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| Remets ta Pendule à l'Heure! | |
| | Sujet: Remets ta Pendule à l'Heure! Mer 7 Juil - 20:42 | |
| [RP solo d'introduction au personnage]~La Petite Aiguille~ C'était encore nouveau. Comme une œuvre d'art qu'on découvre pour la première fois. On la regarde tout d'abord d'un air incrédule, on ne la comprend pas. Puis on s'approche, de plus en plus près, afin d'y voir plus clair. Enfin, on commence à discerner le sens de la chose. Si on n'y parvient pas, on nous aiguille, on nous pousse vers le discernement, ce qui peut parfois faire violence... Comment considérer le rôle de Kasuo aujourd'hui? Ce chuunin kiréen m'avait en effet, épaulé par Takeshi, ouvert les portes d'un nouvel univers. Une nouvelle œuvre d'art, en somme! Kasuo m'avait guidé dans mes démarches. J'étais perdu, au cœur de ce nouveau système, et je lui faisais confiance pour m'aiguiller. Je ne pouvais pas me référer à Takeshi: il était parti pour une autre de ses missions de longue haleine. Aussi Kasuo prit-il mon orientation en main, et avec cœur, paraissait-il. Je me réjouissais qu'un tel individu me prête main forte. Après m'avoir inscrit à l'académie en tant qu'aspirant de Kiri, il m'avait proposé d'aller boire un thé dans un des cafés qu'il affectionnait tout particulièrement. Malgré un temps peu engageant, il avait réussi à me convaincre. Je n'avais aucune idée d'où je pourrais m'héberger cette soirée là... Lorsque j'avais posé la question à Kasuo, qui m'entraînait vers ce fameux bar, il m'avait regardé, un large sourire aux lèvres: Kasuo – Tu crois vraiment que l'académie laisse les étudiants démunis dans le besoin? On te trouvera un logement, quelque part. Oh, pas un truc grandiose, hein! Mais suffisant pour survivre!Après ces quelques mots, il éclata de rire. Devant mon manque apparent de réaction, il effaça ce rictus de ses lèvres, et continua son chemin. Les ruelles se faisaient de plus en plus étroites, mais j'en profitais pour admirer le style particulier de l'architecture du village caché. Dans mon hameau de Hitsume, les maisons étaient la plupart du temps larges, bâties en bois épais, et chapeautées de chaume. Ici, tout était différent. Plus sombre et froid, peut être. Les diverses bâtisses se constituaient de pierre d'un gris bleuté qui adhérait parfaitement à l'image qu'on pouvait se faire du village du Brouillard... La bourrasque légère qui courait les rues glaçait mon sang, et frigorifiait mes os. Telle une lame de fond, cette brise violente faisait dévier certains de mes pas, ainsi qu'un funambule céleste égaré entre deux nuages. Nos pas légers nous menèrent donc jusqu'au bouge que Kasuo recherchait avec tant d'ardeur. Ce bar n'avait en fait rien d'exceptionnel, si ce n'étaient les lueurs rouges des lampions éclairant la petite pièce. Deux ou trois tables basses représentaient l'essentiel du potentiel d'accueil de ce bar. Potentiel actuellement occupé. Poussant un soupir de dépit, je me tournai alors vers le chuunin kiréen. Ekei – Et qu'est-ce qu'on fait, maintenant?Kasuo – Eh bien... Tu connais un peu les toits de Kiri? Non, c'est vrai. Suis-je bête!L'ironie de ses propos ne me choquait pas outre mesure. J'avais l'habitude de tels discours. Mon père se montrait parfois un expert dans l'art de la privation de la petite joie d'un instant. Parfois, il était pourvoyeur de cette même joie. Enfin. Toujours est-il que Kasuo achemina sa carcasse imposante jusqu'au comptoir, où la tenancière, une grande et charmante demoiselle adressant un sourire galant à mon compagnon d'intégration, surveillait son établissement feutré. Après quelques mots échangés, les regards des deux comploteurs se dirigèrent vers moi. Kasuo avait sûrement fait les présentations. Sacré esprit d'initiative! Je l'imaginais déjà me présenter comme le pauvre mendiant qu'il avait ramassé sur le bord de la route. Mon accoutrement actuel aurait accordé tout son crédit à ses dires. J'avais la parfaite allure du clochard moyen. Pas mal, comme dissimulation. Après cet examen approfondi de mon allure générale, la tenancière céda enfin aux avances insistantes du chuunin: elle lui fourra deux tasses de thé fumant entre les mains. Me faisant un signe de la main, l'homme m'invita à sortir du bar exigu. Puis il me mena à travers un nouveau dédale de ruelles, plus courtes et moins étriquées, cette fois-ci. J'eus plusieurs fois de suite l'impression de revoir certains éléments du paysage, qui avaient retenu mon attention à la manière d'une pierre d'achoppement, lors de notre première marche. Nous parvînmes enfin à une échelle de fonte, un brin rouillée, accrochée par de solides rivets au mur d'une demeure kiréenne. Kasuo démarra l'ascension, sa tasse de thé dans une main, agrippant les barreaux de l'échelle de l'autre. Il grimpa le tout sans difficulté apparente et, une fois en bas, m'appela de sa voix de basse à le suivre. Je réajustai alors ma cape de voyage, fixant au mieux mon sabre dans mon dos, et tenant fermement la tasse de thé brûlante à pleine main. La douleur commença lentement à se répandre dans la paume et les doigts, tandis que je poursuivais la montée avec peu de difficultés: mon corps avait été mis à l'épreuve plus rudement que cela lors de mes errances... Lorsque j'arrivai en haut, Kasuo était déjà assis, adossé à une cheminée. Je courus le rejoindre, et plongeai mon regard dans l'étendue sombre qui se déployait sous nos pieds. Les lumières du village caché de Kiri no Sato brillaient dans la nuit, comme autant de feux follets valsant sur les marécages au son d'un kôto agité par le vent. L'impression fantasmagorique qui s'en dégageait m'effrayait comme elle m'émerveillait: je n'avais jamais pu apercevoir de si haut tant de lumières rassemblées en un tel lieu, et la nuit bleutée me saisissait de toutes parts. Kasuo – Si tu commençais par me raconter ce qui t'a amené parmi nous? Je pourrais mieux t'aider, ainsi.Ponctuant sa phrase d'une longue gorgée de thé vert odorant, il tourna vers moi des yeux rendus brillants par les lumières de la ville et celles de sa curiosité. J'avais l'impression qu'il me sondait. Je lui expliquai donc en deux ou trois mots mon histoire. Comment j'avais appris l'art du sabre avec Takeshi, comment j'avais appris certaines compétences bien particulières, et comment j'avais bourlingué à droite et à gauche durant mon année d'errance. Je lui narrai aussi mon rôle au sein de la caravane marchande de mon père, les talents cachés de ma mère. Je lui décrivis l'œuvre accomplie de Takeshi avec le plus de détails possibles, ainsi que mes sentiments lorsque le chuunin et son équipe étaient venus récupérer le forgeron à Hitsume. En omettant volontairement un "léger" détail: celui qui concernait les activités de mon père. Kasuo était sûrement au courant, mais je n'avais aucune envie d'être celui qui ferait plonger mon père. Le regardant à la fin de ma longue explication, entrecoupée de gorgées de thé de plus en plus tiède, je dis: Ekei – Et tu crois que savoir tout ça pourrait t'aider à m'aider, justement? Tu sais que j'ai déjà porté mon intérêt dans de nombreux domaines qui touchent à l'art kiréen... Mais, dis moi, qui me manie? Quelqu'un m'a-t-il jamais manié un jour? Takeshi me façonnait à son image, pour éviter ma déviance, mais ne m'a pas guidé!
La lame sortie de son fourreau par le maladroit n'est rien. Aussi ma dernière tirade fit-elle sourire le visage de l'imposant Kasuo. Je profitai d'un bref éclair de lumière qui jaillit furtivement d'une fenêtre voisine pour l'observer. Kasuo était à peine plus vieux que moi. Je lui donnais de deux à trois ans de plus que moi. Son visage toujours jeune était éclairé par son sourire. Condescendance, intérêt, hâte et attentes? J'avais essayé de ne pas paraître trop désespéré dans mes propos, mais cette absence de véritable guide, de voie clairement tracée, me faisait mal. Que de questions... Je préférais ne pas me fier à ce que j'imaginais, je ne voulais encaisser de cruelle déception. Le chuunin tourna la tête dans l'autre sens, dirigeant son regard parmi la multitude de ruelles kiréennes. Kasuo – Comment dire... Je pensais t'aider à acquérir de manière durable quelques bases. A remettre ta pendule à l'heure, si tu préfères...[A suivre...] |
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| Sujet: Re: Remets ta Pendule à l'Heure! Ven 9 Juil - 16:29 | |
| ~La Grande Aiguille~ Nous avions donc fini nos tasses de thé, puis étions redescendus le long de l'échelle rouillée. La magie des lumières nocturnes avait laissé la place à celle de l'obscurité oppressante. Il faisait de plus en plus noir au cœur du village de Kiri, au fur et à mesure que la nuit avançait. En même temps, une brume blanche et dense montait de divers canaux. On pouvait la voir devant les maisons et les bars, les magasins et les parcs, éclairées ainsi que des fantômes d'un temps passé par les torches jalonnant le chemin que je traçais avec le chuunin. L'ambiance de ce village caché était décidément très étrange: on pouvait par moments avoir l'impression de s'être perdu en forêt, ou au beau milieu d'un réseau dense de routes liquides, tant le noir aspirait tout. A d'autres moments, on pouvait croire que l'on traversait les demeures d'esprits étranges, de feux follets. Nous arrivâmes enfin jusqu'à une grande artère, éclairée comme en plein jour. Nous l'avions vu émerger de l'obscurité, comme un navire jaillit de la brume. Kasuo – Voici l'artère principale du village, Ekei. Tu y trouveras... Enfin, tu verras bien quand tu exploreras nos ruelles de ton propre chef, mais tu pourras y trouver tout ce dont tu as besoin!J'avais l'impression de vivre un vrai voyage touristique, une sorte de "Kiri by night"... J'en fis part à Kasuo, qui rit une fois de plus. Décidément, le rire était son passe temps favori! Je profitai de la traversée de cette rue pour jeter un œil aux commerces. Des stands ambulants, fermés pour la nuit, bordaient des étals permanents, dont la plupart étaient encore ouverts. Ils me rappelaient quelque peu l'arrivée de la caravane de mon père, ce tourbillon d'ambiance chaleureuse, de couleurs et de hurlements. Le dense brouillard n'empêchait pas les passionnés de jeu ou de boisson de se rendre à leurs occupations favorites. Cet espace clos était un îlot de vie au sein d'une nuit silencieuse. Kasuo me fit traverser ce quartier sans y observer de halte, puis emprunta une ruelle annexe. Je lui emboitai le pas, curieux de savoir jusqu'où il me mènerait. Au bout de quelques minutes de marche, nous parvînmes enfin à l'endroit où Kasuo voulait me mener. La petite cour que j'avais aperçue le soir même, lorsque le chuunin m'avait mené à l'académie pour finaliser mon inscription. Il n'avait pas chaumé! Il se dirigea vers un petit banc de pierre, un bloc grossièrement taillé dans une dure roche, mais aux angles adoucis par la pluie kiréenne. Kasuo – Alors, mon grand... D'après Takeshi, tu as appris quelques bases, et testé quelques unes de nos techniques?Je tentai de feindre la surprise. Mais je vis très vite que c'était inutile. Kasuo était très certainement au courant des activités illégales de mon père, et Takeshi avait dû m'observer lorsque je tentais de m'entraîner discrètement. Mais le fait qu'il n'aie rien tenté posait une question importante... Pourquoi ne m'avait il pas arrêté, alors qu'il avait promis à ma mère de tout faire pour me maintenir sur la voie du sabre? Je décidai de garder la question pour son retour. J'espérais pouvoir obtenir une réponse claire de sa part. Qu'il ne joue plus avec moi, comme il le faisait auparavant, lorsqu'il tentait de m'enseigner la coupe et l'art de tirer son sabre. Ekei – C'est juste. Tu sais bien d'où je tiens mes informations, et comment je les ai utilisées. Pourquoi me questionner plus avant?Kasuo, avant de me répondre, m'invita d'un geste à m'asseoir à ses côtés. J'obéis à l'injonction du chuunin, en prenant place sur la pierre. Kasuo ne répondit pas directement à ma question. Il se contenta de poursuivre son discours, assuré qu'il était par les informations que le forgeron d'Hitsume, Takeshi, lui avait transmis. Kasuo – Takeshi m'a donc dit que tu parvenais à sentir le chakra, et, dans certains cas, plus rares, à l'utiliser. Notamment pour parvenir à un Bunsin, si je ne m'abuse...Et Kasuo de détailler tous mes acquis. Il me parla ainsi de mes techniques de combat, celles là même que Takeshi m'avait enseignées, de mes vagues connaissances dans le domaine de la ferronnerie, celles là même que j'avais acquises en regardant œuvrer Takeshi à Hitsume. Mais il ne s'arrêta pas là: il cita plusieurs des poètes et philosophes que j'avais étudié, poussa même le vice à déclamer une citation de l'un d'entre eux. Il termina sur les tactiques guerrières et politiques qui avaient fait, à une certaine époque, mon ravissement. Comme pour me montrer qu'il savait tout – ou presque – de moi. Kasuo – Un profil intéressant, en somme.Puis il m'adressa un sourire. Comme pour me prouver que si j'avais chuté, si je m'étais égaré, si j'avais dévié du sentier tracé par le fil acéré d'une lame tranchante, c'était parce que tout avait été soigneusement planifié. Il avait sûrement voulu me donner la réponse à ma question silencieuse, sans pour autant me la donner ouvertement. Takeshi n'aurait-il donc pas œuvré pour me conserver sur la voie prévue par la famille de ma mère, comme il était sensé le faire, et comme il l'avait confié à mon père? Les questions se multipliaient, et j'avais l'impression que mon histoire, que je jugeais plutôt simple, se transformait en un labyrinthe de réponses diverses à visages multiples... Ekei – D'accord, tu connais tout de moi. Et après?Kasuo – Eh bien, cela va m'aider à te soutenir dans ta recherche d'orientation. D'abord, je pense qu'il faut que je diagnostique tes problèmes. D'après Takeshi, ta maîtrise de la technique du Bunshin est imparfaite. Je crois avoir ma petite idée là dessus... Ensuite, je pense qu'il faudra se pencher sur tes aptitudes naturelles... Mais pour cela, tu m'exécuteras tout d'abord une petite démonstration! Ekei – Maintenant? Le chuunin acquiesça. Il voulait donc observer mes acquis. Je tentai de me remémorer ce que j'avais découvert dans le rouleau illégal, que mon père avait récupéré au cours de l'un de ses voyages. Fermant les yeux, je m'abandonnai à mes sentiments, comme me l'avait appris Takeshi, puis j'exécutai la technique pour laquelle je m'étais entraîné. Ouvrant les yeux, je constatai la présence d'un double éthéré de moi même, debout à mes côtés. Kasuo se leva alors, l'air étonné. Puis, frappant le double du poing, il le fit disparaître, aussi aisément que s'il avait eu à dissiper un léger nuage de fumée à l'aide d'un éventail. Se tournant vers moi, il me communiqua ses observations. Kasuo – Comme tu peux l'observer toi-même, malgré ta réussite, il reste quelques problèmes liés à l'absence totale de bases dans notre art. Il ne s'acquiert pas aussi aisément que ce qui devait être écrit dans ton rouleau... Toutefois, tes aptitudes ne sont pas négligeables. Il te faudra juste une montagne de travail, mais je pense qu'on pourra faire de toi un spécialiste en ninjutsu potable...La dernière phrase était teintée d'ironie. Kasuo m'avait ainsi renouvelé mon intégration au sein du village caché de Kiri no Sato. En pointant les problèmes, il avait aussi trouvé les solutions. Dans la lumière tremblotante projetée par les torches de la façade de l'académie, je remerciai Kasuo pour ses efforts. Puis, tombant de fatigue à la suite de l'effort fourni, mais aussi affaibli par ma longue journée de marche, je m'effondrai alors sur le banc. Mes muscles commençaient à protester, et mon dos était aussi douloureux que si j'avais passé une journée entière à tracter des marchandises. J'avais l'impression d'être de retour un soir de chargement, dans la caravane marchande de mon père, Yasuki Sui. Le chuunin kiréen m'avait parlé d'appartements mis à disposition des étudiants à l'académie, et je n'aspirais qu'à y mettre les pieds. Kasuo – Suis cette route, sur ta droite.Kasuo avait deviné mes désirs, et m'indiquait, une fois de plus, la solution à mon problème. Kasuo – L'appartement qui t'a été attribué se situe dans un des domaines de l'académie. Tu le trouveras vite, il occupe une aile d'un petit bâtiment, juste à l'entrée de la route! Mais demain, lève toi de bonne heure! Je me chargerai de t'enseigner les bases, et après, ce sera à toi d'évoluer!Après un rapide salut, je m'empressai de prendre la direction que Kasuo m'avait indiquée. Mais je n'étais plus fatigué, les propositions du chuunin m'ayant donné un nouveau souffle, nécessaire à ce nouveau destin qui était le mien. Je n'étais toutefois pas tranquille. Quelqu'un tirait-il les ficelles, dans l'ombre? [Suite à L'Appartement d'Ekei] |
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| Sujet: Re: Remets ta Pendule à l'Heure! Lun 22 Nov - 21:11 | |
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| Sujet: Re: Remets ta Pendule à l'Heure! | |
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