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| | Sujet: Délicieuses Pourritures Mer 22 Juil - 19:57 | |
| Haya gratifia le garde d’un regard venimeux.
Il regardait ailleurs à présent, mais elle avait bien senti l’espace d’un instant d’inattention sa main sur le bas de sa tunique. L’homme en avait profité alors qu’elle s’arrêtait pour observer plus attentivement le couloir, qu’elle empruntait pour la première fois, afin de s’assurer qu’elle se trouvait dans la bonne voie. Elle hésita à lui mettre la sienne dans la tête (parce qu’à défaut de le maudire et de le traiter de gros porc, il faut quand même s’exprimer) mais finalement elle préféra l’ignorer. Il y avait une croyance populaire chez les shinobi qui disait que quand on ne connaissait pas son interlocuteur, mieux valait éviter de le provoquer. On n’est jamais à l’abri d’un génie ou d’un trait hérité de générations de ninja plus talentueux les uns que les autres.
Et l’air absent du garde devait bien cacher un talent exceptionnel.
Haya continua son chemin à travers le long couloir dépourvu de la moindre indication. Le département des archives n’était visiblement pas célèbre pour son exposition et le bâtiment proposait des murs d’un bleu uniforme qui lui évoquait vaguement le ciel menaçant de kiri pendant l’hiver. Seul le bruit répétitif de ses propres pas sur le carrelage se faisait entendre depuis plusieurs longues minutes maintenant, et Haya fut tentée de faire demi-tour pour demander des indications un peu plus pertinentes que ‘en bas’ de la part du garçon de l’accueil.
Elle croisa finalement quelqu’un qui semblait compétent et sérieux. Elle se permit de l’arrêter pour lui faire comprendre à l’aide de son calepin qu’elle cherchait les archives. L’homme lui indiqua l’endroit d’où elle venait. Les épaules d’Haya s’affaissèrent tandis qu’elle pensait de plus en plus sérieusement à retourner chez elle se prendre une bonne boisson chaude avant de retrouver son lit. Il lui proposa de l’accompagner ; la jeune fille accepta vivement. Un peu d’espoir dans ce monde sordide aux murs bleus et tristes. Ils remontèrent en silence le couloir, l’homme plongé dans un rapport, Haya perdue dans ses pensées. Darucha Gankkara… Peut-être était-ce un ancien shinobi, ou un professeur qui avait enseigné. S’il se trouvait aux archives, c’est qu’il n’était plus en service, cela elle en était pratiquement sûre.
Mais le rapport avec son père lui échappait totalement. Si elle avait à présent admis que peut-être (bien que cela reste à prouver) son père était pourvu d’une sorte de… capacité… à manipuler l’eau, une capacité visiblement relativement propagée, rien n’indiquait qu’il ait été un shinobi. Iba lui avait bien parlé de sa famille qui manipulait l’eau, et Haya n’avait pas oublié ses paroles, mais il lui semblait encore prématuré d’y accorder un crédit total. Iba désirait peut-être voir des membres éloignés de sa famille là où il n’y avait qu’un hasard improbable. Et Hyô… Même si elle avait une réaction évidente à l’eau, elle n’admettait pas que cela soit en rapport avec son père. Une petite voix dans son esprit lui rappela la rengaine que tout le monde lui répétait : jusqu’à ce que tu rencontres Tsuna Shono…
L’homme s’arrêta et Haya pila brusquement.
Homme – Voilà. C’est cette porte. Passe une bonne journée.
Il lui adressa un sourire discret et s’éloigna d’un pas égal.
Haya rendit son regard au garde, exaspérée. Heureusement, il n’eut aucun trait d’esprit et eut même la décence d’être un peu gêné. La jeune fille plongea une main dans sa poche et en sortit le petit sceau que lui avait confié Benihime. Elle représentait… eh bien, une flamme jaune, en vérité. Elle le présenta au garde d’un geste légèrement dédaigneux et ce dernier écarquilla les yeux, fixant tour à tour le sceau et Haya. Elle savoura la stupéfaction du garde puis agita le sceau pour le rappeler à la réalité.
Garde – Heu… Désolé… Heu, tout de suite. Madame.
Alors qu’il se retournait, le rouge aux joues, et cherchait frénétiquement sa clef, Haya se dit qu’elle avait beau ne pas les aimer, ils jouissaient quand même d’une vie agréable. Ainsi, c’était la sensation que l’on retirait à être puissant et… craint, d’une certaine façon. Tout le monde dans l’amphithéâtre éprouvait un rejet mêlé d’admiration à l’égard de la flamme jaune. Haya dépassa le garde sans lui accorder le moindre regard et goûta à la solitude confortable alors que la porte se refermait sur elle.
Une lumière d’abord faiblarde puis un peu plus vive éclaira des dizaines et des dizaines d’étagères et de compartiments divers, tous chargés de multiples parchemins, bandes magnétiques sonores, vidéos, ouvrages sans titres, photographies variées. Haya observa la scène sereinement, les mains sur les hanches, pénétrée par l’ampleur de la tâche qui l’attendait.
Si l’accès à cette pièce était aussi limité que l’avait prétendu Benihime, elle aurait la paix pendant les longues heures de fouilles qui se profilaient. Ces jours-ci, l’humeur d’Haya n’était pas incompatible avec cette sérénité imposée. Elle remonta lentement l’allée, et découvrit les lourdes lettres fixées à la hâte qui indiquaient un semblant d’ordre. Elle se dirigea vers la lettre G et ne tarda pas à trouver le nom qui l’intéressait.
Darucha Gankarra. Une photo montrait un homme de toute évidence puissant, sévère et concentré. Il s’agissait de son dossier médical qui ne révélait rien de très intéressant, hormis qu’il était en particulièrement bonne santé et qu’il s’agissait d’un véritable colosse. Haya préféra sortir tout ce qui le concernait puis s’installa sur une petite étude certainement installée ici à cet effet. Elle posa les archives multiples récupérées devant elle et chercha le dossier ninja de l’homme.
Il portait un tampon rouge ‘Déserteur’ au beau milieu de la première page. Haya parcouru les informations : Darucha Gankarra, médecin de Kiri, né à kiri, a intégré l’académie à six ans en tant qu’étudiant. La page suivante était dédiée à cette entrée, qui s’était passée le plus normalement du monde. Un bulletin de note traînait là, Haya s’aperçut qu’il s’agissait d’un examen de niveau genin. Les notes étaient très élevées en médecine et en taijutsu. Des notes succinctes résumaient des pensées d’examinateurs : « forte personnalité, capacité à s’imposer. Très fort esprit d’équipe et étonnantes facultés de compréhension et d’attention. Très appliqué. Parfois un peu impatient, d’humeur égale. Supporte difficilement la contradiction ; s’emporte brusquement puis tout aussi brusque retour au calme. » Une note, de toute évidence ajoutée par quelqu’un d’autre, précise dans la marge : « Colère très troublante. N’admet pas le manque de respect, colère calme et méthodique. Dangereuse. Mêlée à un sentiment de justice et de justesse. Préoccupant ».
Haya tourna les pages suivantes, qui présentaient des états de services mélangés. Elle haussa les sourcils en apprenant que ce Darucha avait fait partie de la flamme jaune. Cela expliquait au moins pourquoi Benihime le connaissait, il n’était peut-être pas si connu que cela. Elle fut contredite la page suivante, une lettre vibrante qui expliquait en quoi Darucha était un élément fondateur de kiri, celui sur lequel le village reposait en partie. La réussite de ses missions fut abordée, mais c’était surtout l’utilité de la flamme jaune qui se développa au fil des lignes. L’équipe avait rendu quantité de services au village, elle avait joué un rôle important dans certains événements clefs. « La renommée de Darucha dépasse de très loin nos îles. Kumo a récemment adressé un courrier afin de convenir avec lui d’une date pour un congrès avec d’autres sommités de la médecine. Nul ici n’ignore l’avance de kumo en médecine. C’est le bon moment de développer nos propres infrastructures. Darucha n’est pas intéressé par la tenue de cours, mais peut-être devrions-nous prévoir des sessions d’entraînement avec lui pour les animer ». Le message émanait de l’un des conseillers de Shinobu, d’après la signature et le destinataire. Haya regarda rapidement les photographies. Elle le voyait au sein de sa première équipe, au vu de l’âge des personnes immortalisées, un léger sourire aux lèvres. Un sourire bienveillant, se dit-elle, Darucha attirait sa sympathie. Les autres photos ne le représentaient pas tous. Il y avait une belle femme souriante qui semblait secouer la tête, une main en avant comme pour empêcher la photo. Ses cheveux bruns lui arrivaient aux épaules, elle avait un masque fixé à la hanche. Une note indiquait sobrement « Kae ». La même femme réapparut dans une photo de la flamme jaune au complet. Darucha était au centre, les bras croisés sur sa poitrine, Kaede penchée en avant les mains sur ses genoux et un jeune homme le poing en avant. « Flamme Jaune ». Le jeune homme s’appelait Jaemon, d’après une nouvelle photographie et une petite note. « La Flamme Jaune était restée éteinte un moment. Darucha l’a rallumé. Son ami le rejoignit rapidement, Jaemon Tsumeda. Puis on ajouta l’Oinin Kaede Manasha, élément très prometteur. Ils formèrent la flamme de Kiri, l’étincelle de sa vie ».
Haya rangeait les dossiers au fur et à mesure. Elle se sentait anormalement intriguée envers cet homme qu’elle ne connaissait pas. La feuille suivante était une longue lettre tachée en de multiples endroits. Le paragraphe que parcourut Haya la fit froncer les sourcils.
« … hi Kiri. Darucha a vendu ses deux coéquipiers et amis à des ennemis, des hommes du pays de la brume. Il a touché une somme très importante, d’après nos informations, pour livrer ainsi la Flamme Jaune. Jaemon se serait enfui mais il n’a jamais rejoint le village. Nous ne savons pas si Darucha a fait cela pour l’argent ».
Quelques lignes étaient trop illisibles pour qu’Haya puisse déchiffrer quoi que ce soit.
« …pect. D’après notre témoin visuel, témoin forcé, Darucha aurait tranché la gorge de Kaede. Il l’aurait regardé agonisé presque dans ses bras, ses yeux écarquillés par la certitude de sa mort. Après s’être effondrée en avant, Darucha a interdit à qui que ce soit d’approcher. Il les a menacés. Tranquillement il a soulevé le corps et est repartit. Le pays de la brume avait visiblement prévu de faire quelque horreur aux corps, afin de montrer à Kiri ce qu’ils faisaient de leur élite. Pour une raison inconnue, Darucha ne les a pas laissé faire. Nous ignorer également pourquoi, s’il ne comptait pas livrer les corps, il a accepté de faire affaire avec ce pays qui n’en a rien tiré, à part la certitude de voir la Flamme Jaune enterrée ».
Une note, rédigée dans un rouge agressif, revenait là-dessus. L’écriture était nerveuse et ramassée, si bien que la lecture en était pénible. Néanmoins, elle était parfaitement lisible et avait été ajoutée plusieurs années plus tard, après que l’état de la lettre se soit détérioré.
« Les réponses à ses questions sont évidentes. Darucha voulait des témoins. Il a choisi le pays de la brume. Il se moquait de l’argent, des primes ou de respecter le contrat. Nous avons un rapport relativement précis et fiable des discussions qui agitèrent les deux parties, bien que Darucha ait monopolisé la parole et n’ait pas permis aux hommes de la brume d’en placer une. Il a tué Kaede comme on tue une amie qui souffre, en frappant de façon à ce qu’elle meurt rapidement et sans douleur. Nous sommes certain qu’il la regardait dans les yeux pendant qu’elle mourrait, sans lui parler, afin qu’elle fasse la paix avec elle-même. C’est ainsi que fonctionne Darucha – sur la notion de respect. Plus d’une fois, il s’est agenouillé auprès d’un adversaire talentueux et l’a achevé très proprement, là où d’autres préféraient repartir en ignorant les gémissements dans leur dos. Kaede était son amie. Il l’a tué comme une amie. Ceci est très important, et il est encore plus important que Kiri ne propage pas des rumeurs infondées. Darucha avait toute sa lucidité. Il n’était pas, comme on l’a dit, dévoré d’ambition et d’orgueil. Vous auriez été surpris si vous l’aviez fréquenté. Il était noble, dans le sens le plus pur du terme. Mais il avait ses travers : sa noblesse a nourri un idéal, un idéal qui l’a fait vivre et qui continue peut-être aujourd’hui encore à l’agiter. Il n’aime pas l’homme tel qu’il est, dans ses petits défauts de ‘conception’ comme il dit, il travaille à un plus grand but. Ne vous y trompez pas. Darucha Gankarra est une menace de PREMIER ordre pour Kiri. Pas seulement parce que nous connaissons sa puissance, mais surtout à cause de cet idéal. S’il entre en contact avec des personnalités à même de recréer cet espoir de nouvel homme, nous courrons un danger. Je souhaite qu’une équipe soit immédiatement formée à l’extermination de Darucha Gankarra. Il en va de la survie du village, et je pèse mes mots ».
La chaise grinça tandis qu’Haya s’y adossait, perplexe. Depuis quand la noblesse était-elle un défaut ? Sans doute, se dit-elle, à partir du moment où elle s’impose aux autres. Une note intitulée « Avenir de la flamme » attira son regard.
Dernière édition par Haya Sasaki le Sam 24 Oct - 20:10, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures Jeu 30 Juil - 21:39 | |
| « Rapport commandé, destinataire : Shinobu Aisu.
La flamme jaune est dissoute.
La trahison de Darucha jette un voile de discrédit sur cette unité d’élite. L’étincelle d’espoir qu’elle représentait a été soufflée de façon très cruelle. Nous perdons beaucoup plus qu’une équipe parfaitement fonctionnelle, nous perdons un symbole. Désormais, la flamme jaune sera regardée de travers. Nous devons éviter que cela se représente. En effet, l’esprit de cette équipe a été trahi, il n’y a rien de pire que les promesses oubliées. Par conséquent, la flamme restera inopérante jusqu’à ce que nous trouvions des personnalités capables d’en assumer les fonctions.
Nous devons à tout prix éviter que cela se reproduise. On peut oublier un accroc grâce à la gloire que la flamme projette. Elle ne survivrait toutefois pas à un second problème similaire, le discrédit serait total et le coup pour Kiri trop rude ».
La lettre était signée d’un nom inconnu. Haya la souleva et découvrit une enveloppe dans un matériau également inconnu, décachetée mais néanmoins fermée. Elle portait l’indication « Très confidentielle » et avait, de toute évidence, était soumis à une importante protection à base de chakra. Aujourd’hui, avec le sceau brisé, cela avait dû s’évanouir. Haya adressa une prière muette à quelqu’un, espérant ne pas se retrouver incinérée sous une colonne de flammes vengeresses, et ouvrit l’enveloppe. Il y avait trois billets à l’intérieur.
« D. Gankarra repéré à Yukan. Nous avons ce renseignement de manière tout à fait fortuite, un marchand accrédité par N. H. l’ayant aperçu dans le village. Il nous a aussitôt rapporté l’information, en remerciement d’un ancien service rendu. ».
Aucun jugement, cela devait être le rapport officiel de l’homme qui avait reçu cette information. Il se contentait de donner le fait. Une réponse avait été apportée, mais pas destinée à cet homme.
« Voici la lettre reçu ce matin. Inutile de prévenir K. K. Il s’en rendra compte bien assez tôt. Il est largement de taille à l’affronter. Nous disposons d’une chance unique de nous débarrasser de D. Gankarra. ».
« Ne prévenez pas le Mizukage. Il a des soucis en ce moment. Son attachement à K. K. l’obligerait à évoquer ce danger. Nous ne devons pas le permettre, afin de le protéger. ».
L’écriture lui semblait vaguement familière, mais Haya ne parvint pas à mettre un nom dessus. Elle ne connaissait pas ces noms, il n’y avait aucune date. Le mizukage était certainement Shinobu Aisu, elle savait que la fin de son mandat avait été un peu bousculée. Il s’agissait peut-être des ‘soucis’ évoqués. Haya frissonna en se disant que K. K. était peut-être l’acronyme de Kakumei. Mais… il semblait peu probable que Kakumei affronte qui que ce soit, ou ait besoin d’être averti de quelque chose. Après tout, même Nezu ne semblait pas en position de leur apprendre quoi que ce soit le jour où… la jeune fille relit le mot à plusieurs reprises, le dernier. Elle ne pourrait pas en jurer, mais il était possible que ce soit cette écriture là dont elle se rappelait. Elle envisagea conserver le billet, personne ne le remarquerait, mais ce serait dangereux.
Est-ce que le sceau de Benihime lui permettrait d’aller voir Nezu, qui était toujours dans les cachots ? Haya ne pouvait toutefois pas le faire sans lui en parler d’abord : il était très probable que chaque fois qu’elle montrait le sceau, cela était enregistré. Il était hors de question de mettre Benihime en mauvaise posture. Haya essaya, sans grande conviction, de se convaincre qu’elle ne tentait pas de protéger la jeune fille, mais simplement de s’assurer qu’elle continuerait à lui rendre des services semblables.
Elle rangea les dossiers après avoir lu un dernier rapport sur la vie et l’enfance de Darucha. Il s’agissait d’un récit relativement sobre et banal, ses parents n’étaient pas ninja, mais ils avaient toujours vécu à kiri. Très normalement, Darucha avait intégré l’académie pour gagner de l’argent et petit à petit, il avait progressé.
Haya s’étira longuement. Cela devait faire un peu plus de deux heures qu’elle lisait ces dossiers, sans être interrompue une seule fois. Elle eut une petite pensée presque adoucie pour le garde. Il ne devait pas voir souvent des paires de fesses là où il était, et il s’agissait certainement de l’un des travaux les plus sordides de kiri. Peut-être qu’elle daignerait remarquer sa présence en sortant…
Alors qu’elle s’apprêtait à sortir, Haya s’interrompit. Elle était dans le cœur vivant du passé du village. Tout était enregistré ici. Absolument tout… Il y avait beaucoup de choses qu’elle voulait connaître. Peut-être qu’il s’agissait là de sa seule chance, dans toute sa vie, d’avoir accès à ces informations. Peut-être, elle n’en savait rien, que du jour au lendemain kiri s’enfermerait dans la répression et verrouillerait les accès, ou peut-être qu’un incendiaire mettrait le feu aux archives.
Si son père avait été un ninja pour kiri, elle allait le savoir très vite. Silencieusement, elle se dirigea à la lettre S., bien plus loin dans la pièce. Elle trouva le nom « Sasaki » mais, comme elle le pensait, aucune mention à son père. Elle soupira, rassurée. Lentement le champ des possibilités s’imposa à son esprit ; elle avait envie d’en savoir plus sur la flamme jaune, mais elle y renonça. Naikin lui donnerait les informations de lui-même, il ne désirait sans doute pas qu’elle furète comme une voleuse. Puis, elle imagina regarder dans les dossiers d’Hyô. Il devait y avoir là de quoi calmer ses interrogations sur l’une des légendes les plus discrètes de kiri. Ou sur son responsable d’équipe, Satoshi… Tout le village à portée de main, c’était une impression… très déplaisante, en réalité. Elle trouvait cela détestable que la vie de chacun soit enregistrée par d’autres, et qu’ils n’avaient aucun moyen de conserver ces informations pour eux. Ni Hyô ni Satoshi ne lui pardonneraient d’avoir mis son nez sans autorisation là où elle le désirait.
Toutefois, il y avait quelque chose qu’elle avait le droit de savoir. Haya chercha un long moment afin de tomber sur un registre tout simplement colossal, qui recouvrait tous les mois d’une année. Il fallait presque une bibliothèque entière pour le janvier, juillet était le mois le plus dense d’après ce qu’elle pouvait voir. Haya déambula jusqu’à trouver un accès à décembre. Elle chercha l’année qui l’intéressait, l’année dernière et déglutit douloureusement.
Cinq décembre. Il y avait un seul classeur, peu épais et presque neuf. Un sentiment d’appréhension dans le ventre, la jeune chuunin posa les mains dessus et le tira vivement. Elle partit tranquillement s’installer derrière un bureau, avant de se rendre compte que ses jambes tremblaient et que sa nuque ruisselait de transpiration. Elle ouvrit avec délicatesse le classeur, et vit de grosses bandes électroniques. Elle en saisit une et l’installa à longs gestes maladroits.
Sans plus y penser, elle appuya sur le bouton de marche.
Trois secondes sans rien hormis de légers grésillements, puis :
« Maison dévastée. Partiellement brûlée. Il semblerait que le feu n’ait pas pris. Une lettre est plantée dans la porte à l’aide d’un couteau encore sanglant. Il est écrit : La fuite ou la mort. Va Yuma. L’écriture est vive. Deux mots ont été ajoutés : LA MORT. L’écriture rouge évoque du sang. Sans doute celui de la gamine. D’une des gamines. »
Haya porta la main à sa bouche. Pas à cause de l’émotion ; elle allait vomir. La voix s’interrompit et une autre repris.
« Rapport audio 214.36.31. "Individu décédé également. Vêtements déchirés. Large entaille sur la poitrine, plusieurs sur le ventre et les cuisses. Plusieurs types de lames, de qualité diverses. Beaucoup de sang. Merde…" "Elle a les cheveux collés au carrelage. Figure tuméfiée. Elle a été battue… longtemps. Hématomes sur le visage, les épaules, la poitrine, les jambes. Plusieurs de ses os doivent s’être brisés. Probablement violée. Ongles cassés. Elle s’est défendue." "Beaucoup de traces boueuses. Je ne sais pas combien ils étaient, mais plus de deux. Différentes tailles de chau…" "Hide ? Hein ?" "Putain. Elle est en vie. Son cœur était arrêté. J’en suis sûr. Hide, tiens-moi cette merde" "Euh… Elle est clamsée depuis plus d’un jour ?" "Non. Elle a été battue il y a à peine huit heures. Elle a perdu énormément de sang. Elle devrait être morte au moins deux fois. Putain. Regarde-moi l’état de son dos, c’est dégueulasse. Il.. oh…" "C’est… à gerber." "Y a des inscriptions gravées sur son nom. Trop de sang, j’arrive pas à lire. Je sens son pouls. Trop lent, elle va retomber." "L’équipe médicale arrive." »
« Nous avons retrouvé les deux autres corps. Ils étaient bien morts. La gamine survivante a été transportée d’urgence à Kiri après que l’équipe médicale lui eut réparé les lésions les plus évidentes. Nous allons disposer des corps ici. Pas de cérémonies militaires, ordre du mizukage. La maison sera incendiée. Une enquête est en cours pour déterminer l’agresseur. D’après les premiers éléments, il est possible que ce soit leur père, Ka… »
Haya abattit son poing de toutes ses forces sur la machine, le leva et l’envoya à nouveau, plus violemment encore. La machine cracha la bande et grésilla, mais Haya l’arracha de sa prise murale, la jeta à terre et fondit sur elle comme sur un ennemi personnel. En émettant des sons pénibles de haine et de rage, la vue brouillée par des larmes qui roulaient sur ses joues, elle ne s’arrêta de frapper qu’une fois son poignet complètement brisé. La douleur la tétanisait, mais rien ne venait interrompre ses pleurs et ses hoquets tandis qu’elle restait là, prostrée par terre, le corps dévoré par une sensation de froid grandissante, l’esprit dépourvu de la moindre volonté. |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures Ven 31 Juil - 19:23 | |
| Il est curieux de remarquer à quel point on est seul lorsqu’après une intense émotion, on se retrouve dans la situation exacte où on était avant. Rien n’avait changé ; les mêmes murs, le même silence pesant, les mêmes étagères chargées d’accusations. Haya serrait son poignet dans la main, la joue contre le sol frais, des cheveux devant les yeux et tout engourdie de faiblesse. Elle se redressa lentement en laissant échapper un long gémissement plaintif quand, à la suite d’un faux mouvement, elle appuya sur sa main blessée. Elle dévisagea la machine complètement dévastée qui avait l’air de l’accuser. Elle la prit et la déposa sur le bureau où elle se trouvait avant d’en être expulsé. Haya rangea les dossiers et partit les remettre à leur place, puis elle se laissa tomber par terre et essuya d’un revers de sa main ses larmes. Elle ne laisserait pas de tels mensonges se répandre. Il lui était insupportable que quiconque puisse penser qu’elle avait été mise dans cet état par son père. C’était… totalement répugnant. Elle avait vu chacun de ses agresseurs. Est-ce que quelqu’un ici lui avait posé la question ? Non, ils la prenaient tous pour une muette débile traumatisée, incapable de discerner la réalité du phantasme. Mais elle savait tout ; aujourd’hui encore, elle pourrait reconnaître ceux qui l’ont tué. Les gens ne peuvent pas comprendre ce qu’elle a ressenti, mais elle avait eu l’impression d’être extraordinairement proche d’eux, de les percevoir dans sa chair. Ils s’étaient imprimés en elle, sans le savoir. Ces accusations étaient totalement ridicules ! Oser penser que… Haya étouffa la bouffée de haine qui menaçait de l’étourdir. Elle ferma les yeux et resta adossée à l’étagère, la main en feu. Elle s’était emportée. Il s’agissait d’un rapport préliminaire. Rien d’approfondi. Une enquête est en cours, disait-il. Il ne faisait que donner son avis débile et sans intérêt. Comme si quelqu’un se souciait de ce que cet abruti pensait. Non. Des gens compétents avaient dû prendre les choses en main, disculper son père. Et… et… et elle n’avait pas revu son père depuis un an. Il avait disparu, complètement, et là aussi personne ne s’était intéressé à elle. Haya ne s’attendait pas à ce qu’un shinobi la prenne sur ses genoux et lui demande « il est où ton papa », mais un peu de curiosité. Hakame n’avait fait aucun effort pour la renseigner. Il s’était contenté d’être navré. Haya se releva avec quelque difficulté. Elle savait ce qui lui restait à faire… Tsuna Shono devait lui dire la vérité. Les choses telles qu’elles s’étaient réellement passées. Alors… Haya saurait où aller. Elle laissa de l’argent là où reposait le cadavre de la machine et remonta l’allée, ses pas se répercutant doucement. Quand elle ouvrit la porte, le garde sursauta. Il écarquilla les yeux lorsqu’il vit l’état d’Haya et jeta un coup d’œil inutile dans la pièce des archives. Haya partit sans lui donner la moindre information sur ses yeux rouges, ses joues roses et maquillées de cheveux collés, son poignet inanimé dans sa main libre. Elle sortit du bâtiment, ferma les yeux une fois parvenue au seuil et retourna chez elle. [A suivre] |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures Mer 5 Aoû - 18:18 | |
| Sa main était à présent ceinte d’un bandage soigneusement noué d’un blanc sans défaut. Son accès de rage s’était dissipé aussi vite qu’il était venu pour laisser une impression de vide et d’angoisse, de celles qui empêchent de réfléchir correctement et de rester concentré. Haya était d’abord rentrée chez elle pour se coucher, mais le sommeil l’avait fui tout l’après-midi. Lasse, elle avait fini par prendre une douche fraîche et grimaça lorsqu’elle essaya de passer un tshirt. Pendant que le médecin lui observait la blessure et nouait le bandage, Haya était restée assise sans la moindre expression. Elle ne parvenait même pas à savoir exactement ce qui l’avait mise dans cet état de détresse intense. Les sentiments qui se disputaient en elle étaient trop nombreux et trop épars pour qu’elle parvienne à correctement prendre du recul sur la situation.
D’une part, l’accusation ridicule selon laquelle son père avait pu être l’auteur de ce qui s’était passé. Haya en frissonna d’horreur. Elle avait eu le temps d’observer chacun des visages de ses tortionnaires et la seule pensée que Kade aurait pu vouloir du mal à l’une de ses filles était d’un absurde complet. La seule pensée que Kade puisse se montrer cruel… à l’égard de n’importe qui. Mais aussi le fait que personne n’avait essayé de lui demander sa version des faits. Personne n’était venu la voir pour lui demander de parler de cet événement. On lui avait demandé comment elle se sentait, une question creuse quand la totalité de sa famille a été massacrée et que leur image s’est évaporée de son esprit. Mais personne ne l’a regardé dans les yeux pour lui dire : ‘Haya, qu’est-ce qu’il s’est passé ce soir-là ?’. S’il n’avait pas pris la peine de lui demander de témoigner, comme elle imaginait que c’était le cas lors d’une procédure normale, cela signifiait certainement que kiri savait très exactement ce qui s’était passé et pourquoi ça s’était passé. Mais là aussi, personne pour lui expliquer, l’informer, comme si cette longue traversée du désert était son fardeau et que personne ne songeait à l’épauler. Et enfin, l’absence totale de nouvelles au sujet de son père ou de Yuma, son frère. S’ils n’étaient pas morts, ce dont Haya n’avait aucun moyen d’être sûre puisqu’elle n’avait aucun interlocuteur, ils ne pouvaient certainement pas deviner qu’elle s’était retrouvée engagée à kiri en tant que kunoichi. Elle essaya d’imaginer ce que penserait son père en la voyant. De la fierté ? De la pitié ? De la crainte ? Rien du tout ?
Haya savait qu’elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même : on lui avait fourni les clés mais elle refusait encore d’ouvrir la porte. Il y avait une différence entre savoir qu’on peut entrer et entrer, et Haya la comprenait tout juste. Une fois qu’on a acquis le pouvoir et la solution, on peut se retrouver effrayer devant l’imminence de la chose. Tout à coup, l’imagination trouverait une réponse dans la réalité et ce serait quelque chose d’immuable, de définitif, en bien ou en mal.
Haya observa sa main dont les doigts restaient difficiles à bouger. Elle disposait de deux choix, qui menaient à la même réponse. Soit elle parlait d’abord à Tsuna pour savoir qui était son père car de toute évidence, son père était quelque chose aux yeux de kiri. Soit elle parlait d’abord à Naikin, qui semblait vouloir aborder le sujet également. Elle opta pour ce dernier. Il était plus immédiat que Tsuna, puisqu’il n’était pas particulièrement dur à trouver. Ainsi, elle se dirigea vers les lacs, comme à son habitude désormais.
La flamme jaune était assemblée et s’entraînait inlassablement. Benihime était couchée sur le dos, une main sur les yeux et l’autre étendue dans l’herbe ras. Ryosen faisaient quelques passes avec son arme, le regard concentré. Il s’arrêta lorsqu’Haya s’approcha et la salua d’un signe de tête sobre mais, lui sembla-t-il, proche de l’amical. Benihime leva sa main et courba sa tête encore un peu plus en arrière. Elle adressa un petit signe de main épuisé.
Benihime – Alors cette mission ?
Haya haussa les épaules avec un mince sourire. Benihime ne poursuivit pas son interrogatoire et se retourna brusquement sur le ventre, le regard parfaitement clair.
Benihime – Tu es allée aux archives ? Bien. C’était intéressant ?
Le regard de la jeune fille était posé sur le récent bandage d’Haya et elle ne faisait de toute évidence aucun effort pour dissimuler sa curiosité.
Benihime – Qu’est-ce que tu as cherché ?
Haya hésita, mais quelque chose lui disait que la vérité serait la meilleure solution. Elle n’avait pas honte de ce qu’elle avait fait et même, elle ne voyait là aucun motif qui puisse la faire rougir.
Haya – Darucha et quelque chose de personnel, sur la nuit où j’ai été amenée à Kiri.
Benihime plissa les yeux et acquiesça lentement. Contrairement à ce que pensait Haya, elle semblait se demander pourquoi la chuunin n’avait pas cherché à en apprendre bien plus. Elle récupéra le petit sceau qu’elle lui tendait et le rangea dans l’une de ses poches.
Benihime – Naikin arrive. Il va te parler de ton père. Je ne sais pas ce que tu as pu lire, mais il n’y a rien dont tu puisses avoir honte le concernant.
Elle n’ajouta rien et s’étendit à nouveau dans l’herbe. Haya tourna sur elle-même. Naikin venait de rejoindre la terre ferme, ses pas produisaient un léger son de sable foulé. Il lui fit un signe discret et s’adossa à un arbre situé un peu à l’écart. Haya crut déceler une infime grimace lorsqu’il se pencha, peut-être son adversaire avait-il réussi à le toucher plus violemment qu’il ne le pensait.
Haya s’approcha de lui et s’assit sur une racine, essayant de prendre un air assuré et impassible alors que la curiosité se disputait à un étonnant sentiment de frayeur. Naikin se passa une main négligente dans ses cheveux en bataille, des mèches châtain claire émergeant ça et là. Il la détaillait de son regard noir, comme s’il tentait d’estimer quelque chose de complexe, de résoudre une équation délicate.
Naikin – Tu es une fille surprenante. Quand on se croisait dans les amphithéâtres ou dans les couloirs, ta haine filtrait de chaque pore de ta peau. Tu n’étais qu’un élément parmi des centaines d’autres à nous haïr, mais ta haine avait quelque chose de physique et de bestial. En te voyant, je me suis dit que si tu en avais eu le pouvoir, tu nous aurais probablement combattu jusqu’à nous tuer.
Haya s’obligea à ne pas regarder ailleurs tandis qu’il parlait de sa voix mesurée et précise, sans laisser transparaître la moindre nuance qui trahirait sa position sur ce sujet. Elle ne parvenait plus à estimer si elle les détestait toujours. En réalité, si elle se montrait parfaitement honnête envers elle-même, Haya admettait qu’elle avait appris à les apprécier et à les estimer pour ce qu’ils étaient. Si elle désirait toujours se mesurer à eux, elle ne désirait plus les briser comme cela avait été le cas. Sans même s’en apercevoir, Haya était maintenant dans un état d’esprit beaucoup plus constructeur que destructeur, elle voulait apprendre auprès d’eux et se mesurer à eux pour grandir en force. Elle voulait partager à leurs côtés, et c’était là un trait propre aux amis.
Naikin – C’était certainement ta grande faiblesse : tes intentions étaient limpides. A cause de ton inaction, je savais déjà que tu étais une faible, ou en tout cas quelqu’un de plus faible que nous. Et puis tu es venue à nous. J’ai cru tout d’abord avoir été hâtif, j’ai cru que tu avais dissimulé ta force. Mais en réalité, tu étais bel et bien faible. Ne le prends pas mal. Ce que j’ai vu, c’était une faiblesse pleine de panache et d’envie et je me suis dit « ce pourrait-il que cette fille nous ait compris ? ». Et je crois qu’aujourd’hui, oui, on peut dire que tu nous as compris.
Le regard de Naikin quitta celui d’Haya pour embrasser le paysage autour d’eux. Toujours le même ; la flamme jaune dormait là. Il s’agissait de son terrain réservé et ils s’y rendaient presque chaque jour, sauf ceux où ils étaient en mission. Même quand l’un d’eux était puni, si l’on peut dire, il se rendait là et travaillait avec d’autant plus de puissance qu’il était incapable d’épauler ses amis. Haya, en les observant, avait appris beaucoup plus qu’elle ne l’imaginait sur ce qu’était une équipe, des amis, la vie d’un ninja parmi d’autres ninjas.
Naikin – Et je souhaite te remercier de cette compréhension. Tu apprendras pourquoi tu nous as haï et, peut-être, pourquoi ce n’est plus le cas. Je veux te parler de ton père, te révéler la vérité que j’ai réussi à arracher pièce par pièce, et de la Flamme Jaune car les deux sont intimement liés.
Haya déglutit discrètement. Elle ne savait pas si elle était réellement prête à entendre cela. La vérité, en voilà un mot qui fait peur. Maintenant qu’elle était toute proche d’avoir une idée précise… de voir les soupçons de la bande sonore effacés à jamais… elle avait peur. Comme une enfant, elle jeta un œil à Benihime, plus loin. La jeune fille blonde l’observait, le menton dans sa paume et lui adressa un clin d’œil réconfortant.
Elle lui disait « courage, c’est important que tu écoutes », et Haya écouta.
Dernière édition par Haya Sasaki le Sam 24 Oct - 20:11, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures Jeu 6 Aoû - 21:15 | |
| Naikin – J’ai remarqué que ton nom était Sasaki. Ton père était prudent mais peut-être pas assez. Quoiqu’il en soit, je ne peux rien te révéler là-dessus, les archives et toutes les personnes à qui j’ai parlé conservent un silence complet. Ce que je peux te dire, c’est que le vrai nom de ton père était Kasen et non Sasaki.
Il se tut un instant ; on entendait le doux ressac du lac qui léchait le sable et les murmures précipités des autres membres de la flamme jaune. Elle ne savait pas exactement comment définir ce qu’elle ressentait à l’idée d’avoir toujours porté un faux nom. Iba lui avait parlé de différentes tribus de nomades qui partageaient le même don héréditaire. Kasen devait être l’une de ces familles ancestrales et, pour s’assurer que personne ne relie ses filles à cette partie de son héritage, Kade l’avait changé.
Naikin – Kade Kasen est une légende de la Flamme Jaune, exactement au même titre que Darucha Gankarra. C’était tout deux des traîtres du village, pour des motifs que personne ne connaît clairement. Gankarra était un peu fou, de ce que j’en sais. Et Kade… eh bien, c’était un extrémiste.
Haya s’était à moitié levée. Naikin, qui avait peut-être présagé son geste, la rattrapa par le poignet. Son autre main était levée paume en avant, dans un geste apaisant.
Naikin – Je te raconte les choses telles qu’elles sont connues ici. C’est peut-être la vérité, c’est peut-être un mensonge. Pour savoir cela, je pense qu’on t’a déjà dit à qui t’adresser. C’est important que tu saches la façon dont est perçu ton père car beaucoup de choses en dépendent. S’il te plaît, écoute-moi jusqu’au bout.
Haya se rassit. Elle avait encore les joues un peu rouges. Un extrémiste, son père ? Extrémiste de quoi ? Pendant la guerre de kiri, c’était ainsi qu’ils parlaient de leurs opposants. Des extrémistes, des militaristes… Son père ne pouvait pas appartenir à cette caste nauséabonde, c’était impossible. Avec un peu d’amertume, Haya reconnut qu’elle avait également ignoré ses dons pendant la majeure partie de sa vie.
Naikin – Quand j’ai intégré la Flamme Jaune, je connaissais ces histoires. Pour moi c’était des conneries. C’est plus tard que j’ai compris à quel point elles imprégnaient… l’esprit de cette équipe historique. C’est une équipe de traîtres. Tu veux que je te raconte l’histoire de la Flamme Jaune ? Ses origines, ses buts originaux ? Parce que beaucoup disent que c’est juste une équipe de connards, que les autorités assemblent en un point pour les avoir à l’œil en même temps, ou bien l’équipe des personnes les plus puissantes du village. C’est faux.
L’opportunité de parler d’autre chose que de son père était presque un soulagement.
Naikin – La Flamme Jaune est née juste avant la génération de Darucha. Pour être tout à fait précis, elle a été créée il y a un peu moins de trente ans, avec trois membres. Inutile de retenir leurs noms, même si ce n’était pas des manches. Ils ont duré quatre ans, suite à quoi la Flamme Jaune est devenue inactive. Il y a des années où elle ne peut pas s’allumer. Ca dépend. Trois ans plus tard, Darucha l’intégrait avec deux autres personnes, Jaemon et Kaede. Eux, ouais, faut retenir leurs noms. On a retenu que Darucha, parce que c’est le traître et le génie à la fois, un parfait rôle dramatique. Mais Kaede… c’était pas n’importe qui. Elle était géniale. Il a des sessions entières de ses entraînements et de ses états de services dans les archives, c’est hallucinant. Elle aurait pu faire de grandes choses pour kiri. Et Jaemon… je l’ai toujours détesté. S’il avait eu un peu plus de couilles, il aurait sauvé Kaede. Mais c’était un putain de lâche et il s’est enfui. Tu vois, c’est la raison pour laquelle je suis ici. Pour m’assurer que la Flamme Jaune resplendisse à nouveau et que jamais personne ne puisse la trahir. Car je serai toujours son membre le plus puissant.
Sans qu’elle ne le veuille, Haya avait froncé les sourcils. Elle ne comprenait pas exactement où Naikin voulait en venir. Ils étaient vus par kiri comme une équipe de connards, comme il dit. On les évitait, en partie parce qu’ils étaient plus puissants que la moyenne et en partie parce qu’ils inspiraient le mépris et la crainte. Haya n’avait jamais rencontré personne qui les admire ou, mieux encore, qui les apprécie.
Naikin – Enfin, je vais pas te raconter toute l’histoire. On s’en fout. Après la trahison de Darucha, la Flamme Jaune était détruite. Il ne restait plus aucun membre actif. Elle est restée en berne longtemps. Huit années se sont écoulées avant qu’un jeune homme de vingt-cinq ans, un nouveau putain de génie, n’apparaisse. Il s’appelait Kade Kasen et c’était vraiment quelqu’un. Il ne s’agissait pas d’un inconnu. C’était étrange, il était détesté par beaucoup parce que c’était un raciste et un nationaliste comme on n’en fait plus, il fréquentait des gens, gamine, tu peux pas imaginer. Des requins, de vrais porcs, et certains sont encore en vie aujourd’hui, peinards dans leurs salons. Mais Kade, c’était pas pareil. Il était lié au mizukage, je sais pas comment, c’est pas important. Le fait est qu’il était carrément excellent. Et on lui donna la charge de la Flamme Jaune. Il la ressuscita avec Tsuna Shono et Ona Okone. Pendant près de dix ans, la Flamme Jaune étincela dans le village. Le record était explosé. Et puis… l’histoire se répète quoi. Je ne connais pas du tout les détails, mais Kade a quitté le village un beau jour. Des équipes entières furent réquisitionnées pour enquêter. On pensait qu’il avait été assassiné ou capturé à l’époque. Puis Tsuna le retrouva et essaya de l’intercepter à Dashida. Il se joua de l’équipe entière et.. pfou, disparu.
Haya avait la tête qui tournait. Elle digérait les informations comme un glouton rassasié. Maintenant qu’elle y pensait, son père ne lui avait jamais ouvertement parlé de sa jeunesse. Il disait ne pas connaître sa mère, avoir été adopté par quelqu’un de bien, mais il ne fit jamais mention du nom de kiri ou de son passé en tant que ninja. Elle se sentit irrésistiblement fière de savoir que son père était puissant, même si ses joues étaient à présent d’un rouge vermeil. Elle connaissait son père. Il était bon et bienveillant. Il ne pouvait pas fréquenter des gens mauvais. Cela n’était pas possible. Elle… ne voulait pas qu’il soit tout cela.
Et les mêmes noms revenaient… Tsuna Shono…
Naikin – L’esprit de la Flamme Jaune est dur à saisir. Ce ne sont pas, comme on le dit souvent, les meilleurs éléments du village rassemblés en une équipe. Regarde, ton Satoshi, il pourrait nous briser en deux sans effort. Il est meilleur que nous sur un plan qualitatif. Non, la Flamme Jaune sert un autre but : elle accueille les éléments les plus prometteurs du village à une génération donnée. Il y a des générations sans et des générations avec trop de monde. C’est terrible, quand on y pense, non ? De se dire que cet esprit plein de promesses a été trahi deux fois. C’est un peu un message, tu ne crois pas ? Comme quoi on ne peut pas faire confiance aux promesses. Moi je veux qu’on me fasse confiance.
La voix de Naikin était toujours aussi ferme, mais son regard était perdu dans le vague. Il murmura les mots suivants.
Naikin – Je veux surpasser Darucha. Surpasser ton père. Surpasser Satoshi, Hyô, et tous les autres. Je veux qu’on regarde la Flamme Jaune comme ce qu’elle est : l’avenir de kiri. Je veux former des shinobis puissants. Enterrer ce passé, ces mauvais souvenirs. Je ne savais pas que Kade avait une fille. J’aimerais un jour entendre ton histoire, si tu le veux bien. Car je suis sûr que Kade Kasen n’était pas un être aussi mauvais que l’histoire l’aura retenu. Il y avait des aspects chez lui… d’un héroïsme époustouflants. Il aimait son village, peut-être jusqu’au point de le quitter, je ne sais pas, mais je pense qu’il y a quelque chose de plus. Un shinobi le sait bien, parfois pour protéger ce qu’il a de plus cher, sa femme… ses filles… il faut qu’il les quitte. Un shinobi est corrosif.
Haya détourna la tête. Les vieilles souffrances qu’elle avait tues si longtemps se réveillaient, comme autant de monstres grinçants et moqueurs. Son père n’était pas là le jour où sa maison a été prise d’assaut. Pourquoi n’était-il pas là ? Qu’est-ce qui lui avait pris autant de temps ? S’il avait été avec elles… Haya ravala un sanglot et serra son poing valide. Il ne fallait pas qu’elle alimente ses regrets. Il ne fallait pas qu’elle les laisse ternir ce qu’elle a gardé près de son cœur si longtemps. Les mots de Naikin, comme un écho à sa pensée, la firent relever la tête.
Naikin – Quand je te regarde, je sais que Kade était quelqu’un de bien. Il t’a appris à ne pas haïr, à ne pas laisser ton cœur s’assombrir. Il t’a donné une perspective d’espoir et pourtant, je te l’assure, tu portes des cicatrices évidentes, plus significatives que la raideur masquée de tes mouvements ou ton mutisme. Seul quelqu’un de bien aurait pu t’enseigner cela. Quelqu’un qui voulait plus que tout assurer ton bonheur et ta survie. Parce que crois-moi, la haine nous pousse à faire des choses aussi ridicules que l’amour, mais beaucoup moins belles. Tu essayes de comprendre avant de condamner et c’est très rare. Tu as commencé par nous détester, comme tout le monde, avant de venir à notre rencontre. C’était la première fois que quelqu’un venait, comme ça, pour… je sais pas pourquoi t’es venue. Et pire, tu es revenue encore et encore jusqu’à savoir qui nous étions. On nous appelle les Quatre Salopards dans les couloirs de l’académie, et on l’est. Mais je veux que les gens nous détestent pour ce que nous sommes, mais nous admirent et nous aiment pour ce que nous ferons. Je veux qu’il ait un avis négatif, pour les forcer à admettre qu’ils avaient tort, sur nous, sur Kade, sur Darucha, sur la Flamme Jaune. Et je sais que j’y arriverai. Parce que les promesses méritent d’être exaucées. |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures Lun 10 Aoû - 16:00 | |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures Sam 24 Oct - 16:37 | |
| Nezu était moins impressionnant qu'elle ne se l'était imaginée. Les joues creusées, son visage accusait nettement son âge et sa vulnérabilité. Il inspirait une pitié nuancée, car lorsque leurs regards se rencontrèrent, Haya y vit une flamme cruelle étinceler l'espace d'un instant. Un ancien chef de meute vaincu mais pas désarmé pour autant : il avait toujours ses crocs et restait animé de son ambition démesurée. Haya jeta un coup d'œil aux gardes et leur indiqua de sortir.
Garde – Impossible.
Sans se laisser démonter, Haya lui présenta la lettre signée de la main de Satoshi. Le garde la parcourut rapidement puis reprit sa position raide.
Garde – Très bien. Je reste derrière cette porte.
Ils sortirent sans plus s'attarder. Haya relâcha son souffle ; elle savait que si quelque chose se passait mal, cela retomberait sur Satoshi et sur elle par le même coup. Il ne lui pardonnerait certainement pas facilement, d'autant qu'il avait été ardu de le convaincre. Il l'avait trouvée insensée, naïve et inconsciente, mais il avait fini par signer. Haya commençait à le suspecter d'être fasciné malgré lui par elle, de voir exactement où elle se dirigeait et que par goût du jeu, il favorisait ses actions. Elle espérait l'intriguer suffisamment longtemps pour avoir les mains libres.
La sortie des gardes raviva l'intérêt de Nezu. Il était debout à présent, et l'ombre de la personne qu'il avait été l'habitait toujours. Haya ne l'avait jamais vu jusqu'à aujourd'hui, hormis sur des photographies où son charisme ne laissait aucune place au doute. Sa main décharnée serrait le barreau. La jeune fille se tint à une distance respectable. Elle savait que les cellules disposaient de diverses protections avancées, mais elle préférait ne s'engager à rien.
Nezu aboya, d'une voix éraillée et quelque peu moqueuse ce qui, au vu des circonstances, étonna Haya.
Nezu – Que veux-tu, gamine ?
Haya – Des informations.
Le vieil homme eut une moue dédaigneuse.
Nezu – Je ne te reconnais pas. Quel est ton nom ?
Haya – Haya. Je m'appelle Haya Sasaki.
Il renifla puis détourna la tête, quittant les barreaux pour retourner s'asseoir.
Nezu – Cela ne me dit rien. J'aimerais autant rester seul.
Haya – Je suis la fille de Kade Kasen.
Nezu s'immobilisa avant même d'avoir atteint son siège. Haya revit la flamme effrayante dans le regard du vieil homme, une flamme qui la glaça de l'intérieur. Nezu se redressa avec une extrême lenteur, la détaillant des yeux avec comme de l'avidité retenue, une excitation qu'il ne se permettait pas de ressentir.
Nezu – Kade... Kasen… Le traître.
Haya serra un poing mais ne dit rien.
Nezu – Un homme en tout point extraordinaire. Mais tu devrais être morte. On m'a dit que tu étais morte.
Haya – Savez-vous quelque chose à ce sujet ?
Nezu – Non. Je comprends mieux ce qui t'amène. Non, ce n'est pas moi qui ai fait massacrer ta famille. Je l'ai appris incidemment, au retour de l'équipe envoyée sur place. Le bruit a couru que la famille de Kade Kasen avait été exterminée dans la nuit. On m'a dit que tu étais morte… Pourquoi ? Intéressant.
Nezu faisait à présent les cent pas dans sa petite cellule.
Haya – Parce qu'il était probable que vous soyez le commanditaire…
Nezu écarta la remarque d'un geste de la main impatient.
Nezu – Ridicule. Il faudrait être une bête pour tuer l'engeance de Kasen. Non ce n'était pas moi le problème.
Haya – Quelqu'un de vos connaissances ?
Il l'observa d'un œil neuf, presque curieux.
Nezu – C'est une possibilité. Ou plus vraisemblablement, ils ne souhaitaient pas que je m'intéresse à toi.
Haya s'installa sur un petit tabouret qui traînait dans un coin et qui, de toute évidence, n'avait pas été utilisé depuis un moment. Elle posa ses mains devant elle.
Haya – Et vous n'avez rien suspecté ?
Nezu – J'avais d'autres choses en tête. Je suis un homme occupé, je n'avais pas le loisir de m'attarder sur cet épisode.
Haya – Mais la mort de mon père vous a été rapportée ?
Nezu – Plus ou moins. J'ai d'autres sources de renseignements, j'ai su que ton père était mort avant que le village ne daigne m'en avertir. Il s'est contenté de me dire qu'on avait la certitude que le déserteur Kade Kasen était mort à Yukan. L'information a été reprise et peu à peu, tout le village l'a su. Tout le village a également su que tous les membres de sa famille avaient été massacrés. Amusant de se dire que tes amis d'aujourd'hui ont peut-être ri de ton sort le jour où cela s'est passé, non ?
Haya – Mon père n'est qu'un déserteur… Il n'y avait pas de motif à…
Nezu – C'est plus que cela. Ton père était haï de son vivant. Il partageait notre vision de Kiri, et la plupart des ninjas d'aujourd'hui se rassurent en nous crachant dessus. Alors que c'est grâce à nous que ce petit village a réussi à s'imposer comme l'une des forces principales.
Haya se permit un petit sourire.
Haya – Qui nous ?
Nezu – Le Lotus Pourpre. Une force politique dont je ne te révélerai rien.
Haya – Je voudrais vous poser une question.
Le vieil homme gronda.
Nezu – Pour changer. Qu'est-ce que j'ai en échange ? Le plaisir de ta compagnie ?
Haya – Tout dépend de ce que vous pouvez me révéler.
Nezu – C'est-à-dire ?
Haya – Je peux vous aider à sortir.
Nezu resta interdit un instant puis éclata de rire. Il se passa une manche sur la bouche.
Nezu – Ridicule.
Haya – Je peux également vous protéger.
Le vieil homme inclina légèrement la tête sur le côté.
Nezu – Tiens donc. Parce que nos prisons ne sont pas sûres ?
Haya – Est-ce que mon père avait des liens avec Kakumei ?
Nezu ne répondit pas. Son visage resta impassible. Nezu était un homme entraîné, un habile politicien et certainement un bon ninja. Il était plus doué qu'elle sur chacun de ses plans, s'il mentait elle n'aurait aucun moyen de le savoir au-delà de son instinct. S'il refusait de répondre, elle ne pourrait pas plus percer des indices rien qu'en le regardant. Mais Nezu parla, d'une voix plus lente et moins dédaigneuse qu'auparavant.
Nezu – J'ai des raisons de penser que non. Mais tu dois le savoir aussi bien que moi. Tu as dû t'entretenir avec Tsuna, elle n'a aucune raison de te taire la vérité.
Haya – Ce n'était pas exactement ma question.
Il grimaça un sourire.
Nezu – Bien sûr. J'en sais beaucoup là-dessus, et je ne te dirais rien.
Haya – C'est important pour moi.
Nezu – Je m'en moque. Tu devras chercher tes réponses ailleurs.
Haya – Chez vous ?
Nezu – Improbable. Kiri a dû récupérer les dossiers les plus importants, s'il n'a pas tout mis à sac. Ma maison sera de toute façon surveillée et tu n'auras aucun moyen de l'approcher, Kagehisa ou pas.
Haya – Chez le mizukage ?
Nezu – Tu irais chez le mizukage pour apprendre cela ?
Haya acquiesça posément.
Nezu – Et tu me dis cela à moi ? Si on découvre ce que tu as fait, tu serais exécutée.
Haya – Mais si je découvre ce qui m'intéresse, j'aiderai Kiri.
Nezu – C'est de la folie, tu es trop faible pour espérer quoi que ce soit. Tu me parais bien naïve.
Haya – Vous avez plus de points communs avec Satoshi que vous ne le supposez.
Nezu l'interrogea du regard sans comprendre, mais Haya l'ignora.
Haya – Vous étiez affilié à Kakumei. Vous aviez des liens avec mon père. Est-ce que mon père a été tué par Kakumei ?
Nezu – Je suis lassé de cette conversation. Crois-tu vraiment que Kakumei m'a entretenu de ses projets ? Bien sûr que non. Au moment où ton père est mort, je commençais à peine à nourrir des projets avec cette organisation.
Haya – Pouvez-vous me parler de Kakumei ?
Nezu – Non.
Haya – J'ai besoin de savoir qui sont mes ennemis.
Nezu – Essaye déjà de savoir qui sont tes alliés : certainement pas moi. Tu n'as pas la moitié du talent de ton père, tu ne m'intéresses pas. Et même si c'était le cas, je n'ai plus le moindre pouvoir.
Haya – Connaissez-vous les noms de ceux qui ont massacré ma famille ?
Nezu – Non. Kiri n'a pas réussi à le déterminer. Ils n'ont pas poussé très loin les investigations. Ce sont des hommes de Nagata Hideyoshi, c'est tout ce que je peux te dire. C'est lui ton ennemi. Le jour où il saura que tu es encore en vie, fais-moi confiance, il viendra à toi très vite. Tu auras peut-être l'occasion de revoir tes compagnons de massacre.
Haya lui jeta un regard glacial, se leva et s'inclina brièvement devant lui puis tourna les talons. Nezu l'arrêta avant qu'elle n'atteigne la porte.
Nezu – Es-tu animée d'un sentiment de vengeance, jeune fille ?
Haya – Non.
Elle répondit sans hésitation.
Haya – Mais je pense qu'il est normal qu'ils meurent.
Nezu – Tu vas regarder le mal dans les yeux alors. Nagata est une personnalité nocive pour le pays. Kiri commet une grave erreur en l'ignorant et cela, Kasen l'avait peut-être compris avant tout le monde. Permet-moi de te donner un conseil, jeune fille.
Haya lui rendit son regard, la main sur la poignée. Le murmure de Nezu lui glaça les sangs.
Nezu – Ne défie pas Kakumei. Ne te fais pas connaître d'eux. Ils te tueront. Aussi sûrement que... ils te tueront. |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures Lun 1 Mar - 14:04 | |
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| Sujet: Re: Délicieuses Pourritures | |
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