garçons n’aimaient pas beaucoup devoir leur sécurité à une femme, et que ce juunin n’aurait eu que du mépris pour elle… et que Ryosen lui en voudrait un peu d’avoir gâché une potentielle bonne occasion de se dégourdir les doigts. C’était surtout ça qui avait fait penché Haya.
Naikin – Ryo a raison. C’est un problème personnel que tu exposes. Gagne en force et occupe-toi de tes ennemis. Ou achète la puissance des autres. Pour l’heure tu as échappé à tes poursuivants et ils ne viendront pas te chercher ici. Nous ne ferons rien d’autre en ce qui nous concerne. Pour l’instant.
Haya – Kiri finira par devoir s’occuper des pirates. Ne nous crois pas sans cœur, mais les pirates seront inoffensifs. S’ils devaient attaquer, ce serait avec une armée et encore, ils n’auraient pas la moindre chance sans être épaulés par de vrais guerriers.
Par des guerriers de nagata ou de kakumei, pensa Haya en son for intérieur. Mais ils ne savaient rien de cet étranger. Peut-être avait-il une bonne opinion de Nagata. Peut-être avait-il déjà participé au tournoi sanglant qui se tenait chaque année à yukan. Inutile de lui donner plus d’informations sur les alliés et les ennemis de la flamme jaune, de kiri, ou du pays de l’eau en général.
Haya – Je ne suis pas sure d’avoir compris. Que comptes-tu faire maintenant que tu as atteint le sommet de la montagne ? Tu cherches un moyen de retourner dans ton… pays d’origine ? On peut s’en occuper.
Benihime lui donna plusieurs petits coups de coude dans les côtes et lui adressa un clin d’œil exagérément complice. Haya savait ce qu’elle allait dire avant qu’elle ne parle et secoua la tête d’un air navré de manière préventive.
Benihime – Coquine! Il est à ton goût l’étranger, hmm ?
Haya répondit en regardant Ookami droit dans les yeux.
Haya – Tu sais Beni, il ne serait pas dans les conditions physiques de me satisfaire pleinement. Quelle est ta réponse, « Ookami »? |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Jeu 27 Oct - 0:19 | |
| Le ton restait toujours le même, à tel point que cela en devenait déconcertant. Chacun campaient sur ses positions et personnes ne semblaient enclin à baisser la pression. Même la blondinette restait silencieuse sans toute fois effacer son sourire de son visage. Alors lorsque le grincheux revenait à la charge, ce n'était que pour le plus grand malheur du jeune homme qui était forcé de l'écouter. Il semblait prendre un malin plaisir d'énerver son monde. Le ton de sa voix était fier, orgueilleux, à la limite haineux, on pouvait sentir que cette homme aimait avoir raison et que celui qui osait contester cela devrait en payer le prix. Yûdai commençait à cerner peu à peu le comportement de chacun. Bien qu'il y avait peu de chance qu'un shinobi entraînait comme la flamme jaune adopte une attitude naturel devant un étranger, il était impossible toute fois d'effacer tout ce que l'on était. En regardant la blonde, on avait déjà une petite idée de ce qu'elle devait être, une fofolle... D'un autre côté, son statut de membre de la flamme jaune lui donnait une tout autre image, d'un coup celle-ci paraissait déjà moins amusante, moins accessible. Yûdai imaginait déjà la gente masculine se casser les crocs sur ce qu'ils croyaient être une belle prise et qui se révélait être un vrai requin. En tout cas, lui il ne s'y risquerait pas... Mais connaître la vie privé de cette femme ou bien même celle de ses coéquipiers était le dernier soucis de l'homme. Pour le moment, il tentait désespérément d'oublier les paroles lourdes de ce « Ryoryo »
Ainsi, le jeune louveteau était naïf... C'était peut-être vrai. Après tout, il était jeune et n'avait pas eut la même vie que ces hommes et femmes qui n'étaient pas beaucoup plus vieux que lui. Ils étaient la flamme jaune, ils avaient ce statut en plus de leur grade. La vie avait du leur montrer de nombreuses choses que peu d'homme sur cette terre avait vu auparavant, des choses pas forcément très rose. Ce mode de vie, Yûdai l'avait fui tout comme il avait fui sa famille. Il avait gouté à la liberté, à ces petits plaisirs qui font d'un voyage un vraie moment de découverte. Mais il était également traqué, un homme ne pouvait s'habituer à vivre dans la peur, celle-ci finirait par le ronger et le faire sombrer dans la folie. A présent, il se tenait devant des représentants de cette société. Ils avaient la sécurité d'un salaire, d'un logement, ils possédaient des moyens pour augmenter leur puissance et en échange de tout cela, ils devaient dédier leur vie à l'obéissance et à l’exécution des taches confiés. Ce n'était pas une vie à laquelle l'homme aspirait, mais à laquelle il s'était plié et se plierais volontiers encore aujourd'hui du moment que cela lui permettait de vivre un peu plus longtemps.
Tout cela l'amenait à ce demander s'il était lâche. Vouloir vivre à tout prix était-il un péché ? Depuis des années il fuyait les conflits, ne prenant aucune responsabilité qui aurait pu changer sa vie. Que se serait-il passé s'il avait eut les tripes de dénoncer sa famille, de dire tout ce qu'il savait ? Sans doute serait-il mort, mais il serait alors devenu un héros, un martyre. Aujourd'hui, il était vivant, mais il n'avait rien gagné en presque vingt ans d'existence. Il était toujours aussi faible, comme un nouveau-née que l'on venait d'abandonner, il cherchait désespérément à s'accrocher à cette vie qu'il jugeait pourtant misérable. C'était à se demander si la dame noir ne faisait pas tout pour l'amener jusqu'à elle.
Haya – Kiri finira par devoir s’occuper des pirates. Ne nous crois pas sans cœur, mais les pirates seront inoffensifs. S’ils devaient attaquer, ce serait avec une armée et encore, ils n’auraient pas la moindre chance sans être épaulés par de vrais guerriers.
Sans cœur ? Ils étaient des shinobi, des êtres entraîné à n'exprimer aucun sentiment. Il était accès difficile de penser que ces gens possédaient un cœur et pourtant lorsque Yûdai regardait cette rouquine, il avait comme l'impression de la comprendre. Elle défendait son pays tout comme ces compagnons. Tous étaient prêt à des sacrifices pour ses îles, même le grincheux... L'homme les écoutait parler, ils étaient tous certains que les pirates n'étaient en rien une menace et que si un jour ils décidaient d'attaquer, ils s'écraseraient sur Kiri comme les vagues sur les rochers. Il n'avait pas besoin de démonstrations, il les sentait capable de faire de tel chose, l'eau était leur élément, il leur obéissait et avec quelque signe, se ferait un plaisir de fracasser les navires sur les côtes.
L'homme se sentait idiot. Il s'était alarmé trop vite, pensant que Kiri n'était capable de défendre ses terres. Après tout, Kiri était la force militaire du puissant pays de l'eau. Bien que n'importe qui penserait que défendre une archipel d’île était très difficile, voir même impossible, Kiri répondait de plus belle en éliminant avec hardeur chaque groupe d'envahisseur qui venait troubler les eaux profondes du pays.
Haya – Je ne suis pas sure d’avoir compris. Que comptes-tu faire maintenant que tu as atteint le sommet de la montagne ? Tu cherches un moyen de retourner dans ton… pays d’origine ? On peut s’en occuper.
Cette question demandait une réponse, réponse qui aurait son lot de conséquence. Yûdai ne savait pas encore ce qu'il voulait faire, ce qu'il pouvait faire. Il était arrivé à un carrefour de sa vie et comme d'habitude, il avait peur de prendre une décision. Retourner dans son pays lui était totalement, mais il pouvait fuir, quitter son pays et retourner à son voyage. Cela le mènerait-il quelque part ? N'était-il pas mieux sur cette île, à l'ombre de Kiri ? Mais connaître l'identité de l'homme qui souhaitait l'avoir mort ou vif lui paraissait être une question de vie ou de mort. Il lui fallait pour cela s'armer d'arme solide et meurtrière, mais cela ne suffirait probablement pas. Une lame ne pouvait frapper qu'un ennemie à la fois alors qu'un torrent d'eau pouvait faire s'écraser un groupe d'ennemie. L'art shinobi était quelque chose que l'on ne trouvait pas dans la nature. Très peu d'endroit sur cette terre était source d'apprentissage. L'homme se trouvait à l'une de ces sources, mais y serait-il le bienvenue ? Kiri n'était pas forcément connu pour son hospitalité comme venait de le démontrer la flamme jaune. Konoha serait enclin à le recruter, mais la politique actuelle du village le mettrait en grand danger. Il fallait un endroit fermé, un endroit sûr où l'homme pourrait apprendre en toute sécurité. Suna s'était refermé sur lui même et plus aucun son ne semblait y sortir. Kiri semblait alors le dernier endroit sûr... Son visage était sérieux, son regard observait le village qui semblait minuscule. Il réfléchissait en silence alors que le groupe devant lui semblait s'amuser de la situation.
Benihime – Coquine! Il est à ton goût l’étranger, hmm ?
Haya – Tu sais Beni, il ne serait pas dans les conditions physiques de me satisfaire pleinement. Quelle est ta réponse, « Ookami »?
Ookami – A court terme, il me faut soigner ses blessures si j'aspire à être « à la hauteur ». Pour la suite, je ne retourne nulle part, j'ai quitté mon pays pour une bonne raison, je n'y retournerais pas. De plus, je ne paierais personne pour s'occuper de mes affaires. Je dois devenir plus puissant, pour ma sécurité et découvrir ce qui se trame dans les ombres... Je reste sur cette île, c'est le seul endroit où je suis réellement en sécurité. Quel est la politique de Kiri ? |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Ven 28 Oct - 19:59 | |
| Réellement en sécurité sur uke… Haya se demanda combien de personnes pensaient la même chose. Les ninjas de kiri étaient peut être un cas un peu à part, car ils ne pouvaient jamais se considérer complètement en sécurité sur leurs terres, surtout dans un village aussi instable que celui des brumes. Mais parmi les civils, la pensée était probablement plus répandue. La présence d’un village caché était autant une bénédiction qu’un fléau : s’il pouvait amener la guerre sur ses terres, il était aussi le bouclier essentiel qui repoussait les attaques. Mais de là à se sentir en sécurité, il y avait tout de même un pas. Cet homme devait réellement être peu pressé de retrouver les pirates pour les craindre ainsi, il y avait d’autres maux plus terribles que des bandes désorganisées de pirates d’un autre temps. De plus, si Haya et la flamme jaune allaient sur yukan pour y tuer Nagata hideyoshi (et ils iraient, aussi surement que le soleil tapait fort et que le vent poussait les nuages dans le ciel), cette impression de sécurité allait être grandement mise à mal. Les îles allaient peut être retomber dans la guerre civile, comme dans le passé, sans compter les dommages qu’aura pu réaliser Nagata avant de s’effondrer. La chute sera lourde et douloureuse pour tout le monde, il n’y avait pas de doutes à avoir sur la question.
Malgré tout, ce n’était pas une raison suffisante pour arrêter le bras d’haya. Non pas pour des raisons personnelles, mais parce que depuis le début, c’était un mouvement qui avait commencé sans elle. La jeune femme et ses amis ne pouvaient qu’épouser ce mouvement, le suivre du mieux qu’ils le pouvaient, comme emporter dans une danse qu’ils n’avaient pas choisie. C’est le soir où Nagata à échouer à tuer la fille de Kade kasen que tout s’est décidé. En survivant, Haya avait sans le vouloir relever un défi qui dépassait le cadre personnel de ce qui était arrivé à sa famille. Elle allait devenir une guerrière pour un village qu’elle n’avait connu que de loin, kiri, et elle allait se lier d’amitié avec ses habitants. Grâce à leur aide, elle poursuivrait le travail entamé des années avant elle par son père : mettre un terme aux ambitions de Nagata, à l’ombre qu’il faisait peser sur le pays de l’eau, même si cela impliquait une nouvelle guerre civile et un statut de paria. Il n’y avait aucune hésitation à avoir. Cela faisait des années que kiri aurait dû régler le problème Nagata Hideyoshi, mais suite à l’échec retentissant de Kade kasen, plus rien n’avait été fait.
Jusqu’à maintenant.
Les propos d’ookami l’interpelaient toutefois. Envisageait-il sérieusement de rejoindre le village ? Ce ne serait pas le premier à le rejoindre des suites d’un problème personnel préoccupant. Néanmoins, cela faisait maintenant plus de trois ans qu’haya avait rejoint kiri et elle avait vu passer un certain nombre de ninjas. Ceux qui venaient pour se protéger et pour riposter quand ils auraient acquis de la force n’étaient pas toujours les plus fidèles. Cela avait handicapé kiri par le passé et le village essayait tant bien que mal de se reprendre.
Haya – La question n’est pas de savoir la politique de kiri. La question est de savoir ce que tu es capable d’apporter à kiri. Si tu n’apportes que tes problèmes sans les solutions, tu n’intéresseras personne.
Quand haya avait été amené au village, elle n’envisageait pas de devenir ninja. Son corps était brisé, son esprit égaré, il lui avait été impossible de se déplacer sans béquilles pendant des mois, le mutisme l’avait frappé comme une malédiction… elle n’était pas fringante. Pourtant, on l’avait convaincu de rejoindre les rangs des ninjas et quelque part, haya s’était dit que peut être cela lui permettrait de comprendre ce qui lui était arrivé exactement, que peut-être c’était ainsi que les choses devaient se passer. Elle avait gagné en force, c’était une évidence, mais même quand elle apprit la vérité sur l’identité réelle de son père, sur pourquoi elle et ses sœurs avaient été attaqué le cinq décembre, ce n’avait pas été un sentiment de vengeance qui l’avait animé et cela changeait tout. Haya savait que ce n’était pas une vaine tentative de se déculpabiliser, mais que c’était réellement ce qu’elle ressentait au fond d’elle-même. La mort de Nagata et des autres n’était pas importante d’un point de vue personnel, ce n’était pas parce qu’ils lui avaient fait du mal, qu’ils avaient tué ses sœurs. Non, c’était par amour pour ses sœurs, parce qu’elles n’avaient pas survécu et qu’haya, par sa survie, devait terminer ce qui avait été commencé à son insu. On l’avait poussé à devenir ninja. Il fallait maintenant en payer les conséquences, et celles-ci étaient fatales. Son père, de son côté, avait commencé une entreprise ambitieuse : mettre un terme à la menace que faisait peser Nagata sur le pays. Haya comprenait cet enjeu. Elle le mènerait à son terme, si tel était son pouvoir.
Haya dévisageait posément Ookami. Serait-il lui aussi de cette trempe là ? Ou cherchait-il seulement la protection pour se frotter les mains au moment de prendre sa revanche sur ce qui lui avait été imposé ? Aux yeux d’haya, la vie n’avait pas à être naturellement facile. Il y avait des choix de faits, parfois bons, parfois mauvais, mais le plus important était de ne pas se poser en victime lorsque l’on avait la puissance pour être le chasseur. La vengeance, c’est un repas pour les victimes, Haya ne voulait même pas y poser son regard. Est-ce que cet Ookami nourrissait des appétits de vengeance, pour une raison ou une autre ? Il ne semblait pas être un civil comme les autres, un civil tout juste débarqué d’une horreur personnelle et qui faisait le choix désespéré de rejoindre un village caché. Cet homme était méthodique et rationnel, pas désespéré. Calculait-il déjà le moment où kiri ne lui serait plus d’aucune utilité ? Cela pouvait être dangereux pour sa sécurité. Haya avait toujours eu l’impression que les gens s’engageaient auprès des villages militaires trop légèrement. C’est un pacte, un pacte de confiance continuellement payé en litres de sueur et de sang.
Haya – Nous cinq ici avons nos ennemis. Kiri nous a appris à les tuer. Nous les tuons. En retour, nous élevons le village, nous protégeons… selon notre conception… le pays dans son ensemble. C’est un marché honnête. Kiri… mange les parasites. Il n’aime pas être utilisé, parce qu’il a été beaucoup utilisé par le passé. Par des individus qui cherchaient uniquement à acquérir de la puissance, politique, militaire ou personnelle, sans rien donner.
Haya pointa le doigt dans son dos, en direction du petit village tapi au loin.
Haya – Kiri est en bas. Va voir par toi-même si tu y as ta place. Mais c’est un engagement. Ne pense pas aller trop vite. Je suis arrivée à kiri dans de sombres circonstances. Je ne songeais pas à devenir ninja. Je le suis devenue parce qu’il fallait que je termine certaines choses, parce qu’il fallait que je retrouve des gens et que je les tue, non par vengeance, mais comme la conclusion logique d’une action que je n’avais pas initiée. J’ai mis des années à me construire. A conquérir des amitiés solides, à traquer mes ennemis. Quatre sont morts et quand le cinquième tombera, la terre du pays de l’eau tremblera sur ses fondations.
La jeune femme eut un maigre sourire.
Haya – Ce n’est pas un marché léger. Avant de faire ton choix, il faut que tu comprennes qu’il y aura des conséquences et que tôt ou tard, il faudra les payer, d’une manière ou d’une autre, comme je m’apprête à les payer de mon côté, moi et les miens.
Benihime semblait s’ennuyer à présent. Elle avait rejoint Ryosen et s’était assise au bord du plateau, ses jambes se balançant tranquillement au-dessus d’un vide de plusieurs centaines de mètres. Elle discutait à voix basse avec Ryosen. Haya savait ce qu’ils pensaient des gens qui rejoignaient kiri pour des motifs personnels (soit, la quasi-totalité des gens qui rejoignaient kiri, car personne ne s’engageait auprès d’un village caché sans rechercher quoi que ce soit de personnel). Ce n’était pas nécessairement leur cas à tous les deux, étant donné qu’ils étaient nés à kiri, qu’ils y avaient grandi et que leur choix de devenir ninja n’en avait jamais vraiment été un. Malgré cela, haya savait que parfois, kiri pouvait avoir de la chance en ayant accueilli une recrue. Comme il avait eu de la chance en accueillant son père, Kade Kasen, quarante ans plus tôt et comme il avait eu de la chance en recueillant sa fille. Elle ne savait pas ce que valait Ookami, mais il n’avait pas l’air plus malhonnête et maladroit que cela.
Même si elle doutait sincèrement que même après s’être reposé des mois, il soit jamais à la hauteur de son lit, mais elle ne comptait pas s’en assurer dans l’immédiat. |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Sam 29 Oct - 18:09 | |
| Haya – La question n’est pas de savoir la politique de kiri. La question est de savoir ce que tu es capable d’apporter à kiri. Si tu n’apportes que tes problèmes sans les solutions, tu n’intéresseras personne.
L'homme n'avait pas la prétention d'un jour déclarer qu'il avait apportait énormément à Kiri, au point qu'il fut le point central et que tout le reste gravitait autour. Il n'avait pas non plus l'arrogance d'affirmer que Kiri passait à côté d'un bon morceau, d'un homme qui ferait partie sans conteste de l'élite du village. L'homme était conscient de ses faiblesses, il reconnaissait également avoir un lot de problème don il ignorait la source. Comme le faisait remarquer la rouquine, s'allier à Kiri, c'était avant tout amener sa vie avec soit. Nos talents, notre potentiel, notre caractère... tout ce qui définissait un homme était amené à servir le village, mais cela impliquait également à amener ses problèmes avec soit. Dans certain cas, il valait mieux refuser poliment l'intégration d'une tierce personne, cela éviterait certainement que trop de sang ne coule.
Mais qu'importe les difficultés rencontrés, les obstacles à éviter, l'homme était déterminé à vivre. Pour cela, il lui fallait connaître son ennemie et posséder une puissance suffisamment forte pour faire face. Il n'y avait plus de notion de fidélité ou de vengeance, seul la survie comptait. Alors si pour cela Yûdai devait vendre son âme au démon, il le ferait sans hésiter. Après tout, Kiri ne lui demanderait que de faire un pas en arrière, revenir à sa vie datant, mais sans les Sorahiko, cette satané épine du pied.
La vie à Kumo lui semblait bien éloigné à présent. Il se souvenait brièvement de son entrée à l'académie ou encore du jour où son bandeau lui fut remis dans la cave qui lui servait de dortoir. Cette pseudo vie de shinobi avait été dicté par une famille qui le tenait jadis sous leur contrôle, tel un pantin perché à ses fils. Mais le pantin avait réussi à s'échapper, il avait bien grandi et aujourd'hui était capable de prendre ses propres décisions. Kiri était un concurrent de Kumo, comme une enseigne rivale de la première. Avouer sa désertion lui fermerait toutes les portes ou pire encore... Le temps viendra où il ne pourrait plus masquer la vérité, ou deux villages lui demanderont des comptes pour ces actions passé. Ce jour marquerait alors la fin des Sorahiko car sa puissance serait suffisante pour repousser n'importe quel envoyé de la dame noir. Kiri ne lui pardonnerait sans doute pas, Kumo comprendrait peut-être. L'homme ne pouvait lire l'avenir, mais à l'heure d'aujourd'hui, il en avait marre de fuir les ombres. Il avait l'envie de s'installer, de construire sa propre vie et de dicter ses propres règles dans son foyer. Personne ne pourrais l'empêcher de s'accorder une journée de repos ou de tout simplement sortir dans les rues et de profiter de ce qu'offrait le village... Non, il jugeait qu'offrir sa vie au village de la brume n'était pas un sacrifice à la hauteur de ce que celui-ci lui offrait.
Haya – Kiri est en bas. Va voir par toi-même si tu y as ta place. Mais c’est un engagement. Ne pense pas aller trop vite. Je suis arrivée à kiri dans de sombres circonstances. Je ne songeais pas à devenir ninja. Je le suis devenue parce qu’il fallait que je termine certaines choses, parce qu’il fallait que je retrouve des gens et que je les tue, non par vengeance, mais comme la conclusion logique d’une action que je n’avais pas initiée. J’ai mis des années à me construire. A conquérir des amitiés solides, à traquer mes ennemis. Quatre sont morts et quand le cinquième tombera, la terre du pays de l’eau tremblera sur ses fondations.
Que celait lui prenait un an, dix ans ou plus, ça n'avait pas d'importance. Kiri lui offrait la sécurité là où d'autre village n'en était pas capable. Lorsque Yûdai passera les murs de ce village, il ne sera tout d'abord qu'un civil parmi tant d'autre, il ira s'inscrire comme tant d'autre à l'académie et deviendra un simple étudiant au milieu de tous.
La jeune femme semblait ambitieuse, ces mots étaient forts et semblaient vouloir partager cette puissance avec son auteur. Yûdai l'observait, il ne l'admirait pas, il ne l'affectionnait pas particulièrement, mais cette rouquine avait le don de lui dire des choses vraies. Elle avait vécu des choses, des drames, des bonheurs, l'homme savait qu'il n'était pas le seul à en avoir bavé et savoir que de telles personnes pouvaient arriver si hauts, pouvaient réussir là ou tant d'autre avait échoué... Ce n'était sans doute pas pour rien que la flamme jaune avait fini par l'accepté, même plus, l'adopter. Était-ce cela l'amitié ? Pouvoir compter sur les autres étaient quelque chose que Yûdai connaissait, il avait fait jadis partie d'une équipe où chacun se protégeait mutuellement. Au final, c'était quelque chose que l'on enseignait au shinobi. Mais l'amitié semblait être autre chose. Yûdai observait la flamme jaune, ces personnes semblaient suivre la rouquine non pas par devoir, mais par attachement... Sans doute voulaient-ils la voir réussir tout en la protégeant, sa perte leur causeraient-ils du tord ? L'amitié était quelque chose de difficile à assimiler, avec l'amour, c'était deux sentiments que le louveteau ne parvenait à comprendre. Par le passé, cela lui était déjà arrivé de sentir des petites choses, des choses qu'il ressentait étrangement uniquement en présence de certaine personne. Il avait compris que l'attirance physique jouait un rôle plus ou moins importante dans les relations entre les femmes et les hommes, tandis qu'entre protagoniste du même sexe, cela se jouait plus sur les points communs et le « felling »... Beaucoup de chose lui échappait, des choses qu'il espérait apprendre en s'entourant de personne. Peut-être apprendrait-il à reconnaître ses sentiments , à faire la distinction entre attirance physique et véritable coup de cœur. Peut-être un jour on lui dira pourquoi une femme croisé dans la rue pouvait causer au jeune homme un sentiment incontrôlé alors qu'une femme à qui il parlait comme la rouquine ne produisait pas le même effet. Était-ce une histoire d'imagination ? Le fait que l'homme ne connaissait pas cette femme pouvait-il jouer un rôle ?
Il était restait sur place, son regard s'était comme qui dirait baladé sur la jeune femme, observant ses lèvres s'actionner pour laisser échapper une voix un peu plus grave que ce que l'on pourrait imaginer, regardant la gestuel qu'employait la rouquine qui pointait du doigt son village. L'homme ne pouvait donner un nom à ce qu'il ressentait en son fond intérieur. Cela changeait-il selon la personne ? Il est vrai que lorsque son regard passait sur « Ryoryo », ce n'était plus vraiment la même chose. Cela marchait-il uniquement avec les femmes ? La blonde s'était déplacé, quittant les côtés de son amie pour rejoindre ceux du grognon. Comme avec la rouquine, l'homme ressentait quelque chose... comme aimer deux femmes en même temps lui paraissait peu probable, il en conclue que cette effet était uniquement due à ses hormones...
Haya – Ce n’est pas un marché léger. Avant de faire ton choix, il faut que tu comprennes qu’il y aura des conséquences et que tôt ou tard, il faudra les payer, d’une manière ou d’une autre, comme je m’apprête à les payer de mon côté, moi et les miens.
Il revint à la réalité, presque honteux de s'être perdu dans ses pensées à pareil moment. Son attention revit sur la rouquine qui semblait attendre une réaction.
Ookami – J'irais à Kiri, je m'inscrirais à l'académie et je suivrais les cours comme tant d'autre. Je commencerais en bas de l'échelle pour monter échelon par échelon. Cela prendra le temps qu'il faudra, mais je gagnerais la confiance de Kiri.
Son regard se tourna sur toutes l'assemblée.
Ookami – Je gagnerais la confiance de la flamme jaune, bien que cela n'est que peu d'importance pour vous. Je suis conscient que je demande beaucoup à un village qui ne me doit rien. Au contraire, m'accepter en son sein lui apporterait pas mal d'emmerde. Mais il n'est pas question de fidélité ou de vengeance, mais de ma survie. Ma vie vous est égal, je me doute bien de cela, mais si je dois vendre mon âme à Kiri pour avoir des réponses à tout ce qui m'entoure, je le ferais...
Il en avait terminé. La flamme jaune ne demandait que son départ, il allait bientôt exécuter leur souhait. D'un pas lent, l'homme se dirigeait vers la route commerciale qui traversait de part en part cette montagne. (il n'était plus question d'escalade pour la journée.) Son regard observa un instant Kiri, il lui restait encore de la route à faire, mais avant le départ, il avait une dernière chose à demander. Il observa une dernière fois la rouquine.
Ookami – Et toi qui ne fait pas partie de la flamme jaune, quel est ton nom ? |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne Dim 30 Oct - 19:44 | |
| Haya avait une impression désagréable en entendant ookami parler, comme si… elle n’aurait su mettre le doigt précisément dessus, mais c’était comme si elle avait manqué sa cible et que cette dernière s’était enfuie. Un sentiment de frustration d’avoir raté son objectif et de ne plus avoir le contrôle sur les évolutions futures. Elle préféra se détacher aussitôt de cet étrange sentiment. La vie de cet homme ne lui appartenait pas. Il en ferait ce qu’il voudrait. Si l’avenir devait les réunir à nouveau, elle y réfléchirait à ce moment-là, mais pas avant. Ses préoccupations étaient autres et son regard résolument tourné ailleurs. Néanmoins, elle se promit de le garder à l’œil. Il y avait quelque chose qui la gênait dans sa façon de présenter les choses. Elle ne concevait pas que l’on puisse s’obliger à servir kiri, ce qui tenait plus lieu de l’asservissement que du service, en ce sens. S’il percevait sa relation avec kiri comme un marché où il perdait gros (son âme, disait-il) tôt ou tard, il voudra le récupérer. Peut-être même nourrira-t-il un sentiment de rancœur à l’endroit du village, comme si ce dernier lui avait volé quelque chose de précieux dont il ne se souvenait plus exactement.
Haya n’envisageait pas sa propre intégration à kiri sous cet angle. C’était elle qui l’avait voulue, même si elle s’était finalement laissée convaincre par l’homme qui l’hébergeait. Ce n’était que plus tard que les pièces s’étaient mises en place, qu’haya avait appris qui était réellement son père, pourquoi elle avait été attaquée dans la nuit et qu’elle avait commencé à envisager kiri différemment, comme un levier qui lui permettrait d’atteindre des objectifs personnels, mais toujours en relation à l’état du village et, plus généralement, à l’équilibre du pays. La jeune femme préférait réserver son jugement sur ookami, d’une part parce que ce n’était pas son rôle de le juger, d’autre part parce qu’elle ignorait tout de lui et qu’elle n’était pas impatiente de lever le mystère. Si son choix était fait, il s’y tiendrait et s’il ne s’y tenait pas, d’autres qu’elle se chargerait de le rappeler à l’ordre.
Elle savait aussi que le rapport que l’on entretenait à kiri évoluait avec le temps, il n’était pas figé. Haya avait intégré l’académie persuadée qu’elle serait une étudiante médiocre, qui se retrouverait très vite confinée aux tâches administratives de grattage de papier. Elle avait été la première surprise d’éprouver ses capacités et de gravir les échelons, comme disait Ookami. C’était une réelle possibilité. Jamais elle n’aurait espéré se lancer dans une telle aventure. Peut-être que l’étranger finira par ne plus se sentir étranger, précisément, et que de nouvelles volontés écloront au fil des mois qui passeront. Haya ne pouvait que le lui souhaiter, car elle savait d’expérience que s’enfermer dans une vision trop étriquée limitait plus le potentiel qu’autre chose.
Haya – Je suis Haya sasaki. Malheureusement, mon nom ne t’apprendra pas grand-chose pour l’heure.
Benihime bondit sur ses jambes et s’étira de tout son long, les yeux fermés comme un chat joueur. Elle laissa ses mains sur ses hanches et se tourna vers Koshiro, qui détacha son regard neutre d’ookami.
Benihime – J’ai des fourmis dans les jambes. Ko ! Viens prendre ta raclée.
Koshiro – Tu comptes tricher ?
Benihime éclata de rire. Elle appuya fermement sur le nez de Koshiro dans un geste théatral.
Benihime – Jeune homme, sache que Benihime ne triche jamais. Elle gagne, c’est tout.
Ryosen – Hum… il faudra s’en souvenir de cette phrase.
Les deux forcenés de l’escalade s’éloignèrent en bavardant doucement. Haya regarda la distance qui leur restait à parcourir et retint un soupir. Encore plusieurs heures de grimpette avant que Benihime ne s’avoue épuisée. Tous leurs espoirs reposaient sur Koshiro, parce que ni Naikin, ni Ryosen, ni Haya ne comptaient défier la trop dynamique blonde. Naikin reporta son attention sur Ookami.
Naikin – Si tu as fait ton choix, alors qu’il en soit ainsi. Tu as dit plus tôt que tu ne paierais personne pour s’occuper de tes affaires. Je respecte cela, mais dis-toi que le jour où tu ne verras plus un acte de faiblesse dans le fait de demander de l’aide, tu auras définitivement fait un pas en avant. Adieu ookami.
Naikin se détourna et rejoignit ses deux autres compagnons. Il ne restait plus guère que Ryosen et Haya. Cette dernière adressa un léger signe de tête à Ookami, tandis que Ryosen s’éloignait déjà à pas lents.
Haya – Nous allons reprendre notre ascension maintenant. Bonne chance à kiri.
Ookami – Nous nous reverrons.
Haya rattrapa Ryosen. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Ookami empruntait quand même cette satanée route commerciale. Au moins, ils avaient apporté un peu de raison à cette pauvre âme. Ryosen suivit son regard et sourit d’un air mauvais.
Ryosen – Si le sort s’acharne, nous nous reverrons assurément.
Haya lui retourna son sourire. Beni et Koshiro étaient déjà hors de vue, même Naikin avaient sérieusement progressé. Encore deux heures, se disait la jeune femme. Encore deux heures et s’en sera fini de l’escalade.
Haya – Tu ne l’aimes pas beaucoup.
Ryosen haussa les épaules.
Ryosen – Je n’ai pas à l’apprécier ou non. Je ne le connais pas et je n’ai pas envie de le connaître. Je pense qu’il faut être un poids mort pour s’attirer des ennuis insolvables avec les pirates et je doute que kiri ait besoin d’un poids mort. Rien de plus.
Haya sauta sur la première prise qu’elle aperçut et entama son ascension. Ryosen, grand seigneur, lui laissa prendre quelques mètres d’avance avant de la rejoindre tranquillement.
Haya – J’étais pareille à mon arrivée. Vous n’aviez pas envie de me connaître.
Ryosen – Tu es une fille envahissante, on ne pouvait pas t’ignorer sans trop attirer l’attention.
Haya passa sur cette maigre excuse.
Haya – Et à moi aussi il m’est arrivé des choses qui auraient été empêchées si j’avais suivi un entraînement ninja.. ou si mon père avait été présent.
Ryosen préféra ne pas s’aventurer à la légère sur ce terrain là. Il marmonna quelques mots selon quoi cela n’avait rien à voir et ils poursuivirent leur ascension dans le silence. Ils ne tardèrent pas à rattraper Naikin, qui prenait lui aussi son temps, loin des deux frénétiques. Haya ne doutait pas que l’étranger serait capable de s’installer à kiri s’il le désirait. Ce n’était pas seulement une question de puissance, mais davantage de responsabilités. Personne d’autre que lui ne pouvait les prendre. Ryosen connaissait kiri depuis plus longtemps, il avait vécu plus intensément qu’elle les changements de kage ou les guerres, intestines ou non. Son point de vue était nécessairement influencé par ces expériences. Il cherchait à protéger kiri plus de lui-même que de quoi que ce soit d’autre et Haya comprenait cela, mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait fermer la porte à toute perspective d’évolution. Si ookami devait se révéler un soutien solide et intelligent, alors tant mieux pour le village. S’il s’agissait d’un maillon faible, il serait éliminé naturellement par la mécanique de la chaîne. La marge de risque était réduite, mais pas inexistante, comme toujours.
Haya elle-même, ainsi que la flamme jaune, malgré leurs bonnes intentions, savaient pertinemment que leurs actions pouvaient enliser le pays de l’eau dans une guerre meurtrière et fratricide. L’ignorer aurait été une faiblesse tactique et intellectuelle. Mais ils le faisaient néanmoins, car ce qui pouvait en sortir en valait définitivement la peine.
Au final, il fallut plus de trois heures pour atteindre le sommet le plus élevé de la montagne. Benihime se tenait sur le pic, adossée à un koshiro assis et contemplatif. Haya avait traîné les pieds jusque là, même si elle devait bien avouer s’être beaucoup amusée. La perspective de redescendre toutefois lui faisait un peu peur. Le soleil était encore haut, mais vu le temps qu’il leur avait déjà fallu pour arriver ici… la flamme jaune se posa du mieux qu’elle put, même si la place était extrêmement réduite à cette distance. Kiri avait totalement disparu, haya se demanda si elle n’était pas dans le mauvais versant de la montagne mais renonça à vérifier, trop occupée à récupérer sa respiration. Mine de rien, le chakra améliorait résolument leur mode de vie, il n’y avait aucun doute à avoir là-dessus.
Benihime glissa jusqu’à eux, fière comme si elle venait de remporter une compétition particulièrement relevée.
Benihime – Alors, devinez qui a gagné ?
Ryosen – Je n’ai pas vu de chute de pierres, d’explosion et de coups bas, alors je dirais que tu as de bonnes chances d’y être parvenue.
Benihime – Hé ouais! Loyalement, bien sûr. Koshiro a juste dû s’incliner devant ma supériorité évidente.
Haya – Bien sûr...
Benihime lui pinça le menton.
Benihime – Je ne te sens pas particulièrement convaincue. Il est parti à kiri l’étranger ?
Haya acquiesça.
Benihime – J’espère qu’il ne va pas nous coller. Déjà qu’on a Ryosen, on va finir par faire garderie.
Naikin – Depuis quand la flamme jaune est elle soumise aux importuns ?
Benihime fit mine de réfléchir.
Benihime – Depuis qu’on fréquente haya ?
Haya – Hé! Garce…
La jeune femme ricana puis, redevenant brusquement sérieuse, frappa ses mains l’une contre l’autre.
Benihime – Plus sérieusement, qui est tenté de me défier à la descente ?
Ryosen – Personne?
Benihime – Dommage, parce que je vais bien m'amuser.
Benihime sauta dans le vide tête la première, se réceptionnant des deux mains contre la paroi puis reprenant sa route à la verticale, les jambes (et les mains quand elle les utilisait), chargées de chakra. Ryosen la regarda évoluer un instant avant de secouer la tête.
Ryosen – Elle va gagner une seconde fois et nous passerons définitivement une mauvaise soirée. Il y a des jours comme ça ou ça veut pas. |
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Daiisu AisuAspirant de Konoha | Sujet: Re: Le flanc de la montagne Lun 7 Nov - 16:21 | |
| Haya Sasaki (Niveau 26) : +50% Bonus Inclus : 100XP
Sorahiko (Niveau 8) : +0% Bonus Inclus : 46XP
J'aime vraiment le sérieux que Yudai peut avoir comparer à l'anti-sérieux de Benihime et sa boulette de riz (Je crois que c'est mon coup de coeur XD) |
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| Sujet: Re: Le flanc de la montagne | |
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