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 [SR] - Le Cygne Noir

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Kokujin

Kokujin


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MessageSujet: [SR] - Le Cygne Noir   [SR] - Le Cygne Noir EmptyLun 24 Aoû - 23:08

Il est des jours avec et des jours sans. Aujourd’hui n’avait rien de cela, c’était un jour morne sous un soleil de plomb. Infatigables, nous continuons notre marche par delà les vallées éblouissantes où règne en maître incontestable les perles fines de terre, nommées dédaigneusement sable. Nos pas suivent une cadence régulière et déterminée et les traces de ces derniers disparaissent quelques instants plus tard, balayées, comme englouties par un monstre insatiable et invisible. Cependant nous ne sommes pas de ceux que le désert emporte avec lui.

Nous sommes tellement plus.

Ma bouche est sèche, mes lèvres sont fendues par endroit, marquant les sévices de l’insoutenable chaleur, mais mon regard n’a pas changé, il reste inflexible, rivé vers les contours floues d’un village qui se dessine au loin. Nous venons de réaliser l’exploit de le rejoindre sans utiliser les voies commerciales âprement surveillées par les forces du pays du Vent.

Doucement, je porte ma main à ma ceinture, en détache une flaque presque vide et la porte à ma bouche. Le précieux liquide coule, mais je m’interdis d’en boire plus d’une gorgée. Suna est à deux pas, rien ne pourra nous arrêter. Car oui, c’est décidé, momentanément, nous ferons équipe pour atteindre chacun nos objectifs et cela passe par l’accomplissement d’un acte impensable pour beaucoup. Quatre lettres, si peu d’encre pour un mot, mais le concrétiser en fera couler beaucoup plus. Nous portons un message à la ville du sable, à l’attention de ceux que j’ai servis, et de ceux qu’il avait créé. Il sera écrit en lettre de sang sur les portes du village et rougirait pour les années à avenir la mémoire et la terre de ses habitants.

Ensemble, nous allons tuer le Kazekage.

Dans ce silence oppressant, interrompu uniquement par les bourrasques de vent, qui soulève des rideaux dorés et troublant, les deux hommes, à l’histoire si singulière, se préparent à la future confrontation. Nous sommes semblables à des réceptacles austères, économisant nos efforts, comme pour dépasser notre propre puissance, pour abattre sereinement et froidement tous nos adversaires. Nous ne sommes pas que deux ombres dans une immensité désertique, dans un maelström de poussière.

Nous sommes tellement plus.

***


Il s’agissait d’une des rares pauses de ce voyage. A l’abri des traîtresses rafales, derrière un amas de roches, un fin filet d’eau coule dans une crevasse peu profonde, auquel ils s’étaient abreuvés. Le point d’ancrage de ce monde brûlant, Suna no Sato, est encore loin, mais ils avaient déjà parcouru une bonne distance. La main sur le pommeau de la garde de son arme, le dos reposant sur une paroi rocailleuse abrupte, le voyageur se hasarda à poser une question.

Kokujin – Et toi pourquoi te rends-tu à Suna ?

Le silence à peine brisé reprit ses droits. Zakeru posa son regard sur l’étrange maraudeur. Allait-il lui dire ? Le visage placide du déserteur empêchait d’y lire une quelconque information. Le vent commençait à souffler, plus fort qu’à l’accoutumé.

Zakeru - Je souhaite aussi mettre fin aux jours du Kazekage.

Kokujin eut du mal à cacher sa surprise. Ainsi les deux hommes partageaient le même objectif, mais certainement pas pour les mêmes raisons. Les yeux de Kokujin demandèrent pourquoi.

Zakeru - Parles moi des agissements de Kakumei et tu auras ta réponse.

Forcément, il ne pouvait s’agir que d’un échange entre les deux hommes. Ils ne se donneraient rien. Ils échangeraient tout. Kokujin était rebuté par l’idée d’être mis au pied du mur par le Nuke-nin, mais il devait savoir. Si Zakeru risquait de le gêner dans l’accomplissement de son dessein, il devait l’éliminer ici et maintenant. Les trombes d’air se faisaient plus violentes et les deux personnages durent se rapprocher pour rester correctement protégés et continuer à conserver.

Kokujin - Comme je te l’ai déjà dis, Kakumei cherche à prendre le contrôle des villages ninja et cela certainement depuis leur création. Ils sont restés longtemps dans l’ombre et ont commencé à déplacer sérieusement leurs pièces depuis quelques années.

Le déserteur de Konoha écoutait avec une attention assidue. Si cette organisation n’était pas pour le moment un réel problème pour lui, tout renseignement la concernant était bon à prendre. Qui sait contre quoi il pourrait les monnayer un jour prochain ?

Kokujin - Leurs méthodes et plans d’action diffèrent, mais tous les villages en ont fait les frais. Kiri, par exemple, Kakumei a soutenu financièrement et militairement la tentative de coup d’état. Si ce dernier avait été un succès, Kakumei aurait placé à la tête du village, un homme sous son influence.

Les vents s’étaient transformés en tempête. Elle sifflait à leurs oreilles, hurlait des malédictions connues des habitants du pays du Vent seuls. On ne pouvait voir plus loin que quelques pas, comme si la nature même à l’évocation du nom de l’organisation avait décidé de se déchaîner. Les deux compagnons de fortune étaient maintenant si proches, que l’ont auraient put croire qu’ils murmuraient entre eux, pour se livrer ses effroyables secrets.

Kokujin – Ils ont carrément fait une proposition de rachat du village au Godaime Raikage. Son refus semble avoir scellé son destin. L’actuel Intendant, Koyama, parle d’une maladie, pour dissimuler la vérité, mais le village des Nuages ne pourra éternellement se cacher derrière cette excuse.

Zakeru restait circonspect, les moyens de Kakumei étaient-ils si importants que cela ? Comment une telle organisation avait-elle pu rester aussi longtemps inconnue, à veiller dans l’ombre ?

Kokujin - Et Konoha. Qui n’a pas entendu parler de l’assaut de Kanda Shiuuku ? Le simple fait que Kakumei ait pu se payer ses services démontre sa puissance. Le plus terrible réside peut-être dans l’utilisation qu’elle a fait d’un tel homme. Elle l’a employée pour faire diversion et marcher avec une autre force sur Konoha même. Alors que nombre puissants éléments du village de la Feuille convergeant vers les troupes de Kanda pour les intercepter, l’autre contingent de Kakumei donnait l’assaut aux abords du village qui doit en grande partie son salut à l’intervention du dojô des Lions.

Cette fois, Kokujin put clairement lire la surprise sur le visage d’ordinaire si imperturbable de Zakeru. L’homme se passa doucement la main sur le menton pour caresser sa barbe. Les bourrasques semblaient décroître.

Zakeru - Utiliser Kanda Shiuuku comme leurre. Je dois reconnaître l’audace de la chose. Qui aurait utilisé une tel homme ainsi ?

Personne, non, personne n’aurait utilisé ce combattant de renom comme appât, pourtant Kakumei l’avait fait. Ce détachement face à la valeur de leur mercenaire ne pouvait signifier qu’une chose, la folie ou alors que leurs ressources leur permettaient de déployer des moyens encore plus colossaux.

Kokujin - J’imagine qu’ils ne doivent pas être innocent dans le repli de Suna sur lui-même, de même pour l’état de no-man land dans lequel Iwa se trouve aujourd’hui. Lorsqu’un trio de Nuke-nin a été dépêché pour abattre Kikuria au village de la Roche, j’étais là. Même si l’affrontement a ravagé le village, il était déjà désertique avant notre venue.

Cette fois, le déserteur aux lunettes noires, instigateur d’Asahi, semblait plus perplexe. Le calme était revenu, le soleil recommençait à poindre dans les hauteurs d’un ciel sans nuage.

Zakeru - Je pense que Kakumei n’est pour rien dans l’exil des habitants d’Iwa. L’activité sismique, pourtant jusqu’alors inexistante dans cette zone, se serait réveillée de façon violente, provoquant une vague de panique et l’exode qui s’en suivit, on pouvait voir un lueur d’intérêt prononcé s’allumer dans les pupilles sombres du voyageur.
Des rumeurs plus folles les unes que les autres courent à ce sujet, mais l’une d’entre elles a retenu mon attention. On parle du fait d’un seul individu, un être avec assez de puissance et de maîtrise du ninjutsu pour avoir forcé les plaques tectoniques à s’entrechoquer, pour créer des tremblements de terre.

L’hypothèse de Zakeru fit grincer les dents de Kokujin. Il valait mieux, si un tel être existait, ne pas croiser son chemin. Jamais. Profitant de l’accalmie, le duo se leva et quitta son couvert pour reprendre son inexorable marche vers le village du Sable. Le voyageur réclama son dû. Sobrement, l’ancien dirigeant de Konoha lui répondit.

Zakeru – Il faut que j’empêche Kikuria de rassembler la Main de Dieu.
Kanda Shiuuku

Kanda Shiuuku


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MessageSujet: Re: [SR] - Le Cygne Noir   [SR] - Le Cygne Noir EmptyVen 28 Aoû - 22:34

Kanda serra le bandeau blanc qui lui ceignait la poitrine.

Le regard fixé sur un long miroir mural, il se passa avec quelque difficulté sa veste sur les épaules, puis son manteau. On pouvait encore deviner le renflement des bandages qu’il devait refaire fréquemment depuis l’attaque au Pays du Feu. Cela ne le gênait pas, il n’en ressentait aucune honte. Perdre contre un adversaire meilleur en vitesse et en talent représentait le cours de choses. La vérité, c’est que peu de personnes vivantes aujourd’hui auraient pu se mesurer à son adversaire et en ressortir victorieuses. Il s’était retiré dans un premier temps dans une caverne sale et malodorante. La fièvre le menaçait ; son corps avait été traversé de part en part à trois endroits différents, il avait perdu énormément de sang rien que pour se déplacer dans son refuge. Il lui avait fallu de toute urgence arrêter l’écoulement, puis se mettre en contact avec quelqu’un de compétent.

Cela n’avait pas été facile. On connaissait son visage dans trop d’endroits dangereux pour qu’il puisse s’y risquer sans peine. Même affaibli et mourant, il aurait pu l’emporter sur beaucoup de ceux qui auraient souhaité mettre la main sur la prime qui pesait sur sa tête. Mais cela aurait été une distraction inutile et nocive pour son rétablissement. Il finit par trouver un contact de Kakumei dans un petit village sans importance notable, hormis celui de faire la jonction entre le Pays du Feu et celui de la Cascade. L’homme l’hébergea et le lendemain, un Eisei qualifié entreprenait de lui soigner ses blessures. L’opération fut un succès partiel, les plaies étant trop vieilles pour cicatriser grâce au chakra, mais la vie de Kanda n’était plus en jeu.

Kakumei était quelque peu fâché que l’opération ait été un tel échec. Non seulement les dégâts qu’aurait dû infliger l’équipe de Kanda avait été maigres, mais l’attaque principale s’était trouvée sans soutien et personne n’ignorait qu’elle se préparait. Konoha avait été mis au courant, mais cela était sans importance. L’attaque n’avait pas eu pour but de les détruire, autrement ils l’auraient été aussi sûrement que Kanda avait échoué devant Hasu.

L’homme s’assit sur son lit sobre et s’adossa au mur, la respiration lente. Il avait cru que Hasu avait trouvé la mort. Mais c’est peut-être le problème traditionnel des légendes, elles ont du mal à mourir. Hasu était l’une des Trois Sœurs, un trio de tueuses redoutables, annihilé par une épéiste hors du commun, Tael. Cela remontait à loin maintenant, plusieurs années. Kanda en avait eu vent. La mort de quelqu’un comme Tael fait grand bruit pour ceux qui savent écouter. Il se souvenait de leur unique rencontre ; Tael avait déjà perdu son bras, mais elle avait conservé cette force tranquille et puissante, cette détermination qui montrait qu’elle était encore inégalée. Ils ne parlèrent pas vraiment, mais Kanda profita de sa proximité pour la respirer, humer sa force. Peut-être l’avait-elle reconnu ce jour-là. La fille qui a embrassé la lune à force de monter.

Cette défaite contre Hasu, Kanda l’avait pressentie dès qu’elle était apparue. Voir son visage nu, sans son masque traditionnel, l’avait choqué plus qu’il ne l’aurait pensé. Il avait éprouvé soudain un élan d’admiration pour cette femme, traquée par des centaines d’hommes avides de se voir remettre la somme promise pour sa mort. Et elle apparaissait là, à visage découvert, devant des quinzaines de shinobi de Konoha. Quel cran… Il ignorait qui l’avait appelé, qui avait pu la pousser à se déplacer et à se battre pour lui. Il semblait peu probable que Konoha ait eu vent de ce miracle. Ce garçon, Akogare ? La légende autoproclamée ? Un village faible a besoin d’idoles.

Une organisation puissante a besoin de généraux.

***

Une semaine plus tôt, Kanda s’était arrêté pour quelques heures dans une auberge de chemin.

Les rares clients présents n’osèrent pas lever les yeux de leurs consommations, mais l’homme se contenta de choisir un coin tranquille, près d’une fenêtre, et de commander un thé chaud laissant, comme à son habitude, son arme posée sur la table. Il observait le soleil tomber à l’horizon. Peut-être aurait-il été bien vu de s’arrêter pour la nuit, mais voyager la nuit ne le répugnait pas. Cela faisait un moment maintenant qu’il n’avait plus peur du noir. De plus, rester trop longtemps dans des établissements publics n’était pas indiqué dans sa position. Il attirait tout simplement trop l’attention et se réveiller seulement pour exécuter un pauvre hère qui présumait de ses forces lui gâche le plaisir du repos.

Kanda porta son thé à ses lèvres quand il l’entendit. C’était assurément une voix désagréable, volontairement méchante et un peu fausse. Il ferma les yeux, comme lorsque l’on essaye de réduire une nuisance lancinante et indéterminée.

[Inconnu] – Oh non ma belle ça ne suffira pas ! Deux mille n’a jamais fait cinq cent, même avec un aussi joli cul que le tien.

Sa poitrine lui fit un peu mal. Kanda serra les dents et se fit la remarque qu’il s’arrêterait un peu plus longtemps pour changer son bandage. Il ne pouvait se permettre de voyager avec un corps distrait par ses propres soucis. Il prendrait dix minutes pour faire un travail propre, puis il repartirait vers l’est. La route était encore sensiblement longue.

[Inconnu] – Tu m’écoutes, putain ?

Un homme de Kakumei l’avait contacté lors de l’un de ses rares séjours en ville. L’organisation devait se douter qu’il passerait par là, car c’était l’un des endroits dans lequel il aimait à se reposer. Après une défaite aussi sévère, Kanda ressentait le besoin d’un cadre familier. L’homme lui donna simplement un papier fermé et repartit. Kanda le lut et le brûla sans y attacher plus d’importance. Un lieu était noté, et c’était suffisant pour qu’il sache que c’était important. Mais pas autant que son repos.

Le bruit d’une gifle, d’une chute ; de sanglots.

[Inconnu] – Massacrez son gosse bordel, on va lui faire comprendre !

Kanda but une nouvelle gorgée et laissa sa main sur la table, ses doigts posés autour de la porcelaine chaude. Il faisait un peu plus frais depuis trois jours. La proximité du climat maritime, certainement.

Les hurlements de la femme devenaient réellement insupportables. Ses suppliques étaient dégoûtantes. Kanda ouvrit un œil ; une femme, jolie mais le visage déformé de pleurs et rougi par le désespoir, était à genoux. Elle tentait de retenir le pied de l’un des hommes avec sa main, et c’était un geste très vain. Un enfant était étendu à terre, le corps fréquemment secoué de soubresauts à mesure que les bottes s’abattaient sur lui. Il était mort, nota-t-il. Il y avait six personnes qui s’acharnaient dessus, et pas une seule pour remarquer qu’il était mort.

Kanda porta à nouveau sa tasse à ses lèvres.

[Inconnu] – T’as compris maintenant ? Tu crois quoi ? Que tu peux faire ce que tu veux, CHIENNE ?

Il saisit la femme par les cheveux et la traîna sur plusieurs mètres. Son menton heurta à peine la table de Kanda, suffisamment pour qu’un peu de thé tombe sur sa main. Kanda leva posément la tête sur l’homme, qui se dressait fièrement devant lui. Il ne lâcha pas la femme, qui menaçait de s’étrangler à force de pleurer. En un mouvement d’une vitesse époustouflante, Kanda sortit son katana et trancha la gorge de l’homme. Un puissant jet de sang jaillit aussitôt puis se tarit presque immédiatement. La femme tomba lourdement à terre et se traîna sous la table.

Kanda était debout, et le reste des hommes présents comprirent une seconde trop tard ses intentions ; leur défense fut dérisoire, la panique avait déjà sapé leur misérable force. Leur sang recouvrait le parquet, une table avait été brisée par le corps de l’un d’entre eux. Kanda nettoya soigneusement son arme et la rangea dans son fourreau. Il retourna à sa table et termina son thé d’une traite.

La femme rampait vers le cadavre de son fils. Ses gémissements lui faisaient mal au crâne, aussi Kanda ne perdit-il pas de temps et alla directement changer ses bandages. Lorsqu’il revint, dix bonnes minutes plus tard, la situation était strictement la même. Les gens, assis, le dévisageaient avec un mélange d’horreur et de terreur, les pleurs de la femme avaient redoublé. Si elle était intelligente, elle ferait les poches de ses agresseurs et partiraient en vitesse avant de se faire assassiner par le reste de la bande ou par le tenancier. Si elle était une imbécile, elle continuerait à arroser son fils dans l’espoir de le voir pousser.

Kanda laissa une bourse sur le comptoir.

[Kanda] – Pour le dérangement. Et votre silence.

Il sortit et reprit sa route. La marche dans la nuit l’aiderait à concentrer son esprit. Tout cela lui avait remis en tête les paroles de l’une des rares personnes qui ait jamais réussi à maintenir son attention et son respect. Une femme, aussi, mais qui ne pleurait que lorsqu’elle ne parvenait plus à voir la lumière. Elle lui avait hoqueté, avec ce ton haineux qui l’avait a jamais marqué dans sa chair, à quoi lui servait toute cette puissance s’il ne s’en servait pas, en bien ou en mal.

Kanda avait seulement pu lui répondre qu’il ne se prendrait jamais pour un dieu, et que son pouvoir de vie ou de mort sur autrui se limitait à ce qui le concernait directement ; ni plus, ni moins. Elle était partie alors, et il ne l’avait jamais revue.
Kanda Shiuuku

Kanda Shiuuku


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MessageSujet: Re: [SR] - Le Cygne Noir   [SR] - Le Cygne Noir EmptyMar 1 Sep - 21:06

Kanda sauta de son lit, attrapa son katana et sortit sans un regard en arrière. Il traversa de vastes couloirs sinueux et froids, avec quelques rares torches pour éclairer son chemin. Seul l’écho de ses pas se faisait entendre dans cette section. L’air raréfié de ces galeries lui donnait mal au crâne. Il était arrivé quelques heures auparavant à peine, mais déjà il aspirait au départ.

Il tenait toujours son katana à la main lorsqu’il poussa la porte. La salle était plongée dans une obscure parfaite, hormis un cercle de lumière clairement dessiné. Trois personnes étaient en-dessous. Kanda en connaissait au moins deux de réputation, la dernière lui était inconnue. Il fronça insensiblement les sourcils. Représentaient-ils sa punition pour son échec ? Improbable. Non seulement il n’était pas forcément donné perdant si un combat devait avoir lieu, mais surtout ils ne l’auraient jamais fait venir ici juste pour l’assassiner. Kanda avança dans leur direction sans ralentir son pas, le cœur battant d’une excitation glaciale.

Il s’arrêta à trois pas du premier, une femme sereine qui le dévisageait placidement. Elle portait deux marques rouges sur les joues, une peau mate et disposait d’un corps petit mais qu’il devinait puissant. Elle s’appelait Shizen, Kanda ignorait son nom de famille. Le destructeur d’Iwa ; à elle seule, elle avait provoqué l’exode de milliers de gens. Une femme impressionnante, et ses pupilles fixes avaient de quoi agacer le tempérament le mieux trempé. Kanda accorda un bref regard à l’autre femme dont il ne savait rien, mais quelque chose retint son attention. Ce n’était rien de sensible, mais un instant, il avait ressenti… une intention de tuer ? Il reporta son regard sur elle, mais la femme examinait une chaîne qui pendait à ses pieds. Suspicieux, il dévisagea la dernière des personnes assemblée. Shuhei Kanade, long et fin, drapé de noir. On discernait péniblement ses yeux, aucune parcelle de sa peau ne semblait visible ni même se détachait de son manteau. Une ombre dans l’ombre, même au milieu de cette lumière intense. C’était ainsi que Kanda imaginait le néant, un noir si profond qu’il absorbe jusqu’à la clarté.

Tranquillement, sans lâcher son arme, il fit face aux treize sièges qui les encerclaient. Dans des alcôves soigneusement aménagées, neuf silhouettes les observaient. C’était la première fois qu’ils le convoquaient ici et qu’ils se présentaient en personne. On ne pouvait strictement rien deviner d’eux, ni sexe ni intention. Ils étaient noyés dans l’ombre et de puissantes protections à base de chakra semblaient vibrer autour d’eux, certainement pour tromper les sens de l’un d’entre eux. Kanda n’avait aucune compétence particulière dans ce domaine, peut-être essayaient-ils de se protéger de la femme aux intentions meurtrières ? Une parcelle de vigilance lui restait consacrait, dans le cas où elle bougerait un peu trop vivement dans son dos.

Ils étaient face aux dirigeants suprêmes de Kakumei, les Treize, dont le visage n’était connu de personne d’autre qu’eux-mêmes. Ils n’étaient que neuf aujourd’hui ce qui devait toutefois représenter un fort effectif. Une voix venue directement sur sa droite interpella son attention.

[Voix] – Messieurs dames, bienvenue.

Ce fut quelqu’un d’autre, à gauche cette fois-ci, qui poursuivit. Kanda nota une volonté de les perturber. Futile, au vu de l’expérience des membres assemblés. Mais il s’agissait certainement d’une routine trop naturelle pour qu’ils se soucient de la modifier pour eux.

[Voix] – Nous avons quantité d’hommes et de femmes sous nos ordres, mais vous êtes de très loin nos meilleurs éléments. Nous ne faisons appel à vous que dans des situations exceptionnelles. Il s’agit encore une fois d’une situation exceptionnelle.

Kanda observait la silhouette directement en face de lui, sans plus chercher à se diriger vers celui qui parlait.

[Voix] – Il semblerait toutefois que nous ayons été un peu trop économes. L’attaque sur Konoha s’est révélée moins intéressante qu’elle ne l’aurait dû. Cela n’a toutefois pas grande importance, le message est passé et cela suffira.

[Voix] – Et nous aurions également pu obtenir le soutien de personnalités supplémentaires, bien que nous en ayons récupéré quelques uns, l’objectif de l’année restait Yomi.

[Voix] – Cela, toutefois, devra être écarté pour le moment. Il n’est plus l’heure de se distraire. Vous le savez, Nori Hatoji a trouvé la mort à Konoha dans des circonstances… impressionnantes. C’était un consultant utile.

[Voix] – Mais loin d’être irremplaçable. Kikuria a frappé Nori, persuadé qu’il s’agissait de l’un d’entre nous. C’était un coup audacieux et qui nous a grandement surpris, mais cela témoigne également de son incompréhension de la situation. Nous existons depuis que l’homme a compris qu’il avait besoin de personnalités pour le diriger, autrement dit l’aube des temps. Kikuria a beau l’appeler de ses vœux, son aube nouvelle n’est qu’une lubie vaine.

[Voix] – Même si les villages cachés se montrent plus prudents, ils ne peuvent savoir à quel point le mal est profondément ancré en eux. Kiri nous appartient presque en totalité, Kumo est fébrile, Suna a sombré dans les limbes, Iwa n’existe plus et Konoha ne peut compter sur personne pour prendre la direction du village. Les shinobi ne sont pas un problème.

[Voix] – Mais mettons cela de côté. Parlons du présent.

Kanda fut quelque peu surpris qu’une nouvelle voix se manifeste. Elle était rêche, usée, mais pas vieille pour autant. Cela ne signifiait toutefois pas grand-chose, il était vraisemblable qu’ils modulent leur chakra pour transformer leur voix. Les Treize n’étaient pas de ceux à faire des erreurs sur leur sécurité.

[Voix] – Vous serez désormais tous les quatre membres de l’équipe Kokuchoo. Kanda Shiuuku en sera le chef.

Il n’y eut aucune réaction parmi les personnes assemblées sous le cercle de lumière. Une équipe avec Shizen, Shuhei, Kanda et l’inconnue ? L’homme qui déplace les continents, celui qui assombrit les ombres, celui qui manie la plus morne des matinées et une femme qui possédait cette volonté de tuer fugace, comme une pensée soudaine étouffée… De telles personnes ne sont assurément pas courantes, il est rare qu’une génération en fournisse autant ; il est encore plus rare qu’elles se trouvent dans la même pièce, animée d’un même but et la totalité de leurs talents tendus vers une seule finalité.

Une équipe bâtie pour la destruction sans aucun espoir de reconstruction, quelque chose de définitif et d’absolu dans le monde des hommes. Kanda sentit une flamme intense d’intérêt s’allumer en lui.

[Kanda] – Et quelle est notre affectation ?

[Voix] – L’élimination complète du chef de l’organisation Asahi, le dénommé Kikuria.
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