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| | Sujet: Montagnes d'Ossa Jeu 12 Nov - 0:11 | |
| ( La Mort Viendra du Ciel ) - 1 - Seika passa sa main gantée dans sa chevelure d’ébène, tandis que ses pas portaient son corps à travers les chemins sinueux et secrets des montagnes du pays de la Foudre. Personne n’empruntait plus ses sentiers, à part quelques Shinobis, comme elle, de temps en temps. De fait, la nature avait commencé à reprendre ses droits sur de très grandes parties du chemin, et la jeune femme devait bien souvent enjamber des rochers, ou des herbes folles, pour continuer sa route. Un sac en cuir marron usé sur l’épaule, sa longue veste ouverte battant contre ses chevilles à chaque enjambée, ses bottes de marches à semelles compensées aux pieds, elle avait tout d’une voyageuse itinérante. Pourtant elle en était loin dans l’idée. Elle était juste, une femme seule, recherchant pour quelques jours la solitude, la vraie, loin de la vie humaine et de ses tracas.
Lorsqu’elle se retournait, elle voyait encore au loin la pointe du Temple du Raikage, qui n’avait plus de Raikage que de nom, car c’était l’Intendant qui y résidait. Un village mené par une politique prudente, qui commençait à se tasser sur lui-même, à s’essouffler. Mais sur quoi reposait la vie de Kumo ? Sur ses Shinobis, sur Seika entre autre. Et ce poids, elle avait du mal à le supporter. On lui en demandait beaucoup, elle qui de fait, n’avait eu d’autres choix que de devenir ce qu’elle était devenue. Et c’était pour cette raison, qu’elle se faisait une partie sortie, d’un ou deux jours, loin de tout ça. Sa position de Chuunin, bien que contraignante, lui avait justement permis d’accéder à son désir, et grâce à Sho, aucune poursuite n’avait été engagé contre elle suite aux événements survenus une semaine plus tôt. Les choses bougeaient trop vite dans sa vie, lui faisant ressentir un peu plus le poids de l’attente des autres qui reposait sur ses épaules. Si ce n’était pas maintenant qu’elle prenait sa pause, ça pourrait être dans des circonstances bien plus difficiles. Au moins actuellement, par son attitude, Kumo filait doux, de même que les autres nations et leurs villages cachés. Le contexte était plutôt bien choisi pour se balader quoi.
Seika se retourna une dernière fois. Elle arrivait à un tournant sur le sentier, qui la ferait descendre le long de la montagne. Du coup elle perdrait de vue Kumo… Et bien soit. Shijima secoua la tête, en se remettant à marcher, de nouveau pleinement concentrée sur ce qu’elle faisait. Si elle avait eu cette idée, c’était en partie aussi grâce à la mission qu’elle avait faite avec l’équipe n°2 à l’extérieur des murs du village qu’elle n’avait pour ainsi dire jamais quitté -les fois où elle était sortie se comptaient sur les doigts d’une seule main-. Et ayant bien aimée le grand air de la montagne, et la randonnée, elle s’était dit que quitte à sortir, autant renouveler l’expérience.
La voici donc sur le sentier d’Ossa, chemin oublié des bergers autochtones des débuts du village caché. Dans le temps il y avait un village de bergers non loin de Kumo lui avait-on dit, mais les guerres, la proximité du danger, les avaient fais fuir. Et on les comprenait, vu ce qu’ils étaient capables de faire ces bougres de Shinobis ! D’un petit coup de pied, elle envoya rouler devant elle une petite pierre ronde, qui lui faisait penser aux ballons de l’entrainement. Elle n’avait pas encore eu de nouvelle de Sakura, peut être avait-elle réussie l’apprentissage du Rasengan ? Seika elle, avait, lamentablement et implacablement échouée. Pas qu’elle manque de méthode non, mais elle était victime d’un paradoxe assez surprenant pour ceux qui ne la connaissaient que de surface : la Kunoichi, d’un naturel si calme et si mesuré, était incapable de contrôler en réalité sa propre énergie. C’était ce qui avait causé sa perte durant l’entrainement, et qui avait failli lui faire perdre un bras au passage. Heureusement que Souryo avait été là, et heureusement surtout, que Shinzo avait pensé à réquisitionner son supérieur pour la durée de l’entrainement. S’il n’avait pas été là, Seika n’aurait même pas pu atteindre la seconde partie de l’entrainement en réalité.
Son problème : trop de puissance. Impossible de canaliser cette énergie bien trop sauvage et antinaturelle par bien des côtés. La foudre ne pouvait naître de rien, et pourtant elle avait réussi à la créer dans de l’eau, c’était dire à quelle point tout ceci avait été étrange et dangereux pour tous. Mais bon, à présent elle pouvait se vider l’esprit, se perdre dans la nature…
Mais rien n’était plus difficile, de se perdre, et de réussir à semer son être dans les montagnes. Le silence, seulement troublé par les cris du vent, lui laissait le temps de réfléchir, c’était indéniable. La jeune femme eut un petit frisson de froid dans tout le corps. S’arrêtant une minute, elle replaça bien l’écharpe blanche que lui avait offerte Nagoshi sur ses lèvres. Bien enroulée autour de son cou, comme la corde d’un pendu, l’étoffe l’empêchait d’attraper mal.
Sho… Que penser de lui après toutes ces aventures ? Et d’aventures, ces dernières avaient été fortes en ressentis. La mission, le diner au restaurant, la nouvelle équipe, son anniversaire, l’arène… Toutes ses rencontres, et ses entrevues avec l’Eisei-nin étaient toujours chargés d’impressions, de conversations en demi-teintes. Que dire de tout ça si ce n’était qu’elle n’était de toute façon pas plus avancée sur ce qu’elle savait de lui depuis le premier jour ? Elle en avait appris un peu sur sa vie quoi, mais sans plus. Mais philosophiquement parlant, était-ce par sa vie qu’elle devait connaitre Sho, ou par ce qu’il était avec elle, à savoir un ami fidèle et toujours attentif ? Elle ne savait pas quoi en penser, et décida finalement de ne plus rien penser, l’histoire d’éviter de penser n’importe quoi.
Mais pensez-vous vraiment que la jeune femme était partie comme ça, son baluchon sur l’épaule, pour se rouler les pouces dans la nature ou simplement se taper une petite marche ? Bien sur que non, que vous êtes naïfs parfois. Seika n’était pas ce genre de femme à rester oisive face à la vie, et à ses difficultés. Elle considérait avoir déjà assez perdu de temps comme ça, sans en plus s’offrir le luxe de flâner à la campagne. Non, Seika avait prit soin de s’emporter quelques devoirs avec elle. Sous la forme de quelques techniques que Shinzo, la veille au matin en la croisant à l’académie, lui avait conseillé d’apprendre. Comme il l’avait lui-même dit, étant donné ses capacités, Seika devait s’orienter vers un tout autre domaine pour son avenir, que celui de la Concentration du Chakra hors de son corps. Aussi, avait-elle dans la journée appris de façon théorique deux nouvelles techniques, dont vous connaitrez les noms bien assez tôt. Et avec elles, Seika avait décidé de se lancer d’elle-même dans un apprentissage bien plus ambitieux.
Avec un petit sourire en coin, sa main droite vint caresser du bout de ses doigts fins le pendentif autour de son cou. Quand à son bandeau, il se trouvait toujours à son cou, mais caché sous le foulard nacré de blanc. Ainsi elle ne risquait pas de se faire attaquer pour motif d’être une pauvre Kunoichi loin de son village. Enfin, les bandits n’avaient de toute façon pas besoin de prétexte pour essayer de détrousser une femme seule, ou de retrousser… Qu’ils essayent donc pour voir.
Anticipant un peu trop sur le premier apprentissage qu’elle voulait faire, la jeune femme resserra son poing, et sentit les veines de ses muscles gonfler. Seika le sentit et se calma : elle avait compris qu’elle avait progressé sur son Nindô, et qu’à présent elle était capable de malaxer son Chakra avec une facilitée des plus déconcertante pour elle-même -bien que pour d’autres se soit chose naturelle-. Quand on n’était pas habitué, cela pouvait surprendre de se retrouver à créer un arc électrique de bon matin en s’étirant tout simplement. C’était arrivé la veille justement, d’où le fait que cette anecdote apparaisse dans ce récit : Seika avait fait un cauchemar et son esprit et son corps étaient embrumés, et tandis qu’elle se levait pour aller prendre un petit déjeuné, elle avait étiré les bras au-dessus de sa tête, et joint ses mains pour faire quelques exercices d’assouplissement. Lorsqu’elle avait détaché ses mains l’une de l’autre, un arc électrique blanc avait prit forme… Incroyable non ?
Seika faillit glisser sur des cailloux : elle devait rester concentrer sur la route plutôt que de ressasser le passé ! Elle avait encore un bout de chemin à faire, chemin qui devait la conduire dans un lieu nouveau. Pendant qu’elle étudiait les deux techniques dont elle avait décidé de faire l’apprentissage durant sa petite randonnée, Seika avait donc aussi eu l’idée de partir un peu. Tout avait été arrangé dans l’après-midi, et la jeune femme avait eu son autorisation de sortie, de date à date. Mais plutôt que de vadrouiller dans tous les sens, Shijima s’était donné la peine de faire une petite étude géographique de la région, pour trouver un endroit peu fréquenté ou se poser. Et il y en avait un oui, celui évoqué plus tôt dans ce récit : l’ancien village des bergers.
Pour s’y rendre, elle devait donc emprunter le sentier d’Ossa jusqu’au carrefour de la forêt de Kinatono, puis de là bifurquer vers l’est pour remonter la montagne d’Ossa qui était en fin un amalgame de trois montagnes. Celle sur laquelle se trouvait le principal du sentier était en réalité la plus petite des trois. La plus grande, situé au nord-est par rapport à Kumo, n’était pas atteignable en ligne droite, à cause des canyons et des précipices qui se trouvaient sur le trajet. Le chemin que la jeune femme empruntait été peut être long, mais au moins il était sur.
Cela lui prit la mâtiné, et le début de l’après-midi, pour atteindre sa destination : qu’est-ce qu’elle aurait donné pour pouvoir se téléporter sur de longues distances comme certains de ses professeurs et collègues. A défaut d’un cerveau, on a des jambes. Ce que les petits traits d’esprits des gens pouvaient être vrais parfois.
Elle atteignit donc le village sans nom, ou plutôt ce qu’il en restait. Installé sur un plateau du versant nord de la troisième montagne d’Ossa, le petit village ne devait compter à l’origine que six ou sept bâtisses, ce qui pour l’époque, était beaucoup pour un village de bergers. Mais à y regarder, à voir ce décorum… Seika posa un pied sur un rocher, et s’appuya sur son genou pour jeter son regard sur le monde qui s’ouvrait depuis ce piédestal presque aérien : de la verdure, des arbres, et de la rocailles. Un peu de tout en somme, mais principalement de la verdure, un environnement parfait pour élever du bétail quoi. Derrière elle, il ne restait debout qu’une bâtisse, de laquelle elle ne s’était pas encore approchée, préférant d’abord la vue de ce panorama exquis à la vue d’une maison délabrée, et surement habité par les animaux sauvages, ou par je ne sais quel vagabond.
Car oui, en montant par le sentier, la jeune femme avait remarqué des traces de bottes, qui d’après ses maigres talent de pisteuse, devait remonter à une journée, peut être deux, vu qu’il n’avait pas plu depuis presque une semaine… En fait elle n’en savait rien et s’en fichait : s’il y avait vraiment quelqu’un ici, elle partirait tout simplement, et irait s’installer ailleurs. Elle avait repéré un coin sympa dans une clairière non-loin du carrefour forestier de Kinatono. Un vrai petit coin de paradis. Mais Seika était assez maniaque dans son genre, et elle préférait suivre avant tout le programme qu’elle s’était fixée, avant de partir à droite à gauche de façon désordonnée. D’un pas sur, la Chuunin se dirigea donc vers la ruine… |
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| Sujet: Re: Montagnes d'Ossa Jeu 12 Nov - 0:16 | |
| ( La Mort Viendra du Ciel ) - 2 - ¤ Shijima Seika ¤ InconnuQue cette ruine ait encore un toit, ça tenait du miracle. Le bois était pourrie, et menaçait de céder sous son propre poids à chaque instant : en effet elle ferait mieux de partir. Mais cette histoire de trace l’intriguait. Qui pouvait bien venir ici ? Et, qui pouvait bien s’y trouver encore au moment où nous parlons ? Son sac bien attaché à ses épaules, les mains libres et prêtes à effectuer quelques signes par mesure de prudence, son Chakra tournant un peu plus vite en elle, elle s’approcha de la porte en bois pourrie. Seika voyait un peu à travers les meurtrissures du chêne, mais l’intérieur était sombre, et tout puait la moisissure à plein nez. Il fallait être fichtrement chtarbé pour dormir ici non ?
Alors que sa main se tendait vers la porte, la jeune femme sentit un frisson qu’elle connaissait bien lui parcourir le dos. Comme cet ombre qui la suivait, comme cette présence en elle qui parfois s’éveillait à la vie, comme un détail l’informant d’un danger imminent. Et pourtant, si danger il y avait, elle ne devait pas reculer, et justement s’en approcher : un danger pouvait l’être pour elle, autant que pour autrui. S’il s’agissait de contrebandier, se cachant au nez et à la barbe du village caché ? Ou pire. Non, par mesure de sécurité, et par une curiosité malsaine pour cette ambiance qui régnait autour d’elle dans ce village fantôme en ruine, Shijima devait ouvrir cette porte.
Si elle avait écouté son instinct, aurait-elle évité ce qui allait suivre ? Comme souvent, lorsqu’un malheur ou son équivalent survenait dans sa vie, elle s’interrogea par la suite sur ses possibilités d’éviter les événements qui s’étaient déjà déroulés. Et trop souvent, elle n’y voyait là que la marque d’un destin immuable : celui d’être sans cesse jetée à la face de la dureté de la réalité qui l’entourait.
La porte s’ouvrait vers l’intérieur. Lorsqu’elle tourna sur ses gongs rouillés, la jeune femme craignit une minute qu’elle ne s’effondre et face s’effondrer la bâtisse au passage. La lumière entra plus facilement dans la maison qu’elle cru jusqu’au dernier instant inhabitée. Mais son instinct lui disait le contraire, et cela ne manqua pas : une ombre se glissa derrière elle, massive et imposante. Réagissant pour une fois grâce à son entrainement, la jeune femme se laissa tomber en avant. Au-dessus d’elle siffla quelque chose, surement la mystérieuse personne à qui appartenaient les traces de bottes était-elle aussi armée. Le corps de la jeune femme roula en avant, tandis qu’un pas lourd s’avançait déjà pour la cueillir lorsqu’elle se relèverait. Mais Seika, malgré les apparences, et sa récente défaite dans l’arène, n’était pas totalement idiote non-plus : certes elle pouvait perdre avec une facilité déconcertante contre une pratiquante du Genjutsu, autant contre des brutes qui ne comptaient que sur leurs muscles, comme certains pratiquants du Taijutsu, elle arrivait à ruser, à les prendre par surprise. Restant à genoux, elle effectua un signe de ses mains pendant une seconde jointe, avant que l’arme de son agresseur ne siffle encore vers elle. Il y eut une petite explosion de fumée blanche, et l’arme, qui n’était en fait qu’un bâton de combat improvisé en bâton de marche, frappa violement un objet lourd, renvoyant un son sourd : celui du bois contre le bois.
Seika était maintenant à l’extérieur de la bâtisse. Elle pensait qu’elle aurait une minute de repos, mais l’imposante carrure se reprit vite et sortit en trombe de la maison en ruine, tombant donc sur Seika sur sa droite. Maintenant à la lumière du jour, elle pouvait voir de qui il s’agissait. Enfin de qui, d’apparence seulement : c’était un grand diable d’homme au crâne rasé, l’air fatigué. Posé contre la maison, la Chuunin remarqua une hache. Qui cela pouvait bien être ? Un bûcheron ? D’une voix rocailleuse, ce dernier s’adressa à Shijima.
¤ Qui es-tu ? Qu’es-ce que tu fiche ici ?
Déjà il la tutoyait, c’était mal parti. Mais on ne pouvait pas en vouloir à ces crétins de paysans de n’avoir pu recevoir une éducation correcte. A ce niveau là, n’était qu’elle soit devenue Ninja, elle n’avait pas à se plaindre. Le souffle de l’homme était rauque, comme s’il avait du mal à respirer. Seika fit un pas en arrière, se mettant en position défensive, avant de répondre.
¤ Et toi qui es-tu ? Présente-toi avant de demander son nom à une femme.
¤ Une femme ? T’es qu’une espèce de sorcière !
¤ Sorcière ?... Ah !
La jeune femme, d’une main habile, dénoua son foulard blanc, et le laissa pendouiller de part et d’autre de son cou, révélant une plaque de métal gravée.
¤ Je suis une Kunoichi de Kumo.
¤ C’est bien ce que je dis.
¤ … D’accord.
Et bien il était temps de se mettre à son apprentissage je crois. Il existait en ce monde des demeurés qui ne méritaient pas qu’on prenne le temps de leur répondre : celui en était un. Pourtant on n’aurait pas cru en le voyant qu’il soit d’une telle idiotie, et pourtant, dieu sait à quel point les apparences sont trompeuses. Son sac bien harnaché sur son dos, la jeune femme arqua les jambes et joignit ses mains. Sa première technique se nommait Chakra no Shuchu, la Concentration de Chakra, que Shinzo lui avait conseillé d’apprendre car elle l’avait utilisé lors de l’entrainement au Rasengan sans s’en rendre compte. C’était à cause de la trop « forte » concentration d’énergie dans son bras, cumulé avec sa tentative d’utiliser le Rasengan, que son bras avait éclaté, et qu’elle avait failli en perdre l’usage. Pour éviter que cela n’arrive, si à l’avenir elle retentait l’expérience, Seika devait donc avant tout arriver à contrôler son énergie par bien des côtés trop sauvage.
Quelques secondes après avoir joint les mains, elle sentit les veines sous sa peau gonfler, au niveau de ses cuisses et de ses mollets. Pas de façon exponentiel bien sur, mais assez pour les renforcer et les durcir. Elle allait voir si elle était à présent capable de… Bouger plus vite. L’homme face à elle était peut être lent d’apparence, mais il maniait bien son bâton, assez pour compenser sa grande taille et les ouvertures qu’elle devait laisser. D’un pas lourd, mais plus rapide qu’elle ne l’aurait cru à l’entendre respirer comme un taureau -bien qu’elle n’ait jamais entendue respirer cet animal-, l’homme lui fonça dessus, et tenta une attaque frontale et verticale.
Seika l’évita d’un bond en arrière. Un bond qu’elle réalisa plus facilement semblait-il, mais il s’agissait peut être d’autosuggestion tout simplement. Pourtant elle sentait le Chakra continuer de circuler dans ses cuisses et ses mollets : ce n’était pas une illusion, elle utilisait vraiment la Concentration de Chakra. Mais à la base elle était si peu musclée, qu’en fait elle devait atteindre la masse musculaire d’une fille normale, avant son début d’apprentissage à l’académie, ou un peu au début quoi. Autant dire, que c’était lamentable. Dans son esprit il ne restait plus rien des considérations qu’elle aurait pou avoir pour ce bonhomme : il l’avait attaqué sans rien demander, sans raison apparente. Seika ne le connaissait pas, mais elle lui laisserait en souvenir cinglant.
Ses doigts s’agitèrent, tandis qu’elle faisait un nouveau bond en arrière. Un Raiton Daishino se forma entre elle et son agresseur mal luné. Lorsque l’éclair le frappa de plein fouet, Seika cru y être allé un peu trop fort. Mais après une première seconde de soubresaut, il n’y paraissait plus, et au contraire cela semblait n’avoir fait que faire redoubler l’énervement et la colère de l’homme. Allez savoir, il y avait des gens qui ne supportaient pas les Ninjas, voilà tout. N’y tenant plus, Seika lança, presque comme un cri.
¤ Mais bon sang qu’est-ce que vous me voulez ?!
¤ C’est plutôt à moi de demander ça salope, qu’es-ce que tu fou chez moi hein ? Sale sorcière !
¤ Chez toi ? Comment ça chez toi ?
¤ Fais pas l’innocente je suis sur que t’es venu achever le travail de tes prédécesseurs !
Mais il était complètement chtarbé ce type. Il revient une nouvelle fois à l’assaut, et Seika l’évita par une nouvelle Permutation. Et ouais, quand on n’a pas de muscles, on a un cerveau, et si des jambes lui étaient utiles pour fuir, le Chakra lui était aussi utile pour échapper à ce genre de situation.
Elle n’avait pas le choix elle devait se barrer pour échapper à se fou. Seika prit donc ses jambes à son cou, tandis que le malade la repérait de nouveau. Mais il était incapable de tenir le rythme, et finit par s’arrêter en lui hurlant.
¤ C’est ça fui sorcière, et que je t’y reprenne plus à lancer des maléfices dans mon village !
Son village ? Seika ne chercha pas à comprendre et se contenta de concentrer son Chakra dans la plante de ses pieds pour sauter sur la surface glissante de la pente nord du village, glissant et bondissant de plateau en plateau à mesure qu’elle descendait. Là par contre, elle voyait les effets de la concentration musculaire de son Chakra dans son corps. En fait, du moment qu’il s’agissait d’augmenter sa puissance, de façon interne, elle était capable d’y arriver. Mais pour le Rasengan c’était à l’extérieur de son corps qu’elle aurait du le faire, et ça c’était plus dur, voir impossible pour elle.
Après quelques minutes de descente, elle s’arrêta enfin, et se retourna pour voir en au-dessus d’elle, sur le plateau, la tête de l’homme chauve qui l’observait d’un œil mauvais. Que c’était-il passé ici ?... Comme elle l’avait appris avant de venir ici, ce village était un ancien village de berger mais, il devait être abandonné. Que faisait cet homme seul ici ? Trop de questions, auxquels il n’était pas nécessaire de trouver des réponses. La brute n’avait pas pu la suivre, elle était donc sortie d’affaire, mais pas en sureté, tant qu’elle était à proximité de cet endroit. L’image de la petite clairière s’imposa à son esprit : clair ma belle, mieux vaut ça que de batailler avec ce fou pour avoir le droit de pioncer dans « son » village. Seika secoua la tête : il y avait vraiment des choses étranges en dehors du village, et parfois plus étrange encore que celles qu’elle y voyait…
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| Sujet: Re: Montagnes d'Ossa Jeu 12 Nov - 0:19 | |
| ( La Mort Viendra du Ciel ) - 3 - Seika retourna donc sur ses pas, en s’enfonçant le plus tôt possible dans la forêt pour échapper au nid d’aigle que représentait le village d’Ossa, ou plutôt sa ruine, et son unique habitant. Le temps avançait, et elle se pressa pour retourner sur le sentier principal, histoire d’atteindre sa clairière le plus tôt possible. Heureusement elle n’était pas on plus à trente bornes, et elle se trouva bientôt à la dit clairière, baignée de lumière, à une borne du carrefour menant à Kumo. Comment avait-elle trouvé cet endroit ? En fait elle cherchait un point d’eau pour remplir sa gourde qu’elle avait entamée, puis vidée en cours de route. Et effectivement, non loin de la clairière se trouvait une petite rivière à l’eau clair par ce mois de fraicheur où le froid jouait avec la chaleur de fin d’automne. Mais c’était surtout la saison des pluies, et que cette journée, et possiblement la suivante, soient ensoleillées était une aubaine pour Seika, qui n’aimait pas spécialement non-plus se balader sous la pluie.
Bon si en fait elle aimait bien, mais dans le village, pas seule dans la forêt quoi. Au moins là, elle était tranquille. Et de toute façon, elle avait un autre apprentissage à faire qui allait lui servir immédiatement. La jeune femme prit le temps de s’installer, non pas dans la clairière elle-même, mais dans un arbre, sur une grosse branche. C’était moins confortable, mais tant qu’elle n’avait pas la maîtrise de cette technique, elle ne pourrait pas se sentir tranquille.
Kyuu no Roken, la technique de la Sphère de Détection. D’après Shinzo, et sur son conseil, c’était la seconde technique qu’il lui avait conseillé d’apprendre le plus rapidement possible. Pourquoi ? En gros, il savait plus ou moins à quel point Seika était paranoïaque et… Non je déconne, en fait c’était juste que cette technique découlait naturellement de l’apprentissage de la Chakra no Shuchu. Apprendre l’une, c’était s’ouvrir la porte pour apprendre l’autre. Que cette technique lui permette de calmer un peu sa paranoïa, s’était elle que ça regardait.
La jeune femme prit le temps de manger, ce qu’elle n’avait pas fait en cours de route. Bien sur, rien d’un vrai repas mais juste de quoi avoir des forces, et elle sortit donc de son sac plusieurs fruits, à savoir une pomme, une poire, et une orange. Ca faisait un peu cocktail fuitée, mais c’était le but recherché. Le coup de stress du village était derrière elle, de même que son taré de résidant : la détente revenait en elle, et son corps se décontracta de lui-même. Ah, qu’est ce que c’est bien d’être au calme. Un peu comme lorsqu’elle était calfeutrée dans son appartement, mais en mieux car elle entendait bien trop souvent les sons de la vie du village autour d’elle. Là, à part des oiseaux, le vent, et le ruisseau, il n’y avait rien d’audible, rien d’humain aux alentours.
C’était ce qu’il y avait de plaisant avec la nature, la vraie. Elle réussit à s’installer convenablement, tout en dévorant presque ses fruits. Allongée, le regard se perdant dans les feuilles de l’arbre virant aux jaunes de jour en jour pour la plupart, elle caressait ses cheveux, et plus particulièrement sa mèche blanche.
Finalement, Shijima se redressa et sauta de sa branche, son sac à la main, pour aller le poser sur une pierre plate et ronde, posé presque au milieu de la clairière. Le soleil tombait déjà à l’ouest, et rasait la forêt. Ne craignant donc pas d’attraper un mal de tête du diable en restant là, elle s’installa en tailleur et commença rapidement l’exercice, qui était passablement plus compliqué que celui qu’elle avait accomplie en un tour de main deux heures plus tôt.
Cependant, et surement pas par hasard, la jeune femme maîtrisait déjà des techniques qui, plus ou moins, allaient l’aider à maîtriser ce Sphère de Détection. Des techniques, à savoir l’Amplification, et la Concentration de Chakra donc, et même un peu la Surcharge. Mais qu’est-ce qui les liait toutes les trois ? Et bien, le principe de la Sphère de Détection était de créer autour de soi un périmètre chargé de son propre Chakra, permettant de détecter la présence d’autres êtres vivants, et ainsi de prévenir la personne dressant cette sphère, sans qu’elle n’ait besoin de « voir » de ses yeux vus, ce qui se passait. La technique lui imposerait surement comme une alerte mentale, un signal. Cette expansion d’elle-même par cette sphère lui permettait aussi d’être plus précise, et de suivre avec facilité les mouvements de son adversaire : la maîtriser, c’était aussi gagner en agilité, de calquer en temps réel ses mouvements sur ceux de son adversaire. Bref, elle devait effectivement l’apprendre comme le lui conseillait Shinzo.
Elle commença donc par un petit temps, pour malaxer son Chakra. Certes elle était à présent capable de la malaxer inconsciemment, mais là elle devait faire attention : elle allait allier une nouvelle fois concentration et projection, pour dresser cette sphère autour d’elle. Les mains jointes, elle ferma les yeux, cherchant à visualiser intérieurement le flot d’énergie qui coulait en elle. L’entrainement avait vraiment été intensif pour apprendre le Rasengan. Maintenant qu’elle n’était plus sous pression, il lui semblait déjà plus réalisable de faire cet exercice de projection, comme pour l’Amplification en fait.
Après avoir emmagasiné assez d’énergie, elle le projeta en vague successive hors d’elle, ne rompant pas le lien qu’elle avait avec, pour le laisser se diffuser comme un écran de fumée invisible sur un périmètre de quelques mètres, trois ou quatre tout au plus. Inspirant profondément, elle rouvrit les yeux : maintenant se posait un problème important. Comment allait-elle savoir si la technique fonctionnait ? Seika n’en savait rien, vraiment, et se contenta donc de rester ainsi, attendant de voir si une forme de vie allumait son radar mental. Mais les minutes passaient, et rien ne venait, aussi se décida-t-elle à arrêter, l’histoire de ne pas gaspiller son Chakra inutilement. Pour le coup Shinzo devait surement avoir dans l’idée qu’elle utiliserait cette technique dans un lieu peuplé, l’histoire de voir si ça marchait, pas qu’elle le ferait en pleine nature, loin de tout.
Enfin loin de tout, elle devait bien être à une trentaine de kilomètres maximum de Kumo, par la route. A vol d’oiseau, Ossa était la seconde chaîne de montagne à proximité du village, et donc à une vingtaine de kilomètres. La jeune femme soupira et rompit le lien qu’elle avait avec son Chakra autour d’elle, lien qu’elle sentit très nettement se rompre. Mais alors qu’elle arrêtait donc de l’utiliser, elle se rappela l’homme, dans le village d’Ossa… Ouais, tant qu’elle était encore réveillée, elle allait peut être l’utiliser encore un peu.
Restant donc installée, la jeune femme se remit à utiliser à intervalle régulier sa technique. Puis, après un bon temps d’adaptation, elle se leva, et l’utilisa en mouvement, allant boire de l’eau au ruisseau, et se baladant tout simplement, son sac sur l’épaule, autour de la clairière. C’était un coin sympa, elle devrait y inviter Sakura un de ces quatre. Les deux femmes se feraient une petite sortie entre elles, une vraie randonnée entre amies. Quand elles étaient Genin, cela leur était arrivé de le faire dans le parc Yumekuteka. Cela faisait un moment qu’elle n’y était pas allée non-plus là-bas.
Mais à chaque fois qu’elle y retournait, elle pensait au passé, et ça lui faisait mal, parce qu’elle revoyait de façon poignante des lieux où elle avait eu des rapports heureux, de situations privilégiées, avec son équipe d’antan. Sa mémoire resterait à tout jamais gravé dans ces lieux, du moment qu’ils survivaient au temps, et à ses dangers.
Des dangers comme celui d’Asahi, dont lui avait parlé Sho, et dont elle n’avait entendu que des rumeurs avant cela. Un groupe caché dans l’ombre, qui avait tenu en échec une bonne partie de la puissance militaire des trois villages rassemblés à Konoha pour le dernier examen Chuunin. Une attaque surprise, toute militaire au final. Frapper fort, un grand coup, pour faire peur et marquer les esprits. Ils avaient réussi, vu que Sho en gardait une trace mentale forte, à voir la façon dont son regard s’était perdu dans la nuit, tandis qu’il buvait son thé, Seika à ses côtés.
La jeune femme finit par découvrir un grand arbre mort, un peu comme ceux qui entouraient le lac Karas à Kumo. Un grand arbre dont les branches montaient haut dans le ciel rougeoyant du crépuscule… Prise d’une envie irrépréhensible de monter en haut, la jeune femme s’essaya à garder sa sphère autour d’elle active. Comme l’amplification, qu’elle avait apprise à utiliser en mouvement, son Chakra bougeant avec elle, la sphère faisait de même, sauf qu’elle n’était pas chargée en particule élémentaire et avait une autre fonction que l’augmentation de ses attaques Raiton. Enfin, de son attaque Raiton… Elle aurait mieux fait d’apprendre une technique offensive tien pour une fois, mais elle avait vraiment du mal ! Elle était plus douée pour, pour, pour rien en fait !
Shijima faillit tomber en arrière, alors qu’elle marchait à la verticale sur le tronc de l’arbre. C’est vrai, à bien y réfléchir, que savait-elle faire ? Rien ! Enfin, elle était capable de lancer des éclairs blancs, mais c’était loin d’être suffisant… Il lui fallait plus de puissance, et elle avait cru qu’avec l’entrainement du Rasengan cette puissance viendrait d’elle-même. Mais l’acquérir était plus dur que ce qu’elle pensait, bien plus dur… Arrivée en haut de l’arbre, un bras enlaçant la plus haute branche, elle observa la forêt de là où elle était. Tout était calme. Tout, ou presque.
Seika remarqua bien vite un détail qui jusque là ne l’avait pas frappé : le village d’Ossa brûlait. Et ce n’était pas un petit feu, il brûlait vraiment ! Même de là où elle était elle pouvait le voir que ça cramait dur là-bas. Qu’est-ce qui s’était passé ? Avant de redescendre, elle jaugea les risques que l’incendie de propage, mais heureusement, le village en ruine prenait place sur un plateau rocheux vide de vie. Pas d’arbres, pas d’herbes. Il n’y avait pas de risque que le vent pousse les flammes vers la forêt en contrebas non-plus, vu qu’il soufflait vers les montagnes, emportant les flammes vers plus de rocailles. Dingue tout de même…
La Kunoichi redescendit et revint tranquillement vers la clairière. Et oui, vous croyez peut être qu’elle allait y retourner après ce qui s’était passé avec l’autre fou ? Pas folle la vieille. Mais Seika eut une très mauvaise surprise, qui prit la forme de l’activation de sa technique de détection, lorsqu’elle se trouva de nouveau dans la clairière. Sur sa droite, à travers les arbres, une masse venait vers elle, marchant rapidement, et sans se préoccuper de faire du bruit ou pas. Pas besoin de lui faire un dessin : elle savait de qui il s’agissait. Enfin, la masse émergea de la forêt, et ses yeux fous se posèrent sur elle. Il respirait encore plus difficilement, et la jeune remarqua les sillons sur son front : cet homme était vieux, plus vieux que sa forte carrure ne le laissait penser.
Son bâton à la main, un sac sur une épaule, sa hache sur l’autre, il s’arrêta net, et ne put détacher son regard du sien…
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| Sujet: Re: Montagnes d'Ossa Jeu 12 Nov - 0:24 | |
| ( La Mort Viendra du Ciel ) - 4 - ¤ Shijima Seika ¤ Inconnu¤ Je t’ai retrouvé sale sorcière.
¤ Ecoute je ne sais pas ce que tu veux mais je n’ai rien d’une sorcière, je suis une Kunoichi de Kumo, et je ne te veux aucun mal, alors pourquoi tu m’en veux comme ça ?
Il ne répondit rien, et laissa tout simplement tomber son sac au sol, ainsi que son bâton. Voilà qui ne présageait rien de bon. Mais au moins, la sphère de détection marchait bien : à chaque mouvement de l’homme, elle sentait plus qu’elle ne voyait ses mouvements. Sa hache à la main, qui semblait passablement salement aiguisée, le dément ne chercha pas à lui répondre et se contenta de foncer sur elle, pour la tuer visiblement. Ca lui rappelait une autre scène, quelques semaines plus tôt. Malgré tout, elle se contenta de reculer : son adversaire semblait s’épuiser vite.
De petit bond en arrière en petit bond en arrière, elle finit par se plaquer contre arbre. Lorsque la hache s’abattit, la jeune femme disparue une nouvelle fois. L’homme n’arriva pas à détacher son arme de l’arbre dans lequel elle s’était enfoncée : il n’avait plus assez de force pour ça. Prit d’une toux violente, il se mit à cracher ses tripes, tout en titubant vers son sac, et son bâton qu’il récupéra d’une main fébrile.
¤ Arrête, tu vas te tuer pour rien.
¤ … Je suis déjà en train de crever de toute façon.
¤ Pourrais-tu me dire avant de mourir, qui es-tu, et pourquoi tu as essayé de me tuer ?
¤ Si tu y tien tant, sorcière, je vais te raconter… Avec le temps qu’il me reste.
L’homme se laissa tomber par terre, reprenant peu à peu son souffle. Puis il se mit à parler, de façon un peu haché, tandis que Seika en avait profité pour concentrer son Chakra dans ses bras, et détacher avec souplesse et volupté la hache de l’arbre. Si elle-même y était arrivée, il ne devait vraiment plus rester grand-chose à cet homme. Autrement dit d’ailleurs, si elle l’avait affronté dans le village maintenant en proie aux flammes… La voix rocailleuse de l’homme interrompit ses pensées.
¤ Je, je n’ai pas de nom… Je ne me souviens pas que mon père m’en ait donné. Lui-même, je ne sais plus s’il avait un nom. J’étais « fils », et lui était « père ». Notre famille vivait avec beaucoup d’autres dans le village d’Ossa. Un jour, le Daymo a ordonné la construction d’un nouveau village non loin. Au début notre famille était contente, parce que ça aurait fait des clients pour la laine et le lait. Mais peu à peu, on s’est vite aperçu de votre nature démoniaque… Ce que vous arrivez à faire, appartient aux Dieux, vous ne devriez pas avoir le droit de le faire… Peu à peu, le village s’est dépeuplé, tout le monde est parti. Tout le monde, sauf ma famille. Mon père, et son père avant lui, sont restés là. Mais ils n’avaient plus de troupeaux à garder, alors ils sont devenus bucherons… Ma mère est morte en me mettant au monde, ma sœur a été tué par un sorcier, mon père a fini, abattu par la foudre, pour avoir refusé de vendre du bois à un groupe de démons…
Récit pas très surprenant à y réfléchir. Elle s’était un peu douté que l’histoire devait tourner autour de ce village, mais qu’on rejette tous les malheurs du monde sur eux et Kumo, ça ce n’était pas super. Attribuer tout ces malheurs sur eux, alors que ce n’était que de leur superstition qu’étaient nés tout ça.
¤ Et pourquoi as-tu mit le feu au village ?
¤ Je… L’avais promis à mon père… Ce village… Doit disparaitre avec moi…
¤ Dans ce cas.
Seika n’avait pas de pitié particulière pour cet homme, juste une certaine forme de dépit. Sa main se porta à son pendentif, qu’elle caressa en concentrant son énergie, ce qui fit réagir le Changeur de Temps. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, un vent surnaturel poussa les nuages vers eux, les attira de toute part, les amassant de façon compact, jusqu’à ce que le ciel devienne noir. Le soleil avait finalement disparu derrière les montagnes : à présent la visibilité disparaissait, mais Shijima y voyait encore assez pour s’approcher de l’homme à terre, sa hache à la main.
Combien de temps cette pauvre âme avait-elle passé en ce monde ? Combien de temps… Toute une vie en faite, passé dans cette forêt, et dans ce village vide de toute vie. Il était normal qu’il ait tenté de la tuer avec plus d’insistance une fois qu’elle eut décliné son identité. Ses bras chargés de Chakra arrivaient à porter la hache, pas à la manier, et ce n’est qu’avec un effort et un cri de rage, qu’elle réussit à dresser l’arme au-dessus de sa tête.
Déjà, le tonnerre grondait au-dessus d’eux, déjà la foudre pointait dans les nuages, assourdissante. Ce pendentif était vraiment incroyable. Avec un vacarme ahurissant, Seika abattit l’arme, ou plutôt l’outil de travail de ce pauvre fou. L’arme était à présent, à côté de la jambe de l’homme. Elle ne l’avait pas blessé, elle lui avait juste rendu son arme voilà tout. Reculant, elle se contenta de lancer par-dessus son épaule.
¤ La mort viendra du ciel, et te rendra à ta famille, sois-en sur.
¤ Ahah, si tu le dis…
La jeune femme à la chevelue noire s’éloigna, sa mèche blanche battant le vent, tandis qu’elle concentrait son énergie autour d’elle, et plus particulièrement dans sa main. Puis elle se tourna, tendit le bras en l’air, et plongea son regard sans animosité, sans haine, mais sans tendresse non-plus, vide de sentiments, dans celui du fou du village d’Ossa.
¤ Adieu.
L’homme ferma les yeux, prit une grande inspiration, et leva les yeux au ciel. Un trait de lumière qui n’était autre que la foudre elle-même s’abattit sur lui. C’était un service que Seika lui rendait, en espérant qu’il soit mort sur le coup, que son agonie ne soit pas longue. Finalement, elle allait écourter son séjour en montagne. Si s’était pour tomber sur des fous à chaque sortie hein…
La jeune femme leva une nouvelle fois la main en l’air, et son Chakra arrêta de se diffuser dans les nuages, qui avec le vent, perdirent peu à peu leur formation groupée, et dérivèrent lentement vers l’est. Raiu, la technique de l’Orage. Voilà la dernière technique qu’elle venait d’utiliser. Sa seconde technique offensive, pour peu qu’il y ait de quoi faire un orage autour d’elle. Et encore, avait-elle triché pour sa création, puisqu’elle avait utilisé le Changeur de Temps pour appeler à elle les foudres du ciel, et les diriger vers sa cible. Secouant la tête, elle se contenta de remonter vers le croisement.
Son cœur, son être, s’habituaient-ils au fait de voir mourir des gens, et de tuer ? Elle n’avait rien ressentie, en faisant tomber la foudre sur ce vieil homme. Etait-ce normal ? Seika se décida à aller en parler avec Sho, dès qu’elle en trouverait l’occasion. Après tout, il était devenu un ami, et on parait à ses amis. Et en ce qui concernait ces questions… Elle ne préférait pas en parler avec Sakura. Si elle et Sho empruntait la même voie de l’Eisei, Sakura, détestait la vue de la mort. Elle voulait sauver les gens, les faire vivre, car elle détestait que des choses, des êtres, des vies, meurent autour d’elle. C’était sa séquelle de ce traumatisme qu’elles avaient en commun.
Oui, elle lui parlerait.
Dans la nuit, sa silhouette se fondit avec la nature, puis la montagne dans laquelle elle se perdit, alors qu’au-dessus du sentier d’Ossa… Une nuit étoilée se levait…
- Fin - |
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| Sujet: Re: Montagnes d'Ossa Ven 13 Nov - 13:30 | |
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Seika : + 42 XP ( bonus chuunin inclus - Concentration de Chakra validée )
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| Sujet: Re: Montagnes d'Ossa | |
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