| Sujet: Seijuro Nakajima Mar 7 Juin - 21:46 | |
| Nom : Nakajima Prénom : Seijuro Âge : 9 ans Village : Konoha Affinité : Raiton Grade Envisagé : Aspirant Kekkai Genkai Souhaitée : Aucun Connu Histoire : «Mon nom est Seijuro Nakajima, et voici l’histoire de ma vie, de ma mort, de ma renaissance; voici la légende de l’Hiryuu, du dragon volant. Ce récit débute dans un petit village de pêcheur, situé dans un coin perdu du continent Est, que l’on nommait Gyozun, mon sato, mon village natal. Mon père était le son'chou, le chef du village, et c’était un quelqu’un de formidable, un homme bien trempé dont les yeux savaient voir au-delà des apparences. Mais malgré sa position au sein de notre communauté, ma famille vivait très humblement; en raison des lourdes taxes qu’imposait le Shogun afin de financer ses guerres incessantes, notre village s’appauvrissait d’années en années. J’imagine que, vivant dans son propre petit univers de velours, le seigneur devait penser qu’en affamant sa propre population, celle-ci n’aurait pas la force de se rebeller contre lui. Lorsque j’étais un enfant, je me souviens que mon père me disait toujours que le plus important dans la vie d’un homme était d’être libre, qu’il était dans la nature de tout être doué de raison d’aspirer au bonheur et que c’était précisément pour cette raison que certains commettaient parfois des actes d’une atrocité inconcevable. Il me disait aussi qu’un homme devait être prêt à se battre lorsque c’était nécessaire, qu’il devait être prêt à défendre ses convictions au prix de sa vie. Oui, je pense qu’on peut dire de mon père que c’était un homme profondément idéaliste.
À l’époque de mes premiers hivers, la rébellion représentait, pour un grand nombre d’entre nous, une promesse que des jours meilleurs étaient à venir; ses partisans étaient nos libérateurs. Ayant obtenu l’autorisation nécessaire de la part des anciens du village, mon père entra en contact avec un chef de clan affilié aux rebelles. Notre village leur fournirait un certain nombre de bateaux ainsi qu’une part de ses provisions, le tout étant d'une valeur moindre que celle des taxes prélevées par l'armée féodale, en échange de quoi nous devions bénéficier de la protection de son « armée de la libération ». Ainsi, pensait mon père, la qualité de vie des villageois serait grandement améliorée, et le village lui-même pourrait enfin recommencer à s’épanouir. Cependant, tout le monde n’était pas de cet avis; Bato Kazuki, un homme qui avait obtenu certaines faveurs de la part du Shogun, trahit le village et dénonça les intentions de mon père dans l’espoir d’être récompensé. Au cours de ces dernières années, j’ai souvent tenté de retrouver la trace de cette ordure humaine mais tout ce que je suis parvenu à apprendre à son sujet c’est qu’après sa trahison, le Shogun lui offrit un séjour à vie et à ses propres frais dans un appartement très particulier. Un endroit où Bato n’aurait plus jamais à s’inquiéter des rayons du soleil.
Nous payâmes donc très cher cette rébellion et, avant même que le traité qui devait nous unir au conglomérat ne fut signé, les troupes impériales lancèrent leur attaque et mirent le village à feu et à sang. Mon père mit tout en œuvre pour organiser la défense du village mais face aux troupes impériales, lourdement armées et bien entraînées, il ne pouvait y avoir de victoire. Les maisons furent pillées et brûlées; les hommes et leurs fils furent torturés et décapités; les femmes et leurs filles furent violées et éventrées. Aujourd’hui, tout ce que la terre retient d’eux, ce sont leurs os lavés au gré des saisons. Notre village est devenu le parfait exemple de la cruauté dont est capable la Rebellion car, bien entendu, selon la version officielle du Shogun, c’était elle qui était responsable de ce massacre. J’ai survécu, moi, un enfant de 8 ans. J’ai survécu parce que je n’étais pas au village lors de cette attaque surprise, parce que je m’étais caché dans la forêt suite à quelque méfait enfantin. Et lorsque je vis cette fumée s’élevant au-dessus du village, j’ai compris immédiatement ce qui se passait. J’ai couru, couru durant des heures, durant des jours; j’étais jeune et j’étais lâche, j’ai couru sans relâche.
La troisième nuit après ma fuite, j’errais seul dans une plaine; j’étais affamé, épuisé et je n’avais pas cessé de pleurer de toute la journée. Certes, j’avais survécu mais, cependant, quelque chose en moi s’était brisé. J’étais anéanti. Un simple enfant d’à peine 8 ans, seul et livré à lui-même au beau milieu de nulle part. Deux yeux brillants dans l’obscurité, les grognements d’une bête : c’était un loup. Je me suis enfui, encore. Que pouvais-je faire d’autre? Mais bientôt, je vis un autre loup, puis un autre, un autre et encore un autre. J’étais cerné et je ne savais pas quoi faire. J’étais résigné car je savais que j’allais sans doute mourir, qu’il n’y avait plus rien à faire. Oui, je le savais, mais je n’avais pas peur. Je n’ai même pas sursauté lorsque le plus gros des loups, probablement le chef de la meute, s’élança sur moi. J’allais mourir dévoré parce que j’étais un enfant, parce que j’étais faible. Cependant, ce loup ne dînerait gratuitement, oh ça non! Car j’étais prêt à me battre, à me battre pour vivre! J’étais prêt à tout pour vivre, ne serait-ce qu’une seule seconde de plus! Je me suis écroulé… les griffes… les crocs… je ne vis plus rien…
Lorsque je revins à moi, je gisais sur l’herbe et une étrange substance, gluante et puante, me recouvrait de la tête aux pieds; j’avais de la difficulté à respirer et une masse sombre m’écrasait la poitrine. C’était le corps du loup. Mon petit bras droit était enfoncé jusqu’au coude dans la gueule de la bête et l’index de ma main gauche avait percé un de ses yeux, jusqu’à atteindre son cerveau. Je me dégageai du cadavre de ma victime, car la créature était bien morte, et roulai sur le côté. J’avais l’impression que ma tête pesait une tonne, tous mes sens étaient engourdis par le froid et j’avais la nausée. Qu’était-il arrivé aux autres loups? Ils auraient pu me déchiqueter facilement, j’étais sans défense! Était-ce qu’ils craignaient celui qui avait vaincu le plus fort d’entre eux ou plutôt le respectaient-ils? Encore aujourd’hui, je me demande comment j’ai bien pu survivre à cette nuit. Me redressant, je regardais presque religieusement cet ennemi vaincu et c’est alors que je pris pleinement conscience que j’étais toujours en vie; je n’étais plus un lâche, j’étais devenu un véritable survivant. En tuant cet animal, j’avais gagné le droit de vivre. J’entrepris de disposer efficacement du corps du molosse, comme mon père me l’avait enseigné : brisant une de ses pattes avec un gros caillou, je me saisis de sa plus grosse griffe et l’utilisa pour dépecer l’animal; avec sa peau, je me confectionnai une petite cape qui conviendrait parfaitement à l’enfant que j’étais alors, mangeai sa chair, gardai l’os le plus volumineux en guise de massue et transformai son crâne en petit bouclier de fortune. Ma besogne achevée, je me suis assis sur une grosse pierre pour réfléchir. Il est primordial pour tout homme de toujours poursuivre un but, c’est la clef de sa survie; l’instinct de survie d’un enfant est d’autant plus fort chez ce dernier que c’est sa seule et unique ressource, une fois livré à lui-même. Donc je réfléchissais à ce que je devais faire et, mon regard parcourant l’horizon, mes yeux posèrent sur le Mont Oozora, dont on dit chez moi que c’est là qu’un puissant Kami tient sa demeure. Bien des légendes entourent cet endroit mystérieux et toutes s’accordent sur un point : tous ceux qui s’y sont aventurés ne sont jamais revenus. Cependant, j’étais un enfant et, en tant que tel, j’optais pour une version plus optimiste et je retenais simplement que c’était là que vivaient les Dieux de ce monde, en quelque sorte. C’est avec l’apparence d’un petit diable que j’entrepris mon périple vers cette montagne voilée de brouillard où se trouvaient ceux qui me rendraient mon père. Oui, c’est ce que l’enfant naïf que j’étais espérait de toutes ses forces…
Un soir, tandis que j’errais seul dans la forêt au clair de lune, j’entendis le bruit de voix qui s’élevaient au loin; je n’avais plus entendu aucune conversation humaine depuis des lustres, c’est-à-dire depuis la destruction de mon village, et j’ai donc dirigé mes pas vers l’endroit d’où elles provenaient. Il ne me fut pas très difficile de les repérer puisque la lumière émise par leur feu de camp était perceptible à des kilomètres à la ronde. Arrivé à proximité de leur campement et abandonnant toute méfiance tellement j’étais heureux de croiser la route d’autres êtres humains, je me suis présenté à eux avec beaucoup de difficulté car je n’avais plus parlé depuis des mois. Croyant d’abord avoir affaire à un petit démon en raison de mon étrange accoutrement et me suppliant de leur laisser la vie sauve, ils retrouvèrent bien rapidement leur hardiesse habituelle lorsqu’ils comprirent que je n’étais en fait qu’un petit garçon sauvage. En l’espace d’un instant, je me suis retrouvé enchaîné et on me jeta dans une cage où se trouvaient déjà quelques enfants vêtus de haillons. Ils étaient petits, faibles et craintifs; ils me ressemblaient beaucoup, à l’époque où je vivais encore au village. Mais quelque chose était différent, il leur manquait quelque chose d’essentiel : il n’y avait aucun éclat dans leurs yeux, aucune étincelle de vie n’illuminait leur regard. Ces enfants passaient leur temps immobiles à regarder obstinément leurs propres pieds. Ils me semblaient morts, à l’intérieur. Rampant parmi ces cadavres animés, je remarquai une petite fille qui semblait différente des autres, un peu plus vivante, et je me suis dirigé vers elle. Elle était nue et son corps meurtri témoignait de toutes les violences qu’elle avait endurées. Pourtant, elle souriait et chantait dans son coin. Honteux de la curiosité que sa nudité suscitait chez moi, je consentis à me débarrasser de ma cape et l’en recouvris. Les marchands d’esclaves ne m’avaient pas privé de mon accoutrement tellement celui-ci les amusait. Elle me regarda dans les yeux, me sourit sans dire un mot puis recommença à chanter.
Pendant de longs jours, je suis resté dans cette cage et ce tandis qu’on nous transportait, guettant la moindre occasion de m’échapper. Car je savais que j’étais maintenant un esclave et qu’à chaque fois que nous nous arrêtions dans une nouvelle ville, je risquais d’être vendu. Mon père avait souvent refusé l’entrée au village à ces vendeurs d’enfants car il disait toujours que ce genre de commerce était inhumain et, à présent que j’étais quotidiennement témoins de la cruauté de ces hommes, je comprenais pourquoi. Lorsque je ne tentais pas de m’évader, je restais assis auprès de la jeune fille et l’écoutais chanter. Je l’appelais Tsuki, car elle semblait préférer chanter au clair de lune. Lorsque je la regardais, j’avais parfois l’impression que mon cœur allait exploser dans ma poitrine et, dans ces moments, j’avais l’irrésistible envie de la serrer dans mes bras. Cependant, elle réagissait violemment à tout contact physique et j’avais donc décidé de garder mes distances. Une fois par jour, un gros homme malhabile venait vérifier l’état dans lequel se trouvait sa marchandise; à chaque fois qu’un gamin attirait son attention, il l’entraînait dans sa tente pour la nuit. Lorsque j’ai remarqué que son regard se posait de plus en plus souvent sur ma personne, j’ai su que le moment de mon évasion approchait. Une nuit, alors que j’écoutais Tsuki chanter en regardant les étoiles, j’entendis les pas de l’homme en question qui se dirigeait vers notre cage. Je plongeai mon regard dans celui de mon amie et serrai doucement sa main dans la mienne. Elle ne me repoussa pas, ayant manifestement compris ce qui se passait. « Ce soir, Tsuki, je pars d’ici et je t’emmène avec moi. C’est une promesse. »
Le gros homme me fit sortir de ma cage, me traîna violemment par les cheveux jusqu’à sa tente et m’arracha mes vêtements. Il empestait l’alcool et la sueur, je pouvais sentir son souffle répugnant contre ma nuque tandis qu’il me caressait brutalement avec ses mains rêches, m’assurant d’un murmure à l’oreille que je n’allais pas avoir mal, que j’allais même aimer ce qu’il s’apprêtait à me faire. Je n’ai pas crié, pas pleuré ni même fermé les yeux pendant qu’il me violait encore, encore et encore. Je m’accrochais farouchement à cette idée de liberté et je ne fis soudainement plus partie de cette scène sordide, mon esprit retrouvant le souvenir de mon père pêchant tranquillement près du village. Enfin, l’alcool et l’effort vinrent à bout de mon bourreau et ce dernier s’endormit en relâchant son étreinte sur ma personne. Je me dégageai, quittai le lit et tombai à genoux. Je me sentais inexplicablement souillé, ravagé. J’ai vomi en silence durant de longues minutes. Enfin, je repris mes esprit et me suis redressé. Mes vêtements étaient déchirés et ceux de cet homme étaient bien trop grands pour moi. Tant pis, je m’en passerais. L’homme dormait d’un sommeil de roi. Il devait penser que j’étais exactement comme les autres enfants qu’il avait possédés, que toute étincelle de vie m’avait quittée; il devait penser que je ne tenterais jamais rien contre lui. Or, il avait eu tort. Sans réfléchir, je m’emparai d’un long poignard laissé sur une table et m’approchai de mon ravisseur; je posai une main sur sa bouche, afin de l’empêcher de crier, et lui enfonçai ma lame dans la gorge. Il ouvrit soudainement les yeux et me regarda avec une expression de terreur. D’une impassibilité exemplaire, je soutins le regard du moribond et le regardai s’éteindre sans ciller. Il y a une certaine beauté dans l’action de donner la mort, une certaine intimité qui se crée entre l’assassin et sa victime au moment de passer à l’acte. On dit que tuer est une expérience d’une intensité comparable à celle de l’acte sexuel, et c’est pourquoi certains hommes ne peuvent plus s’en priver dès qu’ils y ont goûté. Je ne me souviens pas de cet homme comme étant celui qui m’a violé, je me souviens de lui comme étant le premier que j’ai tué.
Les mains rouges de sang, je me saisis des clefs qui me permettraient de libérer Tsuki et me suis élancé dans la nuit noire. Atteignant l’endroit où étaient entreposés les esclaves, je les libérai tous mais aucun d’entre eux ne bougea à l’exception de Tsuki, qui me suivit. Nu comme un ver, armé d’un long poignard pouvant me servir d’épée, traînant par la main une petite fille vêtue d’une peau de loup, je courus vers un cheval; ne sachant pas monter, je fis, après avoir escaladé la bête et aidé Tsuki à faire de même, la seule chose que je pouvais faire : j’ai pincé une des fesses de l’étalon et ce dernier réagit tel que je l’avais espéré. Il s’élança dans l’obscurité, deux enfants complètements nus accrochés à sa crinière. Je pensais bien nous avoir tirés d’affaires mais, bientôt, j’entendis au loin des bruits de chevaux et des cris; on nous poursuivait! C’est alors que mon omoplate droite s’enflamma; une salve de flèches venait d’être décochée et j’avais été atteint en plein dans le dos. Le cheval aussi avait été touché et s’écroula dans sa course, nous propulsant moi et Tsuki sur une bonne distance. J’entendais des cris de joie et le galop des chevaux qui s’approchaient de nous. Regardant autour de moi, je vis que nous étions tombés tout près d’une rivière et, rassemblant mes dernières forces, je me suis redressé et ai couru vers elle, portant Tsuki sur mon dos, pour nous y jeter.
En un rien de temps, le courant nous emporta à bonne distance de ceux qui voulaient notre peau. Mais je devais à présent lutter contre la noyade et Tsuki semblait avoir perdu connaissance. Qui plus est, j’étais blessé et je me vidais de mon sang à un rythme plus qu’alarmant. Mais je ne devais pas mourir, non, pas maintenant! Je devais sauver Tsuki, je lui avais fait une promesse. Dans un effort surhumain, de ceux dont sont parfois capables les plus désespérés, je parvins à atteindre la rive. J’ai déposé doucement mon amie sur l’herbe et j’ai constaté toute l’horreur de la situation : elle s’était cassée la nuque dans sa chute et était à peine vivante. Je n’arrivais pas à comprendre comment elle pouvait encore être consciente malgré son état. Elle ne pouvait pas bouger et se contentait de me regarder en souriant. J’éclatai en sanglots et lui demandai pardon, me maudissant d’avoir manqué à ma promesse. Comme seule réponse, elle se mit à chanter faiblement. Elle chantait pendant que les larmes ruisselaient sur mon visage, peut-être pour me rassurer, moi ainsi qu’elle-même. Enfin, elle s’arrêta. Ses lèvres tremblèrent, le rythme de sa respiration s’accéléra puis tout cessa. « Merci… », murmura-t-elle faiblement. Elle inspira profondément puis expira longuement et, enfin, ferma les yeux pour ne plus jamais les rouvrir. C’était fini. Obéissant à une sorte d’automatisme, j’entrepris péniblement de creuser une tombe pour mon amie. Après l’avoir enterrée, j’ai déposé une grosse pierre là où devait se trouver sa tête et ai inscrit « Tsuki » à l’aide de la pointe de la flèche que je m’étais retirée. J’étais seul, nu, blessé et en sanglots. J’ai marché durant un long moment, presque inconscient, me demandant ce que j’allais faire, quand, finalement, je me suis écroulé sur le sol, à bout de force. Je regardai la lune et les étoiles, témoins muets de cette tragédie, et pleurai la perte de mon amie en maudissant ces marchants d’esclaves. Mon esprit sombra dans l’inconscience.
Quelque chose de froid se déposa doucement sur mon front, j’ouvris les yeux pour voir qu’il neigeait. N’ayant plus la force de bouger, je demeurai là alors que cette poudreuse glacée tombait doucement mais inlassablement. Si la neige tombait, cela signifiait que j’avais survécu au moins 6 mois depuis la destruction du village. Je devais donc avoir 9 ans. Six mois, seulement six moi? Ça m’avait paru beaucoup plus long, à moi. Au bout d’un certain laps de temps, je ne saurais vous donner plus de détail car j’étais à peine conscient, je me rendis compte que mon corps était presque entièrement recouvert de neige. Étrangement, j’avais chaud et je commençais à m’endormir. C’est alors que je le vis : le hiryuu, un dragon volant. Il était énorme, aussi pur que la neige. Il volait au-dessus de moi, splendide dans toute sa majesté. Il venait probablement me chercher pour me guider là où se trouvaient mon père et tous les autres villageois, me disais-je. Un hiryuu rien que pour moi! J’en avais, de la chance. Je crois que c’est à ce moment précis que je suis véritablement devenu un homme, à seulement 9 ans. Et c’est alors que ma pensée se mit à nouveau à dériver et ce qui me restait de présence d’esprit s’envola à tire d’aile. Les ténèbres, tout n’est plus que ténèbres. Je marche, je marche et je marche encore… Suis-je mort? Non, enfin, je ne le suis pas encore. Tsuki… Je n’ai pas pu te sauver, je n’ai pas pu tenir ma promesse; J’ai échoué, j’ai été trop faible pour sauver ma bien-aimée. Maintenant, je ne peux plus marcher, Je dois me reposer. Devant moi, deux grands yeux jaunes… Un loup? Non, ce n’est pas un loup. Voilà les yeux d’un reptile, sans aucune pupille. Je vais mourir, dévoré par cette créature. Est-ce vraiment la fin?*** Lorsque j’ouvris les yeux, je me découvris étendu dans un lit d’hôpital. Mes blessures avaient été traitées et, pour la première fois depuis des lustres, je me retrouvais vêtu d’habits propres et confortables. Je regardai par la fenêtre ouverte par l’entremise de laquelle les rayons du soleil pénétraient dans la chambre; j’entendais le rire d’enfants qui jouaient à l’extérieur, leur voix totalement dépourvue de peur et d’inquiétude. Une jeune femme entra alors dans ma chambre, un plateau repas dans les bras; disposés sur le plateau, je voyais un bol de soupe, une pomme, du pain, du beurre et du fromage. Mon cœur se serra et, malgré mes efforts, j’éclatai en sanglots car je me sentais tout à coup humain et en sécurité, après si longtemps. Je pensais à Tsuki, auprès de qui j’avais failli à ma promesse, et je me sentais coupable. L’infirmière me regarda un moment, le visage plein de compassion et de bonté. Elle m’examina un moment avant d’entamer le récit de mon arrivée ici. Un groupe de Jounin, rentrant de mission, était tombé sur deux enfants, près d’une rivière. Un garçon et une jeune fille. La fillette était déjà morte, mais le petit était encore en vie. Ainsi m’avaient-ils transporté jusqu’au village caché de Konoha, l’endroit même où je me trouvais à présent. Dès lors, on m’offrit le choix de vivre au village et, après avoir raconté mon histoire, on me proposa d’entrer à l’Académie. J’allais devenir un Ninja de Konoha, de manière à obtenir la force non pas seulement de protéger ce qui mérite de l’être en ce monde, mais aussi celle de tenir mes promesses. Tsuki, je te reverrai. Mais pas tout de suite. »
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