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 Le Conclave

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Shigeo Koyama

Shigeo Koyama


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MessageSujet: Le Conclave   Le Conclave EmptySam 23 Aoû - 21:46

Ils étaient à présent tous assemblés. Le Tournoi Chuunin s'était achevé deux semaines plus tôt, et les différents villages représentés avaient tous quitté les lieux. De retour à leurs affaires, heureux de leurs promotions, au même titre que Kumo. Et justement, Kumo avait une affaire à régler. Ils avaient réussi à faire bonne figure devant les autres nations, mais la situation était critique. Quelques questions subtiles avaient été posées pendant l'événement, et les autorités Kuméenes avaient dû se contenter de réponses évasives.

Ce n'était pas une tentative de dissimuler la vérité – même s'ils l'auraient fait. Ils ne savaient tout bonnement pas à quoi s'en tenir. Des rumeurs avaient filtré, notamment des forces spéciales, mais il était temps de clarifier tout cela, afin de repartir sur des bases saines. Kumo allait mal.

Ils étaient dans une pièce moyenne, vingt mètres de large pour quinze bons mètres de haut. A l'étage le plus élevé d'un bâtiment sans affiliation – mesure de sécurité, ils étaient venus sans se faire remarquer, travail évident pour des shinobi si haut gradés. Une longue table en bois servait de toute décoration. Shigeo était assis sur l'un des bords, avec quatre personnes sur chacun de ses flancs. La lumière était essentiellement concentrée sur ladite table. Shigeo avait quelque difficulté à comprendre ce goût pour les ambiances sombres et secrètes. Quoique, pour le côté secret, il comprenait aisément.

Ils étaient neuf. Neuf parmi les membres les plus éminents du village. Shigeo connaissait chacun d'eux, et pas seulement parce qu'il s'agissait de ce même conclave qui l'avait placé en intérim. Il les avait fréquentés pendant de longues années. Directement à sa droite, Haita Neko et sa petite amie, Kaeko Hirojin – s'il avait correctement suivi les dernières évolutions sentimentales des Immortels. Ils discutaient à voix basse. Actuellement les deux meilleurs combattants du Village Caché des Nuages, à n'en pas douter. Haita était plus jeune que Shigeo, il n'avait pas plus de vingt-trois ans. Sa petite amie était plus jeune encore, vingt ans tout juste. Manji Eiku, la mine sombre, ses longs cheveux attachés dans le dos. Manji était l'un des conseillers permanents de Shigeo, mais avant cela ils étaient surtout membres de la même équipe. Il y a longtemps à présent. A sa droite, Ryuken Sarukagi. Shigeo ne l'aimait pas beaucoup. Une personnalité cruelle, pourvu d'un étrange sens du devoir. Il prend son rôle très au sérieux. Ryuken avait toujours été contre la nomination de Kempachi, ou d'Alucard. Il avait jugé la méthode de nomination – un combat entre les deux Jounin potentiels Kage – complètement ridicule, car ni l'un ni l'autre ne disposaient de l'expérience nécessaire pour un tel poste.

A la gauche de Shigeo, deux anciens shinobi, depuis longtemps retirés des premières lignes. L'un d'eux était encore puissamment bâti, une courte barbe grise sur son visage sévère, surmonté de cheveux ras, militaires. Ses yeux noirs cherchaient ceux de Manji, qui demeurait parfaitement silencieux. Le deuxième shinobi était au moins aussi âgé – il semblait plus, ses muscles s'étaient plus nettement affaissés et ses traits étaient fatigués – mais n'avait rien à envier à son camarade. Un illustre spécialiste en illusion. Il arrivait même à paraître vieux et décharné, fascinant ! Mais son regard trahissait la redoutable intelligence qui l'habitait. Il discutait avec sa voisine, Masaki Asano. Une Sannin de Kumo qui, lorsqu'elle avisa le regard de Shigeo posé sur elle, lui adressa un clin d'œil taquin. Elle avait d'étranges mèches vertes qui lui tombaient sur le front, et dégageait une espèce de charme sauvage qui n'était pas sans déplaire aux personnes qu'elles avaient habituellement sous son commandement. Le dernier homme de ce conclave était certainement le plus jeune, et le plus "adorablement prétentieux", pour citer la petite amie de Haita. Le fait est qu'il était Jounin, qu'il venait tout juste de fêter ses quatorze ans et qu'il avait déjà participé à des missions décisives pour Kumo. Il se nommait Matsuga et s'occupait à jouer avec une piécette, un geste agaçant, mais Shigeo devait bien avouer que le temps commençait à peser.

Comme pour répondre à sa lassitude muette, la porte s'ouvrit. Un Jounin salua la tablée d'illustres personnages, puis se déplaça sur le côté pour laisser passer une étrange procession. Les silhouettes capuchonnées se mirent en ligne, la tête basse. Le silence tomba. Les six ombres avaient beau être similaire par les vêtements – une longue robe marron, unie et sans ornement – elles étaient grandement dépareillées par la taille ou la corpulence. Shigeo dénombra au moins quatre femmes, dont un véritable colosse, large comme trois, et deux hommes.

[Shigeo] – Sanae, le Conclave vous présente ses sincères salutations.

L'une des silhouettes féminines, la plus petite – un mètre vingt, voire un peu moins, Shigeo n'avait jamais tenu à lever le mystère – s'avança, s'inclina et ôta sa capuche. Une enfant aux grands yeux bleus, blonde, les évalua rapidement du regard, avant de se fendre d'un fin sourire.

[Sanae] – Vous avez fait appel à nous, Shigeo-sama.

Ce n'était pas une question. Comme si elles répétaient une chorégraphie, toutes les silhouettes levèrent leurs capuches, révélant leurs visages à tous. Trois d'entre eux – un homme et deux femmes – sortirent de la pièce et revinrent avec une sorte de large bassine en argent – Shigeo se garda bien de faire une quelconque remarque qui aurait pu froisser l'assemblée, en critiquant ce qui ressemblait à un objet sacré. Masaki haussa les sourcils, dubitative.

[Sanae] – Pendant que nous nous préparons, faites ce que vous avez à faire Shigeo-sama. Nous en avons pour une vingtaine de minutes.

[Shigeo] – Merci beaucoup, Sanae-san. Nous allons débuter cette nouvelle session. Pour ceux qui l'ignorent, Sanae-san est notre…. Oracle… Attitrée. Elle nous a sorti de bien des situations épineuses, et aujourd'hui encore, sa science risque de nous être utile.

Personne ne réagit. Majin, Haita, Ryuken et les deux vieux conseillers avaient connaissance de l'existence de Sanae et sa troupe. Déjà pour la précédente difficulté à résoudre, avec Kimimaro, c'était elle qui avait résolu le mystère. Aujourd'hui, la situation était strictement la même.

[Shigeo] – L'objectif de ce Conclave est de résoudre le cas de la disparition de notre Raikage, Kempachi

Haita acquiesça.

[Haita] – On commence à nous poser des questions. Il est allé à Konoha pour informer les autorités du village du début du Tournoi, puis il est revenu. Deux mois plus tard, le Tournoi commençait.

La petite amie de Haita, membre de l'équipe des forces spéciales des Immortels, pris le relais.

[Kaeko] – Une semaine avant qu'on commence, des rumeurs filtraient selon lesquelles Kempachi était introuvable dans son appartement. Il y avait du sang sur son lit et des trainées dans la pièce. Le mobilier était partiellement fracassé, mais rien n'était visible de l'extérieur. Cela devait remonter à très peu de temps.

[Haita] – Kempachi avait disparu. Mort ou blessé.

L'équipe des Immortels s'était occupé de cette affaire, affaire parfaitement secrète au demeurant. Seuls les membres de ce conseil, et quelques rares privilégiés, en avait connaissance, et ce pendant toute la durée du Tournoi. Une excuse publique fut trouvée pour expliquer l'absence de Kempachi. Un instant, l'idée de tricher, en prenant la forme du Raikage disparu, avait été évoqué, mais c'était inutile. Il y avait beaucoup de shinobi de très haut rang, qui n'auraient pas été dupes, qu'ils connaissent le vrai visage de Kempachi ou non.

Shigeo hocha la tête en direction des deux membres des Immortels.

[Shigeo] – C'est exact. Kempachi a disparu avant le Tournoi Chuunin. Nous avons estimé qu'il était probable qu'un village ait voulu soit compromettre le Tounoi, soit disqualifier moralement Kumo. Néanmoins, il ne s'est rien passé pendant le Tournoi. Ce qui nous amène à une impasse.

[Masaki] – Et vous pensez qu'on peut la résoudre ainsi ? Avec nos oracles, he veux dire.

Elle semblait perplexe, mais sa voix ne trahissait aucune moquerie ou persiflage. Elle ne faisait que poster une question.

[Shigeo] – Nous le pensons. Jusqu'à présent, Sanae s'est toujours montrée parfaitement compétente.

[Sanae] – C'est trop d'honneur, Shigeo-sama. Nous sommes prêts.

Les membres du conclave se tournèrent vers les silencieuses silhouettes. Elles se tenaient de nouveau très droit, en ligne, les mains réunies devant eux.

[Sanae] – Nous allons vous projeter le contenu du bassin sur le mur opposé. Je vais vous présenter les personnes qui vont s'occuper de la vision.

[Shigeo] – Oh ! Tu ne t'en occupes pas toi, Sanae-san ?

Sanae partit d'un rire léger que Shigeo se surprit à trouver agréable.

[Sanae] – Je ne suis plus la meilleure, Shigeo-sama. Venez.

L'intendant s'exécuta et suivit la fluette jeune fille. Haita, Kaeko et Masaki le suivirent, par curiosité. La bassine argentée était à terre, face au mastodonte, ils étaient assemblés face à elle. La jeune fille nomma un à un ses compagnons. Les deux hommes étaient des jumeaux d'une trentaine d'années, spécialisés dans une obscure branche sur laquelle Sanae ne s'attarda pas. La puissante femme qui dominait la bassine s'appelait Komaki, et s'était elle qui allait porter le bac pendant toute la durée de la procédure. Shigeo demanda combien de temps cela pouvait durer, Sanae sourit et affirma que cela pouvait prendre plusieurs jours.

[Sanae] – Mais ne vous inquiétez pas, elle a déjà tenu plus d'une semaine.

Suivit une adolescente de d'environ dix-sept ans. Elle se tenait bien droite, et regardait Shigeo droit dans les yeux, sans ciller. Kasandara – c'était son nom – était magnifique. La peau très pâle, des mèches blondes égales lui tombaient jusqu'au épaule, son jeune corps n'attendait pas de grandir davantage pour proposer des courbes prononcées.

[Sanae] – C'est elle qui se chargera de la transmission. Elle est extrêmement douée, un vrai génie, comme il en naît rarement Elle est également la plus rapide d'entre nous tous.

Shigeo la salua du chef. Elle eut un étrange sourire ironique, mais ne prononça pas la moindre parole. Une fois le tour d'horizon achevé, Sanae les raccompagna à la table. Ses compagnons se mettaient déjà en action. Le conseil échangeait des coups d'œil, visiblement impatient que commence le processus. Masaki suivait la scène avec un intérêt évident, son attention totalement focalisée sur les sombres silhouettes qui s'agitaient. Une légère fumée s'élevait déjà autour de la bassine, de l'encens, aux dires de Sanae, qui parlait de moins en moins pour mieux observer ce qui se déroulait autour d'elle. Elle supervisait l'opération – comme un chef militaire, se dit Shigeo.

Kasandara finit par se tourner vers eux, et d'une voix qui résonnait comme vaguement amusée, finit par déclarer :

[Kasandara] – Nous allons commencer.

L'intendant l'avait remarqué, certains des membres de cette coterie avait inhalé ou ingéré des substances inconnus, ou à tout le moins, non-identifiées. Kasandara ne semblait pas en avoir pris. Sanae lui fit un signe de tête, et elle se tourna vers la bassine, portée au niveau du nombril de la jeune fille. Celle-ci se tenait de dos, et il était tout à fait stupéfiant qu'un habit aussi laid et uniforme puisse rendre grâce à son corps.

Les membres du conclave se tournèrent vers le mur désigné par Sanae. Il avait pris une couleur verte, vert d'eau, fluctuante.

Il ne se passait rien.

Une voix d'outre-tombe, caverneuse, grave à faire trembler les os, remplit la salle entière. Shigeo mis un moment à se rendre compte qu'elle provenait de l'adolescente de dos.

[Kasandara] – Votre question.

Shigeo répondit d'une voix mesurée :

[Shigeo] – Où se trouve Kempachi ?

Kasandara conserva le silence pendant plusieurs minutes. Des taches apparaissaient bel et bien sur le mur vert. Parfois, la couleur semblait absorbée, puis revenait brutalement sur un autre bord du mur, d'un vert relevé, plus violent encore. Kasandara marmonnait des paroles inintelligibles. L'un des jumeaux fit un signe discret à Sanae.

[Kasandara] – Autre question.

Shigeo interrogea Sanae du regard. Celle-ci secoua la tête.

[Sanae] – Kasandara ne parvient pas à le localiser. Cela peut signifier qu'il est mort, ou qu'une force s'oppose à elle. Impossible de conclure quoi que ce soit pour le moment. Poursuivez je vous prie.

Matsuga manifesta grossièrement son scepticisme. Un regard de Masaki annihila tout envie de se lever et partir.

[Shigeo] – Pouvez-vous remonter à la vision la plus récente que vous avez de Kempachi ?

Kasandara ne répondit rien, mais une image apparut sur le mur. Une image qui bougeait, comme ils s'en rendirent compte. Masaki écarquilla les yeux, réellement fascinée par la vidéo qui semblait s'enclencher. Les autres membres du conclave observèrent la scène avec un intérêt variable, mais dans un silence égal.

C'était bien Kempachi. Il était dans ses appartements, Shigeo reconnaissait le mobilier et les murs du jeune Raikage.

Plus important encore, Kempachi était blessé.

Il respirait difficilement, étendu sur son lit, une de ses gigantesques mains posée sur sa poitrine blessée. Un trait fin barrait son visage horizontalement, de son oreille droite – le lobe semblait partiellement coupée, l'image s'était considérablement approchée du visage souffrant – jusqu'à son nez. Il avait les yeux fermés, et ses traits contractés sous l'effet de la douleur.

Ses vêtements étaient déchirés par endroits, et une plaie importante courait sur son torse. Il gémit – la salle pouvait ressentir les sons, le processus était étrange et ils se regardèrent tous pour être sûrs d'avoir entendu la même chose.

Ryuken avait les sourcils froncés, mais ce fut Masaki qui prit la parole.

[Masaki] – Comment se fait-il qu'il soit dans cet état ? Quel adversaire aurait pu lui infliger de tels dommages, chez lui, alors que nous sommes là pour assurer sa sécurité ?

Shigeo ne dit rien. Kempachi était un jeune Raikage. Il n'avait pas la puissance de Masaki ou de Haita. Mais ils étaient là pour assurer sa sécurité. Eux tous. Pour empêcher que la tête de Kumo se retrouve décapitée, et que le village court tel coq promis à l'abattoir.

Comme si Kasandara devançait leur volonté, le visage de l'agresseur supposé se dévoila lentement. La vidéo remontait de ses jambes arquées jusqu'à son torse longiligne, et avant même qu'on voit son visage, Haita grinça des dents.

[Haita] – Pas encore lui... !

Il s'agissait bien de Karan. Général d'Asahi. Il avait été vaincu par les Immortels, mais s'était téléporté avant qu'il ne lui ôta sa tête moqueuse. Shigeo dévisagea Majin. Ils échangèrent un hochement de tête entendu. Cela n'annonçait rien de bon. Rien du tout.

La vidéo se précisa, Karan parlait.
Karan

Karan


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MessageSujet: Re: Le Conclave   Le Conclave EmptyVen 29 Aoû - 19:33

[Karan] «- Où est-il ? », sa voix était un râle diffus, chargée de colère et d’exaspération.

Son visage était blême et ses traits creusés, mais ses yeux étaient tels des lances acérées, prêtes à embrocher n’importe quel adversaire. Dans son regard fiévreux, il ne régnait que de la haine et de la démence. Ce regard était pointé sur Kempachi.

Contrairement à ce que l’on aurait put croire, il n’y eut pas de vive émoi, ou d’autres réactions prononcées et tape-à-l’œil, dans la salle. Non, cette histoire était bien trop sérieuse du fait de son impact pour le village de Kumo. Même Matsuga garda contenance, malgré son jeune âge, il ne put toutefois s’empêcher de poser une question trahissant son arrivée récente au sein du conclave et sa méconnaissance des intrigues passées.

[Matsuga] «- Karan ? »

Sanae regarda alors Shigeo, lui demandant implicitement s’il s’agissait d’une autre question. Ce dernier fit une signe négatif de la tête et Masaki prit la parole pour lui répondre. La scène décrite alors sur l’écran de fumée se stoppa, laissant place aux explications.

[Masaki] «- Karan, ou plutôt le Haut Sénéchal Heihachi était un membre influent de Kumo, à une époque. Il siégeait ici et par deux fois il avait refusé le titre de Raikage, néanmoins ses exploits et ses états de services au sein de Kumo no Kuni lui avaient valut la plus grande des distinctions, à savoir son titre de « Haut Sénéchal ». »

Masaki marqua une pause, comme pour marquer une nouvelle fois le deuil du personnage, mort, pour devenir Karan. Le silence était complet dans la salle, mais Ryuken lança un long regard accusateur à Manji, qui en disait beaucoup plus long que des paroles.

[Masaki] «- Heihachi était un homme brillant, tant sur le plan des aptitudes physiques qu’intellectuelles. Le seul reproche que l’on pouvait à l’époque lui faire était son ambition, qui lui faisait parfois prendre des décisions ambiguës. Personne n’aurait put prévoir qu’il refuserait le poste de Raikage, cette décision n’allait en rien avec le personnage. C’est alors qu’il nous a trahit, en volant de nombreux secrets et en rejoignant les rangs de l’organisation Asahi. Il est clair, maintenant, que c’est grâce à des promesses de pouvoir que Heihachi nous à quitter et à renoncer à l’investiture au rang de kage. »

L’air dans la salle était devenu lourd à la suite de ses paroles. Chacun dévisageait son voisin, cherchant à s’assurer de sa fidélité à la cause. Asahi avait-il corrompu quelqu’un d’autre ? Shigeo remit rapidement de l’ordre dans les esprits de chacun.

[Shigeo] «- Nous avions des doutes sur Heihachi, mais nous ne jugions pas « opportun » des les vérifier. Aujourd’hui, je ne doute de personne. Poursuivez , s’il vous plaît, Sanae. »

Avant que l’étrange procédé puisse reprendre son cours, Ryuken prit la parole. Son visage était dur, il avait eut raison pour Heihachi, mais, à l’époque, ils avaient crut bon de passer outre ses avertissements.

[Ryuken] «- Sondez Karan. »

Sa demande relevait plus de l’ordre, mais connaissant l’individu, ce n’est pas ce qui choqua les membres « vétérans » du conseil, c’était l’utilisation du nom « Karan ». Tous préféraient Heihachi, car d’une certaine manière, c’était espérer son retour à la raison. Ryuken considérait l’homme qu’il avait connu et respecté comme totalement mort.

[Sanae] «- Vous êtes conscient de la difficulté de l’exercice et du trouble que cela peut jeter sur la vision ? »

En d’autres termes, les Jumeaux allaient pénétrer l’esprit du général d’Asahi au cours des visions. Cette manipulation du temps et de l’âme est extrêmement périlleuse pour qui s’y prête car on peut y laisser sa santé mentale ou même beaucoup plus. De plus cela pouvait complètement perturber les images projetées au mur, même déformer les paroles. Cependant, le lien spirituel entre les deux jumeaux, durement entraînés, était tel qu’il leur permettait d’affronter cette épreuve à deux, au lieu d’un. La manœuvre n’en restait pas moins risquée. Ryuken confirma, sans l’accord préalable de Shigeo, mais ce dernier préféra rester silencieux.
Une femme apporta alors aux deux jumeaux, jusqu’alors immobiles et silencieux, à tel point, qu’on n’en avait oublié leur présence, un calice argenté avec de nombreuses gravures l’ornant. Elle y versa un liquide inconnu et les deux frères y burent, avant de rapprocher de la bassine, et de se poster de chacun côté de cette dernière, à genoux. Là, ils l’encerclèrent de leurs bras joints. Ils laissèrent ensuite, doucement tomber leur tête en arrière, arrêtant le mouvement lorsqu’elles furent parfaitement à la verticale. Les secondes passèrent, sans changement notable, lorsque soudain les veines des jumeaux, devenues vertes sombres, apparurent très visiblement sur leur visage, et à n’en pas douter sur le reste de leur corps. Ils furent alors prit de convulsions et de violents spasmes, mais malgré cela, ils réussirent à ne pas se départir de leur position. Ils ouvrirent la bouche au même instant, sans proférer un seul son. Tous leurs muscles semblaient contractés comme si le corps subissait une pression incroyable, de l’intérieur. Enfin, surgit de la fumée, sortant de leur bouche, narines et yeux. Elle était grise et elle se mit à tournoyer autour de la bassine.

[Sanae] «- Nous allons pouvoir reprendre. »

L’image au mur eut de mal à se remettre en mouvement. Elle était zébrée, difforme, mais au fil des secondes, elle se fit nette. Soudain, une nouvelle voix, ou plutôt deux se firent entendre. C’était celles des jumeaux, unies, mais sur deux tons différents, l’un suraigu et l’autre grave. Un point très marquant était qu’aucune des lèvres des frères ne semblaient bouger.

[Jumeaux] «- Je le hais, mais j’ai peur. Pas de lui, non pas de lui. Je le hais, mais j’ai peur... »

L’image continuait d’avancer dans le temps, on y voyait dorénavant Karan s’avancer vers Kempachi, sabre au clair. A la surprise général, il était immaculé...
Ce n’était pas lui qui avait attaqué Kempachi ? Mais alors qui ? Mais ce n’était pas tout, Karan avait perdu un bras, un maigre bandage recouvrait son épaule gauche, tout imbibé de sang. Qui lui avait donc infligé une telle blessure ?

[Karan] «- Où est-il ? Réponds ou alors je te promet que les souffrances que tu as enduré jusqu’ici seront risibles face à mes Foudres ! »

Kempachi semblait consterné, il ne comprenait visiblement pas. Son état ne le disposait pas non plus à une réaction des plus rapides.

[Jumeaux] «- Colère, pourquoi ne répond-il pas ! Je le hais, mais j’ai peur. C’est lui, c’est Kempachi qui l’a envoyé. Il sait, mais se tait. Je vais les tuer, tous ! »

[Kaeko] «- De qui Heihachi a-t-il peur ? »

Shigeo lança un vif regard à Haito, on ne pouvait pas demander ainsi, c’était bien trop éprouvant pour les oracles. Ils devaient attendre de finir la vision, même si des milliers de question leur brûlaient les lèvres. Cependant c’était déjà trop tard, la vision changeait et l’on ne voyait que deux yeux rouges tachetés de noir sur l’écran. Les jumeaux hurlèrent alors un nom : Kikuria.

[Jumeaux] «- Peur ! Peur ! PEUR ! Il va me tuer, je le sais, il va le faire. Je ne le suis plus d’aucune utilité, il va me tuer. J’ai peur, je le fuis et je les hais ! Je hais, oui, ce monstre qui a pris mon bras ! Kempachi sait, le monstre est avec lui ! Colère. Mais moi les monstres, je les éventre ! »

La vision se déforma et les yeux disparurent, pour laisser place à une clairière. Un jeune garçon se tenait en son centre, le décor était ravagé, tout comme l’adolescent, presque en pleurs, tremblant comme une feuille morte. Un autre homme apparut alors, il arborait un bandeau de Kumo. Un jounin, aux vues de sa combinaison.

[ ? ? ?] «- Heihachi, tu as abandonné tes camarades pour ta seule gloire. Je t’avais prévu de ce qu’il t’arriverait alors ! Satô est mort à cause de toi ! »

Le sol vola en éclats et l’enfant disparut sous la poussière et les monceaux de terre.

[Jumeaux] «- Peur. Haine...VENGEANCE ! »

[Haita] «- C’est Isako, l’ancien chef d’équipe de Heihachi. On la retrouvé mort dans son lit, la gorge sectionnée. On n’a jamais put trouvé le coupable, faute de preuve, mais maintenant je pense que l’on connaît son identité... »

L’image changea encore. Tous dans la salle avait les yeux rivés sur le mur. Un tel prodige, c’était fascinant, incroyable. De nouveau, une scène semblait se dérouler sous les yeux des spectateurs étonnés. L’enfant était certes plus jeune, d’une année tout au plus, mais l’on reconnaissait déjà les traits de Heichachi, il s’approchait d’une jeune fille. Il n’était clairement pas rassuré.

[Jumeaux] «- J’ai peur. Si elle ne voulait pas de moi ? Si elle ne m’aimait pas ? Pire si elle en désirait un autre ? J’ai peur... »

La scène semblait sans intérêt aucun, une simple demande, un flirt...Il était peut-être temps de retourner à une vision plus intéressante, pourtant Shigeo ne dit rien et préféra laisser défiler. Il voulait comprendre et peut-être que ceci les aiderait. La discussion était bien entamée, échange divers de banalités, quand enfin le jeune garçon n’y tient plus et lâcha sa question. La jeune fille se nommait Nata, elle avait l’air gênée, contrariée.

[Nata] «- Je suis désolé Heihachi mais je sors déjà avec Satô, depuis presque un mois, maintenant. »

[Jumeaux] «- Rage ! Je le hais, elle aussi ! Tristesse, j’ai mal, terriblement mal. Je le hais. »

La vision continua, mais personne ne la suivie avec autant d’attention qu’au début, tous attendaient des explications à ce qu’ils venaient de voir. Se fut Shigeo qui leur apporta.

[Shigeo] «- Satô, Nata et Heihachi faisaient partis de l’équipe d’Isako. Peu de temps après la mort de Satô et d’Isako, Nata se donna à Heihachi, qui l’abandonna en désertant. Incapable de supporter cela, elle se donna la mort peu de temps après. »

Certains hochèrent la tête, d’autres restèrent perplexes. Il était maintenant sur que Karan ne reculerait devant rien pour parvenir à ses fins.
Shigeo Koyama

Shigeo Koyama


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MessageSujet: Re: Le Conclave   Le Conclave EmptySam 6 Sep - 17:45

L'état des Jumeaux était impressionnant. Mais ils savaient désormais ce qui animait Karan. Cet incident avait fait un bruit retentissant, à l'époque. Shigeo s'en souvenait bien, à ce moment-là son équipe était encore active. Ils venaient juste de rentrer d'une laborieuse mission au nord du pays lorsque leur Sensei avait été convoqué par le Raikage. En revenant, il les avait mit au courant : la désertion de Heihachi avait sonné comme une cloche gigantesque dans leurs misérables têtes. L'ancienne équipe numéro quatre, totalement massacrée.

Et le coupable, personne n'osait l'accuser. C'était comme cracher sur l'emblème de Kumo, un acte qui ne pouvait être commis.

A présent, Karan se tenait bien droit face à Kempachi, son katana effilé pointé vers lui. Il s'agissait de toute évidence d'une nouvelle arme, et Masaki – une fine connaisseuse, elle les avait étudié pendant ses années à l'académie et s'était rendu célèbre en dévoilant son arsenal, une cave aménagée entièrement d'armes plus ou moins tranchantes, plus ou moins mortelles, mais toutes magnifiques – laissa échapper que la facture de l'arme était tout à fait exceptionnelle. Mais tous avaient remarqué que ce n'était pas elle la responsable des blessures de Kempachi.

Shigeo ressentit un étrange serrement au cœur en voyant Karan – Heihachi – s'approcher d'un Kempachi impuissant, et cette impuissance rejaillissait sur eux tous. Eux tous. Ils étaient les meilleurs de Kumo, les plus puissants du pays, et ils étaient là à regarder l'agonie de leur Raikage, sans pouvoir rien faire que spéculer, qu'analyser. L'attente.

[Karan] – RÉPONDS-MOI, CHIEN !

La puissance de la voix fit trembler l'image sur le mur, qui s'agita comme un lac après qu'un rocher soit tombé en son centre. Karan frappa le lit, découpant une large portion de bois, puis reprit aussitôt une position d'attaque. Il allait le tuer, il allait le tuer. Kempachi se contentait de souffler bruyamment. Karan et lui avaient été blessés récemment. Vraisemblablement, les blessures de Kempachi étaient encore plus récentes. Quelques heures, tout au plus. Lorsqu'elle retentit à nouveau, la voix de Karan était douce, infiniment plus menaçante.

[Karan] – Je ne tolérerais plus cette… irrévérence.

[Majin] – Mais comment Kempachi a-t-il été blessé ? Avant de voir la conclusion, je pense qu'il nous faut le commencement.

[Shigeo] – Attendons de voir si…

Mais la vision changeait déjà. Majin adressa un regard d'excuse à Shigeo, qui acquiesça doucement. Cette affaire le prenait aux tripes. Il voulait savoir si Kempachi était mort, et cela influait sur son jugement. Majin avait raison : sans le prologue, la conclusion serait sans saveur. Aussi amère soit-elle.

Kempachi se battait. Sa masse imposante se déplaçait avec célérité au milieu de ses adversaires. Il était accompagné d'une équipe d'Anbu. Trois Anbu, contre cinq adversaires. Shigeo remarqua qu'au moins l'un d'entre eux disposait d'un bandeau rayé, un bandeau de Kumo. Et un autre de Konoha. Encore un autre de Taki. Ce n'était donc pas politique ? Ou bien s'agissait-il de mercenaires ? Vendu à qui ?

Asahi ?

Les Anbu tombent un après l'autre. La bataille évolue, et ils reconnaissent les lieux. Le Temple du Raikage ? Mais il est alors impossible qu'ils n'aient pas été prévenus ! Le Temple est le lieu le mieux gardé et si une équipe d'Anbu avait été décimée, il l'aurait remarqué. Ils auraient vu les cadavres. Le Temple était immaculé. Le lieu du conflit se déplaçait, mais cessa lorsque Kempachi se retrouva seul face à un Nuke-nin. Celui de Taki. Ce dernier maugréa quelque chose, et disparut aussitôt.

Kempachi était dans un sale état. Il saignait abondamment du bras droit, sa hanche avait été percée par une pointe adverse, son cou était également meurtri, et il boitait. Son regard éteint s'attarda sur ses gardiens décédés, puis il se détourna et revint chez lui. Sa chambre était un véritable champ de bataille, et Kaeko formula tout haut ce que tous pensaient :

[Kaeko] – Il a donc été attaqué pendant qu'il était dans sa chambre.

Une section du mur avait été balayée, par une explosion vraisemblablement, Kempachi avait dû essayer de se défendre aussitôt, puis les gardes qui stationnaient dehors avaient réagi. Il y avait des corps par terre.

Mais ces corps n'étaient plus là lors de la vision précédente avec Karan. Qui les avait retiré du chemin ?

[Shigeo] - Pouvons-nous savoir qui sont ces Nuke-Nin ?

Sanae secoua la tête.

[Sanae] – C'est impossible, Shigeo-sama. Nous pouvons tracer Kempachi parce que vous le connaissez tous ici. Il fait un peu partie de vous. Mais à moins que l'un d'entre vous n'ait des… accointances… avec ces Nuke-Nin, nous ne pouvons rien faire.

Oui, définitivement, Sanae était très puissante.

Shiego opina en silence, puis reprit alors que Kempachi s'écroulait sur son lit.

[Shigeo] - Remontez encore le temps. Avant cela. La cause de l'attaque, il nous faut la cause de l'attaque. Arrêtez-vous sur tout événement qui vous parait étrange.

Kasandara, toujours de dos, s'affaira sans rien en dire. Ils le voyaient tous ici, ses jambes tremblaient. La somme d'effort que demandait l'opération semblait énorme. Shigeo comprit sans trop savoir pourquoi qu'une autre que Kasandara se serait évanouie depuis longtemps. Mais la jeune fille – elle ne devait pas avoir plus de dix-sept ans – endurait cela avec une force héroïque. Ses deux mains étaient serrées autour de la bassine, elle-même fermement tenue par la femme gigantesque.

Pendant ce temps, l'écran remontait le temps. Littéralement. Ils avaient des morceaux entiers de vie qui défilaient, à l'envers, comme si un enfant tirait sur le fil d'un tricot. Ils voyaient Kempachi diriger un conseil, embrasser sa femme, faire l'amour à sa femme, discuter avec des amis, manger…

Puis l'écran se figea. Il était trop vert pour distinguer quoi que ce soit. Tous se tournèrent vers Kasandara qui s'était affaissée légèrement. Elle se redressa, et l'image acquit une netteté plus sûre.

Kempachi se tenait dans son bureau. Les bras croisés sur sa poitrine, il dévisageait un petit homme vêtu de noir, surmonté d'un chapeau également noir et avec sur le nez de petites lunettes rondes de soleil. Il souriait, de ce sourire désagréable dont se revêtent souvent les hommes malhonnêtes.

[Homme] – Ne prenez pas vos grands airs avec moi. Vous n'êtes qu'un petit garçon à mes yeux. Ignorerez-vous les intérêts de votre village, au nom d'une soi-disante liberté qui n'existe pas ?

Shigeo aurait bien voulu demander aux jumeaux d'opérer le même processus sur l'homme que sur Karan, mais ces derniers semblaient bien trop épuisés pour ne serait-ce que supporter le poids de leur corps. Dommage. Il est souvent bon d'être dans l'esprit des personnes hypocrites plutôt que face à elles.

[Kempachi] – Vous plaisantez ? Quelle gloire Kumo peut-il espérer en trahissant son esprit même ?

L'homme grimaça et leva une main. Le geste aurait dû paraître insolent, mais il n'était qu'autoritaire.

[Homme] – Gardez votre discours idéal pour embrigader vos shinobi, vous faites cela très bien. Il n'est pas question de trahison, mais d'accord. Plutôt qu'un accord entre vous et vous, vous passez l'accord entre vous et nous.

[Kempachi] – C'est impossible.

[Homme] – Kakumei serait un allié précieux. Vous avez des difficultés, nous le savons bien. Mais qu'elle difficulté ne s'efface pas devant l'argent ? Nous avons les meilleurs agents au monde. Et vous avez de puissants ennemis, mon jeune ami. Nous balayerons les importuns pour vous, au nom de cet accord. Et en échange de votre village.

Le poing de Kempachi s'abattit bruyamment sur la table, mais l'homme ne recula même pas. Il dévisageait simplement son opposant verbal.

[Kempachi] – Vous n'aurez jamais Kumo. Ni moi. Ni personne. Vous me comprenez ?

[Homme] – Écoutez, gamin. Vendez-nous au moins la fameuse équipe des Immortels, et nous serons prêt à vous accorder un temps de réflexion supplémentaire. Ignorez cette offre, et vous courez à votre perte.

Kempachi se plaça devant le petit homme, qui ne se laissa pas intimider le moins du monde.

[Kempachi] – Dégagez d'ici. Et ne revenez plus. Votre "offre" ne représente aucun intérêt.

L'homme sourit et se détourna. Il s'arrêta sur le pas de la porte, et tourna à moitié la tête.

[Homme] – Vous venez de sceller votre destin. Et celui de votre village. Kakumei se souviendra de votre coopération médiocre.

La vision s'estompa en même temps que la porte se fermait. La dernière chose que remarque Shigeo, se fut que Kempachi tremblait. Le silence se fit petit à petit. Kasandara demeura là où elle était, comme si elle était prête à reprendre tout de suite. Ryuken grinça des dents.

[Ryuken] – Kakumei maintenant ? Nous n'avons pas les effectifs suffisants pour supporter deux conflits avec deux organisations différentes.

Majin se tourna vers sa voisine de table, Kaeko.

[Majin] – Est-ce que cette homme vous a approché ? Pour vous faire une offre de rachat par exemple ?

La jeune fille secoua la tête.

[Kaeko] – Jamais.

[Haita] – Moi si. Ce n'était pas cette personne là toutefois. Mais c'était il y a longtemps, plus de six mois auparavant. Le nom Kakumei n'avait pas été prononcé, la personne me disait juste que je pourrais m'épanouir dans un endroit moins étriqué. Quelque chose comme ça.

[Shigeo] - Pouvons-nous revenir à la vision de Karan, Kasandara ? S'il te plait.

[Kasandara] – On peut, oui.

L'écran se reforma immédiatement. Shigeo était sûr que Kasandara avait déjà visualisé la séquence qui allait suivre, et qu'elle savait qu'elle représentait un intérêt certain.

Son instinct ne mentait pas.

Karan s'était approché d'un pas, il se tenait à portée d'attaque quand le bruit distinctif d'une téléportation se fit entendre. Les yeux de Karan se levèrent vers la section du mur balayée par l'explosion. Avec un certain sens de la théâtralité, Kasandara fit pivoter le point de vue pour que la salle voie ce que voyait Karan. Une jeune femme, habillée comme une… cowboy… se tenait là, la main sur la hanche, largement appuyée sur le mur pour que tous puissent admirer son manque de tissus.

[Karan] – T'es qui, toi ?

[???] – Ta future remplaçante, chéri.
Misa Deïta

Misa Deïta


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MessageSujet: Re: Le Conclave   Le Conclave EmptySam 11 Oct - 20:10

Tout était si évident. Misa rajusta son chapeau. Elle baissa lentement le bras vers Karan, ferma un œil, et imita avec ses doigts le recul d'une arme à feu. Trois fois. Ses lèvres se fendirent d'un sourire mauvais, et elle redressa la tête. Karan n'avait pas bougé. La lame de son arme était pointée vers le sol. Il ne répondit pas à cette provocation. Le visage fermé, contrarié, il dévisageait ce qui semblait être sa nouvelle opposante.

Finalement, aujourd'hui, il allait bien falloir combattre. Tout juste regrettable.

[Karan] – Je crains que nous n'exercions pas dans le même domaine. Retourne dans la rue, je garde le temple.

Misa rit. Elle connaissait Karan. Pas intimement, mais c'était comme parler à un vieux tableau de valeur, perdu dans son grenier. Poussiéreux, poussiéreux, et un peu rongé par les rats aussi, mais toujours magnifique. Un héritage, quelque part, et une vision d'avenir. Un avenir souillé, avili par une ambition malsaine, par de mauvais choix. Elle voyait des choses, dans son regard sombre. Il y avait une volonté de faire le mal, une réelle volonté, pas une lubie, mais un acte intellectualisé qui vise un point précis.

Karan, il faut apprendre à oublier. Kumo est trop vaste pour toi. Tu ne fais plus partie de ce monde. Son passé le rattrapait, et son passé allait le tuer. La vie était ainsi faite. Les personnes tournées vers un temps révolu sont destinées à être fauchée. Misa, elle, regardait obstinément le futur, la suite des événements. Mais pour le moment, elle était face à l'une des anciennes légendes du village.

Rien de plus qu'un conte pour enfant.

[Misa] – J'aime bien ta répartie. Mais avoues que tu te couperais bien l'autre bras si tu pouvais toucher, hein ?

Elle se pencha, provocatrice, et Karan grinça des dents.

[Karan] – Qui tu es ?

[Misa] – Oh ? Ton oreille aussi est touchée ? Attends, laisse-moi répéter.

Misa joignit ses mains. Karan ne voulait pas lui laisser le temps, sûr qu'elle lancerait une puissante attaque. Il se précipita vers elle, sautant de place en place avec une agilité admirable, le katana toujours bas, prêt à éventrer son adversaire.

Misa disparut.

Imbécile, pensa-t-elle, et ce fut tout.

Son bras s'abattit dans le dos de Karan. Il y eut un grondement, plus haut. Karan se tourna à moitié, juste assez pour apercevoir Misa.

[Karan] – Je me disais bien que ces noirs nuages étaient plus menaçants qu'il n'y paraissait.

Mais ne me sous-estime pas.

Le mur vert tremblait à chaque fois que les pensées des personnages étaient prononcées. C'était un processus étrange, qui ne cessait de fasciner Shigeo. Ce n'était pas Kasandara qui s'occupait de gérer les pensées, mais un autre membre. Il s'agissait d'une femme, on voyait son visage car sa capuche était rejetée en arrière. Assise en tailleur, elle semblait méditer et pas le moindre effort ne se lisait sur son visage. Pourtant, les pensées n'étaient que rarement formulées, Shigeo supposa que le procédé était plus complexe qu'elle ne le laissait paraître.

Le regard de l'intendant s'attarda une nouvelle fois sur Kasandara. De légères perles de sueur étaient apparues sur son front. Mais ses mains restaient fermes, et son visage concentré. A l'attention de Matsuga, le plus jeune des membres du Conclave, Majin murmura quelques paroles.

[Majin] – Heihachi était un très grand manipulateur de la foudre. Il avait un étrange sens, ses pouvoirs surclassaient même ceux de son professeur.

Mais on trouve toujours quelqu'un d'un petit peu plus fort, songea Shigeo.

Une prodigieuse boule de foudre explosa la façade du temple et s'écrasa sur Karan.

[Ryuken] – Kirin.

C'était une approche intéressante. Shigeo réfléchissait à toute vitesse. Une telle attaque dans un tel endroit, c'était de la folie. Ils avaient tous entendu la foudre s'écraser, ce jour-là, c'est même la raison pour laquelle ils se sont déplacés vers le temple. Si les souvenirs de Shigeo étaient exacts, dans moins de deux minutes Mina aurait totalement disparue. Ainsi que tous les éléments qui auraient pu servir d'indices : plus de corps, pas d'échantillons de sang intéressant, plus rien. Mais ce n'était pas Mina qui avait fait le ménage, il n'y avait déjà plus rien à ce moment. Il manquait un élément, peut-être un détail, mais il manquait un élément.

L'attention de Shigeo fut bien vite ramenée vers l'écran vert. Le silence était presque total, hormis les pierres qui tombaient et les grincements anonymes qui filtraient du mur. La scène était invisible, que ce soit à cause d'une sorte de fumée ou de l'éclat blanc trop vif qui la recouvrait entièrement. Comme une photo surexposée. Ils devaient presque plisser les yeux pour distinguer quoi que ce soit.

Karan n'était pas à terre. Il était toujours debout, bien que légèrement voûté, la mine sombre comme jamais. Il devait avoir cette tête-là, le jour où son monde s'est écroulé.

Le Conclave entendit un sifflement en provenance du mur. Un sifflement amusé.

[Misa] – Tu as tellement peur, Karan… C'est pathétique. On lit la peur. Je vois ton… âme… trembler dans ton corps. Tu as raté ce que tu n'avais pas le droit de rater.

[Karan] – Je ne mourrais pas aujourd'hui. Laisse-moi ma proie, et va dévorer un autre cadavre.

La scène avait gagné en netteté. Karan était tourné vers elle, et la… cowgirl… demeurait là, une main sur la hanche, fière et haute perchée sur ses bottes. La fumée achevait de se dissiper dans le ciel de Kumo. Shigeo se souvenait de cette fumée, plus épaisse alors qu'elle n'apparaissait à présent. A ce moment-là, il était à moins d'une minute de la scène. D'autres étaient plus proches que lui encore.

Misa désigna Kempachi, toujours couché dans son lit, impuissant.

[Misa] – Ce truc ? Je veux juste rapatrier le paquet. Faire un peu ce que tu devais faire, tu vois, mais sans toi.

Misa se retrouva engagée au corps à corps. Karan utilisait deux sabres. Le sien, et une longue lame de foudre, qu'il envoyait avec une précision terrible sur son adversaire. L'action était floue, irréelle. Mais à la suite d'un enchaînement court, alors que Karan aurait dû l'emporter, alors que ses lames étaient prêtes à plonger, tout le conclave vit la pointe puis la totalité du tranchant d'un katana qui s'enfonçait dans son corps. Masaki murmura un mot inaudible. Ils ne voyaient que le dos de Karan, et à peine le chapeau de Misa, mais de toute évidence, le vainqueur venait d'être décidé.

[Misa] – Où est la foudre, Karan ? Même pas le moindre éclat pour ta mort ?

Elle enfonça d'un mouvement brusque la totalité de la lame. Karan grogna et lâcha son arme. Elle rebondit à deux reprises au sol.

[Misa] – Grâce à toi, je me rapproche de mes buts. Tu vois, c'est ironique. Je tue tes désirs pour assouvir les miens. C'est, je crois, ce qu'on appelle la loi du plus fort.

La lame sortit dans une coulée de sang, et Mina tourna sur elle-même pour sectionner la gorge de son adversaire. Elle murmura pour elle-même.

[Misa] – Ça va te rappeler des souvenirs.

D'un mouvement du pied, elle récupéra la lame de Karan et la passa à sa ceinture. Elle le prit par les cheveux avant qu'il ne tombe, et le traina sans ménagement jusqu'au lit de Kempachi. La scène se rapprocha d'eux. Kempachi avait les yeux ouverts, et Misa le dominait totalement. Elle eut un nouveau sourire dangereux.

[Misa] – Salut mon gros. C'est moi qui prends la relève à partir de maintenant.

Kempachi ne répondit pas. Misa devait savoir qu'il fallait se presser, et elle semblait soucieuse de ne pas laisser de preuve. Ce qui expliquait pourquoi ils n'avaient rien trouvé sur la présence de Karan, même en arrivant. Mina saisit la tunique de Kempachi et le redressa. Il poussa un grognement sourd, et la kunoichi dû forcer jusqu'à ce que le buste du Raikage rencontre son épaule.

[Misa] – On va pas aller bien loin avec deux poids comme vous. Dont un poids... mort. Elle est bonne, non ?

[Kempachi] – N'irais… Nulle part…

[Misa] – Oh, si. Si, tu vas aller quelque part.

Kempachi devait avoir la force d'un enfant de huit ans. Il devait être tout proche de l'évanouissement, à l'heure actuelle. Misa n'eut aucun mal à lui faire comprendre qu'il était déjà mort et que du moment où elle était apparue au moment où elle avait refermé sa main sur lui, tout cela ne représentait que le fil d'un destin moqueur qu'elle pouvait couper avec les dents.

Elle disparut.
Shigeo Koyama

Shigeo Koyama


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MessageSujet: Re: Le Conclave   Le Conclave EmptyDim 26 Oct - 2:33

Le silence s'était abattu sur la table.

Les dirigeants du Village Caché des Nuages se dévisageaient tour à tour, à la recherche d'une improbable réponse. Majin frottait sans même s'en apercevoir une fine chaînette d'argent, un bijou que Shigeo lui avait toujours connu, même lorsqu'ils étaient enfants. Ryuken regardait par terre, les bras posés sur la lourde table de noyer. Il s'abîmait dans des considérations complexes, à n'en pas douter. Toujours prévoir le mouvement de l'adversaire, et jouer avec un coup d'avance. Mais Ryuken confirmait aujourd'hui une pensée qu'il n'avait pas osé se formuler tout à fait : leurs adversaires disposaient déjà de quelques pièces de plus. Et eux, eux venaient juste de perdre leur Raikage.

Les oracles partageaient le même silence. Sanae demeurait debout, les mains jointes sur son ventre, sans quitter du regard ceux qui l'avaient convoqué ici. Kasandara quitta son poste. Elle suait légèrement, et ses yeux avaient un aspect réellement effrayant quand ils rencontrèrent ceux de Shigeo. Une lueur de folie lucide, alors que ses esprits lui revenaient peu à peu. La pensée était douloureuse et quelque peu déplacée, mais Kasandara était définitivement très attirante. Comme si elle répondait à ce désir muet, elle esquissa un sourire moqueur et tranchant avant de se détourner.

Masaki fut la première à briser la chape qui s'était abattu sur eux.

[Masaki] – Le Raikage est vivant, au moins.

Elle avait une petite voix qui déstabilisa plus qu'elle ne renforça les esprits des membres du Conclave.

[Ryuken] – Dans un état douteux.

[Shigeo] – Certes. Nous allons organiser les débats selon trois axes qui me semblent de quelque importance. Premier point, qui sont nos ennemis ? L'organisation Kakumei, ou l'organisation Asahi, ou encore les deux ? De concert ou bien de façon séparée ? Deuxième point, pourquoi amener Kempachi plutôt que le tuer ? Troisième point… Qui est cette femme qui peut vaincre Heihachi en quelques passes et téléporter deux personnes sans le moindre signe d'effort ? Je pense que l'identité de la femme nous permettra de relier les différents points.

L'un des vieil homme, le vieux malicieux, s'éclaircit la gorge.

[Haruki] – Les deux organisations défient Kumo. La première attaque, celle qui a diminué à force de Kempachi, menée par des Nuke-Nin, était sans aucun doute l'œuvre de Kakumei. Des forces disparates et puissantes, mais totalement inconnues. Nous connaissons suffisamment Asahi pour reconnaître au moins l'un de leur membre, et pour une attaque de cette ampleur, ils n'auraient jamais envoyé des nouveaux.

[Ryuken] – Exact. Et je pense que ce point doit nous inquiéter, nous et la totalité du monde ninja. Asahi recrute. Asahi doit recruter. Tous les rapports indiquent que Kazuo est mort pendant la guerre de Kiri et de Suna. Ils viennent de perdre Heihachi. Cette femme, qui qu'elle soit, compte intégrer Asahi. Elle amène deux trophées pour montrer sa force.

Shigeo partageait l'analyse de Ryuken. C'était troublant. Asahi avait subi des pertes. Si on suivait cette ligne, il était probable qu'ils n'attaquent pas Kumo, le temps de panser leurs blessures. Par la suite, ils seraient déchaînés et avec une force bien plus importante que précédemment. Des monstres privés de cage, qui auraient massacré bien des années plus tôt leur misérable gardien.

[Haita] – Je propose que les Immortels s'occupent de l'identité de la femme. Nous la retrouverons, la neutraliserons, et nous la ramènerons ici dès que nos recherches nous permettrons de bouger.

Kaeko opina.

[Shigeo] – Je suppose que la puissance de cette femme ne pourra rivaliser avec l'équipe complète des Immortels.

En vérité, Shigeo estimait que cela tiendrait du miracle qu'elle puisse ne serait-ce que tenir tête à Haita. Mais elle avait tué Karan avec une telle facilité, une telle aisance, que cela en était troublant. Elle avait utilisé à peine quelques coulées de chakra. Il s'était agi d'un combat dans les règles, sans traîtrise. Mis à part le Kirin, qui visait davantage à tester son opposant… Mais quel Kirin ! Difficile de ne pas être impressionné.

[Shigeo] – Mettons que Haita et Kaeko s'occupent de cette femme. Vous pouvez le faire dès à présent, cela vous prendra du temps, et la sécurité pendant le tournoi sera assurée par d'autres équipes. Il nous reste à résoudre les agissements de Kakumei et les buts d'Asahi. Je crains que nous ne puissions permettre à ces deux organisations de se promener dans les rues de Kumo en toute latitude.

[Matsuga] – Ils savent qu'ils mourraient s'ils essayaient. Kumo n'est pas exactement le village le plus faible des principaux.

[Ryuken] – Certes, mais Iwa est détruite et les rumeurs veulent que Suna soit en difficulté. Si Suna chute, nous serons encore trois. Peut-être qu'Asahi ou Kakumei observeront ce tournoi, et décideront qui attaquer en premier selon les résultats. Nous ne pouvons être sûr de rien, et la prudence la plus absolue est de mise.

Shigeo avait beau le supporter difficilement, les positions de Ryuken étaient non seulement légitimes, mais en plus très proches des siennes propres.

[Shigeo] – Nous allons faire les choses ainsi. Haita et Kaeko, vous prenez en charge la femme. Majin, Ryuken et moi-même allons nous intéresser aux organisations proprement dites. Nous ferons parvenir des rapports confidentiels à chacun d'entre vous, et nous nous permettrons de communiquer certaines informations à Konoha, Kiri ou Suna si nous le jugeons nécessaire, et cela, sans vous consulter. Haruki, Matsuga, Hodo, vous vous occuperez de la sécurité du tournoi. Dès maintenant. Si des espions sont infiltrés, il faut en avoir le cœur net dès à présent pour les éliminer. Masaki, j'ai une mission un peu particulière à te proposer…

La jeune femme redressa la tête, intéressée.

[Shigeo] – Nous avons déjà passé au peigne fin le Temple du Raikage. Des équipes spécialisées ont cherché des traces, mais il n'y en avait presque plus. Le détail des corps ne vous aura pas échappé : d'un visionnage à l'autre, selon le cadre temporel, les corps étaient présents ou absents. Entre l'attaque des Nuke-Nin qui a blessé le Raikage, et l'arrivée de Karan, il ne doit pas s'être passé plus d'une heure ou deux. Et de surcroît, le Temple n'était pas vide. Pourtant, les corps ont disparu entre temps. Pourquoi cacher les traces, pour une attaque telle que celle-ci ? Karan ne semblait pas agir sous ordre direct d'Asahi, je pense que cette organisation n'est pas responsable de la planification de cette attaque. Mais si vous suivez mon raisonnement…

[Majin] – Non seulement Kakumei était de la partie, mais en plus ils savaient comment les choses allaient se dérouler. Ils savaient que rien n'avait filtré de cette attaque de Nuke-Nin, puisque tous les Anbu étaient morts. Les corps desdits Anbu et des Nuke-Nin décédés ont disparu. Mais Kempachi n'a pas été achevé par l'équipe chargée du nettoyage. Kakumei voulait profiter de l'initiative de Karan pour reporter la faute entière sur Asahi, et pouvoir prétendre ne pas avoir pris part à cette action.

[Shigeo] – Exact, et il est évident qu'ils ont planifié leur attaque selon les agissements de Karan ou de Misa. L'un des deux était peut-être en contact avec eux, mais quoi qu'il en soit il faut que tu enquêtes sur cette piste Masaki. Remonte le fil oublié par Kakumei. Nous ne connaissons aucun de leur membre qui ne soit pas un mercenaire. Trouve nous un nom, une identité ou n'importe quoi.

Masaki hocha la tête. Elle disposait d'une liberté très réduite. L'attaque s'était déroulée il y a une semaine, et il serait délicat pour elle de retrouver une personne qui pouvait se montrer invisible. Mais Shigeo avait confiance en ses capacités. Il était temps de conclure cette session exceptionnelle. Tout le monde avait ses affectations.

[Ryuken] – Autre chose, il serait judicieux que tu restes Intendant, Shigeo. Tu es plus que qualifié pour ce poste, et cela donnera une image de stabilité. Pendant ce temps, nous ferons une annonce comme quoi Kempachi est tombé grièvement malade et que sa position l'oblige à être soigné directement au Temple. Les gens ont certes vu le temple être éventré par un Kirin, mais nous avons déjà imputé cela à un Anbu qui n'existe pas. Nous devons également prévenir les familles des forces spéciales décédées. Elles n'auront pas droit à la vérité, pas maintenant.

Les différents membres du Conclave s'étaient levés. Ils approuvèrent les propositions de Ryuken, et commençaient déjà à sortir de la pièce. Sanae et les siens demeurèrent parfaitement immobiles, attendant d'être congédiés. Quelle étrange force, que celle dont s'était équipé Kumo. Peut-être était-ce la seule dans tout le pays, Sanae demeurait particulièrement silencieuse à ce sujet. Shigeo s'approcha d'elle et lui posa la main sur le bras. Après tout… ils se connaissaient bien avant d'être aux places à laquelle ils étaient. Une orpheline tout à fait exceptionnelle, qui n'avait jamais réellement été adoptée par quiconque, mais qui s'était attachée – pour une raison obscure – à soutenir Shigeo quoi qu'il fasse. Elle ne devait pas avoir plus de douze ans. Cela non plus, il ne lui avait jamais demandé.

Sanae lui adressa un mince sourire et une petite révérence.

[Sanae] – Félicitations, Intendant. J'espère que nous vous aurons aidé.

[Shigeo] – Plus que tu ne peux l'imaginer, Sanae.

La géante avait posé la bassine et s'occupait à présent à redresser et soutenir les jumeaux mal au point. Des silhouettes plus fines saisirent la bassine et repartir au pas. Sanae conduisit Shigeo jusqu'aux derniers membres de cette étrange confrérie. Kasandara daigna à peine échanger un regard avec l'intendant.

[Shigeo] – Merci beaucoup pour ce que vous avez fait. Kumo vous doit beaucoup.

La géante se fendit d'un sourire – terrifiant – et repartit avec les deux jumeaux appuyés sur ses bras musculeux.

[Shigeo] – J'espère que cela n'a pas été trop éprouvant, Kasandara.

L'adolescente le dévisagea, les sourcils légèrement froncés mais avec une lueur amusée dans le regard.

[Kasandara] – Non, ça ne l'a pas été. Mais cela le sera pour vous.

Elle fit une petite pause que Shigeo ne put s'empêcher de trouver théâtrale. Pourtant, Kasandara reprit l'aspect effrayant qu'elle avait auparavant, comme une ombre qui survenait à nouveau, une ombre qui aurait dû s'effacer mais qui ne le pouvait pas. Sanae se raidit légèrement. C'était mauvais signe.

[Kasandara] – Ils vous trouveront. Ils vous tueront et brûleront vos maisons. Ils sont bien plus forts que vous ne pouvez le concevoir. Il y a la Présence. Tu mourras seul, Shigeo Koyama. Comptes les jours.

Kasandara leva une main sur ses lèvres et essuya la sueur qui y perlait. Un regard avec Sanae, et elle comprit. Elle haussa doucement les épaules.

[Kasandara] – Désolée pour ça. C'est quelque chose qui m'arrive de plus en plus souvent. Ne cherchez pas, je ne me souviens pas de ce que j'ai dit. Par contre…

Elle dévisagea à nouveau Shigeo. Ce dernier faisait de son mieux pour cacher son désarroi, et il y parvenait de fort belle façon. Mais il avait le sentiment que ces yeux bleus pâles comme la glace étaient bien plus perçants que le plus beau des mensonges.

[Kasandara] – La Femme est puissante. Mais vous devriez vous méfiez du roi. De celui qui fait bouger ses sujets. De celui qui effrayait Cheveux Blancs et attirait la Femme. Il vous balayera, un jour.

Elle avait prononcé cette dernière avec une indifférence évidente. Shigeo secoua doucement la tête.

[Shigeo] – Moi sans doute, mais pas Kumo. Sanae, Kasandara…

Il inclina la tête à leur intention et sortit sans un mot de plus. Kasandara n'ajouta rien. Ils avaient tous fort à faire, dès à présent.
Shigeo Koyama

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