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 La lourde croix

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Haya Sasaki

Haya Sasaki


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MessageSujet: La lourde croix   La lourde croix - Page 2 EmptyJeu 28 Oct - 18:16

Rappel du premier message :

Il était de retour.

Sans remous d'aucune sorte, avec une simplicité étonnante. La rumeur selon laquelle il avait passé les portes du village pour faire directement son rapport à Shinji avait largement filtré dans tout le village et les discussions allaient bon train. On le disait mort, certains prétendaient même qu'il avait déserté pour diverses raisons (celle qui revenait le plus souvent impliquait immanquablement une femme gâtée par la nature et sans aucun doute née pour procréer), mais tout au long des mois qui avaient privé kiri de son inestimable présence, tout ce que les gens avaient à se mettre sous la dent étaient une cohorte de rumeurs. Haya connaissait une partie de la réalité, mais elle aurait été incapable de préciser sa pensée. Il était quelque part et il reviendrait probablement c'était tout ce qu'elle pouvait dire. L'administration l'avait entendue à la suite de sa mission, un moment pénible parmi d'autres...

Shinji – Disparu... ?

Haya – Oui. D'un coup.

Shinji avait l'air douloureux des mauvais jours. Haya espérait que l'entretien se terminerait le plus vite possible, elle était épuisée et aspirait à une douche méritée. Peut-être même un bain, mais elle n'en aurait probablement pas la force et mourir noyée après une telle mission, c'était injuste. Ils avaient d'abord pensé laisser Chiyoko faire le rapport à Shinji seul pendant qu'eux-mêmes iraient rendre compte à Satoshi de leur formidable aventure humaine, mais Shinji avait tôt fait de la contacter à son tour pour qu'elle monte le rejoindre. Heureusement, à son arrivée, Chiyoko n'était plus là. Elle se demandait ce qu'il avait bien pu dire à son sujet. Peut-être qu'elle risquait une sorte d'avertissement disciplinaire ? Ce serait un peu fort, Haya n'avait pas tué une centaine d'hommes pour se voir réprimander en bout de course. Mais Shinji ne cherchait pas querelle, il posait des questions précises et lui demanda de relater comment exactement Akio Raitero avait disparu.

Haya lui raconta la fin du combat, l'état d'Akio en passant rapidement sur les raisons de cet état (bien qu'il y aurait eu beaucoup à dire sur le discernement du chunin) et la façon dont elle avait invoqué quelque chose pour s'occuper de lui. L'entretien ne dura pas, Shinji regrettait de ne pas avoir Hyô sous la main mais il semblait avoir sa propre idée sur la question (idée qu'il ne partagea pas, fort heureusement, avec Haya, qui put rejoindre son appartement).

Depuis, la situation n'avait connu aucune évolution. Akio était toujours porté disparu. Alors dans ces conditions, son retour avait été remarqué. Le chunin était allé directement se présenter auprès de Shinji et rien ne filtra de leur entretien, du moins dans un premier temps. Il ne fallut pas deux jours pour que tout un chacun sache qu'Akio avait été indisposé suite à de graves blessures et qu'il était parti récupérer auprès de son école de taijutsu, une histoire de miroir orange. Haya ne savait pas du tout si cette version était réelle ou inventée pour les besoins de l'explication. Elle devait bien avouer que cela ne l'intéressait pas plus que cela, elle estimait avoir porté la croix qu'était Akio suffisamment longtemps. Malgré tout, Haya se demandait à quoi il ressemblait maintenant. Haya avait compris, progressivement, que les créatures de glace ne se contentaient pas de rendre service, elles allaient prendre leur dû auprès d'akio. Il ne serait plus... pareil... peut-être qu'il était devenu encore plus crétin. Pourvu qu'ils ne lui ai pas pris ses maigres ressources intellectuelles, se disait Haya, je ne voudrais pas courir le risque de le prendre en pitié.

Tôt ou tard, il lui faudrait lever le voile sur cette pesante interrogation, mais Haya repoussait soigneusement l'échéance chaque fois que l'occasion se présentait. Néanmoins, l'échéance vint à elle sans que la jeune femme n'y puisse rien faire. Akio, hélas, voulait la revoir.

Haya se disait que, dans une vie antérieure, elle avait dû se montrer monstrueuse envers ce qu'était alors Akio. Il s'agissait certainement de l'un de ces papillons de nuit pas très malin, ceux qui s'obstinent à se noyer dans la moindre goutte d'eau ou qui grillent contre les ampoules. Haya l'aura sans doute torturé pendant des nuits et des nuits, en éclatant d'un rire sadique à chaque battement d'aile. Dans tous les cas, elle avait dû se montrer particulièrement méchante pour que le sort s'acharne ainsi. A ses yeux, toute cette expérience était gênante, comme une nuit d'amour ratée avec quelqu'un qu'on est amené à rencontrer tous les jours. On n'en parle pas et on passe à autre chose, c'est beaucoup plus simple de cette façon, inutile de s'appesantir ou (pire) de recommencer.

Mais Akio s'était spontanément présentée à elle tandis qu'elle s'entraînait avec la flamme jaune, près des lacs. Il marchait posément, les bras le long du corps, la démarche souple. Au moins, il ne bavait pas en bredouillant des propos incohérents sur ses couches, ce qui était un signe encourageant. Il salua de la main Koshiro, qui lui répondit d'un signe de tête amical. Naikin et Ryosen interrompirent leurs échauffements pour l'observer s'avancer à leur rencontre. Benihime, debout à côté d'Haya, le fixait à la façon d'un faucon gourmand, pour peu qu'un faucon puisse avoir l'air gourmand.

Arrivé à quelques mètres d'elles, il salua Benihime d'un sourire et d'un signe de tête (elle ne cilla pas et continua de le dévisager avec une insistance totalement impolie), puis se tourna vers Haya. Il y avait toujours une étincelle dans son regard, mais c'était sans doute un reflet du soleil, même avant son séjour avec les créatures gelées, Haya ne se souvenait pas d'étincelle remarquable dans ses yeux.

Akio – Salut Haya.

Il attendit une réponse mais Haya ne voyait rien de précis à lui dire. Elle se rappela brusquement qu'il ne savait pas qu'elle parlait, alors il ne pouvait pas raisonnablement attendre d'elle une réponse articulée. Mon dieu, se dit-elle, j'ai assassiné les ultimes neurones de ce pauvre homme, il me doit la vie, il est venu me réclamer une tutelle.

Akio – Est-ce que je pourrais te parler cinq minutes ?

Haya – Heu... cela ne me dérange pas, mais... tu es bien sûr de pouvoir t'exprimer pendant cinq minutes entières ?

Benihime éclata d'un rire bruyant et ouvertement insultant, ce qui n'avait pas du tout été l'intention d'Haya. Elle se rendit compte que sa question pouvait être mal interprétée, pour quiconque ne risquait pas de devoir materner un abruti jusqu'à la fin de ses jours. Akio se rembrunit mais fit un effort louable pour sourire légèrement, en amorçant un geste de départ.

Akio – Ce n'est pas grave, je me disais bien... bon...

Haya – Non non, je me suis mal exprimée. Viens.

Elle l'attrapa par le bras et l'amena loin d'une Benihime qui se tenait littéralement les côtes. Ryosen l'observait d'un œil docte, en essayant vraisemblablement de déterminer les chances qu'elle avait de mourir d'asphyxie. Elles ne semblaient pas suffisamment bonnes pour qu'il vienne lui donner un coup de main dans l'appareil pulmonaire. Akio se laissa conduire, vaguement surpris. Haya lui jetait de nombreux regards en coin pour essayer de déterminer ce qui pouvait se passer dans son cerveau, s'il se passait quoi que ce soit. Il avait déjà compris qu'il s'était fait rabrouer (par erreur, mais personne ne pouvait comprendre la subtilité), c'était un bon signe.

Haya finit par s'arrêter et lui fit face prudemment en l'invitant à poursuivre. Akio se passa une main dans les cheveux, visiblement gêné, et lâcha d'un ton un peu plus fort qu'il ne l'aurait voulu :

Akio – Merci...

Haya inclina la tête dans l'attente d'une suite composée de borborygmes et de production salivaire excessive, mais rien ne se passa. Elle se détendit brusquement.

Haya – Ha, bon, ce n'est rien. Pas de problème. Je suis contente que tu ailles bien.

Il sourit. Haya le désigna du menton.

Haya – Tu vas bien n'est-ce pas ?

Akio – Oui, oui... je vais bien. Je...

Haya – Tu te sens fatigué, tu veux t'asseoir peut-être ?

Akio la regardait avec des grands yeux et Haya s'arrêta de penser tout à coup. Il la regardait comme si c'était elle, la débile. C'était insultant ce regard sur ce visage en particulier. Qu'il meure à l'instant d'une pénurie de neurones.

Akio – Je vais bien je t'assure. J'ai vraiment... bon... j'ai chier dans la colle pendant la mission.

Haya – Ha tu peux le dire oui. C'était abominable, une telle série de mauvais choix, moi j'étais sûre que tu travaillais pour l'ennemi. Ce n'était pas possible autrement.

Akio grimaça.

Haya – Je plaisantais. Je testais ta capacité à comprendre l'humour. C'est un échec.

Le jeune homme ne semblait plus vraiment savoir où se mettre. Il dévisageait Haya comme si elle représentait un élément particulièrement incertain, une bombe par exemple, qu'il convenait de manier avec une extrême précaution. Voire même, de l'éviter, autant que faire se pouvait. Mais ce bref moment de honte ne saurait rivaliser avec celle qu'avait éprouvé la jeune femme lorsqu'il avait fallu rendre compte de la disparition de ce sinistre sir, entre autre élément désagréable de la mission (la mort, de son fait, de tous les passagers du bateau de croisière le talonnait de très près).

Akio – Hum... désolé je ne suis pas habitué à t'entendre parler, c'est difficile de déterminer si tu plaisantes ou pas. Et à vrai dire je pensais que ce serait un moment un peu plus... solennel.

Phrase articulée de plus de dix mots, cet Akio était indubitablement meilleur que le précédent. Une brillante réussite à mettre sur le compte de la redoutable ignorance d'Haya sasaki, mais qui s'en souciait ?

Haya – Je suis passée à autre chose à vrai dire. Je suis contente de voir que tu vas bien, mais honnêtement, ce qui s'est passé à yagi, c'est loin pour moi. Il n'y a pas d'excuses à recevoir ou quoi que ce soit.

Akio – En fait je voulais te parler des... enfin... des guerriers gelés.

Haya s'assit par terre et étira ses jambes dans l'herbe. Le chunin l'imita, appuyé sur son genou.

Akio – C'est vraiment toi qui les a... invoqué ?

Se souvenir de cet instant en particulier n'était pas compliqué, étant donné que la jeune femme avait été amenée à y réfléchir de nombreuses fois, y compris au cours des dernières semaines.

Haya – Non pas vraiment. C'est plutôt eux qui sont venus. Quand je t'ai touché, tu étais presque mort. Je n'avais rien pour t'aider et les médecins de notre équipe n'avaient pas la compétence pour te sortir de là. J'ai juste demandé à ce qu'on t'aide. Mes pouvoirs se sont manifestés. Une voix a dit que j'étais encore en vie et je lui ai demandé de s'occuper de toi. Elle a dit qu'elle avait le pouvoir de te sauver... et elle t'a amené.

Haya haussa les épaules.

Haya – Je ne savais pas où. Ton copain Chiyoko m'en voulait, mais je savais que tu reviendrais. J'ai senti, d'après ce que je ressentais auprès des créatures, que tu ne t'en sortirais pas entier. Alors je pensais qu'elles t'avaient pris les quelques neurones qui te restaient. Mais je vois qu'ils sont toujours solidement en place.

Akio eut un sourire plus franc. Il s'évanouit cependant très vite.

Akio – Ils m'ont pris quelque chose... mais je ne sais pas quoi. Je crois que des choses ont changé depuis. Je ne sais pas si je serai un homme meilleur. Je l'espère. Je vois les choses différemment. Cela faisait des mois que j'étais prêt à revenir, mais je suis retourné auprès de mon école. Revenir aux sources, tu sais.

Le cerveau d'Haya se mit en mouvement dans un brusque élan. Son rythme cardiaque augmentait progressivement. Tu sais. Akio était entré en contact avec les Bishamonten que lui avait décrit Yomi. Akio savait qu'Haya disposait de propriétés Aisu. Les Bishamonten sont une des seules techniques exclusives aux Kasen, pour ce qu'en savait Haya. Son père, Kade Kasen, était célèbre pour la maîtriser. Il ne l'utilisait que dans de rares occasions, mais cette technique était attachée à sa légende. Akio l'observait avec le plus grand sérieux.

Ce type sait qui je suis. La vérité de cette seconde la frappa de plein fouet et la laissa complètement étourdie. Il sait que je suis la fille de Kade Kasen. Presque malgré elle, Haya glissa un coup d'œil dans la direction de la flamme jaune.

Akio – Tu ne crains rien. Je suis peut-être un crétin, mais j'ai de l'honneur. Tu m'as sauvé la vie en utilisant une technique qui avait des chances de te démasquer. Il n'y a pas tant de ninjas qui l'auraient fait, crois moi.

Haya avait la bouche pâteuse.

Haya – Je ne... l'ai pas fait exprès. Je ne connaissais pas cette technique. Seulement après...

Akio – Alors tu es vraiment sa fille... c'est dingue. J'ai connu ton père quand j'étais môme. Il nous faisait rêver tu sais. On adorait le détester. Il dégageait des choses puissantes. Le vieux ne l'aimait pas du tout.

Haya – Quel vieux ?

Akio – Kenji. Kenji Eichino.

Haya – Ha...

Haya avait l'impression qu'il ne l'aimait pas beaucoup elle non plus, ils avaient brièvement eu l'occasion de se parler durant le procès de Nezu. Il savait sans aucun doute qu'elle était la fille de Kade. Dans tout le village, hormis ses amis proches, ils ne devaient pas être plus de cinq à être dans le secret. Akio venait s'ajouter à l'équation. C'était certainement pour cela, entre autre choses, qu'il avait voulu voir Shinji en premier lieu. Haya se sentait très mal à l'aise. Akio n'était pas exactement le genre de personne à qui elle aurait aimé faire confiance, mais il semblait que le destin lui forçait un peu la main sur ce coup. Hormis l'assassiner, il ne lui restait pas beaucoup d'options et le mal était fait.

Un silence gêné s'installa. Haya regardait par terre fixement, comme si elle peinait encore à mesurer le problème dans sa globalité. Akio était au courant... elle n'y avait jamais songé, pas même un instant. Comment cela avait pu lui échapper ? Dès que le nom Bishamonten avait été prononcé, elle aurait dû sauter au plafond, faire le rapprochement avec Akio... c'était ses neurones à elle qui avaient disparu...

Akio – Je ne garde pas de vrais souvenirs de mon séjour avec les hommes de glace. Comme un rêve, tu sais, quand tu essayes de toutes tes forces de te le rappeler. Il y a des choses qui me reviennent... la sensation de geler, des voix profondes, des éclats bleus... ce sont des dieux hein ? J'étais avec des dieux... je sentais leur puissance physiquement, et pourtant, je n'avais plus aucune sensation. Mais c'était si écrasant, si total...

Il secouait la tête lentement.

Akio – Je n'ai fait le rapprochement qu'après. Quand j'étais à l'école. Je repensais à toi. Je me disais : j'ai déjà vu ce regard. J'ai déjà ressenti cette impression. Quand tu m'as touché. J'étais presque inconscient mais pas complètement. Pas complètement... à l'instant où tu m'as touché, quand les hommes de glace se manifestaient à toi, je commençais à comprendre je crois. Après, j'ai tout oublié. Je m'en suis souvenu à l'école. L'impression que tu dégageais, c'était vraiment celle de ton père. Chiyoko n'a pas connu Kade, alors il n'aura pas fait le rapprochement. Et il n'aura pas senti la chose aussi profondément que moi. Ne t'en fais pas, ton secret est à l'abri, même si tu vas avoir du mal à le croire.

Akio posa sa main sur son genou (un geste qui, quelques minutes plus tôt, aurait été très déplacé, mais Haya avait bien d'autres soucis en tête).

Akio – Tu m'as sauvé la vie. Pas seulement en apparence. Tu as changé ma vie. Je vois clair maintenant. Je ne l'oublierai pas. Peut-être qu'il y a des gens qui voudront s'en prendre à toi quand ils apprendront. Peut-être que tu courras des dangers. Mais tu pourras me faire confiance et si l'occasion m'est donné de payer ma dette, je le ferai. D'accord ?

Haya acquiesça avec une infinie lenteur. Elle toussa et prit le temps d'articuler quelques mots.

Haya – Si tout se passe comme je l'imagine, il ne devrait pas y avoir d'affrontement.

Akio – Ok. Mais au cas où...

Cette découverte engendrait de nouvelles ramifications. Qu'une personne en plus connaisse son secret ne changeait pas radicalement la donne, même si cette personne s'appelait Akio Raitero, finalement. C'était déjà une chance qu'Akio n'ait pas une dent particulière contre Kade, et qu'il n'ait pas bondi sur l'occasion pour livrer Haya à ses ennemis. Ce qui aurait été un peu fort après tout le mal qu'elle s'était donnée pour le sauver, mais malgré tout, c'était loin d'être une hypothèse absurde. Si les ninjas étaient des chevaliers, cela se saurait, mais heureusement pour elle, Akio semblait encore empreint de valeurs de la vieille école... moins arriviste qu'il ne le paraissait.

Haya – C'est une grosse nouvelle mais je pense que je m'y ferai.

Akio – Bon, tant mieux. Je voulais pas trop te brusquer mais je pensais qu'il valait mieux que tu saches. Maintenant, les choses sont claires... quand je pense que tu es la fille de Kasen, c'est dingue. Je rêvais de lui parler moi. Je sais pas comment ils ont fait pour cacher qui était ton père. C'est fou.

Haya – Ils n'ont pas relayé toutes les informations en même temps. La mort de mon père n'a été rapportée que très tard. J'étais déjà à kiri depuis quelques temps. Quand je suis arrivée, je crois que personne n'a demandé qui j'étais et d'où je venais. Il y a des tas d'orphelins dans le village, une de plus... Mon père nous avait appelé Sasaki. Alors ils ont continué à nous appeler Sasaki. Les équipes d'intervention sur place n'ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Kajima avait retiré tout ce qui était trop compromettant. Hakame a été informé. On lui a laissé une photo de mon père avec nous. Pour le reste des équipes, on était juste des civils qui s'étaient faits avoir par des pillards. Puis la mort de Kade a été rapportée. J'étais toujours à l'hôpital, il paraît que cela a fait du bruit. Mais personne n'a jamais établi le rapport entre ma venue et la mort de Kade, puisque les deux étaient sans corrélation. Peu de personnes étaient averties que Kade était mort à l'heure où il est mort. Et c'était des personnes de confiance. Kiri s'est assuré que je bénéficie de la couverture que mon père avait créé, et j'en bénéficie toujours aujourd'hui. Pour l'instant.

Akio – Tu comptes dire qui tu es ?

Haya acquiesça. Elle savait comment elle le dirait. Pour le moment, elle se demandait encore si elle en aurait le courage au moment de le faire. Mais il n'y avait pas d'autre doute dans son esprit. Le plan devait fonctionner sans accroc, au moindre problème, l'équilibre du pays serait perturbé. Il suffisait d'une attaque de kiri sur une île pour qu'elles s'embrasent toutes. Les vieilles cicatrices n'étaient pas encore complètement refermées (elles ne le seront jamais). La seule puissance de frappe ne suffirait pas, Haya en avait conscience. Mais elle aiderait à maintenir la haine à distance assez longtemps. Il n'y avait qu'une compréhension intime des choses qui pouvaient soigner une haine sclérosée.

Akio – Ca va être coton. Tu dois le savoir, mais ton père est encore dans les pensées de pas mal de ninjas. Cela ne fait pas si longtemps qu'il est mort pour nous. On ne sait pas du tout ce qu'il a fait. Shinji m'a dit deux trois choses, mais pas les plus importantes. Ca me va, pas besoin d'en savoir beaucoup plus.

Haya – Il faut que les gens sachent la vérité. Je ne veux pas qu'on utilise ma famille comme ça. On m'a retiré ma famille, je veux récupérer son nom. Ce n'est pas par caprice, mais c'est avec des mensonges tels que celui-là que des pays sont manipulés et acculés à la guerre, que des familles disparaissent et que des clans sont submergés. Ce n'est pas normal. S'il y a des gens pour le croire, ces gens sont mes ennemis et je le leur ferai savoir.

La jeune femme finit par se remettre debout, le regard baissé sur Akio. Le jeune homme regardait l'herbe sous ses pieds, d'un air absent. Son visage était plus sombre que dans le souvenir d'Haya, même si on pouvait mettre cela sur le compte du temps qui séparait leur précédente rencontre. Mais elle sentait elle aussi que quelque chose avait changé chez lui. Une infime variation qui s'était implantée en lui jusqu'à des niveaux impossibles à toucher.

Haya - Ce que les cavaliers t’ont retiré... tu dois le chérir parce que cela ne reviendra jamais.

Akio releva doucement la tête vers elle. Il lui adressa un sourire heureux.

Akio – Je me suis parfois détesté pour mes réactions puériles. Je me disais que je valais mieux que cela. Maintenant, je pense que c'est vrai. Tu ne méprises pas l'enfant que tu as été, je ne méprise pas l'homme que j'étais. Mais, les temps ont changé pour nous deux.

Les temps ont changé...

Quand Haya retourna auprès de la flamme jaune, ils s'interrompirent tous, étonnés. Benihime la prit par les bras, les sourcils froncés. Elle lui dit qu'elle était pâle à faire peur. Haya sourit pourtant en les rassurant. Elle leur dit qu'Akio connaissait la vérité sur son père, mais que leurs plans demeuraient inchangés. Il y avait une certaine faiblesse à prétendre pouvoir tout contrôler. Une vie domestiquée est triste et sans saveur. De cette nouvelle donnée pouvait dépendre beaucoup de choses, mais fondamentalement, Haya n'était pas plus inquiète qu'elle l'aurait cru. Ils devaient être préparés à répondre à toutes les situations. Il y avait quelque chose de rassurant dans cet Akio, une impression de sérénité qu'il n'avait jamais dégagé dans le passé. Quel que soit l'élément que les Bishamonten lui ont pris, Akio allait devoir se reconstruire sans. Mais peut-être qu'il montrerait de nouveaux visages, moins prévisibles... Haya, elle, savait qu'elle y serait obligée de son côté, dans l'intérêt de son entreprise.

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Haya Sasaki

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MessageSujet: Re: La lourde croix   La lourde croix - Page 2 EmptyMar 11 Oct - 18:55

ROUND 2. TOUR 3.

Citation :
Action 1 :
Haya réalise un Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 40 MP, Hydrolyse : -5), amélioré (- 20 MP, Création d’Eau : +3 Pélagie, Pélagie : 13). Satoshi perd (- 83 HP).

Citation :
Action 2 :
Haya paye son entretien (- 15 MP). Haya réalise un Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 40 MP, Hydrolyse : -5), amélioré (- 20 MP, Création d’Eau : +3 Pélagie, Pélagie : 11). Satoshi perd (- 83 HP).

Citation :
Action 3 :
Haya relâche son Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 40 MP, Hydrolyse : -5), amélioré (- 30 MP, Maîtrise et Création d’Eau : +4 Pélagie, Pélagie : 10). Satoshi perd (- 83 HP). Satoshi récupère ses esprits et délivre un puissant coup de genou dans le ventre de Haya (- 51 HP).

Citation :
Action 4 :
Haya paye son entretien (- 15 MP). La juunin se téléporte à distance (-17 MP). Satoshi avait prévu la manœuvre et se téléporte à son tour (-80 MP) et frappe fort Haya (-120 HP). La Pélagie augmente grâce à la pluie (Pélagie : 12)

***

Résumé

Pélagie : 12

Haya

- 171 HP
- 237 MP
Au corps à corps avec Satoshi
Sous l’effet du Odori Doshaburi : Haya peut prendre l’initiative sur Satoshi quand elle le souhaite, Pélagie +2 à la fin de chaque tour
Entretien du Odori Doshaburi à payer dans : 2 actions

Total : -469 HP / - 700 MP

Satoshi

- 249 HP
- 80 MP
Au corps à corps avec Haya

Total : -521 HP / - 200 MP
Haya Sasaki

Haya Sasaki


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MessageSujet: Re: La lourde croix   La lourde croix - Page 2 EmptyMar 11 Oct - 21:06

ROUND 2. TOUR 4.

Citation :
Action 1 :
Haya se téléporte à nouveau immédiatement (- 17 MP). Satoshi adopte une course particulière (activation action réserve).

Citation :
Action 2 :
Haya paye son entretien (- 15 MP). Haya prépare quelque chose. Satoshi rejoint le corps à corps.

Citation :
Action 3 :
Haya relâche son Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 5 MP, Hydrolyse : -5), amélioré (- 22 MP, Maîtrise et Création d’Eau : +4 Pélagie, Pélagie : 11). Satoshi perd (- 83 HP). Satoshi délivre un coup mais ce petit serpent de Sasaki l’évite.

Note : non mais si en plus tu commences à avoir de la chance aux dés c’est pas la peine =D

Citation :
Action 4 :
Haya paye son entretien (- 15 MP). Haya relâche son Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 40 MP, Hydrolyse : -5), amélioré (- 30 MP, Maîtrise et Création d’Eau : +4 Pélagie, Pélagie : 10). Satoshi perd (- 83 HP). Satoshi s’y reprend à deux fois et donne un coup de genou à Haya (-51 HP). La Pélagie augmente grâce à la pluie (Pélagie : 12)

Note : (musique à suspens) Restera-t-il suffisamment de MP à Haya pour retirer à Satoshi ses 300 HP restants ? Satoshi va-t-il utiliser une technique de sioux, malgré le fait que cette cochonne de Sasaki le prive de l’initiative depuis quatre tours ?

***

Résumé

Pélagie : 12

Haya

- 51 HP
- 144 MP
Au corps à corps avec Satoshi
Sous l’effet du Odori Doshaburi : Haya peut prendre l’initiative sur Satoshi quand elle le souhaite, Pélagie +2 à la fin de chaque tour
Entretien du Odori Doshaburi à payer dans : 2 actions

Total : -520 HP / - 844 MP

Satoshi

- 166 HP
- 0 MP
Au corps à corps avec Haya

Total : -687 HP / - 200 MP
Haya Sasaki

Haya Sasaki


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MessageSujet: Re: La lourde croix   La lourde croix - Page 2 EmptyMer 12 Oct - 19:15

ROUND 2. TOUR 5.

Citation :
Action 1 :
Haya se téléporte à nouveau immédiatement (- 17 MP). Satoshi adopte une course particulière (activation action réserve).

Note : quelque chose me dit que je vais regretter de ne pas avoir déclaré de téléportation moi aussi. Surtout que j’ai de la marge à ce niveau mais que veux-tu, je suis radin.

Citation :
Action 2 :
Haya paye son entretien (- 15 MP). Haya prépare quelque chose. Satoshi rejoint le corps à corps.

Citation :
Action 3 :
Haya relâche son Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 5 MP, Hydrolyse : -5), amélioré (- 22 MP, Maîtrise et Création d’Eau : +4 Pélagie, Pélagie : 11). Satoshi perd (- 83 HP). Satoshi délivre un coup, le petit serpent perd 51 HP.

Citation :
Action 4 :
Haya paye son entretien (- 15 MP). Haya relâche son Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 5 MP, Hydrolyse : -5), amélioré (Pélagie : 5). Satoshi perd (- 83 HP). Satoshi achève son enchaînement (- 20 MP), Haya est touchée (-117 HP). La Pélagie augmente grâce à la pluie (Pélagie : 7)

Note : l’un de nous est-il inconscient ? Vite, vite, je saute sur ma calculette. (oui je suis un mauvais arbitre, j’ai la flemme de vérifier pendant le combat alors je vérifie après)

***

Résumé

Pélagie : 7

Haya

- 168 HP
- 79 MP
Au corps à corps avec Satoshi
Sous l’effet du Odori Doshaburi : Haya peut prendre l’initiative sur Satoshi quand elle le souhaite, Pélagie +2 à la fin de chaque tour
Entretien du Odori Doshaburi à payer dans : 2 actions

Total : -688 HP / - 923 MP

Satoshi

- 166 HP
- 20 MP
Au corps à corps avec Haya

Total : -853 HP / - 200 MP

Note : alors là je dis attention. En un coup, tu es KO. En trois coups, Satoshi est KO. Je vais jouer comme un gros bourrin je préfère prévenir. Éblouis-moi mon padawan ! TU PEUX LE FAIRE ! NOUS AVONS TOUS FOI EN TOI ! L’U.R.S.S TE REGARDE !
Haya Sasaki

Haya Sasaki


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MessageSujet: Re: La lourde croix   La lourde croix - Page 2 EmptyMer 12 Oct - 20:56

ROUND 2. TOUR 6.

Citation :
Action 1 :
Haya relâche les Tsurugi no Kitai (Lames d’Éther, - 50 MP, Pélagie : 9). Satoshi est expulsé hors du corps à corps et son action est annulée (+ 20 MP).

Citation :
Action 2 :
Haya paye son entretien (- 15 MP). Haya relâche son Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 5 MP, Hydrolyse : -5) (Pélagie : 4), Satoshi perd (- 83 HP). Satoshi ne peut rien faire (+20 MP).

Citation :
Action 3 :
Haya relâche les Tsurugi no Kitai (Lames d’Éther, - 50 MP, Pélagie : 6). Satoshi est maintenu à distance une action supplémentaire. Satoshi ne peut rien faire (+20 MP). Haya puise dans ses réserves (Au-delà des Limites : -45 HP)

Citation :
Action 4 :
Haya annule son entretien. Satoshi récupère l’initiative, mais son action est annulée (+20 MP). Haya relâche son Hahonryuu (Torrents Démentiels, - 5 MP, Hydrolyse : -5) (Pélagie : 1). Satoshi perd (- 83 HP). Haya puise dans ses réserves (Au-delà des Limites : -5 HP). Elle tombe inconsciente.

Note : au HP près tu tombes inconsciente. Le combat aurait continué un tour supplémentaire, tu serais quand même tombée inconsciente puisque tu n’avais plus de MP ou de HP, mais c’était quand même un très beau tour, bien pensé. Rien à regretter, même si tu avais annulé ton entretien plus tôt, Satoshi t’aurait eu à cause de son initiative (oui comme un gros bourrin j’avais déclaré quatre téléportations offensives). Moi je dis bravo ! Tu as calculé au millimètre ta Pélagie sur le dernier tour pour toujours pouvoir relancer Hahonryuu, mais tu étais 100 MP trop juste pour cette stratégie coûteuse.

***

Résumé

Pélagie : 1

Haya

Inconsciente

- 50 HP
- 125 MP

Blessures Durables Superficielles :

- Nez Cassé (Visage)
- Côtes Fêlées (Corps)

Expérience gagnée :

+ 56 XP

Total : -738 HP / - 998 MP

Satoshi

Gain du round, gain du combat

- 166 HP
+ 80 MP

Total : -1019 HP / - 120 MP
Haya Sasaki

Haya Sasaki


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MessageSujet: Re: La lourde croix   La lourde croix - Page 2 EmptyLun 17 Oct - 19:07

Haya toucha avec la plus extrême précaution le bout de son nez. Il n’était plus douloureux. Ryosen avait insisté pour le lui remettre en état, mais Haya lui avait demandé de se contenter de le remettre droit et d’arrêter l’écoulement de sang. C’était il y a deux semaines, à la suite de son combat contre Satoshi kagehisa, l’un des gradés les plus reconnus du village. Ce dernier était en mission sur l’une des îles du pays, pour ce qu’elle en savait. Il n’avait pas manqué de la féliciter sur son combat et Haya savourait cela avec le recul. Elle s’était inclinée deux fois, mais pas sans lui tenir la dragée haute, alors qu’elle aurait pensé se faire écraser comme la mouche sous la paume. C’était encourageant. Cela lui permettait de mesurer l’étendue du chemin parcouru depuis qu’elle était arrivée à kiri, inconsciente et entre la vie et la mort. Quand elle s’était retrouvée sur les bancs de l’académie, Haya n’aurait pas cru un instant en ses chances d’affronter un jour, presque comme un égal, un des piliers du village caché de la brume. Alors qu’elle s’apprêtait à porter la guerre sur l’île la plus modeste du pays de l’eau, yukan, cette satisfaction sur ses capacités à combattre était plus que bienvenue.

Haya se détourna du miroir, laissa tomber au sol la lourde serviette qui l’emmitouflait et s’habilla en vitesse. Le soleil était bien levé, Idan devait encore être occupé à donner son cours. Satoshi lui avait demandé de passer le voir dans ses appartements, au nord du village, un endroit qu’haya n’avait jamais visité et n’aurait en réalité jamais espéré visiter. Satoshi n’était pas très expansif sur sa vie privée, hormis pour se protéger, quand il s’amusait à égarer ceux qui s’aventuraient à lui poser des questions trop personnelles. Haya voyait cela comme une curieuse marque de… reconnaissance, peut-être même de respect, elle n’aurait trop su le dire. Elle était réellement heureuse d’avoir gagné le respect de quelqu’un d’extérieur par ses compétences à elle, et non par son hérédité. La flamme jaune tenait à elle pour ce qu’elle était, cela haya en était convaincue, mais ce qui avait aiguisé leur intérêt au départ de leur relation, c’était d’apprendre que Kade kasen avait eu une fille.

Haya se remémorait très bien le combat.

Elle essayait de maintenir Satoshi à distance. Ce dernier s’approchait sans hâte, avec de rares fulgurances. Il respectait le jeu posé par son adversaire, il ne cherchait pas à le brusquer. Il savait qu’haya coupait les solutions, l’empêchait d’agir en position de force, et le lion rusé qu’il était trop expérimenté pour l’ignorer et foncer tête baissée. Haya gardait en mémoire la manière dont elle s’était inclinée lors du premier tour. Alors qu’elle commençait à envisager la victoire, elle avait fait l’erreur de laisser une ouverture et Satoshi l’avait immédiatement repérée. Il avait frappé de toute sa force, Haya avait reculé d’un bon mètre, complètement sonnée par la puissance de l’attaque. Le second coup lui avait explosé le nez, et avant même qu’elle ne tombe au sol, Satoshi l’achevait. Haya avait sombré dans l’inconscience, seulement pour voir le visage soucieux de Ryosen au dessus d’elle, alors qu’elle revenait à elle. Il lui avait rapidement remis en place le nez (qui, disait-il, s’était un peu enfoncé sous l’impact) et avait soigné ses blessures les plus évidentes.

Pendant qu’ils se reposaient, Haya cherchait une meilleure façon de combattre. La flamme jaune demeurait silencieuse, respectant sa réflexion, confiante peut être même. Haya cherchait dans le répertoire qu’elle connaissait une manière de limiter le champ d’action de Satoshi, qui évoluait avec trop d’espace. Sa confiance allait augmentant, à mesure qu’il sentait sa proie céder peu à peu du terrain. Satoshi fut dominé lors des premiers échanges du second tour, il perdait de l’énergie en vain, là où haya essayait de s’économiser au mieux. Mais il évoluait avec toujours la même patience et pour chaque coup d’haya, il comptait combien il en faudrait des siens pour rattraper son retard. Malgré la fatigue, malgré les protestations de ses muscles et de ses os, la juunin parvenait à maintenir la puissance de son adversaire à distance. Il n’utilisait pas ses yeux argentés. Haya savait pourquoi, elle ne lui laissait pas le temps d’en profiter. S’il exécutait cette technique, il perdrait son chakra trop vite et pour rien.

Et puis finalement… haya sentait ses forces diminuer, elle avait encaissé quelques coups sévères et sa marge de manœuvre avait trop diminué. Satoshi était blessé, son front était baigné de sang, mais il tenait bon. Cela s’était peut-être joué sur l’expérience, la puissant juunin n’est pas du genre à craquer même acculé, il avait la science du combat, de la confrontation sous toutes ses formes et il ne se laissait pas impressionner par les dégâts qu’il encaissait. Haya a fait de son mieux en jetant ses dernières forces dans la bataille, mais elle a senti qu’elle était allée un peu trop loin. La dernière chose dont elle se souvenait, c’était une étoile devant ses yeux qui semblait exploser, une étoile de fatigue, puis le sol qui se rapprochait dangereusement. Satoshi n’avait pas eu à lever la main pour la terminer, elle s’était écroulée toute seule. Néanmoins, d’après ce que lui avait dit la flamme jaune, il n’était pas certain que satoshi aurait été capable d’exécuter un nouveau mouvement, tellement il avait perdu d’énergie. A la fin du combat, il avait observé haya à terre pour voir si elle se relevait et, voyant que non, il s’était laissé aller dans l’herbe détrempée par les attaques répétées d’haya.

Ryosen avait eu fort à faire, mais ils avaient tous deux finis à l’hopital. Conscients mais réellement fatigués, même si Satoshi supportait avec plus de facilité son état, peut-être davantage habitué à devoir repousser ses limites. Haya sourit à cette pensée. Elle n’était pas sûre de pouvoir affirmer qu’elle avait obligé Satoshi à repousser quoi que ce soit. Le juunin n’avait à aucun moment frappé pour tuer, il n’avait pas utilisé ses techniques les plus mortelles. Cela restait un duel d’entraînement, amical dans son ambition. Néanmoins, à moitié assoupie sur son lit d’hopital, haya n’avait pas cherché à atténuer le sentiment de profonde satisfaction qui l’habitait. Elle avait certes perdu à deux reprises, mais elle avait su tenir tête à un homme qu’elle avait déjà vu combattre, longtemps auparavant, et qui à l’époque lui paraissait évoluait à un tout autre niveau que le sien, un niveau qu’elle ne s’imaginait pas atteindre un jour.

Or, il y était aujourd’hui, à quelques ajustements près.

Sa volonté s’en trouvait raffermit. Haya ressentait d’une manière profonde et complexe qu’elle avait, comme son père avant elle, le pouvoir de faire changer les choses ou plutôt, d’essayer de les changer, en ayant quelques chances de réussir. Elle ne perdrait jamais de vue que son père, pourtant plus expérimenté et plus puissant qu’elle (plus isolé aussi), avait échoué là où il aurait dû réussir. Haya savait dans quoi elle s’engageait. Elle avait maintenant la confirmation d’être capable d’aller jusqu’au bout.

La jeune femme se retrouva devant le bâtiment que lui avait indiqué Satoshi. C’était une grande bâtisse blanche aux teintes grises, surmontée d’un toit en ardoises plates et sèches. Vu de là où elle était, l’édifice ne paraissait pas être partagé avec d’autres, mais devait davantage être une propriété. Haya sourit à cette pensée, dans son esprit, Satoshi habitait dans un coupe gorge glauque et dangereux, même si un tel lieu n’existait pas dans l’enceinte du village. Elle tapa timidement à la porte et patienta pendant plus d’une minute avant que la porte, étonnamment large, ne souffre brusquement. Satoshi la dévisagea de haut en bas et lui indiqua du menton de rentrer. Il n’était pas dans ses vêtements habituels, il portait une chemise grise ouverte sur un torse glabre et un pantalon intégralement noir qu’elle ne lui avait jamais vu. Haya passa devant sa chambre et haussa les sourcils en apercevant une jeune femme probablement nue sous de voluptueuses couvertures, qui croisa son regard. Haya, un peu embarrassée, emboîta rapidement le pas de son hôte. Elle ne put retenir un sourire en revoyant la mine impérieuse de la jolie jeune femme, exactement le genre de fille avec qui elle imaginait Satoshi. Satisfaite qu’au moins l’un de ses préjugés sur satoshi se vérifie, après la déception de la maison, haya pouvait se concentrer sur l’action présente.

Le juunin, qui n’avait toujours pas prononcé un mot (il avait grommelé quelque chose, mais impossible de savoir si c’était un salut ou une grossièreté), s’installa lourdement sur son canapé, les jambes écartées et la tête rejetée en arrière. Il poussa un long soupir et se pencha en avant, les mains jointes.

Satoshi – Remise de notre petit duel?

Haya acquiesça.

Haya – Oui. Je ne pensais pas que j’aurais été capable de faire quelque chose contre vous.

Satoshi grimaça et fit un geste las du bras.

Satoshi – Tu sais pourquoi je n’ai pas d’élèves?

Haya – Parce que vous êtes un piètre professeur?

Satoshi la regarda avec une lueur qui paraissait, au choix, amusée ou menaçante.

Satoshi – Tu es provocante. J’aime ça chez les femmes. Peut-être qu’à la fin de ta puberté, tu seras vaguement intéressante. Non. Je n’ai pas d’élèves pour éviter qu’ils me jettent du vous à la figure à tout bout de champ. Ca me fait me sentir vieux. Je suis jeune et encore capable de faire mouiller les filles dans leur culotte. Alors ma grande, range ton vous entre tes petites fesses, tu veux bien ?

Haya aurait été incapable de déterminer si Satoshi était agacé ou s’il s’amusait seulement avec elle. Elle prit tout de même le parti le plus sûr d’hocher la tête, sans parvenir tout à fait à dissimuler son sourire. Semblant se rappeler les bonnes manières, Satoshi se leva brusquement

Satoshi – Je nous apporte à boire. Tu bois de l’alcool ou pas ?

Haya – Heu, aucune idée.

Satoshi – Je vais prendre ça pour un oui.

Son hôte s’engouffra dans une autre pièce. Bientôt, le bruit du verre frappant le verre se firent entendre. Haya en profita pour mieux observer la pièce dans laquelle elle se trouvait. Encore une fois, ses fantasmes étaient un peu déçus. Les murs étaient rouges et blancs, les étagères parfaitement ordonnées avec des livres dont haya ne parvenait pas à déchiffrer les noms de là où elle était, quelques plantes vertes qui n’avaient pas décolorées sous l’indifférence de leur propriétaire… le canapé sur lequel haya était assise était le même que celui de satoshi, un épais et confortable siège au noir et blanc, tous deux séparés par une élégante table d’un noir poli. Définitivement pas ce qu’elle s’était imaginée voir, mais, se dit-elle, les gens sont pleins de surprises et il était difficile de les saisir en un coup d’œil.

? – Un conseil ma chérie, quand un homme te propose à boire, refuse. Généralement, il veut te saouler suffisamment pour ouvrir ton champ de perspective… et tes cuisses, accessoirement.

Haya sursauta et se retourna d’un même mouvement. C’était la jeune femme impérieuse qui était l’instant d’avant roulée dans les draps. Elle portait un déshabillé très léger qui ne manquait pas de faire remarquer la joliesse de ses courbes, peu prononcées, mais harmonieuses. Son teint était plus pâle qu’haya ne l’aurait cru au premier coup d’œil, impression peut-être rehaussée par la noirceur de ses longs cheveux qui cascadaient jusqu’à ses coudes et par ses profonds yeux de la même couleur. Elle arborait un sourire qui parut un peu condescendant à haya, mais la jeune femme se dit que ce devait être sa manière habituelle de sourire. Et après tout, elle aurait tort de se priver.

Haya – Ha, je pensais aussi.

La jeune femme alla s’installer sur le canapé occupé par Satoshi. Elle ramena ses jambes contres sa poitrine et passa ses bras autour de ses chevilles, avec un air mélancolique qui surprit haya. Cette dernière eut brusquement une inspiration: peut être se trouvaient-ils chez elle, et non chez satoshi? Elle manqua lever les yeux au ciel. Ce satoshi était définitivement quelqu’un d’embarrassant.

Conquête – Enfin, pas d’inquiétudes avec Sato. Il n’est pas trop déloyal, pour ce que j’en sais.

Satoshi – Akashia, Akashia, toujours prête à dire du mal…

Satoshi revint avec une bouteille et trois verres, comme s’il avait su que la jeune femme (akashia, apparemment) aller venir les rejoindre. Il posa les verres, servit tout le monde et se réinstalla dans son canapé. Akashia étendit ses jambes en travers des siennes et attrapa son bras droit des deux siens. Satoshi porta son verre à ses lèvres. Haya l’imita mais fronça aussitôt les sourcils. Satoshi devait laver les taches de graisse avec ce détergent… après avoir avalé sa première gorgée cependant, haya atténua son impression: l’alcool laissait un bon goût, mais elle devait manquer d’expérience pour réellement l’apprécier.

Satoshi – Haya, haya, haya… j’ai plusieurs choses à te dire. Déjà, félicitations pour ton combat. Je ne pensais pas que je t’écraserai facilement et je ne l’ai pas fait, tu as fait montre de ténacité et d’une compétence réelle. Maintenant, je pense que j’étais encore un peu trop fort pour toi, mais ta marge de progression est grande. Tu as le potentiel pour te hisser au niveau de ton père et, humainement, de le dépasser dans l’esprit des gens.

Le regard d’haya glissa vers akashia, qui la dévisageait sans rien dire. La mention de son père devant une inconnue ne pouvait manquer de la mettre mal à l’aise, mais la jeune femme ne semblait pas y avoir prêté la moindre attention particulière. Satoshi non plus à vrai dire.

Satoshi – Ensuite… je sais ce que tu projettes de faire, bien sûr. Je sais que c’est pour bientôt. Tu vas aller à yukan et…

Haya – Attendez! Attends…

A nouveau, le regard d’haya rencontra celui d’akashia. Celle-ci lui sourit à nouveau, avec ce même pli amusé et taquin. Satoshi la regarda à son tour et écarquilla les yeux, pour se moquer d’haya.

Satoshi – Oh mon dieu. J’ai complètement oublié que tu étais là akashia. Comment ai-je pu l’oublier, alors que tes jambes sur les miennes me causent une raideur lancinante… quelle maladresse…

Satoshi dirigea un regard méprisant à haya et en profita pour se tirer une cigarette. Trop c’est trop, apparemment.

Satoshi – Aka est là pour une bonne raison et je te demande de me faire confiance. Bref. Tu vas aller à yukan tuer hideyoshi. C’est une bonne chose. Mais il faut que tu saches certaines choses. Les pirates sont en mouvement à l’est. Ce n’est ni naturel, ni anodin. Il y a toujours des mouvements pirates sur les mers, on peut rien y faire. Mais ces mouvements là ne sont pas des hasards, ils sont importants. Aka travaille, heu…

Il énuméra sur ses doigts.

Satoshi – Pour le daimyo… pour kumo… pour kiri bien sûr… pour moya… pour les toshiya, bien sûr… pour des particuliers aisés, dirons-nous… au marché noir, quand elle a le temps… pour asahi aussi, disons le… est ce que j’ai fait le tour ma grande ?

Akashia – Un tour exhaustif.

Satoshi – C’est notre alliée. Elle a des renseignements qui nous sont dissimulés, et elle les a parce qu’on oublie souvent de les lui dissimuler à elle. Nous pensons, elle et moi, que nagata est derrière les mouvements des pirates. Ses traces sont peu évidentes à suivre, mais néanmoins suffisantes. On pense également, et tu le penses également, que kakumei est derrière nagata. Ces mouvements sembleraient indiquer que nagata s’apprête à passer à l’action. Tu lui fais peur. Néanmoins…

Haya observait satoshi.

Haya – Néanmoins..?

Akashia – Personne ne vous aidera lors de votre assaut de yukan. Tu devras faire avec l’équipe que tu te seras choisie. Pour des raisons politiques uniquement, nous ne pourrons pas te venir en aide. Nous sommes obligés d’attendre que nagata fasse le premier mouvement. Nous pensons qu’il frappera kiri et la ville où réside le daimyo, ainsi que l’île d’ohashi pour des raisons personnelles et peut être d’autres cibles secondaires. Satoshi s’occupera de kiri, je m’occuperai du daimyo. Tu t’occuperas de nagata.

Satoshi – Nagata va devoir diviser ses forces. Tu ne pourrais pas faire face à son armée au complet à yukan. Je ne sais pas ce qu’il te réserve. Je ne sais même pas où il choisira de te combattre. Il exécutera son plan, et nous serons obligés de le suivre. Peut être qu’il cherchera à te pousser à l’attaquer à yukan, peut être qu’il viendra te déloger ici…

Haya observa tour à tour les deux personnes qui lui faisaient face. Elle savait tout cela. Du moins, elle le devinait. Comme si elle percevait ses pensées, la jeune femme prénommée akashia les devança.

Akashia – Ce qu’on veut te dire, c’est que si tu choisis de ne pas attaquer maintenant, nagata le fera probablement. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. Pendant que tu combattras, il faudra que tu saches que nous organisons nous aussi la défense des lieux de commandement du pays du l’eau. Tu pourras combattre sans poids supplémentaire, te concentrer sur l’assassinat de nagata. Il y aura du sang de versé au sol, mais les survivants en sortiront avec un avantage décisif contre le grand adversaire, contre kakumei.

Satoshi – Si tu parviens à accomplir ce que tu projettes, tu rentreras à kiri en conquérante. Tu pourras rétablir le nom de ton père. Tu pourras atteindre un peu de la paix dont tu m’as parlé. Parce que chacun verra la trahison de nagata, chacun verra que tu as fait ce qui aurait dû être fait, ce que kade kasen a tenté et a échoué.

Akashia – Tu auras une importance politique. Toi et la flamme jaune. Tuer nagata est un acte politique, et je m’intéresse à la politique. J’ai cru comprendre que ton adversaire était kakumei.

Haya essaya de faire rapidement le tri parmi les choses qui avaient été dites. Ce n’était pas du tout ce qu’elle s’était imaginée quand satoshi lui avait annoncé qu’il désirait la voir chez lui, mais haya décida de faire une croix sur ce qu’elle s’était imaginé pour se concentrer sur ce qu’on lui proposait concrètement. Akashia, une femme qu’elle avait pris pour une obscure conquête boudeuse de satoshi, se révélait être une femme… aux compétences multiples, engagée sur plusieurs terrains, qui fraye notamment avec des ennemis notoirement connus (asahi? le marché noir? quoi d’étonnant venant de la part de quelqu’un partageant sa couche avec satoshi, ceci dit sans a priori), mais avec un ennemi établi : kakumei. Haya en était arrivée à cette conclusion de son côté. Le nom de kakumei revenait trop souvent, pour des problèmes trop profonds (des problèmes politiques, dirait sans doute akashia), mais avec les informations qu’elle détenait, il lui était difficile de se faire une réelle idée du problème. Que kakumei soit engagé aux côtés de nagata, c’était une information qui lui était parvenue, de la bouche de tsuna, qui le tenait elle-même de la bouche de yomi. Mais elle manquait d’éléments.

Cependant, il n’était plus l’heure de partir à la quête. Il fallait agir. Nagata devait avoir une idée sur ce qu’il convenait de faire, sur comment concrétiser ses objectifs, qu’haya parvenait encore mal à définir.

Haya – Kakumei, oui.

Akashia – C’est un adversaire de poids. Les armes sont impuissantes contre lui. Mais pas la politique. Tu es du même sang que Shinobu, du même sang que ton père et du même sang que la dénommée Yomi. Tu es intelligente. Tu es faite pour commander. Tu auras une idée. Si tu survis à Nagata, et je le souhaite pour l’avenir de ce village, tu auras une idée sur comment combattre à une plus grande échelle. C’est une nécessité.

Haya – Vous n’avez pas cette idée ?

Akashia eut un nouveau sourire. Elle ramena ses jambes sous elle.

Akashia – Je ne suis pas une fille avec beaucoup d’imagination. Je suis davantage dans la planification méthodique et froide.

Satoshi – Le pays va changer. Nagata va entraîner beaucoup de choses dans sa folie. Nous devrons préserver autant de choses que possible. Mais cela nous permettra aussi d’en détruire d’autres.

Haya – Comment cela ?

Ce fut au tour de Satoshi de sourire d’un air mystérieux.

Satoshi – A nouveau, fais moi confiance.

Satoshi frappa dans ses mains.

Satoshi – Je crois qu’on a fait le tour. De toute façon je reste à kiri pour les prochains jours si jamais tu as besoin de me parler. C’est surtout parce qu’akashia rentre chez elle ce soir que j’ai hâté nos retrouvailles, il était important que vous vous rencontriez.

Avant qu’haya ne puisse réfléchir à ce qui se passait, elle était debout et à la porte de satoshi. Akashia posa sa main fraiche sur son bras et serra brièvement.

Akashia – Fais attention à toi et à tes amis. Vous êtes très précieux.

Elle rajouta sur un ton plus enjoué, tout en refermant la porte :

Akashia – A bientôt j’espère!

Haya resta un instant là, songeuse, alors que les deux adultes devaient reprendre les festivités là où elle les avait interrompues. Quand elle rejoignit la rue principale, haya se dit qu’elle devait être un peu en retard pour son rendez-vous avec idan. Il n’allait pas être content… elle décida de repousser toutes ses pensées à l’orée de son esprit pour l’instant, afin de ne pas paraitre trop déconcentrée. On lui avait fourni beaucoup de matière à réflexion et il n’était pas bon de hâter le processus. Il fallait digérer patiemment. Elle espérait toutefois que satoshi savait réellement ce qu’il faisait, mais il n’était pas l’heure de se laisse impressionner par l’immensité de la chose.

Idan n’avait pas terminé son cours lorsqu’haya entra dans la salle. Elle patienta sagement dans le fond, sans parvenir tout à fait à s’empêcher de réfléchir à son entretien précédent. Jamais elle ne s’était sentie aussi prête à agir. Finalement, Idan acheva ce qu’il disait, récupéra son sac et monta sans se presser au niveau d’haya, qui s’était redressée à son approche. Les juunins sortirent ensemble et sortirent de la vieille académie, qui paraissait partiellement désertée aujourd’hui. Idan parlait peu, comme si lui aussi était perdu dans ses pensées. Il s’arrêta à la même terrasse que la dernière fois, à la même table et commanda la même boisson. Il tapotait doucement le coin du bois avec son index, son regard fixé sur celui d’haya.

Ce fut elle qui rompit la première le silence installé.

Haya – Je ne pensais pas que Satoshi avait été votre élève.

Idan – Mon role auprès de satoshi s’est davantage rapproché de celui de mentor que de maître. Nous avions le même âge. J’étais juste mieux organisé. Mais déjà inopérant militairement.

Idan avait employé un ton neutre, tranchant comme à son habitude, mais haya entendait bien percer une légère amertume à jamais figée en lui. Comme un acte passé sur lequel il n’était plus possible d’agir, sur lequel en vérité il n’avait jamais été possible d’agir. On ne pouvait que prendre acte de ce qui s’était déroulé et essayer de se reconstruire après. Haya connaissait cela. Sa reconstruction à elle aussi était passée par kiri, mais son mal avait été différent. Les vestiges physiques avaient été dépassés, l’usage de son dos, revenu, sa voix, revenue. Mentalement il avait été nécessaire de terminer ce qui avait été commencé sans elle, de témoigner de la responsabilité de chacun. Car pour haya ou idan, tout n’avait pas été perdu et brisé. Il fallait seulement trouver la force de se redresser et de prendre au moins une bonne décision de laquelle dépendraient toutes les autres. Idan avait choisi avec succès l’enseignement pour poursuivre sa passion. Haya avait choisi la guerre.

Idan – Tu as en tête de sombres intentions.

La voix d’idan était traînante et néanmoins précise, comme s’il ne faisait qu’évoquer l’évidence. Il l’observait, l’œil brillant, avec comme une sorte de curiosité dans l’air. Haya répondit sans hésitation.

Haya – Oui.

Idan – Tu es certaine que c’est pour le mieux.

Haya – Oui.

Idan laissa échapper un grognement d’assentiment. Il haussa à peine les épaules et vida son verre d’un trait.

Idan – Alors fais ce que tu as à faire. Il y aura des conséquences. Peut-être seront-elles lourdes et douloureuses. Je vois que tu as déjà connu la douleur. Nous sommes quelques-uns à la connaître, sous différents visages. Je te demande de réfléchir à une chose seulement. N’impose pas ta douleur aux autres. Ne fais pas souffrir, par tes actions, de manière délayées, ceux qui n’ont pas de responsabilités dans cette affaire.

Haya – Idan Sö, je suis convaincue que nous avons tous une responsabilité dans l’état du monde dans lequel nous vivons. Je ne reculerai pas devant les responsabilités que me donne la force que j’ai acquise ici. Je l’utiliserai. Je l’utiliserai toujours. Je tuerai grâce à elle, je sauverai grâce à elle. Et ceux qui doivent payer paieront. Ceux qui doivent mourir mourront. Il n’y aura pas de paix. Il n’y aura pas de répit. Il n’y a pas d’innocents.

Dans la façon dont idan la dévisageait, haya percevait de manière diffuse les épreuves qu’il avait dû traverser pour arriver là où il en était. Il la regardait comme on regarde la tempête dans la plaine, comme il avait dû observer ses jambes traîtresses et faibles, avec cette même accusation silencieuse et impuissante. Mais idan avait appris. Il n’en voulait pas à ses os. Il ne s’en voulait pas à lui-même. Il n’en voulait même pas à ceux qui murmuraient sur son passage. Il savait que certaines choses dépassaient l’action de l’homme, que certaines choses devaient se faire. Peut être qu’il n’en sortirait rien de bon, peut être que ce serait la fin d’une époque pas si désagréable. Mais cela pouvait aussi apporter du mieux, de l’apaisement ou du soulagement. Et idan sö comprenait la nécessité d’être apaisé mieux que quiconque.

Il sourit tristement et détourna le regard.

Idan – Tu es définitivement aussi effrayante que ton père.
Daiisu Aisu
Aspirant de Konoha
Aspirant de Konoha
Daiisu Aisu


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MessageSujet: Re: La lourde croix   La lourde croix - Page 2 EmptyMar 18 Oct - 16:10

Haya Sasaki (Niveau 25)
: +50% Bonus Inclus
: 200 XP

Hum, je ne sais pas trop quoi dire. C'était tout simplement génial, j'ai adoré ton post du début à la fin et ton interpretation de Satochi est malade. Ce que je donnerais pour avoir une fraction de ton talent...
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