En ce moment, je bosse trop. Trop de missions, trop d'entraînements. Je suis passé d'un mode de fainéantise bien prononcée à un entraînement surement trop intensif. Les enseignements du dojo Hyuuga enseignent que je dois avoir une bonne maîtrise du Ying et du Yang, sinon, mon corps et mon esprit pourraient en pâtir. Ce que je ne faisais pas avant, je l'ai compris, et doit donc l'exécuter. Ce qu'il y a de bien, quand on sort d'une période où l'on accorde plus de temps à ne rien faire, à penser et raisonner sur le monde du combat et la voix du shinobi, c'est qu'on a trouvé des endroits particuliers où pouvoir le faire en toute sérénité. Ainsi je me mouvais d''arbres en arbres, en direction d'une source thermale que j'ai découvert durant cette période. La fraîcheur du début de la nuit se fait ressentir, un frisson me parcourt le corps. La nuit va être froide, résidus d'un hiver froid et inhabituel pour le pays du feu.
La source est au milieu d'une clairière, et sort d'un rocher, à quelques mètres de haut, qui ferme la clairière. L'eau y est chaude, je dirais environ 40 °C. Peu de gens, voire personne, ne connait l'endroit. Je la fréquentais beaucoup, et n'y ai jamais senti âme qui y vivent où s'y baignent, du moins en même temps que moi. J'y arrive, enfin. C'est vrai que ça faisait longtemps... les valeurs thérapeutiques des sources thermales de Konoha m'ont manquées.
Mon kimono soigneusement plié sur une pierre polie surplombant l'étendue d'eau, je me plonge dans cette eau salvatrice aux denrées curatives et apaisantes. Le soin de corps et de l'esprit. L'eau chaude qui m'entoure le corps, la vapeur qui me purifie mes poumons, cette odeur d'eau minérale chaude, c'est agréable. Les petits plaisirs sont les meilleurs. D'autant qu'aujourd'hui, je sais marcher sur cette eau et m'y mouvoir assez correctement. J'en profite d'ailleurs pour enlever le bandeau qui m'octroie la vue, histoire d'à nouveau rencontrer le sens entravé. Je vois la brume dégagée par la chaleur de la source éclairée par la lune, qui lui donne l'air d'un brouillard fantomatique, presque irréel. Une nature fantastique.
C'est depuis quelques temps, déjà, que je me sépare de mon bandeau. Fen ne peut plus voir, moi si, et je compte l'utiliser. C'est un de mes atouts, et il faut que j'arrive à en faire quelque chose de meilleur. Un futur adversaire en sera d'autant plus surpris s'il voit sa proie passer du statut d'aveugle sans défense à un shinobi voyant. La danger ne sera plus le même, et une fois le doute instauré dans son esprit, le combat est gagné, il suffit que je lui montre que je peux ensuite le toucher et le surpasser malgré sa plus grande force. Touché l'esprit, encore une fois, pour réussir à venir à bout du corps. C'est une règle en combat: ne jamais perdre confiance, où douter. Et c'est cette même règle qui engendre le vieux dicton incontournable de ne jamais sous-estimer son adversaire.
Il y a du bruit. Trop net, trop régulier pour ce que ce soit un animal. C'est toujours un plaisir, d'ailleurs, d'observer que mes sens se sont accrus, et que je les garde à leur capacité optimale, même après avoir enlever le bandeau. Mon premier réflexe, c'est de le remettre (mon bandeau), et mon deuxième, c'est d'enchaîner une série de taos. Mon chakra prend la forme d'un kunaï, que je dissimule sous l'eau. Mais il n'y a pas de risque, théoriquement. Le risque de tomber sur un criminel ou un quelconque étranger pouvant me mettre en danger est faible, mais bien présent. Je ne bouge pas. S'il s'arrête pour m'espionner, j'irai au corps à corps avec une permutation. S'il se montre, je n'aurais pas grand chose à craindre.