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 [Mission de rang D] Attachement au passé

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Hideo

Hideo


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MessageSujet: [Mission de rang D] Attachement au passé   [Mission de rang D] Attachement au passé EmptySam 8 Mai - 18:53

S’il ne faisait aucun doute qu’Hideo avait largement relâché la bride concernant son apprentissage des arts du combat, il ne reniait pas pour autant l’ensemble de ses devoirs de shinobi. Ainsi, il acceptait encore très fréquemment les missions de rang D qui étaient placardées contre les panneaux d’affichage de l’Académie. Il ne faisait pas ça que pour l’argent, même si quelques pièces de plus étaient les bienvenues pour que Fumie et lui conservent un niveau de vie agréable. En vérité, son salaire et le fruit de l’artisanat de la grand-mère satisfaisaient largement leurs maigres besoins. Ces petites missions étaient surtout un moyen pour lui de tromper l’ennui, et de se changer les idées.

La tâche du jour avait l’air amusante. Il s’agissait d’aider un artisan à rénover un monument local qui avait été durement abimé par les nombreux troubles que Kiri avait suivi ces derniers temps. Pour un autre genin qu’Hideo, la mission aurait probablement paru être le summum de l’ennui, mais lui aimait bien se servir un peu de ses mains pour autre chose que se battre. Et puis, il en avait franchement assez de courir après des animaux perdus et régler des querelles mesquines de voisinage.

Alors qu’il avait descendu la rue marchande et s’engageait dans un dédale de ruelles désordonné, il finit par arriver au niveau d’une sorte de petite place, cachée derrière les grandes habitations du centre ville. C’était impressionnant comme, en quelques mètres, le style des bâtiments avait pu passer d’une extravagance bourgeoise à la sobriété de constructions plus petites, compactes et ordonnées. Il n’était pas dans un quartier pauvre, non. Juste dans une zone moins privilégiée que le centre.
A l’autre bout de la placette, il repéra un enfant et un adulte qui s’affairaient près d’un empilement de morceaux de bois. Le gamin portait un bandeau ninja. Hideo n’était pas surpris : l’annonce mentionnait que le commanditaire avait besoin de deux personnes.

Il s’approcha donc et, avant qu’il n’ait le temps de se présenter. L’homme l’interpella sur un ton bourru :
« Ah, te voilà, toi. Bien, on va pouvoir se mettre au travail. Comme je le disais à ton petit camarade ici, j’ai surtout besoin de vous pour le gros œuvre. J’ai déjà fait le plus gros de la rénovation, il faudra juste que l’un de vous m’aide à porter la caisse jusqu’ici. Mais d’abord, vous allez m’aider à monter l’échafaudage. »

Hideo s’était demandé en arrivant à quoi l’annonce faisait allusion lorsqu’elle mentionnait ce « monument local ». Il lui suffit de lever les yeux pour avoir sa réponse. Au dessus du premier étage du bâtiment, juste sous le toit, se trouvait une alcôve dans laquelle avait été aménagé une sorte d’autel. L’objet n’était pas bien grand, et pourtant on voyait très clairement qu’il avait été gravement endommagé. La pierre était fissurée ou fracturée en plusieurs endroits, et il ne restait guère plus de la moitié des ornements métalliques qui décoraient le fond de la petite voute.

« Allez ! Au travail ! »

Ils se mirent à l’ouvrage. Ils commencèrent très silencieusement. Hideo observait ces deux collègues du moment du coin de l’œil. L’artisan n’avait pas l’air bien méchant. Son ton bourru était essentiellement la conséquence d’une certaine forme de professionnalisme et d’envie d’en finir vite. Il savait qu’il ne reverrait sans doute pas les deux genins qui l’assistaient, donc il ne manifestait pas vraiment d’envie de mieux les connaître. L’autre shinobi semblait un peu plus jeune qu’Hideo. Il lui donnait une douzaine d’années. Lui non plus n’accordait pas grande attention à ses compagnons, mais c’était pour une autre raison. Il était en effet beaucoup plus concentré sur ce qu’il faisait, et redoublait de prudence pour ne pas faire de bêtise dans l’assemblage des piliers de bois et des planchers. L’artisan dût le rappeler plusieurs fois à l’ordre pour l’empêcher de forcer l’encastrement d’une pièce qui n’était manifestement pas destinée à entrer dans un emplacement particulier. L’enfant n’avait apparemment jamais vu d’échafaudage, et la construction lui apparaissait comme un mystère épais. A force de travailler, cependant, il prit rapidement de bons réflexes, et la pose des derniers pans de bois ne posa aucun souci.

« Allez, on fait une pause. Vous bossez bien les jeunes. »

L’artisan s’assit sur un banc de pierre, juste sous l’échafaudage, et sortit un casse croute de son sac. Les deux genins allèrent silencieusement s’installer par terre, dans un coin de la place. Hideo était assis à droite de son homologue. Ils profitaient du soleil, qui se faisait décidément trop rare ces temps ci à Kiri.
L’autre enfant sortit quelques fruits de sa propre besace et commença à grignoter. Il jeta un œil sur son camarade et se rendit compte que ce dernier n’avait rien prévu pour le déjeuner.

« Hey ! »
Hideo n’eut pas le temps de tourner la tête qu’il reçut une pomme en pleine tête. Il étouffa une exclamation et s’empressa de ramasser le fruit avant qu’il ne soit trop Sali.

« Tu ne vois vraiment rien hein ? »
Le ton innocent du genin irrita un bref instant Hideo au plus haut point. Il se calma bien vite.
« De l’œil gauche, non. »
« Dans ce cas … »

Le gamin se releva d’un bond et, d’une pirouette agile, s’assit brusquement à la droite d’Hideo.

« Je préfère voir les gens avec qui je parle. Je suppose que c’est ton cas aussi. »
Il esquissa un sourire. Il semblait avoir bon fond. Il fallait vraiment qu’Hideo se retrouve en tête à tête forcé avec un de ses homologues pour pouvoir espérer démarrer une conversation.

« Tu fais souvent ce genre de boulot toi ? J’ai eu l’impression que tu t’y connaissais déjà pas mal en menuiserie. C’est pas vraiment mon cas. »
Il y eut un moment de flottement, puis :
« Oui. J’avais tendance à fabriquer pas mal de petits objets. Des instruments de musique, des poupées. Ce genre de chose… »
« Oh. Intéressant. On n’en croise pas beaucoup des gens comme toi à l’Académie. Parmi les gens que je côtoie, on parle plus de ninjutsu et de techniques que d’instruments et de poupées … Je dis pas que c’est une bonne ou une mauvaise chose, hein ! C’est juste que c’est inhabituel. »

Hideo sourit. Il sentait venir les préjugés. Au lieu de ça, l’autre gamin sursauta presque et lui tendit la main.

« Au fait, je m’appelle Noriaki. Tu peux m’appeler Nori ! »
« Hideo. »
« J’aurais préféré faire les présentations plus tôt, mais je ne sentais pas le vieux très accommodant. Dis, tu sais sur quoi on travaille ? En lisant l’annonce, je m’imaginais plus une statue où un cimetière. Mais le machin qu’il veut réparer là, on le voit à peine. Il est caché dans une place où personne ne vient jamais. Enfin, ça m’a l’air un peu inutile, tu vois ? »

Hideo ne répondit pas immédiatement. Il leva la tête et regarda plus en détail la nature du « monument ». Il n’avait pas vraiment pu y accorder beaucoup d’attention pendant qu’il travaillait un peu plus tôt, pourtant lui aussi était curieux. Il distingait ce qui restait d’une sorte d’autel gravé. Les inscriptions n’étaient plus visibles. Dans l’alcôve au dessus pendaient quatre petites tiges de fer qui semblaient représenter des lames. Le garçon repéra trois autres fentes, qui avaient sans doute abrité le même genre de babiole.

« Tu m’écoutes ? »
« Mmh ? Oui. Excuse moi je rêvassais. Je ne dors pas très bien en ce moment, à croire que ça se répercute sur mon comportement hein ? Ça, je crois que c’est un monument à l’honneur de la création du village. Les sept épées légendaires sont représentées. J’arrive à lire le caractère « maison » sur le fronton, mais c’est à peu près tout. C’est quelque chose de très vieux si tu veux mon avis. »
« Les sept épées légendaires ? »

Hideo tombait des nues. Il lui paraissait impensable qu’un jeune garçon souhaitant suivre la voie du ninjutsu ignore les légendes fondatrices du village.

« Tu sais que le fondateur de ce village était membre d’un groupe qui s’appelait les sept épées légendaires, n’est ce pas ? »
« Oh, non. L’histoire n’a jamais été mon point fort. Eh ! Dis ! Je tourne l’idée dans ma tête depuis un moment déjà. Ne te sens pas obligé de dire oui, hein ? Mais je me disais qu’on pourrait se revoir après ça. Tu sais, pour échanger un peu nos expériences. Tout ça. Mais vraiment, si tu n’as pas envie de te coltiner un morveux comme toi, je le comprendrais ! »

Une fois de plus, Hideo était pris de court. Il ne réussit qu’à bredouiller une sorte de « Euh, oui, bien sûr pourquoi pas ? » peu convaincu. Cela suffit en revanche pour illuminer le visage de son camarade.

« Bien. Bien ! Oh regarde, le vieux se remet au boulot. On ferait mieux d’aller l’aider. »

Et ce genin décidément plein de vue courut gaiement vers l’échafaudage. Hideo ne le suivit pas tout de suite. Il resta quelques instants contemplatif. Il se demandait si les histoires qu’on racontait sur la création de Kiri et ses débuts étaient vraies, si les sept épéistes avaient vraiment existés. Peut être certains d’entre eux étaient ils toujours vivants. Les épéistes, Mao Kirimaho, le lotus pourpres et les premières guerres inter villages. Tous ces évènements étaient entourés d’une aura mystérieuse, comme des comptes qu’on racontait pour émerveiller les enfants. Mais ces comptes avaient leur part de réalité…
Il avait cru comprendre que l’artisan n’avait pas grand-chose à voir avec la rénovation du petit monument. Il semblait que c’étaient les habitants de ce quartier qui s’étaient mobilisés et cotisés pour entretenir divers souvenirs du passé dispersés dans ces ruelles figées dans le temps, que personne ne semblait plus vouloir emprunter.
D’une certaine façon, Hideo restait béat devant le passé violent de son village. Tout au fond de lui, une petite voix lui disait qu’il finirait lui aussi par entrer dans le cyclone de guerre et de paix propre au mode de vie des villages cachés… et plutôt tôt que tard. Il en ressentit un certain vertige. Il n’était pas pressé d’en arriver là.

Il entendit un cri. Nori lui faisait de grands signes, alors il les rejoignit. Le garçon trépignait.

« J’ai demandé pour l’inscription. Ca dit que Kirimaho aurait habité dans cette baraque. Impressionnant hein ? »

Hideo sourit, tout n’était pas perdu pour son jeune homologue. L’artisan s’adressa à Noriaki :

« Bon, toi tu vas me suivre. On ramène la caisse que j’ai laissée chez moi. C’est à deux pas d’ici. On remplace le fronton et les tiges de fer, on nettoie le tout, et on remballe. On en a encore pour deux – trois heures, alors au boulot ! Toi, t’as qu’à commencer à nettoyer. »

Hideo soupira, noua ses cheveux trop longs en arrière, et entreprit d’escalader l’échafaudage. Il souriait : il ne s’était pas trompé en choisissant cette mission.

L’artisan avait vu juste : trois heures plus tard, l’échafaudage était démonté, et les genins étaient libérés. Nori et Hideo convinrent d’un lieu et d’un horaire pour se rencontrer, et tout se beau monde se sépara.
Iba Hiyori

Iba Hiyori


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MessageSujet: Re: [Mission de rang D] Attachement au passé   [Mission de rang D] Attachement au passé EmptyJeu 15 Juil - 0:09

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Mission de rang D : Attachement au passé - Réussie

Hideo :

+ 25
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Tu as mis un petit quelque chose dans cette mission, je ne serais trop dire quoi, qui a fait que j'ai bien accroché. Smile

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