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| [Aparté] - Les débuts des noces noires | |
| | Sujet: [Aparté] - Les débuts des noces noires Mer 6 Oct - 21:40 | |
| Les débuts des noces noires - La domination du silence
Il y avait des rires de hyènes qui couinaient de par et d’autre des allées sombres. Cependant, cela ne dérangeait pas l’ombre qui glissait fantomatique. Les avenues étaient malfamés, tristes et sentaient plutôt mauvais. Cependant, personne ne sourcillait. C’était sale, et il y régnait une atmosphère lourde et pesante qui écrasait les corps comme les pas lourds sur la rosée du matin. Pourtant, il n’y avait aucun bruit au creux de ses oreilles… La méchanceté était visible, face aux magouilles qui se camouflaient. C’était malsain, et laissait un goût aigre dans la gorge… Pire… L’endroit sentait la mort… Rien ne troublait le spectre… Noir, obscur, pauvre ignominie géographique, ce lieu avait quelque chose d’irréel, tant sa laideur était moisissure... Mais cette putréfaction n’empêchait pas les gestes amples de l’esprit. La pluie dégoulinait lourdement comme des crachins sales qui sentaient les champignons… Rien ne perturbait la froideur de la Mort. Ses pas s’avançaient dans les flaques, sans émettre le moindre bruit. Tout n’était que silence… Car rien ne prévient, quand vient le dernier soupir. Et il y avait cette crasse… Mais pire qu’elle, il y avait cette sournoiserie invisible qui germait et proliférait dans toute l’âme de ces gens.
Sous la capuche du diable trônait le succube. Il n’existait sur terre rien de plus diabolique que la beauté d’une femme, prête à vous envoûter, et à vous faire quitter toute raison. Les ombres les plus noires cachaient les plus souvent les plus magnifiques perles. Derrière les ondulations du tissu vivaient une lumière tendre. Un visage fin cerné d’une ligne serpentine naissait dans l’écume des nuits. Sa peau était d’un beige parfaitement pur, une couleur éclatante et veloutée, ornée d’un regard profond. Ses yeux constamment plats témoignaient d’une lassitude accrue, comme si la vie semblait être un fleuve dans lequel elle aurait préféré faire autre chose que suivre le courant. Il y avait des fils bruns qui venaient longuement valser de chaque côté de ses joues avec cette même attitude fatiguée. Sa grâce et sa légèreté n’avaient d’égal que celle de la musique et de ses portées courbes… La musique…
Une si belle fleur s’épanouissait dans les quartiers les plus méprisables. Et si les perles de nacre naissaient dans les marées noires ?
La pluie coulait sur sa cape : c’était comme si elle fendait une cascade en deux. Une senteur tendre de fleur de cerisier émanait de cette ombre, embaumant l’allée insalubre d’une présence raffinée. Les regards se tournaient vers elle dès lors où ses talons hauts venaient marteler le pavé dans une sonorité propre aux femmes. Seulement, il n’y avait que les hommes pour l’entendre… Elle ne réagissait pas à ces bruits sourds. Sourd. Les rires reprenaient, les hyènes montraient leurs dents jaunâtres mais avec une ardeur perverse. Les têtes tournaient derrière son passage, pour suivre les ondulations du bas de son dos, comme le pendule frénétique d’une horloge… Elle s’en moquait.
Dans l’ombre du tissu, elle frisa du nez, tant l’agression odorante lui devenait insupportable. Son visage se ferma dans un dégoût crispé. Sa lèvre se redressa, lui créant un visage d’une froideur répulsive. Elle déglutit bruyamment… C’était ignoble. Un visage si beau, déformé par ce sentiment si peu noble, trahissait sa nature originelle…
Sous les traits de la douce angélique, errer l’âme vagabonde des plus tourmentées. Si fatale, dans tous les sens du terme, cette déesse Aphrodite savait être la plus sentencieuse des épées de Damoclès. Un revers de main était plus douloureux qu’un pieu en plein cœur. Il était rare de l’entendre converser, généralement, sa voix était comme une lame, tranchante et efficace. Le seul bruit qui la rythmait, c’était celui de son palpitant, qui bien qu’insensible, continuait de battre inlassablement, avec un platitude égale à sa joie de vivre. Empoisonnée, cette mante religieuse était un véritable nid de l’enfer. Elle glissa sa langue sur ses lèvres pulpeuses…
Elle en voulait au monde d’une haine sans égale. Son cœur avait cessé de battre lorsque la violence d’un coup porté à sa tête l’avait rendue sourde. Mais il avait éclaté lorsqu’on lui avait retiré son partenaire. Son intériorité était rongée par une flamme froide. Elle n’avait plus goût à rien, pas même à vivre. Dans sa vie, tout lui avait été retiré avec une ardeur digne d’un enfer sur terre.
Ayame, de son nom si connu dans le monde de la nuit, jouissait d’une réputation sans faille auprès des truands. Personne dans cette filière ignorait cet assassin autrefois kunoichi d’Oto. Ayame était une perle aussi douce que douloureuse dans son tendre passé. Passionnée de musique, elle était une musicienne aussi adulée que crainte. En effet, Oto no kuni, le village du son, parvenait à faire de cette douce source de rêve une arme mortelle basée directement sur sa perception et ses variations afin d’attaquer directement l’ouïe et le cerveau par les vibrations. Et cette kunoichi était l’une de ses représentantes les plus douées, c’était un don inné chez elle. Son ombre était souvent la dernière image de ses adversaires, dès lors où elle portait à sa bouche sa flûte de pan. Néanmoins, un jour, cette femme pleine de gloire fut défaite lors d’une mission de rang S, qui correspondait à défaire un gang qui s’était installé en périphérie, et qui sévissait sur le village en leur coupant les voies de communication. C’était lors d’un affrontement plus intense qu’elle ne l’avait prévu, qu’elle perdit la vie symbolique. Dès lors où ses tympans furent déchirés, elle n’avait plus d’yeux que pour la médecin de sa patrie qui l’a trahit par son efficacité : c’était le pourquoi de son départ…
Après cette désertion, cette kunoichi s’était vu enrôlée dans une organisation de malfrats du marché noir qui tourmentait les villages faibles, les pillant, les assiégeant, jusqu’à en prendre le pouvoir. Elle y trouvait une satisfaction à créer la désolation après avoir perdue la chose la plus chère à ses yeux : son ouïe. En binôme avec un nuke-nin des plus marginal, elle avait finit par profondément se lier à lui. Ayame connu alors sa période d’apogée, et sa réputation explosa à ce temps donné. Cependant, le Destin s’amusa à lui ôter ce qui lui était cher, une fois de plus à lui arracher le cœur. La perte de son partenaire fit taire tout bruit sur elle un long moment…
Aujourd’hui était venu le temps du renouveau, retournant à ses sources malsaines, Ayame cherchait un nouveau contrat à remplir, car l’ennui du quotidien s’était installé, imposé. Ses jambes nues sortaient de la fente de sa longue cape à chaque pas, tandis que son visage et ses bras restaient sous le voile. Il lui fallait du piquant, quelque chose qui relancerait sa carrière de truands, et qui lui permettrait de gagner sa vie en faisant le mal. Elle aimait asservir la puissance maléfique, car elle jugeait que le Destin l’avait provoqué.
L’air sentait toujours autant la mort, mais elle semblait émaner de tout l’esprit subtile de celle qui se cachait. Le claquement de ses talons s’arrêta net au bout de l’impasse, elle vint poser son dos contre la paroi qui moisissait à l’air pur... Elle inclina la tête vers le sol, laissant ses cheveux tomber sur son visage, tandis que l’acidité montait peu à peu en elle…
Un homme venait en sa direction avec un pas assuré. Contrairement à ceux qui l’entouraient, il avait une certaine prestance majestueuse dans l’art du méfait, qui se traduisait simplement par une nonchalance et une attitude revêche… Il y avait chez lui quelque chose qui défier le monde, comme si il était meilleur que tout. Dans sa ligne de mire, il y avait cette nymphe qui attendait d’une manière fatiguée. L’homme s’approcha d’elle, s plaçant bien en face. Les yeux bruns de la brigandine se posèrent sur les pieds de celui qui venait. Elle relevait lentement la tête, lâchant un son désinvolte et ennuyé. Ayame le regarda alors dans le blanc des yeux, attendant de savoir ce qu’il voulait. L’homme ne dit rien… Simplement, il bougea ses lèvres.
Elle acquiesça, muette, après avoir lu le message qui lui était transmit sur ce papier de peau irriguée. La jeune femme se décolla du mur sale, et reprit une posture décente. La capuche s’inclina, puisque son visage était tapi dans l’ombre, et elle s’en alla, quittant ce lieu de désolation avec une lenteur presque foutiste. Ayame était attendue…
Ses chaussures venaient s’écraser brutalement dans les flaques, faisant gicler la boue grise qui y dormait telle un miasme infâme. Elle se faufilait entre les monstres, mouton entre la perversion louve, s’ouvrant la route à coup d’épaule. Elle semblait se moquer de toutes la manigances du coin, même celles qui tentaient de jouer avec elle : elle n’était qu’une femme, elle. Mais pas n’importe laquelle… Ayame n’entendait pas leurs rires, ni leurs remarques agacées dès lors qu’elle les repoussait. Ils étaient tous aussi rebutant… La nuke-nin se filait dans la masse, à contre-courant dans le banc écaillé.
Il était sot… Fier de lâcher son « Hey pétasse ! » en posant une poigne de fer sur l’épaule de l’ombre. La hyène tira violement son bras en arrière, cherchant à faire reculer l’insensible. La jeune femme se laissa tirer en arrière, ce qui fit tomber sa capuche, et dévoila son corps qui passa au travers de l’unique fente. Son unique voile de ténèbres restait simplement attaché au niveau du cou par un fin bouton.
En la découvrant, beaucoup firent demi tour, mais tout autant d’imbéciles s’approchèrent alléchés. Déjà fatiguée par la journée, elle en finit excédée. Elle écarta les bras largement, afin que sa cape se place naturellement derrière, et elle lança un regard acide à celui qui lui avait lancé l’affront. Heureusement pour ceux qui étaient derrière elle, Ayame ne lisait pas les injures sur leur bouche, cependant, ceux d’en face sentirent en quelques secondes leurs os se broyer bruyamment, dans un craquement lourd et vif. Un sourire macabre se dessina sur son visage, tandis que ses yeux semblaient s’illuminer de pourpre… C’était un monstre… Elle aussi… Les premières victimes se laissèrent douloureusement tomber, alors que les autres commençaient à s’écarter. Dans les ahuris qui avaient décidé de rester, la moitié fuit lorsqu’elle mit sa main dans sa sacoche pour venir sortir son instrument de torture…
Elle resta de marbre, fixant les survivants, pour voir si c’était de l’inconscience, ou juste de la bêtise qui les motivait à se tenir ainsi devant elle avec si peu de crainte. Si elle était sourde, c’était pour mieux avoir perfectionné aujourd’hui ses aptitudes. A présent, plus personne dans une certaine zone ne pouvait supporter les notes tant elles étaient aiguës, sa surdité devenait presque un atout. Ils ne bougeaient pas…
Ayame leur lança un dernier regard interrogatif. Ils semblaient l’ignorer. Après tout, elle s’en fichait totalement de ce qu’il pouvait bien leur advenir. Elle soupira, fatiguée de se donner en spectacle pour quelques abrutis. Elle amena lentement les petites embouchures près de ses lèvres, sentant avec douceur le bois frais, l’évadant de l’odeur de transpiration humide et du chien mouillé. La kunoichi siffla, une fois, une unique fois, mais longuement. Cette seule fois suffit à faire saigner les parois vibrantes de leurs oreilles. Ils tombèrent un à un sur le sol en se tenant fermement leurs oreilles, en gémissant.
Elle rangea alors l’objet dans sa poche en esquissant un léger sourire. Ayame enjamba alors quelques corps inertes en leur mettant un coup de talons haut dans leurs côtes, et elle se retira. La tête haute, et le sang aux pieds, elle se dirigea vers l’endroit qui lui avait précédemment indiqué, puisqu’il n’y avait plus aucune défense dressée devant elle.
La sourde s’en alla avec une indifférence digne de la plus belle statue grecque. Personne ne gémissait, plus rien de râlait, le monde entier venait de s’incliner devant elle : la porte du royaume des cauchemars s’entrebâillait à nouveau, pour plonger les lieux dans un chao frénétique. Les oscillations du bas de ses hanches guidaient les derniers survivants dans un meilleur décor où la désolation rêvassait…
Tout le quartier était informé en directe des suites des opérations, et une grande partie des personnes présentes souffraient des tympans, à plus ou moins grande échelle selon leur distance au moment de la confrontation. Les bouches se mettaient, timidement, à balbutier : « La muse noire… ». Peu à peu, les morts se réveillaient, pour témoigner de l’horreur qui, lentement, foulait la boue, à la recherche de sa renommée passée… Ayame était un model pour les jeunes ninja du village d’Oto, car elle était l’unique représentante de cet art sanguinaire et ciblé. Elle était cependant énormément pointée du doigt suite à sa désertion dans son pays natal. Mais elle s’en moquait tellement… Elle jouissait. Pas de la vie, puisqu’elle était décédée déjà deux fois… Elle jouissait d’avoir atteint l’immortalité.
Le titan s’avançait silencieusement, Hadès accroché à son pied, comme gage de la vie éternelle. Elle devait retrouver un truand de son espèce, dans un endroit plus tranquille, car il était tant pour elle de sévir. Ayame ne ressentait aucune mélancolie à l’idée de retrouver son ancien contact et « ami ». Pour elle, la signification de ce mot se trouvait uniquement dans la prime de fin de contrat, le reste, ce n’était que futilité. Il n’y avait eu qu’une exception… Le brun de ses yeux se noircit tant la zone tendait à l’obscurité. Le temps, déjà pluvieux et couvert, semblait regorger de démence dans sa colère électrique qu’il canalisait avec de plus en plus de difficultés. Bien que son périple la porte de plus en plus loin, le ciel ne se découvrait pas, aussi pudique soit-il.
A nouveau, elle suivait ce trajet, à nouveau elle allait dans cette même direction, à nouveau, elle vivait cadavérique. Elle était d’une race supérieure… Cousine des corbeaux, elle était un charognard capable de créer lui-même son repas. Indépendante du cycle de la vie, elle provoquait ses chances. Son corps brûlait d’un narcissisme extrême, et se grandissait d’un ego titanesque. A nouveau, elle ressentait cette sensation… Cela faisait déjà plusieurs années qu’elle n’avait plus été La Muse Noire… Elle s’en fichait.
A l’abri des regards indiscrets, Ayame se rendait aux portes du royaume des ombres voir si les vieux démons ne s’étaient pas assoupis. L’endroit couvert emprisonnait un peu plus l’odeur de sueur mouillée et de l’eau stagnante : cela en devenait fatiguant. Elle s’avançait, silencieusement pour rejoindre un étroit couloir de terre au fond du quel dansait timidement une flamme audacieuse… La nuke-nin jeta un œil derrière elle pour voir si personne n’avait eu le culot de la suivre, puis, une fois rassurée, elle s’introduit dans la salle principale, en s’asseyant vulgairement sur une assise, à fixer ses « supérieurs » d’un air blasé…
[ ?] : « Cela fait bien longtemps, Ayame. »
La jeune femme ferma les yeux en signe de réponse, tant son peu de motivation à parler était forte. Elle lâcha un soupir…
[ ?] : « Rien à raconter ? »
La sourde lui lança un regard glacial, en se redressant, puis se cambrant sur son siège pour venir caresser sa chevelure de nuit. Elle n’était pas d’une patience remarquable, ils le savaient.
Face à elle, se tenait deux hommes d’un âge confirmé, et un troisième, tapis dans leur ombre, d’une trentaine fleurissante. Leur visage était marqué de cicatrice et de point de suture pour le plus jeune des trois. Il y avait de l’hostilité dans leur attitude, et même une sorte de violence muette qui sévissait dans leur trait. Ils étaient mauvais…
Vautrée dans une attitude provocante, avec un visage toujours aussi fermé aux émotions, Ayame attendait, avec la pointe d’un kunai au creux de ses lèvres… Elle attendait, lassée, que la situation se débloque.
[ ?] : « Toujours aussi bavarde à ce que je vois… Au moins, chacun de nous sait à quoi s’en tenir. »
Ayame acquiesça d’un soupir ennuyé…
[ ?] : « Passons ses détails, de toute façon le temps n’est plus aux présentations. Si tu recherches de quoi te faire connaître, j’ai quelques éléments. Libre à toi de les sélectionner. Pour commencer, il y a une fouine qui tente d’intégrer un fourbi mafieux du marché noir. Il me semble qu’il vient d’Oto. »
Le regard d’Ayame s’illumina.
[ ?] : « Il y a aussi des dits artistes qui se produisent pas mal dans le coin. Comme ils se font pas mal voir, il peut être intéressant de les faire taire pour se refaire un nom. »
Ayame leva les yeux intrigués.
[ ?] : « Pour finir, j’ai quelques imbéciles de Taki qui sont en mission, si tu veux. »
La jeune femme remue négativement la tête. Sans dire un mot, elle se redressa, et se releva pour venir se présenter à l’homme au centre, qui tenait les informations à propos des artistes. Il vivait en elle une sorte de rengaine permanente envers les gens de cette espèce. Elle empoigna le parchemin, et fit volte face en se retirant, sans ajouter le moindre mot.
Ayame prit le large avec autant d’imprévisibilité que le vent, traversant les couloirs qui la coupaient du rideau pluvieux. Avec un geste désinvolte, elle déchira le sceau qui fermait rouleau, avec une impatience qui ne lui ressemblait pas. La jeune femme s’arrêta à la fin de l’abri, pour prendre connaissance, au sec, de ce qui allait rythmer son futur proche. Elle touchait enfin la rédemption cendrée qui allait la remettre au devant de la scène. Un sourire sadique vint illuminer son visage blême…
A l’intérieur, les trois brigands se regardaient avec un sourire de satisfaction sur les lèvres. Le trentenaire prit la parole face à sa petite assemblée, en élevant haut dans l’antre sa dague.
[ ?] : « Si la Muse Noire revient sur le devant de la scène, nous allons pouvoir nous refaire une petite prestance avant les grands projets… »
Un rire sournois quitta la gorge sèche des trois hommes dans une symphonie disgracieuse et désagréable. Bientôt, ils risquaient de se refaire un nom, au même compte que leur mercenaire…
La jeune femme se mit également à rire d’une manière démoniaque. Elle referma son précieux papier, le rangeant dans sa sacoche avant de revêtir son vêtement. Posant sa capuche correctement sur sa tête, et refermant le pan de sa cape, elle s’en alla affronter la pluie, amusée d’enfin pouvoir traquer…
« Cha no kuni… Un merveilleux endroit pour perdre la vie… »
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| Sujet: Re: [Aparté] - Les débuts des noces noires Ven 29 Oct - 9:41 | |
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Un sourire venait paralyser son visage dans l’ombre du tissu. La pluie battait sur son dos comme une nuée de pics qui s’encraient dans sa chair, traversant la protection de fortune. Les larmes célestes s’abattaient de plus en plus fort, jusqu’à brouiller le champ de vision de la jeune femme qui n’y prêtait même plus attention. Le paysage s’hachurait de fines bandes de tulle incolore, rendant flous les éléments qui tentaient de se dissimuler au derrière. Le crépitement de l’eau sur les feuilles faisait un son particulier, rythmant la marche fantomatique de la muette qui ne s’extasiait plus devant ces plaisirs minuscules. Les gouttelettes chantaient lorsqu’elles se laissaient mourir dans les flaques sur le sol, caressant la surface qu’elles faisaient vibrer de tout leur corps. C’était une symphonie naturelle si douce et autrefois appréciée de la nuke-nin qu’à présent, ce spectacle ne la rendait que plus amère. Les traits de son visage fin se fermèrent, crispés devant l’indifférence que lui laissait le paysage.
Le tissu de sa cape venait flotter avec délicatesse, ondulant comme un serpent à la surface d’un fleuve. La capuche baissée sur son visage lui donnait un air si mystérieux, et à la fois malsain, comme un spectre errant qui venait hanter les allées assombries par les nuages. Seul le bout de ses doigts, timidement, s’immisçait à l’extérieur, donnant une lueur de vie sur ce personnage si noir. C’était à peine si son ombre osait se dessiner sur le sol… La beauté fanée se laissait porter au gré des vents frais, le parchemin enroulé au creux de sa sacoche. La cérémonie du silence qui régnait auprès de ses tympans armait un peu plus sa rancœur dans ses mains destructrices.
L’air sentait bon l’humidité dans ce lieu. Une atmosphère lourde venait se déposer dans le fond des poumons après être parvenu à s’infiltrer dans les narines de la voyageuse. Il y avait un véritable mélange de senteurs, allant du doux, au aigre, en passant par le nauséabond. Les quartiers malfamés déversaient leurs miasmes infâmes jusqu’ici. Ayame grimaça devant l’agression olfactive qu’elle subissait contre son gré. Les sens étaient devenus une véritable épine dans son pied.
Les saphirs de ses yeux perdus dans le vague, elle marchait droit devant elle, visant de la tête les étoiles, et des pieds la tombe. Quelques longues heures de marche et elle pourrait enfin prétendre à la réputation qu’elle avait, autrefois, aux côtés d’Ao.
« Ao… »
Il y avait déjà quelques années de cela, la vie avait un autre goût plus sucré. Le quotidien n’avait rien de répétitif à ses côtés.
Jeune et intrépide, Ayame était une kunoichi hors pair, un élément précieux aux yeux du village qui, à l’époque, tentait encore de se suffire à lui-même, à l’image des villages-puissances de ce monde. Elle était un charme à elle seule, un bourgeon frais entre les feuilles d’automne. Pétillante de vie, la juunin était quelqu’un de bon vivant et connue pour être d’une douceur exquise dès lors où elle quittait un champ de bataille. Elle était vouée corps et âme à sa patrie, ainsi qu’à la musique, pour laquelle elle avait damné la dernière petite partie d’elle. C’était ce qui la rendait si redoutable dans un village comme celui du son. Le combat n’en était plus, totalement transformé au bon vouloir de sa passion : il n’y avait plus pour elle de contrainte, la mise à mort était un jeu. Une véritable militaire… Ayame n’avait rien à envier au monde, car dans son petit village, elle jouissait de tout : puissance, reconnaissance, et démarcation. Inconnue longuement du monde, elle était le fruit de véritables légendes dans son pays : elle avait su redorer le blason terni d’un si petit endroit. Il lui avait suffit d’un entrain de trop pour sombrer dans la mauvaise passe.
Au cours d’une mission dangereuse et aux risques élevés tant bien pour les ninja que pour le village représenté, la muse était tombée au champ de bataille. La violence du combat avait été tel qu’elle ne se releva pas, et le reste de son équipe fut morcelée : l’un fut démembré, tandis que l’autre s’est littéralement éclipsé de la surface du monde, la désertion étant envisagée. Cette probable trahison avait coûté très cher au pays tout entier, mais pas seulement. L’affrontement qui avait fait rage avait indéniablement arraché l’audition des possibilités sensorielles de la kunoichi, espérant de ce fait, la mettre hors d’état de nuire. L’idée fut la bonne, car en un geste, la passion, mais également la force unique de la jeune femme avait fuit son corps. Tombée au champ d’honneur, elle fut rapatriée au village par une équipe d’élite à laquelle elle était promise. Alors que tous ses espoirs étaient tournés vers la médecine du village, l’inachèvement de son attente fut ce qui l’offensa le plus. Après tout ce qu’elle avait pu faire pour eux, ils ne pouvaient rien lui offrir de mieux que la surdité. Ce fut la nouvelle qui brisa le plus Ayame dans son estime et son orgueil. La désertion dont elle fut l’actrice fut totale et ne laissa nul doute sur ses ambitions futures. Ayame ne chercha d’ailleurs même pas à se faire discrète dans sa fugue patriotique, puisqu’elle savait qu’Oto essuyait une de ses plus fatales défaites, et qu’elle était redoutée par la plupart de l’élite. Ce fut en jouant de sa réputation et de ses formes que la jeune femme qui avait changé jusqu’à ses traits du visage se présenta à une réunion de malfrats. Ils avaient l’honneur de faire régner un climat chaotique un peu partout où ils passaient, et à l’énonciation de son nom, ils ne purent que sourire : la porte d’Oto était enfin ouverte, il ne fallait plus que tenter la chance pour enfoncer définitivement la lame dans le cœur même du fonctionnement du village. En bonne loubarde, Ayame ne suivait que ses propres intérêts, jouant de sa nouvelle surdité comme la meilleure des protections possibles contre ses propres jutsu qu’elle avait, de ce fait, totalement amplifiés, les rendant dévastateurs. Très vite, elle parvint à gagner la confiance de la bande, et se trouva fort dépourvue lorsqu’on lui imposa alors un partenaire. Ao, s’appelait-il. Un nom insignifiant dont elle ne pouvait que lire la consonance sans ne jamais l’entendre. Pourtant, quelque chose vint très vite lier le binôme avec une chaîne d’une solidité rare. Partenaires et fiancés, Ayame et Ao étaient très vite devenus plus recherchés que la plupart des autres criminelles. En effet, leur synchronisation et surtout, la complémentarité de leur répertoire étaient si parfaits qu’ils leur suffisaient d’un rien pour éclipser les difficultés. Les beaux jours vinrent rayonner à nouveau sur le monde de la nuke-nin lorsqu’elle revint à Oto dans le but de voler certains documents d’une valeur inestimable, coup final pour faire de ce pays qui tentait de se faire plus grand qu’il ne l’était un misérable ramassis de pleurs.
Cependant, le long fleuve tranquille prit une tournure macabre. A l’aube de l’apogée finale du couple, une nouvelle retentit comme un couperet sentencieux qui vint écraser de tout son poids les rêves insatisfaits de la kunoichi. Ao était un traître. Y avait-il une nouvelle plus assassine ?
Entre amour et devoir, elle n’eut guère le choix. Lorsque la véritable identité d’Ao tomba sur la table comme les cartes d’une partie de poker, la plus profonde des colères enrailla son cœur. Un espion, qui plus est, envoyé d’Oto. Sa dernière mission au sein de l’organisation fut de purger l’imperfection et ce fut le cœur serré qu’elle assassina son tendre fiancé d’un coup de poignard inattendu. Cependant, en couvrant sous terre celui qui l’avait fait revivre, elle enterra également sa vie et sa joie.
La pluie tombait dans la vallée, mouillant l’ombre qui passait.
Les perles ruisselaient sur ses cheveux de geais, rendant des gelées d’orfèvres sur sa silhouette d’ébène. Le silence cérémonial qui s’était instauré au gré de ses pas, résonnant dans les flaques, un silence souverain, qui mettait à l’honneur sa surdité. Elle était grande, assurée, femme corbeau, aussi céleste qu’elle n’était solaire. Si sa beauté rayonnait, sa noirceur abyssale résidait dans sa triste froideur. Ayame n’en faisait rien. Ses doigts caressaient l’envie de revenir un peu plus au devant de la scène, traînant sur le grain du parchemin jauni. Rien ne pouvait à présent traduire son envie incompréhensible de torturer la psyché des gens, d’écraser et de réduire à néant les sens des autres. Qu’y avait-il de mieux que des artistes ? C’était jouissif de les imaginer, eux, si sûrs d’eux, si confiants et fiers d’avoir repoussé leur propre capacité physique, entravés par les handicaps les plus inimaginable pour leur art… Y avait-il mieux qu’une musicienne sourde ? La boucle devait être bouclée…
La scène était vide, rythmait par les pas hâtifs de la démone. Il n’y avait à voir qu’un périple, une traversée entre deux mondes : l’anonymat et la reconnaissance. Elle avançait, bien décidée à balayer d’un revers quiconque s’opposera à elle, à commencer par Cha, le pays qui, sans le savoir, abritait une personne en danger.
« Tu verras Ao, bientôt, ton nom résonnera comme la dernière fois. »
Elle ferma momentanément les yeux, marchant avec assurance vers l’inconnu. Les grains de sables faisaient vivre le sablier de Chronos, dégringolant un peu, puis un peu plus dans les calices célestes. Le temps lui-même n’avait pas su colmater les brèches de son désarroi, c’était là toute la raison du foutisme de la flûtiste. Cette acidité avait en effet maturé un long moment à l’abri des regards, dans l’obscurantisme des caves, comme un vin de dernier cru se dégustant avec délectation. Elle était de ces fruits qui mûrissaient amer dans l’antre du diable, plutôt que sucré dans les mêmes des fous. Rien que l’idée d’être une appétissante friandise pour un milliard de personnes à se ravir de son être et de ses avoirs, laissait naître des pulsions violentes dans les poings de la jeune femme. Auame était une bien singulière créature, chimère du mal dans le corps du beau, allégorie propre de la tentation dangereuse, mais surtout, la pâle imitation de l’éclat lunaire.
Et si un jour, la Lune se montrait plus mortelle que jamais ?
Pour le moment, il n’était guère question de décroche ce sourire macabre du ciel de nuit, mais tout simplement de lui rendre l’hommage d’un tragique accident. Si sa main se serrait vide sous sa large cape, c’était pour mieux répéter le geste haineux qu’elle voulait commettre…
Les sinistres arbres semblaient pleurer de toute leur âme, tant les fils de perles de cristal se déversaient de leur chevelure de vert. Il y avait une véritable langueur dans la mise en scène de ses pas traînant tandis que les rois de bois semblaient attristé par ce retour. L’écorce était assombrie par l’eau qui venait s’infiltrer dans les moindres recoins accessibles, cherchant à rendre l’atmosphère un peu plus tragique. Pourtant, Ayame ne semblait pas touchée par ce sarcasme naturel. Ses lèvres se déformaient sous le dégoût total que lui inspirait chaque parcelle de cet entourage, balayant d’un revers de main la pluie qui ruisselait sur son visage. Le tissu s’envola sous la brutalité de son geste, s’évaporant langoureusement dans les effluves du vent.
Ses pieds, pourtant si fin, martelaient le sol avec une violence inconsciente, cherchant à évincer d’un pas toute vie pouvant se terrer sous cette boue grasse. Elle ne se souciait plus de rien, car, à ses yeux, qui méritait la vie ? Qui méritait de se voir détruire un peu plus à chaque moment de sa longévité ? La sourde n’était que rédemption, prête à mettre fin aux tourments inlassable de celui qui tenait entre ses doigts la montre du temps, et l’épée de Damoclès.
La forêt devenait sombre. En effet, le temps pluvieux avait déjà bien caché la luminosité durant cette journée, seulement, la nuit avait consacré toutes ses forces pour emprisonner les derniers restants de lumière dans un filet de ténèbres. Si elle ne savait pas réellement ce qui pourrait motiver ses agissements une fois son nom revenu en tête de tous, la jeune femme connaissait parfaitement de quoi relèverait le quotidien ponctuel des autres. Sa beauté pure était ternie par la poussière lourde des catacombes. Si tout lui semblait s’apparentait à un néant illusoire, les hommes et les femmes susceptibles de la croiser lui rappelaient plus une armée de cafards ou de cloportes parfaitement répugnant et nocif pour sa contemplation. Elle était épineuse, la rose noire…
Halte. La Nuke-nin s’arrêta subitement, ayant senti les vibrations d’un mouvement dans les environs. Le regard d’acide, elle balaya le paysage d’ombre pour reconnaître le rythme des battements d’ailes. Ce n’était qu’un ridicule oiseau. Si l’idée folle de s’approcher lui survenait, il ne tarderait pas à regretter, puisqu’il sentirait la poigne de fer de la fantôme s’emparer de ses ailes, et les lui briser. Elle soupira de rage, reprenant la marche, caressant avec une délicatesse sensuelle la hanse du kunai qui trônait à sa taille.
Les abysses appelaient les ténèbres… Et Ayame, silencieusement, s’enfonçait dans le corps lugubre de la mort, enterrée entre les troncs des dieux de sève.
Dans sa démarche spectrale, la déserteuse décida, avec un instinct déconcertant, de choisir la voie aérienne, apposant avec tendresse la pointe de ses pieds sur la première branche qu’elle assaillit. Elle marchait avec un peu plus de hâte, puisque ses yeux commençaient enfin à discerner dans la nuit les formes, puis les distances. N’étant pas nyctalope, il lui fallait un certain temps d’adaptation.
Si Cha aimait se cacher derrière un épais manteau arborescent, c’était pour mieux se préparer aux tourments dissimulés. La belliqueuse aimait de plus en plus le décor qu’on lui offrait pour se faire connaître : un petit lieu intimiste, où, comme une artiste, elle avait la possibilité de mettre en scène la mort, et de créer la théâtralité grecque des tragédies d’antan. Son visage se crispa d’un sourire malsain qui désignait sans mal ses intentions destructrices. Guidée par son instinct, elle cherchait à présent la troupe qui était dite comme siégeant là. Rien que l’idée qu’un musicien orne le blason de la comedia del arte cachée lui ne dégageait de douces pulsions macabres. Ce n’était que sa dépouille qu’elle demandait, rien que ça… Après l’avoir torturé des pires maux. Entre ses lèvres s’échappa un rire machiavélique qui résonna silencieusement comme un écho lugubre dans le bois du pays du thé.
Si son errance allait se faire longue, Ayame avait décidé d’en aspirer les moindres instants pour se délecter du plaisir de la traque retrouvée, seulement, il s’avéra que ce fut plus simple que prévu…
La pluie s’était calmée, préférant abandonner l’étreinte des nuages pour laisser la nuit régner. Du moins, la fin de la nuit, car la jeune femme n’avait pas pris le temps de dormir, excitée par les évènements qui allaient s’en suivre. En effet, le jour était à quelques heures de poindre, et il semblait qu’il serait d’une beauté immense de par sa chaleur et par les caresses mielleuses du soleil. Tout ce qui venait la ravir, c’était de s’imaginer, la vue totalement recouverte, jouer de tous ses artifices connus, pour s’emparer d’une vie symbolique. Une vie pour une vie, la dette devait être remplie. Dans le feuillage humide, la jeune femme disparaissait pour apparaître plus loin avec une précision déconcertante. Ses doigts doux vinrent se poser sur le noir du tissu, caressant avec délicatesse la capuche qui réduisait son champ de vision. Elle la fit lentement tomber dans son dos, laissant aux yeux du monde la vue de son visage si doux marquer son rayonnement. Ses cheveux bruns glissaient avec une douceur fausse autour de ses joues, un peu désordonnés suite aux frottements avec la cape. Elle les arrangea brièvement, constatant avec joie que le soleil se levait avec timidité.
Les jours étaient comptés… Pour la beauté sonore… Tic tac… Tic tac…
Ses vêtements étaient trempés, imbibés de l’eau qui avait coulé durant toute la nuit. Elle se décida à faire une pause, afin de se mettre à l’aise dans son état de chasseresse. Ayame détacha sa cape, tirant sur le lien qui la retenait, et défaisant l’attache stylisée. Le tissu chercha à choir lourdement, mais elle le rattrapa avec dextérité, venant froisser le tissu, le torsadant, afin de lui retirer l’eau qui s’était cachée là. La sourde essora ses vêtements un à un, se dénudant petit à petit sans aucune gêne. Son haut, suivi de son short, et de ce qui suivait.
Les vêtements une fois séchés, la jeune femme se pencha pour se revêtir avec une sensualité brisée par son regard noir et sa peau blême. Ses ghetta nouées autour de ses pieds, son short rehaussé par la ceinture de kunai et de shuriken à sa taille, ainsi que son long haut bleu, elle empoigna sa cape dans sa main et se lança à nouveau dans le bois, s’enfonçant dans le corps boisé. Ayame scrutait chaque parcelle des environs, à la recherche de quelqu’un. Elle aurait pu trouver un milliard de personne, quoi qu’elle aurait aussi pu trouver personne, or, son regard vint enfin trouver une silhouette. Elle était douce et féminine, les chaussures aux pieds, marchant dans l’eau claire. Sa peau d’une blancheur d’ivoire étonna la Nuke-nin, étonnée d’une telle existence. Elle était médusée, surprise de ce phénomène pour chercher à comprendre l’industrie de cette étrangeté. La sourde se décida à la suivre sans dire un mot, se cachant toujours à son regard. L’inconnue semblait si pure, les pieds dans le fleuve, un oiseau au creux du cou, d’un rouge flamboyant.
La Blanche avançait gentiment dans le courant tiède, avec un visage joyeux. Elle semblait heureuse d’être là, et de faire ce qu’elle voulait. Seulement, Ayame ne distinguait pas son visage, balayant son regard sur sa chevelure de nacre. C’était une rencontre d’un nouveau genre. Elle bloqua sa respiration pour la suivre. La fantôme la menait sournoisement jusqu’à une petite zone circulaire où elle s’arrêta pour cueillir des végétaux.
Elle attendait, patiemment, que les choses cherchent à devenir plus intéressantes, sans quoi, elle se retirerait. Adossée contre un tronc, la Nuke-nin restait immobile, bras croisés sous sa poitrine en la fixant sans sourciller. Cependant, elle ne comprit absolument pas pourquoi la Pâle s’enfuit soudainement, comme attirée par quelque chose. Elle ne la lâcha pas, découvrant un autre personnage, totalement loufoque dans ses attitudes, étrangement habillée avec une sorte de caractère osé et extrême. Ne voyant que le visage de la femme vêtue d’un jaune éblouissant, coiffée d’un haut bonnet de joker à grelots, elle se cantonna à lire sur ses lèvres, découvrant par la même occasion des nouvelles fortement intéressantes.
Un sourire vint se graver sur son visage, aussi froid que salace. Tout allait réellement suivre ses plans, et ce, plus vite qu’elle ne l’espérait. Ayame glissa son index sur ses lèvres, avant de glisser sur son kunai… Il suffit d’un battement de cils pour qu’à son éveil, les deux femmes avaient disparu.
« … »
Elle grogna de colère, marquant l’arbre d’un coup de poing violent. Sa rage martelait l’écorce avec une ferveur désapprouvée. Elle se jura de les retrouver…
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| Sujet: Re: [Aparté] - Les débuts des noces noires Ven 10 Déc - 11:44 | |
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Les voix résonnaient dans les bois sans que rien ne pénètre l’antre auditif de la jeune femme. Le feuillage se posait comme un mur devant elle, et elle, comme la châtiée qui allait se retrouver cloisonnée à jamais dans ses piliers de vert. Ayame n’hésitait pas à s’enfoncer dans le grillage humide des arbres, se cachant de la vue du monde, elle qui les préservait de livrer leurs confidences. Son regard perçant se déplaçait au travers de la forêt, jusqu’à ce qu’elle croise la chevelure d’or d’un homme. Il était plutôt frêle, fin de corps et de visage, ce dernier ravi d’un sourire éclatant. Il riait de bon cœur auprès d’une femme qui lui était familière de par son extravagance aussi bien vestimentaire que caractérielle.
Le visage froid de l’assassin s’enquit d’un rictus malsain, les yeux rivés sur leurs lèvres afin de pouvoir suivre leur fabuleuse conversation. Eux qui s’étaient isolés, elle allait pouvoir dévoiler leur pudeur.
[Taiji] : « Tu ne trouves pas que Shiro s’intègre plutôt vite ? En une journée, elle a déjà touché l’essence même de notre compagnie. »
[Naho] : « Elle a surtout touché Kaishin ; moi je dis ! Je ne l’ai jamais vu se comporter ainsi, lui qui est plutôt volage, il ne l’a pas lâché d’une semelle ! »
Le blondinet se mit à rire, acquiesçant d’un signe de tête. Avant de s’avancer vers la jeune femme d’un petit pas, lâchant avec moquerie taquine.
[Taiji] : « J’en connais une jalouse. »
L’acrobate fit une petite moue, ne se doutant pas cependant ce qui allait suivre.
[Taiji] : « Ce n’est plus ton petit Kai, hein ! »
La jeune femme se mit à rire, soupirant à sa remarque : il n’avait visiblement pas compris la totalité de la chose. Tant pis pour lui. Histoire de lui faire plaisir, elle hocha dubitativement la tête, ce qui lui laissa penser qu’il avait raison et lui retourna la pareille.
[Naho] : « Mais la Shiro est à ton goût, non ? »
Le magicien devint soudainement d’un rouge carmin des plus visibles au vue de son teint pâle, et de ses yeux bleus qui le faisaient ressortir. Il garda la bouche ouverte un moment, ne sachant pas trop quoi balbutier, plutôt gêné par ce retournement de situation. Taiji fit une petite grimace, avant de jouer avec un air chevaleresque. En effet, il plongea son regard de saphir dans les yeux noisettes de Naho, se redressant, et tendant un bras vers elle, avec un visage ravageur.
[Taiji] : « J’aime les femmes, toutes les femmes ! »
[Naho] : « Même moi ? »
Elle n’attendait en effet que cette perche, espiègle, le sourire narquois relevant ses joues, amusée.
Elle n’attendait en effet que cette perche, espiègle, le sourire narquois relevant ses joues, amusée. Taiji se retourna soudainement, faisant virevolter sa cape, avant de tourner la tête sur le côté, pour voir Naho du coin de son œil.
[Taiji] : « Mais Naho… tu n’es pas une femme. »
La jeune femme tomba de très haut, et se fracassa sur le sol avec violence. Elle fixait Taiji, dans sa pause triomphale, avec une soudaine envie de le frappant. D’ailleurs, elle avait déjà armé son poing.
[Taiji] : « Tu es telle… »
Elle ne le laissa pas finir sa poésie, trop absorbée par l’amorce, qui, comme elle le devait, l’avait particulièrement accrochée. Naho sauta sur lui, s’agrippant à sa gorge, en lui hurlant avec fureur d’arrêter de se faire influencer par Eido.
Ayame resta figée en regardant cette scène, murmurant entre ses dents qu’il s’agissait d’une bande de guignols. Au plus profond d’elle-même, la Noire se demandait réellement pourquoi elle restait, seulement, la vue de Naho lui était plus que familière, puisqu’elle l’avait perdu la veille. Cependant, c’était celle qui l’accompagnait qui l’intéressait, et elle n’était pas là. Peut-être l’y conduirait-elle… Sa main glissa alors soudainement sur la hanse de son kunai, ne prêtant qu’une attention moindre à ce qui se disait. Elle ne cherchait plus à lire sur leurs lèvres…
En face d’elle, Taiji semblait hurler, s’apitoyant devant la tyran, tandis que Naho râlait d’avoir été aussi humiliée. C’était assez pitoyable à voir, d’autant plus que la nuke-nin n’avait pas un goût très développé pour le rire. D’un œil froid, elle les regardait…
Soudainement, son regard s’écarquilla, lorsque Naho se mit à secouer le jeune homme, et à le faire tournoyer violemment. Il se retrouva pile en face de la déserteuse, et leurs yeux bleus se croisèrent avec tant d’appuis qu’il n’y avait plus de doute possible. [Taiji] : « Nous ne sommes pas seuls… »
[Naho] : « En pl… »
Avec un peu de retard, la jeune femme comprit et lâcha son emprise sur le pauvre magicien. Elle rabaissa avec langueur son poignet jusqu’à la hanse d’un kunai, le caressant du bout de l’index. Il y eut un silence mortel qui s’étendit entre les trois entités qui se contemplaient. Tout semblait s’être tût en même temps, comme si la Nature même avait cessé de respirer. Il n’y avait plus un seul son qui s’écoulait de tous les environs. Les feuilles avaient arrêté le déluge de leur vieille larme, et les écorces ne craquaient plus comme des squelettes pantomimes. Si rien ne les perturbait, c’était parce que la tension était palpable, l’air avait soudainement pris un poids si lourd que les poumons semblaient se remplir de béton. Plus rien n’avait de vie, plus rien n’avait de légèreté.
Sentant Naho s’emballait, Taiji déposa sa main sur la sienne pour calmer ses pulsions sur l’arme. Il hocha la tête, lui demandant de ne rien faire et s’apprêta à partir, lorsque la furie jaune fléchit les jambes et s’élança sur l’inconnue. Le magicien se pinça avec un air désapprobateur, les poursuivant au sol, les yeux rivés sur le feuillage vert qui bougeait sous leur mouvement. « Bon sang… »
Ayame sourit, elle était aussi impatiente que ce qu’elle espérait. Elle se recula d’un pas, se lançant dans une fuite rapide alors que l’acrobate filait sur elle comme une furie dévastatrice. La muette ne faisait que sourire d’un contentement malsain, au dépourvu de la brave intrépide. Alors que ses doigts filaient dans sa sacoche afin d’en extirper la flûte, elle fut surprise par un assaut direct d’un projectile noir. Le visage de la muse noire se tourna pour foudroyer du regard celle qui avait armé son poing derrière elle. Ce fut rapide et précis, la nuke-nin se baissa, fauchant les jambes de Naho, puis dans sa chute, elle l’empoigna à la gorge et la lança au travers des branchages : « Hm ». Son regard était si hautain et froid envers la jeune femme qui tombait.
Taiji suivait sans savoir réellement quoi, imaginant ce qui pouvait se passer. Il fut surpris d’entendre un cri de Naho et se précipita vers elle pour la rattraper.
[Taiji] : « Tu es inconsciente… De plus, tu sais parfaitement que tu es celle qui a le plus de lacunes dans le groupe. »
La jeune femme posa sa main sur son épaule et la poussa, rompant le lien qu’il avait entretenu pour la tenir. Elle se releva, droite comme un i, avec un regard désabusé.
[Naho] : « Je sais ce que j’ai à faire. »
[Taiji] : « Alors reste-là. »
Naho allait pour le contredire une fois de plus sauf qu’en se retournant, elle n’eut le temps que d’entendre un « désolé » discret du magicien, écarquillant les yeux, sentant le coup sec qu’il porta sur sa nuque, la faisant s’écrouler. L’homme ferma une seconde les yeux pour soupirer, puis il fit craquer ses phalanges bruyamment avant de s’élancer vers l’arbre qui abritait le regard de saphir malsain. Ses pieds se posèrent sur l’écorce dure mais humide, adhérant à la surface verticale dans une course rapide. Il escaladait jusqu’à se retrouver en face de la jeune femme qui l’attendait avec un sourire narquois…
Voyant la chevelure blonde arriver vers elle, Ayame ne pu s’empêcher de sourire, alors qu’elle sentait au travers de son ample cape de tissu les perforations de sa flûte sous son doigt… Elle allait l’avoir, le petit moins que rien. Dans un mouvement sec, elle apporta la main porteuse de la mort près de ses lèvres, glissant délicatement le bec entre elle. Aucun son n’eut le temps de sortir lorsqu’elle sentit un courrant d’air dans son dos. Brutalement, elle se retourna, et fit face à l’homme qui s’était éclipsé comme par magie derrière elle. Elle fut surprise, mais évita le coup porté.
Taiji soupira, atterrissant sur la branche proche, uniquement au bout de ses orteils, pour s’appuyer et propulser ses jambes avec force et retourner à l’assaut. Contrairement à Naho, Taiji, bien que son gabarit porte aux rires, avait une maîtrise parfaite de son corps, et avait un répertoire assez étendu dans le domaine du combat. Naho, bien qu’elle en ait le caractère, était plutôt une artiste qu’une guerrière. Sa vitesse était amplement supérieure, il semblait aussi léger et vif qu’un courrant d’air, s’armant violemment pour évincer l’intrus.
Ayame fut agréablement surprise de voir un peu d’exercice se donner à elle. Elle rangea sa flûte pour chercher à jouer avec un peu plus d’ardeur. Il se tenait face à elle, après avoir vu ses attaques repoussées, attrapant entre son pousse et son index, pour détacher sa cape, qui tomba au sol non loin de Naho. La déserteuse hocha la tête, contentée, et fit un demi tour rapide pour prendre la fuite. Bien que le magicien s’inquiétant pour sa partenaire, il songea que, la troupe n’étant pas loin, il valait mieux éloigner cette femme dont les motivations étaient inconnues. Il murmura dans le vide : « J’espère que tu es en bonne compagnie Kaishin, je ne voudrais pas que l’un de vous deux se fasse avoir ». Et il s’élança derrière la silhouette de cette femme, certes charmante, mais terriblement empoisonnée.
Le décor défilait autour d’elle comme un vieux film mal monté. Ses cheveux noirs filaient comme l’encre défensive des poulpes dans les fonds marins. Elle sentait l’air qui caressait son visage du dos de sa main avec une douceur protectrice, alors qu’elle s’enfonçait dans la noirceur des êtres de sève.
L’assassin fuyait dans la pénombre, suivit par l’homme qui était tout aussi déterminé qu’il était interrogé par cette présence. Tout ce qui déranger à cette scène mouvementée, c’était le silence total, l’absence immuable de bruissement qui trahissait le sens défectueux de la jeune femme. La surdité pouvait lui sembler désavantageuse avec un inconnu aussi rapide à ses trousses. Cependant, elle n’était pas en reste dans son ingéniosité… Néanmoins, avant qu’elle n’eut le temps de sortir la flûte avec discrétion, son regard tomba sur deux silhouettes au sol…
Un sourire se dessina sur son visage lorsqu’elle reconnut les traits de la musicienne, s’élevant rapidement afin de perdre le blondinet. Ainsi tapie dans l’ombre, elle suivait du regard la silhouette du Kitsune, qui filait dans le vide à travers les trousses d’un fantôme, avant de sursauter au son de la voix d’Aishuu.
Taiji s’arrêta, lançant un dernier regard perçant aux alentours, avant de descendre pour vérifier s’il n’y avait pas de souci au dessus. Il tomba avec la légèreté d’une feuille sur le sol, glissant vers le deux compères, avec un visage si radieux et enjoué qu’il lui allait si bien. Il semblait si léger, si aérien que tout semblait vouloir s’approcher, comme pour caresser son corps divin. Cependant, ce qui dérangeait Ayame, c’était qu’il lui tournait dos, et par conséquent, elle ne parvenait pas à savoir ce qu’il pouvait bien raconter… Il s’articulait avec tant de grâce qu’elle exacerbait la violence interne de la jeune femme, déconcertée par tant de manière.
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| Sujet: Re: [Aparté] - Les débuts des noces noires Ven 17 Déc - 11:19 | |
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[Taiji] : « J’ai vu un oiseau magnifique tout à l’heure ! »
La perle blanche ouvrait lentement les yeux, sortant de son état de léthargie, prenant lentement, mais brusquement, conscience de la situation. Que faisait-elle là, dans ses bras ? Tout cela semblait clairement lui déplaire, ce qui eut pour effet de faire sourire le jeune homme à la chevelure d’or. C’était touchant à ses yeux, cette proximité gênante. Pendant quelques instants, il oublia le bilan de la situation et le sujet de l’espionne, se concentrant sur le contact de personnes avec qui il se sentait bien. Pourtant, quelque chose le rappela à l’ordre, lorsque le feuillage se mit à frémir dans un crissement de feuilles humides qui pleuvaient en rosée.
Un sursaut fit craquer une branche, ce qui tomba avec langueur, et le jeune homme se précipita pour la rattraper entre son index et son majeur, aussi frêle qu’elle était, avec un regard constant sur le manteau verdoyant…
Ayame au dessus d’eux s’amusait, faisant trembler les branches et agitant les organes des arbres avec une ferveur trompeuse, sournoise et conspiratrice. Elle regardait le magicien s’agitait, contente de pouvoir apercevoir son visage.
[Taiji] : « Je me sentais observé, lorsque j’ai aperçu un regard froid au travers les feuillages… Et cette impression de ne pas être seul à durer jusqu’à maintenant. C’est pour ça que je suis venu te chercher, je te croyais seul. »
Un mensonge de plus tira une moue sur le visage inquiet du jeune homme, mais il n’avait pas réellement envie qu’Aishuu se doute de quelque chose.
Taiji cherchait un moyen de les faire partir, mais malheureusement, il ne trouvait pas réellement de motif à fournir à Aishuu pour qu’elle ne s’inquiète de rien. Il s’agitait, tournant le plus possible pour cacher par moment ses lèvres, puisqu’il ne savait plus où se trouvait la sourde, cherchant l’angle le plus propice aux confidences.
Pendant ce temps, Ayame descendait lentement, voyant les manipulations du jeune Kitsune, se postant agilement sur une branche, les jambes fléchies, et le buste baissé vers le sol, les épaules lui étant parallèles… Son regard bleu se dessina au travers des feuilles, mais elle vit la Pâleur se tourner vers elle, et surprise, la remarquer. Les deux hommes firent volte face, lorsque l’air se fendit à son niveau, et se recula s’vivement d’un pas pour esquiver le projectile en devenir avec une avance significative.
Naho s’extasia devant tant de vivacité face à une attaque surprise, la main encore armée à son lancé, si bien qu’elle fit tinter le grelot de sa coiffe, pensant relever sa couverture. L’ignorance du handicap est particulièrement déstabilisante… Elle retint son souffle, s’élançant avec hâte sur l’inconnu. L’acrobate semblait courir dans l’air, les pieds discrètement complices du fil qui les soutenaient, alors que Taiji s’élançait derrière sa lancée, la suivant pour attraper l’ombre fuyante. Le jongleur, après s’être débarrassé de la Blanche, vint les rejoindre dans leur poursuite…
Ayame riait, les voyant fuir loin de celle qui l’intéressait, aux trousses d’une ombre de sa création. D’un pas léger, elle se laissa tomber, adossant son dos contre l’écorce ferme d’un arbre, le tissu caressant le vent avec une douceur feinte. Elle glissa, immatérielle, jusqu’à talonner Aishuu, au point de pouvoir humer son parfum et ressentir son cœur battre… Elle empoigna lentement un kunai, glissant son index vers la hanse du projectile…
[Ayame] : « … Musicienne, hein… »
Sa voix filait comme un sifflement de serpent, net et précis, soufflant sur la nuque de la jeune femme qui sursauta.
Avant même qu’elle ne lui donna le temps de se retourna, la nuke-nin s’était élevée sur la branche juste au dessus, la confrontant avec l’invisible. Elle sentait ses frissons sur sa peau et ses viscères se nouer… Cependant, avant même qu’elle n’eut le temps de lever le bras et de cibler la jeune femme, qu’une masse lourde s’élança sur elle, l’empoignant par les épaules pour la plaquer contre un arbre. Son regard d’ambre était d’une froideur morbide, et il était à la limite bestiale de montrer les crocs. Cette situation n’eut pour effet que de faire rire Ayame, devant le pathétique acte de sauvetage. Elle l’aurait, tôt ou tard… Maintenant, jamais elle ne se séparerait de ses effluves, et sa traque n’en serait que plus simple…
Elle referma lentement certain de ses doigts enfonçant son majeur et son index sous la pomme d’Adam de l’homme aux cheveux de feu, et siffla malsaine…
[Ayame] : « Une bien faible garde face à une femme… »
L’homme fut coupé, le souffle, la déglutition, tout semblait cessé et il relâcha son étreinte aussi sèchement qu’elle ne l’avait attaqué. Après un petit clin d’œil, la femme détala, mais tout feu tout flamme, Kaishin lui emboîta le pas, préférant reprendre son souffle dans la poursuite. L’équilibre commençait à lui faire défaut, tandis que ses pas devenaient lourds derrière la muse noire qui filait comme un diable. La main posée sur sa poitrine qui le faisait souffrir, il cherchait malgré tout à dépasser ses limites. Ayame y était étrangement sensible, cherchant même la satisfaction envers cet inconnu qui la séduisait par son charisme. « Qui était-il pour cette musicienne ? ». L’enjeu aurait pu être drôle s’il s’agissait de lui extraire son cœur et de l’envoyer au visage de la femme pâle. Un sourire vint ravir son teint de mort, égayant son cœur d’une lueur de rancœur.
Kaishin la suivait avec rage, suivant du regard sa position jusqu’à ce qu’il la perde dans l’obscurité. Il se pencha dans une attitude bestiale, pour s’arrêter sur une branche, armant ses bras comme un prédateur. Il attendait la furie muette qui gisait dans une invisibilité totale.
[Ayame] : « Un si beau corps dans un tel camp… »
Sa main vint glisser sur la peau halée du jongleur, caressant son épiderme avec une langueur malicieuse. La lente douceur dont elle faisait preuve fit frissonner le jeune homme qui serrait les dents. Elle approcha ses lèvres au creux de son oreille et souffla un courant d’air chaud, s’accaparant des effluves de son corps. Elle mordit discrètement sa lèvre en sentant la frustration de l’homme qui avait été préalablement immobilisé sans qu’il ne s’en soit rendu compte…
Il fermait les yeux de rage, son sang se crispant des bulles brûlantes dans ses sillons. Il s’était fait avoir comme un débutant, et cela le déplaisait, lui qui était un ferveur et bon combattant, ses yeux glissant sur le tracé du sceau qui le tenait en étreinte… Cependant, il entendit une branche craquer, chose que son adversaire ne pouvait malheureusement pas prétendre.
Eido arriva derrière la jeune femme, qui ressentit un courrant d’air suspect sur sa nuque. Agilement, Ayame fit un saut de côté afin de disparaître au loin, le poing serré…
[Ayame] : « Ce sera lui… »
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| Sujet: Re: [Aparté] - Les débuts des noces noires Sam 1 Jan - 17:54 | |
| Achevé > Le mariage de l'Ombre à la Lumière |
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| Sujet: Re: [Aparté] - Les débuts des noces noires Sam 1 Jan - 21:41 | |
| Shiro ( Niveau 10 ) : +20% Bonus Inclus : +51 XP
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| Sujet: Re: [Aparté] - Les débuts des noces noires | |
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