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 [Pays du Thé] - La ruse est un Art

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Shiro Kage

Shiro Kage


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MessageSujet: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyMar 6 Juil - 13:22

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]


Chapitre 6 :Quand la quête de l'envie devient celle du besoin
1. Une rencontre inattendue



[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]






Il faisait bon. C’était une de ses journées ensoleillées, celles qui caressaient les peaux d’un rayon de miel, celles qui laissaient la joie à tous d’humer les parfums des fleurs sans se baisser. C’était un délice, une passion envoûtante qui enivrait toute l’âme, chaque parcelle du corps et de l’esprit sain d’une jeune femme sans prétention. Les arbres s’inclinaient, laissant trainer leurs branches feuillues sous les pas élastiques de cette statue de marbre blanc, qui admirait le monde qui l’entourait, toujours avec cette éternelle lueur d’excitation. Il y avait des moments comme celui-ci, au cours desquels Aishuu retrouvait l’innocence qu’elle n’avait jamais eu. Elle avait toujours comparé ses escapades dans ce beau pays aux senteurs douces comme une ivresse sobre, ou une jouissance spirituelle. Ce pays avait quelque chose à lui, quelque chose qui le rendait nécessaire dans le cœur de la voyageuse. Ici, elle avait envie de tout : l’envie de vivre, l’envie de rêver, l’envie folle d’être quelqu’un d’autre, mais aussi des envies artistiques nouvelles qui la chatouillaient dans les creux de son corps. Chaque pèlerinage lui procurait une réminiscence et une renaissance. L’atmosphère se réchauffait à vue d’œil, un peu trop, sous ce soleil de midi. Les pas gracieux de la jeune femme se ralentirent, elle était accablée par cette chaleur survenue trop vite. Seulement, elle était loin d’être sans ressource. Cela faisait un petit moment qu’elle marchait en parallèle à un petit court d’eau fluet qui sentait bon les arômes séchés. La saltimbanque se pencha pour dénouer ses chaussures et les prit à la main, marchant un petit morceau de chemin terrestre jusqu’à rejoindre l’endroit paisible. Elle posa un pied dans le liquide clair et frais, souriant grâce au frisson qui vint la parcourir dès cet instant. Une véritable gourmandise que cette fraîcheur douce. Et c’est en savourant ce petit plaisir en souriant, qu’elle reprit son chemin, en posant ses pieds tantôt sur le sable un peu gras, tantôt su les pierres aux fond du bassin.



Il la regardait depuis un moment, conquis par sa beauté féline. Depuis le haut d’une branche, il la fixait, la regardant marcher dans l’ondine qui tentait de la semer. Tendant ses larges ailes, il martela le vent pour s’élever et s’approcher de l’étrange créature qui l’intéressait depuis son dernier passage dans le pays. Cette femme lui paraissait si inhumaine, de par sa blancheur qui dégageait presque un petit halo de lumière, de par sa souplesse mise souvent en avant, ou encore de par sa détermination à revenir dans ce petit si pays que personne n’en tient rigueur. Il la voyait comme une de ses personnes folles, mais, animées d’une folie douce et tendre, qui les portait vers la vraie raison, la raison de la folie. Pour l’instant, il était ses yeux depuis le ciel, ses yeux à l’horizon…


Soudainement, elle s’arrêta, troublée par un bruit aérien léger et agréable, comme si elle se sentait la proie de l’offensive. Elle se cambra légèrement en arrière et leva son bras vers le ciel, dans un pas de danse doux au regard. Aussitôt sa main offerte en perchoir, elle reçu la visite d’un être à plume, aussi léger qu’une brise.



[Aishuu] : « Que vois-je ? Tu fends les airs avec une élégance digne d’un acrobate… N’as-tu jamais songé à te laisser porter par la magie de la volupté ? »


Un gazouillis s’échappa du gosier de l’oiseau, comme pour lui faire entendre réponse. Aishuu le regardait avec un air admirateur. Le petit être frêle était comme maquillé par son plumage coloré. Son petit bec blanc était entouré d’une tache rouge qui lui couvrait le visage. Ses yeux étaient comme dissimulés derrière un masque noir qui lui remontait en crête. Son petit dos était tacheté de brun et ses ailes se rayaient de noir et de jaune. Un véritable costume d’artiste.


[Aishuu] : « Et ce chant est aussi doux qu’une caresse… »


Le minuscule et fragile petit être sur sa main déploya une aile pour la passer devant lui, comme pour s’incliner en véritable acteur. La jeune femme sourit et embrassa l’oiseau de ses lèvres fraiches. Quel cinéma que ce petit monstre. Fier de lui, il se remit à chanter, tandis qu’il avançait, posé sur la main froide de la jeune femme, à ses côtés. Elle avait reprit la marche, pour ne pas trop perdre de temps non plus et chantait avec lui, comme pour créer un duo vocal novateur.


[Aishuu] : « Kodoku ni obieta tsuki wa sora wo dakishimenagara, namida de mienai anata wo sagashite sakenda… »


La voix de la jeune femme vibrait comme une onde sur l’eau tiède. Chanter l’éloignait de tout, c’était ainsi qu’elle s’évadait… Les yeux fermés, elle continuait son avancée, les pieds mouillés par le court fleuve qui semblait danser au son de son chant, et accompagner les pas souples de sa démarche. Elle était pendant quelques instants, maîtresse sur la nature, une magicienne qui tenait le monde en haleine, par la magie de l’art.


Le pays du Thé était réputé pour le calme qu’il insufflait de par sa spécialité première, cependant, quelque chose réveilla le repos luxueux que c’était offert un jeune homme. Il passa sa main dans sa chevelure déjà bien en bataille et se releva du hamac qu’il avait si difficilement tendu entre deux arbres. Il se demandait bien ce qui pouvait oser le réveiller par une pareil journée de soleil, et il tendit l’oreille pour pouvoir savoir vers où il allait râler, lorsque… Son humeur bougonne s’arrêta net. Ce qu’il avait entendu n’avait rien d’un vacarme, c’était une véritable poésie corporelle, une poésie des cordes vocales. Intérieurement, il fut mal à l’aise et un peu désolé de ne pas avoir réagit plus tôt… Mais à cet instant, il savourait le délice de pouvoir être l’auditeur de celle qui se donnait au beau milieu de personne. Un sourire naquit sur ses lèvres ; il avait une lueur un peu malsaine… Une jeune femme s’approcha de lui par derrière et posa sa main sur son épaule. Elle était extravagante, dans un style très particulier et remarquable : elle ressemblait à un joker, ou à un bouffon royal. Elle se pencha, collant sa poitrine sur le dos de l’homme qui rêvassait, et murmura au creux de son oreille…



[ ?] : « Tu as entendu ? Je suis curieuse, tu le sais bien, je pense que je vais aller jeter un œil par là-bas, cela m’intrigue vraiment… De plus, il me semble que personne n’ait su chanter de cette manière durant les rassemblements que nous organisons. Je voudrais voir quelle paysanne ou quelle femme chante ainsi dans le pays. Je suis souvent ici, et je ne l’ai jamais ouïe auparavant. Attends-moi pour manger tout de même, je n’irais pas la croquer, c’est certain ! »


Sans attendre le hochement de tête qui confirmait l’accord à toutes les requêtes, la mystérieuse femme s’éclipsa dans le feuillage d’un arbre porteur du lit fait d’un unique morceau de tissus et de deux liens. L’homme resta immobile souriant, soit pour la chaleur de la poitrine qui venait de se coller à son corps, soit pour l’idée qu’elle lui avait donné… Le papillon n’admirait plus le paysage, tant elle était perdue dans les méandres de ses élans artistiques. Plus rien n’avait pour moment d’influence sur elle, d’emprise, ou même d’importance. Elle était bien loin des recherches matérielles qui animent la plupart des intéressés. L’eau l’avait conduite vers une clairière intérieure à la forêt, parfaitement ronde, et dans laquelle le fleuve s’arrêtait en plein centre. Aishuu sentit que le courant déjà faible, avait perdu en intensité. Ses yeux violets revirent le jour, et sa bouche se clôt, laissant l’oiseau en soliste. L’endroit était assez merveilleux, et au-delà de sa beauté, on pouvait retrouver toutes les plantes du pays concentrées en un tapis circulaire autour de cette source. Les parfums se mélangeaient : sucré, amer ou acre, le tout donnait une impression presque magique de vivre dans un monde au goût olfactif.


Le silence de sa voix sembla soudainement pesant, mais pour les alentours. Un soupir s’échappa des lèvres de l’extravagante dont le grelot du bonnet frétillait.
« Elle ne me facilite pas la tache… » .Elle s’accroupit alors sur la branche, cherchant dans son sac une bobine de fil si fin qu’il en semblait invisible. « Passons à la vitesse supérieure… ».


Elle lança le fil au loin sur un arbre qui lui faisait face, et cette dernière s’enroula autour de la branche, mais pas suffisamment pour tendre le fil. Cela fera un challenge supplémentaire. Elle fit un bond élastique pour retomber sur le fil, un pied posé, l’autre en balancier. Elle marchait avec un naturel déconcertant sur le fil un peu lâche, se donnant même la peine de regarder en bas, sur le côté, ou même derrière, tout en cherchant où pouvait être passé la chanteuse. Cet art devenait beaucoup trop simple à son goût tant son équilibre était parfait. Tout ce qui l’amusait encore, c’était les acrobaties au dessus de ce support, mais là, elle n’en avait pas le temps, le lieu à couvrir était immense. Comme si elle était sur terre, elle s’avançait sans plus de précautions que cela, coupant les chemins et les arbres par des longues lignes droites qui quadrillaient le périmètre.


[?] : « Je te trouverais petit oiseau… »


Les effluves des plantes caressaient ses narines avec une douceur impromptue. Du bout des doigts, elle effleurait leurs feuilles, les remuant tendrement afin de les laisser exprimer les aromes qui les composent. C'était un véritable pot de senteur fraiche et nouvelle, une série si sucrée, et à la fois si amère, ces oppositions créaient une merveilleuse harmonie aigre-douce. Aishuu était si bien dans cet univers olfactif... Glissant lentement... Elle arma sa main et arracha soudainement une plante à la senteur poivrée. Le pauvre cadavre chut dans la sacoche de la kunoichi, et il fut bientôt accompagné par des amis.


[Aishuu] : « Cela fait longtemps, cher peuple végétal, que ma tellière n'a eu le luxe de vous servir de thermes... »


Les yeux clos, elle imaginait déjà les émanations teintées que son infusion aurait bientôt, lorsqu'elle la laisserait frémir entre sa tellière et sa tasse... La langue humidifia ses lèvres fines, comme si elle était à deux doigts de déguster ce délice d'une manière égoïste. C'était si fin... Un pur moment d'illusion qui dura quelques secondes... Lorsqu'Aishuu ouvrit les yeux, elle ne put que sourire de ce pathétique spectacle qu'elle avait joué. Discrètement, le petit chanteur s'était posé sur son épaule, et se mit à siffler doucement... La mélodie emplit l'environnement d'un souffle saint qui venait jouer avec tous les alentours... La nature s'était à nouveau tut pour laisser place à la mélopée...


L'oreille tendue, la jeune femme laissa jouer un sourire ravie : elle retrouvait peu à peu la piste de la mystérieuse voix qui avait sévit dans le pays. Sa curiosité était sa pire tentation, et elle pouvait l'amener très loin, la preuve, elle avait déjà quadriller le quart de la forêt.



[?] : "J'ai comme un soupçon d'excitation, chère oiseau..."


La jeune acrobate, qui jusqu'à présent, avançait sur le fin fil qu'elle nouait aux saints brins des arbres, s'était soudainement arrêtée, comme hypnotisée par une étrange symphonie olfactive... Bien qu'elle voyage à chaque instant de sa vie, et que ce pays lui soit aussi familier que sa poche, elle s'était rendue compte qu'elle n'avait jamais été aussi proche d'une telle passion odorante, qu'elle n'était jamais venue par ici. Sa main était tremblante dans son ascension jusqu'à sa lèvre inférieure, et son regard suintait la gourmandise. En grande amatrice d'infusion, elle ne pouvait résister à un tel appel. Soudainement prise de tremblote, elle se laissa tomber de son perchoir, enivrée par l'emprise de ce sort. Elle avait fermé les yeux, le nez en l'air, et en toute confiance, elle se laissait avancer vers ce pécher, lorsque tout à coup... "Gyaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!"



Aishuu sursauta, lâchant sa sacoche pour se mettre en position de garde : une position basse et en arrière, issue d'un art martial un peu vagabond. Le pauvre petit oiseau s'était vu coupé le sifflet, puisqu'à quelques mètres d'eux, quelqu'un avait échappé un cri... La saltimbanque avait dégainé un couteau, en effet elle était ce qu'on appelait une experte en lancer de ce genre d'arme blanche, et avançait lentement, avec un air perplexe quant à l'origine de cette rencontre fortuite... Son avancée sur la pointe des pieds étaient silencieuse, digne d'un véritable assassin en plein contrat... Sa respiration était diminuée au maximum, inaudible, et elle allait, conquérante, vers la source du vacarme... La Satsubatsu s'élança face à ce qu'elle pensait être une menace, avant de se retenir au dernier moment. Un peu plus et elle glissait dans la petite rivière qui alimentait le square végétal. Et c'est là qu'elle aperçut une étrange femme, habillée de damier et de grelots, dans un style tapageur et bruyant. Elle en fut presque étonnée de ne pas l'avoir entendu plus tôt ! Cette inconnue ne devait pas être n'importe qui pour garder une telle discrétion dans une telle tenue, mais pourtant, la méfiance d'Aishuu s'estompa. En réalité, c'était justifié : même si cette femme était la pire des criminelles, elle avait réussi à ne pas voir une crevasse dans laquelle coulait une rivière, et le tout, en lâchant un cri de surprise... Si elle faisait ce genre d'emploie, elle n'était en tout cas pas en mission à ce moment là. Aishuu, plutôt souriante, s'empressa de descendre de son piédestal, et tendit une main vers la jeune femme trempée, après s'être inclinée respectueusement.


[Aishuu] : "Je suppose qu'un peu d'aide ne serait pas de refus !"



La voix de l'améthyste était douce et amicale, et elle dégageait une certaine chaleur, une chaleur qui contrastait avec sa peau de givre. Lorsqu'elle empoigna sa main, elle fut parcouru d'un frisson, comme si le contact avec sa peau était encore plus frais que l'eau du point d'eau sauvage. Mais elle l'avait reconnue... Elle avait trouvé, le petit oiseau... Un sourire naquit sur son visage, un sourire plein d'une autosatisfaction narcissique ! Ainsi remise sur ses deux pieds, elle détailla le visage de la femme blanche comme la brume, qui tenait un couteau sans afficher la moindre intention malsaine, comme si, dans la précipitation, elle avait voulu préserver sa vie, en solitaire qui n'avait personne pour veiller sur elle...


Le derrière inconfortablement installé dans une boue assez épaisse au fond du petit courant d'eau, Naho regardait la femme spectre s'approcher d'elle pour lui tendre la main. La fraicheur lui remontait dans le dos en lui parcourant la colonne vertébrale d'un frisson langoureux. Elle lui adressa un petit clin d'oeil, accompagné d'un sourire malicieux, mais n'accepta pas l'aide qui lui était proposée. Sournoisement, elle enfonça sa main dans la terre pâteuse et chercha un appuie solide pour élancer son corps élastique en avant. Avec souplesse, la jolie excentrique se cambra, se voûta, au point que l'on aurait pu penser qu'elle allait se briser les os en miette. De cette pirouette bouffonne, elle se releva, évidemment sale et trempée, mais avec grâce. Dans ses attitudes théâtrales, elle s'inclina devant sa seule spectatrice, comme pour clore sa représentation. Elle plaçait sa main avec légèreté devant son visage, pour la laisser ensuite glisser vers le sol, et finalement se baisser vers la mère Terre. Une fois que son corps élastique était bien bas, elle releva la tête pour transcender de son regard profond celle qui lui tenait face...

Aishuu avait toujours la main tendue vers l'étrange femme qui était aussi discrète qu'un troupeau d'éléphants en furie. Cependant, la tournure des évènements la surprise. Le mélange de sa grâce, de sa souplesse, sa force et sa rapidité ne donnait pas l'impression de faire face à une débutante, ou à quelqu'un de totalement insouciant. Elle était vive... Trop vive... Mais autre chose l'étonna, au delà de son style particulier, c'est la voix un peu sombre de cette femme...


[Naho] : "J'ai été surprise par cette fente, mais ne va pas croire que je suis toujours comme ça ! Je suis même un peu déçue que quelqu'un ait pu assister à ce genre de spectacle... D'habitude on m'applaudit un peu plus fort !"

L'Améthyste écoutait la jeune femme avec un sourire amusé. Ses paroles étaient tournées sur l'humour et le timbre de sa voix montrait une certaine ironie. Elle élança alors sa main en arrière pour la passer dans ses cheveux, afin de jouer avec les perles nombreuses de son collier. Elle continua son parcours jusqu'à se poser sur sa hanche, levant soudainement le menton vers le ciel.

[Aishuu] : "Les rayons du soleil transperce peu à peu le feuillage dense, ça me donnerait bien envie de pousser la chansonnette !"

Naho sourit à son tour, le regard toujours espiègle détaillant le corps de la fantôme. Elle était pétillante et semblait traverser d'un éclat de joie permanant.

[Naho] : "Ne te retiens pas pour moi, c'est justement ce qui m'amène par ici !"

Alors que la prospérité gagnait la Satsubatsu, les yeux se fermant lentement pour inspirer le plus profondément possible, la dernière partie de sa phrase rappela ses yeux dans le bas monde. Cependant assez polie pour ne pas aller lui sortir les vers du nez, elle ne creusa pas plus dans l'interprétation, hésitant à sortir de sa sacoche son instrument fétiche. Afin de retirer tout voile de brume dans ses pensées, son charmant petit compagnon ailé vint s'installer de nouveau sur son épaule, présentant tout joyeusement son jabot rouge. Avec un visage serein et souriante, elle inclina la tête vers lui, une étincelle dans les yeux, et leva sa main vers lui pour le caresser du bout du doigt. Le petit oiseau hocha la tête, comme pour acquiescer une question qui était dans la caboche de sa partenaire.
Sans se faire plus désirer, elle commença à laisser sa voix danser dans les environs, une voix douce qui s'accordait agréablement aux gazouillis du petit être de plume. Il y eut un silence respectueux de la part de la Nature, dès lors où la mélopée fut échappé, raisonnant dans le lieu comme une douce aparté intime entre une caresse sur la corde d'une harpe et le souffle fin dans le corps d'une flûte. Peu importe les mots qu'elle pouvait prononcer, ou les sons qu'elle articulait, tout résonnait avec beauté et délicatesse.

Naho, face à elle, souriait satisfaite. Elle était ravie de ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien, et de voir sa curiosité avoir de bon goût artistique. Ainsi fière d'elle, elle buvait chaque parole, chaque son, avec un appétit ravageur, profitant de tout ce que pouvait lui offrir la femme solitaire en face d'elle. Elle laissait son corps s'éprendre de la magie de ce moment, fermant les yeux, avec une sérénité digne d'une moine, se laissant entièrement vider de sa substance. C'était un pur moment de plaisir : un délice aussi gourmand qu'additif. L'acrobate n'avait pas besoin de parler, elle était peu à peu en train de se faire avoir au jeu : plus elle entendait, plus elle en voulait. Cette passion pour l'art les rapprochait d'une façon forte, sans doute cette relation ne cesserait pas à ce point si la curiosité, à nouveau, la dévorait.

Le temps passait, et les deux femmes s'étaient abandonnées aux aiguilles du cadran. La chansonnette tenait les environs en respect, comme une cérémonie religieuse qui célébrait l'ouverture des portes du paradis. Le soleil continuait de progresser dans le ciel, laissant la forêt lentement s'assombrir, n'osant plus violer l'épaisse couche de feuille verte. Aishuu, lentement, mis fin à la chanson... Son compagnon la suivait toujours, heureux d'être partenaire d'une telle artiste. De son côté, Naho retrouvait l'usage de la vue... Il y eut un moment de mutisme entre les deux personnes qui se tenaient ici, immobiles depuis un moment. Puis, Naho se mit à applaudir...


[Naho] : "Ce fut une belle leçon !"

Aishuu s'inclina respectueusement pour clore sa représentation et lança un sourire flattée à la jeune femme.

[Aishuu] : "D'habitude, je fais ça dans les tavernes et autres lieux mal fréquentés en espérant récolter assez pour me nourrir le lendemain."

Naho se rapprocha, sa curiosité à nouveau attisée. Ses vêtements sales avaient commencé à sécher.

[Naho] : "Tu vis des arts ?"

[Aishuu] : "Assurément, je vis du voyage et du spectacle ! Saltimbanque à mes heures perdues !"

Le visage de la femme excentrique s'illumina sur le plat des paroles de l'inconnue. Elle s'approcha d'elle, et lui tapa amicalement dans le dos. "Entre collègue !" Jusqu'à présent, elle n'avait cessé de la dévisager, comme si, étrangement, son visage lui disait quelque chose. De son côté, Aishuu avait cette même sensation...

[Naho] : "J'espère que tu assistes aux rassemblements des artistes errants que ma compagnie organise chaque année !"

Aishuu fut transcendée d'un flash ! Le rassemblement au pays du thé et sa rencontre à distance avec une mystérieuse contorsionniste, qui répondait sous le nom de Naho de la compagnie de Kitsune... L'Améthyste fixait alors la saltimbanque à ses côtés et dit d'une voix un brin sournoise...

[Aishuu] : "J'ai assisté a quelques rassemblements lorsque mon emploi du temps me le permet... Je ne sais pas si tu y étais, mais le dernier où j'ai participé était dans ce pays même, et organisé par la Kitsune no Aite."

[Naho] : "Bien entendu, j'y étais, puisque c'est moi qui avait proposé les dates de ce regroupement estival !"

[Aishuu] : "Oh, tu es donc celle à qui on doit cette journée délicieuse !"

[Naho] : "J'avoue en être assez fière ! J'ai même eu le plaisir de m'exposer le plus longtemps sur la scène, et les autres artistes m'ont accompagné dans un échange magique !"

[Aishuu] : "Je me souviens qu'il y avait eu un beau duo entre une contorsionniste et une flûtiste..."

[Naho] : "Je me souviens oui... J'aurai aimé savoir si elle était indépendante, pour la rencontrer sans m'attirer d'ennui, mais elle est partie très vite."

La jeune femme pâle eut un air soudainement satisfaite, affichant un rictus fier et flatté. Après s'être lentement mordue la lèvre inférieure de ses quenottes blanches, elle glissa sa main dans sa sacoche. Sous le regard de Naho, elle y déposa son couteau que jusqu'à présent, elle avait gardé dans sa main. Mais, d'une manière inattendu, la Pâleur livide sortit sa main du cuir avec à la main une flûte fine... Naho ne le remarqua pas immédiatement...

[Aishuu] : "En effet, j'étais plutôt intimidée ce jour-là, c'est pour ça que je suis vite partie, Naho."

La saltimbanque hocha la tête convaincue...

[Naho] : "Tu as vraiment la fibre artistique..." Après une brève pose, elle reprit... "Ce que tu sais faire m'impressionnes, et j'aimerai savoir si tu pouvais ne serait-ce que m'apprendre deux ou trois fibres, et de même, je t'apprendrai quelque chose en retour, si cela t'intéresse. Je suis plutôt réglo..."








Dernière édition par Shiro Kage le Lun 13 Sep - 8:19, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyJeu 5 Aoû - 15:42

2. Des preuves à faire




Le visage de la jeune fantôme s'illumina d'un sourire pleins de malice... Elle avait là, en face d'elle, une merveilleuse occasion de se faire valoir, et de plus, l'échange qui pouvait s'en créer lui paraissait totalement bénéfique, et il n'y avait aucun point négatif... Plutôt enthousiaste à cette idée, elle fit comprendre d'un hochement de tête qu'elle était partante pour ce partage amical. Aishuu glissa alors avec légèreté sa main dans sa sacoche pour en sortir l'instrument vibrant qui était pour la saltimbanque comme un nouveau membre, ou même encore un organe palpitant. Ses doigts la parcouraient avec une application si sensuelle qu'elle en serait devenue suggestive face à un homme en rut.

La saltimbanque Naho était toute frétillante à l'idée de pouvoir enrichir son répertoire. Elle s'était assise, en tailleur, dans l'herbe frêle qui s'était allongée sous son poids, le regard rivé sur la jolie perle. Elle était contentieuse dans son travail, et de ce fait, Naho avait estompé son air de folie pour revêtir une palette sérieuse et à l'écoute. L'ambiance perdait un peu en joie de vivre, le temps que l'instruction se fasse...

Dans ce décor féérique qui allait s'endormir avec le soleil qui commençait à bailler, Aishuu était pour le moment dominatrice des lieux. Armée de la douceur, elle avait pour unique mission d'être pédagogue. Elle n'avait pas vraiment l'éducation dans le sang, mais elle voulait bien faire. De ce fait, le silence s'installa peu à peu, car des deux côtés, la concentration était de mise. L'Améthyste cherchait ses mots, et comment pouvoir lui faire ressentir ce qu'elle avait dans ses tripes ; L'excentrique, quant à elle, avait clos ses yeux pour faire le vide et écouter tout ce qu'il pouvait être dit, quitte à avoir à lire entre les lignes. Le temps s'arrêta net lorsque la jeune musicienne apporta à ses lèvres son objet d'art, pour en sortir des sons cristallins. L'atmosphère changea radicalement, tout semblait magique : il y avait comme des feuilles et des poussières en suspension autour de la femme du voyage, comme si elle avait réussit à les figer dans un mouvement éternel.

Face à cette vision, le souffle de Naho en fut coupé. C'était un univers tellement différent, où tout pouvait être tenter : elle s'y sentait libre et libérée de ses chaines qui ne lui sont pourtant pas très serrées. L'esprit n'était déjà plus dans l'attitude forcenée du travail acharné, tant l'émerveillement était à son comble. Mais cela ne dura pas, car Aishuu y mit vite fin étant parvenue à trouver que dire...


[Aishuu] : "Pour moi, l'art en général répond à un besoin humain primaire et aussi banal que possible : l'avidité. L'homme recherche toujours à posséder les beautés, peu importe leur domaine, tant qu'il peut jouir du plaisir de l'avoir rien que pour lui, et si fierté il y a, la montrer aux yeux du monde. Ce qu'il faut, c'est savoir moduler la beauté pour la rendre désirable de tous, de toute personne possible sans exception."

La professeur improvisée vint s'agenouiller en face de son élève, déposant sa flûte sur ses cuisses, avant de s'étirer.

[Aishuu] : "Il faut plaire, dans l'attitude du corps, dans le choix des notes, et surtout, plaire dans un but exclusivement réservé à la surprise : il faut que tous soient pris d'un coup de cœur, et ainsi, rien ne peut s'en défaire..."

Naho écoutait avec attention la jeune femme, tout en la parcourant d'un regard appuyé sur elle. Il y avait quelque chose d'étrange, d'envoutant dans ses courbes, qui tenait en haleine, et qui attise l'envie. Etait-ce ça, la beauté ?

Aishuu était quelqu'un qui se connaissait totalement et elle n'avait nullement aucune honte à se mettre en avant. Elle se jouait de tout, et avec tout : et quand son corps est sa meilleure arme, il faut savoir se préserver. Elle posa son index à la bordure de ses lèvres et ajouta.




[Aishuu] : "Il faut savoir tricher... Parfois."

Elle afficha un sourire amusé lorsqu'elle vit la grimace qu'avait faite Naho à ses derniers mots, comme si elle était choquée. Il est vrai que l'utilisation de la tricherie dans un art si spectaculaire lui semblait être quelque chose de malsain. Mais comme la professeur soutenait ses paroles, elle finit par se creuser la tête pour comprendre cette nouvelle notion. Cependant, comme elle n'était pas non plus une élève modèle, elle se releva et croisa les bras sous sa poitrine peu couverte afin de rechigner un peu.

[Naho] : "Je veux bien te croire, mais comment peux-tu tricher avec quelque chose d'aussi naturelle qu'une voix ? C'est impossible !"

[Aishuu] : "Tout est une question d'illusion dans le monde du rêve..."

Le visage de l'héroïne devint soudainement impassible, comme si elle avait effacé d'un revers de main toute expression, toute émotion sur sa pâle figure de poupée de porcelaine. Elle se remit debout, rangeant son instrument, et regarda Naho avec un air neutre... Sa voix résonna alors, coupant l'élève dans ses pensées troublées...

[Aishuu] : "Intimidée."

Elle glissa son regard violet sur le sol, comme si il lui était défendu de regarder autrui dans les yeux. Ensuite, la jeune femme cambra légèrement ses épaules vers l'avant, se donnant une position frêle pleine de fragilité, et rehaussa ses joues d'un rouge timide. Elle se mordit la lèvre inférieure et plissait un peu fort les yeux par moment. Les mains qui étaient jusqu'à présent liées dans son dos se dénouèrent pour que l'une tente une percée discrète vers la sacoche pour attraper le petit objet de bois...
Elle apporta l'instrument à ses lèvres, ce qui lui monta le pourpre aux joues, puis, fermant les yeux, elle s'abandonna à la musique : des notes douces sortirent, douces mais basses. Elles se fondaient dans l'atmosphère et caressaient toute forme de vie aux alentours.
Lorsqu'elle coupa le son et l'image, ouvrant ses yeux sournois et rangeant l'instrument, le temps se mit sur pause...


[Aishuu] : "Allumeuse."

Abordant son plus grand sourire salace, la jeune femme bien droite, les bras croisés sous sa poitrine comme pour la remonter s'approcha de l'acrobate pour venir se mettre tout contre elle. Elle lui adressa un petit clin d'œil aguicheur et sa main posée sur sa propre cuisse remonta lentement pour accéder à la sacoche...
Portant l'instrument au creux de ses lèvres, elle garda néanmoins le regard rivé sur Naho, avant de commencer à jouer une musique un peu capricieuse. Cette dernière valsait sur un rythme à la fois mouvementé et assez doux pour en sentir une caresse lubrique glisser sur la peau.


[Aishuu] : "Pressée."

Droite comme un i, elle déambulait de droite à gauche, avant de finalement bien venir se présenter en face, toujours aussi raide. Avec un geste rapide, elle enfourna sa main dans son sac dans l'espoir de trouver le plus vite possible son outil de travail : sitôt eu en main, sitôt mis en bouche. Ses doigts glissaient à une vitesse hallucinante sur l'objet, et les notes étaient brèves et saccadées... La musique prenait des airs entrainants qui donnait envie de danser. Mais aussitôt jouer, aussitôt ranger, Aishuu finit le numéro et vint se rassoir près de Naho...

[Aishu] : "Dois-je continuer ?"

[Naho] : "Je crois que ça commence à me venir..."

[Aishuu] : "Il te faut être une bonne comédienne : tu dois commencer à faire passer le message dès l'intérieur de tes cellules, et de jouer le bon rôle selon les situations. Si tu te persuades que la beauté est accessible, tu l'atteindras sans mal en l'attrapant du bout des doigts. Quant à la musique que tu dois émettre, il faut que ton souffle soit rythmé, qu'il chante avant même que tu ne laisses ta voix s'exprimer. Tu dois t'en convaincre..."

Naho souriait à l'écoute de toutes ses consignes. Elle était plutôt convaincue par la prestation de la saltimbanque. Elle avait vu la manière dont s'était débrouillée la jeune femme afin de lui enseigner son petit don pour la sensibilité à la musique. Le test avait été plutôt un franc succès.

[Naho] : "C'est à moi de remplir ma partie du contrat... Cependant, j'aimerai t'amener quelque part avant que l'on termine cet échange de principes... Voudrais-tu me suivre, que je te présente quelques compagnons ? Je suis sûre que tu pourrais bien t'entendre avec certains. Si tu es si bonne que tu le prétends au lancer de couteaux, tu pourrais t'entendre a merveille avec un jongleur en particulier, il n'a pas peur de se couper !"

[Aishuu] : "Appétissant ce jongleur j'espère !"

Naho fit une petite moue grimaçante à ces mots mais elle ne releva pas...

[Naho] : "Allez, tâche de ne pas me perdre !"

Sans prévenir, l'acrobate s'élança en arrière, sautant agilement le ruisseau, et s'en alla, en courant dans l'air, comme si elle marchait dans le vide. Le fil était si fin qu'il donnait l'illusion à Aishuu qu'elle volait...

L'Améthyste se lança sans attendre à sa poursuite, sans réfléchir, courant sans vraiment savoir où et pourquoi. Naho s'était déjà évanouie dans le feuillage dense. Aishuu arriva nez à nez avec le moyen rapide de locomotion de l'autre saltimbanque, un fil qu'elle n'était parvenue à voir que grâce à un rayon lumineux. Un petit sourire s'afficha sur ses lèvres... Aussitôt, elle comprit le but de la manœuvre. La jeune femme resserra son index et son majeur, tout en s'avançant d'un pas lent, pour venir à l'extrémité du fil, le toucher de son autre main. Elle y insuffla une once de chakra dans le fil souple, et concentra l'autre partie dans la plante de ses pieds. Avec douceur elle se releva pour reprendre sa lancée. Confiante et droite, elle posa son premier pied sur la toile d'araignée comme si elle marchait sur le sol, avec une certitude quant à la simplicité. Au bout de quelques pas, elle accéléra la cadence, courant sur le sol invisible, guidée par le bruit de la voix de Naho qui s'estompait au loin.

Elle l'entendait rire, comme si elle était persuadée qu'elle ne la reverrait pas. Aishuu redoubla sa motivation à poursuivre la maligne, lancée à sa poursuite. On voyait qu'il y avait en elle des souches ninja qui lui venaient surement de son père, car elle avait adopté une posture à la fois discrète et efficace, et savait manipuler son chakra. Même si tout cela remontait à une époque lointaine, elle s'en souvenait. Elle était d'une légèreté redoutable, fendant l'air de son corps vif.

Devant elle, Naho, qui connaissait le chemin par cœur, était presque arrivée à destination. Elle voyait au loin se dessiner le campement de la compagnie, et quelques nuages de fumée de cigarettes. La jeune femme tourna la tête vers le paysage derrière, se demandant si elle verrait Aishuu. Ne voyant rien, elle se laissa glisser de la branche qui lui servait de perchoir, et se mit à marcher plus calmement vers son refuge.


[Naho] : "Dommage, elle aurait pu mériter d'être présentée si elle avait réussi."

La jeune femme haussa les épaules, et continua son chemin, sans s'avouer un peu déçue. Elle faisait mine que cela lui soit égal, sans changer sa destination. Elle fut surprise de voir que le hamac du chef avait été déplacé, mais cependant, agréablement, car il était en train de s'amuser avec le reste de la troupe, sans doute à la recherche de nouveau tour.

[Aishuu] : "On coupe par la terre maintenant ?"

Naho sursauta. Elle releva la tête pour voir, en face d'elle, accroupie sur une branche frêle, la délicieuse pâleur qui tenait dans sa main l'extrémité du fil. Un petit sourire s'esquissa sur son visage, et elle lui fit signe de descendre.

Aishuu s'exécuta, se laissant tomber de son perchoir pour s'approcher de la femme du voyage. Elle souriait, fière de son entrée en scène. La course poursuite avait beau être éreintante, elle trouvait toujours que l'enjeu changeait la donne du jeu. Elle sentit la main de Naho se poser sur son épaule...


[Naho] : "Tu viens de réussir avec brio... Suis-moi, je vais te présenter mes compagnons."

Shiro Kage

Shiro Kage


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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyMer 11 Aoû - 10:45

3. Nez à nez avec le soleil


Naho avait attrapé Aishuu par le bras, et elle avançait fièrement vers son repère. Elle avait bombé le torse, et levé bien haut sa tête, comme si elle avait fait une découverte capitale. Elle tourna discrètement vers son invité, et les effluves de son parfum vinrent danser dans ses narines. Un long frisson lui parcourut l'échine... Elle dû se secouer le visage pour se remettre les idées en place. Toute contente de sa trouvaille, elle continuait son chemin, jusqu'à présent silencieusement.

[Naho] : "Ici c'est la maison des gens du spectacle, je ne connais pas un endroit plus festif."

Il y eu soudainement une lumière rouge qui se reflétait sur le bois des arbres. Les yeux de Naho s'illuminèrent instantanément. Elle tendait l'oreille pour entendre le bruissement du feu qui crépitait au bout de la torche. Elle attrapa Aishuu par le poignet et se mit à courir.

[Naho] : "Il est là, je vais te le présenter !"

Trainée sans comprendre pourquoi, la jeune saltimbanque se laissait tirer dans tous les sens. L'odeur de l'alcool commençait à baigner le bois, une odeur écrasante qui noyait les herbes séchées et le tabac. La lumière dansait en cerceau, et plus elle avançait, plus elle pouvait deviner la silhouette d'un homme qui créait cette sphère de flamme. Il était le centre de ce monde brulant de passion et de chaleur. La jeune femme qui avait tout qui la tirait vers les évocations glaciales se sentait attisée par ce contraire qui jouait sous ses yeux. Alors que Naho l'avait lâchée sans qu'elle s'en rende compte, et elle avait continué d'avancer seule, abandonnant sa guide. Elle avait tendu son bras vers l'avant, jusqu'à ce que sa main frôle l'incandescence.

Le jeune homme s'arrêta net, lançant ses torches dans son seau et il s'approcha de l'inconsciente. Quel était ce réflexe de chercher à caresser l'enfer ? Dans sa progression, il fut stopper d'un coup. Il dévisagea la saltimbanque violine de son regard d'ambre, en la parcourant entièrement. Aucun mot not sortait de sa bouche, il était stupéfait...

Face à lui, Aishuu était toute aussi surprise, mais elle ne le montrait pas... Elle fit même mine de ne pas le connaitre, car elle attendait le moment où il ferait la faute... Et elle n'attendit pas longtemps...


[Kaishin] : "A..."

[Aishuu] : "Shiro Kage, enchantée !"

Lui coupant court le sifflet avant qu'il n'ait le temps de jeter son prénom dans la fausse au lion, la jeune femme repoussa le torse nu et musclé du jeune homme pour reprendre son appuie sur ses deux pieds. Elle se recula et sourit, tournant le visage vers Naho.

[Aishuu] : "C'est une belle plante !"

Naho, toujours en retrait, était assez surprise, et, intérieurement, bouillonnait... C'était la sienne, sa trouvaille, et elle n'avait pas en tête de laisser le jongleur s'emparer de son jouet. Elle s'approcha et vint se placer entre l'homme et la femme, comme la pomme d'or entre Eve et Adam. Bras croisé et air grave de mise.

[Naho] : "Kaishin, je t'interdis d'immoler la petite nouvelle ! Et quant à toi, Shiro, je t'interdis de te bruler les mains, comment jouer les mains insensibles ?!"

Les deux personnages furent aussi gênés l'un que l'autre, et ils furent partis pour répondre en chœur un... "Mais !" significatif.

Un peu rassurée par sa crise d'autorité, Naho réinstalla son grand sourire, et se sentit obligée de reprendre la place centrale de l'intrigue. Elle se recula d'un pas, et, attrapa celui-ci et celle-là par un bras et les présenta puisqu'elle venait de recevoir le prénom de son invité !


[Naho] : "Kaishin, voici Shiro, et Shiro, Kaishin, le fameux jongleur dont je te parlais ! Je sens que vous pouvez bien vous entendre ! D'ailleurs, je te laisse avec lui, le temps d'aller chercher les autres ! Tu n'as qu'à faire comme avec moi, il n'y a rien de mieux qu'un échange de bon procédé..."

Comme une fleur, elle commençait à se retirer en sautillant comme une enfant. Elle sentait néanmoins qu'Aishuu allait rétorquer quelque chose, et, elle comptait bien couper court à la remarque !

[Naho] : "Je suis funambule. Bravo pour cette belle preuve d'équilibre ! On verra plus tard si tu as des affinités dans ce domaine, mais au moins, tu as appris à marcher sur un fil !"

Cette dernière reprit sa marche, après avoir lancé un petit clin d'œil à son invité, comme pour lui signifier un "et toc !". En direction de la troupe qui riait au loin, elle abandonna la glace au bord du volcan.

Et depuis, ce fut un incroyable moment de silence maintenu par ses deux personnes. Seuls les rires de la troupe plus loin enfoncée dans les bois résonnaient. Tout était calme, le soleil pouvait presque laisser les oreilles curieuses être témoins de sa décadence dans le ciel. La toile céleste s'était revêtue d'un rouge. Un rouge pareille à la chevelure du jeune homme à demi nu. Dans cette tension, une main vint se poser sur la joue fraîche de la saltimbanque.

Kaishin était là, figé face à celle qui jouait avec son coeur comme un yoyo. Cela faisait presque deux décennies qu'il la connaissait, et presque autant de temps qu'ils jouaient au chat et à la souris. La dernière fois qu'il avait pu se délecter du plaisir de sa chair remontait à bien facilement trois ans. Mais elle était là. Là, sadique et douloureuse, à se présenter devant lui sans honte. Il se taisait...

Quant à elle, elle n'eut aucun scrupule à balayer sa main d'un revers, pour se reculer et le transpercer d'un regard provocateur. Tout la ramener, destin pervers, vers lui. Cet enfant égaré qui s'était enfoncé dans un labyrinthe de par sa pureté, au derrière d'un éphémère. Aishuu afficha un petit sourire amusé...


[Aishuu] : "Le monde est petit... N'est-ce pas ?"

Il n'avait franchement pas très envie de répondre. De marbre, il la regardait...

[Aishuu] : "Alors comme ça, tu es un Renard... Que de succès ! Ca ne m'étonne pas de toi, tu as toujours été détonnant."

Pincé dans une certaine fierté, il bomba le torse et se mit à sourire... Sans doute que Haru avait pas mal déteint sur lui... Une petite mine réjouit et flattée éclairait son visage, alors qu'il alla s'assurer que les flammes ardentes avaient bien péri dans les bras des larmes. Il revint ensuite sur ses pas et croisa ses bras musclés sur son torse luisant...

[Kaishin] : "J'avoue que... Oui, j'ai fais mon bonhomme de chemin !"

Il s'autorisa même à lancer son venin sur son idéale...

[Kaishin] : "Je me demande si ton père aime te savoir jouer dans un cirque, Ai !"

Son visage s'illumina d'un sadisme sûr, mais il regretta presque aussitôt ses paroles. Bien qu'il l'ait souvent voulu, il n'était jamais parvenu à être méchant, surtout avec elle. Kaishin se réprimanda même : ce n'était pas de cette manière qu'Aishuu reviendrait vers lui !

Cependant, sa remarque ne fit ni chaud ni froid à la femme de givre, qui avait rétorquer au tac au tac...


[Aishuu] : "Shiro s'il te plait. C'est ainsi que l'on me nomme maintenant."

Aishuu s'approcha félinement de son compagnon, posant une main sur son torse nu, afin de voler discrètement un de ses couteaux rangés dans des étuis à sa ceinture...

Il ne bougeait plus, le souffle presque coupé... Le contact de sa peau avec sa main était frais, mais la chaleur du geste faisait rêver l'homme qui laissait danser ses frissons de plaisir... Elle était tout près, il pouvait l'attraper... Cependant, la froideur de la mort lui retira cette idée de la tête...

Sadique, elle s'amusait à faire glisser la lame aiguisée sur son torse musclé, comme pour illustrer son envie de le mettre en pièce... Elle n'appuyait pas, juste assez pour qu'il la sente, mais pas assez pour voir des perles de sang pointer leur nez. Et puis, sans prévenir, elle le poussa de sa main libre et s'en alla dans la direction opposée...


[Aishuu] : "Adosse-toi à l'arbre !"

[Kaishin] : "Pourquoi ferais-je ça ?"

[Aishuu] : "Pour avoir la joie d'être récompensé..."

Suffisamment appâté, il exécuta la volonté de la demoiselle, sans chercher à comprendre... Mais il déchanta très vite quand il la vit se mettre en une position qu'il connaissait bien... Le bras armé vers l'arrière, le bout de la lame entre les doigts... Il n'eut pas le temps de râler qu'elle avait lancé avec force le couteau, qui s'enfonça allègrement dans l'écorce puissante, à quelques minuscules centimètres de son entre jambe... Il fut prit d'un bref vertige... Mais la surprise et la rage se mêlèrent très vite pour reprendre le dessus.

[Kaishin] : "Mais ça ne va pas ?!"

La jeune femme de put s'empêcher de rire à la vue de la tête qu'il tirait... Elle posa sa main devant sa bouche, amusée, sans le quitter du regard...

[Aishuu] : "Si tu voyais ta tête..."

C'était comme si elle lui plantait une aiguille en plein coeur...

[Aishuu] : "Depuis quand me fais-tu confiance ?"

[Naho] : "Shiro ! Shiro !"

Pour casser l'ambiance électrique, l'acrobate arriva au beau milieu de la scène en courant avec une légèreté féminine. Elle ne tourna même pas la tête vers le pauvre homme toujours adossé à l'arbre, le souffle haletant, craignant pour son bijou le plus précieux... Naho se dressa devant Aishuu, avec un enthousiasme non simulé, et l'attrapa par le poignet.

[Naho] : "Shiro, allez, suis-moi, je vais te présenter aux autres Renards ! Allez vite, ils se demandent quel spécimen j'ai bien pu trouver dans le coin !"

La jeune femme se retourna, mais ne vit qu'un couteau planté dans l'arbre. Un peu honteux, Kaishin s'était vite caché derrière celui ci, le temps de se remettre de ses émotions. Un peu intriguée par ce jeu avec le décor et les accessoires, Naho ne put se retenir de demander.

[Naho] : "Qu'est-ce qu'y s'est passé de ton côté ?"

L'Améthyste ne réfléchit même pas, pour répondre aussitôt avec un sourire chaleureux.

[Aishuu] : "Kaishin m'a apprit le lancé de couteau !"

[Naho] : "Et bien, tu as rallumé notre flamme j'ai bien l'impression ! Et dire que je ne savais même pas qu'il savait lancer les couteaux..."

Elle haussa les épaules, serrant sa poigne sur le poignet de la musicienne, et commença à la trainer, comme tout à l'heure...

[Aishuu] : "Moi non plus, je ne le savais pas..." - rétorqua-t-elle amusée.

De son côté, le jongleur suivait la perle du regard, avec des yeux illuminaient... Pendant que Naho la conduisait au coeur même de la troupe, lui, allait faire le tour, afin de les retrouver plus tard.


Shiro Kage

Shiro Kage


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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptySam 14 Aoû - 13:51

4. Le Renard est un tout : roux et blanc



Aishuu était un peu déboussolée. En une après-midi, le destin s'était amusé à chambouler sa vie comme une boule de bowling frappant la courbe fine d'une quille. C'était la meilleure surprise de sa vie jusqu'à présent. Depuis sa naissance, elle avait eu une aisance surhumaine à enchainer les malheurs. Maintenant, elle était là, dans ce pays qui lui était pleins de souvenirs, au milieu d'une forêt, la poignet en otage et envoyée comme une bête de foire au milieu d'inconnus. Mais elle implosait littéralement d'impatience et de bonheur... Elle était là, suivant une femme qu'elle n'avait connue que depuis peu. Naho. Du moins, elle la suivait avec une cadence un peu forcée puisqu'elle y était presque trainée par l'entrain enthousiaste de la Kitsune. Devant elle s'ouvrait les arbres, comme pour lui faire un dernier hommage à sa solitude... Peut-être trouverait-elle une compagnie partielle et ponctuelle dont elle pourrait aisément jouir. Elle qui n'était que louve solitaire, peut-être qu'une meute aurait pitié d'elle.

Naho était complètement enivrée par sa découverte de la journée ! Fière, elle s'avançait, trainant par la poignée sa male au trésor. A peine avait-elle parlé d'Aishuu à sa troupe qu'elle avait voulu la voir. Et sitôt dit, sitôt fait, elle était partie sur le champs la ramener sur un plateau d'argent. L'acrobate s'arrêta net, et se retourna vers sa compagne, pour lui afficher son plus beau sourire.



[Naho] : "Allez un peu de nerf Shiro, ils veulent savoir quel phénomène tu es ! Maintenant que tu as fais tes preuves avec moi... Expose ton talent !"

La jeune femme lui lâcha alors soudainement sa poigne pour tourner autour d'elle, comme si elle regardait s'il n'y avait aucun défaut. Et pour continuer dans ses bizarreries, elle se mit derrière elle et, après une grande tape dans le dos qui déclencha une terrible douleur des les déchirures de la Satsubatsu, l'a poussa vers l'avant, comme pour symboliser un coup de pied au derrière.

[Naho] : "Allez, ne fais pas l'enfant, vas-y et montre-toi un peu motivée ! Tu n'es pas parmi les meilleurs pour rien, alors sois digne !"

L'Améthyste fut étonnée par ses paroles, au point d'en sourire d'amusement. Elle se redressa, malgré la petite crispation liée à la douleur, et avança d'un pas. Pivotant son buste vers Naho, elle lui fit un petit clin d'oeil...

[Aishuu] : "Pour qui te me prends, hein ?"

La femme fantôme fit quelques pas en avant, l'air totalement décontracté, vers une sorte de campement improvisé où siégeaient tables et tabourets, ainsi que des sacs d'accessoires. Elle était si intriguée par l'ambiance qui devait régner, ainsi que la vue des différents styles qui pouvaient bien être représentés. Cependant, il restait en elle une once d'appréhension : elle trouvait cela culotté et prétentieux d'ainsi se montrer, s'exposer même, dans l'unique but de flatter l'égo de Naho. Pendant ce court moment de réflexion, elle crut entendre devant elle un appel...

[?] : "Je la vois, venez, y'a la Shiro !"

La voix sentait le tabac depuis la saltimbanque solitaire. C'était un homme imposant qui avait parlé, frappant dans ses mains pour qu'on l'écoute. Il était placé en face dans l'allée d'arbre, et il avait une ombre presque pareille à ses ombres de sève. Son crâne chauve et ses sourcils droits lui donnaient un air sévère. Ses épaules démesurées et ses muscles développés à l'excès le rendaient colossal... Cependant, il souriait. Après avoir fait un signe de bras, signifiant qu'il fallait avançait, c'était comme s'il avait disparu ! Il n'y avait plus un bruit, le silence avait vaincu la bonne entente...

Aishuu tressaillit, car elle se pensait en faute... Pour elle, cet accueil était plutôt froid et direct : elle y voyait une sorte de réponse à un affront qu'elle aurait fourni. Pourtant, elle ne se sentait coupable de rien, et n'hésita pas à le montrer... Croisant les bras sous sa poitrine, elle leva la tête en souriant, comme attendant la critique dans une attitude de candeur la plus blanche. Lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule... Pensant qu'il s'agissait de Naho, elle se retourna naturellement mais, même elle avait disparu. Sceptique, elle se replaça face au campement, et à sa surprise, elle vit une boite aussi grande qu'un homme, munie de deux portes closes. La jeune femme étonnée s'enquilla d'un sourire admiratif... Etait-elle spectatrice d'un petit numéro ? D'un pas détendu, elle s'approcha de la boite jusqu'à en effleurer les gravures... Les petites boucles d'or qui constituaient les poignées se mirent à frétiller...


[?] : "Auras-tu l'audace d'ouvrir ?"

C'était une voix différente qui s'échappait timidement du coffre à vie. Elle était masculine, mais plus douce, plus sereine... Cette voix rassura la jeune femme qui posa son index avec délicatesse sur la poignée... Et, alors qu'elle allait s'apprêtait à ouvrir, elle posa sa paume sur le haut de la boite et elle élança son corps par dessus, pour retomber au dos de la boite. De derrière, la boite était creuse... L'Améthyste sourit, peu à peu, elle comprenait... Amusée par ce petit jeu, elle entra dans la boite, et poussa les portes depuis l'intérieur... Un grincement accompagna les deux volets lourds et sculpté... Une fois le théâtre de marionnette découvert, Aishuu put voir toute un foultitude de personnes assises face à elle, le regard rivé sur sa pâleur hivernal... Après un court silence qui répondait au sourire de la jeune femme, des rires commencèrent à être perceptibles, qui accompagnaient des mines réjouies.

L'homme musclé qu'elle avait aperçu comme une ombre chinoise un peu plus tôt était devant elle, devant les autres membres de la troupe, et s'inclinait poliment en signe de salutation. La distance en moins, il donnait moins cet impression dure et stricte. Il frappa à nouveau dans ses mains, mais cette fois, à répétition, créant à lui seul un applaudissement roque. Il s'approcha ensuite pour s'adosser contre la boite sur le côté, et il se présenta...





[Eido] : "Alors petite Shiro, comme ça, on connait quelques tours de féérie ? Eido Heichi, l'homme à la poigne de fer. Ravi de découvrir une nouvelle artiste, du moins, à ce qu'on m'a dit !"

Un homme fin, qui semblait plus jeune de par son visage juvénile, s'approcha d'Eido, pour se placer à côté de lui. Il avait une longue chevelure blonde, souple, qui virevoltait au moindre petit soupire ventilé. Il était resplendissant... Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche, Eido lui coupa court dans sa lancée...

[Eido] : "Alors Taiji, à ton goût la petite nouvelle ?"

Le blondinet sembla avoir le rouge lui montait aux joues. Il lança alors un regard ravageur à Eido, comme pour lui dire que son silence aurait pu lui valoir de l'or. Taiji était habillé d'une manière étrange : un genre de chemisier blanc avec un collant serré noir, et, suis ses épaules, s'étendait une petite cape brodée retenue par un petit bouton. Ca lui donnait un air très féminin, mais qui, avait un impact ravageur sur la gente féminine. Il se tourna vers Shiro, et lui afficha un sourire radieux...

[Taiji] : "Taiji Ikochi, magicien de la troupe des Kitsune, pour vous servir !"

Il pivota sur un pied pour se mettre face à Eido et lui lança à nouveau un regard noir, et il articula silencieusement sur ses lèvres quelques paroles qui semblaient accusatrices...

[Taiji] : "Tu aimes ça hein, me faire passer pour le Casanova ici !"

Aishuu était là, à la fois actrice et spectatrice, avec un petit sourire accroché à la bordure de ses lèvres. Elle se pencha de son théâtre, créant un plan de plus à cet écran d'illusion et de fantaisie, pour se pencher au dessus du magicien.

A ce même moment, Taiji releva la tête et tomba nez à nez avec la jeune femme. Il y eut une sorte d'arrêt sur image. Il fut figée à la blancheur de ses cheveux, et son teint de porcelaine. Il fut surpris par les éclats qu'elle procurait par sa pâleur. Les yeux d'un violet profond de la jeune femme le tenait en respect. Il fit d'ailleurs un pas en arrière, comme s'il tenait à se protéger. Avec un peu de recul, il constata l'harmonie douce et froide que composait chacun de ses évènements et le sourire s'immisça sur son visage.

Voyant ce spectacle, Kaishin qui était assit parmi le reste de la troupe se releva, laissant fuir sa chevelure rousse telle des serpents fous. Eclatant, il se mit à rire, et pointa la jeune femme du doigt.


[Kaishin] : "Hey Shiro, et si tu te présentais dans un petit numéro ? C'est la meilleure façon pour nous de te connaître !"

[Eido] : "Vas-y, montre-moi si tu mérites qu'on te regarde p'tite Shiro !"

[Taiji] : "Vous verrez que l'on vous rendra peut-être la pareille, Shiro-san !"

L'Améthyste s'assit entre les portes de bois, se mettant à une hauteur gênante pour le magicien face à qui elle était. Ce dernière rougit un peu en se reculant bruyamment en un raclement de gorge. Elle était emplie de malice, et souriait, à la limite du rire, suite à la réaction timide qu'avait éprouvé le magicien qui avait filé à toute vitesse !

[Aishuu] : "Appelle-moi Shiro, simplement Shiro. Je n'aime pas avoir un titre, ça me donne une quelconque supériorité qui me déplait !"

Elle continuait de sourire amicalement, sentant Eido se rapprocher d'elle pour lui glisser dans l'oreille.

[Eido] : "Doucement p'tite Shiro, c'est un dragueur aux douces apartés, si tu le brusques, il va prendre ses jambes à son cou ! Héhé !"

Eido avait tout du moqueur ! Sans pitié, il n'hésitait pas à balancer le pauvre magicien du haut d'un gouffre ! Fier de sa petite parole, il s'en alla, riant, laissant le champ libre et la carte blanche à la parle des neiges...

La jeune femme sourit : elle avait un public... Elle repensait vivement à l'exercice qu'elle avait donné à Naho peu de temps avant, et elle se décida à poursuivre ces petites didascalies. Adossée à une porte, elle plia une de ses jambes et prit une position sulfureuse, fixant les gens assis devant... Et, comme pour débuter dans la complicité, elle leur fit un petit clin d'œil. A peine ce geste futile fait, qu'elle avait dégainé son petit objet de bois sculpté et porter à ses lèvres. Elle ferma un instant les yeux, soufflant avec douceur dans l'instrument, puis, alors qu'elle tenait une note, elle ouvrit son regard pourpre sur l'assemblée. Elle posa ses pieds sur le sol ferme, caressant avec délicatesse la flute avec un accent provocateur. La mélodie qui s'en réchappait était sulfureuse... Elle donnait l'étrange envie de s'approcher et de danser avec la musicienne dans une proximité endiablée. Aishuu se déhanchait, déambulant entre les gens qui se relevaient peu à peu, remuant son corps avec une certaine sensualité affirmée.

Les femmes de la troupe la regardaient amusées de voir qu'elle savait jouer de ses atouts féminins à ce point, aussi bien physique que ce de comédie. Les hommes se levaient pour la dévorer... C'était ce qu'elle voulait ! Au fond derrière la troupe se tenait le pauvre Taiji, qui était la proie de ce petit jeu de désir. Il la fixait, impressionné par un tel talent pour empoigner un homme dans tout ce qu'il a de plus cher, son envie. Il ressentait une sorte d'attraction créé par la musique que jouait la femme de glace.

Kaishin qui connaissait bien Aishuu, surveillait du coin de l'œil le déroulement de l'histoire... Il lui était impensable de laisser sa précieuse Améthyste au main de ce petit jeteur de sorts ! L'Ambre s'approchait, plus vite que les autres, autour de cette femme aimant, qui détenait toute l'attention...


Derrière le petit concert improvisé, toujours tentant désespérément de dormir dans son hamac tiré entre deux arbre, Nago était un témoin involontaire. Sa sieste n'aurait surement pas lieu aujourd'hui. Afin de se détendre, il chercha dans sa poche son sachet de tabac et une fine feuille afin de se rouler ce met si décontractant, peu importe la situation. Son pousse roula sur la rondelle, et une flamme jaillit... Les vapeurs de ce tabac avaient une autre odeur : mêlant sucré et miel, avec un touche de cannelle et de citron... Il se releva, s'asseyant au bord du tissus, et ricana envers lui même, pour lui-même...

Eido qui commençait à se joindre à la fête se redressa immédiatement, pour battre ses mains entre elles. Le bruit claquant surprit tout le monde, y comprit Aishuu, et instaurèrent le silence...


[Eido] : "Je crois que l'on a réveillé le vieux Renard... Ca ne va pas être bon du tout !"

Il y eut un souffle coupé général...

[Taiji] : "J'avais oublié qu'il était grognon sans sa sieste quotidienne..."

[Naho] : "Sauve qui peut !"

Naho, avec toute son agilité, prit la fuite, accompagnée d'une bonne partie de la troupe... Mais elle n'eut pas le temps d'aller bien loin qu'elle put entendre la voix forte d'Eido qui la nommait comme responsable. Revenant la tête baissée, elle se cala derrière Taiji en soupirant...

[Naho] : "C'est peut-être un peu vrai..."

Ils étaient là, tous les cinq, a tenter de replier cette immense boite creuse. Taiji était embêté car il ne trouvait plus le petit truc de son tour, et il se faisait houspiller par Eido qui était tout aussi stressé à l'idée de voir Nago hors de ses gonds... Kaishin cependant, avait l'air serein... Aishuu ne comprenait pas...

[Aishuu] : "Pourquoi toute cette agitation ?"

[Taiji] : "Nago est quelqu'un de très compréhensif et très drôle, cependant, il nous a toujours défendu de le réveiller durant sa sieste..."

[Naho] : "Et on a jamais revu le petit bonhomme qui l'a fait sursauté et tombé de son hamac... Dieu seul sait ce qu'il est devenu..."

[Nago] : "Hm-hm..."

Shiro Kage

Shiro Kage


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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyDim 15 Aoû - 21:17

5. Chacun à un bout de la croix


Le temps fut soudain marqué d'un silence électrique : il n'y avait pour discussion qu'un échange de regards semblant affolés de l'un et de l'autre. Une sixième tête avait rejoins le régiment, en recul... L'homme se tenait droit, vêtu d'une tenue plutôt sombre, qui mettait en valeur sa tignasse rouge. Il était maquillé de blanc et de noir à la manière d'un panda, ou d'un clown... L'homme se tenait là comme un prédateur, fixant de son regard le petit groupe de personne. Il soutenait son emprise visuelle sur une étrange tâche blanche dans ce mélange coloré. Devant lui, dans le groupe, se trouvait un véritable être des limbes... Devant l'inconnue, et suite aux dires complices de sa troupe, il ne put s'empêcher de jouer un peu, pour voir de quelle manière elle pouvait bien se comporter... Qui était-elle jusqu'au plus profond de son être ? Il se rapprocha, avec une sorte de désinvolture et de supériorité, attrapant l'épaule d'Eido et de Taiji pour les écarter et se mettre au milieu de la scène. Nago était un homme de présence : la moitié de ce qui le composait attirait le regard, l'autre, le conservait rivé sur sa personne. Le regard hautain sur Aishuu, après un soupir las, il lança...

[Nago] : "C'est parfaitement impoli de ne pas respecter les heures, lorsqu'on est invitée, et rien de plus."

Le reste de la troupe se recula, seul Kaishin resta derrière la saltimbanque, pour la soutenir. Aishuu néanmoins n'avait personne pour la protéger de la proximité qui s'établissait entre elle et le chef de la troupe... La jeune femme ne savait pas vraiment comment réagir face à tout ce qu'elle avait entendu : fallait-il s'écraser ? Ou devait-elle ne pas réfléchir ? En général, elle n'avait pas l'habitude de vivre avec des gens, et de ce fait, elle n'avait jamais vraiment su établir une sorte de carapace pour se préserver dans ce genre de situations. Elle opta pour l'impulsivité... Elle s'avança encore un peu, pour n'être plus qu'à quelques centimètre de l'homme impressionnant, et s'inclina poliment.

[Aishuu] : "Lorsque l'on est invitée, on doit connaître la politesse de se présenter... Je m'appelle Shiro Kage, et excusez-moi d'avoir osé vous déranger, l'intention n'y était pas. Dès que je peux avoir l'occasion de me procurer un public, c'est plus fort que moi !"
Nago haussa un sourcil...

[Nago] : "Ils t'y ont forcé ?"

Aishuu ne put s'empêcher de sourire...

[Aishuu] : "Bien sûr que non. C'est simplement un plaisir intense que de me vendre à l'art et au spectacle : dès que ne serait-ce une paire d'yeux s'intéresse à moi, comment puis-je me retenir ?"

Pendant ce temps, Nago étudiait la jeune femme. Il voyait ses petites mimiques, lorsqu'elle se mordait la lèvre inférieure avec féminité. Il la voyait titiller une de ses mèches blanches. Il la voyait fléchir la jambe et prendre appuie dessus. Il remarquait ses gestes délicats du bout de ses poignets lors de ses plaidoyers. Il sentait les effluves de son parfum. Il écoutait sa voix monter et descendre dans les tons. Il, il, il, il était partout !

En effet, Aishuu ne remarquait que lui, il avait complètement éclipsé le beau jongleur... Il l'obsédait de sa présence. Quoi qu'elle puisse faire, elle le sentait s'immiscer en elle... C'était une sorte d'interrogatoire... La jeune femme lâcha finalement un appel au secours en joignant ses mains sur son visage...


[Aishuu] : "Sortez de ma tête !"

L'Ambre se rapprocha de la jeune femme, et posa sa main sur son épaule. Il souriait, comme amusé par la tournure de la chose. Naho, Taiji et Eido revinrent dans le champ de la scène, et ils se mirent tout à rire. Naho la première, vint se mettre à côté d'Aishuu...

[Naho] : "Sois pas paranoïaque comme ça !"

Aishuu tourna lentement la tête...

[Aishuu] : "Ma boite crânienne est un espace privé !"

La jeune femme retira la main du jongleur de son épaule et tourna les talons, écartant d'un regard plus ou moins noir les membres de la troupe qui cherchaient à l'en empêcher. Elle rangea ses cheveux derrière ses épaules, et elle prit la route, empruntant comme à sa venue le fil de pêche de la funambule.

Eido fut le premier à s'avancer pour donner son opinion, car, depuis le départ de la femme fantôme, il n'y avait eu que des regards, des sourires et des petites moues. C'était une véritable soupe à la grimace.

[Eido] : "Je crois bien que la p'tite Shiro a flanché sur la fin ! Naho tu feras toujours tout à moitié !"

La jeune femme tira la moue boudeuse dont elle avait apparemment le monopole et râla sans plus attendre.

[Naho] : "Je ne suis pas venue avec elle pour la tester, je voulais juste vous montrez qu'elle avait un truc. Ne me fais pas retomber tes exigences sur le dos, Eido."

Vexée par les accusations fausses qui s'appuyaient sur des fausses prétentions, la jeune femme tourna le pas et s'en alla un peu plus loin, s'adossant contre un arbre énorme et magnifique, dont les feuilles sentaient bon la rosée. Elle était un peu fâchée que l'homme chauve ne sache toujours pas peser ses mots en présence du sexe opposé. Naho plia les genoux pour serrer ses jambes entre ses bras et appuyer son front sur ses genoux.

Taiji voyant cela lança son regard le plus meurtrier à Eido.


[Taiji] : "Toi, tu es vrai un bœuf quand il s'agit de femmes !"

Alors que le petit magicien fin s'apprêtait à aller réconforter la belle Naho, il vit Eido se dresser contre lui, et Nago l'attraper par l'épaule. Il se retourna alors, haussa un sourcil, car il ne comprenait vraiment pas pourquoi on voulait l'en empêcher. Croisant ses bras, il leva le nez au ciel, avec une attitude un peu outrée.

[Nago] : "Ne t'inquiète pas pour elles. Naho nous connait très bien, et tu sais qu'elle est un brin susceptible dès qu'il s'agit de critique. Pour la Shiro, qu'elle fasse ce que bon lui semble, en soi, il n'y avait aucun test. Simplement, je suis sûr que si elle veut retrouver la troupe, elle le pourra sans problème."

Le blondinet leva les yeux au ciel et soupira. A vrai dire, il se trouvait être le seul politiquement correcte avec les femmes au sein de cette troupe de sauvage. Il posa sa main sur l'attache de sa cape et la remit bien en plus, en lâchant un petit "Hm" de désapprobation. La jeune homme claqua des doigts et attrapa une canne mystérieusement sortie de nulle part.

[Taiji] : "Je vous apprendrais à devenir des Gentlemen ! Mais pour le moment, je vais répéter."

Et fièrement, il s'élança sur sa boite, qu'il n'avait toujours pas réussi à refermer, en se soupirant à lui-même un "Fais chier" qui n'avait rien de classe, mais que personne ne pouvait lui coller en étiquette vu la bassesse du murmure.

[Nago] : "Eido, tu peux me laisser avec Kai ? J'ai une question à lui poser."

Sans broncher, le colosse hocha la tête et s'en alla, glissant une moquerie au passage à Taiji qui était toujours en train de chercher le trappe de son entourloupe. Ils se disputèrent un moment avant que le magicien eut la mauvaise idée de taper son crâne chauve avec sa canne... Les cris de l'homme blond résonnait lors de la course poursuite, et les "Je vais t'écraser" doux et tendre d'Eido sonnait comme une refrain...

Les deux hommes qui restaient avaient en commun le rouge profond qui émanait de leur chevelure. Nago ayant soupiré de bon coeur devant le scénario pittoresque que formaient perpétuellement Eido et Taiji demanda d'un geste de main si l'Ambre acceptait de le suivre. Tous deux s'en allèrent pour se retirer de l'agitation. Nago savait très bien où il allait... Sitôt arrivé, il se laissa tomber dans son hamac, et monta une souche abattu à Kaishin, qui formait un fauteuil agréable. C'était le véritable bureau de chef !


[Nago] : "Tu sais, ça fait déjà un petit moment que tu as rejoins les Renards n'est-ce pas ? Mais jusqu'à présent, je ne t'ai jamais vu soutenir une inconnue comme tu l'as fais tout à l'heure. Et puis, tu sais parfaitement comment je fonctionne maintenant, entre Renards, il n'existe plus de secret... Quelque chose me dit que ce n'est pas la première fois que tu croises cette femme."

Kaishin tourna la tête pour regarder sur le sol à côté de lui. Il aurait dû se douter que Nago ne serait pas passer à côté. Finalement, le privilège de se joindre au bureau du chef n'était qu'un cadeau empoisonné. Le jeune homme fit craquer sa nuque bruyamment, et continuait à regarder le sol. Il n'avait absolument pas envie de répondre à la question implicite, autant qu'à celle qui était explicite.

Voyant à quel petit jeu commençait à jouer le jongleur, Nago fit la moue. Il se racla la gorge dans un bruit rauque et s'exclama...


[Nago] : "Ton absence de réponse me renseigne plus que tes réponses en général !"

Le numéro un de la troupe se mit à rire, amusé par la grimace qu'avait fait aussi instantanément le jeune hôte. Il s'était décidé de l'achever...

De son côté, Aishuu marchait silencieusement, le nez rivé sur le sol, bien qu'elle ne portait pas d'intérêt sur le fil qui lui servait de support. Elle porta sa main à ses cheveux, pour arracher le ruban qui les maintenait coiffé, et secoua la tête, pour se remettre les idées en place. Elle était assez épuisée par le dernier dialogue, pourtant court, qu'elle avait eu. Elle refusait qu'on lise en elle comme dans un livre, elle n'était pas un livre. En quelques instants, elle avait détruit toute l'ambiance qu'elle avait tant apprécié, et tant aimé rejoindre... Comme sur le fil du rasoir, la saltimbanque blanche posait un soupir à chaque pas... Sur son épaule, elle ne fut guère surprise de sentir l'étreinte des petites pattes griffues de son petit compagnon de plumes. Il marchait, avec un air pataud, sur son épaule pour se faufiler sous ses cheveux, tentant désespérément de rejoindre son oreille dans ce dédale de fils. Il s'y emmêlait les pattes, le bec, et les ailes, comme ligoté dans les cheveux de Méduse. Il se débattait pour arriver au creux de l'oreille de la belle fleur... Il laissait glisser quelques petits "Cui..." à la jeune femme qui ne put s'empêcher de sourire. Sans qu'il n'en fasse plus, elle se laissa tomber de l'arbre, se rattrapant, accroupit sur l'herbe verte.


[Nago] : "Alors, vous étiez intimes ?"

Aishuu courait, marchant dans ses pas pour retrouver la troupe. Elle avait un peu de mal à se repérer parmi tous ces arbres qu'elle n'avait croisé qu'une fois, mais, l'agitation la guidait...

[Eido] : "Enflure, viens là ! Arrête de me faire tes petits tours, je vais te visser la tête !"

[Taiji] : "A l'aide !"

La jeune femme entendait le remue ménage que faisaient les deux saltimbanques au caractère si opposé. Elle les remerciait de tout son corps d'ainsi lui indiquer le chemin. Le sourire était revenu illuminer son visage de neige, alors qu'elle déambulait dans la forêt. Elle tournait, slalomait autour des arbres, guider à la voix et aux bruits... Tout commençait à s'animait d'une vie de vacarme : les cris d'Eido et de Taiji, puis à ça, s'ajoutèrent les grognements râleurs de Naho... Aishuu était soulagée, elle se appuya son dos de l'autre côté de l'arbre où couinait l'acrobate, et elle se laissa glisser... Concentre-toi ! Elle venait de clore son regard pour s'orienter sur la voix de Nago, car finalement, c'était lui sa proie... Mais elle ne put entendre que Kaishin...

[Kaishin] : "C'est un fait !"

Soudainement réveillée, la curiosité de l'Améthyste fut plus forte que le reste... Qu'est-ce que Kaishin qualifiait ainsi ? Le petit oiseau s'enfuit de son épaule tant son enthousiasme le remuait. De ses ailes frêles, il s'envola devant, en éclaireur ailé, pour prévenir que la folie blanche arrivait. La jeune femme sautait tous les obstacles, jusqu'à dépasser la prouesse artistique.

Plus elle avançait vers la source d'où venait la voix de Kaishin, plus le décor devenait silencieux. Il y avait à nouveau la sérénité calme de son début de journée en solitaire. Guidé par l'oiseau, la jeune femme flairait la bonne route en même temps que le parfum délicat de sa peau. Dans le fond du paysage, elle remarqua une petite scène qui ressemblait à un théâtre de marionnettes et au delà, il y avait une absence d'arbres dans une zone circulaire. Au centre se tenait simplement deux arbres encore jeunes, qui soutenaient un hamac et un homme à la chevelure de feu. Aishuu se mordit la lèvre de plaisir...

Nago était à l'affût, comme s'il s'attendait à avoir de la visite. L'oreille tendue vers l'alentour, l'autre écoutant le spleen de l'Ambre. Dans sa tête germait une tonne d'idées suite à l'interaction précédente... Lorsqu'Aishuu apparut dans le fond de son bureau, il ne fut pas du tout étonnée.

La jeune femme s'avançait conquérante, les cheveux au vent, avançant droit sur les deux hommes sans changer sa route. Sa démarche féminine était hypnotique lorsque l'on suivait les courbes douces que dessinaient ses hanches. Elle fixait Nago, et lui fit son clin d'oeil le plus séducteur, alors que le pauvre Kaishin était hors de la confidence. C'était un beau revirement de situation... Alors qu'elle arrivait à proximité de l'Ambre, l'Améthyste célébra d'une voix...


[Aishuu] : "Excusez-moi pour tout à l'heure, simplement, il y a des barrières à mettre entre nous très cher, comment pourrais-je faire mon travail correctement si vous êtes dans les environs ? Hu hu..."

Le jeune homme sursauta et se tourna quasi simultanément vers elle, alors qu'elle continuait de gagner du terrain... Elle était plus assurée, plus confiante, plus osée aussi, et jouait avec beaucoup plus de sensualité et de provocation avec son corps. Il ne fallait jamais la pousser dans ses retranchements...

[Nago] : "Joli volte-face..."

Arrivant, elle poussa sans mot ni geste Kaishin de la souche, il la lui laissait, pour qu'elle se présente en face même du meneur de la troupe. Elle croisa les jambes serrées dans son kimono courts, et s'appuya vers l'avant pour laisser son décolleté plutôt vulgaire à la vue de l'homme. Elle ne voulait rien que lui rendre le revers de la médaille.

[Aishuu] : "Je m'excuse d'être partie comme ça, mais peu importe, je ne suis pas là pour ça. Je viens vous dire que certes, je vous plains de ne pas avoir pu faire votre dû repos à cause d'une petite musicienne transit par l'art, certes, mais sachez que je suis surtout venue pour partager un peu de moi avec les gens qui m'ont accueilli tout à l'heure en échange de leur accueil chaleureux. Et à moins que vous vous y opposez, j'aimerai pouvoir continuer !"

L'homme de cirque ne pu s'empêcher de sourire et de chercher dans sa poche un paquet de cigarette : l'envie de danser avec la fumée le rassurait autant que la sensualité féminine. Son pousse roula sur le briquet qui s'illumina brièvement le temps d'embraser le bord de la cigarette pour en faire sortir les aromes fruités... Un vrai fumeur ? A l'odeur, Aishuu alla jusqu'à douter de la présence de tabac dans ce bâton de paix roulé.

[Nago] : "Pourquoi n'as-tu pas commencé par ça tout à l'heure ?"

[Aishuu] : "Vous n'étiez pas en mesure de m'écouter, plus à chercher à me lire avant même que j'eusse le temps de penser."

[Nago] : "Il y a un peu de ça, mais aussi beaucoup de curiosité... Tu as quand même fais quitter Naho d'ici pour te traquer dans un vaste bois. Tu ne dois pas être si banale."

La jeune femme se redressa et tendit sa main vers Nago.

[Aishuu] : "Alors je peux retourner à l'ambiance précédente ?"

Nago attrapa sa main, et cette poigne marqua le début d'un accord... C'était une question d'échange et d'apprentissage.






Shiro Kage

Shiro Kage


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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyJeu 19 Aoû - 10:34

6. Seule dans la meute


A nouveau apaisée, Aishuu envoya son plus beau sourire au numéro un de la troupe, et posa avec vivacité ses lèvres sur sa joue. Accompagnant son geste d'un petit clin d'oeil, elle laissa fuir un petit rire étouffé.

[Aishuu] : "C'est tout ce que je demandais !"

Dès lors, elle tourna les talons pour exposer le dos de son vêtement, et elle se retira peu à peu de la scène d'interrogatoire qu'elle avait interrompue. Ils ne pouvaient pas voir à quel point Aishuu était radieuse, tant elle était contente de ce qu'elle venait de faire. Ils n'étaient que des témoins de ses hanches qui oscillaient félinement. Elle glissa son doigt dans le ruban qu'elle avait noué à son poignet, pendant que son autre main rejoignait ses cheveux et tout en quittant le cercle vierge d'arbres, elle attacha ses fils blancs.

Nago ne la regardait pas partir, fixant Kaishin qui était en train de louper la souche tant il était obsédé par la femme de glace. Un sourire à double origine marquait ses lèvres : la première était que Naho avait réussi à trouver une femme avec enfin un peu de caractère et qui semblait vraiment aimer ce qu'elle faisait, et la seconde, plus sadique, c'était la chute au ralenti du jongleur qui manquait de plus en plus son trône...

Kaishin quant à lui, était même assez culoté pour montrer son épaule et non son visage à Nago. Il dévorait la jeune femme du regard... En effet, cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu, et le manque commençait à se faire sentir. Cependant, il avait malgré tout une volonté de se faire discret, et il cherchait à s'assoir à nouveau sur son fauteuil réservé... Seulement... Il finit sa descente douloureuse sur son coccyx, le dos adossé à la dépouille de l'arbre qui devrait autrefois dominer le coin.

Nago ne put retenir son rire sournois en voyant ça, et il ne fut pas aidé par la grimace du jongleur. Pris en pleine crise de fou rire, il se releva et tendit la main vers le pauvre homme à terre... Mais ses rires rendaient sa main tremblante, et Kaishin ne parvint pas à l'attraper. L'effet comique que Nago n'en fut que pire...

Aishuu quittait donc un lieu en rire, un lieu vivant qui respirait le bonheur. C'était un hymne à la joie. C'en était fini des interrogatoires, des questions à double tranchants, c'était la renaissance de l'âme de la troupe, qui avait siesté avec les derniers évènements. Elle avait quitté le cercle déboisé, passant à côté du petit théâtre de marionnettes. Intriguée par ce monument, elle s'arrêta, caressant le bois du bout des doigts. Il y avait une bonne odeur de vieux et d'entretenu. Une odeur qui entretenait les souvenirs presque plus intensément que la madeleine de Proust. Même elle s'étonna à se créer un souvenir avec cet objet... C'était comme s'il cherchait à lier les gens à son bois brut... Sous ses doigts de craies, l'Améthyste sentait dans les rainures une tendresse et une complicité délicate se créer comme un chat qui ronronnait sous les caresses. Elle était comme attirée par ce meuble, approchant son corps contre le vernis... Son souffle fit voler la poussière qui embauma l'espace d'un aperçu d'avant, et des souvenirs de l'enfance... La saltimbanque blanche était comme en transe... Mais elle ne put pas savourer pleinement cet instant...


[Eido] : "Descend de là où j'arrache l'arbre de la terre !"

Quel doux réveil... Quelle douce voix que celle d'Eido en train d'hurler sur le pauvre magicien... Depuis tout à l'heure, aucun des deux partis n'avait voulu abandonner. Se rendant compte de la proximité qu'elle entretenait avec le théâtre, le jeune femme fit un bond en arrière étonnée. Elle n'avait même pas souvenir de s'être approchée... Inconsciemment, elle remercia le duo choc de l'avoir ramenée sur terre. Son intérêt se replaça sur eux deux... Elle reprit la marche, vers l'arbre qui était source de conflit...

Eido avait enlacé l'arbre de ses bras colossaux et il remuait le tronc avec une vigueur surhumaine. Le pauvre Taiji était accroché comme un koala sous la branche, et tremblait comme une feuille en automne... Lorsqu'il aperçu un brin d'aide, ses yeux s'illuminèrent...


[Taiji] : "Shiro ! S'il te plait ! Calme-le !"


Eido se sentait en effet observé, et il comprit finalement par qui... Il lâcha l'arbre, plaçant une main dans son dos, et levant l'index de l'autre main vers le ciel. Il avançait avec cette posture bizarre vers Ai...

[Eido] : "Tiens, j'me d'mandais... Tes parents avaient pas beaucoup d'inspiration pour t'appeler Shiro ! Ils apprenaient les couleurs ?"

Elle n'eut pas le temps de réagir... Aishuu voyait, derrière l'épaule de la montagne descendre félinement de son perchoir le magicien... Il arma sa canne et colla un taquet à Eido.

[Taiji] : "Je n'ai jamais vu un pareil manque de tact auprès d'une femme, tu mériterais d'être son esclave !"

Dans ce moment d'héroïsme, l'adrénaline lui était montée d'un coup... Et elle redescendit aussi vite lorsque l'homme se tourna très lentement vers lui avec une lueur assassine dans le regard... Eido serra le poing et grogna comme un ours... Et là, Taiji revint à lui même, se remettant à trembler comme une feuille en souriant de toutes ses dents...

[Taiji] : "Shirooooo......."

Aishuu ne put s'empêcher de rire tout en cherchant sa flûte dans sa sacoche. Alors qu'elle portait l'embouchure de la flûte à sa bouche, elle regardait avec un oeil protecteur le pauvre magicien tout tremblant. Ses doigts vinrent danser sur les touches, bouchant entièrement ou à moitié les petits trous alignés. Elle avançait vers Eido qui était énervé... Sa petite ambition était de le calmer... La musique était capable de beaucoup de chose. L'Améthyste sembla tout d'un coup frêle et fragile... La mélodie sonnait avec délicatesse, ni trop fort, ni pas assez, dans le creux de l'oreille qui ornait ce crâne chauve.

Kaishin avait fini son entretient, et s'était lancé à la poursuite de la jolie jeune femme... Alors qu'il arrivait à côté du théâtre, il pu ouïr une douce mélopée... Il s'arrêta net pour assister au spectacle... Il était habitué à la voir changer, se dévoiler au bon gré de sa symphonie. Elle devenait légère à ses yeux lorsqu'elle jouait...

Nago de son hamac écoutait attentivement... Elle était intrigante tout de même cette femme qui était venue aussi vite qu'elle repartait. Alors que les notes défilaient, peu à peu, il eut l'impression d'avoir déjà entendu cette musique quelque part... Au rassemblement avec Naho...

Naho boudait toujours à son arbre... Mais dès lors qu'elle capta quelques sons venant de la flûte de la femme fantôme, le sourire revint sur ses lèvres... Elle était revenue... L'acrobate se leva d'un coup, et s'élança vers la source de la mélodie...

Aishuu put peu à peu se voir entourer par les gens qui l'avait accueilli tout à l'heure. Elle était totalement en transe... Elle se laisser vivre au travers des notes, comme un poème sans mot, elle était à moitié fausse...

Il était simple de remplacer les yeux par des coeurs... Il était subjugué ! Les mains jointes sous son menton, il ondulait comme un serpent...

Eido se sentit soudainement entouré... Comme serré dans les bras de la troupe. Dans sa tête, la brume se dissipait petit à petit... Finalement, pourquoi s'énerver ?


Se délectant de sa cigarette qu'il portait à sa bouche, alors que la musicienne retirait sa flûte... Nago ferma les yeux, se berçant dans son hamac. Il se sentait serein, et cette visite imprévue de la saltimbanque blanche finissait par être reposante... Cherchant à s'abandonner au sommeil, il décréta pour lui-même à demi voix...

[Nago] : "Elle ferait une bonne médiatrice..."

La musique finit par mourir dans le silence... Chacun restait à sa place sans bouger pendant cet instant solennel où Aishuu rangeait son instrument. Tous la regardèrent, avec une étincelle dans le regard... Les esprits s'étaient apaisés... Kaishin fut le premier à sortir de son état de statue, se rapprochant de la jeune femme... Taiji en fit de même, mais plus bruyamment !

[Taiji] : "Fabuleux... Tu m'as sauvé la vie !"

Les papattes agrippés à une feuille, le petit oiseau tomba sur elle comme sur une planche de surf. Il tournoyait sur lui-même comme une petite toupie à plumes. Visiblement, il s'amusait beaucoup de cette manière. Lorsqu'il fut proche du sol, il sortit ses ailes et battu un grand coup l'air, pour atteindre l'épaule de sa compagne. Aishuu sourit...

A nouveau tous les cinq réunit, Eido se sentit une fois de plus le meneur... Et il claqua ses mains, les entre choquant... Et les autres le suivirent, dans un ultime applaudissement...





Shiro Kage

Shiro Kage


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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyJeu 19 Aoû - 12:23

7. La question déterminante...



Aishuu fit une révérence digne d'une professionnelle et se mit à rire en se relevant. C'était bien plus agréable comme cela. Elle offrit son index comme perchoir aux petites pattes de l'oiseau qui accepta d'un "cui" en s'avançant d'un saut oisif. Elle laissa glisser son bras dans un geste ample et souple, présentant au public son camarade de voyage. Naho était tout admirative devant cette petite créature fragile et mignonne. Elle se mit à glousser !

[Naho] : "Il est tout mignon lui !"

[Aishuu] : "C'est un petit chanteur admirable !"

La jeune femme le caressa avec tendresse. Il se redressa, levant son petit bec rouge vers le feuillage vert de son arbre. Elle souriait de bon coeur. Aishuu se tourna ensuite vers la troupe qui s'était rejoins devant elle...

[Aishuu] : "Je voulais vous remercier pour cette après-midi. A toi Naho pour m'avoir enseigner l'art funambulesque. A toi Kaishin pour le lancer de couteau..."

Elle accompagna ses paroles d'un petit clin d'oeil, tandis que le jeune homme cherchait de quoi elle parlait. Naho, elle, était persuadée de comprendre !

[Aishuu] : "Merci à Eido et Taiji pour le petit tour et vos prises de becs, j'avoue que je me suis bien amusée parmi vous..."

Au delà du feuillage, le soleil s'était couché depuis déjà un moment. L'air se rafraichissait de plus en plus vite par rapport à cette dernière heure. Mais sur son programme, Aishuu était en retard, elle n'avait pas encore fait le tour des herbes médicinales et des plantes à infuser pour son thé que lui préparait autrefois son père...

[Aishuu] : "Il se fait tard, et j'ai encore beaucoup de choses à faire. Il va falloir que je vous laisse. Merci pour la compagnie, au plaisir de vous revoir."

Respectueusement, la jeune femme s'inclina devant la troupe. Elle tourna ensuite le talon et commença à prendre le large dans l'obscurité qui s'établissait... Le jour ne durait pas éternellement, il était tant de faire place aux ténèbres. Alors qu'elle prenait du terrain, elle crut entendre au loin son nom, mais elle ne s'arrêta pas. Elle posa son pieds sur le fil fin que Naho n'avait toujours pas retiré, pour accéder à la cime d'un énorme arbre centenaire, et s'estompa dans le feuillage. Mais ce son persistait...

[Taiji] : "Shiro !"

Elle finit par se retourner pour répondre à l'appel et elle fut surprise de voir les quatre personnes derrière elle. D'avance, Aishuu avait convenu qu'elle ne répondrait à aucune requête de la part de Kaishin, de par le fait qu'ils étaient liés, et qu'il n'y avait rien pour ouvrir les yeux à l'un comme à l'autre. Il fallait que cela vienne de l'extérieur pour qu'elle accepte d'entendre... Comme s'il avait comprit, il fit un pas en arrière sur la branche, laissant la place à Eido devant lui... Nago fit un pas en avant et attrapa la saltimbanque blanche par l'épaule.

[Nago] : "Ne penses-tu pas que l'on pourrait faire un morceau de chemin ensemble ? Tu nous as vu en furie, mais sur scène, nous sommes tous différents. "

Taiji n'eut guère le temps d'ouvrir la bouche que déjà, Eido l'avait coupé...

[Eido] : "Et puis le blondinet ne t'a pas encore fait visiter sa chambre !"

Taiji fronça les sourcils et croisa les bras avec une moue boudeuse... Mais derrière, Aishuu pouvait voir bouillir son partenaire de jeu... Elle sourit. Après un petit rictus de réflexion qui consistait à se mordre la lèvre inférieure, la jeune femme déclara...



[Aishuu] : "Ce serait avec grand plaisir, mais je doute que tous soit de cet avis... Cependant, je vais tout de même faire ce que j'ai à faire et si vraiment je suis digne de faire un bout de route avec vous, je vous retrouverez."

[Eido] : "Un Renard est capable de retrouver les autres Renards..."

[Nago] : "Bonne réponse !"

La voix de Nago surgit de nul part, mais c'était comme si elle avait toujours fait parti de ce décor. L'homme à la chevelure sans dessus dessous était allongé sur la branche au dessus d'eux, et personne n'avait senti sa présence... Il laissa alors pendre son bras, ce qui coupa la scène en deux hémisphère : Aishuu, et les Kitsune...

[Nago] : "Si tu as su conquérir des Renards, c'est que tu dois avoir ce petit brin de folie et de sagesse que l'on demande... Je ne m'opposerai pas à l'idée que tu restes tout comme je ne te forcerais pas à élire domicile avec nous. Sache simplement qu'ici, les Renards sont tous liés, mais tous libres. Si demain l'un de nous veut voyager seul, il le peut ,car je sais qu'il nous retrouvera lorsqu'il le voudra. Alors..."

[Taiji] : "Souhaites-tu essayer ?"

Surprise mais tellement intriguée par ce discours, Aishuu se rappela de l'envie qu'elle avait éprouvé lorsqu'elle avait vu Naho se tordre dans tous les sens sur scène : elle avait toujours espéré, au fond d'elle, qu'une telle occasion se présente... Mais l'Améthyste était parfois intenable...

[Aishuu] : "Il faut savoir se faire désirer dans le monde du spectacle... Si vous acceptez que je fasse partie de l'aventure, je viendrais au rappel."

[Nago] : "Dans ce cas, je t'invite à passer me voir lors de ton retour, Shiro. A la prochaine."

Nago claqua des doigts devant le visage de la jeune femme. Elle se recula alors un peu surprise d'un pas, pile ce qui lui suffisait pour descendre les rejoindre. L'homme se laissa alors tomber et s'inclina devant la fantôme en lui souriant. Toute la troupe derrière lui en fit de même.

Aishuu un peu étonnée fit de même, et constata que son oisillon faisait de même sur son index. Elle était heureuse que l'histoire ne se termine pas réellement. L'instant était silencieux tellement il avait une prestance magistrale. La jeune femme avait-elle réussi à faire ses preuves ? Rien n'en était moins sûr, cependant, elle avait été naturelle, donc elle n'aurait guère pu fournir mieux.

Nago fit un pas sur le côté, glissant de la branche pour retomber habilement sur le sol. Il fit un petit geste à Naho qui hocha la tête en signe d'approbation avant de se laisser tomber de l'arbre pour être amortie dans ses bras. Le numéro un se retira lentement en espérant recroiser la petite musicienne. Eido enchaina le pas accompagné de Taiji qui allèrent tout deux ranger cette boite qui trônait toujours au centre du campement.

Kaishin était donc là, seul avec elle... Alors qu'il voulu approcher, elle recula en lui souriant. Elle disait non de la tête... Mais il s'entêtait... Aishuu lui fit un petit clin d'oeil avant de le laisser tomber en arrière de l'arbre... Elle fit une vrille afin de retomber sur ses deux pieds et s'enfuit en courant à toute hâte...


[Aishuu] : "A la prochaine Kaishin..."

[Kaishin] : "A bientôt je l'espère, Ai..."




Shiro Kage

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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyJeu 19 Aoû - 16:39

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Sho Nagoshi

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MessageSujet: Re: [Pays du Thé] - La ruse est un Art   [Pays du Thé] - La ruse est un Art EmptyDim 5 Sep - 11:49


    Shiro ( Niveau 5 )
    : +0% Bonus Inclus
    : + 80 XP
    : +1 Réputation

    : Des personnages attachants, un scénario rondement bien mené, et une touche descriptive qui font de cette session la première session de choix sur ces chers Kitsune. Félicitiation Shiro pour ce très bon RP. Kitsune no Aite peut compter sur une nouvelle membre !


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