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 Une histoire lors d'un crépuscule rouge sang.

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Liori Satsubatsu

Liori Satsubatsu


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MessageSujet: Une histoire lors d'un crépuscule rouge sang.   Une histoire lors d'un crépuscule rouge sang. EmptySam 2 Avr - 20:45

La goute rouge descendait avec lenteur le fin tracé rosé qui ornait le visage du Satsubatsu. Elle était partit d’un endroit indéfini, proche de son oreille, et atteignait maintenant la commissure de ses lèvres. La goutte continua sa route. Elle glissa le long de sa lèvre inférieure. S’arrêta à mi-chemin et entrepris la délicate descente vers le menton. La chose chaude, gluante, et familière atteignit le bord, et incapable de contrôlé la vitesse folle de sa descente tout aussi insensé, dérapa, glissa. Ne trouva aucune prise sur une peau encore lisse, et chuta.
Sa chute fut longue, lente –exagérément lente-, et tomba au sol, sur le joins de deux carré d’émail de cette salle de bain obscure et froide. Le « ploc » résonna. Son écho naquit, gonfla, s’enroula dans l’ensemble de la pièce et tonna tel la plus terrible des tempêtes aux oreilles de l’homme qui se regardait dans le miroir. Un homme qui apercevait maintenant son reflet, comme une silhouette distante. Il y voyait l’image d’un inconnu maladif. Il suait à grosse goute.
Il avait l’impression de s’effacer peu à peu. Comme si son corps se souvenait qu’il était là, quelque part, en décomposition, avant de se balader à droite à gauche. Une ombre noire et redoutée s’abattait sur ses épaules. Creusait ses joues, tirait ses chaires. Elle lui aspirait son essence vitale. Liori le sentait. Il se dissipait. Il allait mourir dans cette salle d’eau. Sinistre. A côté d’un tas de bandages sanglant et de vêtement taché, juste à droite d’une poubelle pleine. Une fin détestable. Et lentement, il se laissa aller. Ses paupières se fermèrent, et il n’y eut plus rien.

Les battements de son cœur le ramenèrent à la réalité.

Son estomac protesta de ce brusque voyage et le Satsubatsu n’eut que le réflexe de s’appuyer au dessus de son lavabo, pour y cracher une bile rougeâtre et nauséabonde. Lorsqu’il releva les yeux vers son reflet, il put constater que la sueur avait fait place au sang. Il s’écoulait de ses narines, de ses cheveux. Le long de son torse et de ses bras. D’innombrables gouttelettes issues de minuscules plaies, toute aussi nombreuses. Sa tête bourdonnait, et il fit quelques pas en arrière, la démarche incertaine. La pièce lui tournait autour. De plus en plus vite, et prenant un malin plaisir à se rendre un peu plus floue à chaque tour. A la douleur lui vrillant le crâne, s’ajoutait un étau qui lui serrait le cœur. Il voulait éteindre le feu qui lui consumait la poitrine. Mais il ne put que se griffer inutilement la poitrine.
Puis ses jambes se dérobèrent. Il chuta durement sur le sol froid, mais il eut à peine conscience du choc qu’il subissait. Sa respiration se fit plus difficile. L’air sifflait au fur et à mesure qu’il tentait durement d’en aspirer. Des couleurs dansaient devant ses yeux. Du bleu, du vert, du mauve. Du rouge. Du rouge qui s’étendait hors de son champ de vision, qui fleurissait autour de lui, avant de s’écouler entre les carrés blancs et glacé du sol. Peu à peu, la couleur dominante devint le gris, le blanc, et une longue chute dans le noir. Les couinements pathétiques du Chuunin s’arrêtèrent…
Pour un spectateur depuis la porte de la salle de bain, la scène pouvait sembler à un crime ridicule. Le corps gisant sur le sol. Presque nu. Des restes d’un vomi rougeâtre sur le menton. On peinait à décider si la mort venait d’une hémorragie ou d’une asphyxie.
Et soudain. La vie repris. Lentement. Doucement. Une bosse apparue sur sa gorge. Elle enflait. Tirait sur la peau. Gagnant peu à peu plus de couleur, plus de rouge. Il y eut un déchirement. Les chaires s’écartèrent et du sang gicla.

Liori aspira une grande goulée d’air. Un air moite, chargé d’humidité et d’effluve métallique. Un air lourd. La deuxième aspiration lui permis de savourer un peu plus ce nectar. Et alors qu’un sourire grandissait sur son visage, sa mâchoire se crispa. Ses dents grincèrent sous la pression, et tremblait au rythme de son corps.
Sa joue continuait de lentement se déchirer. Un flot paresseux, épais et chaud, de sang lui coulait sur le visage, dans la bouche. Ses dents prirent rapidement cette teinte. Son bras gauche se soulevait par soubresauts. Les convultions gagnèrent l’épaule, puis le corps tout entier. Liori n’y teint plus, et lâcha un cri qui lui dévorait les entrailles. Sa voix était rauque et caverneuse, détruite. A l’image de son corps. Elle surgissait à la fois de sa bouche béante, que de sa gorge déchirée.
Son bras gauche explosa littéralement. Du sang avide de liberté se répandit dans les airs, dans la pièce. Emportant négligemment dans sa fuite des morceaux de viandes qui n’avaient eut le droit qu’à quelques maigres heures d’existences.
Son corps subissait un traitement abominable. La maladie progressait tel un animal, rampant sous la peau et entrainant dans son sillage une vague rouge qui soulevait d’abords la peau, éprouvait son élasticité jusqu’à obtenir plusieurs points de ruptures. Le liquide rouge filtrait alors, par petites gouttelettes. Le reste de la vague faisait alors pression, désireuse de voir l’extérieur. Elle se précipitait, élargissait la sortie. Taillait dans le tas. Et finalement, s’élevait gracieusement dans les airs. Avant de retomber lourdement sur le sol. Sur le corps du Satsubatsu.
Au comble de sa douleur, Liori eut un dernier râle, et finit par lentement céder à l’appel de la douleur et de l’obscurité.
Il s’évanouit, sombrant dans un monde de rêve, bercé par les pas discrets mais spongieux d’un individu qui s’approchait de lui.


*** Là où une histoire est compté ***


C’était une histoire racontée dans un crépuscule rouge sang. Sur un sol de terre battu, asséché par la caresse d’une brise et la chaleur, s’abattant comme une masse de plomb, d’un été féroce, qu’une nuit à venir tenterait vainement de combattre. Pourtant, même le soleil semblait tout mettre en œuvre pour aider cette douce obscurité à s’installer, en effet sa lente course vers l’horizon le portait inexorable sur le chemin de dérive des rares nuages encombrant le ciel. Son rougeoiement étirait les ombres, leurs donnant une allure peu à peu spectrale. Bientôt, l’ombre des bâtiments recouvrerait l’ensemble des personnes assises, qui discutaient en attendant le grand événement de la soirée commence.
Un événement qui aurait lieu sur une scène construite en quelques petites heures alors que le soleil était plus haut dans le ciel. La mise en place de cette scénette avait fait adopter une attitude méfiante aux plus jeunes, et qui avait enthousiasmé les plus vieux. Et tous étaient réunis sous ce couché de soleil pour assister à un spectacle.

Peu de gens sont au fait de la culture des Satsubatsu, mis à part les représentants du clan. Même si l’on sait beaucoup de chose sur eux. Par exemple, qu’ils vouent un culte à la limite du fanatisme envers leur village, qu’ils sont féroces au combat et qu’ils sont sanguins. Du fait, certaines personnes les considéraient sans nul doute comme une bande de monstres sanguinaires, impitoyables et dénués de sentiments envers le genre humain. C’étaient parce qu’ils s’étaient vraiment appliqués à répandre cette réputation au fil de leur évolution.
Pour en revenir à la culture du clan, personne n’a jamais entendu parler de Dieux vénérés par les Satsubatsu. Ils ne croient qu’en eux même. Personne ne leur connais de terrible croques mitaines. Ils sont eux même des monstres. Pour ce qui est des mythes et des contes, ceux qui les ont lu s’accorde à dire que, même si leurs histoire peuvent être intéressante, ils donnent l’impression d’avoir été écrit par un ivrogne ayant une mauvaise inspiration poétique un matin de gueule de bois. Et, à l’avis général du clan, celui qui avait été chargé de les coucher sur papiers devaient effectivement être une personne de ce genre.

Il est peut être intéressant de préciser que Liori ne s’intéressait pas encore à cet aspect qui parasitera peut être plus tard sa vie sociale. Pour l’instant, il n’en était qu’au stade où il avait enfin accepté qu’il n’était pas le seul être pensant au monde. La bulle d’égocentrisme qui l’entourait et caractérisait les enfants de son âge s’était peu à peu déformé, modifiée, et élargie. Maintenant, il connaissait papa, il connaissait maman. Il apprenait à connaitre les autres, les choses, et les histoires. Les histoires, il les aimait bien, parce que son père le prenait dans ses bras, tandis que sa mère lui passait de temps en temps une main dans les cheveux.
Liori avait alors quatre ans.

Cela avait promettait d’être une belle soirée. Tout le monde s’était assis à même la terre ou sur quelques cousins et couvertures. Les gens discutaient, riaient et attendait tranquillement. Peu à peu, les ombres prirent possession de la terre. Les derniers rayons de ce soleil rouge s’effacèrent. Laissant le ciel incendié comme seul témoin et spectateur de sa disparition. L’air restait cependant lourd. Mais il s’y ajoutait quelques odeurs. La fumée âcre du tabac que fumaient quelques un des Satsubatsu. Celle des torches que l’ont allumait prêt de la scène, afin de mieux la voir. Celle de l’encens allumé à l’attention des invités du clan. Et l’odeur de sang, qui bien que masquée, berçait toujours cette demeure et le clan qu’elle abritait.
Lorsque la nuit fut totalement tombée, les conversations allaient toujours bon train. L’enfant qu’était Liori s’amusait de cette réunion inhabituelle, et bien que commençant à fatiguer, il attendait avec une certaine curiosité la suite des événements.
Trois coups sec et sonore sur une surface de bois firent régner un silence à peine troublé par le chant de quelques insectes. Un auditoire d’une cinquantaine de tête avait maintenant son attention accaparé par un homme se tenant seul sur scène.
Torse nu, pied nu. Sa tenue n’était constituée que d’un modeste pantalon noir, qui s’arrêtait à quelques centimètres de ses chevilles. Il avait une chevelure aussi rouge que le soleil qui venait de s’éteindre, et son beau visage était caché à moitié par un masque représentant un visage hideux. Bien qu’ayant l’attention des spectateurs, il frappa le sol à nouveau trois fois de suite, à l’aide de ce qui semblait être un antique et lourd bâton de marche.
Lorsqu’il prit la parole, sa voix était claire et forte, il était un acteur vétéran, et cela s’entendait.

? – L’histoire qui va vous être conté ce soir est celle d’un enfant. Un enfant frappé par un courroux divin qu’il n’a pas mérité. Un enfant maudit, qui souffre. Un mal le ronge. Un mal pire que la douleur qu’il subit depuis le début de son existence.
Cet enfant est victime de sa solitude. La douleur lui a détruit le corps, la tristesse lui vide son âme. Aussi s’est-il vainement mis en quête de compagnie. La terre et la mer ne lui avaient rien apporté. Et voila qu’il passait des décennies à poursuivre l’astre solaire, pensant que sa chaleur suffirait à lui combler le vide de son cœur.
Malheureusement l’étoile restait inaccessible à l’enfant, et c’est résigné qu’il abandonna sa poursuite, pour se tourner vers un monde qu’il avait vu grandir sous ses pas. Le monde où il n’avait pas le droit d’être. Le monde des hommes.
C’est ici que commence l’histoire de l’enfant le plus triste du monde.


Les torches les plus proches de la scène furent éteintes, la plongeant dans l’obscurité. Le mouvement qu’il y eut sur la scène fut à peine discernable. Puis, une torche fut allumée, de l’autre côté de la scène. Un rond lumineux traversait le drap blanc à l’opacité moindre qui servait de toile de fond, et la silhouette d’une femme apparue. Sur scène, la lumière laissait à peine deviner l’enfant qui s’y trouvait. On lui devinait seulement un masque aussi hideux que celui de l’adulte qui l’avait précédé, et qui lui recouvrait tout le visage.

Soleil – Et bien, que t’arrive-t-il demi diablerie ? En as-tu assez de repeindre le ciel après mon passage ?

L’enfant lui lança une réponse à peine audible. Il murmurait, comme pour se parler à lui seul.

Soleil – Que dis-tu ? Je ne t’entends pas.

Enfant – Pourquoi refuses-tu que je t’attrape ?

La silhouette sombre du soleil pencha la tête, adoptant une pause intriguée. Si son visage n’était pas visible, on n’avait aucune peine à lui imaginer une mine perplexe.

Soleil – Pourquoi veux tu m’attraper ?

L’enfant leva la tête, regardant le soleil droit dans les yeux. Il voulu parler. Sa voix était celle d’un enfant qui osait, pour la première fois, répondre face à un mauvais traitement de l’autorité familiale qu’il y avait au dessus de lui. Tremblante, chargé d’émotion, qui ne demandait qu’à s’épanouir si on la laissait continuer à s’exprimer.

Enfant – Parce que je ne veux plus être seul !

La dame solaire sembla encore plus perplexe. Sa silhouette dominait maintenant l’enfant, et elle devait se pencher pour le voir.

Soleil – Tu es issu d’une vierge morte et d’un Oni. Ta naissance fut ton pêché et tu dois expier cette faute seul. Pourquoi cherches-tu à t’opposer à ta destinée ?

Enfant – Pourquoi devrais-je la suivre !

Soleil – Parce que les choses sont ainsi faites. Je parcours le ciel du matin au soir, où mon amante la lune suit mes traces. La mer engendre flux et reflux à l’infinie. La mort accueille les âmes.
Cela est depuis le début du monde et cela sera bien après. Il en va de même pour toi. Tu es seul et tu le resteras, tel est ta destinée !


L’enfant s’affaissa alors. Il n’eut le courage que pour une seule question.

Enfant – Me laisseras-tu au moins profiter d’une étreinte avec ta chaleur ?

La femme n’eut qu’un rire. Un rire à la fois chaleureux devant la naïveté de l’enfant, mais aussi chargé d’un mépris glacial envers lui, qui s’effondrait encore plus sur la scène. Bientôt, le rire disparu. La lumière sur la toile décrue, la silhouette de la femme disparue. Il ne restait plus que les sanglots de l’enfant sur la scène.

Liori avait quatre ans. Et comme tous les enfants de son âge, il avait une capacité de concentration et une résistance à la fatigue moindre. Alors que la pièce reprenait, ses yeux se fermaient. Le petit garçon, en sécurité dans les bras de son père si grand et fort, allait sombrer alors dans les bras de Morphée, au rythme des caresses que lui prodiguait les douces mains de sa mère. L’histoire, il la connaissait. C’était celle qu’on lui racontait pour bercer ses nuits. Les voix des acteurs devinrent des murmures à ses oreilles, et quand il fut prisonnier de l’étreinte du sommeil, ces murmures se muèrent en images.
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