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Liori Satsubatsu

Liori Satsubatsu


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MessageSujet: [SI] - Evacuation   [SI] - Evacuation EmptySam 21 Mai - 16:02

Liori se tenait sur le toit plat d’un entrepôt, à quelques mètres à peine des quais. A un saut à peine des quais. Malgré un soleil éclatant, un ciel bleu magnifique et tous les autres éléments étaient réunis pour faire de cette journée, une magnifique journée.
Et c’était sans doute ceci qui donnait au port son aspect si sinistre. Les quelques bateaux à quais tanguait au gré des vaguelettes qui venait paresseusement finir de se briser sur leur coques, en émettant de temps en temps quelques grincements sinistres, qui rappelaient au Satsubatsu son aversion pour la navigation. Les quais étaient pour ainsi dire, morts. Pas âme qui vive n’occupait cette ruche habituellement bourdonnante d’activités.
Et Liori était là pour s’en assurer. Personne ne devait être laissé en arrière, c’était la consigne.

Kiri avait investit la ville moins d’une heure auparavant. Le responsable ainsi que les forces de l’ordre local avaient étés prévenus des événements, et le village les avait priées de bien vouloir « accepter la modeste aide que fournissait Kiri no Kuni face à la menace imminente d’être noyé par une créature mythologique ». Autant dire que prendre la tête des opérations fut chose aisé pour les Shinobis. Pourtant, Liori le savait, le plus dur était à venir. Les ninjas de la brume étaient ici pour sauver toute une populace, et peut être même leur ville. Ils n’avaient qu’à espérer que les gens garderaient ça à l’esprit quoi qu’il arrive.

Selon Satoshi et son habituel cynisme, ça n’arriverait pas. Pendant que d’autre combattraient un ennemie aussi terrifiant qu’impressionnant, mais pourtant bien réels, eux auraient à combattre deux opposants, réunis sous le même front pour faire une « putain de guerre » aux kiréens. Le Satsubatsu se remémorait encore sans mal les explications que leur avait fournies le Juunin lors de leur briefing. Ou à défaut des termes exact, leurs teneurs.
Ils allaient devoir tous gérer une équipe d’apprenti shinobi, qui devrait gérer une foule inquiète, qui n’attendait que de voir la panique agiter les bras pour aller se ruer dedans. Et c’était là qu’ils devaient tous jouer. La panique ne devait jamais se montrer. Elle devait être muselé, camisolé, et cacher au fond d’une male lesté que l’on jetterait à la mer avant d’être aperçu par n’importe quel badaud. Mais pour ce faire, leur avait dit Satoshi, ils devraient aussi veiller à ce que l’empoisonneuse rumeur n’arrive pas à atteindre les éléments les plus agités de leur troupeau. La foule deviendrait alors une Foule. De celle qui devenait une seule entité, à la puissance incommensurable, et dont l’intelligence se mesurait en prenant le Q.I le moins élevé parmi l’individu qui la composait, et en le divisant par le nombre de personne qui composait la masse.
Satoshi avait clairement insisté sur nombre de personne présent dans la ville.

Ils devaient donc gérer les civils, et empêcher la panique de les gagner.

Pour l’instant, c’était chose aisé. La mer était calme, et l’horizon ne laissait rien présagé sur les événements qui allaient sans doute advenir d’ici peu. En plissant les yeux, le Satsubatsu arrivait tout juste à deviner quelques petits triangles blancs qui se détachaient du bleu marin de l’horizon. Les combats auraient lieux loin. Mais jamais assez.

Liori gagna l’autre côté du toit, et observa la ville qui le dominait. Le port de Gake aurait put être creusé dans le pied d’une falaise, et la ville qui y était collé s’était contenté d’y pousser en formant une espèce d’escalier avant de rejoindre l’aplat de la plaine. En entrant par les portes, ont pouvait voir une descente qui semblait vertigineuse. En débarquant d’un bateau, ou pouvait se demander comment la ville ne pouvait compter QUE 4231 marches.
Ainsi, les quartiers annexes aux quais se montaient les uns par-dessus les autres, dans un enchevêtrement de petits détails, comme des bâtiments blancs entre lesquels venaient se placer quelques ruelles fraiches, aux allures pittoresques pour les touristes, mais un véritable labyrinthe pour tous ceux qui s’y aventuraient sans guide. Et fort heureusement, ce n’était pas par là que devrait être évacué les habitants.

Gake était avant tout un port, et même s’il avait au fil des ans perdus de l’importance commerciale, au profit de port plus récent et mieux positionné, il n’en restait pas moins aménagé pour facilité la circulation de biens et de personne dans la ville. Une large avenue tranchait impeccablement la ville en deux. Débutant depuis la moitié des quais et grimpant jusqu’à la partie supérieur de la ville, où elle irriguait la place centrale, l’artère du port commençait déjà à charrier la liquide vital de Gake.

Les équipes qui s’occupaient du secteur Est avait déjà commencé à évacuer les citoyens de leur zone. Liori voyait un groupe compact qui commençait la longue montée vers les portes de la ville. Plusieurs électrons libres gravitaient autour du groupe. Sans nul doute d’autres shinobi et peut être quelques gardes de la ville, qui s’assuraient que personne ne trainait la patte.
Une autre masse de gens commençait à s’accumuler au pied de la pente que formait l’avenue. Ils devaient sans doute s’assurer que personne ne prenait plus que le minimum vital, que les familles étaient au grand complet et que tout le monde avait bien entendu les consignes de sécurité, avant de commencer eux aussi à gagner les hauteurs de la ville.

L’évacuation ressemblait à une simple sortie de classe à la plage, jusqu’à ce que quelqu’un décide d’hurler au requin.

Un dernier regard pour les quais et ses environs, un vague salut de la tête à un collègue qui s’était collé à la même besogne que lui, et le Chuunin revint à terre. Il ne lui restait plus qu’à faire son rapport à Satoshi, qu’il trouva bien vite, en grande discussion avec d’autre gradé de Kiri, et ce que le Satsubatsu identifia comme des gardes la ville, au vu des plastrons frappés du blason de la ville. Son chef d’équipe ne se retourna même pas à sa venue et l’air concentré sur une carte étalé sur une table, il lui signala qu’il avait la permission de parler.

[Liori] – Les quais sont vides. Je n’y ai aperçu personne.

Et ce fut tout. Il vit le sommet du crâne de son supérieur s’abaisser et se relever comme s’il acquiesçait lentement.

[Satoshi] – Rejoins le reste de ton groupe et aide-les à finir l’évacuation de votre secteur.

Il congédia Liori d’un geste de la main, et pointa quelque chose sur la carte avant de repartir de plus belle dans une discussion qui avait à peine été dérangée par l’arrivé du shinobi.

Le reste de son groupe. Son équipe et celles de ses coéquipiers. La force des choses avait voulu que l’équipe de chuunin qu’il formait était resté identique à sa formation d’origine. Satoshi était donc le chef de l’escouade, Haya, Sokka et finalement Liori à ses ordres. Les trois Chuunin dirigeaient chacun une équipe de 3 autres ninja de grade inférieur, ou d’apprentis. Le Satsubatsu avait conservé l’équipe qui était déjà à sa charge. Formé par Hayashi Koda, Nao Akihiko et Yasuki Ekei. Haya avait hérité d’une dénommée Watagumo Ine, et d’un… Naoki quelque chose.
Sokka de son côté avait sous ses ordres Nimika Akane et Honi Kimaru.
Il manquait deux noms à cette liste, mais ce n’était pas l’affaire du Chuunin. Il avait plus important à penser pour le moment.

C’est au pas de course qu’il rejoignit le quartier qu’il avait à charge. S’il avait correctement mémorisé le plan, ses coéquipiers devaient avoir commencé à rassembler les gens dans la cour de la taverne juste… là.
Une taverne qui avait de toute évidence connue des jours meilleurs. L’impitoyable vent marin avait décollé la peinture bleu douteuse, pour en faire un simple bleu délavé douteux, et toutes les charnières métalliques luttaient contre la rouille. L’avantage des lieux était que si le bâtiment était miteux, le terrain qui s’y rattachait était suffisamment grand pour accueillir un nombre conséquent de personne, et que ses murs et deux seules issues permettaient de garder en place tout ce monde.
Liori grimpa sur le mur côté grand rue, et fit un rapide calcul mental. Ce groupe là serait bientôt prêt à partir, il ne manquait plus qu’une petit dizaine de personne pour remplir le quota demandé.

Comme un oiseau de mauvais présage, le Shinobi en rouge et noir prit de l’altitude. Il escalada les deux étages de l’auberge, et perché sur une arrête du toit, scruta, jusqu’à repérer un bandeau familier. Il descendit de son perchoir avec la souplesse relative à ceux qui n’ont plus de muscle pour faire fonctionner leurs articulations, et se dépêcha de rejoindre l’autre Kiréen.

[Liori] – Il va bientôt falloir évacuer ce groupe. Il n’y pas eut d’ennui ?

Haya Sasaki

Haya Sasaki


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MessageSujet: Re: [SI] - Evacuation   [SI] - Evacuation EmptyDim 22 Mai - 21:27

Haya se souvenait d’une histoire en particulier, quand elle était petite. C’était sa mère qui la leur lisait, à elle et à Kaoru, alors qu’haya était une toute jeune enfant. Durant de nombreuses soirées, elle avait parcouru le livre et une fois celui-ci terminé, alors que leur mère essayait de les intéressait à d’autres ouvrages, Kaoru réclamait fréquemment cette histoire même si elle la connaissait par cœur. Haya avait appris à l’aimer, mais plusieurs années après. Elle se souvenait d’une sensation très confuse de frayeur quand leur mère la leur racontait, parce qu’elle était beaucoup plus jeune, mais aussi parce que Kaoru s’appropriait tellement l’histoire qu’elle avait tendance à se prendre pour le monstre et à le jouer devant elle pour l’effrayer. Après la mort de leur mère, Kade avait repris ce rôle de lecteur pour leur plus jeune sœur, Murasaki. Il posait toutefois souvent le livre sur ses genoux pour raconter des passages complètement inédits, issus de son imagination et peut-être, comme Haya devait l’apprendre plus tard, de ses propres aventures. Haya l’écoutait raconter quand elle le pouvait, et ce n’est qu’à ce moment qu’elle prit du plaisir à entendre parler de ce monstre.

Cette histoire se faisait passer pour une légende du passé, lorsque les îles du pays n’en formaient qu’une. Haya se souvenait encore de la première phrase, marquée au fer rouge dans son esprit. Le monstre Osoroshisa régnait sur la côte est, obligeant les villes à le nourrir et à se combattre les unes les autres pour qu’il ait toujours à manger. C’était un monstre qui venait des terres lointaines de l’est ou des cauchemars d’un enfant muet, mais ça c’était seulement dans la version de Kade Kasen. Dans l’une de ses villes, un enfant vit ainsi sa mère et son frère aîné mourir sous les lames de leurs voisins. Il se retrouva intégré à la ville victorieuse et côtoya les meurtriers de ses proches au quotidien. Mais cet enfant, appelé Tanryoku le plus souvent, était sage et raisonnable. Il ne prit pas ses voisins en haine et savait que leur seul ennemi était Osoroshisa. Il attendit près de vingt années, sans que personne n’ose s’en prendre au monstre. Ceux qui essayaient, du moins, n’en revenaient jamais. Tanryoku, maintenant homme fait et père d’une famille de charpentiers, n’était pas un guerrier. Les fois où il avait pris les armes pour massacrer ses prochains ou pour défendre sa ville, il employait un simple gourdin de bois qu’il s’était confectionné lui-même et s’assurait de maîtriser la puissance de ses coups pour ne tuer personne.

Osoroshisa, qui savait tout, eut vent de cette ruse et avertit qu’au début du mois, il voulait la femme et la fille de Tanryoku présentées devant lui afin qu’il s’en repaisse. Tanryoku ne répondit rien et attendit qu’une quinzaine de jours s’écoulent. A l’intérieur de son atelier, il s’activa à une entreprise mystérieuse, en s’assurant que son établi de charpentier continue son travail afin de ne pas éveiller les soupçons d’Osoroshisa. Un soir, après une grande bataille qui devait nourrir le monstre pour la semaine, Tanryoku partit accompagné de quelques hommes de la cité, chargés de lourds paquetages. Arrivé sur place, il demanda aux hommes victorieux de faire silence et ils l’écoutèrent car ils se trouvaient en présence de quelqu’un qui inspirait une confiance naturelle. Tanryoku leur expliqua sans détour ses intentions. Ils ne rirent pas lorsqu’il leur dit qu’Osoroshisa serait mort d’ici la fin de la semaine. Avant la fin de la nuit, leur affaire était achevée et Tanryoku et ses hommes s’en retournèrent à leur cité.

Peu avant la fin de la semaine, qui annonçait la fin du mois, Osoroshisa se manifesta aux portes de la ville pour qu’on lui remette la femme et la fille de son ennemi. Tanryoku sortit paisiblement, seul, et se tint droit devant le monstre. Les descriptions d’Osoroshisa varient beaucoup, mais celle du livre, dont Haya se rappelait chaque mot, présentait une créature de la taille d’une petite maison, arrondie, d’une teinte allant du rose pâle au bleu. Elle aurait de grands appendices tout autour du corps, aux bords redoutablement acérés et qu’elle faisait claquer sinistrement sur le sol et dans les airs. On ne pouvait lui deviner aucun regard, mais fréquemment elle ouvrait grand une gueule béante pour pousser un cri qui faisait trembler la pierre et projetait une large coulée brunâtre.

Tanryoku regarda le ciel, tandis qu’Osoroshisa lui demandait où étaient sa fille et sa femme et annonçait tout ce qu’il comptait faire avant de finalement les dévorer. Midi passa lorsque Tanryoku leva une main et fit taire le monstre. Les cadavres que tu as mangé la semaine passé, dit-il, étaient remplis de feuilles d’un poison des montagnes. Tu manges depuis tellement longtemps des corps humains entiers et décomposés que tu n’es même plus capable de différencier les goûts. Tu vas mourir maintenant et les massacres en ton nom seront à jamais derrière nous. Les versions diffèrent sur la conclusion. Le livre se terminait bien, Osoroshisa mourait sitôt le discours prononcé, son corps était brûlé par une foule en liesse et Tanryoku s’en retournait auprès de sa famille. D’autres disent que la créature, folle de rage, frappa le sol si fort que Tanryoku et la cité derrière lui disparurent dans les flots, tandis que la première île du pays de l’eau se créait. Haya préférait la première, surtout parce que d’autres histoires racontent mieux comment les îles du pays de l’eau se sont formées.

Kiri avait battu le rappel une heure plus tôt, des équipes étaient déjà parties, et Haya ressortait tout juste d’un briefing pour juunin. Cela lui avait fait une drôle d’impression de s’asseoir en compagnie de ces gens, sa promotion était encore toute récente. La jeune femme ne se sentait pas trop impressionnée cependant, elle savait que le grade ne changerait pas la façon dont elle ferait les choses. Haya finit de remonter sa tunique, fixa son arme à sa ceinture et sortit de chez elle. Cela faisait près de quatre semaines qu’elle et la flamme jaune avaient exécuté le dernier homme de main de Nagata. La flamme jaune avait resserré sa surveillance auprès d’haya, elle avait pour ainsi très peu de moments à elle. Cela ne la dérangeait pas autant qu’elle l’aurait cru, ce n’était que maintenant qu’elle se rendait compte que malgré son arrivée soudaine à kiri il y a de cela un couple d’années, elle n’avait jamais été réellement isolée. Haya avait vu de nombreuses nouvelles arrivées à l’académie s’asseoir seules et s’entraîner pareillement, jusqu’à ce que le hasard des rencontres les amène à fréquenter d’autres personnes. Mais dès son arrivée (en tout cas, dès qu’elle eut quitté l’hôpital et se soit inscrite à l’académie), Haya s’était retrouvée entourée par des amis. Aujourd’hui, elle était rassurée de savoir que sa nature profonde n’avait pas été affectée par les événements qui l’avaient amenés à kiri en premier lieu. Avec le temps, ses amis s’étaient diversifiés et faisaient maintenant partis des éléments les plus en vus du village, mais c’était le cours des choses.

Malgré les morts de ses laquais, Nagata ne semblait pas encore avoir fait son mouvement contre elle. Il n’était pas encore l’heure de frapper, du côté de Haya, mais il leur était impossible de savoir ce que projetait de faire Nagata. Cela lui avait valu de passer l’essentiel de son temps avec la flamme jaune ou Saeka, même la nuit, dans des appartements à la sécurité renforcée. Cette urgence tombait assez mal. Haya avait plusieurs choses dont elle devait s’occuper dans l’immédiat, mais d’un autre côté, cela lui donnerait l’occasion de se changer les idées. D’après ce qu’on lui avait dit, ses ordres étaient parallèles au gros de l’affaire. Elle devait seulement s’assurer, avec plusieurs autres équipes similaires, que même dans le cas où Ryujin parviendrait aux côtes, les pertes humaines soient les plus minimes possibles. Cela passerait par l’évacuation des cités côtières les plus exposées. De là où elle était, Haya voyait mal comment les choses allaient se dérouler, du temps dont ils allaient disposer. Evacuer une ville demandait plus que quelques heures pour se mettre en place et il était probable que le monstre se déplace plus vite qu’eux. Mais on ne lui avait pas donné beaucoup plus de renseignements, elle devait rejoindre sur place Satoshi qui lui attribuerait une équipe et préciserait peut-être le contexte.

En remontant la ruelle, Haya remonta la fermeture de sa veste. Il n’était pas encore midi mais il faisait encore relativement froid. Quand l’alerte avait été donnée, elle s’entrainait avec Benihime. Enfin, c’était leur projet initial du moins, après quelques échanges à son désavantage, Benihime avait décrété qu’il était l’heure de manger. Un anbu était apparu à une dizaine de mètres d’elles, avait livré un parchemin à Benihime et s’était téléporté ailleurs. Le texte était très succinct, mais il émanait de Naikin, la flamme jaune devait se former immédiatement et partir en mission.

Benihime – Tu ferais mieux d’aller te préparer, tu vas certainement être appelée.

Haya – C’est en lien avec kiri ?

Benihime avait haussé les épaules en finissant d’engloutir une grosse boulette de riz.

Benihime – Tout che qui che pache ichi… à un lien avec kiri.

Haya – … d’accord j’ai tout compris. Bon courage à vous.

Et en effet, moins d’une demi-heure après, Haya avait été convoquée à cette première réunion d’urgence où la nature de la menace lui avait été plus ou moins précisée. Il lui fallait se rendre à une ville d’uke, Gake, pour y récupérer une équipe. Ce qui lui paraissait étonnant, c’est qu’elle n’avait rien entendu à propos de trajets organisés. Il lui aurait pourtant semblé plus évident qu’une équipe de kiri en place à Gake crée un sceau de déplacement pour accélérer le processus, surtout si, comme on le lui avait dit, il leur faudrait s’aider d’aspirants et de genins, pas forcément habitués à effectuer des voyages aussi rapides. Sans compter la présence d’une créature maritime monstrueuse qui avait déjà une ville de détruite d’avance sur eux. Mais Haya mettait cela sur le compte des délais d’organisation. La flamme jaune ne devait pas être partie depuis beaucoup plus longtemps qu’elle, certainement que Satoshi était arrivée et les juunin et chuunin devaient être parmi les premiers avertis.

Elle n’attendit pas d’être rejointe par un groupe quelconque et prit directement le chemin de gake, une ville portuaire dans laquelle Haya n’avait jamais mis les pieds, mais qu’elle aurait pu situer une carte au juger. Des indications plus précises sur sa localisation leur avaient été fournies, les chances de se perdre allaient s’amenuisant. Une bonne nouvelle en soi, car Haya devait bien admettre que cela aurait été quelque peu humiliant.

*****

Haya observait les hauteurs de gake, bien au dessus de là où ils se trouvaient. Leurs équipes étaient parvenues à rassembler une petite foule compacte et bruyante qui s’égaillait dans une cour faisant face à une vieille taverne fatiguée. De ce qu’elle avait pu en juger, Gake était sans aucun doute une jolie ville, qui avait dû être encore plus jolie en son temps. Elle imaginait bien un village chétif s’établir au bas de la falaise, près de la mer, puis s’élevant progressivement à même la roche pour tenter (et réussir) de rejoindre la terre ferme. Cela donnait un résultat hasardeux mais pas désagréable. Un détail l’inquiétait toutefois, le nombre de ruelles annexes et leur étroitesse. Un mouvement de foule le long de l’avenue principale aurait tôt fait de compresser la masse parmi ces ruelles, et pour peu que cela pousse derrière, ce serait un carnage sans nom. Leurs ressources étaient limitées et reposaient malheureusement en grande partie sur la raison de la foule. En cas d’agitation, Haya et d’autres pourraient toujours bloquer l’accès aux rues annexes pour couper toute retraite, mais l’implosion était aussi dangereuse que l’explosion. Pire, les ninjas seraient associés dans l’esprit commun de la foule à un ennemi, les rapports seraient considérablement complexifiés. Haya espérait que chacun parviendrait à demeurer calme, mais elle émettait de gros doutes sur la question. Il y aura forcément, à un moment ou un autre, un point qui accrochera et où il faudra prendre une décision.

Le plus gros désavantage qu’ils avaient, c’était le manque d’information sur le temps dont ils disposaient. Personne ne pouvait prédire les mouvements de ce Ryujin, aussi imprévisible que cette foule pour le coup, et même Satoshi ne pouvait donner beaucoup d’indications sur les équipes d’extermination lancées à la chasse au monstre. Est-ce que la flamme jaune en faisait partie ? Haya n’avait pas posé la question. Elle se posa deux doigts sur la poitrine, là où elle savait reposer le sceau d’amour. Benihime ne l’avait pas activé, de sorte qu’il ne lui servait à rien. Mais s’il l’aurait été, Haya était certaine que Benihime ne l’aurait pas utilisé, même en danger de mort. Pas qu’elle puisse être de grande utilité là où la flamme jaune avait échoué…

La jeune femme se détourna de la ville pour jeter un coup d’œil furtif aux genin qu’on lui avait confié. Elle n’en aperçu que deux, une fille et un garçon, qu’elle ne connaissait pas le moins du monde. Naoki Aisu… le hasard avait voulu qu’ils travaillent ensemble. Elle se demandait quelle connaissance il avait du sang qui coulait dans ses veines. Haya avait déjà pris le parti, dès qu’elle avait entendu son nom, de ne pas révéler leur… lien familial, bien que le terme paraisse un peu creux, appliqué à un total étranger. Il était hors de question que qui que ce soit sache qu’elle était kasen et fasse le rapprochement avec son arrivée à kiri et la mort de son père. Elle lui adressa un remerciement mental en louant son intuition de leur avoir donné un faux nom à la naissance. Un vrai ninja, cela ne faisait pas de doute… il ne lui restait plus qu’à espérer que les événements ne l’obligeraient pas à user de son hérédité, qu’elle maîtrisait d’ailleurs comme une poule maîtrise le vol. Et la fille, Ine, inconnue. Elle paraissait vieille pour être encore genin, elle pouvait même paraître plus âgée qu’haya au premier coup d’œil. Cela ne signifiait rien, tout le monde avait une histoire différente. Mais elle donnait l’impression d’être mûre et réfléchie, ce qui serait avec un peu de chance confirmé par la suite, et ne devrait pas être trop ennuyante. Pour l’instant, il n’y avait pas grand-chose à faire, ils attendaient d’autres gens, ramenés par une équipe tierce.

Les habitants de gake parlaient beaucoup. Ils parlaient de rumeurs de ce matin, comme quoi il s’était passé quelque chose de grave pas loin d’ici. Les colporteurs avaient fait du bon travail, et rapidement qui plus est. Heureusement, personne ne semblait mentionner une créature mythique éveillée après une décennie de repos pour semer mort et terreur sur les côtes d’uke. Un bon point pour le calme et la bonne humeur.

Liori atterrit à côté d’elle. Peut-être était-il allé vérifier qu’aucune masse énorme et rageuse écumait les flots à l’instant où ils lézardaient devant une taverne quelconque.

Liori – Il va bientôt falloir évacuer ce groupe. Il n’y pas eu d’ennui ?

Haya – Bah heu, non.

Voilà qui est envoyé, se dit haya mentalement. Mais elle avait préféré s’assurer que Liori s’adresse bien à elle avant de répondre.

Haya – On finira par en avoir bien assez tôt. Il faut un certain temps avant qu’un groupe atteigne le sommet, il faudrait qu’on parvienne à maximiser les passages. Si on doit escorter chaque groupe jusqu’en haut et redescendre, on n’a pas de flux constant, mais des grappes. C’est plus long.

Bien sûr, les ninjas qu’ils étaient avaient adoptés naturellement la voie de la prudence. Il était plus facile de gérer une grappe, même grosse, plutôt qu’une foule. D’un autre côté, aux yeux d’haya, la foule était un mauvais moment à passer mais son avantage principal était que la rapidité annihilait l’impatience. Et c’était bien cela qui faisait peur à Haya : si leurs trajets devaient trop s’étaler dans le temps, les gens allaient prendre leur courage à deux mains pour leur poser ouvertement des questions et ce n’était pas souhaitable. L’agacement, la promiscuité, l’obligation de suivre des instructions sans réellement les comprendre… curieusement, les ninjas de kiri n’étaient pas en position de force ici, tout dépendait de la bonne volonté des habitants de gake. La raison n’avait malheureusement pas grand-chose à voir là dedans.

Haya – Il serait peut-être plus intéressant de laisser l’une de nos trois équipes en soutien ici, pendant que les deux autres escortent. L’équipe de soutien créera une nouvelle grappe, on distendra notre surveillance pour la prendre en compte, et ainsi de suite jusqu’à ce que la zone soit vide. Il ne faut pas que cette évacuation s’étende dans le temps, les gens vont s’énerver.
Watagumo Ine

Watagumo Ine


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MessageSujet: Re: [SI] - Evacuation   [SI] - Evacuation EmptyMar 24 Mai - 22:31

Du Pays de l’Eau Ine ne connaissait que l’île d’Uke, et d’Uke elle ne connaissait d’infrastructure importante que Kiri. C’est pourquoi elle ne s’était pas attendue à trouver en Gake une véritable petite ville quand elle imaginait un village portuaire comme celui d’Hasaï. D’un mouvement circulaire de la tête, la jeune femme embrassa du regard la vaste étendue de la cité-pyramide. L’endroit portait bien son nom. D’un point de vue architectural Gake était unique, complexe empilement de rues étroites qui s’étoilaient de part et d’autre d’un vaste escalier central adossé à la falaise de calcaire. La base de la cité s’avançait sur la mer en une multitude de pontons de bambous que venait lécher l’écume, et auxquels s’accrochaient les bateaux des pêcheurs. Lorsque l’on s’y trouvait il fallait casser la nuque pour en voir le sommet, là où l’escalier s’en allait mourir en rejoignant le plateau.

C’était par là que la kunoichi était arrivée. De la plaine herbeuse battue par les vents on ne voyait que quelques maisons et autres bâtiments, rien de très grand, derrière une arche qui figurait les portes de la ville. Ine avait froncé les sourcils, étonnée que l’on ait dépêché plusieurs équipes kiréennes pour évacuer si peu de gens. Mais en s’approchant de la falaise le grondement de la mer se couvrait du bruit de l’activité humaine, et la cité se dévoilait dans la pente vertigineuse comme un fouillis de nervures tranché net en son milieu. Seule, une place centrale aménagée dans la partie supérieure semblait laisser l’ensemble respirer.

En descendant vers le lieu de rendez-vous, Ine avait pu juger de la délicatesse de la tâche qui les attendait. Un tel labyrinthe rendait difficile la vérification que personne ne restait en arrière. Elle avait même remarqué que des cavités naturelles de la roche étaient exploitées en silos, et rien ne paraissait exclure qu’un réseau de circulation existât au sein même de la falaise. Tout en accélérant le pas pour rejoindre les quais, Ine n’avait pu s’empêcher de frissonner en songeant que la vague d’un tsunami emporterait corps et biens sans laisser une trace de ce qu’était Gake. Et les habitants, eux, voyaient les shinobi au bandeau quatre fois strié se déployer sans savoir de quoi il en retournait. Sans savoir que, s’ils n’étaient pas évacués au plus vite, ils mourraient tous noyés…

Ine inspira profondément. Les équipes kiréennes s’étaient rassemblées près des quais, dans la cour d’une taverne rongée par les embruns iodés. Un groupe s’occupait déjà du secteur est et une longue file de gens avaient entamé l’ascension vers le plateau. Son groupe à elle devait gérer le secteur ouest, et pour le moment Satoshi Kagehisa s’entretenait avec d’autres gradés.

La jeune femme ne s’intéressait pas vraiment aux discussions qui se tenaient entre ses supérieurs. Dans l’attente des ordres, elle ne parvenait pas à détacher son regard de la mer. Pourtant Ine ne s’attendait pas à en voir émerger des serpents de mer extraordinaires. Elle n’y avait jamais cru. Mais comment croire les conteurs itinérants quand vous avez grandi à l’intérieur des terres d’une petite presqu’île, alors qu’enfant vous n’aviez jamais vu les vastes étendues marines, comment croire qu’un serpent formidable plus grand que les bâtiments les plus hauts pouvait avaler bateaux et ports ?

Ses contes à elle avaient été bercés par les histoires des kitsune de la forêt. Ine se souvenait que, petite fille, son père l’avait mise en garde contre les esprits-renards. Même s’ils étaient les messagers d’Inari, le kami qu’ils révéraient et dont ils portaient le nom, les kitsune étaient facétieux et capables de se transformer en de jolies femmes pour séduire puis jouer de mauvais tours. Les histoires des longues veillées hivernales racontaient que des enfants avaient disparu, emportés par ces beautés qui les avaient abandonnés au fin fond de la forêt où ils étaient morts de faim, de froid et de peur. Bien qu’elle n’ait pas eu le droit de s’aventurer trop loin derrière le village, Ine avait passé de nombreuses heures étant fillette, collée à la fenêtre pour observer l’orée du bois en espérant voir l’une de ces créatures merveilleuses.

Bien sûr en grandissant, Ine avait compris qu’il ne s’agissait que de contes destinés à éviter que les enfants n’aillent se perdre en jouant dans la forêt. La seule chose qui eut pu lui faire changer d’avis était cette nuit étrange où la petite Sina et elle avaient rencontré Sorincha, la kansen vengeresse. Les kansen étaient les équivalents maritimes des kitsune, mais la jeune femme n’était pas tout à fait sûre qu’elles n’avaient pas été les victimes d’un Genjutsu ce soir-là. Maintenant elle regrettait de ne pas connaître mieux l’histoire de son village d’adoption. Si les orochi existaient vraiment, elle aurait voulu en savoir plus sur eux que les histoires enfantines qu’elle avait entendues lorsque Ren’ai en racontait à la petite Taki.

Ine ferma les yeux et avala sa salive. Penser à Ren’ai lui était toujours aussi douloureux, quand cela ne provoquait pas une bouffée de colère en elle. Passés les premiers moments où elle avait ressenti le besoin de s’acharner à l’entraînement pour se sentir à la hauteur du défi qui l’attendait, la jeune kunoichi avait commencé à s’en détacher pour réfléchir de façon plus neutre et plus sérieuse. La disparition de Ren’ai et le meurtre d’Echiko étaient deux évènements trop inexpliqués pour être une coïncidence, mais les autorités semblaient fermer les yeux sur ce qu’Ine considérait comme une évidence : elle avait l’intime conviction que tout cela était lié de près au procès de Nezu.

Avec Suzuka elles avaient donc entrepris de débuter leur enquête par-là. Ine tourna la tête pour observer discrètement la jeune femme aux cheveux roux qu’on lui avait présentée comme sa chef d’équipe. Le hasard fait bien les choses, songea-t-elle. Haya Sasaki était présente au procès, et elle y avait même témoigné. La juunin devait avoir le même âge qu’elle, peut-être un peu plus jeune. Elle était connue comme la protégée de Satoshi Kagehisa et l’amie de la Flamme Jaune, dont Suzuka lui avait brièvement parlé. Le moment n’était bien sûr pas le bienvenu pour aborder le sujet, mais Ine ne pouvait que se féliciter de la chance qu’elle avait.

La genin tira une cigarette de la poche de sa veste, se protégea du vent pour l’allumer puis la porta à sa bouche. En relevant la tête elle croisa le regard de Naoki, auquel elle sourit. Ils ne s’étaient pas revus depuis qu’il l’avait quittée pour rejoindre l’orphelinat, et grandir. Ine était heureuse de revoir le garçon et elle avait mis le plus de chaleur qu’elle le pouvait dans son sourire, mais sans esquisser un geste vers lui. Elle savait que l’enfant comprenait. Une effusion de tendresse aurait été malvenue, et il s’agissait de la première mission d’importance du petit Aisu qui devait ressentir à la fois un mélange d’excitation et d’appréhension. C’était un heureux concours de circonstance qui les avait joints dans la même équipe. Elle pourrait ainsi veiller d’un œil sur son petit protégé, peu habitué aux foules.

L’horizon ne marquait toujours pas le signe d’un vague plus grande que les autres, la brise fouettait son visage de manière égale, faisant voler en arrière les cheveux qu’elle avait laissée libres. Ine les attrapa entre ses mains, les noua en une queue de cheval haute. L’on s’activait derrière elle. A regret, la kunoichi abandonna la vue. Elle se retourna et, attentive et concentrée, elle s’approcha pour écouter les instructions.
Naoki Aisu

Naoki Aisu


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MessageSujet: Re: [SI] - Evacuation   [SI] - Evacuation EmptyLun 30 Mai - 3:17

Le brouhaha ambiant avait rendu inaudible les paroles du professeur qui tentait en vain de se faire entendre. La faute à cet homme aux yeux pâles qui était entré pour jauger rapidement leur professeur, faisant naitre un sourire grandissant à mesure qu'il parlait. Il avait lâché une véritable bombe, envahissant amphithéâtre pour laisser derrière lui un bouillonnement sans pareil depuis la début du cours; malgré la vive animation qu'il y régnait déjà.

« On a un problème au niveau des côtes de Gake, on nous a demandé l'aide des jeunots pour évacuer les habitants. Tiens ta classe prête à partir rapidement, des shinobis là bas sont en train de mettre en place un sceau de téléportation. »

Et il avait fermé la porte. Naoki l'avait suivi des yeux, appréhendant la suite des évènements. Leur professeur était resté sans voix, laissant la classe s'agiter de plus en plus. Les élèves se levaient, formant des groupes de discussions animés, des étoiles dans leurs yeux inconscients des autres qui s'abreuvaient de leur enthousiasme pour trouver un exutoire aux frissons qui les parcouraient.
Habaki Sama redescendit lentement sur Terre et s'aperçut de la fébrilité de la salle. Il secoua la tête pour reprendre ses esprits et leva la main dans une tentative hésitante d'autorité. Sa voix fut teinté d'une fermeté forcé, envisageant une assurance pourtant feinte.

« S'il vous plait, s'il vous plait!

Les élèves tournèrent la tête vers lui, surpris d'entendre la marionnette ridicule du début du cours s'exprimer aussi fortement, autant que lui même était surpris de l'attention qu'il générait. Il prit un peu de couleur, de contenance, se sentant presque important pour continuer plus gravement.

- On se calme s'il vous plait. Retournez à vos places respectives asseyez-vous en silence en attendant les instructions. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas, gardez là pour vous, je ne veux pas un bruit en attendant le rappel.»

Les élèves se turent, et retournèrent lentement à leurs places. L'homme qui leur faisait face, malgré l'image qu'il avait montré, était leur professeur, et en tant que tel, ils lui devaient obéissance. Naoki sourit, sentant dans l'atmosphère générale l'incrédulité qui accompagnait chacun. La directivité de l'homme n'avait pas été son point fort jusqu'à présent, et il n'aurait jamais cru sentir la moindre once d'aura de commandement. Peut être n'était-il pas qu'un simple clown au chapeau de professeur.


*****************


Naoki leva les yeux vers la cité portuaire qui lui faisait face. Le dédale d'escalier lui donnait le tournis et la blancheur des bâtiments reflétaient le soleil pour l'éblouir, n'arrangeant en rien son malaise. Il était resté pantois après sa téléportation sur la plage, il n'imaginait pas que l'on puisse à ce point apprivoiser son environnement. Ils avaient creusé la roche pour y insérer leurs habitations, leurs routes. L'enfant se demanda un instant ou se trouvait le quartier riche, avant de constater que la réponse était sous ses yeux, en haut... D'un point de vue pratique il est certain que pour l'évacuation, le haut de la cité serait plus sûr. Et puis pour le cachet, la vue d'en haut doit être magnifique... Les gens qui se trouvaient autour de lui n'avait pas l'air très riche, sans être décharné non plus, ils abordaient de vieilles fripes amples et usées, laissant deviner rapidement leur classe social. Il réprima un soupir de soulagement, il n'aurait pas à évacuer les riches. En croiser quelques-uns au village lui avait suffi à distinguer rapidement la suffisance qui appuyait leurs démarches et leurs paroles, ils jaugeaient tous les hommes qu'ils croisaient, comparant leurs fortunes aux aptitudes, déterminant si elle leur était supérieure. Un gosse comme lui n'avait aucune chance de se faire obéir auprès de ce type de personnes.

Il contemplait la foule et sentait la nausée s'insinuer au cœur de son estomac. Son enfance isolée ne l'avait jamais habitué à voir autant de gens, amassés au même endroit et le surprenait d'autant plus qu'ils prenaient tous leurs mal en patience, malgré le désarroi qui se lisait dans leurs yeux.
Qu'était il venu faire ici? Depuis l'apparition du juunin, on ne leurs avait rien dit de plus. Ils attendaient probablement que les chefs d'équipe présentent eux-même la mission. Cela faciliterait la gestion des étudiants, surtout si ceux-ci était inexpérimentés. Lors du transferts, les chuunins instructeurs s'étaient contentés d'apposer les sceaux sur les élèves, abhorrant un air grave sur leurs visages fermés dans le but de les préparer. Naoki se laissa fixer tandis que le shinobi scellait à l'encre bleu la marque de se représentation, sa signature à l'évènement en quelque sorte. L'homme cherchait son regard tant bien que le jeune Aisu lui offrit après quelques secondes, ses yeux clairs se gorgeant de toute la détermination qu'il pouvait laisser transparaître.
Il espérait simplement que le chuunin n'avait pas remarqué le tremblement de ses lèvres.

Et voilà qu'il se retrouvait là, sur la plage au milieu de ses camarades, Habaki-sama n'en menant plus très large devant ses autres collègues. Il se contentait de distribuer quelques remontrances quand lorsque certains aspirants étouffaient une exclamation.
Il commença à rêvasser, se rassurant au travers de son imagination. Le juunin qui était passé dans la classe leurs avait dit « évacuer les habitants ». Il ne put réprimer un rire nerveux, comment un adulte affolé allait prendre les ordres d'un enfant sans bandeau qui ferait le tiers de son âge... Son autorité risquerait d'être largement comprise.
La vision d'Habaki-sama tenant une liste à la main, le sortit de sa bulle. Il se dirigea vers lui au moment ou il commençait à appeler ses élèves autour de lui. Désignant les affectation des ninjas inexpérimenté.

On l'assigna à une juunin aux cheveux rouges. Elle était très jeune aussi, Sasaki... Sasaki-san? Sama? Sensei? Sensei... Même si elle ne l'était que pour la journée, elle restait la chef d'équipe, il valait se faire discret et ne pas faire augmenter l'intérêt qu'elle aurait pour lui. Devrait-il se présenter? On lui avait de se regrouper près d'elle et d'attendre. Encore attendre...
Et il y avait Ine-san... La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était quand il l'avait quittée. Il l'aperçut en s'approchant, et il n'était pas le seul, elle avait du le voir arriver, elle lui fit un grand sourire. Cela réchauffait, sans qu'il puisse comprendre pourquoi. Il aurait du être anesthésié, mais il se surprit à lui rendre son sourire, timidement, alors qu'une boule nouait son estomac. Secouant la tête, se forçant à rester concentré. Pourtant son image ne parvenait pas à s'effacer, peut être avait-elle œuvré pour les réunir? Ou c'était un simple pied de nez du destin à son orgueil. Se sentant s'égarer un peu plus à chaque pensées, il se concentra de nouveau sur sa mission. Il ne pouvait se permettre de laisser ses émotions perturber en rien le déroulements des évènements futurs. Le village lui faisait passer un test bien plus tôt qu'il ne l'aurait cru mais qu'importe, il se devait de se montrer à la hauteur ; si l'expression pouvait convenir à un enfant d'un mètre trente-huit.

Il s'approcha tout de même de sa chef d'équipe, il devrait lui expliquer la situation. Sa marge de manœuvre risque d'être fortement réduite avec le nabot qu'on lui avait collé. Aussi compétent que les villageois en matière d'art ninjas, l'expérience et l'autorité en moins. C'était lui, Naoki Aisu. Il réprima un sourire devant l'image qui s'imposait à son esprit, la jeune femme rousse tirant la chaine qui la reliait à lui alors qu'il gisait à terre paralysé. Métaphore si peu subtil de son esprit qui se moquait de lui. Mais il comprit que ce n'était qu'un message à sa conscience pour qu'il accepte la vérité. L'ironie qu'il employait sans cesse pour se protéger disparut brutalement. Il n'était rien, un rien du tout avec des responsabilités.
Il était Habaki Sensei.


Dernière édition par Naoki Aisu le Lun 4 Juil - 3:16, édité 2 fois
Yasuki Ekei

Yasuki Ekei


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MessageSujet: Re: [SI] - Evacuation   [SI] - Evacuation EmptyMar 31 Mai - 13:47

Mes doigts craquaient. Un par un, phalange par phalange. Comme un concert de craquements, qui résonnaient dans le vide de mes émotions. Comme la colonne vertébrale qui se déroule au sol pour détendre le corps de son maître, comme le calcul qui se simplifie et procure l'intense bonheur de la réussite, de l'accomplissement. Un concert dans le vide. Car je ne ressentais rien, rien d'autre que de l'interrogation. Les mouvements de la foule me terrifiaient. On eut dit ceux d'un prédateur acculé et blessé : il attaque, puis se retire aussitôt, sans que ses mouvements soient prévisibles. Il fallait pourtant les évaluer, les guetter, et, au mieux, tenter de les deviner. Mais je n'étais pas fait pour la divination. Heureusement, car ce n'était pas mon rôle.

Le constat était affligeant. De dépit, je haussais les épaules, dardais mon regard de droite à gauche. La foule, compacte et grouillante à la manière de mouches sur un cadavre, hurlait, criait, riait et pleurait. D'angoisse, peut-être. Il suffirait d'une maladresse pour que le contrôle de l'homme-animal s'évanouisse, pour que le troupeau de gens s'égaillent en s'égarant dans les rues, se marchant les uns sur les autres, tirant la manche des autres, pour arriver les premiers aux zones d'évacuation. J'étais désespéré. Comment voulaient-ils qu'on les aide, s'ils n'étaient pas capables de se tenir un peu ?

Foutaises que l'empathie et la philanthropie. Pourquoi aider son prochain alors que celui-çi ne vous tendrait même pas la main pour vous sortir du ravin ? Peut-être pour éviter que l'humanité ne s'enfonce encore plus dans ce ravin, dans celui de la fange de son existence. Cela me paraissait si désespéré. Lorsque je me penchais sur mes propres émotions, j'y retrouvais ces vibrations animales. La fureur saisissait mes membres, qui tremblaient, la chaleur de mon sang circulant bien plus vite qu'à l'accoutumée irradiant de mes poings, serrés. Puis détendus, par ce concert singulier, que beaucoup ne supportaient pas.

Mais pourquoi donc ne pas aimer cette musique ? Lorsqu'elle résonnait dans le vide, elle me permettait de réfléchir sur moi. D'évacuer tout ce mauvais stress, toute cette couche de crasse. D'essayer de me sentir pleinement moi, pleinement humain. Et prêter un coup de main à mes semblables, dans cette ambiance... Cela m'avait secoué.

Détournant mon regard et ma pensée de la masse grouillante et angoissante des humains craignant, hésitant, et tentant de profiter du tumulte et de la confusion, de tirer parti des malheurs de leurs prochains, je me mis à scruter l'apparence de la ville. J'aimais beaucoup son apparence, cette cité à même la falaise, qui lui devait tout. Sa situation avantageuse, comme sa position commerciale stratégique. Mais comme toute apparence, la déliquescence discrète qui gagnait peu à peu du terrain sous le masque d'ivoire de la cité portuaire m'apparaissait dans toute sa glorieuse pourriture.

L'horrible séparation des quartiers de richesses et d'autres de bidonvilles m'effarait toujours. Je me posais toujours, de même, cette question. Un simple petit « pourquoi », rapide comme un carreau d'arbalète, léger comme une plume, mais néanmoins bruyant et remuant. J'étais trop naïf, je pense. Héritage du marchand et de son masque kabuki, sans aucun doute.

Comment en étions-nous arrivés à cette magnifique pièce, à cette scène traduisant parfaitement la nature humaine ?

La mission, enfin, le coup de main qui rapidement avait pris les allures d'une joute rhétorique, avec Nao Akihiko et Hayashi Koda, avait été un succès. Heureusement, soi-dit en passant. Le Satsubatsu était passé nous chercher un par un, et nous avait informés des problèmes émergeant de l'océan.

Il était arrivé chez moi la veille du départ. Hier soir, en fait. La mine sombre et le teint pâle. Comme à l'accoutumée, en fait. Mais même moi, j'étais capable de déceler un léger malaise sur son visage. Pour qu'il paraisse affecté de troubles ne serait-ce qu'infimes, le problème devait être grave. J'avais fait glisser le panneau de ma porte et fait entrer, surpris, mon sensei dans mon petit salon. Le thé était chaud, à point. Il eut le temps de refroidir, tant l'ordre de mission me surprit. Lorsque le Satsubatsu prit à nouveau la route, j'avais complètement oublié mon repas. Une mission de grande envergure, pour un danger encore un peu flou.

Je me pris alors à faire les cent pas dans la pièce, me torturant les méninges à grands coups de questionnements. Kasuo serait sûrement sur place, Liori m'avait averti d'une mobilisation à grande échelle. Encadrer l'évacuation d'une ville telle que Gake ne serait sûrement pas une mince affaire. J'avais préparé rapidement mes affaires, avais exercé mon corps quelques minutes, puis m'étais rendu à l'académie, comme me l'avait recommandé mon sensei, pour être transporté dans la ville portuaire.

Mes membres tremblaient, alors même que je m'enfonçais dans l'obscurité d'une fin de nuit glacée, pour accomplir mon « devoir ».

Et désormais, nous attendions sur une place faisant face à cette vieille taverne, qui nous regardait tous d'un air surpris, ses fenêtres fatiguées esquissant le sourire de la déchéance et de l'angoisse à ces gens qui attendaient, qui ne savaient comment réagir.

Le début s'était plutôt bien déroulé. Je n'avais pas l'impression d'avoir été très utile, mais, au moins, je faisais acte de présence. En suivant Liori des yeux, j'avais essayé de repérer les gens qui composaient l'état-major de cette procédure d'évacuation. J'avais ainsi repéré une jeune femme aux cheveux flamboyants aux côtés du Satsubatsu. Ils étaient plongés dans une discussion tactique apparemment fondamentale. Pour ma part, j'espérais que notre moral ne flancherait pas. La situation m'apparaissait plus tendue qu'elle ne semblait l'être.

Je devais fonder ma confiance sur mes coéquipiers, qui m'avaient accompagné eux aussi. Une sacrée aventure, hein !
Akihiko Nao

Akihiko Nao


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MessageSujet: Re: [SI] - Evacuation   [SI] - Evacuation EmptyJeu 2 Juin - 1:46

Tout allait vraiment vite, ces dernières années. Trop vite même. J’avais à peine finis ma première mission officielle, que déjà, on me convoqua pour quelque chose de beaucoup plus gros. En ce jour, un grand fléau semblait s’attaquer sur le pays de la brume et j’avais le malheur de faire partie des ninjas de cette contrée…

C’était ma première mission officielle de réelle importance.

Trop vite, définitivement, tout allait trop vite…

La nouvelle m’avait frappée de stupeur. Hayate, mon oncle, ayant été averti du danger quelque peu d’avance, était venu faire un petit tour chez moi pour m’en avertir. Il avait été bref, très… évasif. Il était partagé entre le désir de me préparer et la peur de faire naitre en moi angoisse et autres atrocités.

En gros, grâce à lui, je découvris qu’un grand danger sillonnait les eaux du pays de la brume et que, alors que certain tentaient de le contenir, d’autres tentaient de limiter les potentielles pertes… humaines.

Apparemment, j’avais de grande chance de faire partie de la deuxième catégorie.

J’avais été sidéré de l’apprendre.

C’était bien connu, Hayate avait le don d’analyser les compétences d’un ninja. Son analyse lui permettait de ne jamais amener un élève, un comparse ou lui même dans une situation pour laquelle la personne en question n’était pas prête. C’était grâce à cela, surtout, qu’Hayate semblait toujours en contrôle de la situation. Or, le soir de sa visite, c’était un sensei qui cachait mal ses préoccupations qui étaient venu me voir. Le professionnel Sayori avait pris le temps d’avertir son élève alors qu’il avait été chargé de choses beaucoup plus urgentes. Il le savait et, maintenant, je le sentais : je n’étais aucunement prêt pour une telle mission.

C’était pour toute ses raisons que le sommeil semblait réticent à me prendre au moment ou je devais aller dormir pour prendre des forces, pour me préparer. À la seconde que je refermais les yeux, je repensais à la mission à Aso… Après tout, elle aussi, avait été d’une certaine importance. Elle aussi, avait comporté des risques.

Elle aussi, m’avait empêché de dormir.

Je réussis tout de même tôt ou tard à m’enfoncer dans le monde des rêves…au plutôt des cauchemars. À mon réveil, je me retrouvai en sueur et ce fut avec peine que je sortie de mon lit, attendant avec appréhension la confirmation des dires de Hayate.

Celle-ci prit la forme d’un être décharné, produisant en moi une certaine répulsion. Un être que j’avais déjà espéré ne plus revoir.

Ce fut Liori qui était venu m’annoncer la nouvelle. Cela fut bref, connaissant déjà les raisons de sa visite. Je l’écoutai, n’ouvrant la bouche que pour répondre de façon simple et directe. Il devait bien le sentir, je n’étais pas dans mon état habituel.

Une fois le sensei partie, je fis ce que qui m’avais été ordonné et j’allai directement à l’académie de ninja. Ici, expliquant qui m’avait envoyé et où je devais aller, on me transporta jusqu’à Gake à l’aide d’un sceau.

Gake… quel coup du destin…

Lors de sa visite, Hayate m’avait aussi dit où il avait été mobilisé. Il avait été en charge d’un groupe sur le flanc ouest de Gake. Moi j’étais sur le flanc est. On était donc dans la même ville, mais sur un flanc différent.

Quelle cruelle ironie du destin.

J’aurais tant aimé être avec mon oncle au lieu de ce Liori, dans une telle situation.

C’était donc sur ces pensées que j’observai les alentours, dans quelle magnifique ville je me trouvais. Par contre, malgré les prouesses architecturales et la fabuleuse météo qui ne faisait que la mettre en valeur, ce n’étais qu’avec des yeux vides que je la contemplai. J’étais perdu dans mes pensées.

Pour être franc, j’avais peur. C’est une chose que d’être conscient de la présence d’un grand danger qui pouvait frapper son pays du moment à l’autre. S’en était une autre que d’être amené aux premières places, que d’être dans le feu de l’action et, surtout, d’être incombé de nombres de responsabilités découlant de la situation. Je ne devais pas sauver ma propre personne, comme je l’aurais fait du temps où je n’étais que le fils d’un artiste. Non, j’avais la responsabilité d’aider. La responsabilité de participer à la grande mobilisation pour régler le problème. Avec ça venait la peur d’échouer. Être un Nao ne devenait pas juste un fardeau, il devenait un risque dangereux d’échec.

Mes incompétences pourraient avoir de grandes conséquences.

En cette journée, je ne pensais plus à aucun intérêt personnel. Il n’était pas question de prouver ma valeur. Non, il fallait juste faire de mon mieux pour aider les gens.

Une noble mission de shinobi, voilà qui était rare.

Je souris. Je n’avais aucunement perdu ma vivacité d’esprit. Cette soudainement manifestation de mon humour noir provoqua en moi une monté d’énergie, de confiance. Je ne me sentais pas étrange à moi même comme à Asu. J’étais encore capable de me révolté intérieurement contre les ninjas comme j’aimais tant le faire. Il n’y avait, présentement, aucun danger. Aucuns combats n’étaient à l’horizon, ce n’était qu’une mission d’évacuation. Il ne fallait qu’être moi-même et faire de mon mieux. Le reste irait tout seul…

Je retrouvai mes esprits et pris conscience de mon environnement. Devant moi ce tenait une foule, un amas vivant massé devant une taverne. C’était surement les villageois qu’il fallait évacuer… Ma responsabilité…

Non, notre responsabilité.

Cette constatation me surpris. Pendant un moment, j’avais senti ce sentiment d’unité, de coopération entre les ninjas. Je comprenais ce certain respect. On était tous pris avec le même fardeau, ayant le même but, aujourd’hui. Si certains avaient de plus grandes responsabilités, on marchait tous dans la même direction.

Je pris donc une grande respiration, prêt à faire face à ce qui m’attendait. Je cherchai des yeux ma cible et après un moment, je la trouvai. Je marchai vers mon sensei, allant à sa rencontre.

Cela faisait un moment qu’on ne c’était pas vu… cher Liori.
Haya Sasaki

Haya Sasaki


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MessageSujet: Re: [SI] - Evacuation   [SI] - Evacuation EmptyVen 24 Juin - 17:27

Haya se détourna de liori pour se rapprocher d’un parapet qui ouvrait sur la mer, loin en dessous. La ville était ainsi construite que la vue était préservée quelle que soit la hauteur à laquelle on se trouvait, néanmoins Haya doutait que cela intéresse encore qui que ce soit ici, à plus forte raison aujourd’hui avec tous ces ninjas partout et ce sentiment de danger qui flottait dans l’atmosphère. L’horizon était calme et plat, la journée n’était pas encore très avancée mais il y avait de la tension dans l’air, comme suspendue. Il y avait de quoi. Quand Haya était arrivée dans la ville et qu’elle avait remonté, à un rythme normal, l’allée principale, elle n’avait pu s’empêcher de se dire que cet endroit était tout bonnement indéfendable. Cette construction en escalier, cet équilibre précaire, elle ne pouvait imaginer une place plus délicate pour la mission qui les intéressait aujourd’hui. Un raz de marée serait bien excessif pour jeter à terre Gake. Pour peu que la base tremble et que le sommet perde quelques bâtiments, ils se retrouveraient avec une sorte de glissement de terrain bâtard dans les jambes, certainement inoffensif pour les ninjas (et encore, au vu des effectifs, probablement pas tous) mais hautement mortel pour les civils. Haya gardait un souvenir vivace des derniers civils impliqués dans l’une de ses missions, sur un bateau à proximité de yagi. Elle espérait que les aléas lui seraient plus favorables aujourd’hui mais elle en doutait. Une évacuation de cette dimension prendrait trop de temps, si Ryujin portait son intention par ici, il y aurait de toute façon des pertes.

Haya jeta un coup d’œil derrière elle et croisa le regard de la jeune femme qu’on lui avait présenté sous le nom d’Ine. Ce n’était pas pour elle qu’elle se faisait le plus de soucis, mais pour le tout jeune homme qu’on lui avait confié. Elle ne connaissait pas leur tempérament, ni leurs états de service. Pour l’aspirant, Haya avait quand même une petite idée. Pourquoi des aspirants ? C’était tout de même une drole d’idée. Pour peu que la mission se durcisse, ce que personne ne pouvait souhaiter, ils seraient un danger et une gêne. Personne ne parlait de dispositifs d’urgence ou de quoi que ce soit qui sécurise un peu tout cela. Haya se retourna vers la mer, les avant-bras appuyés sur le muret. Elle se demandait ce que faisait la flamme jaune à l’heure actuelle. Une évacuation dans une autre cité ? La recherche du monstre marin ? Un combat contre ce dernier ? Rien ni personne ne l’avertirait si quelque chose se passait mal, alors il faudrait sans doute composer avec cette petite boule et tâchait de l’oublier pour se concentrer sur l’immédiateté de l’action. Il y avait un peu de mouvement mais rien qui ne donne réellement l’impression qu’il était l’heure de jouer leur partition.

Maintenant qu’elle y pensait, Haya se disait qu’elle n’aurait pas beaucoup apprécié de se retrouver dans cette situation lorsqu’elle était genin ou, pire encore, toujours sur les bancs de l’académie pour les cours les plus basiques. En partie parce qu’à cette époque, elle ne pouvait se déplacer que difficilement sans béquilles et que la seule vue de ces escaliers interminables auraient suffi à lui donner mal aux os. Si elle était parvenue à se développer au plus haut niveau, c’était en raison de son entourage. Pouvoir s’appuyer sur des personnes plus expérimentées, qui donnaient l’impression de toujours savoir quoi faire, de ne jamais pouvoir être pris en défaut. C’était une imagerie forte et cela faisait sourire la jeune femme de penser qu’elle pouvait à son tour incarner cela dans certains esprits. Haya s’était tenue soigneusement éloignée des équipes. Elle ne tenait pour rien au monde à avoir à sa charge plusieurs jeunes ninjas, pour les amener en mission ou… qui sait quoi d’autre. L’emploi du temps d’haya, ses projets, ne lui laissaient pas envisager ce genre d’activité. Il était délicat de planifier la mort de plusieurs personnes et l’attaque d’une île du pays de l’eau, sous contrôle politique du daimyo, pendant qu’on réfléchissait au contenu du prochain entraînement d’équipe. Haya aussi devait s’entraîner, et ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait faire à moitié. Son esprit devait rester concentré. En fait, même après avoir fini ce qu’elle avait à faire, Haya ne se voyait pas à la tête d’une équipe. Si cela devait se faire, ses compagnons ne seraient ni aspirant, ni genin.

Elle n’avait pas la fibre, voilà tout. Néanmoins, ce n’était pas une raison pour ignorer poliment la présence de l’aspirant et de la genin. Si kiri avait jugé bon d’envoyer des ninjas inexpérimentés, c’était certainement qu’ils auraient un rôle à jouer. Haya quitta son poste de vue et se dirigea directement vers la jeune femme, Ine. Elle lui paraissait tout de même âgée maintenant qu’elle se trouvait à portée de voix, mais depuis qu’haya avait vu un enfant de onze ans donner ses instructions à un gradé d’une bonne vingtaine d’années, elle ne s’étonnait plus de rien.

Haya – Bonjour Ine. On rejoint Naoki pour faire le point?

La jeune femme acquiesça la tête mais n’esquissa pas un geste et cela fit sourire Haya qui se voyait très clairement dans cette exacte même position, si leurs rôles étaient inversés. Elle, muette et à moitié paralysée, en se demandant ce que lui voulait cette personne inconnue qui paraissait tellement sérieuse et peu intéressante. Haya serait désolée de donner cette impression, mais elle ne se sentait pas le cœur de faire une démonstration de claquettes tant qu’elle n’était pas assurée que ses protégés étaient tout à fait fiables. Les deux jeunes femmes se détournèrent et se dirigèrent vers Naoki, qu’haya salua d’un signe de tête et d’un sourire.

Haya – Bonjour Naoki. On va s’isoler un peu si vous voulez bien, pour être tranquilles.

Haya retourna auprès du parapet qui donnait sur le bas de la ville et qui n’avait pas attiré les foules. Les civils rassemblés se trouvaient plus loin, devant l’auberge, et seuls quelques rares ninjas se trouvaient à proximité. La juunin s’assit sur le muret, les mains entre ses genoux. Maintenant qu’elle les avait tous les deux sous les yeux… elle n’était pas plus avancée. Son regard s’attarda sur Naoki. Elle ne savait rien de ce garçon, mais son patronyme ne saurait la tromper, il était lié à son clan. Avait-il un moyen de sentir la présence d’un membre de son sang, à son âge ? C’était improbable. Haya ne ressentait rien de spécial alors qu’il se tenait à moins d’un mètre d’elle, alors à moins qu’elle soit tombée sur le seul Aisu mutant actuellement en liberté. Il était regrettable que Satoshi n’ait pas pensé à l’avertir avant, mais il n’avait dû lui-même attribuer les équipes qu’au dernier moment après s’être rendu compte des effectifs en présence (qui étaient importants malgré tout, surtout si l’on comptait les autres cités évacuées et les équipes de chasse). Mais surtout, s’il les avait mis ensemble, c’était qu’il estimait que le petit secret d’haya ne risquait pas d’être découvert avant l’heure. De toute manière, Naoki devait avoir présentement d’autres préoccupations à l’esprit, il ne donnait pas l’air d’en mener large et c’était plutôt compréhensible.

Haya – Je vais me présenter rapidement, je pense que je vous suis autant inconnu que vous l’êtes pour moi. Je m’appelle Haya sasaki, j’ai récemment été promue juunin et je suis à kiri depuis trois ans. Je ne sais pas ce qu’on vous a donné comme informations sur la situation présente, en ce qui me concerne, il faut que vous sachiez clairement ce qui vous attend pour que je puisse déterminer ce que vous pourrez faire ou non, mais commencez déjà par me dire ce que vous savez. C’est important pour moi et encore plus pour vous. Je vous exposerai ensuite ce à quoi il faudra vous préparer et la façon dont je vois les choses. Si vous avez des craintes, des doutes, on prendra le temps nécessaire pour en discuter.

Haya jeta un rapide coup d’œil dans le dos de ses partenaires, faute de meilleur terme. Aucun mouvement de foule quelconque apparent, quelques groupes discutaient entre eux, ninjas ou civils, globalement peu mélangés d’ailleurs. Une bonne partie demeurait toutefois parfaitement silencieuse et peu mobiles, dans l’attente de la suite des événements. Rien ne pressait encore, Haya espérait que cela dure encore une poignée de minutes le temps de mettre au clair ces points. Si la fille (la jeune femme se corrigea mentalement Haya) semblait relativement tranquille, certainement plus expérimentée, ce ne pouvait être le cas du garçon. Ine Watagumo… le nom lui paraissait très vaguement familier, mais seulement de consonance, comme si on l’avait prononcé à portée de son oreille ces dernières semaines et que son cerveau, pour une raison ou une autre, avait conservé l’information. Mais il fallait tout de même admettre qu’une genin partait avec plus d’assurance qu’un tout jeune inscrit à l’académie, sans doute avait-elle déjà eu des expériences similaires, des missions ou des épreuves. Dans tous les cas, il était largement l’heure de lever le voile sur ces questions pour savoir à quoi s’en tenir sur la suite des opérations.
Ookami Shiroi

Ookami Shiroi


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